Aliot : du risque d’élire un député hors sol

Mercredi matin, France Bleu Roussillon a organisé un débat entre les deux candidats encore en lice sur la 2 ième circonscription, Louis Aliot et Christine Espert.

Le journalisme a commencé par demander aux candidats : « Pourquoi voulez-vous être député ? »
Voici la réponse donné par le représentant du FN : « Parce que le parlementaire depuis déjà longtemps, depuis la Révolution, c’est celui qui défend la nation. Il siège au Palais Bourbon pour défendre la nation et pas pour servir de conseiller général sur des questions éminemment locales sur lesquelles il a peu de prises. C’est une élection nationale. »

Voilà une réponse qui nous éclaire sur la vision que Louis Aliot a de l’exercice d’un mandat de député. A lui la grande politique au Palais Bourbon et aux conseillers généraux et autres élus locaux les problèmes du territoire. Présent à 10 réunions sur 24 du conseil municipal de Perpignan depuis l’élection de 2014, Louis Aliot avait déjà montré le peu d’intérêt qu’il portait à son mandat local. Et quand il est présent c’est pour faire des interventions purement politiques et idéologiques qui révèlent sa méconnaissance des dossiers. Parce que tout ça Louis Aliot ça ne l’intéresse guère . Et on le comprendrait presque. Il n’habite pas ici. Il ne travaille pas ici.

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Certes un député siège au Palais Bourbon où il travaille à l’élaboration des lois. Mais le père de la constitution de la 5 ième République a voulu que les députés soient élus dans des circonscriptions constituées à partir du découpage cantonal afin que les législateurs ne soient pas coupés des territoires et des habitants. Et si, dans une grande ville, le député peut ne pas s’intéresser beaucoup aux problèmes de sa circonscription. Il en va tout autrement en milieu rural où l’on a très souvent besoin de l’appui, du soutien du député. C’est d’autant plus important dans les territoires qui soufrent comme ici. Dans les P-O, on attend d’un député qu’il s’implique fortement sur un grand nombre de dossiers. Henri Sicre a, pendant ses quatre mandats sur la quatrième circonscription participé à l’élaboration et au portage de dizaines de projets. Tous ses collègues n’ont pas eu une activité aussi débordante, mais aucun n’a jamais considéré que les problèmes locaux n’étaient pas de son ressort. C’est une première. On se demande si Louis Aliot a pesé ses mots. Il est vrai qu’il lui fallait d’abord justifier qu’il n’était jamais là et que demain il ne le serait pas davantage.

Christine Espert est tout le contraire de Louis Aliot. Ce n’est pas une professionnelle de la politique. Ingénieur, elle travaille et vit ici. C’est comme on dit, quelqu’un qui a la tête bien faite. Et pour ce qui est de sa familliarité avec les problématiques locales, il n’est pas certain qu’il y ait dans notre département dix personnes qui les connaissent aussi bien qu’elle.

Fabrice Thomas

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Louis Aliot revient

 

«  Je vais me relocaliser »  a déclaré Louis Aliot à  L’Indépendant. On a envie d’ajouter « Oui comme d’habitude avant chaque élection ». En disant cela Louis Aliot reconnaît à  demi mot qu’il n’est pas souvent dans notre département.

Et puis une fois élu ou battu, il passera de nouveau la plupart de son temps là où il habite. A Paris. Plus précisément à Saint-Cloud où il réside si l’on en croit la presse et l’excellent livre : Marine Le Pen est au courant de tout. Qui lui reprochera de vivre avec sa compagne ? Personne. Mais il faudrait qu’il arrête de nous raconter des histoires. Cela avec la complicité de pas mal de monde.

Ainsi dans cet article de L’Indépendant, on lit, pour la énième fois, que Louis Aliot habite à  Millas. Les journalistes qui écrivent cela savent très bien qu’il n’en est rien. Alors pourquoi participent-ils à une tromperie ?

Louis Aliot n’est pas souvent à  Millas. Preuve en est sa présence au conseil municipal de Perpignan. Il a participé à  10 séances sur 24 depuis 2014.

Avant les élections municipales, nombre de journalistes (locaux et nationaux), de commentateurs (blogueurs, spécialistes du FN…) ont fait la campagne de Louis Aliot en le présentant comme un avocat qui était devenu un notable de province. Tout le contraire de l’apparatchik politique qu’il est réellement. Le problème c’est que ce portrait rassurant ne reposait que sur les affirmations de Louis Aliot. Il y a des journalistes qui ont oublié qu’une déclaration ne constitue pas une information. «  Il faut vérifier coco ! ».

Il ne fallait pas être journaliste d’investigation pour découvrir que son activité d’avocat se résumait presque à  une plaque posée sur la façade du cabinet de maître Large auquel il louait un bureau dans lequel il mettait rarement les pieds. Louis Aliot avait embrassé la profession d’avocat avec tant de passion qu’aujourd’hui il n’est même plus inscrit au barreau de Perpignan.

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Image collector : Louis Aliot lors de l’une de ses rarissimes plaidoiries au tribunal de Perpignan. 

 

J’ai apprécié l’éditorial d’Alain Bauté, directeur de L’Indépendant, publié à  la une à  l’avant veille du second tour. Un article courageux. Il faudrait l’afficher sur les murs de la rédaction afin que le poids du quotidien empêche d’oublier que « d’un chaos tout peut sortir, jusqu’à  plonger la République dans un courant totalitaire et la noyer dans les affres d’options liberticides. » Mais je suis convaincu que rien ne pourra davantage faire reculer le FN que de dire tout au long de l’année la simple vérité sur le parti d’extrême-droite et le comportement de ses dirigeants, en particulier Louis Aliot.

Fabrice Thomas

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Daniel Mach tend la main au FN

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La petite histoire politique de notre département retiendra que Daniel Mach aura été la première personnalité de droite à  baisser pavillon devant le Front National. En annonçant publiquement qu’il s’abstiendrait ou voterait blanc au second tour de l’élection présidentielle le secrétaire départemental des Républicains est allé contre son parti dont la ligne était claire et nette : «  Face au Front national, l’abstention ne peut être un choix, nous appelons à  voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l’élection présidentielle. »

Nicolas Sarkozy qui reste l’idole de Daniel Mach a clairement appelé à  voter Macron.

Pourquoi Daniel Mach a t’il pris cette position ? Parce qu’il a été scandalisé par les déclarations d’Emmanuel Macron en Algérie dit-il.

Il n’est certes pas facile d’aller voter pour un candidat qui défend des idées qui sont à  l’opposé des siennes. Les électeurs de gauche qui en 2002 sont allés voter Jacques Chirac s’en souviennent. De même que ceux qui aux municipales de 2014 ont à Perpignan du voter Pujol pour faire barrage à Aliot.

Comment Les Républicains peuvent-ils maintenir son investiture à  un candidat aux élections législatives qui ne fait pas la différence entre un Emmanuel Macron qui est un démocrate et un républicain et une Marine Le Pen qui est une national-populiste qui si elle arrivait au pouvoir constituerait une menace pour la République et la démocratie ? S’il fallait s’en convaincre, il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays où ceux qui défendent les même idées national-populistes que Marine Le Pen sont arrivés au pouvoir : Hongrie, Turquie, Russie…

Fabrice Thomas

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Ils n’ont pas changés !

lIls n’ont pas changés !

Rien ne m’irrite davantage que d’entendre des ténors de l’extrême-droite se revendiquer du gaullisme. Alors Dupont-Aignan ralliant Le Pen, ça me fait mal au ventre. Une alliance scellée au nom du gaullisme que Jean-Louis Debré qualifie très justement « d’escroquerie intellectuelle ».

Vous imaginez le général de Gaulle approuvant l’annexion de la Crimée et la politique expansionniste de Vladimir Poutine ? Ne parlons même pas de l’argent des banques Russes. Qui peut croire que Moscou finance le FN sans contrepartie ? La politique étrangère du parti d’extrême-droite est bien loin de celle que pratiqua le Général de Gaulle.

Certes le Front National récupère tout, recycle tout. Comme Louis Aliot qui aux élections européennes de 2009 enrola Jean Jaurès : «  Jaurès aurait voté Front national » lisait-on sur les affiches du candidat d’extrême-droite. Qui ne sait pas que Jaurès s’opposa de toutes ses forces aux nationalistes qui voulaient la guerre ? C’est l’un de ces derniers qui assassina le leader socialiste en 1914. Il ne faut pas comme le fait le FN confondre le patriotisme et le nationalisme, une idéologie responsable de tant de guerres. Ne l’oublions pas

Rappelons que l’anti-gaullisme de l’extrême droite s’est forgé sous le régime de Vichy et qu’il a été ravivé par la guerre d’Algérie. On peut facilement comprendre que les hommes et les femmes arrachés à la terre d’Algérie ne portent pas De Gaulle dans leur cœur. Mais on ne peut pas avoir la moindre indulgence pour un Louis Aliot qui, 50 ans après, lors d’un meeting à Bompas, le 11 mars 2011, jour anniversaire de l’exécution de Bastien-Thiry rendait un vibrant hommage à l’organisateur de l’attentat du Petit-Clamart contre le président de la République.

Didier Melmoux, référent départemental d’Anticor 66 et aussi militant de Debout la France approuve sans réserve l’accord que Dupont-Aignant vient de passer avec Marine Le Pen. On attend impatiemment que M. Melmoux explique comment il concilie ses responsabilités au sein d’une organisation qui lutte contre la corruption avec son soutien à un parti qui traîne autant de casseroles. Et comment concilie t-il son admiration pour la probité exemplaire du général de Gaulle avec l’énorme sous-évaluation que Marine et Jean-Marie Le Pen ont fait de leur patrimoine. Cinq enquêtes judiciaires visent le FN et ses dirigeants.

Beaucoup disent que le FN de Marine Le Pen n’a plus rien à voir avec celui que dirigeait son père. Il ne faut pas aller bien loin pour démontrer que cette affirmation est fausse. Archi fausse !

Le parti d’extrême-droite est resté fidèle au nom que lui donnèrent les anciens de Vichy, de l’OAS… qui créèrent le Front national. Le logo emprunté au MSI, parti néo-fasciste italien, est toujours là.

Le soir du premier tour Marine Le Pen a annoncé qu’elle renonçait à la présidence du Front national. Quelques jours plus tard Jean-François Jalkh, vice-président du parti lui succédait. Pas pour longtemps. Il a rapidement été dégagé, avant que les révélations sur les propos négationnistes qu’il aurait tenus et le rappel de son admiration pour Pétain dont il a fleuri la tombe, ne fassent trop de vagues. Il n’y a qu’au FN que cela arrive.

Dans l’abondante littérature consacrée au Front national publiée ces derniers mois, un livre émerge, Marine est au courant de tout. Une enquête très fouillée signée par Mathias Destal (Mediapart) et Marine Turchi (Mariane). Une bonne partie du bouquin est consacrée aux hommes de l’ombre. A la bande à Marine surnommée la GUD connection. Le GUD est un groupe d’exrême-droite surtout connu pour sa violence. Barres de fer et saluts nazis. Les anciens dirigeants du GUD que sont Philippe Péninque, Axel Lousteau et Frédéric Chatillon composent le staff parallèle et caché de Marine le Pen. Ils ont une influence considérable sur la politique, la stratégie et la communication du Front national.

Nous avons eu le tort de croire les commentateurs et les spécialistes de l’extrême-droite qui depuis des années nous répètent que Marine le Pen et Louis Aliot ont fait le ménage. Certes, ils ont écarté Jean-Marie Le Pen et des cranes rasés un peu trop visibles. Mais pendant ce temps le FN gonflait ses rangs d’extrémistes à qui il confiait des responsabilités, qu’il présentait à des élections. A Perpignan l’un d’eux est conseiller municipal et il est un des piliers de la fédération.

Roger Holeindre, ancien de l’OAS, fondateur et ancien dirigeant du FN parlant des Gudards de la bande à Marine déclare aux auteurs : « On peut me classer à l’extrême-droite , mais je n’ai jamais été hitlérien. »

Le FN n’a pas changé. Marine l’a seulement rendu plus présentable.

Fabrice Thomas

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Pujol : tu soutiens Fillon ou tu dégages !

C’est fait. Après avoir été privé de ses délégations par arrêté du maire, Brice Lafontaine a été démis de son mandat de maire-adjoint par un vote du conseil municipal. L’élu d’Unitat Catalana parti qui était dans la majorité depuis 1993, a, aux yeux de Jean-Marc Pujol, commis l’énorme faute d’apporter son soutien à Emmanuel Macron. Ce qui aurait menacé l’unité et la cohésion de la majorité municipale. Fichtre !

En coupant une tête, Jean-Marc Pujol a envoyé un message clair aux élus de sa majorité. Pas question pour aucun d’entre eux de soutenir un autre candidat que François Fillon. Jean-Marc Pujol passe d’un manque d’autorité chronique à de l’autoritarisme.

Son zèle Filloniste vise t-il à faire oublier à ses amis qu’il avait rué dans les brancards après les révélations du Canard Enchainé ? Il expliquait en effet sur son blog que la seule solution était que François Fillon retire sa candidature à l’élection présidentielle.

Il y a tout juste trois ans, aux élections municipales, la liste de la droite et du centre était au premier tour largement dépassé par celle du FN. Et sans la mobilisation d’électeurs de toutes les sensibilités, c’est Louis Aliot et les siens qui dirigeraient la ville. Quand on doit son élection à des hommes et des femmes de toutes les sensibilités, on n’a moralement pas le droit d’exclure un élu qui fait un choix politique différent de celui du maire. Un élu auquel on a, par ailleurs, rien à reprocher dans l’exercice de son mandat.

Les élus de la majorité qui à l’unanimité ont voté la destitution de Brice Lafontaine ne se rendent-ils pas compte que la paranoïa et le repli sectaire mènent la droite vers de nouvelles défaites électorales ?

Fabrice Thomas

Crédit photo : made in Perpignan.

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Les dangereux choix de Jean-Marc Pujol

Deux crèches à la mairie, une exposition de crèches à l’ancien mess des officiers, crèche encore au Castillet et dans d’autres bâtiments publics. La maire de Perpignan n’a pas fait dans la demie-mesure.

La laïcité impliquait la neutralité des bâtiments publics jusqu’à ce que le Conseil d’état dans une décision récente juge que leur installation temporaire est légale «  si elle représente un caractère culturel, artistique ou festif mais non si elle exprime la reconnaissance d’un culte ou une préférence religieuse. »

Quelle hypocrisie ! La représentation de la nativité n’a rien à voir avec le Père Noël et les guirlandes. Pour la majorité de nos concitoyens, la crèche est indissociable du catholicisme.

Et ce n’est pas pour faire joli que Robert Ménard et les élus du Front National ont mené une croisade pour l’installation de crèches dans les mairies. Ils se réclamaient clairement d’une religion. Cela au nom d’une étrange conception de la laïcité qui voudrait qu’elle ne s’applique pas au catholicisme qui serait la religion de notre pays.

Lors de la messe de minuit à l’église de la Réal, le père Blondeau a tenu, dans son homélie, à rappeler que la crèche n’était pas un élément de folklore. Un point de vue qu’il a, à son habitude, brillamment et simplement expliqué.

Tout comme le FN, Jean-Marc Pujol répond au communautarisme d’une partie des musulmans en jouant la carte du repli identitaire au lieu de défendre les valeurs de la République qui doivent unir les Français quel que soit leur religion ou leur choix philosophique. La citoyenneté est le ciment de la République.

Il ne doit pas être simple de mettre une crèche à la mairie et d’aller le lendemain expliquer les bienfaits de la laïcité dans les quartiers où elle est contestée. Pour monsieur Pujol ce n’est pas un problème. Car ce n’est pas son problème. Il n’a qu’un objectif, et c’est sa priorité, conserver l’électorat musulman sans lequel il aurait perdu son fauteuil de maire en 2014. Il a pour cela une recette miraculeuse, l’échange de mosquées contre des voix. Comme on l’a vu à Maillol. Comme on l’a encore observé très récemment avec la signature du permis de construire pour un centre culturel et cultuel turc. On ne peut pas dire que le maire de Perpignan milite en faveur d’un islam progressiste, d’un islam compatible avec les valeurs de la République. Tout simplement parce qu’il n’a dans ce domaine, aucune autre vision qu’étroitement électoraliste. Pourquoi ne fait-il pas savoir aux responsables de la grande mosquée qu’il est inacceptable que leur imam ne parle pas français ? Pourquoi la mairie de Perpignan subventionne-t-elle une association dont la responsable est une ardente militante anti-laïcité ?

Nous allons payer très cher les choix électoralistes de monsieur Pujol. En renonçant à la laïcité, il abandonne le terrain aux fondamentalistes qui sont déjà très influents dans les quartiers. Il ne faudra pas demain venir s’étonner que l’islam intégriste s’impose aux populations des quartiers à majorité musulmane et qu’il produise des individus habités par la haine de la République et de la France.

Fabrice Thomas

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Les deux crèches exposées à la mairie de Perpignan. L’une et l’autre derrière des barreaux. Faut-il y voir la représentation d’une identité assiégée ? C’est en tout cas une parfaite illustration de la vision de repli du maire de Perpignan.

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Macron est-il le fils de Jean-Paul Alduy ?

Lors de la première réunion départementale des supporters locaux d’Emmanuel Macron, Jean-Paul Alduy est intervenu en se présentant en précurseur d’une nouvelle façon de faire de la politique. Il a rappelé qu’en 1993 il avait conquit la mairie de Perpignan avec la liste Perpignan Oxygène composée de candidats issus de la société civile. En ces années de fin du Mitterandisme, les partis politiques ébranlés par de nombreuses affaires étaient déjà fortement discrédités. Et c’est en les rejetant que Jean-Paul Alduy s’est taillé un costume d’homme providentiel plus préoccupé par l’intérêt général que par l’ambition de faire une carrière politique. La centaine de Macronistes (pardon, il faut les appeler « Marcheurs ») a vivement applaudi le pionnier de la rénovation politique.

Jean-Paul Alduy, toujours trop modeste, aurait pu ajouter qu’en 2010 il installa Jean-Marc Pujol dans le fauteuil de maire de Perpignan. Pujol qui est lui aussi à la pointe de la rénovation politique. Il ne faut pas écouter ceux qui disent que son logiciel politique date des années 1960. Quoi de plus moderne que d’avoir fait de Perpignan la nouvelle capitale de l’Algérie Française ( Musée, Mur de la mémoire, refus de commémorer le 8 mars…) ?

Pourtant Jean-Paul Alduy expliquait depuis des années qu’il préparait une nouvelle génération à accéder aux responsabilités.

Oui bon en réalité, Jean-Paul Alduy est un rénovateur en peau de lapin.Il n’a rien rénové. Il a pendant vingt années fait de la politique comme en font les politiciens qu’il vilipende aujourd’hui. Son élection de 1993 doit beaucoup à la mobilisation de la machine électorale mise en place par son père qui était maire depuis 1959. Et deux ans après sa première élection, en 1995, JPA faisait entrer le Parti Républicain et le RPR sur sa liste. Plus tard, il deviendra le premier président départemental de l’UMP.

Macron lui aussi surfe sur le rejet de la gauche, de la droite et de leurs partis. Mais propose t-il de changer les règles du jeu politique ? Aucunement. Lors de son récent grand meeting parisien il a pendant près d’une heure trente parlé de sa « Révolution démocratique ». Mais ses propositions se limitent à «  La bataille économique et sociale ». Il laisse de côté la crise politique.

Exemple. La limitation du cumul des mandats, en nombre et dans la durée ne semble pas le préoccuper. Pas étonnant. Il est très proche de Gérard Collomb, maire de Lyon, président de la Métropole, sénateur, champion du cumul et surtout farouche opposant à sa limitation.

La façon dont Macron fait de la politique est elle si différente que cela ? Prenons une de ses propositions phares. Il veut élargir considérablement le nombre de bénéficiaires des allocations chômage : salariés démissionnaires, auto-entrepreneurs, chefs d’entreprises… Mais il faudra attendre le mois de février pour savoir comment ce nouveau dispositif serait financer. Où est la nouvelle façon de faire de la politique ? L’électoralisme est manifestement le principal moteur de Macron.

L’électoralisme est bien le problème de la politique. C’est pourquoi, la limitation stricte du cumul des mandats en nombre et dans la durée est la principale d’une série de mesures à prendre pour que la vie politique, localement, comme nationalement, ne soit plus accaparée par une caste d’élus qui ne pensent qu’à durer parce qu’ils ont fait de la politique un métier. Il y a dans la société quantité de personnes compétentes qui pourraient beaucoup apporter le temps d’un ou deux mandats. Mais de ce côté là, Macron est absent. C’est pourtant la Révolution à faire pour réconcilier le peuple avec la politique.

Fabrice Thomas

 

Contact : c.politique@orange.fr

 

Les Sarkozystes volent au secours de la victoire de François Fillon

Il y a de nombreux enseignements à tirer de cette première primaire de la droite. Une primaire réclamée par Balladur, Fillon et Juppé dont Nicolas Sarkozy ne voulait pas et sans laquelle il serait parvenu à s’imposer.

Avec la victoire de Fillon, l’appareil du parti qui, à 90% était derrière Sarkozy subit une lourde défaite. Un cuisant désaveu que les grands élus et professionnels de la politique tentent d’effacer en volant au secours de la victoire de celui qui est arrivé largement en tête du premier tour de la primaire.

Comme Jean-Marc Pujol qui dans un interview donné à l’Indépendant (23/11) ne tarit pas d’éloges sur Fillon et exprime ses réserves à l’égard de Sarkozy : « J’étais pour une rupture plus forte je lui avais dit pendant la campagne et je constate que François Fillon qui était sur cette ligne a remporté le premier tour. » On se demande pourquoi le maire de Perpignan ne soutenait pas Fillon.

Pas moyen d’arracher un mot à Calvet, Mach et Pujol sur la défaite et le puissant mouvement de rejet de leur candidat. Le maire de Pollestres préfère s’en prendre aux médias et aux sondeurs en déclarant que « Les gens en ont marre qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. »

Pujol tente de limiter la casse en disant : « Nicolas Sarkozy réalise à Perpignan son meilleur score dans une ville de plus de 100 000 habitants. » Sans avoir fait le tour des résultats de ces villes on constate juste qu’à Nice Sarkozy recueille 35,3% des voix. Plus que les 31,8% de Perpignan.

Comment ne pas s’interroger sur les scores pharamineux de Sarkozy dans les trois bureaux du Vernet ? 48,9 %, 56,7% et 66,1%. Il y a une anomalie que le développement du clientélisme parmi les habitants d’origine maghrébine et de religion musulmane pourrait peut-être expliquer. Lors des élections internes des Républicains, des militants avaient été frappés par le nombre de personnes originaires du Maghreb qui étaient venus voter. Cela n’avait pas échappé à l’Indépendant qui avait publié une photo où devant l’urne on voyait une femme voilée et un barbu. Comment toutes ces personnes étaient elles devenues adhérentes des Républicains ?

Mais au final, seul un électeur de droite sur quatre a voté Sarkozy. Une sacrée déculottée pour les indéboulonnables professionnels de la politique qui, dans leur immense majorité, soutenaient la candidature de l’ancien président de la République.

François Lietta, président départemental de l’UMP a analysé sur son blog cette première primaire de la droite. Pour lui «  C’est la fin de la traditionnelle culture du chef. Aujourd’hui, les électeurs de droite veulent exprimer un choix et non plus voir leur candidat imposé par Paris. J’en suis persuadé c’est valable pour l’ensemble des élections où ils veulent, à présent, pouvoir choisir librement et sans être influencés par les sondages ou par des personnalités influentes… Ce soir, nous avons une réponse encourageante sur le besoin de rénover la droite pour qu’elle soit attractive. Une rénovation de méthode avant tout. » Les « personnalités influentes » ont du apprécier.

Cette primaire constitue une belle avancée démocratique. Mais un bourgeon ne fait pas le printemps. La rénovation de la droite, comme la rénovation de la vie politique ne sont pas à l’ordre du jour. La rénovation est bloquée par une caste d’élus qui ont fait de la politique un métier et qui à gauche comme à droite ne veulent pas entendre parler de limitation du cumul des mandats en nombre et dans la durée. Quel que soit le candidat de la droite qui sortira des urnes dimanche, la crise politique, qui est aussi profonde que la crise économique, continuera de s’aggraver.

Rénover et en finir avec les vieilles méthodes et les vielles combines électoralistes sera d’autant plus difficile qu’après la défaite de Sarkozy, les élus en place vont resserrer les boulons. Ils ne voulaient pas de la primaire et ils voudront encore moins d’une rénovation qui les menacerait. Et pour eux peu importe que la crise politique nourrisse la progression du FN, l’essentiel est de rester en place.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

Communauté urbaine : de la com et de l’opacité

 

Excellent timing. Le numéro 1 du magazine de Perpignan Méditerranée Métropole est sorti au moment où la métropole votait une nouvelle taxe. La taxe Gemapi (Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Milieux Aquatiques). Au regard de son contenu, il y a fort à parier que nombre de contribuables se passeraient de cette nouvelle publication. Les habitants de Montner seront sans doute ravis d’apprendre que la métropole a installé des conteneurs enterrés pour les ordures ménagères. Mais cela intéresse-t-il les lecteurs des autres villes et villages ? Plus de la moitié de la pagination est ainsi consacrée aux réalisations effectuées dans divers communes. Le bulletin ou le journal municipal ne suffisent-ils pas ?

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La partie magazine ne justifie pas davantage la grosse dépense que constitue, la rédaction, l’impression et la distribution des 135 000 exemplaires de ce journal bimestriel. Pas indispensable non plus la pleine page consacrée à une nouvelle arrivante, une canétoise qui a eu un coup de foudre devant : «  La place de la Méditerranée, son carrousel, ses terrasses de café. » Superficielle aussi l’interview de Henry de Lumley.

L’article sur l’association qui restaure des maisons et des murettes à Périllos effleure son sujet. Dommage. L’activité des 60 bénévoles qui chaque année travaillent pendant trois mois valait mieux que les clichés qui occupent la moitié du texte : « Au détour de cette route étroite, sous la surveillance des ruines du château d’Opoul, le virage du vent surprend le visiteur et annonce la couleur. Ici la nature est sauvage, fascinante et fière ! Et tout d’un coup, absolu et majestueux, le voici qui se dresse ! Toisant le visiteur, le village de Périllos affiche ses ruines ! Sur le parking, quelques tentes attestent d’une présence humaine, un chien aboie dans le lointain… » Quant dossier « la communauté urbaine c’est quoi au fait ? » il aurait  été utile s’il avait été moins langue de bois.

Les deux grands hommes de presse que sont le rédacteur en chef : Michel Sitja et le rédacteur en chef adjoint : Daniel Tichadou ont, c’est dommage, été économes de leur immense talent. Preuve en est les fautes et coquilles qui nous ont sauté aux yeux.

Dans son éditorial, Jean-Marc Pujol indique que ce journal doit être : «  Un vecteur de transparence de l’action publique ». Si c’est là vraiment son souhait il a dû être très déçu en feuilletant le premier numéro sorti tout frais des rotatives de la Dépêche du Midi. Mais ne nous leurrons pas, la transparence n’est là qu’un mot, un artifice de communiquant qui tente de faire passer des vessies pour des lanternes. S’il tenait à la transparence le président de la métropole pourrait par exemple livrer une information digne de ce nom sur le déroulement du conseil communautaire. Au lieu et place des décisions et des débats que l’on s’attendrait à trouver sur le site internet de l’agglo, on nous livre un compte-rendu très succint des réunions.

Ce journal n’y changera rien, la communauté urbaine reste pour le citoyen une collectivité à la gestion et au fonctionnement opaque.

Fabrice Thomas

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Livre de Nicolas Lebourg sur le FN : réaction d’un idiot de Perpignan

 

Ouvrant Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême-droite remettraient la France debout, je suis allé directement à la Lettre à une caissière de Perpignan. Là, j’ai dès les premières lignes été étonné par le langage utilisé : « Hier, madame on vous pensait communiste ou abstentionniste. Déjà on ne parlait plus de prolétariat, mais des « catégories populaires ». C’est aimable comme dénomination, cela neutralise l’idée d’une unité de classe. » Est-ce le bon ton pour s’adresser à une catégorie de la population qui a une faible, très faible culture politique, qui se désintéresse massivement de la politique ?

Avec quantité de chiffres et de pourcentages à l’appui, Nicolas Lebourg montre que Marine Le Pen fait un carton chez les employées de commerce. 40 % ont voté pour elle. Puis il se lance dans une tentative d’explication. Il est question des combats féministes à la mode qui passionnent Paris mais qui sont loin des préoccupations de la caissière à temps partiel qui éduque seule ses trois enfants : « Et cette précarité a manifestement davantage compté pour vous que la menace d’un déremboursement de l’avortement brandie par le Parti Socialiste en 2012. »

La lecture de cette lettre m’a révélé que mes capacités de compréhension étaient limitées et que mon coefficient intellectuel était sans doute inférieur à celui d’une caissière qui comprendra sans doute facilement le passage qui suit  où l’auteur analyse les résultats des élections : « La proportion sur la liste électorale de prénoms liés au monde arabo-musulmans s’élève à 54,4 % là où vous votez. Le vote FN fluctue selon les variations statistiques de cette diversité ethno-onomastique dans les bureaux de vote. Quand ce taux est très haut, comme dans le vôtre, le score est très haut et vice-versa. Au vu des indicateurs socio-économiques, cela souligne combien le vote FN est réactif à la question de la présence de population des mondes arabo-musulmans, et non aux seules questions sécuritaire et sociale, sinon ces dernières devraient ici provoquer une forte adhésion électorale au parti. C’est aussi le cas pour l’adhésion effective au FN. Ainsi lors des municipales de 2014, votre bureau ne comptait qu’un encarté, tandis que le bureau 4 de votre quartier, avec seulement 15,6% de prénoms d’origine arabo-musulmane sur la liste électorale, comptait le plus grand nombre de militants par bureau de la ville, avec 20 encartés, et, au second tour, offrait 47,1 % des suffrages à la liste Aliot. »

Après la Lettre à la caissière de Perpignan je me suis interrogé sur le titre du livre. L’avais-je bien compris ? Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême-droite remettraient la France debout . C’est explicite non ? Je m’attendais à ce que Nicolas Lebourg démontre que cinq ans de FN mettraient la France à genoux. J’ai encore une fois rien compris. J’ai eu l’impression de lire un ouvrage de sociologie politique car on y explique pourquoi l’enseignant d’Albi, l’ouvrier agricole de Senlis, le plombier juif de Vénissieux sont tentés par le vote FN. C’est assez instructif.

Intéressé par l’explication du vote FN, j’ai lu, il y a quelques mois, La France au front de Pascal Perrineau, lui aussi spécialiste de l’extrême-droite. Bouquin passionnant facile à lire pour des personnes comme moi basses du plafond.

 

Fabrice Thomas

 

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Les fossoyeurs du Pays Catalan

Inspiré par le Pays Basque, Christian Bourquin lança le Pays Catalan en 1999 et il fit déposer la marque par le conseil général en 2001. Et en quelques années il imposa le nom Pays Catalan dans le paysage. Le comité départemental du tourisme abandonna la destination Pyrénées-Roussillon pour faire la promotion du seul Pays Catalan. Pour éclairer le contexte, rappelons que Jean-Paul Alduy avait en 1993 adopté le nom de Perpignan la catalane.

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Rendons à César ce qui est à César, c’est Christian Bourquin qui a popularisé ce nom de Pays Catalan. Les catalanistes qui depuis des décennies nommaient le département Catalogne Nord, ce qui renvoyait à la Catalogne sud et donc à une seule Catalogne, finirent, il y a quelques années, par utiliser et promouvoir le Pays Catalan.

Après avoir succédé à Christian Bourquin à la tête du conseil général, Hermeline Malherbe remplaça, quelques temps plus tard Pierre Aylagas à la présidence du Comité Départemental du Tourisme. Là elle imposa l’abandon de la marque Pays Catalan qu’elle troqua pour Pyrénées-Orientales. En 2013, le CDT fit une campagne de publicité avec une nouvelle marque, les P-O. Depuis les P-O furent mis à toutes les sauces, comme cette année avec la campagne de communication autour des rencontres départementales qu’anime Hermeline Malherbe.

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Hier les membres de la majorité départementale PS-PC enterraient le Pays Catalan. Aujourd’hui, Hermeline Malherbe, Ségolène Neuville, Marie-Pierre Sadourny (anime le comité pour le recours au conseil d’Etat) ne jurent tous que par lui.

Il n’est pas nécessaire de beaucoup se creuser la tête pour comprendre pourquoi ils se prosternent devant ce qu’ils piétinaient il n’y a pas bien longtemps. Tout simplement parce que le nom Occitanie seul suscite une forte opposition dans la population. Et ils font d’autant plus de zèle que c’est leur camp politique qui a opté pour la seule Occitanie.

Fabrice Thomas

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Cultura : une menace pour les commerces culturels du centre ville

Pour Jean-Marc Pujol, le maire de Perpignan, les enseignes qui pourraient s’installer dans le centre commercial Comteroux ne feraient pas concurrence au centre ville.

Cette affirmation n’est-elle pas imprudente ?

Parmi les enseignes annoncées, Cultura chaîne qui commercialise de biens culturels et créatifs viendrait directement concurrencer des commerces qui sont implantés en centre ville. Des commerces déjà fortement impactés par l’augmentation des achats de livres, BD, CD, DVD… sur internet. Des commerces pour certains fragiles ( y compris parmi les plus importants). Des commerces qui pourtant contribuent fortement à l’attractivité du centre ville.

L’arrivée d’un nouvel acteur d’une taille importante a inévitablement des conséquences. Nous l’avons vécu avec l’installation de la FNAC. La Maison de la presse du quai Vauban n’a pas résisté à l’effondrement des ventes de ses rayons livres qui représentaient près de la moitié de son chiffre d’affaires. La création d’un rayon presse à Cajelice (alors Librairie Privat) n’a pas compensé la perte de la Maison de la presse qui offrait trois à quatre fois plus de mètres linéaires de rayonnage.Des disquaires et des libraires ont mis la clef sous la porte.

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Personne ne peut prétendre que l’installation de Cultura serait sans conséquence pour le centre ville.

Avant d’apporter son soutien franc et massif au projet Comteroux, Jean-Marc Pujol aurait peut-être du consulter les commerçants concernés et commander une étude pour mesurer l’impact de l’implantation d’un Cultura.

Fabrice Thomas

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L’incroyable come-back de Tatie Danielle

Danielle Pagès a toujours joué les seconds rôles quand elle n’a pas fait la doublure, en particulier comme suppléante de François Calvet et voilà qu’à 68 ans elle obtient un premier rôle. Elle a été investie comme candidate des Républicains sur la 3 ième circonscription dont Ségolène Neuville est la député sortante. Ce choix est d’autant plus étonnant qu’en 2010 Danielle Pagès, conseillère régionale sortante, avait été écartée de la liste pour cause de renouvellement.

Ce n’est pas sa notoriété qui lui vaut cette investiture. Qui connaît l’inamovible maire-adjointe de Perpignan ? Pas grand monde. Une action, une réalisation qui soit attachée au nom de celle qui siège à la mairie depuis 30 ans ? Alors pourquoi cette retraitée, cette femme de l’ombre qui depuis longtemps supervise avec efficacité le service ressources humaines de la mairie est-elle apparue aux Républicains comme la meilleure candidate pour reprendre la circonscription à une Ségolène Neuville qui ne manque pas d’atouts ?

D’un côté Ségolène Neuville, médecin, secrétaire d’Etat, 47 ans en 2017, de l’autre la diaphane Danielle Pagès, 69 ans au moment où les électeurs seront appelés aux urnes pour élire les députés.

La droite ne met manifestement pas tous les atouts de son côté.

– Pourquoi n’a t-elle pas poussé un Jean Castex hésitant  ?

– Pourquoi n’a t-elle pas misé sur la jeunesse, la pugnacité et le dynamisme de François Lietta qui était candidat à l’investiture ?

– Pourquoi n’a t-elle pas lancé une femme de la même génération que Ségolène Neuville ou plus jeune ?

Le très prévisible affaissement électoral du PS mettant cette circonscription à la portée de la droite on est obligé de se demander pourquoi elle n’envoie pas un meilleur candidat ?

Certains y voient une manœuvre de François Calvet. Ne serait-il pas en train de préparer sa réélection au Sénat ? Ne serait-il pas à la manœuvre pour refaire le coup d’octobre 2011 ? Il s’est fait élire au Sénat grâce à une alliance avec le PS ? Dans le plus grand secret Bourquin et Calvet avaient chacun de leur côté convaincu des grands électeurs de voter Bourquin-Calvet dès le premier tour. Au grand dam et aux dépens de Jean-Paul Alduy sénateur sortant qui fut battu. Le chef de la droite et celui de la gauche s’étaient entendus comme larrons en foire pour assurer leur élection au Sénat.

La candidature de Danielle Pagès peut être comprise comme un cadeau fait à Ségolène Neuville qui est aussi la patronne départementale du PS. Et un cadeau, surtout en politique, en appelle toujours un autre.

Fabrice Thomas

PS : Elections sénatoriales, 24 septembre 2017

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Les républicains : des investitures Sarkozystes

Il eut été logique que les investitures aux législatives soient attribuées après la primaire à droite. Mais prêt à tout pour gagner cette compétition entre les candidats de droite à la présidentielle, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à instrumentaliser les investitures en donnant la priorité à ceux qui le soutiennent. Ce qui explique le choix de Daniel Mach au détriment de Romain Grau (représentant d’Alain Juppé dans les P-O)

A-t-on choisi le candidat le plus à même de faire gagner son camp ? Manifestement non. Mais ce n’était clairement pas l’objectif.

Daniel Mach a pourtant ces dernières années beaucoup perdu en crédibilité. En devenant l’attaché parlementaire du sénateur François Calvet et en créant une société de conseil (Questions Réponses) au caractère nébuleux. Candidat à toutes les élections, alors qu’il est déjà maire et vice-président de la communauté urbaine, cet accro des mandats et des avantages qu’ils procurent collectionne les revers électoraux en s’obstinant à penser que son heure reviendra.

Mais posons la question la plus importante. Que vaudront les investitures Sarkozystes si demain Alain Juppé sort vainqueur de la primaire ? Pas grand chose.

Fabrice Thomas

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Ancien presbytère de la cathédrale : consultation ou manipulation?

Le maire de Perpignan a lancé une consultation sur l’avenir de l’emplacement laissé libre par la destruction (précipitée) de l’ancien presbytère de la cathédrale.

Nous avons le choix entre la construction d’un espace touristique et l’aménagement d’une place méditerranéenne.

Une consultation dont le résultat est connu d’avance. Une écrasante majorité de Perpignanais préfère une place à un immeuble à l’esthétique très incertaine (voir le nouveau conservatoire). Surtout à côté de la cathédrale.

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Alors pourquoi cette consultation ?

Simplement pour sortir Jean-Marc Pujol du pétrin dans lequel il s’est mis en décidant la destruction de l’ancien presbytère et son remplacement par un bâtiment moderne. La première étape du projet s’est heurtée à de vives réactions. Celles de Clotilde Ripoull et de personnalités compétentes en matière de patrimoine. Un vent de contestation qui annonce la tempête qui s’abattrait sur la Loge si la construction de « style contemporain » ne faisait pas bon ménage avec la cathédrale et la remarquable place Gambetta.

En refilant le bébé aux habitants, Jean-Marc Pujol se débarrasse du problème. Et si les Perpignanais ne sont pas content, il leur répondra qu’il n’a fait que réaliser leur choix. Car le maire sait que la solution « place méditerranéenne » ne va pas sans poser de problèmes. Il suffit de se rendre sur place pour s’en rendre compte. Un mur de 4 étages vous saute aux yeux.

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Certes, l’image de présentation du projet nous le montre, avec beaucoup de recul, revêtu de fenêtres végétales qui ont vocation à atténuer son austérité. Mais ce n’est qu’une image fabriquée pour être flatteuse.

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Il est regrettable que la première consultation de la population qu’organise Jean-Marc Pujol depuis qu’il est maire ne soit finalement qu’une piètre opération de communication.

Fabrice Thomas

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Revue de presse (1 mai)

De Mach en pis !

Daniel Mach était, hier encore, sarkozyste. Sarkozyste à 100%. Aujourd’hui tenant meeting avec Jean-François Copé, le maire de Pollestres, secrétaire départemental des Républicains a fait une longue déclaration d’amour au candidat à la primaire qui se présente en champion de la droite décomplexée. Des complexes, Jean-François Copé n’en a, il est vrai, pas beaucoup. Rappelons qu’il était l’ami de Ziad Takkieddine, l’homme d’affaires intermédiaire dans plusieurs gros contrats d’armements qui sont autant d’affaires politico-financières, Karachi, ventes des frégates à l’Arabie Saoudite puis ventes d’armes à la Lybie avec, à chaque fois, des retro-commissions pour la droite. Le député-maire de Meaux a sans doute mis au fond d’un tiroir la Rollex que l’ami Ziad lui offrit pour son anniversaire. Copé était également l’ami des deux dirigeants de Bygmalion. Voila l’homme, qui plus est avocat d’affaires, qui veut restaurer la morale et l’autorité.

Aux Républicains si tout le monde est d’accord pour accueillir dans les P-O tous les candidats à la primaire pour la présidentielle de 2017, beaucoup ne comprennent pas que Daniel Mach ait déroulé le tapis rouge devant ce politicien dont le comportement a poussé à l’écoeurement nombre d’adhérents et d’électeurs qui se sont tournés vers le FN.

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Pujol pète les plombs !

Le dérapage de Jean-Marc Pujol sur les compteurs Linky a fait du bruit. Pas parce qu’un journaliste de l’Indép en a été témoin, mais parce que pour une fois un journaliste de notre quotidien a rapporté des propos pour le moins déplacés. Ça fait quand même quelques temps que les observateurs de la vie politique locale ont remarqué que le maire de Perpignan est désinhibé et qu’ils se posent des questions sur les causes de ce comportement. Problème de « menté sentale  » comme aurait dit Christian Bourquin ? Effets secondaires d’un traitement médicamenteux ? Sentiment de liberté à l’approche de la fin de sa vie politique ? Le fait est, qu’en privé, comme en public, Jean-Marc Pujol est incapable de retenir des bourdes et des propos excessifs souvent peu cohérents.

PS : Jean-Marc Pujol a lors d’une réunion publique déclaré : « L’Allemagne a peut-être refusé l’installation des compteurs Linky, mais à côté de ça, ils envoyaient des gens dans les chambres à gaz. Les allemands sont excessifs en tout. » Dans un communiqué consacré à sa « regrettable maladresse », le maire de Perpignan écrit : « C’est une sottise sans nom ». Au bout de combien de sottises sans nom Jean-Marc Pujol jugera-t-il nécessaire de remettre sa démission ?

PO comme Position Opportuniste

« Un socialiste ça ose tout et c’est à ça qu’on le reconnaît » pourrait dire Hermeline Malherbe. La présidente du conseil départemental a écrit à la présidente de la région pour que  » Pays Catalan  » figure dans le nom que la région va adopter. Soit tout le contraire de ce qu’elle a fait ici. C’est elle qui quand elle est devenue présidente du Comité départemental du tourisme a enterré le Pays Catalan cher à Bourquin pour le remplacer par P-O, oui P-O et Pyrénées-Orientales.

Ci-dessous un des visuels de la campagne pour les P-O, Pyrénées-Orientales en 2013-2014.

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Madame Malherbe tient beaucoup à ce P-O vide de tout sens. Ce P-O qui comme notre présidente est tiède, inodore et sans saveur. Elle reprend ce nom de P-O dans la campagne de communication qui s’affiche actuellement pour les rencontres départementales et nous proposent « Parlons P-O » et « Agissons P-O ».

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Fabrice Thomas

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Revue de presse

Panneau illégal ?

A côté de la statue de Rigaud se dresse un grand panneau publicitaire posé sur deux blocs de béton. C’est un panneau comme ceux que l’agglo, le conseil départemental et le conseil régional installent au bord des routes ou à proximité des grands chantiers pour nous signaler que là on construit un lycée, un collège, une route… Mais un panneau comme ceux-là on ne se souvient pas en avoir vu un au cœur d’une ville, sur une place qui de plus n’est pas en travaux.

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On se pose toutes sortes de questions. Qui a décidé d’installer ce panneau à cet emplacement ? On réagit avec mauvaise humeur en se disant que ceux qui en fin d’année mettent des guirlandes sur la Méditerranée de Maillol peuvent installer cette horreur sur la place Rigaud. Et puis on réfléchit, calmement. La construction de l’antenne de l’université en centre ville sera la grande réalisation du mandat de Jean-Marc Pujol (Le grand Musée Rigaud a été lancé par JPA). C’est pourquoi la municipalité mobilise tous les moyens de communication pour le faire savoir, pour frapper les esprits. Et tant pis si quelques grincheux trouvent que ce n’est pas beau. On ne va pas mégoter. « L’objectif de communication est stratégique » ont du dire le directeur de cabinet et la directrice de la communication.

Mais les grincheux peuvent se transformer en enquiquineurs et demander si cette installation est légale. Parce qu’après avoir consulté quantités de lois et règlements nous sommes prêts à parier 10 euros avec Jean-Marc Pujol que ce panneau n’est pas légal. Mais légal ou pas, cette horreur n’a pas sa place à côté de la statue de Rigaud.

Henri Lhéritier nous a quitté mais ces livres demeurent

Henri Lhéritier avait un tel talent que j’étais convaincu qu’il allait un jour ou l’autre écrire un très grand livre qui connaîtrait une reconnaissance nationale. C’est ce qui serait arrivé si cet écrivain tardif, il a commencé à écrire à 50 ans, n’avait pas été fauché par un cancer foudroyant. Dès les premières pages de Crest et Romani en 1999, j’avais été impressionné par la qualité de son écriture, par la précision, par la puissance et par la truculence de son verbe. J’avais pris un immense plaisir à lire ce premier ouvrage. Quelque soit la forme narrative des suivants, je les ai lu avec gourmandise. Quel style ! Lhéritier a écrit des choses magnifiques sur la vigne, sur le vin. Mais il excellait également dans le genre loufoque. « La loufoquerie c’est tout un art » écrivait-il dans le défilé du Condottière. Sa participation loufoque (et oui encore) à un colloque universitaire consacré à l’écrivain Pierre Benoit est le grand moment de son dernier ouvrage, Les vêpres siciliennes. Il y fait une verticale de l’oeuvre de ce romancier qui de son vivant connut un succès considérable. Mais à la différence d’une verticale bachique, il avait commencé par le livre le plus ancien. Ca m’a donné envie de relire de cette façon toute l’oeuvre de Lhéritier (huit livres).

Trop de nostalgérie

Libre à Jean-Marc Pujol de ne pas participer à la commémoration officielle du 19 mars. Mais il va trop loin en faisant mettre les drapeaux en berne ce jour là. Notre maire campe dans le passé et il y entraîne notre ville et ses habitants. Je n’ai rien contre le Mur des disparus ou le Centre national de documentation des Français d’Algérie. Sauf qu’avec Pujol l’Algérie française a tourné à l’obsession. Au point d’ignorer l’Algérie d’aujourd’hui. Pour lui c’est comme si elle n’existait pas. D’autres grandes villes ont fait le choix des échanges culturels, économiques, sportifs, universitaires, comme Bordeaux avec Oran. Mais il faut avoir une certaine hauteur de vue pour surmonter les drames de l’histoire et les cicatrices qu’elles laissent.

Rendez-nous nos poubelles !

Faire des barricades avec les containers poubelles va devenir de plus en plus difficile. Car plus il y aura de containers enterrés moins il y aura de containers poubelles mobiles. Qui s’en plaindra ? Pas les habitants des rues autour du lycée Arago à qui une poignée de lycéens ont de bon matin emprunté la poubelle pour constituer une barricade interdisant l’accès à mille autres. Belle leçon de démocratie. Quelques jours après, à la première heure, avant celle de l’ouverture du lycée, des employés de la ville sont arrivés avec deux gros camions. Une fois chargés il n’y avait plus de barricade. Et les containers ? Ils reviendront quand le climat social ce sera apaisé.

France Bleu

«  Deux ou trois titres locaux, donc hors programmation nationale, par jour, sur une plage horaire allant de 6 heures à 19 heures, ça fait léger » écrivait Thierry Grillet dans un article de L’Indep qui faisait suite à la pétition lancé par Nicolas Caudeville pour demander à France Bleu Roussillon de faire plus de places aux talents locaux. Selon Nicolas Caudeville, Paris n’y est pour rien car il y a des stations de France Bleu dont la programmation est beaucoup plus ouverte à l’expression musicale locale.

Les responsables de France Bleu Roussillon se justifient en expliquant qu’ils ne sont pas sollicités par les artistes locaux. Pas très élégant l’utilisation du procédé rhétorique qui consiste à inverser les responsabilités.

La directrice de la station locale et le responsable de la programmation se gaussent parce que la pétition n’a recueilli qu’un peu plus d’une centaine de signatures : «  Pour nous c’est un non-évènement. Ca ressemble à un petit scud qui ne fonctionne pas… » Mais comme par hasard ils disent avoir des projets d’émission faisant une bonne place à la création musicale locale.

Affaire à suivre… De près.

Pyrénées-Méditerranée

Laurent Gauze, vice-président de l’agglo Perpignan-Méditerranée chargé de l’économie et président de l’agence de développement économique a convaincu un par un des chefs d’entreprises et des décideurs économiques que Pyrénées-Méditerrannée était le nom le plus porteur pour la région qui unit à présent Languedoc-Roussilon et Midi-Pyrénées. Cette idée a fait son chemin. Une bonne partie du monde économique et de ses représentants, Chambre de commerce, Union patronale, G 16 … considèrent que Pyrénées-Méditerranée est le nom le plus à même d’identifier la région nationalement et internationalement. C’est un argument de poids pour une région touristique, une région dont de nombreuses productions sont exportées. Pour les habitants c’est valorisant de s’identifier à cette Méditerranée qui est le berceau et le carrefour de tant de cultures et de civilisations. Les Pyrénées eux renvoient à un autre univers qui permet de former une association entre la mer et la montagne. Qui dit mieux ?

Pour qu’il soit fédérateur et adopté par ses habitants, il est nécessaire que le nom de la région dépasse les revendications identitaires locales. Comme le dit très justement Agnès Langevine, vice-présidente de la région et élue des P-O, c’est le nom du département qu’il faut changer. Tout le monde appelle les habitants des Pyrénées-Orientales « les catalans », la presse, toutes les institutions, tous les élus et même les préfets. Pyrénées-Catalanes permettrait de mettre en avant cette identité catalane départementale.

Fabrice Thomas

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Accent Catalan et journaux des collectivités : stop au gaspillage !

Prenant le relais de Jean Rigual qui pendant des années a dénoncé les dépenses de communication excessives de l’institution départementale, Romain Grau a lors de la dernière réunion du conseil départemental mis Hermeline Malherbe en difficulté. En effet cette dernière a fait voter une augmentation de la fiscalité (+3 % sur le foncier bâti) et elle a fait voter des marchés publics de communication à hauteur de 430 000 euros.

Hermeline Malherbe, comme d’autres élus, ne veux pas rogner sur des dépenses qui servent notamment à assurer sa promotion personnelle. Il y a pourtant des économies à faire dans les plus de deux millions d’euros qui sont annuellement dépensés. Il y a quelques années un conseiller général avait fait la démonstration qu’il était possible de réduire ce poste de 50%. Intégrant le budget réception dans les dépenses de com, il préconisait notamment de faire des buffets moins fastueux.

Dans ces dépenses de com, l’Accent Catalan, le bimestriel du conseil départemental pèse lourd, près de 700 000 euros chaque année. Une dépense considérable surtout si on la considère par rapport à son utilité.

Qui lit l’Accent Catalan ? Faites le test autour de vous en interrogeant parents, amis et collègues.

Cette lecture a peu, pour ne pas dire pas d’intérêt. C’est de la com, de la propagande, des discours, du bla-bla, du pipeau… C’est de l’argent public consacré à la promotion des élus de la majorité de gauche. Rien à voir avec l’information sur le fonctionnement, sur les choix, sur les décisions de l’assemblée départementale qui pourrait être mise à la disposition du citoyen. Rien à voir avec une information honnête qui n’enjolive pas la réalité au point de la transformer.

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Supposons que l’Accent Catalan cesse de paraître. Qui s’en apercevrait ? Qui s’en plaindrait ? Personne. C’est bien la preuve qu’il ne sert à rien et ne remplit aucune mission de service public.

Distribué avec les prospectus de la grande distribution, L’Accent Catalan, tout comme le journal de la ville de Perpignan, n’atteint pas tous les habitants qui ont un stop-pub sur leur boîte à lettres. Les citoyens qui ne veulent pas être associés à ce gaspillage sont à présent très nombreux.

Le journal de la mairie et, nous dit-on, un journal de la communauté urbaine en préparation, plus le journal du conseil général. Et bientôt probablement un journal du conseil régional. Que d’argent dilapidé !

N’est-il pas temps de revoir la com des collectivités territoriales ? Ne faudrait-il pas commencer par bannir l’utilisation du mot communication pour le remplacer par celui d’information. Activité servant à informer les citoyens et non pas à donner une bonne image des élus et de l’institution.

A l’heure du discrédit de la com, à l’heure de la maîtrise des dépenses et des budgets, à l’heure de la protection de l’environnement et à l’heure de l’internet, il est plus que nécessaire de réduire considérablement cette production de papier imprimé.

Au regard du contenu des six numéros de L’Accent Catalan de 2015 et des missions du conseil départemental, une parution semestrielle ou un support annuel présentant le bilan et les projets suffirait à compléter le site internet du conseil départemental. Que d’économies seraient ainsi réalisées.

De plus en plus de collectivités territoriales renoncent à une diffusion dans les boîtes à lettres, elles proposent à leurs administrés de s’abonner à la version papier ou à la version numérique. C’est ce qu’a fait le conseil départemental de l’Hérault. Un exemple à suivre. Qu’attend le département le plus pauvre de France ? Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Hémorragie d’élus au FN des P-O

Canohès, Le Soler, Canet-en-Roussillon, Saint-Estève, Perpignan, Bompas… démission après démission, le FN a déjà perdu un grand nombre de ses élus. Et cela moins de deux ans après les élections municipales. Ils n’étaient pourtant qu’un ou deux à siéger au conseil municipal d’une petite dizaine de villes du département. Sauf à Perpignan (11 avant le départ de Clotilde Font)

Sac de nœuds et démissions en série à Canohès quand la presse (France Bleu Roussillon et France 3) a révélé, peu de temps après le scrutin, que Marti Cama avait clandestinement embarqué des membres du FN sur sa liste, dont le responsable départemental du Front National de la Jeunesse qui n’aura pas participé à un seul conseil municipal.

Au Soler, la tête de liste du Rassemblement Bleu Marine, Marie-Hélène Pelras a claqué la porte du FN entraînant avec elle Jean-Marie Serres. La déception de Marie-Hèlène Pelras est à la hauteur de son investissement au FN. Avec son mari François Pelras, ils ont donné beaucoup temps et d’énergie. Son départ n’est pas lié à des désaccords politiques, il repose principalement sur une critique du fonctionnement de la fédération et du comportement de Louis Aliot qui serait plus doué pour diviser que pour fédérer les siens.

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Quand Marine Le Pen prenait la pose avec Marie-Hélène Pelras

A Canet plus aucun des trois élus ne se réclame du FN. Gérard Vidaller a quitté le groupe dès le premier conseil municipal et, lors de l’élection du maire, il a voté pour Bernard Dupont. Lucie Pastor a démissionné du conseil municipal et a été remplacée par Dominique Gazo qui ne siège pas avec le FN. Ce dernier n’est plus officiellement représenté que par Jean-Pierre Cevaer-Visonneau qui était tête de liste. Mais ce dernier a démissionné du FN et il n’a pas siégé depuis longtemps au conseil municipal. Ne lui parlez pas de Louis Aliot. C’est sa bête noire ! L’avocat qui cultive un style vieille France et la nostalgie du gaullisme social a davantage d’affinités avec Florian Philippot, le rival d’Aliot.

Le fonctionnement et les relations à l’intérieur de la fédération sont également à l’origine du départ de Yola Guegen, une des deux élus du FN à Saint-Estève, comme en témoigne sa lettre de démission : « Compte tenu des discordes, des incompréhensions, des problèmes d’égos, du mépris qui règnent depuis plusieurs mois sur le FN66 et qui pourrissent l’ambiance et le moral de ceux qui s’étaient engagés convaincus que les gens qui composaient ce parti étaient différents des autres. » Yola Guéguen a rejoint Debout la France. Elle était aux régionales numéro 2 de la liste départementale du mouvement de Nicolas Dupont-Aignan. Et c’est comme élue divers droite qu’elle siège à présent au conseil municipal.

Clotilde Font a quitté le groupe FN du conseil municipal de Perpignan en soulignant juste qu’elle ne pouvait plus, au sein du groupe, remplir son mandat d’élu tel quelle le concevait.

Une semaine plus tard, Irina Kortanek faisait une déclaration publique dans laquelle elle apportait son soutien à Clotilde Font et annonçait qu’elle aussi ne siégerait plus sous l’étiquette FN au conseil municipal de Bompas et au conseil communautaire de l’agglo. Au passage elle incendiait Louis Aliot : « Il semble de plus en plus évident que M. Aliot grand donneur de leçons de démocratie bannit, sur le champ et sans appel, tout esprit de dialogue, de concertation et d’opposition … Monsieur Aliot semble oublier qu’un de ses sports favoris consiste à se faire élire, quel que soit le mandat, mais de préférence bien rétribué, d’encaisser les indemnités et de battre ensuite des records d’absentéisme… » Certains présentent le départ d’Irina Kortanek comme la réponse à son éviction de la liste des régionales alors qu’elle était conseillère régionale sortante. Irina Kortanek déclare à ce propos qu’elle « ne se reconnaît plus dans un mouvement principalement occupé à placer les copains et les transfuges de tous poils… »

Ces démissions révèlent des problèmes internes qui ne sont pas propres à la fédération des P-O. Alliot ne peut donc être tenu comme unique responsable du mauvais climat qui y règne. On observe les mêmes dysfonctionnements dans nombre de fédérations. A quoi tient donc cette difficulté du FN à être une organisation « normale«  ? Une organisation dans laquelle les adhérents arrivent à cohabiter malgré leurs différences, leurs divergences et leurs rivalités ?

Selon les textes officiels du FN : « Les membres du Front constituent une authentique communauté, soudée face à l’ennemi commun et animée par des liens de fraternité. » Dans les P-O, les hostilités ont tellement pris le dessus que Louis Alliot a du reprendre la direction de la fédération et le poste de secrétaire départemental.

Fabrice Thomas

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Indemnités des élus : pourquoi Pujol a t’il ouvert la boîte de Pandore ?

La décision d’augmenter de façon très importante les indemnités de neuf élus de la majorité a provoqué un séisme dans l’opinion. Un séisme prévisible. Alors pourquoi Jean-Marc Pujol a-t-il fait ce choix indéfendable ?

Il a d’abord réveillé le FN dont les élus somnolaient depuis près de deux ans sur les bancs de l’opposition. Cela pour la plus grande satisfaction d’une majorité rarement contestée. Habitué depuis des lustres à des débats animés,comment ne pas regretter les voix de Jean Codognès, Jacqueline Amiel-Donat, Nicole Gaspon, Clotilde Ripoull et avant eux Claude Cansouline et Colette Tignères ? Bref, le conseil municipal est devenu une ennuyeuse chambre d’enregistrement. Mais quand votre adversaire vous livre sur un plateau les armes et les munitions pour lui tirer dessus, vous n’avez pas trop le choix !

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Il semble qu’au départ l’augmentation ne devait concerner que quelques élus, puis un nom s’est ajouté, puis un autre. Apprenant que l’indemnité de Pierre Barbé passait de 500 euros à 2 400 euros, Stéphane Ruel, maire-adjoint ne voulait pas percevoir moins qu’un conseiller municipal délégué. Son indemnité est donc passée de 1600 à 2400 euros.

Si elle avait été accompagnée de solides justifications, voire de la baisse d’indemnités d’un ou de plusieurs élus moins actifs, l’augmentation accordée à quelques-uns n’aurait pas provoqué un scandale.

Parmi ceux que la décision fâche, il y a les centaines de responsables d’associations et derrière eux des milliers d’adhérents à qui il a été expliqué que la baisse des dotations de l’Etat contraignait la mairie à baisser les subventions.

Et puis, il y a ce qui apparaît comme une tentative d’acheter le silence du FN en lui proposant une indemnité de 300 euros pour ses 10 élus (11 avant la défection de Clotilde Font). La ficelle était un peu grosse. Imaginons un instant que les élus FN aient accepté le deal. Ils en seraient ressortis complètement discrédités. Le marché était inacceptable.

Elu depuis 1989, Pujol sait que la question des indemnités se règle lors du conseil municipal qui suit l’élection et qu’après on en reparle plus. Le Pujol d’aujourd’hui ne semble plus être le même que celui qui, tout au long de son parcours politique, s’était fait la réputation d’être un homme prudent qui bordait bien les dossiers.

L’augmentation des indemnités n’a-t-elle pas un objectif politique ? Elle rafistole une majorité qui doute de son patron et qui est fragile comme l’a montré le vote à bulletins secrets pour l’élection d’une nouvelle adjointe au maire. Sur les 44 membres du groupe majoritaire, il a manqué 12 voix à Annabelle Brunet. Contrôler le groupe majoritaire est pour Jean-Marc Pujol plus important que le traitement d’une impopularité qui est de toute façon bien installée.

De la boîte de Pandore, il est sorti de nombreuses réactions qui ont fait plus ou moins de dégâts. Dans un autre climat, la publication par L’Indépendant des montants des indemnités des élus n’aurait pas eu autant d’effets désastreux. Les contribuables perpignanais n’ont pourtant pas tout vu. Il faut ajouter les indemnités distribuées aux élus de la ville par le Sidetom (traitement des ordures ménagères), le SDIS (pompiers), des syndicats à diverses vocations, l’hôpital, l’office HLM…

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Dans un climat de défiance massive à l’égard de la classe politique, de compression des dépenses publiques et de baisse des indemnités des élus comme nous l’avons vu après les élections régionales, la décision du maire a frappé les esprits. Ce choix malencontreux est comme le Fouquets de Sarkozy, il va coller à la peau de Jean-Marc Pujol et, dans une moindre mesure, aux neuf bénéficiaires dont la presse et le FN ont largement diffusé les noms. Mais pour l’instant tout à leur bonheur, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés le lendemain du conseil municipal dans une brasserie réputée du centre ville pour y trinquer au champagne. F.T.

Contact : c.politique@orange.fr

Indemnités des élus : Pujol a ouvert la boîte de Pandore

Rumeurs de Perpignan : le vase déborde

Par un hasard dont le sort a le secret, c’est Jean-Marc Pujol, le principal objet et victime de la rumeur, qui a fait déborder le vase par son apparition à la Librairie Torcatis, vendredi 5 février, en venant longuement apostropher Jean-Pierre Bonnel, l’un des organisateurs d’une manifestation culturelle consacrée au philosophe juif allemand Walter Benjamin.

Pujol

Légende : Très remonté, le maire de Perpignan brandit l’article de Jean-Pierre Bonnel.

Il y a d’abord ce texte publié la veille par Jean-Pierre Bonnel sur son blog politico-culturel, leblogabonnel.over-blog.com. « Perpignan : le maire entre rumeurs et vérités ». Etrange écrit dans lequel Jean Bonnel dit qu’il a «  rassemblé des rumeurs persistantes, que j’ai voulu d’abord écrire un texte humoristique, ironique et poétique en employant le conditionnel et en jouant sur les mots. »

N’est pas Voltaire, Prévert, Desproges (ou même Caudeville) qui veut !

Bonnel nous livre un ramassis de ragots et d’élucubrations.

Même pas drôle !

Pauvre lecteur ! Comment fait-il pour s’y retrouver entre le vrai et le faux ?

La recette est simple. Vous choisissez un personnage public, vous collectez toutes les rumeurs le concernant, vous en inventez quelques unes et vous mettez le tout sur la place publique via un site internet. Heureusement qu’un grand nombre de lecteurs lisent ce genre de papiers en se pinçant le nez, car il y a de quoi briser n’importe quelle réputation.

Il y a quelques passages gratinés à propos desquels Jean-Pierre Bonnel pourra difficilement invoquer «  La liberté d’expression et l’esprit Charlie ».

Que dirait Bonnel si un blog rassemblait des rumeurs réelles et imaginaires attachées à sa personne ? «  Bonnel cet écrivain que l’on surnommerait le vain du Roussillon. Comme Brasillach il compenserait son manque de talent et de reconnaissance par de la méchanceté. Sa ressemblance avec Jean-Paul Alduy. Vous imaginez bien qu’elle n’est pas fortuite… » Arrêtons là c’est un jeu cruel. Bonnel ne mérite pas ça et Pujol non plus.

Jean-Pierre Bonnel dit avoir voulu montrer qu’il y avait quantité de rumeurs sur Jean-Marc Pujol. C’est incontestable ! Et il ajoute que le maire y prête le flanc. Ce qui n’est pas faux. Les rumeurs autour de Pujol ont pris une importance assez impressionnante. Le Pujol bashing est un phénomène auquel il est utile de s’intéresser. Mais pas de cette façon.

Bien sûr que Jean-Marc Pujol a été blessé par ce qu’il nomme « Des insinuations ordurières », «  De la délation dans l’esprit de Vichy » Qui ne l’aurait pas été ? Qu’il éprouve le besoins de le dire à son auteur, les yeux dans les yeux. D’accord ! Mais de là à débarquer dans une librairie lors d’une manifestation culturelle publique. Non ! Quand on est maire d’une grande ville on doit, plus que quiconque, savoir maîtriser ses pulsions et canaliser ses colères. On ne s’expose pas comme ça publiquement. Pujol fait penser au Sarkozy du «  Casse toi pauvre con ! » ou «  Descends si tu es un homme ». L’homme et surtout la fonction en ont pris un coup.

Pascal Yvernault témoin du long monologue de Pujol  a sur Facebook commenté la scène : «  Quand je vais dans une librairie, j’aime feuilleter les livres, toucher les couvertures, sentir la douceur du papier. J’aime cet endroit pour son calme. Hier, j’ai vu un maire agressif, aux yeux furibonds, qui voulait nous apprendre ce qu’est la liberté en général, d’expression en particulier. Cette apparition impromptue était – comme on dit souvent maintenant inappropriée. »

Inappropriée et contre-productive car Jean-Marc Pujol n’a fait qu’attirer l’attention sur un texte qui était pratiquement passé inaperçu. F.T.

A lire aussi l’article de larchipelcontreattaque : http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2016/02/jean-marc-pujol-apostrophe-le-blogueur-jean-pierre-bonnel-pour-son-texte-perpignan-le-maire-entre-rumeurs-et-verites-en-pleine-libra

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Jean-Marc Pujol terminera t’il son mandat ?

«  Le costume était trop grand pour lui », « Il est mauvais », «  Si le conseil municipal votait à bulletins secrets, il ne serait pas réinstallé dans le fauteuil de maire de Perpignan. » Ces propos et bien d’autres encore ne sortent pas de la bouche des élus du Front National. Ils sont tenus par des élus de la majorité et par des collaborateurs de Jean-Marc Pujol. Dans l’équipe municipale, le malaise est grand et il touche aussi bien des anciens que des nouveaux élus. L’image du maire n’est pas meilleure parmi le personnel municipal. Hors les murs de la mairie ce n’est pas mieux. Les infos et les rumeurs courent dans tous les milieux.

Parmi ce qui se dit et se répète sur Jean-Marc Pujol, il n’est pas toujours facile de faire le tri. La malveillance pousse certains à véhiculer des informations qui ne résistent pas à la vérification. Mais d’autres infos sont troublantes.

Mais que reproche-t-on au juste à Jean-Marc Pujol ? De ne pas avoir suffisamment d’autorité, de ne pas être un chef, un capitaine qui propose une direction claire. « Il est toujours en train de louvoyer » dit un élu. Et puis, sujet récurent. Tellement récurent ! Il est vivement critiqué pour avoir imposé son adjointe aux sports, Fatima Dahine en deuxième position éligible sur la liste des régionales.

Mais la prochaine élection municipale est loin et Jean-Marc Pujol ne donne pas l’impression d’avoir envie d’aller jusque là. Il a pris l’habitude d’évoquer auprès de ses visiteurs son envie d’îles lointaines pour faire de la plongée sous-marine.

Il est inhabituel qu’un maire dont le mandat a commencé il y a moins de deux ans apparaisse autant préoccupé par sa succession. Au point de nommer ceux qui pourraient prendre la suite. Comme il l’a fait en décembre dernier dans un interview à L’Indép. Il invitait Romain Grau, Chantal Bruzi, Caroline Ferrière, Joëlle Anglade, Olivier Amiel et Yves Guizard à « franchir le miroir ». Cela faisait davantage penser à une distribution de couteaux. Sans oublier l’amertune de ceux qui étaient oubliés. Rien de tel pour créer des rancoeurs et diviser davantage le groupe majoritaire. Certes Jean-Marc Pujol est un homme maladroit. Un véritable Gaston Lagafe de la politique. Il aggrave le malaise en couvrant de compliments l’adjointe à la sécurité, Chantal Bruzi, en laissant entendre qu’elle a toutes les qualités pour lui succéder. Dans le discours qu’il a prononcé lors des vœux à la population, c’est la seule élue qui a été nommée. A quoi joue-t-il ? Au florentin ? Il réussit surtout a installer un climat d’incertitude.

Jean-Marc Pujol apparaît aujourd’hui affaibli. Si affaibli que l’on se demande si sa majorité tiendra jusqu’en 2020. Marchera-t-elle jusqu’à l’échafaud sans réagir ? Car beaucoup considèrent qu’en multipliant les erreurs et les faux-pas, Jean-Marc Pujol déroule le tapis rouge devant le Front National pour qu’il s’installe à la mairie de Perpignan.

Une crise a souvent un élément déclencheur. Surviendra-t-il ? Et quand ? Nul ne peut aujourd’hui le dire. En attendant le Pujol bashing continue et le maire en est son meilleur promoteur. F.T.

Régionales : quel candidat des Républicains sera jeté par dessus bord ?

Dans notre département, Les Républicains se sont attribués les 3 premières places éligibles de la liste de la droite et du centre. En 1 Bernard Dupont, en 2 Fatima Dahine et en 3 Daniel Mach. Fabrice Villard et Nathalie Beaufils ne l’acceptent pas. Ces deux derniers s’appuient sur un accord national passé entre Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde qui prévoit que 30% de places en position éligibles soient attribuées à l’UDI. Accord appliqué dans les douze autres départements qui composent la future grande région.

Du côté des Républicains et dit-on de François Calvet, on s’affaire à trouver des élus centristes qui accepteraient un rôle de figurant sur la liste. Et le tour serait joué. Il y aurait ainsi une liste de la droite et du centre.

Localement tout est possible. Nos hommes politiques, on le sait, ne manquent pas de malice.

C’est plus compliqué au niveau national car l’UDI est ferme sur ses positions, il n’est pas question, et au nom de quoi d’ailleurs, d’accepter que les P-O fassent exception. Quant à la commission nationale des investitures des Républicains, elle a pour mission de veiller à ce que la composition des listes départementales respecte l’accord d’union. Ce qui signifie qu’elle pourrait débarquer un des trois candidats

Lequel ?

La commission nationale des investitures devrait, mercredi prochain, examiner la situation des P-O. Daniel Mach, secrétaire départemental ; François Calvet, président départemental ; Fernand Siré, député ; Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan et Dominique Reynié seront autour de la table.

Bernard Dupont, maire de Canet depuis 2010, vice président de l’agglomération. C’est la première élection hors de sa commune à laquelle il se présente. Tête de liste départementale, il est appuyé par Dominique Reynié, la tête de liste régionale. Il est compliqué de débarquer celui qui semble bien installé en position de numéro 1.

Fatima Dahine, maire adjointe de Perpignan. Elle est fortement appuyée par Jean-Marc Pujol. C’est son principal atout. Ceux qui soutiennent sa candidature font valoir qu’elle a joué un rôle important pour que les suffrages des maghrébins se portent en grand nombre sur la liste Pujol aux municipales et sur les candidats de la droite et du centre sur le canton du Vernet lors des dernières élections départementales.

Daniel Mach, secrétaire départemental des Républicains, maire de Pollestres, vice-président de l’agglo, collaborateur parlementaire de François Calvet. C’est un Sarkozyste pur et dur. S’il collectionne les candidatures aux élections, ce qu’il assume par son hostilité au cumul des mandats, Daniel Mach collectionne aussi les échecs, aux élections législatives et dernièrement aux départementales contre René Olive.

Si c’est un homme qui sort, il sera remplacé par Fabrice Villard qui fait son retour en politique après son retrait de la liste d’Alduy en 2009 à l’issue d’une bataille de succession qui l’avait opposé à Jean-Marc Pujol. Si c’est une femme, ce sera Nathalie Beaufils, maire-adjointe de Perpignan.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

La photo indécente

« Indécent », est le mot le plus souvent associé à une photo qui a fait un buzz énorme. Elle a été prise à Cerbère, pendant que des élus socialistes des P-O attendaient Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur qui était en route pour venir rendre hommage à Patricia Filippi, pompier volontaire « morte au feu ».

La photo qui fait scandale

Les réactions sont si nombreuses et si vives que Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat a jugé utile de présenter des excuses publiques. Mais elle n’apporte pas d’explications sur les raisons de ces sourires devant l’objectif d’un photographe. Elle feint de les ignorer en s’interrogeant, « Dans quelles circonstances a t-elle été prise ? »

Quelqu’un, voir le photographe (amateur ou professionnel), lui-même a t-il sorti une plaisanterie ? La ministre aurait des difficultés à le raconter car le contexte ne portait pas à la rigolade.

Et pourtant, lors de quelle veillée funèbre n’a-t-on pas ri en se remémorant un souvenir du défunt ?

Cette image, comme celle de l’un de ces politiques qui aurait pu au même moment se gratter l’entre-jambes, n’avait pas vocation à être diffusée.

l y a scandale parce qu’un des politiques présents sur l’image, à savoir Michel Moly, a fait la grosse ânerie de publier cette image sur facebook. Obsessionnelement habitué à se mettre en scène, Michel Moly ne s’est pas rendu compte que cette image des élus souriants ne pouvait pas être associé à la disparition de Patricia Filippi. C’est d’ailleurs lui et lui seul, qui aurait du présenter des excuses.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

PS : sur la photo : Michel Moly, 1er vice-président du Conseil départemental; Jean-Claude Portella, maire de Cerbère; Pierre Aylagas, député-maire d’Argelès-sur-Mer; Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat, conseillère départementale et secrétaire départementale la federation des P-O du PS; Hermeline Malherbe, sénatrice et présidente du Conseil départemental; Damienne Beffara, maire de Millas, conseillère départementale.

« Pujol est obsédé par l’Algérie française »

« Encore l’Algérie », « Pujol est obsédé par l’Algérie française ». Voilà des remarques entendues depuis l’inauguration, il y a quelques jours, du Parc des sports rénové auquel la mairie de Perpignan a donné le nom d’Alain Mimoun.

Il est vrai que Jean-Marc Pujol est tourné vers le passé. Un passé douloureux pour tous ceux qui, comme lui, ont dû s’arracher à cette terre d’Algérie. Mais est-ce une raison pour transformer Perpignan en capitale de la nostalgérie ?

Comme le nom d’Alain Mimoun ne parle pas à grand monde, rappelons qu’il a été un des plus grands athlètes français du XX e siècle et plus précisément un coureur de fond qui dans les années 1950 grimpa sur les podiums des grandes compétions internationales. Trois médailles d’argent et une médaille d’or aux Jeux Olympiques (Londres, Helsinki et victorieux du marathon aux JO de Melbourne).

On imagine à quel point le jeune Jean-Marc Pujol a dû admirer Alain Mimoun, cet immense champion qui aimait tant la France qu’il abandonna son prénom de naissance Ali pour prendre celui d’Alain. Mimoun a été un modèle d’assimilation. Il abandonnera même l’islam pour se convertir au catholicisme. « Il était un jeune Algérien qui aimait la France d’une manière extraordinaire. », a dit Jean-Marc Pujol dans son discours (Indépendant du 6 septembre)

On peut, avec Jean-Marc Pujol, regretter cette assimilation qui a produit des millions et des millions de Français aimant profondément leur nouvelle patrie. Mais l’on peut aussi lui reprocher de ne pas voir que le monde a changé notamment quand il déclare que Mimoun doit servir d’exemple. D’exemple pour un jeune d’origine algérienne ? Ce n’est même pas la peine d’y penser. Mimoun renvoie à une époque révolue. Le maire de Perpignan devrait faire l’effort de regarder la France et de regarder l’Algérie telles quelles sont en 2015. Ce serait un bon point de départ pour penser l’intégration et pour penser les relations avec l’Algérie, pays indépendant depuis 1962.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Philippe Saurel, rénovateur en peau de lapin !

Philippe Saurel surfe sur le rejet des partis politiques. C’est un créneau du marché de la politique qui fait depuis longtemps recette. C’est avec ce positionnement que Jean-Paul Alduy avait conquis en 1993 la mairie de Perpignan. Vous vous en souvenez ? Nous allons vous rafraîchir la mémoire.

Comme Alduy père, l’expliquait à la presse, son fils n’avait rien d’un homme politique : « Il ferait un excellent maire, mais il est très peu politique et ne sait pas mentir. » Et Jean-Paul Alduy confirmant : « Je ne suis pas un homme politique… Je sais que vous ne me croyez pas alors j’insiste… Enfoncez-vous bien ça dans la tête. Je vais avoir cinquante ans, si j’avais décidé d’être un politicien, je m’y serais pris il y a longtemps. »

On connaît la suite.

Le rejet des partis s’appuie sur leur principal défaut, ce sont des boutiques électorales tenus par des professionnels de la politique qui ne pensent qu’à cumuler un maximum de mandats et à durer.

Philippe Saurel inscrit-il son itinéraire politique en rupture avec ces pratiques ? A t-il pris l’engagement de ne faire qu’un mandat renouvelable une fois à la mairie de Montpellier ? S’impose-t-il une limitation en terme de cumul de mandats ? Non ! Il est maire d’une grande ville, président de la métropole et, demain, il sera conseiller régional.

A qui Philippe Saurel fait-il appel pour diriger ses listes départementales ? A des hommes et à des femmes qui sont déjà élus, des maires, des conseillers généraux et régionaux. Ce n’est pas avec lui que l’idée un homme un mandat progressera beaucoup.

Philippe Saurel n’a rien d’un rénovateur. Sauf pour ceux qui considèrent que porter le bas de la chemise par dessus le pantalon révolutionne la politique. On se moque, normal car il y a beaucoup de posture chez Saurel. Il sait comment séduire le bobo.

On peut faire de l’électoralisme sans parti politique. Hors l’électoralisme c’est ce qui pervertit la politique.

Saurel s’était coulé depuis 20 ans dans le moule du PS de Montpellier, maire-adjoint de Frêche, conseiller général, secrétaire de la fédé du PS de l’Hérault… Et puis en 2014 il a pensé qu’il avait davantage le profil que Mourre, candidat PS du système pour succéder à Hélène Mandroux dans le fauteuil de maire de Montpellier. Il est entré en dissidence et s’est estampillé candidat anti-système. Et comme ça lui a réussi, il continue. Mais uniquement au niveau du discours. Pour le reste qu’est-ce qui le différencie des autres professionnels de la politique ? Rien !

La patronne du bar Le Cassanyes victime du Petit Journal

Faire du sensationnel et de la provocation. C’est manifestement le choix que la direction du Petit Journal a fait, depuis quelques semaines, pour relancer les ventes de l’édition des Pyrénées-Orientales.

La une « A quoi servent les Gitans ? » a suscité de légitimes réactions de la communauté Gitane qui ont été largement relayées par la presse. Coup de com réussi. Quelques jours plus tard il était difficile de trouver un exemplaire du Petit Journal.

Le vendredi suivant Le petit Journal titre à la une : « Les Martiens veulent lui prendre son café »

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La légende de la photo indique : « Anouchka, propriétaire du café Cassanyes depuis 40 ans, vient de déposer plainte contre un Martien qu’elle accuse de vouloir la contraindre à vendre son café. »

« Martiens » ? A la lecture de l’article non signé auquel la une renvoie on comprend vite qu’il faut remplacer Martiens par Maghrébins ou par musulmans. Même si l’auteur, probablement pour se protéger de poursuites pour propos racistes écrit : « Alors, non les martiens ne sont pas plus musulmans que vous et moi. Ils ne sont pas non plus maghrébins ou autre chose. »

Voici quelques extraits qui montrent qu’il n’y a pas d’autres choix que de lire maghrébins ou musulmans.

« Aujourd’hui encore lorsque les Martiens, en robe spatiale et mal rasés s’approchent de ses clientes assises en terrasse afin de leur intimer l’ordre de cesser de boire de l’alcool en plein air devant tous les bons martiens qui chouffent aux alentours… »

Titre au milieu de l’article : « Place Cassanyes : sept salons de thé arabe et sept boucheries hallal. »

« Sur cette place Cassanyes tant aimée, Anouchka est devenue pour l’Empire comme une verrue. On ne peut pas dire autrement. Surtout qu’avec la “grande licence“ qui lui reste, elle personnifie ici le règne impie de l’alcool. »

« Mais la patronne du Floréal, sa presque sœur, qui l’avait accueillie avec tant d’amitié protectrice en 1974, a finalement lâché sa boutique à un Martien il y a six ans. » Le Floréal a été racheté par un Maghrébin.

Anouchka est effondrée : « Si vous saviez comme je suis malheureuse. On me fait passer pour ce que je ne suis pas. Beaucoup de choses sont vraies mais complètement déformées.

Ainsi l’auteur anonyme écrit : « Dès le début de l’invasion subtile, elle s’est battue contre eux physiquement et elle a même pris un coup de pied au bas-ventre qui lui a nécessité une greffe ! » La réalité est bien différente. Elle a été frappée par un client à qui elle avait refusé de servir de l’alcool. Un client qui n’était ni maghrébin, ni gitan.

Anouchka rejette catégoriquement l’image de résistante à l’invasion musulmane que lui fait l’article : « J’ai d’ailleurs une clientèle maghrébine. » Et ce n’est pas parce qu’elle a rencontré des difficultés avec quelques personnes qu’elle va se mettre à accuser tous les maghrébins.

La patronne du Bar Cassanyes est en colère et elle met en cause le manque de déontologie du Petit Journal car l’article comme les photos où elle apparaît ont été fait à son insu. Elle se souvient d’une discussion récente avec une personne qui s’était montrée curieuse mais elle ne s’était pas présentée comme journaliste.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Quand L’Indép fait du rabattage pour Escudero

Deux pleines pages dans L’Indépendant. Deux pleines pages, la 2 et la 3, à la gloire d’Escudero, un gros annonceur.

Sur les 5 photos, quatre sont prises chez Escudero. Avec des légendes explicites : « Ouvert en mai 2013, le gigantesque centre commercial Escudero attire une clientèle exclusivement française. », « A la recherche de prix toujours plus bas, les touristes du département n’hésitent pas à franchir la frontière pour faire leurs courses comme ici à La Jonquere » Cette légende accompagne le visuel dominant de l’article. Et dans cette image qui présente un faible intérêt informatif, le nom Escudero saute aux yeux. Normal c’est le but !

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Il n’y en a que pour Escudero ! Et La Tramontane ? Groupe qui possède 5 supermarchés sur la commune ? Il n’existe pas !

Tous les chemins mènent chez Escudéro à Gran Junquera. Pour que vous en soyez bien convaincus L’Indép a dressé le palmarès des prix en comparant ceux qui sont pratiqués à La Jonquera, au Perthus et à Perpignan. Ce qui permet de vous démontrer que La Jonquera est moins cher que Le Perthus.

Les frères Escudero doivent être contents. Mais quand l’information est à ce point orientée commercialement, le lecteur devrait lui, l’être un peu moins.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Patrimoine des parlementaires : consultation (sous conditions) à la préfecture

Pour consulter la déclaration de situation patrimoniale des parlementaires du département, ce qui est possible depuis le 10 juillet, il faut téléphoner à la préfecture et prendre rendez-vous. C’est ce que nous avons fait. Au standard, une dame nous indique aimablement que notre demande est la première et qu’elle doit chercher le bon interlocuteur. Quelques minutes plus tard elle nous met en relation avec le chef de cabinet. Il nous informe que la consultation se fera en présence d’un agent de la préfecture et que nous ne pourrons pas prendre de notes ni faire de photo. Il nous dit également qu’il faudra, le jour où nous viendrons, nous munir d’une pièce d’identité et de notre carte d’électeur. Puis il nous met en contact avec une personne du service des élections avec qui nous fixons rendez-vous le lendemain.

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Au service des élections, nous sommes reçu par madame Carbonnet. Elle s’absente quelques minutes pour aller chercher les dossiers dans le coffre fort. De retour elle nous installe à un bureau près du sien, demande notre carte d’identité et notre carte d’électeur. Il manque la déclaration d’Hermeline Malherbe. Pourquoi ?

Nous avons sous les yeux cinq fines chemises au nom de Pierre Aylagas, François Calvet, Jacques Cresta, Robert Olive et Fernand Siré. A l’intérieur un document d’une dizaine de pages, la déclaration de situation patrimoniale. Chaque parlementaire devait répondre à des questions portant sur : ses propriétés foncières et immobilières, ses placements, ses assurances-vie, ses comptes courants et comptes d’épargne, son parc automobile, ses crédits en cours…

Notre voisine de bureau vaque à ses occupations. Nous ne nous sentons pas sous surveillance. Il ne nous a pas été fixé de limitation comme c’est le cas dans certaines préfectures, consultation d’une ou deux déclarations, ne pas dépasser une heure…

Le législateur a prévu une amende de 45 000 € pour punir ceux qui seraient tentés de diffuser des informations sur le patrimoine des élus. De quoi faire réfléchir.

Le projet initial ne comportait pas toutes ces limitations en terme d’accès et de communication. Les parlementaires, de droite comme de gauche, ont eux-mêmes dressé toutes ces barrières pour limiter au maximum l’accès à l’information sur leur patrimoine.

Nous ne dirons donc rien. Rien de rien. Nous poserons juste une question. Comment se fait-il que certains parlementaires n’ont pas répondu aux questions avec la précision qui leur était demandé ? Par exemple en n’indiquant pas la surface d’une maison, d’un appartement, d’un terrain ?

La Haute Autorité pour la Tranparence de la Vie Publique ne doit elle pas s’assurer que les déclarations soient correctement rédigées ? Si un contribuable retourne aux services fiscaux un document sans donner des informations indispensables, il y a fort à parier que ces derniers ne se satisferont pas de ses omissions. Pourquoi la Haute Autorité fait-elle preuve d’une telle indulgence ?

Nous allons écrire à Jean-Louis Nadal, président de la Haute Autorité pour la Transparence afin de lui poser cette question. Nous vous tiendrons informés de sa réponse.

Après une demi-heure de consultation nous avons quitté notre hôte du service élections. Elle nous a gentiment proposé de nous prévenir de l’arrivée de la déclaration d’Hermeline Malherbe. Nous ne manquerons donc pas de revenir.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Cresta : le CNFPT lui verse 1 500 € par mois à ne rien faire !

Dans son rapport sur le financement de formation professionnelle continue la Cour des comptes s’est penchée sur le fonctionnement du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) et en particulier sur les indemnités des délégués régionaux. Le sujet nous intéresse car Jacques Cresta est pour le Languedoc-Roussillon l’un des 29 délégués qui perçoivent une indemnité annuelle de 18 246 €.

Une rémunération qui semble assez peu justifiée. Voici qu’écrit le magistrat de la Cour des comptes : « Ces montants (il y a aussi des remboursements de frais) semblent en décalage avec l’importance de la contribution apportée par les délégués dont l’implication dans le fonctionnement et les décisions stratégiques restent variable. Le rôle des délégués est parfois limité à la signature des courriers destinés aux élus. Le délégué de la région Limousin est sollicité informellement, le plus souvent par téléphone, et signe les actes toutes les six à huit semaines… En Languedoc-Roussillon, le délégué ne signe que les rares courriers qui lui sont présentés ; au moment de la visite de la Cour en mai 2014, il ne s’était pas présenté à la délégation depuis le début de l’année, ayant même annulé sa participation à la dernière réunion de 2013 du CRO (Conseil Régional d’Orientation) »

Un constat qui amène le magistrat à faire une préconisation : « Dans la mesure où les délégués régionaux ne sont plus ordonnateurs secondaires et où le directeur régional a déjà autorité sur les services, le rôle des délégués régionaux pourrait se limiter à la présidence des CRO (Conseil Régional d’Orientation) et leur régime indemnitaire pourrait être supprimé ou réduit significativement, entraînant ainsi une clarification juridique et une économie de gestion » Le rapporteur indique que les 29 délégués ont perçu par an 488 000 € + 52 000 € de frais de déplacement.

Cresta est monté au créneau pour contester son absence (Indép du 8 juillet) : « Ils pointent deux trois exemples dont le mien pour dire que j’ai été absent du siège pendant les quatre premiers mois de 2014 pendant les élections municipales où j’étais candidat à Perpignan. C’est faux ! J’y étais moins souvent, mais je n’étais pas absent se défend Cresta. Et il y a un directeur avec qui j’étais en relation téléphonique. » Bref on à le choix entre la version du magistrat de la Cour des Comptes et l’explication embarrassée du député.

Et Cresta se défend de toucher 1 500 € par mois du CNFPT : « Je ne touche que 15 euros par mois du CNFPT car je suis écrêté, le reste ne sort donc pas des caisses. » Faux ! Après avoir lu le rapport de la Cour des Comptes nous avons aussitôt consulté la déclaration d’intérêt remplie par Jacques Cresta en juillet 2014 et il y déclare percevoir 1 338 € par mois du CNFPT. Et l’on y observe que l’écrêtement s’applique sur ses indemnités de conseiller régional.

Deuxième papier (petit) dans l’Indép du 9 juillet. Frédérique Michalak a découvert la déclaration d’intérêt de Cresta et donc que ce dernier lui avait menti en déclarant ne percevoir que 15 € par mois du CNFPT. Nouvelle explication vaseuse de Cresta : « J’avais demandé en janvier 2014 à être écrêté sur cette indemnité du CNFPT, je l’ai été, mais je ne le suis plus depuis deux ou trois mois ». Nous demandons à voir, documents à l’appui. En attendant on s’en tiendra à la déclaration de patrimoine du député qui indiquait que depuis 2010 il percevait chaque mois 1 338 € du CNFPT.

Fabrice Thomas

Ecrêtement des indemnités : Le total des indemnités des élus qui cumulent ne peut pas dépasser 8 500 € par mois. Non compris l’IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat de 6 500 €, mensuelle, pour un député)

Contact : c.politique@orange.fr

Jordi Bourquin : « Mon père m’a transmis un nom »

Quand la rubricarde politique de L’Indép lui a demandé « Pourquoi ? » il voulait être candidat aux élections régionales, Jordi Bourquin n’a pas hésité à répondre : « Mon père m’a transmis un nom et des idées aussi. »

Monsieur a un nom ! Mais monsieur sait-il que depuis quelques temps déjà nous en avons fini avec la transmission du pouvoir par hérédité ?

Ce qui nous étonne et nous choque, le jeune Bourquin l’a énoncé naturellement. Tout simplement parce que, pour lui, la transmission du pouvoir en famille, c’est quelque chose de banal, de courant, d’ordinaire. En 1994, alors qu’il n’était qu’un petit garçon, il a vu son grand-père, François Beffara transmettre son mandat de conseiller général du canton de Millas à son père, Christian Bourquin. Puis en 1995, la mairie de Millas. Et trois ans plus tard, son père transmettait son mandat de maire de Millas à sa mère, Damienne Beffara. En trompant d’ailleurs les électeurs car elle n’était pas tête de liste. Lors de la première réunion du conseil municipal de Millas, on a assisté à un spectacle bien réglé. Celui qui conduisait la liste a annoncé qu’il n’était pas candidat car Damienne Bourquin-Beffara ferait un bien meilleur maire que lui.

Quand on a un nom, on ne peut pas, comme un vulgum pecus, entrer dans la carrière politique par le bas, en commençant par être conseiller municipal, histoire quand même de se familiariser avec la gestion de la cité. Vous n’y pensez pas ! Avoir un nom, c’est avoir un rang à tenir !

Le mérite, Jordi Bourquin, connaît-il cette notion ? Son boulot à l’office HLM des Pyrénées-Orientales où il travaille depuis quelques années, il l’a décroché quand papa présidait l’organisme de logement social.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Notables, trublions et filous : le magistral livre politique de Jacques Molénat

S’il connaît son sujet ? Cela fait des décennies que le grand journaliste politique du Languedoc-Roussillon observe à la loupe le marigot des pouvoirs (titre de son précédent livre). Celui qui vient de sortir, « Notables, trublions et filous » est constitué d’une cinquantaine de portraits d’hommes et de femmes politiques de notre région sur lesquels il a écrit pour L’Evènement du Jeudi, pour Marianne, pour Le Canard Enchaîné, pour La Gazette de Montpellier, pour La Lettre M et pour L’Express.

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Nous avons commencé par lire le portrait de Robert Ménard. Jacques Molénat est un des quatre journalistes qui ont fondé Reporters Sans Frontières en 1985 à Montpellier. C’est dire s’il connaît bien le nouveau maire de Béziers : « Un narcissique qui vivrait dans la douleur de passer inaperçu. » La vanité peut conduire au meilleur et au pire.

Chaque personnalité est parfaitement cernée et mise en relief par des anecdotes bien choisies. Et d’un mot qui sert de titre au portrait, Molénat détache le trait dominant de chacun de ses personnages : Le florentin, pour Alduy ; Le bagarreur pour Christian Bourquin, L’hédoniste pour Jean Codognès, L’insurgée pour Monique Bilalte, L’Insoumis pour Christian blanc et Le flibustier pour Alain Ferrand. Les six catalans du livre.

Jean-Paul Alduy, est lui aussi un grand narcissique. Mais quel politique ne l’est pas ? « Le cœur à gauche, engagé au centre, allié à l’UMP, Jean-Paul Alduy est un libéral libertaire flamboyant qui a longtemps réussi à embobiner la droite catalane. » Il n’est pas non plus le seul à avoir fait passer la conquête et la conservation du pouvoir avant les idées et les principes. L’électoralisme est en politique le père de tous les vices.

On retrouve Christian Bourquin tel qu’il était. Notamment avec cette saillie assassine de JPA : « Bourquin ? C’est la copie ratée du maître : la brutalité de Georges Frêche, l’intelligence et la culture en moins… » Dur ! Trop dur, mais tellement vrai !

Jean Codognès ne pourra que se reconnaître dans son portrait : « Cet homme rond et affable goûte les joutes politiques. Mais il aime tout autant, peut-être même davantage, son métier, la bonne chère, les bons vins, la conversation, les mille plaisirs de l’existence. C’est sa force : dans une classe politique catalane régie plus qu’ailleurs par les habitudes de l’arrangement, du clientélisme et du clanisme, Codognès se montre peu enclin à la recherche effrénée du pouvoir. Libéré de cette addiction, il affiche du même coup une rare indépendance, une rafraîchissante liberté d’allure et de propos enveloppée d’un humour de bon aloi. » Mais celui que Martine Aubry surnommait « Mon petit lapin » à l’époque où député il était proche de la ministre de l’emploi et des affaires sociales, peut être un adversaire redoutable. Avec Guy Fourcade et quelques autres, l’avocat fut le bras armé d’un combat qui fit tomber le puissant Jacques Farran, alors président de la CCI, député UDF, maire-adjoint de Perpignan, vice-président du conseil général et important actionnaire de L’Indépendant au travers son épouse.

Beaucoup se demanderont qui est Monique Bilalte. C’est l’auteur de Saint Béton, en 3 volumes : « Quelques 1 500 pages de révélations sur la corruption ordinaire en Catalogne française ». Des ouvrages publiés dans les années 1990 par celle qui était entrée « en guerre contre les magouilles des notables et les passe-droits des profiteurs. »

Dans son portrait du maire du Barcarès, Molénat s’intéresse aux diverses raisons qui ont conduit, Alduy, Bourquin et Calvet à pactiser avec Alain Ferrand plutôt qu’à se tenir loin de cet élu dont la vie est un long feuilleton judiciaire ponctué de gardes à vues, d’auditions par les policiers et les juges, de convocations au tribunal correctionnel et de séjours en prison.

Mais s’il y a Ferrand, il y a aussi son contraire. Beaucoup seront ravis de retrouver Christian Blanc. Le champion de la lutte contre la Septimanie mais surtout le maire des Angles à propos duquel Jean-François Kahn écrit dans la préface : « Ainsi, Christian Blanc, maire de la station de ski des Angles, qui a su résister au féodalisme régional représenté tout à tour par Frêche et Christian Bourquin, puis mission accomplie, s’est retiré sur la pointe des pieds. » Christian blanc a aussi résisté à la privatisation de la station : « Quand, un à un, les maires de stations touristiques cèdent leurs services à des entreprises privées, Christian Blanc prend ce tropisme à rebrousse-poil. Il s’attache à mettre en place un modèle de gestion publique… L’entreprise publique qu’est devenu le village tourne rond. Cinq cents emplois ont été créés en quinze ans. »

Jacques Molénat a fait quelques incursions hors du Languedoc-Roussillon ce qui nous vaut un portrait de Jean-Michel Baylet, « Le seul notable de l’hexagone à être à la fois patron de presse et chef de parti. » Le propriétaire de La Dépêche, depuis qu’il a racheté le groupe Midi-Libre, se retrouve à la tête d’un groupe de presse dont la zone de diffusion épouse les contours de la nouvelle région. Si la famille Baylet a toujours mis son journal au service de ses combats politiques, cela n’a pas empêché Jean-Michel Baylet de subir de sérieux revers dans le Tarn-et-Garonne, département qu’il tenait sous sa coupe. En 2014 il a perdu son siège de sénateur et l’année suivante la présidence du département. Le système Baylet a été rejeté par une coalition hétéroclite d’élus de droite, du centre et de gauche.

A la qualité de sa documentation, à sa bonne connaissance du personnel politique et des ressorts de ce microcosme, Jacques Molénat ajoute, et c’est essentiel, une plume riche qui connaît tous les degrés de la nuance. Il ne sombre jamais dans la caricature, il ne s’abandonne jamais à la facilité du portrait à charge ou du portrait trop élogieux pour être vrai. Il est sans haine et sans complaisance.

Pour Jean-François Kahn c’est un livre : « à la fois vrai et cruel, sur le monde politique français, vu à travers le prisme d’une région où la professionnalisation de la politique, sa pragmatisation, trop souvent aux dépens des valeurs et des principes, a atteint son paroxysme. »

Fabrice Thomas

Notables, trublions et filous. Editions Chabotdulez. 300 pages. 18 €. En vente à la librairie Torcatis et à librairie Cajelice.

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Passerelle sur la Têt : quand le vent soufflera la bêtise repartira !

Qui n’a pas entendu dire ou n’a pas lu sur internet que la passerelle piétonne sur la Têt devrait être fermée les jours de forte tramontane ? Rarement rumeur perpignanaise n’aura pris une telle ampleur.

La rumeur est presque aussi ancienne que le projet. Cela fait des années qu’il se dit qu’il y aura, les jours de grand vent, des problèmes pour circuler sur la passerelle. Avec l’avancement du projet, il est devenu certain qu’il faudrait interdire son accès quand notre tramontane soufflera trop fort. A partir de quelle vitesse ?

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Bruno Delmas a donné la réponse dans Capital diffusé sur M6, dimanche 17 mai : « Au-delà de 80 km/h de vent elle ne sera pas libre de circulation pour les piétons. Chez nous il y a à peu près 120 jours par an où il y a du vent. Donc cette passerelle, elle risque de ne pas être utilisée 1/3 de l’année. »

Fichtre ! Les architectes,  les professionnels du BTP et nos décideurs sont-ils aussi mauvais que ça ?

Du côté de la ville de Perpignan et de l’agglo, la question sur la tramontane fait sourire. Manifestement techniciens et élus sont sereins. Pas de problème avec le vent. Et les usagers peuvent être rassurés car avant d’être mise en service la passerelle sera, comme il se doit, contrôlée par différents organismes spécialisés.

Fabrice Thomas

PS : On entend aussi dire et on lit que la passerelle n’est pas à l’abri des inondations. Sauf qu’en se rendant sur place on constate, vu sa hauteur, que le jour où les piétons qui l’empruntent risqueront d’avoir les pieds dans l’eau, la moitié de la ville sera noyée.

Le coût généralement arrondi à 6 millions d’euros se décompose de la façon suivante :

Marché Travaux Fondeville : 5 315 640 € TTC

Marché Moe Architecte (Mimram/Egis) 300 000 € TTC

Csps Socotec (contrôle technique) 3 832 €

Dekra (contrôle technique 15 410 €

Contrôle divers (Levés topos, soudures, compactage) 8 202 €

Etude hydraulique / avifaune 7 320 € TTC

Divers (ERDF) 2 193 € TTC

Total 5 652 600 € TTC

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Sombre constat de la Chambre régionale des comptes : les collégiens des P-O sacrifiés !

Il y a abondance de sujets à traiter dans le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion du conseil général.

On y trouve nombre d’observations déjà formulées dans le rapport de 2008. Notamment sur les excès de l’institution départementale en matière de communication. Les dépenses de com sont de 7,08 € par habitant alors que la moyenne des départements de la région est 3,95 €.

Le département dépense beaucoup pour les routes (et les ronds-points), 95 € par habitant contre 55 €, en moyenne au niveau national. Mais c’est au détriment des collèges qui sont carrément sacrifiés. En 2012, le département a dépensé 1,3 million € alors que des crédits étaient ouverts pour 4,8 millions €. Au regard de la situation matérielle de nombreux collèges du département, ce constat devrait alarmer les parents d’élèves, les habitants et les élus.

Citons le rapport : « En comparaison nationale, les dépenses scolaires représentaient sur l’exercice 2012, 275 € par collégien (205 € en 2011), soit près que deux fois moins que la moyenne régionale (entre 353 € et 782 € selon les départements) et que la moyenne nationale de 643 € par collégien (706 € en 2011). »

Chaque année, le conseil général annonce des objectifs ambitieux en matière d’équipement, de rénovation et de construction des collèges. Mais il y a loin entre les discours qui sont tenus lors du vote du budget et la réalisation effective.

La presse devrait réfléchir à son rôle. Plutôt que de relayer année après année des effets d’annonce loin de la réalité, elle devrait mettre le nez dans le compte administratif pour voir ce qui a été réalisé et ce qui ne l’a pas été. C’est simple à faire.

Fabrice Thomas

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Portrait au vitriol de Michel Sitja

Sous la signature de Vincent Couture, L’Indépendant a publié un portrait au vitriol de Michel Sitja dans son édition du 21 avril. Du jamais vu dans les pages d’un quotidien local qui a la réputation de ménager les uns et les autres et surtout les puissants.

Mais ce n’est pas la violence de la charge qui interroge le plus. Non. Le principal problème c’est le procédé utilisé. A savoir, l’addition de ragots, de rumeurs et de propos anonymes.

On peut faire la même chose avec la plupart des personnages publics et la plupart des hommes politiques locaux. La recette est simple, donner la parole à quelques ennemis qui pourront se lâcher sous couvert d’anonymat. Les mauvaises langues ne seront pas difficiles à trouver. Plus une personne connaît la réussite, plus elle occupe une place en vue, et plus elle fait d’envieux. Et ça n’est pas seulement vrai en politique. On l’observe dans tous les milieux professionnels, chez les restaurateurs, comme chez les avocats, les artistes ou les journalistes. La liste n’est pas limitative.

Vincent Couture a facilement trouvé les grands courageux qui ont qualifié Michel Sitja « d’intriguant », de « manipulateur », de « menteur », de « nuisible ». Si les propos n’étaient pas anonymes, on aurait reconnu tel, qui espérait être sur la liste de Pujol, bien sûr en place éligible. Tel qui n’a pas été reconduit dans l’équipe. Tel qui n’a pas eu le poste à la hauteur de son immense talent. Des personnes qui, pour certaines, auraient deux, trois ans plus tôt, couvert Michel Sitja de louanges.

Le lecteur attend du journaliste qu’il aligne des faits. Des faits vérifiés. De lourdes accusations doivent forcément s’appuyer sur des faits bien établis. Rien de cela dans l’article de L’Indépendant.

Fabrice Thomas

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4 juin : un nouvel hebdo dans les kiosques

En fin de semaine nous aurons bientôt le choix entre trois hebdos départementaux. La concurrence va être rude. Surtout entre le nouveau venu, Hebdo 7 et La Semaine du Roussillon. Les ventes du Petit Journal sont loin de ce qu’elles étaient et la chronique de Jean-Paul Alduy n’est pas la recette miracle pour les faire redécoller.

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Hebdo 7 a édité un numéro zéro. Il se présente comme un magazine de grand format de 84 pages dont plusieurs dizaines dévolues à la publicité. Ne le feuilletez pas dans tous les sens à la recherche de l’ours, il n’y en a pas. Aucun nom. Pas un article n’est signé.

Le projet est porté par Franck Descoux, patron du magazine Cap Catalogne. Une publication qui est un incontestable succès sur le marché publicitaire, mais qui peine à trouver des lecteurs.

Le nouvel hebdo présente sa ligne rédactionnelle en quelques mots : «  Hebdo d’information insoumis, pertinent et impertinent. Rayon d’action : la Catalogne Nord et l’Eurorégion. Ambition : parier sur le recul, mettre des mots sur les maux. Carburant : l’énergie et l’audace. »

Peu de noms des journalistes qui composent l’équipe rédactionnelle ont filtré. Mais on connaît déjà ceux de deux piliers. Thomas Hirsch qui dans les années 2000 était à la rédaction perpignanaise de L’Indépendant avant de partir travailler à Béziers. Marie Costa n’est pas journaliste, mais l’écriture journalistique n’a pas de secret pour celle qui dans sa jeunesse rêvait de devenir journaliste. Déjà deux bonnes plumes !

Des articles plus ou moins intéressants. Mais ça c’est affaire de goût. Nous avons lu avec intérêt la success story de Cédric Siré, cet enfant de la Salanque qui est à la tête du premier groupe de médias en ligne français ainsi que le sujet sur les Stoll, une centaine de manouches installés dans une HLM en rase campagne entre Pézilla et Corneilla-de-la-Rivière. Papier choc sur le projet de transformation des arènes de la Monumental à Barcelone en mosquée de 40 000 fidèles. Ce qui en ferait le lieu de culte musulman le plus grand d’Occident.

« Musée du rugby à Perpignan, qu’est-ce qu’on attend ? », voila le grand sujet, 7 pages, qui fait la une. Ce projet de musée du rugby catalan est vendu au lecteur comme l’idée du siècle. Un peu facile et assez démago car c’est prétexte à taper sur les politiques. Ils n’ont pas pensé à faire ce musée et l’idée ne les fait pas grimper aux arbres. Et pour causes. Un musée digne de ce nom ça coûte des millions d’euros. Et avant de s’engager dans un tel projet on doit regarder, en France, en Europe et dans le monde le niveau de fréquentation de ce type de musée. Quiconque considèrera que c’est indispensable. Pas l’auteur qui n’a pas pris la peine de se renseigner. Ce qui ne l’empêche pas d’assèner que c’est un projet «  à forte valeur touristico-économique ». Mais c’est peut-être un bon sujet pour vendre des journaux.

Bons vents à Hebdo 7 !

N’oubliez pas ! Jeudi 4 juin chez tous les marchands de journaux !

Fabrice Thomas

PS : le numéro 0 est gratuitement disponible aux Enfants Gâtés, salon de thé et restaurant, 17 rue de l’Ange.

Contact : c.politique@orange.fr

Vote FN à Espira-de-l’Agly : un peu d’anthropologie politique villageoise

Nous avons demandé à un lecteur d’Espira-de-l’Agly avec lequel nous avons parfois des échanges, ce qu’il pensait de l’impressionnant score, 40,60%, réalisé par le FN dans son village au premier tour des élections départementales. Avec son accord nous publions la partie de sa réponse qui porte plus particulièrement sur ses observations villageoises.

 » Espira a grandi un peu anarchiquement, n’a pas toujours maîtrisé son urbanisme, les locations n’ont aucun garde fou, et cela a créé des exaspérations de voisinages, bruits, attroupements, venant de groupes sociaux déclassés, pour la plupart non caucasiens, dirons nous, au comportement déstructuré, groupal, communautaire.

De plus, il y a une certaine insécurité, exagérée, fantasmée, certes, manipulée par des arroseurs arrosés, mais tout de même réelle: ainsi, mes deux voisins immédiats et moi même avons été cambriolés en peu d’ intervalle de temps, et la gendarmerie a démontré dans ce domaine son inefficacité. En outre encore, quelques jeunes arrogants, décérébrés, abrutis par, comment dire, une certaine culture à base de Rap, de dolorisme anti colonialiste imaginaire, paresseux, vivotant de petits trafics sont visibles et sonores.

Le vin se vend moins bien, la coopérative a été détruite, anéantie et à la place il y a des HLM avec une population mélangée qui ne peut être, pour beaucoup d’habitants qui, eux, s’estiment normaux, que des chômeurs assistés, magouilleurs, dealeurs, et musulmans. Surtout que sont apparues (si je puis dire) les premières femmes voilées dans le village.

Le racisme ambiant et réciproque, disons le, la peur après le braquage du bureau de tabac au centre ville, la certitude que les politiques « normaux » se gavent, l’ affaiblissement du militantisme associatif augmentent ces sentiments d’injustice, d’inéluctabilité de l’islamisation, de la réalité du grand remplacement, comme le dit Renaud Camus: : le sentiment d’être ignoré et méprisé par les élites coupés de cette réalité de chômage, de délinquance, de gitanisation et d’ arabisation, visible au village a sûrement renforcé le vote FN qui est un vote de refus, de rejet, mais aussi d’ adhésion.

Et puis encore, il y a beaucoup de vieux, de retraités, des familles de pieds noirs.

Le symbole? C’est cette quinzaine de jeunes gens, en très grande majorité arabes, qui passent des heures, désœuvrés, sur le parking de la mairie, au centre du village, affalés dans leurs voitures, portes ouvertes, sono à fond, rap, reggae ou raï, bière et fumettes douteuses. Et le spectacle quotidien du village s’ajoute à la rumeur et au spectacle du monde

Quand en plus les abrutis sanguinaires de Daesh investissent tout l’espace et clivent générations, populations et traditions, on voit là quelques petits paquets d’expression, comme écrivait Cummings, propres à faire bouillir la marmite du diable.

Voilà, voila, un petit peu d’anthropologie politique villageoise à-peu-près. Puisse cela apporter un peu d’eau au moulin des bonnes volontés. Mais quelle prétention, n’est il pas? Vanitas vanitatum et omnia vanitas, c’est l’ Ecclésiaste et c’est l’un de mes pense bête.  »

Contact : c.politique@orange.fr

Vous voulez réagir ou vous aussi vous exprimer sur les causes de la progression du vote FN. N’hésitez pas !

Elections départementales : le grand gagnant est… Le FN

Le FN continue de progresser à Perpignan. Avec 36,34% des voix, il réussit même à améliorer le score pourtant très élevé de 34,18% qui avait placé Louis Aliot en tête des candidats au soir du premier tour des municipales de 2014.

Le FN creuse l’écart avec l’union UMP-UDI qui rassemble 26,66% des suffrages sur les bureaux de vote perpignanais. 10 points derrière le FN et en recul par rapport aux municipales où la liste conduite par Jean-Marc Pujol était arrivée en deuxième position avec 30,67% des voix.

Sur le reste du territoire départemental, le FN a effacé son échec des municipales. Il n’était parvenu à constituer une liste que dans une poignée de communes et les résultats avaient été bien loin des attentes du parti Lepéniste qui avant chaque élection annonce qu’il va casser la baraque.

Aux départementales il a réussit son coup. Hors cantons de Perpignan, en 2011 le FN réunissaient 14% des voix. Il fait plus que doublé ce chiffre en arrivant à 30% en 2015. Avec 32% des voix sur l’ensemble des P-O, le FN est pour la première fois dans un scrutin local le premier parti des P-O. A comparer avec son meilleur résultat toutes élections confondues, 35,23% aux élections européennes de 2014.

A noter que le nombre de communes où le FN a lors de ces élections départementales dépassé les 30% se comptent par dizaines. Le phénomène n’est donc pas spécifiquement perpignanais.

Communes dans lesquelles le FN dépasse les 35% : 36,43% à Peyrestortes, 36,36% à Pézilla-la-Rivière, 37,92% à Villeneuve-la-Rivière, 35% à Belesta, 39,31% à Cases-de-Pène, 39,88% à Pia, 38,65% à Torreilles, 39,71% à Saint-André, 38,35% à Montner, 38,67% à Corbère, 38,33% à Saint-Feliu-d’Avall, 35,12% au Boulou, 36,59% à Bages, 36,49% à Latour-Bas-Elne, 36,98% à Montescot, 37,95% à Ortaffa, 36,83% à Villeneuve-de-la-Raho, 39,45% à Brouilla, 36,06% à Fourques, 37,53% à Ponteilla, 35,09% à Trouillas, 35,29% à Espira-de-Conflent, 36,51% à Joch.

Communes dans lesquelles le FN dépasse les 40%. 40,60% à Espira-de-l’Agly, 40,66% à Castelnou, 41,47% à Saint-Genis-des-Fontaines, 41,55% à Opoul-Perillos, 41,62% à Corneilla-del-Vercol, 42,42% à Lansac, 42,48% à Saint-Jean-Lasseille, 43,80% à Villemolaque, 49,32% à Rigarda, 53,57% à Taulis commune du Haut-Vallespir qui compte 54 inscrits.

Fabrice Thomas

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Départementales : avant le deuxième tour !

La gauche devait s’effondrer, comme à Perpignan aux élections municipales. Et au second tour les duels FN-droite auraient été remportés par les binômes UMP-UDI. Dans ces conditions le conseil départemental ne pouvait que basculer à droite. Ce scénario est depuis plusieurs mois relayé par la presse qui le considérait comme certain. Il n’était pas laissé la plus petite part au doute.

A quelques jours du scrutin L’Indép publiait un sondage de l’IFOP qui était commenté par Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’institut de sondages : « Ici le PS est lesté par d’autres candidatures de gauche. Résultats il y a huit points d’écart entre l’UMP et le PS et comme l’enjeu vital était de se classer dans les deux premiers, donc avoir 30%, donc c’est mission impossible pour le PS… »… «  Il y aura un basculement à droite du conseil général… » OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Puisque ronostics et sondages allaient dans le même sens. La messe était dite ! Sans d’ailleurs tenir compte d’un redécoupage cantonal dont personne ne peut nier qu’il a été fait sur mesures, pour la gauche.

Mais le premier tour des élections départementales a accouché de résultats différents de ceux qui étaient attendus.

Si c’était la première fois ! Mais non ! Il ne faut pas avoir beaucoup de mémoire pour se souvenir que les sondeurs se plantent souvent. En particulier dans les scrutins locaux. Comme aux municipales de Perpignan en 2014. A quelques semaines du premier tour, l’IFOP donne Pujol en tête avec 33% et Aliot second avec 29%. Mais après le dépouillement c’est Aliot qui est en tête avec 34% et Pujol est derrière avec 30% des suffrages. Cresta était annoncé à 19%, il n’en fera que 12%. Codo à 10, il en fera 6%. Et Ripoull annoncé à 4%, fera plus du double. Au second tour un autre institut CSA donne Aliot à 41% et Pujol à 59%. 18% d’écart. A l’arrivée c’est 55% et 44%.

Cestpolitique s’est bien gardé de faire des pronostics. Nous avons seulement, à plusieurs reprises, souligné que la droite ne faisait pas une campagne gagnante. Ce que montrent les résultats. Sauf à Prades, les candidats de l’UMP et de l’UDI ont fait dans tout le département, des scores moyens quand ils ne sont pas médiocres. Et au final, les candidats de la majorité sortante sont présents au second tour dans 12 des 17 cantons. Et il y a sept triangulaires alors qu’il ne devait pas y en avoir.

Si les candidats de droite n’avaient pas vendu la peau de l’ours socialiste-communiste avant de l’avoir tué, nombre d’entre eux auraient fait une campagne plus offensive. De l’autre côté, l’annonce du basculement du conseil départemental à droite a mobilisé l’électorat de gauche.

Ni-Ni

La position de Jean-Marc Pujol fait des vagues. A cela s’ajoute la venue à Perpignan de Nicolas Sarkozy, homme politique très clivant. Leur ni-ni risque de dissuader nombre d’électeurs de gauche d’aller voter pour un binôme UMP-UDI. Comme on peu le voir sur les réseaux sociaux, les électeurs de gauche qui ont l’an passé voté Pujol afin d’empêcher la ville de tomber aux mains de l’extrême-droite ont du mal à comprendre qu’il refuse un front républicain sans lequel il aurait perdu sa place de maire.

Mais il n’y a pas qu’à gauche que le ni-ni du maire de Perpignan a du mal à passer. Sa position est loin d’être partagé par toute la majorité municipale. Une majorité qui comporte toutes les sensibilités de la droite et du centre. Plusieurs élus regrettent que lundi dernier, lors de la réunion de la majorité, il n’y ait pas eu de débat. Laurent Gauze, conseiller municipal, vice-président de l’agglo et président de l’agence de développement économique pense qu’il aurait été normal de laisser à chaque élu la liberté de prendre position. Lui-même qui est non encarté mais qui se sent proche d’Alain Juppé est favorable à un front républicain. Tout comme le premier adjoint, Romain Grau, qui lui, est adhérent à l’UDI.

Il y a en effet à droite, par rapport au FN, une diversité de positions qu’il est impossible de nier. Et cela en local comme en national. En n’admettant pas cette diversité de positions Jean-Marc Pujol s’expose à avoir des problèmes au sein de sa majorité.

Le FN n’a pas fini de diviser la droite en trois, les ni-ni, les adeptes du front républicain et les partisans de rapprochements avec le FN.

A gauche c’est clair, les représentants départementaux du PS et du PC appellent à faire barrage au Front national.

L’Olivier se positionne à droite

Au soir du premier tour tous les candidats de L’Olivier délivraient le même message, pas de consigne de vote. Changement de cap à l’approche du second tour. Bruno Delmas et Christine Espert appellent à voter pour les binômes de l’UMP et de l’UDI. L’Indépendant du 27 mars publie une déclaration de Bruno Delmas dans laquelle on lit : « Je suis et reste un homme de droite et du centre ». Nous n’avions pas compris ça. Bruno Delmas n’est-il pas le patron des Progressistes un rassemblement d’hommes et de femmes de gauche qui soutiennent Sarkozy ? La politique c’est compliqué.

Fabrice Thomas

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PS : plus de 1 000 partages sur facebook de l’article Les méthodes de voyou du maire de Canohès. affiche-lancement-exe-mailing

Elections départementales : les méthodes de voyou du maire de Canohès !

Jean-Marc Palma, candidat UMP-UDI en binôme avec Véronique Vial sur le canton 10 Canohès-Perpignan, était, samedi soir vers 20 h à Canohès devant le domicile de sa fille, en compagnie de son gendre quand il a aperçu une voiture, phares et moteur allumés garée à quelques dizaines de mètres à hauteur des panneaux d’affichage officiel. Suivi par son beau-fils, il s’approche et découvre Jean-Louis Chambon, maire de Canohès en train d’arracher ses affiches. Surpris, décontenancé et sans dire un mot, ce dernier est rapidement remonté dans la 207 blanche où l’attendait son fils. Il n’avait sans doute pas imaginé qu’à la nuit tombée et sous une pluie battante quelqu’un pourrait le reconnaître.

Jean-Marc Palma a pris sa voiture et a suivi celle des Chambon qui est directement allée à la mairie. Là, il a vu les deux hommes y rentrer et quelques instants plus tard éteindre toutes les lumières. Alertés par Jean-Marc Palma, les gendarmes sont arrivés et le père et le fils Chambon sont sortis de la mairie et repartis dans la 207 blanche, un véhicule qui appartient à la mairie.

Une plainte a bien sûr été déposée à la gendarmerie et le procureur de la République a été informé.

Jean-Marc Palma se demande si le maire de la commune, lui aussi candidat aux élections départementales, ne serait pas celui qui, nuitamment et à plusieurs reprises a taggué à la bombe ses affiches officielles. Il se demande si ce ne serait pas le même qui a peint des propos nominatifs diffamants sur les murs de la commune.

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Comme dit le dicton, on ne prête qu’aux riches. Et Jean-Louis Chambon a de solides références en matière de pratiques électorales peu conformes à l’esprit démocratique.

Toujours lors de cette campagne, un tract de Chambon candidat PS en binôme avec Toussainte Calabrèse a été encarté dans le bulletin municipal distribué par le personnel communal dans les foyers. Des constats d’huissier ont été faits et plainte a été déposée.

Un an plus tôt, lors des élections municipales, Jean-Louis Chambon a mené la vie dure aux deux listes adverses. Il a tout au long de la campagne multiplié les obstacles. N’arrivant pas à obtenir la simple copie du compte administratif, Vincent Legroux, tête de liste a du faire un recours à la CADA. Et la mairie a finalement communiqué le document peu de temps avant le scrutin. Trop tard pour l’exploiter. Plusieurs des colistiers des deux listes ont eu le plus grand mal à obtenir une attestation d’inscription sur les listes électorales. Document que l’on obtient généralement sans délai, sur place à la mairie. Pas à Canohès. Les services municipaux ont fait trainer plusieurs jours. Une colistière l’a attendu douze jours et ne l’a obtenu que la veille de la clôture du dépôt des candidatures après intervention de la préfecture auprès de la mairie. La mairie était tenu de répondre favorablement à la demande de communication de la liste électorale. Malgré des démarches insistantes et notamment des recommandés, les listes conduites par Vincent Legroux et Marti Cama ne l’ont pas obtenue.

Le droit de réunion a été bafoué. En général, surtout dans un village ou une petite ville on se renseigne sur les disponibilités de salle de réunion à la mairie, on met une option de réservation orale sur des dates que l’on confirme par écrit. A Canohès c’est très différent. En tous cas pour la liste de M. Legroux. Impossible d’avoir connaissance du planning de réservation. Il faut faire un courrier. Puis en mairie on vous dit qu’il faudra attendre huit jours pour instruire votre demande et vous faire une réponse. Le courrier a été déposé en mairie le 21 février 2014. M. Legroux a reçu une réponse datée du 27 février. Elle est signée du maire qui écrit : « Je vous indique que cette salle n’est pas disponible aux dates demandées. » Retour à la case départ. Nouveau courrier au maire avec une demande de salles pour les 21 et 27 mars. Réponse écrite du maire une semaine plus tard, le 10 mars : « Je vous informe qu’aucune salle n’est disponible aux dates demandées…»

Il faut ajouter les menaces et les pressions dont se plaignaient plusieurs colistiers. Et d’autres mauvais coups : les colistiers de Marti Cama, candidat divers droite avaient collé sur les panneaux électoraux une affichette indiquant la date de la réunion publique, le mercredi 19 mars. Des mains anonymes l’ont recouverte d’une affichette portant la date du 20 mars.

Jean-Louis Chambon s’illustre à chaque campagne. Lors des cantonales de 2011, l’ancien cadre du conseil général qui avait travaillé avec la communauté gitane s’est présenté sur le canton de Saint-Jacques. Le jour du scrutin, il faisait du racolage devant le bureau de vote. Mais ce n’était là que le sommet visible de l’iceberg clientéliste qui a permis au candidat PS d’obtenir des scores fleuves dépassant tout ce que l’on avait vu dans les deux bureaux où les gitans votent en nombre. Plutôt que de combattre le clientélisme, les socialistes avaient opté pour la surenchère.

A l’occasion de la campagne des municipales de 2008 à Canohès, Jean-Louis Chambon distribuait par dizaines les beaux livres richement illustrés. Ils provenaient du stock du conseil général. L’affaire aurait pu se terminer devant le tribunal. Mais personne n’a porté plainte.

Pendant combien de temps Jean-Louis Chambon continuera t-il à bafouer la démocratie ?

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Production locale : les actes ne suivent pas…

Comme lors des élections municipales nous avons regardé de près les tracts, journaux de campagne et professions de foi des candidats pour savoir où ils étaient imprimés.

Commençons par la majorité sortante. Le journal de campagne de 20 pages porte le numéro de registre du commerce de l’agence Caractère à Perpignan. Et pas celui de l’imprimeur comme le prévoit la loi. La profession de foi envoyée à tous les électeurs porte deux numéros de registre du commerce, celui de la même agence de pub et celui de l’Imprimerie catalane.

Le matériel de campagne du FN porte le numéro de RCS de Riwal. L’agence de pub parisienne du parti de Marine Le Pen avait aux législatives de 2012, fait imprimer le matériel de campagne de la plupart des candidats en Roumanie, et notamment celui de Louis Aliot. Voilà une belle illustration du patriotisme économique que défend ardemment le Front National.

Les tracts des candidats du rassemblement de la gauche avec Europe Ecologie les Verts et Parti de gauche ne comportent pas de numéro de RCS.La profession de foi sort de chez Encre Verte. Une entreprise locale à laquelle les Verts sont fidèles.

Aucun imprimé de L’Olivier ne porte de numéro de registre du commerce, une mention obligatoire qu’il est le seul à ne pas avoir mis sur la profession de foi. L’Olivier s’expose à une sanction pénale de 3 750 euros par document. Comment ne pas s’étonner qu’une formation qui ne jure que par la production locale ne fasse pas appel à un imprimeur local ?

Le journal de campagne des candidats de l’UMP et de l’UDI porte le numéro de registre du commerce de Mme Claude Bouchardy, profession libérale, installée à Saint-Féliu-d’Amont. Et la profession de foi des candidats le numéro de RCS de Cats, agence de publicité perpignanaise. Le nom d’une agence de pub sert le plus souvent à cacher celui d’un imprimeur hors département, espagnol ou autre. On voudrait croire que les promesses et les beaux discours en matière de production et de développement local valent mieux que les actes de la plupart des candidats.

Si les entreprises locales suivaient l’exemple donné par les politiques, plusieurs imprimeries des P-O mettraient la clef sous la porte.

Rappelons que c’est le contribuable qui va payer les factures d’imprimerie car l’Etat remboursera les dépenses de campagne des candidats qui auront atteint la barre des 5%.

Fabrice Thomas Contact : c.politique@orange.fr

PS : Bruno Delmas nous indique que tous les documents de L’Olivier sortent de l’Imprimerie du Mas.

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Droit de réponse d’Alain Got

M. Alain Got nos a transmis le droit de réponse suivant

« Vous me voyez très étonné de la tonalité de l’article de Monsieur Thomas, qui sort une semaine avant le premier tour d’une élection départementale à laquelle je suis candidat, et traitant d’une affaire judiciaire dont je ne suis pas informé par ailleurs, affaire évidemment censée me nuire en cette fin de campagne électorale.

Effectivement, il y a eu des travaux de structure, de mise en confort, effectués dans le logement de fonction de la direction appartenant au foyer les Mouettes. Ces travaux ont été réalisés par une entreprise locale au printemps 2013, du petit mobilier a été acheté au mieux offrant, travaux que j’assume et dont je suis même fier puisqu’il s’agit de travaux de restauration des locaux du foyer les Mouettes. La direction n’en a tiré d’autre profit que la jouissance d’un logement qui ne lui appartient pas et qui profite au foyer les Mouettes.

Les pièces comptables justificatives existent et ont été validées par un commissaire aux comptes agréé ainsi que par l’assemblée générale du foyer les Mouettes. La phrase tendancieuse laissant entendre que parce que je refuse de vous produire ces pièces, je serais donc fautif ne me plait guère. Je n’ai pas à fournir ces documents qui ne m’appartiennent pas. En premier lieu, j’ai quitté l’effectif salarié du foyer les Mouettes en 2013, je ne suis par conséquent pas habilité aujourd’hui à fournir des documents internes au foyer. Ensuite, le site « C’est politique » n’a pas la compétence à traiter cette affaire. Les pièces comptables seront fournies à toute éventuelle requête judiciaire.

Les électeurs, habitués aux coups bas de Monsieur Siré à mon égard, ne s’y tromperont sans doute pas. »

Rappelons que c’est M. Got qui a proposé de nous transmettre copies des pièces administratives et notamment des factures et qu’à ce moment-là, cela ne semblait pas poser le moindre problème. F.T.

contact : c.politique@orange.fr

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Salanque : Alain Got accusé d’avoir détourné de l’argent d’un foyer de handicapés

Depuis plusieurs mois déjà circulent des informations mettant en cause Alain Got, maire de Saint-Laurent de la Salanque dans le cadre des responsabilités qu’il occupait au Foyer les Mouettes, établissement qui accueille des personnes handicapées.

Voilà que les choses se précisent avec une plainte dénonçant des faits de détournement de fonds publics et d’abus de confiance adressée au procureur de la République par Fernand Siré, président du foyer Les Mouettes.

Il n’échappe à personne que Fernand Siré était maire Saint-Laurent-de-la-Salanque jusqu’à ce qu’il soit battu et remplacé par Alain Got en mars 2014. A cela s’ajoute le contexte électoral car Alain Got est candidat aux élections départementales.  Avec Mathilde Ferrand, fille du maire du Barcarès, il défend les couleurs de l’UMP et de l’UDI.

Selon la plainte, M. Alain Got aurait fait des achats de mobilier et des travaux dans le logement de fonction qu’il occupait pour un montant de 7 810 euros. Une dépense effectuée sans l’autorisation du conseil d’administration du foyer. Elle a été engagée avant le départ en retraite d’Alain Got, mais elle bénéficie à sa compagne qui était directrice adjointe du foyer et qui lui a succédé au poste de directeur.

Nous avons pris contact avec Alain Got. Il nous a tout d’abord déclaré qu’il ignorait que le président du foyer, Fernand Siré avait déposé plainte. En revanche il savait que ce dernier contestait la légalité de la dépense dont il avait, par courrier en recommandé à la directrice, demandé le remboursement sur ses deniers. Pour Alain Got, l’affaire est politique. Fernand Siré chercherait à se venger de sa défaite aux élections municipales.

Animosité, volonté de régler des comptes ? Comment ne pas y penser. Mais un parlementaire qui déposerait une plainte qui s’avèrerait calomnieuse ne prendrait-il pas de gros risques, en particulier pour sa réputation ?

Le contexte politique et électoral ne dispense pas de s’intéresser aux faits dénoncés pour essayer de savoir s’ils sont fondés.

Alain Got nous a expliqué qu’il a fait faire des travaux et acheté une penderie dans un espace « délabré » jouxtant la chambre. Concernant l’accord du conseil d’administration, il se limite à dire que ce dernier a validé le compte administratif. Certes, mais le compte administratif ne rentre pas dans le détail des dépenses.

Se déclarant tout à fait serein, Alain Got nous a proposé de nous fournir copies des pièces comptables : factures, relevé de carte bancaire… D’accord pour les factures de façon à voir à quoi les dépenses se rapportaient réellement. Mais le lendemain soir, jeudi, nous n’avions rien reçu. Lors d’un échange téléphonique M. Got faisait machine arrière en exprimant la crainte que nous publions les factures. Sans dire en quoi il pouvait être gênant de publier des factures payées avec de l’argent public. Afin de tester la bonne foi de M. Got nous nous sommes engagés à ne pas reproduire les factures. Il s’est de son côté engagé à nous les transmettre le lendemain, vendredi. Ce qu’il n’a pas fait. Relancé par SMS, il a simplement répondu «  Vous contacte demain ». Nous sommes depuis sans nouvelle.

Comment ne pas penser qu’Alain Got a quelque chose à cacher ?

Nous hésitions à faire un article si peu de temps avant les élections, mais l’attitude de M. Got nous a convaincu de livrer les informations que nous détenions.

Fabrice Thomas. https://cestpolitique.wordpress.com

PS : La vie d’Alain Ferrand est un long feuilleton judiciaire difficile à suivre. Nous apprenons que la Cour d’appel de Montpellier vient de confirmer sa mise en examen sous contrôle judiciaire en tant que gérant de fait de la société  Firstburger. Cinq personnes ont travaillé sans être déclarées au restaurant du Marina, Les voiles blanches. Les faits remontent à 2008 et 2009.

Contact : c.politique@orange.fr

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L’Olivier : objet politique difficile à identifier

C’est quoi L’Olivier ? Comment le situer sur l’échiquier politique ? Ce nouveau mouvement à caractère local indique que ses fondateurs «  viennent de la droite, du centre, des progressistes et du monde de l’écologie ».  Dans un texte de présentation où tous les mots sont pesés, l’absence de référence à la gauche n’est pas due au hasard.

Dans un interview donné à L’Indépendant le 11 décembre, Bruno Delmas, le leader de l’Olivier comparait sa démarche à celle du maire de Montpellier : « Saurel a été l’alternative de gauche à Montpellier et je revendique être l’alternative de droite dans les P-O. »

Pas étonnant. Bruno Delmas est membre de l’UMP et siège à son comité national. Mais il y est arrivé par la gauche. Et plus précisément par le biais des Progressistes. Un mouvement créé autour d’Eric Besson, secrétaire national du PS qui en 2007 a rejoint Nicolas Sarkozy. Après la victoire de ce dernier, il est devenu secrétaire d’état chargé de la prospective et de la modernisation de la fonction publique, puis ministre de l’immigration et de l’identité nationale. Après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, Eric Besson s’est éloigné de la politique en laissant la présidence des Progressistes à Bruno Delmas. Les Progressistes rassemblent des hommes et des femmes de gauche qui soutiennent Nicolas Sarkozy. Lors de la campagne pour l’élection du président de l’UMP, Bruno Delmas était à nouveau derrière Sarkozy.

Comme Bruno Delmas a fait de la dénonciation des cumulards son principal cheval de bataille n’aurait-il pas été plus cohérent qu’il apporte son soutien à Bruno Le Maire qui est partisan d’une refondation de la politique ? Car Nicolas Sarkozy, lui, défend le cumul des mandats et envisage de revenir sur la loi qui à partir de 2017 ne permettra plus à un parlementaire d’être maire d’une ville de plus de 100 000 habitants, président d’un conseil départemental ou régional.

Précisons que L’Olivier dénonce ici avec une même vigueur les élus de gauche et de droite, notamment ceux avec qui il siège au comité national de l’UMP, comme Daniel Mach et François Calvet.

Difficile d’y voir clair !

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L’Olivier tape dur sur les « élus privilégiés » de gauche et de droite mais il épargne le FN. Ne chasse t-il pas en priorité sur les terres du parti d’extrême-droite ? Dans son journal de campagne des élections départementales, le FN proclame « L’UMPS c’est le chaos » et dans celui de L’Olivier on tient les élus de droite et de gauche pour «  responsables de l’état de mort clinique » du département. Et comme le FN, l’Olivier peint les P-O avec les couleurs les plus sombres et les plus désespérantes.

En cultivant autant l’ambiguïté, L’Olivier peut-il être crédible comme force politique de renouveau de la politique départementale ?

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Départementales : la droite veut-elle gagner ?

Ça fait des années que les Catalans se plaignent de la médiocrité du personnel politique et qu’ils attendent l’arrivée d’une pointure. Il est là il s’appelle Jean Castex.

Les premiers concernés, les candidats de l’UMP et de l’UDI aux élections départementales, les chefs de l’UMP et de l’UDI devraient être contents d’avoir un leader d’un tel niveau. Ils devraient même considérer que Castex est leur meilleur atout pour conquérir la majorité et la présidence du conseil départemental.

Avez-vous vu la photo de Castex sur les supports de communication des candidats UMP-UDI-CDC-Unitat Catalana ? Non. Il n’y a même pas son nom. Même pas son nom !

La droite n’a pourtant pas eu depuis longtemps, et même une éternité, un leader de ce calibre. Et cela au moment où le PS ne peut s’appuyer que sur une Hermeline Malherbe qui n’a pas réussi à se faire un nom et qui, pour beaucoup, à tort ou à raison, reste la doublure que Bourquin avait installé pour pouvoir continuer à tirer les ficelles.

Le FN s’y prend mieux en mettant en avant l’image de son leader local qui n’est pourtant pas candidat aux élections départementales. Le parti Lepéniste rappelle notamment que Louis Aliot avait rassemblé près de 45% des suffrages au second tour des élections municipales à Perpignan.

Pourquoi ceux qui dirigent la campagne de la droite ne mettent-ils pas en avant le CV, le niveau de compétence de leur chef de file ? Nous avons cherché à savoir. Cela semble tenir à un manque de stratégie de campagne. Mais on nous a aussi laissé comprendre que certains n’avaient pas envie de donner trop de poids et d’influence à Jean Castex.

Fabrice Thomas

Contact : lpjdespo@orange.fr

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Elections départementales ou élections de miss et mister canton ?

On nous dira que les élections départementales ne passionnent pas les foules. Certes ! Mais que font les candidats pour que les électeurs s’y intéressent ?

Journaux de campagne, bilans, programmes, projets… A un mois du premier tour, on a encore rien vu.

Bruno Delmas a fait un coup de com avec sa proposition de cantine gratuite pour tous les collégiens. Mais si les parents ne paient pas la cantine qui la paie ? Les contribuables, bien sûr. Le contribuable doit-il payer la cantine des enfants dont les parents ont les moyens, voire largement les moyens d’assurer cette dépense ? N’est-il pas plus juste, ce qui est déjà le cas, d’établir une grille de tarifs selon les ressources des familles, c’est à dire selon le quotient familial ?

La gratuité a des effets pervers sur plan démocratique. C’est du clientélisme de masse. On veut séduire l’électeur non pas sur un projet d’intérêt général mais sur le bénéfice personnel que chacun va tirer de telle ou telle mesure.

De plus, c’est souvent ruineux pour la collectivité. Exemple avec l’ordi gratuit pour tous les lycéens. On y a mis des dizaines de millions et dans le même temps la région a baissé les subventions aux associations culturelles, sociales… Et l’argent que l’on avait consacré à Lordi manquait ailleurs. Pas d’argent pour moderniser la ligne du Train jaune qui est à l’agonie. La gratuité ou la presque gratuité peut aussi être impossible à mettre en place. Comme le train à 1 euro sur l’ensemble du réseau régional. Le nombre de billets à 1 euro est limité et il faut se lever de bonne heure, avoir beaucoup de chance ou passer des heures sur internet pour en avoir un. Et seulement un simple aller car on ne peut pas réserver un aller-retour. Le système mis en place a, en plus, introduit une inégalité de tarifs entre les voyageurs.

Sites internet ? Les partis et les candidats s’y étaient mis lors des précédents scrutins. Mais comme ces sites n’avaient la plupart du temps aucun contenu ils ne servaient à rien. Alors plus de site (sauf L’olivier Pays Catalan www.l-olivier.org). On se contente de mettre sa photo sur facebook.

Photos des candidats titulaires et suppléants que l’on imprime sur des bristols avec un ou deux slogans. C’est presque l’élection de miss et mister canton.

Alors on en est réduit à rire de ceux qui ont mis le Canigou à l’envers et à trouver que le PS y va un peu fort avec son logo de campagne fortement inspiré de celui du conseil général.

Logo de campagne du PS et logo du conseil général

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Canigou à l’envers et Canigou à l’endroit

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(Drapeau indépendantiste catalan en avant sur le permanence de Bernard Lamothe et Chantal Gombert, candidats UMP, UDI, CDC et Unitat Catalana.)

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Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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FN : l’outrance est sa meilleure amie !

L’outrance est bien l’arme préférée de l’extrême-droite. Robert Ménard et Louis Aliot viennent à quelques jours d’écart de nous le rappeler.

« Désormais la police municipale a un nouvel ami », proclame une campagne d’affichage de la mairie de Béziers.

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Derrière la provocation de mauvais goût, il y a les messages sous jacents et notamment le culte des armes. Mais il y a le discours musclé et la réalité.

Equiper les policiers municipaux d’armes à feu n’améliore pas leur efficacité. Dans les missions qui sont les leurs et qui sont différentes de celles de policiers nationaux et des gendarmes, les policiers municipaux font extrêmement rarement usage d’une arme à feu. Ils ne sont pas démunis. Ils ont à leur disposition le tonfa (bâton de protection), la bombe lacrymogène et souvent le taser. A partir du moment où ils sont armés les policiers municipaux doivent s’entrainer au tir. Du temps de moins passé sur le terrain.

Mais la réalité n’est pas la première préoccupation d’un maire qui est surtout un bon communicant et qui, comme tel, se soucie plus de modifier la perception de la réalité que la réalité elle-même. Il tient un discours d’autorité qui rassure et qui semble apprécié d’un grand nombre de Biterrois. Mais ça reste de la propagande. Pardon de la communication.

Lors d’une réunion publique en région parisienne, Louis Aliot a déclaré : « J’étais un peu espanté de voir sur BFM télé l’enterrement de monsieur Charb au son de l’internationale, le poing levé… Est-ce que vous imaginez l’inverse à la télévision, un enterrement avec des drapeaux nazis, des chants nazis, des anciens nazis. Moi dans mon esprit je ne fais pas la différence entre l’un et l’autre. »

Si l’on peut renvoyer dos à dos les régimes totalitaires nazis et communistes qui, au cours du vingtième siècle, ont fait des dizaines de millions de victimes, comparer une manifestation où l’internationale est chantée le poing levé avec une manifestation nazie relève de l’outrance, un genre dont Louis Aliot est lui aussi familier. Comparaison n’est pas raison. Surtout quand elle laisse penser que si l’on peut chanter l’internationale le poing levé on devrait aussi pouvoir chanter des chants nazis le bras tendu.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Le vide profite au FN

« Oui au département. Oui à ses territoires. Oui à ses habitants. Oui aux Pyrénées-Orientales ». Tel est le slogan inodore, incolore et sans saveur du PS pour les élections départementales des 22 et 29 mars. Aucune idée, aucune valeur, aucun projet, aucune vision.

« Catalans gagnants. Le nouveau souffle pour le département » est le slogan des binômes UMP-UDI. Il est aussi creux que celui du PS.

Les électeurs du PS et les électeurs de droite peuvent-ils se retrouver dans ces slogans ?

Le PS pourrait prendre le slogan de la droite et inversement.

Le PS, la droite, rassemblent leurs électeurs autour de valeurs. Pourquoi sont elles absentes ? Est-ce un choix ?

Mais le plus préoccupant c’est peut-être qu’aucun des deux slogans ne soit porteur d’une ambition départementale qui donne aux électeurs de gauche et aux électeurs de droite l’envie d’aller voter.

On sait à qui profite ce vide. Car de leurs côtés, comme les scrutins de 2014 et de début 2015 l’ont montré, les électeurs du FN se mobilisent davantage. D’où les importants progrès du parti de Marine Le Pen en pourcentage. L’absence de projet départemental mobilisateur simplifie encore plus le choix d’électeurs du FN qui se sentent plus concernés par l’immigration, l’insécurité, le chômage et le rejet de la classe politique.

La campagne ne fait que commencer. Espérons, espérons très fort que les partis de gauche et de droite sauront proposer des idées et des projets qui motivent leurs électeurs.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

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Alduy cherche un bouc émissaire

Pourquoi Alduy s’acharne t-il autant sur son successeur à la mairie de Perpignan et à l’agglo ? C’est devenu sa bête noire et c’est quasiment obsessionnel. Il a, dans cet esprit, signé un long billet d’humeur dans Le Petit Journal (édition du 9 janvier).

Pourquoi cette animosité ? Nous tentions déjà de répondre à cette question dans une chronique du 28 juin dernier : « On dit Jean-Paul Alduy assez critique à l’égard de l’action de Jean-Marc Pujol. Normal. Jean-Paul Alduy est tellement meilleur que les autres, tellement au dessus du lot. Maintenant en retraite il entretient cette image de lui-même en distillant les petites phrases sur son successeur. Il fait comme son père avait fait avec lui. Paul Alduy avait empoisonné les premières années de mandat de son fils à la mairie en lui distribuant publiquement des mauvaises notes et des blâmes. Pour celui qui a quitté les responsabilités, celui qui arrive après fera toujours moins bien. Jean-Paul Alduy est trop familier du pouvoir et de ses histoires d’égo pour ne pas connaître tout ça par coeur. Il devrait donc résister à la tentation. »

En lisant et relisant l’article qu’Alduy a donné au Petit Journal nous pensons avoir compris ce qui anime l’ancien maire.

Sa tribune commence par une thématique avec laquelle il a pendant 20 ans bercé les Perpignanais. Le développement économique de Perpignan grâce à son rapprochement avec Barcelone : « 2014 restera dans l’histoire de notre territoire comme l’année où Barcelone et son aéroport se sont rapprochés à une heure et quelques minutes de Perpignan, c’est à dire l’année où notre ville est désormais reliée à toutes les capitales du monde. » Et JPA explique ensuite : « Cette situation nouvelle a toujours été la condition nécessaire si longtemps espérée pour attirer des entreprises à haute valeur ajoutée qui se déploient sur l’international.»

Fichtre ! Alduy aurait-il oublié que les immeubles de bureau du Centre Del Mon sont vides ? Complètement vides.

Jean-Paul Alduy a transformé Perpignan. Mais en matière de développement économique, il en est resté à des discours grandiloquents. Pour ne prendre qu’un exemple, Technosud devait être le Sophia-Antipolis de Perpignan. En fait on y trouve plus de professions libérales que d’entreprises de haute technologie. Précisons que Sophia Antipolis (Alpes Maritimes) est la plus importante technopole de France, 1 400 entreprises, 31 000 emplois, 5 000 étudiants et chercheurs.

Notre territoire ne va pas se développer grâce à Barcelone. Le déménagement de la maison de Perpignan de Barcelona à Girona, puis sa fermeture, ont montré que JPA était le premier à ne pas croire à ses propos.

Mais Alduy, qui est un as du trapèze volant, un extraordinaire acrobate qui retombe toujours sur ses pieds, explique qu’il avait jeté les bases de ce développement économique : « Le mouvement était donné, mais c’était sans compter la rupture politique et même culturelle issue des élections de mars dernier. » Et oui Perpignan allait grâce au formidable boulot d’Alduy devenir une ville prospère mais Pujol est venu contrarié son destin.

Alduy a trouvé un bouc émissaire : « La vision comptable à court terme interdit l’intelligence du futur et la mobilisation des énergies.», écrit-il avec son habituel lyrisme.

L’ancien maire veut tout simplement faire porter à un autre l’échec total de sa grandiose vision du développement économique de Perpignan.

Fabrice Thomas

Contact : cest.politique@orange.fr

7 janvier 2014

L’horreur est là sous nos yeux. Nous savions que la barbarie islamique allait frapper notre pays. Mais nous ne savions pas où et quand. Après les juifs, à Toulouse, elle a visé la rédaction d’un journal, Charlie hebdo.

Plus de mille jeunes « français » sont partis faire le Jihad en Irak et en Syrie et leurs semblables sont parmi nous, prêts à mourir pour détruire ce à quoi nous tenons le plus, la liberté. La liberté d’opinion et la liberté religieuse. La liberté de croire et de ne pas croire. La liberté de critiquer les religions.

Aujourd’hui la colère est forte et il est difficile d’y résister. Mais c’est la force et la supériorité de la démocratie de rester, en toutes circonstances, fidèle à l’état de droit. Un état de droit qui va devoir prendre des mesures pour se protéger. Ce qu’il a peut-être tardé à faire.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Lobbying : Cresta épinglé par Libération

Dans un article d’une demie-page titré, « Le lobby de l’immobilier ne manque pas d’air », le quotidien Libération du 17 décembre s’est penché sur la question au gouvernement rédigée en des termes identiques, à une semaine d’intervalle, par deux députés PS, Sylviane Bulteau et Jacques Cresta. Les deux députés considèrent que les sites internet d’annonces gratuites font une concurrence « tout à fait déloyale » aux professionnels de l’immobilier.

Les deux textes sont rédigés de façon absolument identique, ce qui pourrait indiquer qu’ils n’ont pas été écrits par les deux députés. Et l’auteur de l’article, Tonino Serafini, donne des informations sur des actions de lobbying engagées par des professionnels de l’immobilier pour tenter d’imposer un recours obligatoire à leurs services.

Libération n’est pas parvenu à joindre les deux députés. Nous avons téléphoné à la permanence de Jacques Cresta où son attaché parlementaire Laurent Rosello nous a déclaré : « Nous avons décidé de ne pas répondre aux questions de la presse. » C’est bien dommage ! Nous aurions demandé pour quelles raisons Jacques Cresta avait fait cette action de lobbying pour les pros de l’immobilier et donc contre l’intérêt des particuliers qui apprécient de pouvoir vendre un bien sans payer un intermédiaire.

Le développement de la consommation collaborative, qui n’en est qu’à ses débuts, est un des bienfaits d’internet. Elle n’est certes pas aussi bien encadrée et ne protège pas aussi bien vendeurs et acheteurs que la relation avec des professionnels. Il faudra faire évoluer les règles. Ce qui est de la compétence d’un député et correspond mieux à ce que l’on peut attendre de Jacques Cresta.

Bonne année à tous !

Fabrice Thomas

PS : Nous avions traité ce sujet dans une chronique du 7 novembre.

Il y en aura pour tout le monde !

FN : des tracts et des affiches payées par la Russie

Le FN a fait un emprunt à une banque russe pour financer les campagnes des élections cantonales et régionales. Les prochains tracts du FN que nous aurons entre les mains seront donc financés par de l’argent russe. Etonnant pour un parti dit souverainiste. Un parti qui a choisi le camp de la Russie et de son nationalisme autoritaire. Dans ce pays où pouvoir et puissance financières sont si étroitement mêlés est-il imaginable qu’une banque prête de l’argent à un parti politique qui ne serait pas en odeur de sainteté au Kremlin ? Et si le FN n’obtient pas de prêt en France ce n’est pas parce que les banquiers ont des états d’âmes. Les finances du parti d’extrême-droite sont dans un état désastreux et le FN manque de solvabilité. Le banquiers, en tous cas certains d’entre eux, n’hésitent pas à s’afficher avec les responsables du FN. Nous l’avions vu lors de la campagne des municipales. Les responsables régionaux de la Société Générale avaient déroulé le tapis rouge pour la réception de Marine Le Pen dans leur loge du stade Aimé Giral.

Encore un complot contre le FN !

L’Obs de cette semaine publie une enquête d’Olivier Toscer sur les investigations judiciaires en cours visant le FN : « La justice se demande si la présidente du Front national n’est pas bénéficiaire d’un système conçu pour détourner de l’argent public. Prêts à taux élevés accordés aux candidats, ventes plus ou moins forcées de matériel de campagne à prix fort, omniprésence d’affairistes issus de la mouvance néofasciste : les enquêteurs sont sur la piste d’un vaste réseau de fraude présumée au financement public des partis politiques. D’après nos enquêtes, les sommes détournées lors des seules élections législatives de 2012 pourraient s’élever à plus de 6 millions d’euros. » La lecture de cet article nous apprend que Riwal, le fournisseur exclusif du FN sous-traite ses travaux d’impression en Roumanie. 566 des 577 candidats dont Louis Aliot sont passés par cette entreprise qui a des liens étroits avec le régime syrien d’El Assad. A la manoeuvre également Jeanne, un micro parti créé en 2010 par des proches de Marine le Pen, c’est lui qui facturait les prestations de Riwal. D’après L’Obs, Riwal a fait son beurre en faisant de la surfacturation. D’où la possibilité de détournement d’argent public car les dépenses de campagnes des candidats atteignant les 5% sont remboursées par l’Etat.

Ayez peur bonnes gens !

Le FN a distribué un tract sur l’insécurité à Perpignan. Comme avant chaque élection !

Dynastie UMP

Dans la famille Ferrand nous avons cité le père, Alain, la mère, Joëlle puis Mathilde candidate UMP aux élections cantonales, mais nous avions oublié Camille Ferrand, la seconde fille, qui siège au conseil municipal du Barcarès. Nous sommes confus.

Nouvelle signature

En regardant la signature de la dernière campagne de publicité de la Région nous avons découvert un nom, Ivoire. Nous ne connaissions pas. Le conseil régional aurait-il fait appel à une nouvelle agence de publicité ? Pas du tout c’est une marque de Sens Inédit, l’entreprise de Pascal Provencel. Ca reste une affaire d’éléphants.

Bourquin : un exemple pour la jeunesse

C’est probablement une première en France. Nous aurons dans les P-O, à Argelès un lycée qui portera le nom d’un homme politique condamné par la justice. Une fois pour complicité de faux et une autre pour favoritisme dans un marché public. Que l’on donne le nom de Christian Bourquin à un rond-point, à une rocade, à un pont mais pas à un établissement scolaire !

Alain Ferrand devant le tribunal correctionnel

L’affaire des faux électeurs du Barcarès sera jugée mardi 16 décembre. Sauf demande de renvoi.

Le FN a perdu un siège de conseiller régional

Atteint par le cumul des mandats, Louis Aliot devait démissionner du conseil régional. Ce qu’il a tardé à faire. Ce que l’on comprend mieux en apprenant que son successeur Pierre Aloy, troisième sur la liste FN aux régionales de 2010, n’a pas repris sa carte. Adhérent de la première heure, responsable de la deuxième circonscription il a rompu à la suite d’embrouilles avec la cheftaine des P-O, Marie-Thérèse Fesenbeck. Il y a beaucoup d’ambiance dans les rangs du FN départemental. Certains reprochaient à Pierre Aloy d’être plus proche d’Alain Ferrand que du FN. Pierre Aloy à qui nous avons posé la question, a répondu : « Je ne mélange pas tout. Je ne mélange pas la parfaite gestion de la ville et la politique nationale. » Pierre Aloy ne cache pas son soutien à celui dont son fils Frédéric Aloy est le deuxième adjoint. Cette désaffection fait perdre un siège de conseiller régional au FN et elle l’affaiblit au Barcarès et dans la Salanque. En particulier parmi les nombreux pieds-noirs, milieu dont Pierre Aloy est une personnalité.

Mobilisation pour le Train Jaune

Belle mobilisation pour sauver le Train jaune, samedi sur le quai Vauban. Les militants de la CGT proposaient une pétition à des passants qui la signaient à tour de bras. A deux pas de là, les militants de L’olivier Nouveau Pays Catalan étaient dans l’air du temps avec une initiative originale, Un selfi pour le Train jaune. Des initiatives indispensables face à la menace bien réelle de fermeture de la ligne du Train jaune.

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Vive le centre ville

Même ceux qui passent leur temps à dénigrer le centre ville, une certaine presse en particulier, doivent en cette période de fête s’apercevoir que faire un tour au centre ville est incomparablement plus agréable qu’une virée dans n’importe quel centre commercial. Avec toutes ces illuminations, on en prend plein les yeux. Et cette grande roue, quelle belle réussite ! Que de candidats pour contempler la ville den haut. Là ça sent les châtaignes, là le vin chaud à la cannelle, en différents endroits on peut se régaler de quelques huitres…. Tout ça et bien d’autres choses dans une bonne ambiance.

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Fabrice Thomas

PS : Emballement. La forte éventualité de la candidature de Ségolène Neuville sur la quatrième circonscription lors des prochaines législatives, celle où est élu Pierre Aylagas nous a fait écrire un peu vite que ce dernier pourrait en compensation se voir offrir la présidence du conseil général. Ce qui fut possible si Pierre Aylagas avait été candidat aux élections départementales. Hors sur le canton numéro 5 de la Côte Vermeille, c’est Michel Moly qui sera le candidat du PS. Plusieurs lecteurs nous ont signalé cette boulette. Nous les en remercions.

Contact : c.politique@orange.fr

Alain Ferrand candidat aux cantonales par procuration

Après l’épouse Ferrand, voici la fille Ferrand, Mais c’est toujours Alain qui tire les ficelles. Quel responsable de l’UMP va oser justifier cette candidature ? Avec quels arguments ?

Mathilde Ferrand, 23 ans, n’est pas enthousiasmée, sa mère non plus d’ailleurs. Mais papa pousse et l’UMP ne s’est pas fait prier pour donner l’investiture. Et l’UDI cautionne à 100%. Ce qui donne un tandem avec Alain Got, maire UDI de Saint-Laurent-de-la-Salanque.

Comment l’UMP qui a fait avec l’UDI un casting qui tient plutôt la route avec un chef de file de qualité, Jean Castex, peut-elle se mettre un tel caillou dans la chaussure ? Par calcul électoral bien sûr. Ils considèrent que le tandem Ferrand-Got a de bonnes chances de gagner le canton. La fin justifie les moyens. Il ne faudra pas s’étonner que le FN serve et resserve, avec un certain succès son discours sur les magouilles électorales. Le FN ne peut qu’apprécier. Mais il se gardera toutefois d’entrer dans les détails, car en matière de népotisme, le parti d’exrême-droite est orfèvre.

Le PS pourrait normalement tirer argument de cette situation pour mobiliser un électorat qui a le moral en berne. Mais son candidat, José Puig, Modem siégeant dans la majorité de gauche du conseil général, va avoir du mal à être crédible en adversaire de Ferrand alors qu’il s’affiche depuis des années comme son allié et grand ami.

A Saint-Laurent-de-la-Salanque, le choix du maire est largement incompris. Jusqu’au sein de sa majorité municipale. Et nombre d’élus de villages de la Salanque n’apprécient pas l’alliance de Got avec Ferrand.

Si Alain Ferrand est maître (toutefois fort contesté) dans sa commune du Barcarès, il n’a pas une très grosse côte d’amour sur la Salanque. Et si ce rejet s’exprime à nouveau, le FN pourrait profiter de la situation. De quoi auront l’air les dirigeants de l’UMP si leurs calculs aboutissent à faire élire deux conseillers départementaux FN sur la Salanque ?

Le Tous pourris on le sait, alimente fortement le vote FN. Pour ralentir, voire freiner la progression du parti Lepéniste il est indispensable de restaurer un minimum d’éthique en politique. Ce n’est hélas pas le chemin que choisit l’UMP des P-O.

Fabrice Thomas

PS : Extrait de la déclaration de Bruno Le Maire après l’élection du président de l’UMP : « Je refuse de parier sur les difficultés de la gauche, je parie sur la capacité de la droite à se réinventer. Ceux qui pensent que le pouvoir est à portée de main parce que la gauche échoue se trompent. Nous ne devons pas gagner par défaut, mais par la force de notre projet. Faute de quoi nous continuerons à subir la flambée du Front national partout en France. » Celui qui, depuis quelques années maintenant prône une révolution démocratique a recueilli 30% des suffrages des adhérents. Même à l’UMP les idées avancent.

Contact : c.politique@orange.fr

Des cadeaux pour le FN

Sens Inédit (ex Synthèse) liquide son agence perpignanaise

La fermeture de l’agence de publicité Sens Inédit, il y a quelques mois de cela, n’a pas fait de bruit. Près d’une dizaine de personnes se sont pourtant retrouvé sur le carreau. Dans la bataille pour la mairie de Montpellier, Pascal Provencel, le patron de Sens Inédit faisait la campagne du candidat archi favori du PS, Jean-Pierre Mourre, président de l’agglo. Agglo qui était un gros client de Synthèse. Mais Philippe Saurel (divers gauche) a gagné la mairie de Montpellier puis la présidence de l’agglo. Du coup Provencel a beaucoup perdu. Et c’est Perpignan qui paie les pots cassés. Sens Inédit y conserve pourtant de gros budgets : conseil général, comité départemental du tourisme, Sydetom… Tous ces travaux sont exécutés au siège, à Montpellier. L’agence qui faisait la synthèse entre la politique et les affaires avait, dans l’ombre de Christian Bourquin, permis à Pascal Provencel de constituer la plus importante agence de publicité de la région Languedoc-Roussillon et aussi de gagner beaucoup d’argent.

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Aliot à Millas ?

Louis Aliot serait tenté par une candidature sur le canton numéro 16, de la vallée de la Têt dont le bureau centralisateur est Le Soler. Sur les 10 communes, dont Millas et Ille-sur-Têt qui composent ce canton, Marine Le Pen était aux élections présidentielles arrivée en tête au premier tour avec près de 30% des voix.

Qui pour remplacer Malherbe ?

Ségolène Neuville apprécie beaucoup Hermeline Malherbe.  Jusqu’au point de vouloir alléger le travail de la sénatrice-présidente du conseil général en poussant un autre socialiste à la présidence de l’institution qui, à partir de mars prochain se nommera le conseil départemental. Qui ? Pierre Aylagas à qui elle va prendre la quatrième circonscription aux prochaines législatives ? Il faudra d’abord que la gauche gagne les cantonales. Ce qui n’est pas fait.

Un gros cadeau pour le FN ?

L’UMP et l’UDI se prépareraient à faire un gros cadeau au Front National avec un tandem Got-Ferrand. Ferrand étant la fille du couple aux affaires au Barcarès. Alain Got, maire de Saint-Laurent, UDI ne serait pas favorable à ce tandem, mais il se dit que s’il n’a pas le choix, il avalera la couleuvre. Est-ce possible ? Lui qui invoquait la probité pour s’opposer à ce qu’Alain Ferrand devienne vice-président de l’agglo ! Dans ce canton numéro 4, la côte Salanquaise composé de 6 communes, Marine Le Pen était largement arrivée en tête, avec plus de 30% des suffrages au premier tour des dernières présidentielles.

Le retour de Kaiser

Conseiller général de 1994 à 2001, puis maire-adjoint de Perpignan de 2009 à 2014, Jean-Claude Kaiser reviendrait comme candidat UDI sur le canton numéro 10, Perpignan-Canohès. Bien qu’UDI, il est surtout fortement soutenu par le patron de l’UMP François Calvet. Kaiser souhaite composer un binôme avec Valérie Cons. Et sûr de lui il menace de ne pas être candidat si l’avocate n’est pas investie par l’UMP. Valérie Cons, conseillère municipale de Perpignan jusqu’en 2014 avait été écartée de la liste lors des dernières municipales et depuis elle déblatère sur Pujol. Jean-Claude Kaiser est à la tête d’une agence d’architecture qui, lorsqu’il siégeait au conseil général, a travaillé pour l’office HLM de l’institution. Sous Marquès et sous Bourquin. C’est légal nous a expliqué Jean-Claude Kaiser. Il était également légal qu’il ait été maire-adjoint chargé de la rénovation urbaine de 2009 à 2014. C’est légal, mais ce sont des situations de conflit d’intérêt qui font planer des doutes sur la probité des personnes et des institutions concernées. Encore un cadeau pour le FN.

Il sont fous ces jeunes UMP

Ils sont quatre jeunes UMP, quatre candidats à l’investiture aux prochaines cantonales et ils ont écrit une charte « Génération 66 des jeunes candidats de l’UMP » Ils essaient de sensibiliser leur parti à des candidatures de renouvellement générationnel. Et pour atteindre cet objectif, ce collectif demande : « Une désignation des candidats de l’UMP par une procédure transparente et rigoureuse au sein du comité départemental. Cela implique que chaque candidat sollicitant une investiture puisse s’exprimer devant le comité départemental de l’UMP. Qu’un vote à bulletin secret, canton par canton désigne le binôme retenu. »

Et en conclusion : « La transparence et la rigueur sont des éléments indispensables pour lutter contre le déclin de la confiance de nos concitoyens envers le personnel politique. »

Ce n’est pas gagné.

Ces jeunes sont fous mais ils ont tout compris. Cette charte est initiée par Antoine Coppolani, candidat à l’investiture sur le canton Vallespir-les Albères ; François Lietta, candidat à l’investiture sur le canton La côte Salanquaise ; Guillaume Lopez, candidat à l’investiture sur le canton vallée de l’Agly et Virginie Santiago, candidate à l’investiture sur le canton Ribéral.

Nous savons tous qu’avec le fonctionnement actuel de la politique, nous courrons à la catastrophe. Il faudra un jour ou l’autre le changer.

Bon mot

Terminons avec un bon mot de Nicolas Caudeville : « Quand Pujol entend le mot culture il sort sont Haut Pinell. »

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’Indépendanse

Déménagement électoral

Oubliant ses belles paroles sur sa proximité avec les habitants et sur son intimité avec le canton de Saint-Martin, Ségolène Neuville quitte Perpignan pour le Canigou. Un canton à cheval sur le Conflent et le Vallespir. Et on peut imaginer la suite. L’abandon de la troisième circonscription, vallée de la Têt pour la vallée du Tech dans la quatrième circonscription plus favorable à la gauche. Pas de chance pour Robert Garrabé qui se considérait comme le mieux placé pour prendre la suite de Pierre Aylagas. Autre déménagement, celui de Toussainte Calabrèse qui quitte le canton du Bas-Vernet où elle est élue depuis 2011 pour aller sur le canton numéro 10, Canohès et sud de Perpignan. Comment les deux élues PS justifieront-elles ce départ pour des terres électoralement plus hospitalières ? Elles n’en parleront pas. Et qui ira leur demander des explications ?

Que devient Clotilde Ripoull ?

On n’entend plus Clotilde Ripoull et elle s’est même fait piquer sa place d’opposante numéro 1 à Pujol par Bruno Delmas. Selon les dernières nouvelles elle s’investit dans une activité professionnelle. Elle s’est installée comme conseil en gestion d’entreprises avec un statut de profession libérale. Il faut toujours du temps pour se remettre d’un revers électoral. Rappelons que la liste qu’elle conduisait aux élections municipales a frôlé les 10% des suffrages exprimés, nécessaires pour être présent au second tour. Il ne lui a manqué que 141 voix pour être élue au conseil municipal, faire chuter la liste Pujol et provoquer un séisme en permettant à Louis Aliot de s’installer dans le fauteuil de maire de Perpignan. Battue, la droite n’aurait plus guère eu voix au chapitre et la pugnace Clotilde Ripoull aurait pris la tête de l’opposition à Aliot. Clotilde Ripoull ne se prépare pas pour les élections cantonales, mais il serait bien étonnant qu’elle ne revienne pas sur la scène politique locale.

L’Indépendanse

L’Indép a consacré, le 22 octobre, une pleine page aux succès et projets dans le cinéma du duo Jacques Font, Jean-Philippe Julia. Encore ! Et oui encore un article dithyrambique pour les propriétaires du Méga-Castillet. Cela n’a certainement aucun lien avec l’arrivée probable de Jacques Font dans le groupe d’investisseurs qui avec, La Dépêche du Midi, prendra prochainement le contrôle de notre quotidien local. Il ne faudrait surtout pas croire que L’Indépendant fasse la danse du ventre devant Jacques Font.

Candidat de la diversité

Fouzi Bouhadi sera-t-il une nouvelle fois candidat aux élections cantonales ? Il se prépare à une candidature sur le nouveau canton du Vernet qui regroupe les anciens cantons du Bas et du Haut Vernet. Si le conseiller sortant du Haut-Vernet, Richard Pully ne se représente pas, et il semble ne guère en avoir envie et avoir assez à faire avec son mandat de maire-adjoint de quartier, Fouzi Bouhadi pourrait obtenir l’investiture de l’UMP. Sans investiture et sur son seul nom, il avait aux cantonales de 2011 sur le Bas-Vernet, fait 9,91% au premier tour. Ce qui témoigne de sa bonne implantation dans ce quartier. A gauche comme à droite, les candidats de la diversité arrivent rarement à être placés en position éligible. Les partis politiques ont de réelles difficultés à faire une place aux français d’origine maghrébine qui manifestent un réel intérêt pour l’action publique. Une situation que cache la promotion de quelques personnalités au niveau national, comme Rachida Dati à l’UMP et Najat Vallaud-Belkacem au PS. Fouzi Bouhadi a un profil qui colle bien avec les compétences principalement sociales du conseil général. Il est pointu sur la problématique de l’insertion par le travail. Cet ingénieur a des compétences qui pourraient être utiles pour développer les actions d’insertion. Car c’est un domaine dans lequel, comme l’avait constaté la chambre régionale des comptes, le conseil général n’est pas assez actif et pas à la hauteur de la désastreuse situation sociale du département.

UMP : succès local pour le candidat de la rénovation

Pour sa rentrée parlementaire, Fernand Siré avait invité Bruno Le Maire, un des trois candidats à la présidence de l’UMP. Le passage de son discours portant sur la rénovation démocratique de la France a été le plus applaudi : « La première idée que je défends, elle n’est pas la plus populaire parmi mes amis parlementaires mais j’y crois profondément. On ne peut pas demander au Français de changer, nous les responsables politiques si nous ne prenons pas nous-mêmes part du changement. On ne peut pas dire aux Français « changer ! », mais nous les responsables politiques nous gardons toujours les mêmes privilèges, toujours les mêmes avantages, toujours le même fonctionnement. Je pense que la droite républicaine doit être au cœur de la refondation démocratique nécessaire. La droite républicaine doit être la première à dire que 577 députés c’est trop et que 400 ce serait largement suffisant. La droite parlementaire devrait être la première à dire que vous méritez des parlementaires qui soient parlementaires à 100% et des maires qui soient maires à 100% et quelle est donc désormais opposée au cumul des mandats. La droite parlementaire doit être la première à dire aux Français, vous voulez des têtes nouvelles vous voulez avoir accès à la vie politique, vous avez raison. Et bien la droite parlementaire doit dire que désormais en France on fait trois mandats de députés ou trois mandats de sénateurs, pas un de plus, pour faire ensuite la place à une autre génération. » Cette réunion publique s’est tenue à Canet en présence de 700 personnes selon les organisateurs. La salle Les voiles rouges était bondée. Le maire de Canet, Bernard Dupont soutient la candidature Bruno Le Maire à la présidence de l’UMP.

UDI : l’heure de vérité

L’UDI n’a pas réuni 50 personnes pour la venue à Perpignan de Jean-Christophe Lagarde candidat à la présidence du parti centriste. Un militant dit ne pas être étonné, l’image de l’UDI est nationalement brouillée et localement le parti qui était organisé autour de JPA et de la mairie de Perpignan était structuré sur une base clientéliste. Après le départ d’Alduy de la mairie et de l’agglo, c’est l’heure de vérité pour l’UDI dont les troupes sont à présent clairsemées. Jean-Paul Alduy s’est proposé pour mettre en place la formation des militants au niveau national et il a montré beaucoup d’intérêt pour les prochaines élections régionales. Songerait-il à une candidature, à la tête d’une liste de l’UDI ? Quoi qu’il en soit il est bien décidé à rester un acteur de la vie politique locale.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Les cantonales sont lancées

Faux électeurs

L’affaire des faux électeurs du Barcarès devrait être jugée avant la fin de l’année. Une vieille histoire… qui date des élections cantonales de 2004 et pour laquelle les époux Ferrand avaient été mis en examen en 2006. Pourquoi les affaires impliquant des politiques trainent-elles aussi longtemps dans les armoires des tribunaux ? Le temps joue en général en faveur des prévenus. Lors de plusieurs procès visant des élus on a entendu le procureur faire des réquisitions en demandant au tribunal de prendre en compte l’ancienneté des faits. Cela permettra t’il à Alain et à Joëlle Ferrand d’échapper à la privation de leurs droits civiques ? C’est le risque qu’ils courent si la justice devait considérer que les faits sont établis.

Un rendez-vous avec la justice qui s’ajoute à l’information que nous avons donnée en septembre sur la fin de l’instruction de l’affaire sur les marchés publics dans laquelle Joëlle Ferrand était mise en examen.

JPA par ci, JPA par là

Jean-Paul Alduy est un retraité de la politique de plus en plus actif. Pas une semaine sans qu’il ne mette son grain de sel : sur le cadran solaire à 300 000 euros de MA2F, sur l’implantation d’Ikéa… Un jour il se montre à une inauguration et un autre à l’ouverture d’un nouveau commerce. Il a expliqué, lors d’une réunion de l’UDI, que son rôle se limiterait à soutenir des jeunes, à contribuer au renouvellement générationnel. Il soutient le retour de Fabrice Villard, son ex directeur de cabinet à l’agglo et prétendant malheureux à sa succession à la mairie. JPA avait finalement préféré Jean-Marc Pujol. Villard avait en 2009 rejoint François Rivière qui lui aussi, en 2008, s’était cassé les dents sur la mairie de Perpignan. Ils avaient ensemble pris le contrôle du Parti radical valoisien. Une aventure qui ne les avait pas menés bien loin. Fabrice Villard a pendant plusieurs années été directeur d’Espi. Une collaboration à laquelle François Rivière, le patron d’Espi, a mis un terme. Fidèle au centre, Fabrice Villard revient avec l’UDI.

Le tandem Alduy-Villard semble se reconstituer et JPA donne la forte impression de vouloir continuer de peser sur la vie politique locale.

Cantonales : Calvet accusé de jouer perso

Le président de l’UMP, François Calvet doit avoir les oreilles qui sifflent. De toute part les critiques fusent sur les candidats à l’investiture UMP qu’il propose pour les cantonales de mars prochain. Il est accusé d’utiliser les cantonales non pour reconquérir le conseil général mais pour assurer sa réélection au sénat en 2015. Il ne choisirait pas les meilleurs candidats, mais les élus en place, surtout les maires qui, en retour, ne manqueront pas de lui apporter des voix de grands électeurs.

L’Olivier se lance dans les cantonales

Bruno Delmas a tapé comme un sourd sur la classe politique locale devant 150 personnes venues assister au lancement de la campagne des cantonales de L’Olivier au Castillet. Taper sur les politiques fait toujours recette. Surtout par les temps qui courent. Jamais le rejet des politiques n’a atteint un tel niveau. Son constat de l’état dans lequel est le département est également brutal : « Nous sommes au stade de la mort clinique ».

Il appelle à constituer un rassemblement au delà des clivages politiques : « Il faut faire tomber les murs entre le peuple et la classe politique. »… « Nous sommes face aux urnes et aux tenants du pouvoir. » Le président de L’Olivier a lancé des idées et indiqué des pistes pour reconstruire le département et faire de cette reconstruction un exemple pour la France entière.

Mais comment Bruno Delmas et les siens feront-ils pour échapper aux dérives électoralistes qu’ils dénoncent ? Suffit-il de proclamer que lorsque l’on sera au pouvoir on fera mieux que ses prédécesseurs ? En 1998, Christian Bourquin, alors accompagné de Bruno Delmas dénonçait avec une rare violence la classe politique en place et l’inertie du département. Qu’est-ce que ça a donné ? On est passé du clientélisme paternaliste au clientélisme sectaire. Bruno Delmas ne tire pas les leçons de cette malheureuse expérience. Mettre fin à l’électoralisme, au clientélisme, au favoritisme, oui, mais par quelles mesures concrètes ? Rien n’est proposé alors que la critique des pratiques politiques est le cœur du discours de L’Olivier. Sans changement des règles et des pratiques on est certain de revivre les mêmes dérives.

Comment un discours principalement axé sur la dénonciation pourra t-il éviter de glisser vers le populisme ? Un populisme aux accents locaux qui entrera en concurrence avec celui du FN.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’avocat condamné dans une affaire de cocaïne était passé par l’UMP

Jean-Pierre Maillé, ex avocat perpignanais, a fait les gros titres de la presse avec sa condamnation à deux ans et demi de prison dans le cadre d’une importante affaire de trafic de cocaïne qui a été jugée à Marseille. Mais la presse a oublié qu’il avait fait un passage par l’UMP.

En 2011, Gilles Foxonet, maire de Baixas, vice-président de l’agglo, alors secrétaire départemental de l’UMP avait amené ce garçon dont il était proche en le présentant comme un jeune avocat centriste qui voulait s’investir en politique. Avant même qu’il ne prenne sa carte à L’UMP, Jean-Pierre Maillé a été nommé responsable départemental des jeunes actifs de l’UMP.

Gilles Foxonet nous a livré une version différente en nous expliquant que J-P Maillé était venu le voir et lui avait exprimé son souhait de d’investir en politique et qu’il avait été pressenti pour prendre la présidence des jeunes actifs UMP des P-O mais que cela ne s’était pas fait. Et il précise que le jeune avocat n’a pas pris sa carte à l’UMP.

Nous sommes revenus vers nos premiers interlocuteurs qui confirment que J-P Maillé a été imposé par Foxonet à la tête des jeunes actifs de l’UMP. Cette nomination d’un nouveau venu que personne ne connaissait a laissé un souvenir précis car elle avait été peu appréciée. L’un des jeunes présents à l’université d’été du parti de droite à Marseille en août 2011 précise que Foxonet et Maillé « partageaient une forte complicité ».

En novembre 2011, Gilles Foxonet a précipitamment rendu publique une lettre de démission du secrétariat départemental de l’UMP en prenant de vitesse ceux qui s’apprêtaient à le remercier. Il était accusé de n’avoir rien fait et en particulier de ne pas s’être investi lors des élections cantonales qui furent catastrophiques pour la droite locale. Le départ de Foxonet a été suivi de celui de Maillé qui a été écarté de la présidence des jeunes actifs de l’UMP. Et c’est à cette période que J-P Maillé a commencé à être inquiété par la police.

Fabrice Thomas

Photos prises à l’université d’été de l’UMP à Marseille en 2011.

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Jean-Pierre Maillé et Gilles Foxonet.

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Jean-Pierre Maillé au dernier rang.

Contact : c.politique@orange.fr

Cantonales 2015 : des élections à gros enjeu

A lire les uns et à écouter les autres il ne fait aucun doute que le conseil général basculera à droite en mars 2015.

L’UMP et l’UDI comptent sur l’effondrement du PS. Une reproduction des municipales. Ce qui avait permis à la droite de conquérir plusieurs villes des P-O et de conforter ses positions, comme à Saint-Estève ville récemment gagnée par Robert Vila.

C’est à Perpignan que l’effondrement du PS a été le plus spectaculaire. La liste Cresta n’avait rassemblé que 11,87% des voix au premier tour. Un résultat à comparer à celui de 2008. La liste de gauche conduite par Jacqueline Amiel-Donat n’avait manqué la conquête de la ville que de quelques centaines de voix. Nulle part en France le PS n’a autant reculé qu’à Perpignan.

Le PS local fait certes les frais de l’impopularité de François Hollande. Mais ça ne suffit pas à expliquer des scores aussi catastrophiques.

Il y a des territoires où le PS résiste bien. Notamment là où ses élus présentent de bons bilans aux électeurs. La gauche qui gère le conseil général des P-O depuis 1998, seize années, peut-elle s’appuyer sur les bons résultats de sa gestion et de son action ? Elle n’a pas grand chose à mettre à son actif. On l’a vu quand L’Accent Catalan a fait le bilan de la vie politique de Christian Bourquin. En 1998, la gauche dénonçait les Pyrénées-Roupillon et promettait de réveiller le département. Faute d’ambitions et de stratégies de développement, rien n’a été entrepris et la situation sociale et économique a continué à se détériorer.

Pour obtenir la majorité au conseil général, la droite ne devra pas uniquement compter sur un vote sanction du PS et sur son effondrement. Elle devra mobiliser son électorat en le sensibilisant à l’enjeu de la reconquête du conseil général. Pour cela, il lui faudra un leader qui soit son candidat à la présidence du conseil général et un programme qui porte une ambition.

Aliot va-t-il revenir à Perpignan pour organiser ses troupes et diriger la campagne ? On peut penser que le compagnon de Marine Le Pen sera de la partie et qu’il voudra confirmer son très bon résultat des municipales à Perpignan. Il n’a pas du tout intérêt à permettre à la droite de se refaire une santé en prenant le conseil général.

Le FN aura toutefois du mal à conquérir des sièges à l’assemblée départementale. Il sera certes présent au second tour dans plusieurs cantons. Des triangulaires pourraient lui être favorable. Mais au regard du prévisible niveau très élevé de l’abstention, elles seront peu nombreuses car pour être présent au second tour un candidat doit obtenir 12,5% des voix des inscrits. Et quand il restera un candidat FN contre un candidat de droite ou de gauche, le vote républicain pourrait empêcher l’extrême-droite de l’emporter. Mais on ne peut pas totalement écarter l’éventualité d’une faible mobilisation des électorats de gauche et de droite et d’une forte mobilisation de l’électorat FN (comme aux européennes de 2014) qui lui donnerait plusieurs élus.

Mais pour le FN le plus important sera de confirmer sa place de première force politique à Perpignan.

A la mairie de Perpignan, la droite sait que le FN peut à nouveau lui faire très mal. Si jusqu’à présent elle s’investissait peu dans les cantonales et se laissait, canton après canton, dépouiller par le PS, elle devra cette fois mettre toutes ses forces dans la bataille électorale.

La droite perpignanaise va comme aux municipales jouer la carte du renouvellement et du rajeunissement. Un choix qui lui avait réussit. La totalité des candidats de l’UMP et de l’UDI sont des élus de la ville. Leur mandat municipal sera un sérieux atout. Mais cela donnera aussi argument au FN pour appeler ses électeurs à sanctionner la politique de la municipalité Pujoliste.

Pour les trois grandes forces en présence, PS-PC, UMP-UDI et FN, les prochaines cantonales seront des élections à fort enjeu.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’Echo du Roussillon : un échec annoncé

L’ Echo du Roussillon a tenu sept mois. Sept mois alors qu’au bout de quelques jours la réussite du projet semblait déjà compromise. Sorti le 20 février il a connu un succès de curiosité de courte durée. Trois jours après, les ventes ne dépassaient pas quelques centaines d’exemplaires et elles n’ont jamais décollé.

Nous avons tenté de joindre Pierre Ginabat afin de lui demander comment il expliquait son échec. Sans succès. Pas étonnant. Il n’a jamais voulu donner le nom des chefs d’entreprises qui constituaient son tour de table. Il n’a jamais voulu donner de chiffres, ni celui du tirage, ni celui des ventes.

Cette rétention d’informations est à notre avis une des principales erreurs que le fondateur du quotidien a commis. Un journal ce n’est pas une tablette de chocolat ou une paire de chaussettes. Le lecteur a envie de savoir qui apporte les capitaux, qui est propriétaire de l’entreprise. Ne pas le dire et plus encore s’efforcer de le cacher c’est écarter le lecteur, c’est le priver de la possibilité d’adhérer à un projet rédactionnel.

Il n’y avait peut-être rien à partager avec le lecteur. Etait-ce un vrai journal ? N’était-ce pas plutôt un relais pour la communication des institutions les plus diverses et des entreprises ? Son contenu était plus proche d’un magazine institutionnel de collectivité territoriale ou d’entreprise que d’un journal qui privilégie les faits sans pour autant ignorer les discours. D’où peut-être le désintérêt massif pour ce journal au prix pourtant attractif de 0,50 euro.

Certains expliquent le fiasco de Pierre Ginabat en considérant que son projet était né de la volonté de se venger d’un employeur qui l’avait brutalement licencié. Il aurait voulu retrouver son honneur et le statut de directeur qu’il avait à L’Indépendant. Si c’étaient bien là ses motivations, cela ne l’empêchait pas de faire un vrai journal. Un journal bien plus curieux, bien plus journalistique que L’Indépendant. Au lieu de ça il a fait un journal encore plus institutionnel.

Que dire de plus ? Pierre Ginabat s’est hélas planté sur toute la ligne.

Beaucoup d’argent, d’énergie, de compétences ont été investis dans une entreprise de presse qui a oublié l’essentiel, les lecteurs.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Obsèques de Christian Bourquin : Cresta pouvait rentrer de Cuba a temps !

L’absence de Jacques Cresta aux funérailles de Christian Bourquin a été beaucoup commentée (sauf par la presse) et elle demeure incomprise. Le 14 septembre, lors de la fête de la Rose, prenant la parole en tant que premier secrétaire de la fédération du PS, Jacques Cresta a rendu un vibrant hommage à Christian Bourquin et il s’est justifié :

« Ce rendez-vous je l’ai manqué. A 8000 Km de là, j’ai été dans l’impossibilité d’avoir des places dans le seul avion qui aurait pu nous ramener, Josy et moi pour être à vos côtés pour son hommage solennel. Sans possibilité même de voir ses obsèques sur Internet. C’est une terrible meurtrissure que je porterai longtemps, mais la vie est ainsi faite et je l’accepte. »

Jugeant sans doute son explication peu convaincante, Jacques Cresta a ensuite eu recours à un procédé de rhétorique afin de se présenter en victime de la rumeur : « D’autant plus meurtri que certains ont sous-entendu que je n’ai pas voulu raccourcir mes vacances. D’aucuns m’ont même vu à Rosas, à la terrasse d’un café, d’autres m’ont vu dans l’Ariège et d’autres encore à Montpellier. Mais je sais que parmi vous, personne n’a pensé cela, ou voulu le croire, quoique ! »

Ce « quoique » s’adresse t-il aux grands élus du PS qui n’ont pas cru une seconde que Jacques Cresta avait été dans l’impossibilité matérielle d’être présent à la cérémonie des adieux à Bourquin ?

Puis il justifie son explication tardive : « Mais je n’ai pas souhaité réagir car ma vie privée ne regarde que moi. »

« Vie privée » ? Le député est manifestement mal à l’aise.

Le décès de Christian Bourquin a été annoncé mardi 26 août dans la matinée et les obsèques se sont déroulées le vendredi 29 août.

Jacques Cresta déclare qu’il n’a pas eu de place dans le seul avion qui pouvait lui permettre de rentrer à temps.

Nous avons consulté un voyagiste. Il nous a donné plusieurs informations intéressantes. En été, Air France a un vol quotidien pour La Havane. D’autres compagnies desservent quotidiennement Cuba à partir de Madrid et Barcelona. Il était également possible de prendre un vol pour n’importe qu’elle capitale européenne et ensuite de prendre une correspondance pour Paris, Marseille ou Montpellier. Ce professionnel du voyage nous a déclaré que si on l’avait sollicité il aurait sans problème fait revenir le couple Cresta avant les obsèques.

Nous avons par ailleurs appris que si Jacques Cresta s’était rapproché des agents d’Air France à La Havane en se faisant connaître comme député, même si l’avion avait été complet il aurait pu, avec son épouse, voyager sur un fauteuil technique. Soit derrière les pilotes, soit avec le personnel de cabine.

Mais pourquoi Jacques Cresta n’aurait-il pas immédiatement interrompu ses vacances pour se rendre aux obsèques de son mentor, de celui à qui il devait tout ?

Le 23 juillet, lors du vote à l’Assemblée Nationale de la loi sur la fusion des régions, le dernier grand combat de Christian Bourquin, Jacques Cresta s’est abstenu. Un vote que Christian Bourquin a considéré comme une trahison et auquel il aurait réagi violemment.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Hervé Gourdel : l’incompréhensible une de L’Indépendant

L’Indépendant est le seul quotidien français à avoir fait sa une avec une photo extraite de la vidéo montrant l’exécution d’Hervé Gourdel. Les quotidiens nationaux et régionaux ont fait le choix de montrer l’homme qu’il était avant son enlèvement. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

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Pourquoi ce choix ? Nous espérions lire la réponse dans les pages consacrées à cet acte de barbarie. Dans l’édito, Pierre Mathis se penche sur la stratégie de communication des djihadistes : « L’objectif est clair : inspirer la terreur à ceux qui s’identifient à la victime, susciter des vocations auprès des bourreaux potentiels. C’est pourquoi d’Hervé Gourdel il ne faut regarder que l’image du randonneur curieux et pas celle d’un homme exécuté : c’est au nom de ce vrai visage que l’on résiste à la barbarie. » Rien à redire, rien à ajouter. L’essentiel est dit. Ceux qui ont fait ce malheureux choix de une aurait du lire ce que venait d’écrire Pierre Mathis. Fabrice Thomas Contact : c.politique@orange.fr

Gloutonne !

«  Quand un plat se présente, il ne faut pas le laisser passer. », Hermeline Malherbe a t-elle bien dit ça ? On relit la question de F. Michalak : « Alors, plus précisément, quel est votre regard sur ces quatre dernières années où vous êtes devenue présidente du conseil général et sénatrice ? » La présidente du conseil général répond : « C’est vrai il y a eu une succession d’évènements qui ont fait que je suis là aujourd’hui, avec ces mandats. Un de mes amis en Bretagne, m’a dit un jour : “ Quand un plat se présente, il ne faut pas le laisser passer.“

On en reste pantois !

Comment a t-elle pu rabaisser à ce niveau alimentaire les mandats qu’elle exerce ?

Comment ça a pu lui passer par la tête ? Sans doute parce qu’elle le pense.

C’est bien triste !

Hermeline Malherbe exerce non sans difficulté la présidence du conseil général et elle peine à s’y affirmer. Dommage qu’elle ait laissé passer l’occasion de redorer son blason en renonçant à exercer en même temps deux mandats qui sont deux emplois à plein temps.

La fin du cumul ce n’est pas pour maintenant !

Fabrice Thomas

PS : L’Indépendant du 20 septembre.

Contact : c.politique@orange.fr

Mettez Hollande dans votre crèche

Joëlle Ferrand : nouveau rendez-vous avec la justice

Le cabinet des juges d’instruction de Mmes Ribottet et Haye a au début de l’année achevé une enquête sur des marchés publics de la mairie du Barcarès. Au cours de l’instruction trois personnes avaient été mises en examen. Joëlle Iglésias épouse Ferrand pour atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics et abus de confiance, Jean-Luc Rambaldini pour atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics, Patrice Ronzoni, exécution de travaux non autorisés par un permis de construire. L’affaire pourrait être renvoyée devant le tribunal corectionnel. Une situation à hauts risques pour l’ex-mairesse du Barcarès qui, rappelons-le, a été privée en 2010 de ses droits civiques et condamnée à une peine de 18 mois de prison avec sursis dans l’affaire du dragage du port.

Hommage au « Grand bâtisseur »

Le magazine du conseil général, L’accent Catalan, rend hommage à Christian Bourquin « Le grand bâtisseur des Pyrénées-Orientales ». Des phrases grandiloquentes pour construire la légende du grand homme, comme celle-ci : « En quelques années, nous avons, ensemble réussi à inverser le cours de l’histoire. ». Et puis pas mal d’erreurs factuelles. Entre autres :

« Le bus à un 1€, une première nationale ». Le bus a 1€ a d’abord été mis en place par le conseil général des Alpes-Maritimes présidé par l’UMP Eric Ciotti.

« Le classement à l’Unesco des sites Vauban de Mont-Louis et de Villefranche-de-Conflent » L’inscription des fortifications de Vauban au Patrimoine de l’humanité est à mettre à l’actif de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon. C’est lui qui a fédéré les 12 sites en créant le Réseau des Sites Majeurs de Vauban et c’est lui qui s’est activé pendant plusieurs années pour faire avancer le dossier et finalement obtenir le classement. Chaque site a apporté sa contribution à la réalisation du dossier de candidature, une démarche à laquelle le conseil général alors présidé par Christian Bourquin a participé.

« L’unique Centre de conservation et de restauration du patrimoine départemental » Il a en fait été créé par René Marquès, prédécesseur de Christian Bourquin à la présidence du conseil général. Ce dernier a augmenté ses moyens.

Si cela peut rendre service au conseil général, nous voulons bien lui fournir une liste des inexactitudes que nous avons relevé dans son dossier.

L’Accent Catalan nous apprend que Christian Bourquin avait une devise : « Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui précisément font le contraire, et surtout la grande armée des gens beaucoup plus sévères qui ne font rien. » Nous connaissions cette devise de Jules Claretie, homme de lettres de droite, car c’est celle de Daniel Mach. En langage clair cela signifie que le dirigeant qui adopte cette devise n’apprécie guère que l’on critique son action. On reconnaît bien là Christian Bourquin. Reconnaissons que l’hommage du conseil général n’essaie pas de le faire passer pour ce qu’il n’était pas, un grand démocrate.

Nauséabond !

Dans l’interview de rentrée du maire de Perpignan, la journaliste de L’Indép, Frédérique Michalak a demandé Jean-Marc Pujol : « L’une de vos adjointes aurait été entendue par les services de police dans le cadre d’une enquête sur une subvention qui n’aurait pas été affectée à l’association idoine.
 » réponse : « Il y a là un essai de déstabilisation au sujet d’une subvention au Cercle algérianiste. Je suis tranquille là-dessus. »

Quand la réputation des personnes et plus particulièrement leur probité est en cause, la presse devrait se montrer extrêmement exigeante. Le rôle de la presse n’est pas de relayer une accusation. Surtout quand elle est grave. Il est de chercher à établir les faits.

L’élue en cause c’est Suzy Simon-Nicaise. L’affaire est partie d’une lettre de dénonciation adressée au procureur de la République par Mohammed Bellebou, conseiller municipal FN de Perpignan. Il y accusait, sans apporter de preuves, le Cercle algérianiste, dont madame Simon-Nicaise est une dirigeante d’avoir perçu deux fois une subvention de 6 000 euros.

Le procureur de la République a ouvert une enquête préliminaire et la maire-adjointe a été entendue par la police.

Après avoir pris des renseignements auprès de plusieurs sources, il apparaît que la mairie de Perpignan a en 2013 versé deux subventions de 6 000 euros au Cercle Algérianiste de Perpignan. L’une habituelle pour son fonctionnement et l’autre exceptionnelle pour l’organisation de son congrès national à Perpignan. Conclusion, il n’y a pas de détournement, donc pas de délit et pas d’affaire. Bellebou avait au début de l’année porté plainte en accusant la mairie de Perpignan de tenir un fichier ethnique. L’enquête préliminaire n’a abouti à rien.

L’extrême-droite reste fidèle à ses vieilles méthodes. Salissez, salissez, il en restera toujours quelque chose.

Hollande symbole de prospérité

Vu dans la vitrine de Fleurs de France, au 18 rue Mailly, un santon représentant le président de la République dans la posture du caganer. Le texte qui l’accompagne précise que le caganer, personnage que l’on met dans un coin de la crèche est considéré comme un symbole de prospérité et de chance pour l’année à venir. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Cadenas d’amour

Au moment où ils sont retirés du pont des arts à Paris, les cadenas d’amour font leur apparition à Perpignan, sur le pont qui enjambe la Basse à hauteur du Palais de justice.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERA Fabrice Thomas Contact : c.politique@orange.fr

Merci pour ce moment de lecture

Editorialistes, chroniqueurs, animateurs d’émission, humoristes, ils ont tous, à des rares exceptions près, flingué Valérie Trierweller. A une autre époque ils l’aurait accompagnée jusqu’au bûcher. Pourquoi tant de haine ? Elle est accusée de gagner de l’argent en accomplissant une basse vengeance qui déconsidère la fonction présidentielle.

Tous ces marchands de vertu n’ont-ils pas manqué un épisode ?

Un journaliste qui a vu entrer l’homme casqué dans l’immeuble où réside Julie Gayet a déclaré qu’il avait immédiatement reconnu la silhouette du chef de l’Etat. Bref, le Tout-Paris faisait ses choux gras de l’aventure de Hollande avec une actrice.

Et ce dernier n’a pas une seconde pensé qu’un Voilà ou un Voici ne laisseraient pas échapper un aussi gros scoop !

Et ce dernier n’a pas perçu que la révélation de cette liaison serait déplorable pour son image !

Et ce dernier n’a pas imaginé que ses frasques créeraient de gros problèmes dans son couple !

Et ce dernier ne s’est pas douté que la femme, la journaliste qu’il allait humilier publiquement lui renverrait l’ascenseur en écrivant un livre !

Un homme ça s’empêche. Surtout quand cet homme est président de la République. Surtout quand ce président de la République arrive après Sarkozy et qu’il a promis d’assurer la fonction avec dignité.

Sans les inconséquences de Hollande, il n’y aurait pas eu le livre de Trierweller.

Bien sûr que l’ex première dame de France est remontée contre son ex. Mettez-vous une seconde à sa place. Vous ouvrez L’Indépendant et vous tombez sur une photo montrant votre conjoint ou votre conjointe rejoignant sa maîtresse ou son amant. Vous êtes trompés et en plus vous l’êtes publiquement ! Il n’y a pas beaucoup de gens qu’une telle situation ne bouleverseraient pas.

Ce livre n’est pas, comme certains le prétendent, indigne d’être vendu chez les libraires, ni indigne d’être chroniqué.

Au delà des motivations de son auteur Merci pour ce moment attire par ce qu’il raconte une histoire hors normes et que l’on sait que l’on va y trouver un portrait de celui qui dirige notre pays. Un portrait écrit par une femme et une journaliste qui a passé 7 ans dans son intimité. Dit-elle vrai ? C’est la grande question. Certains le penseront, d’autres pas.

Fabrice Thomas

PS : le responsable du Monde des livres, Jean Birnbaum, n’a pas hésité à accuser Valérie Trierweiller de haute trahison littéraire : « S’il suscite la tristesse et l’écœurement, ce n’est ni par son niveau littéraire ni par son contenu politique, mais parce qu’il fonde son succès marchand sur la trahison d’une valeur. Car la valeur du livre, comme objet mais aussi comme tradition, tient au fait qu’on y dépose une espérance au long cours, une fidélité maintenue. Or, avec Valérie Trierweiler, le livre n’est plus un engagement qui dure, mais une vengeance précipitée. Le coup porté au texte et à son éthique est d’autant plus ravageur qu’il engage les sommets de l’Etat. » Tout ce qui est excessif est vain.

PS : La Crème Catalane n’est pas encore prête. Elle sera servie quand la recette sera parfaitement maîtrisée. Réaliser le numéro 1 d’un journal c’est un an de travail. Un an de réflexion, d’hésitation, de remise en question et d’avancées pour atteindre l’objectif fixé. Nous sommes à présent près du but et la date de sortie approche. Crème Catalane arrivera en octobre chez les diffuseurs de presse du département.

contact : c.politique@orange.fr

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Bourquin est mort

Le 4 juin, cestpolitique titrait « Bourquin va bien, Hollande et la France aussi ! » Nous avions fait le choix de la dérision pour commenter les propos du président de la région qui dans un interview donné à L’Indépendant, déclarait qu’il allait “ très bien “.

Et nous écrivions : « Tous ceux qui l’approchent n’ont pas la même impression. L’an dernier c’était en baissant la voix qu’il se disait, « Il est fatigué “, à présent, en murmurant, c’est « Il est très fatigué »,« Ça va mal »… Il suffit d’entendre Christian Bourquin à la radio pour comprendre qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Sa voix énergique et dure, il y a encore quelques mois, est à présent celle d’un homme âgé, fatigué à l’expression difficile. Ça ne trompe personne. »

Nous avons certes été mesuré et en retrait par rapport à ce que nous savions sur la forte dégradation de l’état de santé de Christian Bourquin. Mais il n’était toutefois pas question de relayer des informations erronées accréditant l’idée qu’il allait bien.

Parce que Christian Bourquin ne voulait pas que l’on dise qu’il était gravement malade, il ne fallait pas le dire ? Ce n’est pas notre conception du rôle de la presse. Les lecteurs ne veulent plus d’une presse relais des pouvoirs locaux. Ils ne veulent plus être trompés par les hommes politiques avec le soutien actif des journalistes.

Christian Bourquin vivait pour le pouvoir. Il n’était donc pas envisageable qu’il y renonce pour se soigner. Et même malade il en voulait plus. Le président de la région Languedoc-Roussillon s’était donc, en 2011, fait élire au sénat.

Depuis plus d’un an très affaibli par la maladie, il était resté à la tête d’une région qui n’était plus dirigée que par son administration. Il n’y a qu’en politique que l’on voit des situations pareilles.

Nous garderons le souvenir d’un homme politique qui n’était pas, loin s’en faut, un défenseur de la liberté de la presse.

Toutes nos condoléances aux personnes qui avaient de l’affection ou de l’estime pour Christian Bourquin.

 Fabrice Thomas

Jean-Paul Alduy tacle Jean-Marc Pujol

On dit Jean-Paul Alduy assez critique à l’égard de l’action de Jean-Marc Pujol. Normal. Jean-Paul Alduy est tellement meilleur que les autres, tellement au dessus du lot. Maintenant en retraite il entretient cette image de lui-même en distillant les petites phrases sur son successeur. Il fait comme son père avait fait avec lui. Paul Alduy avait empoisonné les premières années de mandat de son fils à la mairie en lui distribuant publiquement des mauvaises notes et des blâmes. Pour celui qui a quitté les responsabilités, celui qui arrive après fera toujours moins bien. Jean-Paul Alduy est trop familier du pouvoir et de ses histoires d’égo pour ne pas connaître tout ça par coeur. Il devrait donc résister à la tentation.

L’ancien maire, sénateur et président de l’agglo, s’est fendu d’un communiqué pour se réjouir de l’élection de Laurent Hénart à la présidence du Parti Radical. Il succède à Jean-Louis Borloo. Alduy souligne qu’il : « a toujours refusé de cumuler les fonctions de maire et de président de la communauté du Grand Nancy. » Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que Pujol est visé.

Avec beaucoup de bon sens, certains réagiront avec l’envie de demander à Jean-Paul Alduy pourquoi il n’a pas lui-même été aussi exemplaire que Laurent Hénart.

Dès qu’il a pris sa retraite politique, quasiment du jour au lendemain, Jean-Paul Alduy est devenu un partisan acharné de la limitation du cumul des mandats. Il y revient en analysant les succès électoraux de l’extrême-droite : « le vote pour l’extrême droite est moins un vote d’adhésion à son idéologie et à son programme, qu´une dénonciation de la classe politique dominante (droite et gauche), de ses élites et de ses partis politiques. Il faut donc des têtes nouvelles, du sang neuf et des pratiques fondées sur une autre idée de la politique, exigeante sur les valeurs (honnêteté, respect des engagements) et le refus des cumuls de mandats cause majeure de la dégénérescence de la démocratie française.

Rien à redire. C’est parfait. Sauf que dans ces propos on ne reconnaît pas le Jean-Paul Alduy que l’on a connu aux responsabilités.

Sur les valeurs : Jean-Paul Alduy a toujours déroulé le tapis rouge devant les Ferrand. Son successeur a écarté Alain Ferrand du bureau de l’agglo. Jean-Paul Alduy n’a pas, aux municipales de 2008, ni à celles de 2009, signé la charte d’Anticor. Son successeur l’a fait. Il faut certes maintenant voir s’il va l’appliquer en totalité.

A la différence de beaucoup d’acteurs politiques, actifs ou en retraite, nous préférons des actes à des paroles. Surtout quand elles sont tardives. Mais en même temps, comment ne pas se réjouir de l’évolution de l’ancien maire de Perpignan. Il a le grand mérite de dire que nous ne sortirons de la crise politique et que nous n’écarterons les tentations et les risques extrémistes ou plus certains, de déliquescence démocratique, qu’en modernisant notre système politique. C’est pourquoi nous préférons, de loin, la lucidité d’un Alduy à l’aveuglement de certains barons locaux, de droite et de gauche. Un aveuglement qui nous mène à la catastrophe. Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Numéro 1, août, septembre,octobre; bientôt chez les marchands de journaux des P.-O.

Union Patronale : qui succèdera à Jacques Font ?

Jacques Font devait être candidat à un deuxième mandat de trois ans à la tête de l’UPE, syndicat patronal représentant le MEDEF dans les P-O. Il devait rester le patron des patrons, position à partir de laquelle il voulait conquérir la présidence de la chambre de commerce en 2015. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Revers après revers, il a finalement décidé de jeter l’éponge.

Jacques Font et Romain Grau avaient conclu une alliance pour conquérir le pouvoir. L’avocat d’affaires et l’assureur ont créé des liens à Saint-Charles. Le premier était président du PESC (Pôle Economique Saint-Charles), avant de passé le relais à José Rodriguez (président de la société Guanter-Rodriguez) en 2013. Le second était vice-présidence de l’agglomération en charge des affaires économiques. Le tandem Grau et Font a en 2013 constitué l’Agence de Développement Economique, partenariat entre l’agglomération et l’UPE (Union Patronale pour l’Entreprise). En prenant la présidence de l’agglomération Perpignan-Méditerrannée après les municipales de 2014 Romain Grau devenait un allié puissant pour l’assureur ambitieux. Mais Jean-Marc Pujol a contrarié les plans du poulain de Jean-Paul Alduy.

Jacques Font a aussi été le principal soutien de L’Echo du Roussillon, le quotidien créé par Pierre Ginabat en février. Il a convaincu plusieurs chefs d’entreprises d’entrer dans son capital. Au regard du nombre de pages de publicité, le Pôle Economique Saint-Charles apparait comme un de ses plus importants annonceurs. Mais le journal lancé par l’ancien directeur administratif de L’Indépendant n’a pas rencontré le succès prévu. Ses ventes n’atteindraient pas les 1 000 exemplaires et ne dépasseraient peut-être pas les 500 ventes quotidiennes en kiosque. Le quotidien qui devait être une référence en matière d’économie locale a perdu son pari commercial et rédactionnel. Jacques Font est, lui, privé du journal qui devait favoriser son ascension.

Le nom de Jacques Font est également lié au fiasco du FICEC. Ce Fonds d’Investissement dans le Capital des Entreprises Catalanes. Les 170 000 euros collectés ont été placés dans une entreprise d’importation de meubles, objets de décoration… qui a déposé son bilan l’année suivante. Et qui était la directrice de ce fonds présidé par Jacques Font ? Son épouse Marie Font.

Dans le monde patronal, certains considérent qu’il ne faut pas faire porter le chapeau au seul Jacques Font. Le nom du directeur de l’UPE est sur beaucoup de lèvres. “ C’est lui la tête et Font les jambes “ déclare un chef d’entreprise, “ C’est son mauvais génie” assure un autre. Et selon les mêmes, Alain Daous roulait davantage pour lui que pour son président. Il a d’ailleurs vite changé de cheval et aujourd’hui il serait au service du “ clan des anciens “ ainsi nommé parce que ses membres ont plus de 65 ans et sont dans les rouages patronaux depuis des décennies.

La récente décision de Jacques Font de ne pas se représenter n’a pas permis de préparer sa succession. L’élection sera donc inhabituellement ouverte. Il y a déjà quatre candidats alors qu’il n’y en avait d’habitude qu’un seul. Trois candidats sont déjà dans la place. Ils sont membres du bureau de l’UPE. Guy Durand, 49 ans, président de la fédération du BTP; Jean-Marc Fasula, 58 ans,trésorier de l’UPE, Expert-Comptable (ADG Méditerranée) et Alexis Mélidonis, 44 ans,vice-président de l’UPE, ex-président de la FNAIM, (Aris Immobilier).

Le clan des anciens a le double objectif de conquérir l’UPE et la Chambre de Commerce. Daniel Besson, 65 ans, est leur candidat à la présidence de l’UPE. Cet hôtelier d’Argelès qui a fait un bref passage à la présidence de l’USAP est depuis longtemps investi de mandats patronaux. Il est soutenu par Pierre Brunel, 68 ans, responsable régional du MEDEF, concessionaire Iveco qui, lui, vise la présidence de la Chambre de Commerce.

D’autres candidats peuvent se déclarer d’ici le 9 juillet, jour de l’assemblée générale de l’UPE. Mais d’ici là, il s’en passera ! Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Bourquin va bien, Hollande et la France aussi !

L’Indép a publié un « entretien exclusif » avec Christian Bourquin. Impressionnant ! Chapeau L’Indép ! Grosse exclu !!!

Frédérique Michalak a interrogé le président de la Région sur son état de santé et comme d’habitude il a répondu qu’il allait « Très bien ». Tous ceux qui l’approchent n’ont pas la même impresson. L’an dernier c’était en baissant la voix qu’il se disait, « Il est fatigué “, à présent, en murmurant, c’est « Il est très fatigué »,« Ça va mal ». On pourrait avec certains, convenir qu’il faut respecter son choix de faire comme s’il allait bien. Mais Bourquin n’est pas n’importe quel quidam, c’est le président de la Région. Et sa capacité à la diriger est une question qui nous intéresse.

Il suffit d’entendre Christian Bourquin à la radio pour comprendre qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Sa voix énergique et dure, il y a encore quelques mois, est à présent celle d’un homme âgé, fatigué à l’expression difficile. Ça ne trompe personne.

Il mène un énième combat. Un combat contre le nouveau découpage régional décidé par le tandem Hollande-Valls.

Ayant tenu ses 60 engagements des élections présidentielles, François Hollande ne savait plus quoi faire alors il s’est lancé un nouveau défi.

On plaisante !

Dans la réalité ce n’est pas tout à fait ça. La grande réforme fiscale. C’est pour quand ? L’interdiction aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. C’est pour quand ? La nouvelle réforme des retraites. C’est pour quand ? etc…

Très hostile à un rapprochement avec Midi-Pyrénées, Bourquin déclare : « Mais qui voudrait rejoindre ce désert ? Parce qu’à part Toulouse, là-bas c’est le désert. » Il faudrait peut-être que nous fassions une collecte pour lui offrir un voyage d’une semaine au travers la région Midi-Pyrénées. Deux chiffres suffisent à montrer qu’il s’égare. Le PIB par habitant de Midi-Pyrénées est avec 27 198 euros parmi les plus élevés. Et celui du Languedoc-Roussillon est parmi les plus faibles avec 23 566 euros par habitant.

Bourquin est sur le sentier de la guerre : « J’ai alerté la population parce qu’il est question de défendre notre terre…» N’allons pas avec Midi-Pyrénées. Pourquoi ? Parce que nous tenons à ce que Bourquin reste président de la région ?

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Sanchez-Schmid pleure son fauteuil !

Interrogée par L’Indép après sa défaite, Maïté Sanchez-Schmid considère que les partis politiques et le gouvernement n’ont pas su communiquer sur l’Europe. Au passage elle tacle les responsables de l’UMP des P-O : « J’aurais souhaité que l’UMP66 se mobilise davantage et comprenne l’enjeu des européennes. »

A t-elle, elle même, fait ce qu’il fallait pour sensibiliser les électeurs sur les enjeux européens ? Elle a, l’an passé, consacré des mois à écrire un livre sur les conquêtes féministes qu’elle a ensuite présenté lors d’une longue tournée de promotion régionale. Cela était d’autant plus étonnant que Maïté Sanchez-Schmid n’est pas particulièrement connue pour son investissement dans l’action pour la promotion et l’égalité des femmes.

Bien des électeurs auraient apprécié un livre dans lequel l’eurodéputée UMP aurait expliqué quel était son travail, comment fonctionnait le parlement européen. S’appuyant sur son vécu à Bruxelles et Strasbourg elle aurait pu livrer un récit vivant qui familiarise le lecteur avec des institutions européennes dont le fonctionnement est inconnu de la majorité des Français.

Il est aisé de blâmer les autres pour leur manque d’intérêt pour l’Europe quand soi-même, parlementaire européen, on n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour cela.

A chaque lendemain d’élection, les perdants nous servent un grand plat d’explications sur leur défaite sans jamais reconnaître une part de responsabilité personnelle, même mince. Par contre, ils tapent dur sur tous ceux à qui ils attribuent leur échec. Ils cognent comme jamais ils ne l’ont fait durant la campagne. Daniel Mach a surtout attaqué Aliot et le FN après sa défaite aux législatives. M. Sanchez-Schmid fait pareil.

Ni L’Indép, ni L’Echo du Roussillon n’ont questionné l’eurodéputée battue sur la tête de liste de l’UMP dans la circonscription Sud-ouest. Michèle Alliot-Marie est pourtant loin d’avoir fait l’unanimité. Et cela jusque dans les rangs de l’UMP. Si nous connaisssons plusieurs sympathisants et membres actifs qui n’ont pas voté pour la liste de l’UMP, c’est probablement qu’il y en a quantité.

Pas de question non plus sur l’affaire Bygmalion. Nous ne nous habituerons jamais au manque de curiosité de certains confrères.

M. Sanchez-Schmid parle du « ras le bol vis à vis des politiques » et des « affaires qui décrédibilisent les politiques ». C’est juste mais c’est un peu court. Et pour cause, elle appartient à un parti qui combat la limitation du cumul des mandats, qui s’oppose à toutes les mesures de moralisation de la vie politique et elle ne s’en est jamais démarquée. Il est encore temps d’agir. Si l’on ne remet pas la probité et l’intérêt général au centre des pratiques et des mandats politiques, on va tout droit dans le précipice. Les bonnes paroles ne règleront rien. Au contraire. Quand la défiance domine seuls les actes comptent.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

PS : En juin 2013, Marie-Thérèse Sanchez-Schmid a publié, 1944-2014, Au coeur des femmes, 70 ans de conquêtes. Ouvrage de compilation bien documenté écrit dans un style journalistique.

Parlement européen : Mélenchon en fait trop !

Dans le journal de campagne du Front de Gauche distribué dans nos boîtes à lettres, Jean-Luc Mélenchon apparait comme un député européen très actif. Avec 1 202 travaux, il devance largement ses collègues auxquels il est comparé. Constat surprenant car depuis plusieurs années la presse le présente comme un député européen peu actif. Le tract cite la source de ce classement, MEP Ranking (www.mepranking.eu).

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En y regardant de près on observe que MEP Ranking additionne tous les travaux, notamment les discours en séance plénière. Et dans ce domaine le leader de gauche est le deuxième parlementaire français le plus actif avec 859 discours. Mais il faut savoir qu’il y a des députés qui gonflent artificiellement le nombre de leurs discours avec des explications de vote. Des textes de quelques lignes écrits pas leurs assistants parlementaires et envoyés par mail au président.Dans ce domaine, Mélenchon est un champion.

Voilà par quel procédé, un eurodéputé peu actif se place sur la plus haute marche du podium. Et cela en dominant largement trois parlementaires de la circonscription sud-ouest qui, eux, font bien leur travail : Robert Rochefort (Modem), Françoise Castex (PS) et José Bové (Europe Ecologie Les Verts).

Avec 67,10% de participation aux votes en sessions plénières, Mélenchon fait à peine mieux que Marine Le Pen, 65,38%. La session plénière se tient une fois par mois pendant une semaine.

Robert Rochefort : 91,97%, Françoise Castex : 87,99, José Bové : 86,27% et Maïté Sanchez-Schmid, eurodéputé UMP installée dans les P-O : 86,82%.

La réalisation d’un rapport est un gros travail qui mobilise le député pendant plusieurs mois. Jean-Luc Mélenchon, tout comme Marine Le Pen n’en a pas fait un seul. Robert Rochefort : 2, Françoise Castex : 1, José Bové : 5, Maïté Sanchez-Schmid : 3.

Eurodéputé peu impliqué, 61,35% de présence aux votes en sessions plénières, Jean-Marie le Pen, tête de liste dans la circoncription du Sud-Ouest va à 86 ans en reprendre pour 5 ans. La lanterne rouge est tenue par Philippe de Villiers : 48,08%. Une dernière place qu’Harlem Désir a manqué de peu : 49,34% de participation aux votes du Parlement Européen.

Le peu de travail parlementaire fourni par Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Harlem Désir, montre qu’il est difficile d’être le numéro 1 d’un parti et parlementaire européen. Fabrice Thomas

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Ben Alliot-Marie : des nouvelles rassurantes !

Aux dernières élections européennes, en 2009, sur la circonscription du Sud-Ouest, Dominique Baudis conduisait la liste de droite “ Majorité présidentielle “. Cette fois la droite sera divisée. Les centristes Modem-UDI partiront avec une liste qui sera conduite par Robert Rochefort, député européen sortant. Et la liste UMP le sera par Michèle Alliot-Marie.

L’ancienne présidente du RPR devrait siéger à l’Assemblée Nationale. Mais les électeurs des Pyrénées-Atlantiques, après l’avoir élue 7 fois, lui ont en 2012 donné congé. Un an après sa démission contrainte du gouvernement Fillon. En pleine révolution tunisienne, notre ministre des affaires étrangères, s’exprimant à l’Assemblée Nationale, avait proposé que : « Le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. » Quelques temps plus tard, Le Canard Enchaîné révèla qu’elle entretenait des liens étroits avec un généreux homme d’affaire proche de Ben Ali, le dictateur déchu.

Malgré ses boires et ses déboires, Michèle Alliot-Marie est parvenue sans peine à se faire imposer comme tête de liste de l’UMP dans la circonscription Sud-Ouest. C’est tout le charme des élections à la proportionnelle par liste. Ce sont les appareils nationaux qui les composent. Et forcément, ils réservent les meilleures places aux membres de la nomemklatura.

A 68 ans, la dame pourrait goûter aux plaisirs d’une retraite bien méritée en jouissant de l’aisance que lui procure ses retraites d’élu local (maire, maire-adjointe, conseillère générale), de parlementaire et de ministre (plus de 13 années). Cumul des mandats égal cumul des indemnités mais aussi cumul des retraites, jusqu’à 8 (mairie, communauté de commune, conseil général, conseil régional, Sénat, Assemblée Nationale, gouvernement, parlement européen).

Mam surnom de Michèle Alliot-Marie était sur iTélé interrogée par Olivier Galzi : « Battue aux législatives vous serez demain députée européenne. »

Réponse d’Alliot-Marie : « Très franchement, ce que je fais aujourd’hui me rapporte beaucoup plus d’argent. Je vais perdre de l’argent en allant au parlement européen. »

La pauvre Aliot-Marie va sans aucun doute perdre de l’argent. Car en étant tête de liste elle ne peut qu’être élue.

Nous ignorons quelles sont les lucratives activités que MAM va interrompre pour aller siéger au parlement européen, mais il faut savoir que même si elle gagne moins d’argent, elle ne risque toutefois pas de se retrouver sur la paille. Afin qu’aucun de nos lecteurs ne se morfonde sur le sort de la pauvre MAM, il faut en effet préciser qu’à partir de 60 ans elle a pu percevoir toutes ses retraites d’élue et recevoir les indemnités correspondants aux mandats qu’elle a continué d’exercer. Aux 10 500 euros nets d’indemnité de parlementaire européen s’ajoutera donc le total, plutôt coquet, de ses pensions de retraites d’élue. Fabrice Thomas

PS : la circonscription Sud-Ouest est composée de trois régions : Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Elle élira dix des 74 députés européens français qui seront élus dans huit circonscriptions.

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Présidence de l’agglo : comment Pujol nous a roulé dans la farine !

La décision de Jean-Marc Pujol d’être candidat à la présidence de l’agglomération provoque un emballement et un émoi qui sont bien compréhensibles. Quelques lecteurs ont réagi en nous signalant que le maire de Perpignan ne respectait pas la charte d’Anticor.

Voici ce qu’indique la charte d’Anticor :

Engagements du candidat tête de liste signataire pour son mandat de Maire :

1) Non cumul et limitation des mandats et des fonctions exécutives

Le candidat tête de liste signataire s’engage à ne pas cumuler plus d’un mandat électoral et d’une fonction exécutive. Cet engagement ne concerne pas les fonctions qui relèvent de la participation de la commune à une intercommunalité.

Il n’y a donc pas de coup de canif dans le contrat. Au regard du texte d’Anticor qui est une référence en la matière, Pujol ne s’apprête pas à cumuler.

Et la mise en application de la loi sur le cumul des mandats en 2017 ne changera rien, un maire pourra toujours prendre la présidence d’une communauté de communes, d’une communauté d’agglomération ou d’une communauté urbaine. Mais ce sera la fin des cumulards. La fin de ceux qui siègent à l’Assemblée Nationale ou au Sénat et sont à la tête d’un exécutif local. Une avancée démocratique très importante que l’on doit à la gauche.

Il n’a jamais été question que Jean-Marc Pujol soit candidat à la présidence de l’agglo. Mais on peu relire la profession de foi du candidat d’un autre œil : « Je suis contre le cumul des mandats pour me consacrer au quotidien et totalement à l’action municipale » Pujol pourrait en effet très bien nous dire que les compétences de l’agglo ne sont jamais que la mutualisation de compétences municipales avec d’autres communes.

Pourquoi Pujol est-il candidat ?

Au cours de la campagne, Jean-Marc Pujol a déclaré à plusieurs reprises qu’il voulait, à titre personnel, davantage peser dans les décisions de l’agglo. Plusieurs observateurs en ont conclu qu’il serait candidat à la présidence.

Romain Grau était le candidat de JPA et de la presse locale. Mais du côté des maires de l’agglo, il ne faisait pas l’unanimité, loin de là. Mais le maire de Perpignan aurait peut-être pu imposer Romain Grau. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Nous avons l’impression. Et ce n’est qu’une impression que Pujol n’est pas convaincu de la loyauté de cet homme trop pressé.

De plus, ce sera le dernier mandat de Jean-Marc Pujol. On peut supposer qu’il n’avait pas envie de le faire en ayant dans les pattes un puissant dauphin se voyant déjà calife à la place du calife.

Elu président de l’agglo, Romain Grau n’aurait pas été à l’abri de nouveaux soupçons de conflit d’intérêt liés à sa profession d’avocat d’affaires et à la compétence économique de l’agglomération.

François Calvet était un autre prétendant sérieux. Le sénateur-maire du Soler aurait lui été un vrai cumulard. Et en 2017, à mi-mandat, il aurait du renoncer à la présidence de l’agglo ou au Sénat. Mais dès lors que la ville de Perpignan revendique la présidence de l’agglo il ne pouvait que s’effacer. La candidature de Jean-Marc Pujol est finalement celle qui convient le mieux au plus grand nombre de mairies. D’où l’unanimité qui se dégage.

La candidature tardive de Jean-Marc Pujol a pris tout le monde de court. Jean-Paul Alduy ne l’a pas vu arriver. Et quand il s’en est rendu compte, il ne pouvait plus faire qu’un communiqué de protestation. Pourquoi n’a-t-il pas passé un accord électoral prévoyant que la présidence de l’agglo reste à l’UDI et revienne à Romain Grau ? Ça aurait surtout eu le mérite d’être clair pour les électeurs qui cette fois-ci votaient pour les délégués communautaires.

Il semble que la situation donne raison à quelques personnes qui connaissent bien Jean-Marc Pujol et qui disent de lui que c’est un bon stratège et un redoutable négociateur. Ce n’est pas parce qu’il a moins de charisme qu’un mérou que c’est un imbécile. Quoi qu’il en soit il les a tous roulés dans la farine. Il nous a tous roulés dans la farine.

Il y quand même de vrais avantages à ce que le maire de la ville centre préside l’agglo.

On sait qu’il y des compétences de l’agglo qui sont mal assurées. En matière de transport. Mais surtout, c’est là où il y a le plus d’usagers mécontents, dans l’organisation du ramassage des ordures ménagères.

En matière d’urbanisme commercial. Il est temps de mettre un frein à la prolifération de zones commerciales en périphérie de Perpignan. Il faut une vision d’ensemble. Et surtout mettre un coup de frein. Chaque ville de la périphérie ne peut pas avoir son grand centre commercial qui de fait se développe au détriment du commerce de Perpignan.

Fabrice Thomas

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Dieudonné : réponse à ceux qui considèrent que l’on en a trop fait

Si notre société, ses médias, ses intellectuels, sa classe politique avaient réagi avec force depuis déjà plusieurs années aux ignominies de Dieudonné, il ne serait pas devenu nécessaire, il ne serait pas devenu indispensable que l’Etat intervienne.

Nous l’avons vu en 2008 quand Dieudonné a fait monter le négationniste Faurisson sur la scène du Zénith à Paris pour lui faire remettre un prix par un personnage portant une tenue de déporté. Les réactions n’ont pas été, loin de là, à la hauteur de la gravité de l’évènement.

En 2013, après avoir signé un arrêté interdisant le spectacle de Dieudonné, le maire de Perpignan s’est retrouvé isolé. Aucun soutien. Même dans son camp. Ses amis considéraient qu’il avait, tout seul, pris une mauvaise décision. Mauvaise parce qu’impopulaire. Raison pour laquelle ses adversaires de gauche préféraient garder le silence.

La décision de Manuel Valls a mobilisé toutes les rédactions et pendant plusieurs jours, des dizaines de millions de Français ont assisté et même participé, notamment via les réseaux sociaux, à un grand débat sur l’interdiction du dernier spectacle de Dieudonné.

En mettant les pieds dans le plat, le ministre de l’intérieur a amené la presse à s’intéresser à Dieudonné et à montrer qu’il était un humoriste obsédé par l’antisémitisme.

Nombre de français ont réagi en disant que l’on en faisait trop. Comme Maïté Sanchez-Schmidt, élue perpignanaise et députée Européen UMP l’a fait sur facebook.

MSS 11 décembre 006

Les “ On en fait trop “ ont ils oublié, ce n’est pourtant pas si loin, le massacre du 19 mars 2012 à Toulouse. La haine antisémite a tué trois enfants abattus à bout portant. La haine antisémite tue. Toutes les haines tuent. C’est même leur finalité. Et c’est bien pourquoi les démocrates, les républicains, de tous bords devraient toujours se retrouver pour les combattre.

Nous ne sommes pas assez naïfs pour penser que la politique politicienne qui n’est faite que d’enjeux de pouvoir puisse s’effacer complètement. Il y a toujours des arrières pensées et des calculs. Et il est hautement improbable qu’il n’y en est pas eu dans la tête de Manuel Valls. Si cela ne doit pas être occulté, ça ne doit pas faire oublier l’essentiel. Le dernier spectacle de Dieudonné était intolérable. Et ça les “ On en fait trop “ l’on un peu facilement oublié.

Les “ On en fait trop “ ont comme notre député européenne et élue de Perpignan considéré que l’interdiction faisait de la publicité à Dieudonné. Connaissent-ils un moyen de combattre le discours de Dieudonné sans parler de Dieudonné ? Bien sûr que Dieudonné alllait tenter de récupérer à son profit cette médiatisation, s’ériger en victime de la censure, se défendre et s’appuyer sur son public. Un public très important. Quand il est venu ici en 2013, il n’a pas réservé la salle des fêtes d’un village, il a loué la plus grande salle des P-O, le palais des expositions. Même situation partout ailleurs. Il y a un phénomène Dieudonné auquel il était tant de s’opposer.

Les “ On en fait trop “ oublient-ils aussi les quenelles, Signe de préférence exécuté et photographié devant des lieux liés au judaïsme et au martyr des juifs ?

Dans les années 1930, les “ On en fait trop “ ont en France réagi à la sortie et au succès de Mein Kampf en disant que la vision d’Hitler était bien trop extremiste pour pouvoir devenir réalité.

Ici nous reprochons souvent aux hommes politiques de ne plus défendre des idées et des valeurs. C’est pourquoi nous apprécions tout particulièrement que Pujol et Valls aient pris une décision avant tout guidée par leurs convictions.

La petite histoire a déjà retenu, et la presse nationale s’en est largement fait écho, que la ville de Perpignan s’était en 2013 opposée à Dieudonné. De plus, le non respect de l’engagement pris par l’avocat de Dieudonné devant le tribunal administratif de Montpellier de ne pas chanter Shoah Ananas à la fin du spectacle donné à Perpignan a lourdement pesé dans la décision du Conseil d’Etat.

Comme à son habitude la presse a donné la priorité à la polémique et au débat en mettant les faits au second plan, à savoir le contenu du dernier spectacle de Dieudonné. Voici ce qu’écrivait Stéphanie Jourdain journaliste de l’AFP qui y a assisté.

Extrait

« Sur les 75 minutes que dure le spectacle, il ne s’en passe pas cinq sans une charge contre « les juifs », « la juiverie », « kippa city », « le maître esclavagiste banquier ».
A un moment, Dieudonné imite un tirailleur sénégalais qui s’est battu en première ligne pour la France.
Dans le public, des gens pleurent de rire. Tout d’un coup, le tirailleur que campe Dieudonné s’adresse à Hitler. Il lui demande « pardon ».
Condamné au moins six fois pour antisémitisme, « Dieudo » se moque d’Arthur, Gad Elmaleh, Patrick Timsit, Elie Semoun, Patrick Bruel.
Il réédite sa sortie sur les chambres à gaz et le journaliste Patrick Cohen qui lui a valu l’ouverture d’une enquête pour « incitation à la haine raciale ». (…)
A un moment, il arrête la fiction pour expliquer le titre de son spectacle: « le mur », comme le mur en parpaings qui coupe la scène en deux.
Il y a d’un côté « le bien, le Mur des lamentations, les banques, les médias, le show business, Hollywood, toute la merde », plaide-t-il sérieux. De l’autre « le mal, la résistance et la révolte, les ronces, les orties, les cailloux ».
Le spectacle se termine par le moment tant attendu par ses fans: la reprise de la chanson d’Annie Cordy « Cho Ka Ka O ».
Cette fois, les paroles sont remplacées par « Shoah-nanas ». « Dieudo » danse.
Ses fans exultent. (…) »

Et voici une video avec extrait du spectacle “ le Mur “. De quoi faire réfléchir les “ On en fait trop “

Fabrice Thomas

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Impressions de campagne (1)

Chantal Gombert invente

Dans un échange de communiqués affectueux avec Louis Aliot, Chantal Gombert, ancienne maire-adjointe de Perpignan, rappelle son parcours politique et au passage se tresse quelques lauriers : « Invention et mise en place du concept “ Les jeudis de Perpignan“ ». Une petite précision s’impose. En 1993, la ville de Nîmes a créé Les Jeudis de Nîmes. Des spectacles gratuits présentés en plein-air sur diverses places de la ville en juillet et août. L’année suivante, en 1994, la ville de Perpignan a fait un copié collé de cette manifestation qui avait rencontré un grand succès.

Nos chers vice-présidents de l’agglo

L’enquête de Donatien Lemaître sur les communautés de communes diffusée jeudi 21 novembre par Envoyé Spécial a eu un grand retentissement dans notre département. Le journaliste s’est notamment intéressé aux vice-présidents de l’agglomération Perpignan-Méditerrannée.

Dans cette structure présidée par Jean-Paul Alduy qui regroupe 36 communes, il y en a 42. 35 vice-présidents maires et 7 vice-présidents non maires, dont Jaume Roure qui a, jeudi soir, eu son quart d’heure de célébrité en faisant un esclandre devant la caméra. Chaque vice-président perçoit une indemnité mensuelle de 1 600 euros. Les conseillers, ils sont 115, perçoivent230 euros par mois. Si on ajoute les diverses cotisations sociales, retraite notamment, les indemnités des élus pèsent lourd dans le budget de l’agglomération.

Jaume Roure, André Bascou, Daniel Mach, Romain Grau et Jean-Paul Alduy ont assuré le spectacle. Donatien Lemaître a dû se frotter les mains. Chez EAS, ils sont venus à trois vice-présidents chargés de l’économie. On leur dit que la télé était là et ils ont accouru ventre à terre chez EAS, bien sûr accompagnés de plusieurs collaborateurs de l’agglo qui jouaient les rôles de figurant. Le piège pouvait se refermer sur André Bascou, Daniel Mach et Romain Grau : « Trois vice-présidents pour écouter un patron, même si l’économie est une affaire sérieuse n’y aurait-il pas un peu trop d’élus à son service ? » Cette question a fait perdre son sourire et sa placidité à Romain Grau. Et quand il a été question de la rémunération des vice-présidents, il a perdu son sang froid : « C’est à peine plus que le SMIC, à peine plus que le SMIC, voyez ! ». Pauvres élus !

La séquence suivante a été tournée lors d’une réunion du conseil communautaire. En voix off le journaliste évoque les « 42 vice-présidents, un record en France. » Puis il interroge Clotilde Ripoull, conseillère municipale d’opposition de Perpignan sur ces excès. C’est là que Jaume Roure intervient : « Je ne comprends par pourquoi vous interviewez… Moi je suis élu en responsabilité alors que madame est absolument rien ici, même pas élue. Vous interviewez qui vous voulez, pour moi je considère ça comme au niveau farces et attrapes. »

Interrogé sur l’économie de 1,3 millions d’euros qui aurait été faite si le nombre de vice-présidents avait été limité à 15 depuis le début du mandat en 2008, le président de l’agglo, Jean-Paul Alduy, lui aussi énervé, répondra : « Sur un budget de 200 millions ça ne veut pas dire grand-chose. »

Mais pourquoi ce sujet énerve t-il autant nos élus ? C’est étonnant !

Il nous semble que cette émission aurait moins frappé les esprits il y a cinq ou dix ans de cela. Il y a aujourd’hui un fort mouvement de rejet des grands élus qui ne demande qu’à être alimenté. Un rejet hélas justifié par le refus de limiter le cumul des mandats et de moraliser la vie politique.

Un juge raciste au tribunal des Prud’hommes

Lors d’un délibéré, un juge du tribunal des Prud’hommes de Perpignan a utilisé le mot « melon » pour qualifier une personne d’origine maghrébine. Des propos tenus devant témoins. Leur auteur est un représentant patronal qui siège au nom de l’UPE, l’organisation départementale qui représente le MEDEF dans les P-O. Des suites disciplinaires pourraient être données. Ce juge tente toutefois de faire jouer des protections afin d’être maintenu dans ses fonctions. Si les propos racistes sont en tout lieu inacceptables, il est des endroits où ils sont tout simplement inconcevables. Le procureur de la République a été informé. Le juge en question est décrit comme étant obsédé par une hostilité à l’égard des maghrébins. Ce monsieur est-il encore digne d’être juge ? Sa place n’est-elle pas maintenant devant un tribunal correctionnel pour y répondre d’injures racistes ? Fabrice Thomas

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Le Barcarès, Cabestany : oppositions muselées

Au niveau de la commune, les droits et les moyens donnés à l’opposition pour jouer son rôle sont assez limités. Mais c’est encore trop pour certains maires qui se comportent plus en chefs de villages qui se permettent tout, qu’en élus républicains garants de la démocratie.

Au Barcarès, les élus d’opposition étaient depuis des années privés de tribune libre dans le bulletin municipal et de salle pour se réunir. Le groupe d’opposition Le citoyen barcarésien conduit Jean-Louis Disaro, un homme au caractère bien trempé, a contraint le maire UMP, Alain Ferrand à se plier à l’application de la loi. Dans un jugement du 2 juillet, le tribunal administratif lui a donné un mois pour réunir le conseil municipal « afin d’adapter le règlement intérieur sur les modalités d’exercice du droit d’expression des élus n’appartenant pas à la majorité municipale dans le bulletin mensuel “L’Ecoute“ et sur le site internet de la commune. » Et dans le même délai, il « est enjoint au maire de mettre un local commun à la disposition des requérants. » La commune devra en plus verser 1 000 euros au groupe d’opposition. De quoi financer de nombreux tracts pour dénoncer le mode de gestion hyper-clientéliste de la commune.

Le 20 juin à Cabestany, les deux anciens conseillers municipaux de droite ont été refoulés à l’entrée de la conférence de presse lors de laquelle le maire communiste, Jean Vila, présentait son grand projet de parc commercial. Colette Appert et Patrick Sperring avaient quelques minutes plus tôt été avertis par un militant de gauche, « Ne rentrez pas, vous allez vous faire refouler à l’entrée de la salle, ce matin ça balise dur ! » Cette conférence de presse, comme c’est souvent le cas était ouverte à de nombreuses personnes. Précisons que ces deux anciens élus n’ont jamais perturbé une manifestation et qu’ils venaient, comme ils en ont l’habitude, à seule fin de s’informer.

Au conseil municipal de Cabestany, Jean Vila n’a plus d’opposition depuis l’élection municipale de 2010 qui faisait suite à la démission de sa majorité pour protester contre l’intégration de la commune dans l’agglomération Perpignan-Méditerranée. La droite avait décidé de ne pas présenter de liste.

Le Barcarès et Cabestany ne sont hélas pas des exceptions. L’idée pourtant fondamentale selon laquelle les contre-pouvoirs sont indispensables au bon fonctionnement de la démocratie a encore beaucoup de chemin à faire. C’est un combat. Un combat dont les avancées font progresser la société. F.T.

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Racisme anti-blanc : La une du Petit Journal n’a pas été truquée

Dans l’édition du Petit Journal du 7 octobre 2011, j’avais signé un article qui a fait la une avec le titre : « Racisme anti-blanc : Couteau sous la gorge, ils doivent crier Allah Akbar ». Cette une a beaucoup circulé sur internet et elle fait encore couler de l’encre.

Le site “debunkersdehoax.org“ qui traque les hoax et les rumeurs de la fachosphère l’a découvert en 2013 et lui a consacré trois articles, le 9 février, le 12 mai et le 26 mai. « Très gros trucage » titre le site qui indique : « Les fachos, identitaires ou d’autres obédiences, sont coutumiers de la fabrication de faux. Mais falsifier une page de la presse, fallait oser ! »

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L’auteur de l’article a été induit en erreur par un responsable de l’édition des P-O du Petit Journal qui lui a répondu : « Non cet article n’existe pas !!!! Je vous le confirme … »

Comme mon papier a été considérablement déformé, je souhaite le mettre en ligne tel qu’il a été publié en page 3 du Petit Journal. Cette agression est traitée dans trois articles, le premier relate les faits, le second est un interview de Patrick Lecrocq, responsable du MRAP66 et le troisième, une réaction de Fouzi Bouhadi , conseiller municipal, élu du Bas-Vernet, quartier où l’agression a eu lieu.

Article 1

Racisme anti-blanc

Ignoble agression à la cité Clodion-Torcatis

Dimanche 25 septembre, vers 6h30-7h00, deux étudiants sortent d’une discothèque de la colline des loisirs à Canet. Ils sont à pied. Leurs amis qui avaient des voitures sont déjà repartis. Comme ils ont laissé passer le bus Route 66 qui passe à cinq heures et qu’il n’y a pas de taxi dans le coin, il ne reste qu’à faire du stop. Ils se mettent à la sortie du parking et une Clio ne tarde pas à s’arrêter. Les voilà assis à l’arrière. Une fois sur la route, le jeune homme au volant qui conduit son volant d’une façon agitée, demande à ses deux passagers où ils habitent. Ils répondent au Bas Vernet du côté de Clodion. Et l’embrouille démarre. “tu dis que tu es de Clodion, mais tu n’est pas de Clodion“. Les étudiants expliquent qu’ils n’ont pas dit qu’ils étaient de Clodion. Mais près de Clodion. Le dialogue de sourds se poursuit. Le conducteur s’obstine, monte le ton et tranche “Puisque vous êtes de Clodion, je vous ramène à Clodion“. N’habitant pas très loin, les deux jeunes se résignent. La jeune femme à côté du chauffeur ne dit pas grand-chose.

Couteau sous la gorge

A peine entré dans la cité, le conducteur s’arrête au beau milieu de la chaussée et appelle un homme qui est dans une voiture. Les deux étudiants n’en sont pas certains, mais ils ont cru entendre le nom de Moktar. L’homme s’approche de la voiture. Et le conducteur relance son embrouille, “Tu les connais ? Ils disent qu’ils sont de Clodion-Torcatis“. L’homme ouvre la portière du côté d’un étudiant et lui met un couteau sous la gorge. Ça commence par des invectives du type “Tu manges du porc ça se voit“. Puis, toujours avec le couteau sous la gorge, il demande aux deux jeunes de dire “Allah Akbar“, puis de dire que Ben Laden a eu raison de commettre les attentats du 11 septembre et que c’était une bonne personne. On leur demande s’ils sont juifs. Aucun des agresseurs ne leur donne l’impression d’être alcoolisé. La voiture est une quatre portes. Mais toute fuite semble impossible. Ne serait-ce que parce que l’un des passagers a les jambes coincées par le fauteuil du conducteur anormalement reculé. A tel point que sa conduite était gênée par cette position.

Ben Laden, les juifs

Un nouvel homme qui porte des lunettes noires arrive. Il ouvre la portière du côté de l’autre étudiant. Lui aussi se retrouve avec un couteau sous la gorge. Il y a maintenant trois hommes qui semblent avoir autour de 25 ans, l’âge de leurs victimes, et une femme, peut-être un peu plus jeune. Les hommes contraignent leurs deux victimes à proférer toutes sortes de propos de la même veine que les précédents, Ben Laden, le 11 septembre, les juifs… La fille a sorti un portable et elle filme l’agression. Les deux jeunes sont terrorisés et le comportement de leurs agresseurs leur fait craindre le pire. Que d’autres arrivent, qu’on les tabasse, qu’on les lynche, qu’on les séquestre… Un des hommes attrape un des étudiants par le coup, à deux mains, et serre en l’accusant d’être pro-juif. Ce dernier doit s’en défendre puis il prend une série de violentes baffes sur le visage. Les agresseurs demandent aux étudiants d’héberger l’un des leurs. Comme ce n’est pas possible, les victimes se voient accusées de refuser “parce qu’on est arabe“.

Combien de temps le cauchemar a-t-il duré ? Trois quarts d’heure, une heure ? Ça a été très long. Les agresseurs ont fini par libérer les deux étudiants. Ils sont encore sous le choc. L’un comme l’autre n’auraient jamais imaginé qu’une telle agression puisse se produire. Ils se sont directement dirigés vers le commissariat. Ils n’y ont pas été bien accueillis. Le policier en faction a exprimé de fortes réticences à l’enregistrement de leur plainte. Mais comme ils étaient bien décidés, ils finirent par être reçu par un OPJ (officier de police judiciaire). Fabrice Thomas

PS : Le Petit Journal a procédé à des vérifications afin de s’assurer de la réalité des faits.

Article 2

Le MRAP et le racisme anti-blanc

En avril 2010, suite à la sauvage agression à leur domicile à Perpignan d’un jeune couple avec un bébé, nous avions interrogé Patrick Lecrocq, responsable départemental du MRAP qui avait, dans un communiqué, condamné les faits en utilisant les mots de “racisme anti-blanc“.

LPJ : Si le MRAP a fait un communiqué, c’est qu’il considère qu’il y a un facteur raciste dans l’agression dont une famille a été victime à son domicile ?
Patrick Lecrocq : La famille nous a fait part de propos racistes tenus lors de cette agression.

LPJ : C’est ce qui vous a amené à réagir ?
Patrick Lecrocq : On réagit à toutes formes de racisme et de discrimination.

LPJ : Dans ce communiqué, il est question de racisme anti-blanc, ce n’est pas une terminologie habituelle dans le langage du MRAP, qu’est-ce qui vous a amené à l’utiliser ?
Patrick Lecrocq : On a parlé de racisme anti-blanc pour dire que pour nous toutes les formes de racisme étaient abjectes. Le racisme anti-blanc au même titre que tous les autres. On nous interpelle régulièrement en nous disant vous ne défendez que tel groupe, il faut être de telle origine pour être défendu par le MRAP. Ce qui est totalement faux.

LPJ : Vous considérez donc qu’il y a des racismes ?
Patrick Lecrocq : Il y autant de racismes que de groupes humains. Malheureusement, le racisme est dans notre société la chose la mieux partagée. C’est ce contre quoi on se bat.

LPJ : Dans votre organisation, il y a eu un débat, des critiques sur l’emploi de cette notion de racisme anti-blanc qui est assez controversée ?
Patrick Lecrocq : Pas au niveau du MRAP66, nous avons une vision très universaliste, très large, on est un des seuls MRAP à lutter contre toutes les formes de discrimination, sur les 18 critères de l’article 225-1 du code pénal.

Article 3

Réaction : Fouzi Bouhadi, conseiller municipal de Perpignan, élu du Bas-Vernet

Quand il se produit un acte discriminatoire, peu importe l’origine des personnes. C’est un acte inacceptable, ignoble et condamnable. Ça me donne froid dans le dos. Il faut réagir avec fermeté à ce genre d’actes ignobles.
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J’ai, aujourd’hui, peu de choses à ajouter aux propos de Patrick Lecrocq et de Fouzi Bouhadi. Car comme eux je pense qu’il faut combattre toutes les formes de racisme. J’ajouterai juste que reconnaître l’existence du racisme anti-blanc ou anti-français est important pour les victimes. Entendre dire que c’est un fantasme de l’extrême droite est, pour elles, insupportable. Admettre que le racisme anti-blanc est aussi réel que le racisme anti-maghrébin est la meilleure façon d’empêcher l’extrême-droite d’en faire un fond de commerce. F.T.

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Toujours dire non à la haine

La crise économique, sociale, politique porte les discours et les comportements haineux comme les nuées portent l’orage. Et la haine trouve toujours son débouché naturel dans la violence. C’est pourquoi il faut toujours s’opposer à tous les porteurs de haine, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.

Il était normal de discuter la décision qu’a pris le maire de Perpignan et normal aussi de considérer qu’il pouvait y avoir une autre réponse que l’interdiction du spectacle de ce marchand de haine qu’est Dieudonné. Mais le plus important était de réagir. Et lui seul l’a fait. Un seul aussi, Louis Aliot, a défendu Dieudonné, au nom de la liberté d’expression. La liberté de pouvoir chanter Shoananas, un texte antisémite et négationniste.

Rappelons une nouvelle fois que les juges du tribunal administratif ont considéré que l’arrêté d’interdiction du maire : « Est motivé par la personnalité délibérément et notoirement polémiste de M. Dieudonné M’Bala M’Bala, l’atteinte à la personne humaine que véhicule ce spectacle, sa condamnation par le tribunal correctionnel de Paris le 27 septembre 2012 pour provocation à la haine raciale, en raison de la publication du clip d’une chanson “ Shoananas “, qui est reprise à la fin de chacune de ses représentations… »

Et la suite du jugement : « Considérant qu’il ressort d’un constat d’huissier dressé le 16 mai 2013 que la chanson “ Shoananas “ n’a pas disparu du spectacle de M. Dieudonné M’Bala M’Bala et a été chantée à Bordeaux et à Saint-Etienne; qu’ainsi les requérants ne peuvent soutenir que le spectacle n’est pas susceptible de se heurter à des dispositions pénales ; que toutefois il n’est pas établi que cette chanson serait chantée à Perpignan, M. M’Bala M’Bala affirmant, dans son dernier mémoire, qu’il est prêt à ne pas reprendre cette chanson pour éviter de heurter la sensibilité de certains. »

Dieudonné a trompé la justice, il a chanté Shoananas en expliquant aux spectateurs que Perpignan ne pouvait pas être la seule ville où il ne l’interprèterait pas.

Le clip vidéo Shoananas a certes valu à Dieudonné une condamnation à 20 000 euros d’amende pour incitation à la haine raciale. Mais M. M’bala M’bala a fait appel. Espérons que les magistrats qui jugeront de nouveau Dieudonné dans cette affaire tiendront compte de son comportement et prononceront une peine qui le prive de la possibilité de continuer à entonner cette ignoble chanson. L’état de droit qui est l’état démocratique doit se faire respecter, surtout de ses ennemis.

Dieudonné vient, sur son compte facebook, de couvrir le maire de Perpignan d’injures et de menaces. Ici comme ailleurs il faut poursuivre Dieudonné quand il injurie, diffame, menace.

Une fois de plus la presse locale n’a pas joué son rôle. Pourtant si prompte à annoncer sans le moindre début de preuve l’arrivée d’une horde de néos-nazis à Perpignan, elle n’a pas fait son travail d’information pour montrer le vrai visage de Dieudonné. Les sources ne manquaient pas, en particulier les déclarations de soutien de Dieudonné au régime iranien de Mahmoud Ahmadinejad. Pour mémoire, voici ce qu’écrit Reporters Sans Frontières sur l’état de la liberté de la presse en Iran : « Au cours de ses deux mandats à la présidence de la République islamique, la situation des droits de l’homme en Iran s’est considérablement détériorée. Pendant huit ans, plus de 200 journaux ont été suspendus ; plus de 300 journalistes et net-citoyens ont été arbitrairement arrêtés, torturés et condamnés à des très lourdes peines de prison. » Mais il y a tant à dire sur ses relations avec les personnalités et les groupes les plus infréquentables, les négationnistes de tous poils, de Robert Faurisson qui nie l’existence des chambres à gaz à Thierry Meyssan pour qui les attentats du 11 septembre sont l’œuvre des services américains. Et combien d’autres illuminés et fanatiques.

La presse n’est pas seule responsable. Où étaient nos beaux esprits ? Aux abonnés absents. A gauche, à droite, tout le monde s’est tu.

Qu’un pourvoyeur de haine comme Dieudonné ait fait salle comble tout au long de sa tournée qui s’est achevée à Perpignan et que le succès qu’il a rencontré ait suscité aussi peu de réactions est vraiment inquiétant. FT

Basket : grandeur, décadence et polémique

Gros trou dans la caisse du club de basket de Perpignan. L’information est presque banale. Dépenser l’argent qu’ils n’ont pas est la maladie chronique des clubs sportifs professionnels. Et quand à force de creuser ils atteignent le fond, c’est à chaque fois la même histoire, les clubs en difficulté se tournent vers les collectivités territoriales. Et bien souvent les mairies, les agglos, les conseils généraux et les conseils régionaux sont placés devant l’obligation de cracher au bassinet. «Il faut absolument sauver le club ». Et les élus qui ne voleraient pas au secours du club en péril seraient à coup sûr accusé d’être ses fossoyeurs.

Ça devient presque normal. On a pour ça recours à des tas d’artifices. La ville du Mans a récemment sorti 2 millions pour racheter les biens immobiliers du club de foot afin de l’aider à combler son déficit.

Au regard des chiffres rendus publics, pas par le club qui en est avare, les dirigeants de l’équipe féminine de basket ont manifestement pété plus haut que le panier. Dur à reconnaître ? Dans un contexte général de course à l’armement il est sans aucun doute difficile de résister au recrutement de joueuses avec lesquelles le club pouvait espérer jouer dans la cour des grandes.

L’affaire a rapidement pris une tournure politique. Se sentant bien seul dans le marigot des affaires, Christian Bourquin cherche à y entraîner le maire de Perpignan qu’il accuse d’être responsable de l’omerta du club sur ses comptes. Que l’opacité du club éveille les soupçons et parfois les pires se conçoit facilement, mais de là à voir la main de Pujol dans la gestion du club…

On peut, sans prendre beaucoup de risques, annoncer que Bourquin va se casser les dents. Car l’homme qui, depuis plus de quinze ans, gèrent les finances de la ville est carré, rigoureux et en plus très prudent.

La lettre du maire engageant la ville de Perpignan à hauteur de 350 000 euros de subventions exceptionnelles est manifestement un gros bobard. Pujol a, devant la presse, été catégorique en déclarant que le courrier qu’il avait signé « envisageait » le versement d’une subvention exceptionnelle de 50 000 euros, cela pour conforter un club qui a enregistré de bons résultats. Malherbe a, pour le conseil général fait une lettre dont les termes sont très proches. Et le maire a ajouté qu’il ne prendrait pas d’engagement si le club de basket ne faisait pas preuve d’une totale transparence dans la fourniture de ses comptes.

Grâce à son « fusil à deux coups », conseil général et conseil régional, Bourquin avait obtenu que le club féminin auréolé d’un titre de champion de France et d’une place dans l’élite prenne à partir de la prochaine saison le nom de « Perpignan basket 66 l’accent Catalan du basket féminin ». Si le club plonge, ça la fout mal. D’où également, l’ire d’un Bourquin toujours prompt a régler les problèmes en accusant à tort et à travers.

Les dirigeants du club de basket “manquent de chance“ car l’affaire des rifles qui avait éclaté en 2012 et conduit Patrick Esteban, le manager du club, en garde à vue à la PJ devait être jugée le 31 mai. Ce dernier devait comparaitre devant le tribunal correctionnel en compagnie de Camille Morales président du club, Daniel Tur et Mekki Abdelmalek. La justice leur reproche une série de délits liée à l’organisation de rifles à grande échelle, plus près d’une organisation professionnelle du jeu que de l’activité ponctuelle d’une association. Maître Capsié, l’avocat de Patrick Esteban a bataillé dur pour obtenir un renvoi auquel le procureur de la République, Achille Kiriakides, qui était venu en personne, était férocement opposé. Le procès est fixé au 17 septembre à 14 h. F.T.

Pas de Shoahnanas à Perpignan : Merci monsieur le maire

Le tribunal administratif de Montpellier a sans surprise annulé l’arrêté municipal interdisant à Dieudonné de se produire à Perpignan.

Mais le combat mené par le maire de Perpignan n’aura pas été vain. Le spectacle de Perpignan, dernière date de la tournée, ne s’achèvera pas comme les précédents avec la répugnante chanson Shoananas, véritable hymne antisémite.

Les juges considèrent que l’arrêté du maire : « Est motivé par la personnalité délibérément et notoirement polémiste de M. Dieudonné M’Bala M’Bala, l’atteinte à la personne humaine que véhicule ce spectacle, sa condamnation par le tribunal correctionnel de Paris le 27 septembre 2012 pour provocation à la haine raciale, en raison de la publication du clip d’une chanson “ Shoananas “, qui est reprise à la fin de chacune de ses représentations… »

C’était la motivation principale de l’arrêté du maire de Perpignan. Une argumentation assez solide pour faire reculer Dieudonné.

Voilà ce que dit le jugement sur ce point : « Considérant qu’il ressort d’un constat d’huissier dressé le 16 mai 2013 que la chanson “ Shoananas “ n’a pas disparu du spectacle de M. Dieudonné M’Bala M’Bala et a été chantée à Bordeaux et à Saint-Etienne; qu’ainsi les requérants ne peuvent soutenir que le spectacle n’est pas susceptible de se heurter à des dispositions pénales ; que toutefois il n’est pas établi que cette chanson serait chantée à Perpignan, M. M’Bala M’Bala affirmant, dans son dernier mémoire, qu’il est prêt à ne pas reprendre cette chanson pour éviter de heurter la sensibilité de certains. »

L’action engagée par le maire de Perpignan a fait reculer Dieudonné. F.T.

PS : Voir notre article du 3 mai, « Dieudonné pas de Shoh-ananas » à Perpignan.

Rassemblement néo-nazi dans les P-O : retour sur un énorme dérapage médiatique

Tout est parti d’une info donnée par le site internet fafwatch, mardi 14 mai.

On y apprenait que « Les “Hammerskins” français projettent d’organiser le prochain meeting européen du mouvement Hammerskin Nation à proximité de Perpignan le samedi 18 et dimanche 19 Mai 2013. L’élite des néonazis européens a donc rendez-vous en Languedoc-Roussillon, pour 2 journées de haine. Au programme : réunion des cadres et membres du mouvement, rapport d’activité, concert RAC et ratonnades… »

http://fafwatch.noblogs.org/

Jeudi 16 mai, La Clau publie un article titré : « Perpignan : un meeting néo-nazi alerte les autorités ». Il est très largement inspiré par le site fafwatch qui n’est pourtant pas cité. La Clau a ajouté un peu d’ambiance. Elle indique que ce rassemblement « inquiète au plus haut niveau les services discrets et place en alerte rouge les forces de sécurité. » La Clau a du trouver que le programme de la manifestation n’était pas assez animé, elle l’a donc un peu pimenté : « Ces festivités aryennes doivent s’accompagner de séquences de tir ». C’est totalement invraisemblable. Mais pas pour La Clau.

Le même jour, quelques heures plus tard, France Bleu Roussillon s’empare du sujet dans un papier titré : « Un rassemblement néo-nazi ce week-end près de Perpignan ». Là encore et de toute évidence, toutes les infos sortent de fafwatch, site auquel il n’est toujours pas fait référence. « Tout ce que l’on sait, c’est que plusieurs militants devraient arriver par l’aéroport de Perpignan, depuis toute l’Europe, mais l’heure d’arrivée reste inconnue. » Comment la rédaction de France Bleu peut-elle être aussi certaine que des militants vont arriver à l’aéroport de Perpignan ? Auprès de qui a-t-elle vérifié l’info donnée par fafwatch ?

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Vendredi matin L’Indépendant annonce à la une : « P-O : les néo-nazis d’Europe attendus ». Le quotidien a-t-il plus d’info que ses confrères ? Non, c’est toujours le même refrain : « Des skinheads et néo-nazis venus de plusieurs pays d’Europe doivent se rassembler demain et dimanche dans le département ». Les auteurs de l’article F. Michalak et J.M.S indiquent en conclusion que les rencontres annoncées sont : « Souvent délocalisées, voire annulées, par leurs instigateurs. Il n’en est pour l’instant pas question dans les P-O. » On a le droit de sourire. Le quotidien ignore fafwatch, c’est pourtant sur ce site qu’il a capturé l’affiche du concert qu’il utilise en illustration.

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Samedi, nouvelle une de L’Indép. En page 3, « l’Indépendant se penche sur le programme de ce rassemblement européen et sur les branches françaises et locales de ces groupuscules qui sont attendus ce week-end dans le département. » Une interview documentée de Nicolas Lebourg, universitaire perpignanais, spécialiste de l’extrême-droite, mais pas de nouvelles infos sur le rassemblement néo-nazi.

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Dimanche, le sujet n’est pas à la une, mais il occupe presque toute la page 2 qui titre « Rassemblement néo-nazi, ultra-discret ou délocalisé hors des P-O ? » Comme il ne s’est rien passé dans les P-O, il est temps de commencer à être prudent.

L’Indép a pourtant traqué le néo-nazi. Il publie une photo prise sur un parking où l’on voit deux jeunes hommes de dos qui semblent parler à une ou plusieurs personnes qui sont dans une voiture. Légende : « Hier matin, un petit groupe échangeaient discrètement des informations sur un parking d’Argelès. » Ils échangaient des informations sur quoi ? Sur la meilleure adresse où manger des tapas ? Peut-être sur le lieu du rassemblement néo-nazi. Mais comment le photographe a-t-il pu le savoir ? La réponse est dans l’article : « Les individus vus face à la plage de Canet vendredi soir ou à Argelès-sur-Mer hier matin ne portaient pas la “ panoplie “ du parfait néo-nazi. Logique quand on préfère passer inaperçu. Mais certains signes distinctifs, notamment des codes vestimentaires discrets, permettaient de les lier aux mouvements en question. De quoi accréditer l’hypothèse d’un rassemblement catalan, mais limité aux responsables des différents groupuscules néo-nazis. » Un article qui aurait put être signé « De notre envoyé spécial Jean Saisrien ».

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On suppose que les jeunes hommes photographiés portaient des perruques, car leur coupe de cheveux n’est pas celle en vigueur chez les jeunes néo-nazis. Frédérique Michalak ne donne pas d’indication sur les codes vestimentaires des jeunes photographiés à Argelès. Portaient-ils des vêtements de marques prisées des skins, Lonsdale, Fred Perry… ? Pas mal de jeunes qui savent que ces marques sont connotées les adoptent pour se donner un genre. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que des jeunes qui s’habillent ainsi, on en croise tous un peu partout. Contrairement à ce qu’écrit F. Michalak, il n’y a pas là : « De quoi accréditer l’hypothèse d’un rassemblement catalan » de néo-nazis. Le résultat auquel abouti cette chasse aux néo-nazis est limite inquiétant.

La rareté de l’information et l’impossibilité de la vérifier aurait du conduire la presse locale à faire preuve de prudence. De beaucoup de prudence. Rien ne permettait d’affirmer qu’un rassemblement de néo-nazis allait avoir lieu dans le département. La course à l’info spectacle a pris le pas sur la nécessité de fournir au lecteur, à l’auditeur, au téléspectateur une information fiable. Nous avons ces derniers jours été en contact avec des confrères qui, comme nous, ont été sidérés par l’emballement de la presse locale. Et surtout par son ampleur.

Plusieurs rédactions ont pris une grande liberté avec les faits. Certaines plus que d’autres. Ce manque de rigueur n’est pas un accident. Il est même habituel. C’est la routine et c’est la maladie chronique de notre presse locale. Ce sont ces mauvaises habitudes qui ont rendu possible cet énorme dérapage médiatique. F.T.

PS : Le rassemblement annoncé dans les P-O s’était déroulé pendant quelques heures, dans la nuit de samedi à dimanche, à Caussiniojouls, à 27 km de Béziers. Dès jeudi, une info invérifiable mais plutôt bien sourcée indiquait que la manif des radicaux de l’extrême-droite se tiendrait du côté de Béziers.

Dieudonné : pas de “ Shoa-ananas “ à Perpignan !

Apprenant que Dieudonné allait se produire à Perpignan, dans une salle municipale, Jean-Marc Pujol a mis le pied sur le frein. Il a demandé au service concerné de revenir sur la réservation de la salle du Palais des expositions dans laquelle Dieudonné devait se produire le 31 mai.

Il a déclaré : Au besoin, je prendrai un arrêté municipal pour risque de trouble à l’ordre public. Je m’y oppose complètement et formellement : il n’y a pas de place à Perpignan pour des propos racistes et antisémites » (L’Indépendant 12 mai)

Ma première réaction, à chaud, a été de considérer que le maire faisait peu de cas de la liberté d’expression. Et que seule la justice pouvait prendre la décision d’interdire à Dieudonné de se produire à Perpignan ou ailleurs.

Je sais qui est Dieudonné. Comment oublier que lors d’un spectacle au Zénith à Paris en 2009 il a fait monter sur scène le négationniste Robert Faurisson pour lui faire remettre le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence par un homme habillé de la tenue des déportés ? Cela en présence de Jean-Marie Le Pen et de dirigeants du FN. Comment oublier les propos antisémites de Dieudonné en Iran, un pays qui déroule le tapis rouge devant lui ?

Malgré tout ça, je continuais de penser que c’était à la loi de se prononcer, de condamner et éventuellement d’interdire.

A Bordeaux, la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) n’a pas obtenu l’annulation du spectacle. Le préfet a considéré qu’il n’y avait pas de risque d’atteinte à l’ordre public. Dieudonné s’est, le 4 avril, produit devant 3 500 à 4 000 spectateurs, sans incident. « Humour grinçant, provocations, Dieudonné est sur le fil », lit-on dans le compte-rendu de Sud-Ouest. Mais l’auteur de ce papier et ses confrères n’ont pas du rester jusqu’à la fin du spectacle. Il s’est terminé avec une chanson reprise par toute la salle. Sur l’air de « Chaud cacao » d’Annie Cordy, des milliers de personnes ont chantés :
SHO-AH-nanas,
SHO, SHO, SHO-AHnanas,
non – il ne faut pas – l’ou-blier,
moyennant un – pe-tit billet.
SHOAH-nanas,
SHO, SHO, SHO-AHnanas

En voyant cette vidéo, j’ai eu la nausée. Ce n’est pas un effet de style. J’ai eu une réaction physique.

Que Dieudonné vienne chanter ça à Perpignan, à quelques kilomètres de Rivesaltes, de là où sont partis plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants pour les camps de la mort, ce n’est pas acceptable. Ce ne serait pas supportable. Fabrice Thomas

PS : « L’humoriste français controversé Dieudonné M’Bala M’Bala a été condamné mardi 27 novembre par la justice française à 20 000 euros d’amende pour provocation à la haine dans une chanson et dans des propos diffusés sur Internet. Dans l’une des vidéos, il transformait une chanson de la chanteuse de variétés Annie Cordy, « Chaud cacao », en « Shoah nanas ». Egalement poursuivi pour diffamation, injure et provocation à la discrimination, il avait affirmé que « les gros escrocs de la planète, ce sont des juifs » dans une interview sur un site qui se présente comme ayant pour mission « d’éveiller la conscience des musulmans ». » Le Monde 27 novembre 2012.

Romain Grau a-t-il été plagié par la mairie de Toulouse ?

Après son forum du mercredi 15 mars sur le thème de la sécurité, le club de Romain Grau a diffusé un communiqué de presse titré « Perpignan 2020 propose un Institut municipal de la tranquillité ».

Extrait : « Cette rencontre a débouché sur une série de propositions concrètes, la principale étant un Institut municipal de la tranquillité, expérience pilote en France… »…« Cet organisme, concerté avec l’Etat, prendrait en charge les inquiétudes des habitants au travers des réponses concrètes : un numéro de téléphone à quatre chiffres, simple et direct donnerait un accès direct à la police municipale pour solutionner les maux de la vie quotidienne…. »

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Excellente idée ! Tellement excellente que les Toulousains l’ont piquée.

Les Toulousains vont bien sûr réagir en disant « Oh con, l’office de la tranquillité c’est nous, même que ça marche en composant un numéro de téléphone à quatre chiffres, le 3101 »

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Mais on va leur répondre : « Caraï, 31-01 c’est le score qu’on va vous mettre la prochaine fois que vous reviendrez à Aimé Giral. »

-« Vous avez juste remplacé le mot office par le mot institut. Mais c’est du pareil au même ! »

-« Les Catalans ils vous ont pas attendu. Ils mangeaient avec des fourchettes quand vous mangiez encore votre cassoulet avec les doigts ! »

-« Vous ne vous êtes pas fatigués. Vous avez presque repris mot pour mot le texte de présentation du site internet de la ville de Toulouse : “ pour résoudre leurs problèmes quotidiens d’incivilités et de tranquillité. “ Et vous, vous écrivez “ pour solutionner les maux de la vie quotidienne…. “ et juste après vous embrayez sur les incivilités. »

-« C’est encore des paroles de Toulousains, de Parisiens du sud. Tout le monde n’a pas la chance d’être né Catalan ! »

-« Vous nous avez tout piqué, « expérience pilote en France », c’est ce que disent les journalistes. L’office de la tranquillité, il existe déjà, nous on l’a créé en 2009 et c’est passé des tas de fois à la télé ! »

-« On ne va pas se laisser insulter ! Vous n’êtes pas en train d’accuser Romain Grau d’avoir copié ! Romain Grau c’est un énarque, il ne passe pas sa vie devant la télé. »

PS 1 : Lors du Forum consacré à l’école, Perpignan 2020 avait proposé la création d’un institut municipal d’apprentissage des langues étrangères. Le mot institut était approprié puisqu’il désigne un endroit où l’on étudie. Il désigne aussi un lieu où l’on dispense des soins. Mais Institut de la tranquillité, ça ne fonctionne pas du tout. A moins qu’on y apprenne à faire la sieste.

PS 2 : Romain Grau n’est pas allé chercher très loin le nom de son club. Perpignan 2020 était le slogan de campagne de Jean-Paul Alduy aux élections municipales de 2008.

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Mein Kampf : la réponse de Priceminister

Voici la réponse de Priceminister et notre commentaire.

Bonjour Monsieur,

Il est vrai que cet ouvrage fait régulièrement polémique.
A ma connaissance il n’est pas interdit à la vente, donc nous n’avons pensé qu’il n’était pas de notre rôle de jouer au censeur…

Bien sur nous ne faisons pas de la publicité pour cet ouvrage, mais en fait dès que quelque personnes commencent à consulter cette page, automatiquement elle devient plus populaire pendant quelques jours dans les algorithmes de calcul et de classement. C’est pourquoi son rang de classement remonte dans la catégorie livre.
Et effectivement c’est le même problème dans la rubrique « les produits les plus vus ».
Ce sont des calculs froids et statistiques.

Vous pouvez constater qu’il en vente dans de nombreuses librairies en ligne :
http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_ss_sc_0_10?__mk_fr_FR=ÅMÅZÕÑ&url=search-alias%3Daps&field-keywords=mein+kampf&sprefix=Mien+kampf%2Caps%2C531

Et de même sur certain sites si vous tapez les premieres lettre du titre, alors le moteur de recherche vous suggère automatiquement l’ouvrage
Ce n’est pas pour autant de la publicité, car cela ne peut qu’arriver si ce produit a déjà été cherché auparavant.

Nous avons décidé de supprimer la photo de cette fiche produit pour en réduire la visibilité, sans pour autant en réduire la vente.

Pourrez vous me signaler si vous voyez un autre pb de ce genre, notamment en m’envoyant personnellement une copie d’écran à cette adresse ?

A votre disposition pour toute info supplémentaire

Olivier Mathiot
PriceMinister
Cofounder
VP Marketing & Communication

La vente de ce livre est autorisée et nous ne la contestons pas. C’est un document d’histoire dont l’on doit pouvoir prendre connaissance.

Nous ne mettrons pas en doute la bonne foi de Priceminister, mais il lui était facile de constater que Mein Kampf était anormalement mis en avant. Nous avons pu constater que ce n’est désormais plus le cas et nous nous en réjouissons.

Fabrice Thomas

Priceminister fait la promo de Mein Kampf !

Consultant le site de priceminister, mon œil a été accroché par le titre en écriture gothique Mein Kampf, le sinistre brûlot d’Adolf Hitler. Il apparaissait sous la mention « Les produits les plus vus du moment dans “ livres sur l’histoire, l’actualité et la politique “ ». En seconde position, Indignez-vous, le désormais célèbre manifeste de Stéphane Hessel précédait La France orange mécanique, livre de chevet de Marine Le Pen.

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Quelques jours plus tard, je suis revenu sur le site pour voir si Mein Kampf y était toujours mis en avant. Dans la rubrique « Livres BD », en troisième position juste derrière Demain de Guillaume Musso et Un sentiment plus fort que la peur de Marc Lévy, je tombe à nouveau sur Mein Kampf. Le livre d’Hitler est suivi du tome 1 de Cinquante nuances de E.L James, puis du tome 2. Jean Teulé et sa Fleur de tonnerre se glisse avant le tome 3 de Cinquante nuances….

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A part le livre d’Hitler, ça ressemblait fort à une liste des meilleures ventes. Impression confirmée en consultant une référence en la matière, la liste des meilleures ventes de Livres Hebdo. Demain de Guillaume Musso arrive également en première position. Et dans les dix titres, on retrouve Marc Lévy, E.L James et Jean Teulé.

Précisons que les ouvrages de la liste de Priceminister sont des sorties très récentes datées de 2013, un est de 2012 et un, le Mein Kampf des Editions Latines est de 2008.

Ce qui voudrait dire que sur Priceminister Mein Kampf se vend aussi bien que les best seller du moment. Il est vrai qu’il est rare de le trouver en librairie. Mais quand même.

J’affine mon choix en retournant dans la rubrique “ livres sur l’histoire, l’actualité et la politique “. Et là Mein Kampf est partout. Il arrive en première position devant La France Orange Mécanique publié en janvier 2013. En troisième position, On ne meurt qu’une fois et c’est pour si longtemps… de Patrick Pelloux sorti en mars 2013. En quatrième position, Hell’s Angels, bouquin de 2004 sur des motards à la réputation plus que controversée, sorti en 2004. En cinquième position, une parution récente, Ma République se meurt de Jeannette Bougrab.

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Sur la même page du site Priceminister, sous le titre, « Les price members ayant vu les mêmes produits que vous ont aimé » après deux titres consultés lors de ma première visite, L’argent de Charles Péguy et la bio de Condorcet du couple Badinter, encore Mein Kampf. Que l’on me permette de douter que les lecteurs intéressés par Péguy et Condorcet le sont également par Mein Kampf !

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Je me suis décidé à interroger le service de presse de Priceminister. J’attends impatiemment sa réponse.

Quand à la lecture de Mein Kampf, qu’apporte t-elle ? Ce livre de 650 pages est totalement indigeste. Mieux vaut lire un des bouquins qui lui sont consacré et tout particulièrement Mein Kampf, histoire d’un livre d’Antone Vitkine, Flamarion 2009. On y apprend mille choses sur sa fabrication, sur ses idées, sur son accueil, en Allemagne, en France et dans le monde. Sur son succès aujourd’hui encore dans plusieurs pays. Un chapitre est consacré à sa traduction et à son édition française en 1934, sans l’autorisation d’Hitler, qui a fait un procès et l’a perdu. C’est cette édition que proposent toujours les Editions Latines. La prose d’Hitler est précédée d’un avertissement de plusieurs pages.

Limitation du cumul des mandats: c’est maintenant qu’il faut la faire !

Bruno Le Maire passe pour être un des rares hommes de droite favorable à la limitation du cumul des mandats. On pouvait lire quelques lignes sur le sujet dans son Manifeste pour le renouveau de la droite républicaine : « Nous ne renouvellerons pas davantage nos représentants si nous refusons de mettre fin au cumul des mandats et si nous ne fixons pas un nombre maximal de mandats nationaux successifs, par exemple trois. Tout cela fait en général sourire. Tant de tentatives en ce sens ont été faites, qui se sont perdues dans les marécages des intérêts locaux, pour finalement être étouffées par le mutisme des initiés. Comment combler ensuite le fossé béant entre les élus et les citoyens ? En refusant de poser sereinement cette question, nous risquons de passer pour un parti de notables crispés sur leurs avantages et incapables de comprendre la société dont ils sont les représentants. »

On observe que la limitation dans la durée qu’il propose ne concerne que les mandats nationaux, donc de députés et de sénateurs. Et en consultant sa proposition de loi de modernisation de la vie politique on lit : « Une limitation à trois du nombre de mandats nationaux successifs au sein de la même chambre parlementaire. » L’homme politique qui aura fait trois mandats dans une assemblée aura donc la possibilité d’en faire trois dans une autre. « Cette disposition permettra de garantir le renouvellement des représentants nationaux et par conséquent une meilleure représentation de nos compatriotes à l’Assemblée nationale comme au Sénat. », précise le texte parlementaire. On en doute.

Point très positif, Bruno Le Maire se prononce clairement pour : « Une interdiction du cumul entre la fonction parlementaire, député ou sénateur, et la présidence d’un exécutif local de plus de 3 500 habitants. Ce choix permet au député ou au sénateur de conserver une fonction au sein de l’exécutif local, adjoint au maire, conseiller municipal par exemple, afin de garder un lien avec les territoires et la vie quotidienne de nos compatriotes. »

La possibilité d’être élu local afin de conserver un lien avec les territoires n’est pas un bon argument. Car un parlementaire ne peut pas se désintéresser des dossiers de son territoire. N’avons-nous pas surtout besoin d’avoir des députés et des sénateurs qui soient beaucoup plus investis dans le travail parlementaire que ne le sont aujourd’hui la majorité d’entre eux ?
Admettons qu’un parlementaire soit conseiller municipal. Mais s’il est maire-adjoint, conseiller général ou régional, des mandats qui supposent un investissement, son activité à l’Assemblée Nationale ou au Sénat sera forcément moins importante que celle du parlementaire qui n’aura qu’un seul mandat.

Nos grands élus, les cumulards, ne se rendent pas compte, ou ne veulent pas voir que leur opposition à une modernisation de la vie politique aggrave encore le divorce avec une population à qui ils donnent l’impression d’être une caste qui défend ses privilèges. On parle beaucoup de la crise économique, mais la crise politique est au moins aussi importante et aussi lourde de conséquences graves.

Ce système de représentation basé sur le cumul est aujourd’hui rejeté pas la grande majorité des Français. En refusant de le changer et de remettre de la confiance dans notre système politique, les cumulards contribuent à faire monter une juste colère qui se traduit notamment par la montée des votes populistes.

Pour ne prendre qu’un exemple, rappelons le sort qui a été fait à la proposition de Charles de Courson qui proposait que les députés justifient l’utilisation des 6 500 euros de frais de mandat qu’ils reçoivent en sus de leurs indemnités et de l’enveloppe pour payer leurs collaborateurs, des billets de train et d’avion gratuits… Elle a été rejetée. Il est pourtant de notoriété publique qu’une partie, plus ou moins importante de l’IRFM passe directement dans la poche des parlementaires. Fernand Siré a été le seul député catalan à soutenir Charles de Courson.

Lois sur le cumul, sur la probité, sur la transparence, c’est maintenant que nous en avons besoin. Si les politiques n’ont pas les moyens de régler la crise économique, ils ont le pouvoir de s’attaquer à la crise politique et d’y apporter des remèdes efficaces.

Espérons que jeudi, à la télé, le président de la République répondra à cette attente.

contact : c.politique@orange.fr

Anticor : Bientôt un groupe local dans les P-O

Après l’Aude et l’Hérault, Anticor s’organise dans les P-O. Le groupe local va très prochainement voir le jour. C’est donc le moment d’adhérer.

Ci-dessous, un texte de présentation. Pour en savoir plus et pour prendre son adhésion, tout est sur le site http://www.anticor.org/

Contre la corruption, pour l’éthique en politique

Anticor nait en 2002 dans un contexte de sursaut politique et citoyen lié à l’accession d’un candidat d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, au second tour des élections présidentielles.

Ce sursaut, les fondateurs d’Anticor le vivent comme une exigence d’engagement non pas partisan mais démocratique. La conviction qui rassemble les membres d’Anticor n’est donc pas celle de porter la voix d’un parti en particulier, mais d’exiger de tous les partis et de leurs élus le comportement irréprochable inhérent à leurs responsabilités politiques, et de la part de tous les fonctionnaires, la probité qu’implique la recherche de l’intérêt général.

L’association Anticor a été créée pour porter et transmettre la conviction que l’on ne doit pas renoncer à réhabiliter l’honnêteté en politique, même si une poignée d’élus confondent leurs intérêts privés et l’intérêt général.
Quelques élus, conduits par Séverine Tessier, venus de tous les partis républicains, décident ainsi de s’unir pour exiger que ces exigences ne soient pas utopiques mais réelles, et surtout exigibles par tous les citoyens.

contact : c.politique@orange.fr

En 2003, des citoyens d’affinités politiques et philosophiques différentes, décident à leur tour de soutenir Anticor en constituant l’association des Amis d’Anticor, qui fusionne bientôt avec Anticor.

Anticor est une association regroupant des élus et des citoyens de toutes tendances politiques, ayant décidé de s’unir pour lutter contre la corruption et pour réhabiliter la démocratie représentative. Des chercheurs, des magistrats, des économistes, des journalistes d’investigation participent aux travaux de l’association à travers ses commissions et son Comité de parrainage.

Ce dernier s’est renforcé avec la venue de Corinne Lepage, Christiane Taubira, Tristan Mendès France… Aujourd’hui, de nombreux élus la soutiennent activement (députés, sénateurs, élus locaux…).
L’association rassemble de nombreux adhérents et sympathisants qui animent en France des groupes locaux au niveau régional et départemental.

Sauvegarder le pacte républicain signifie pour Anticor exiger cette probité, rétablir le rapport de confiance qui devrait exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs.

Eric Halphen, spécialiste des affaires politico-judiciaires, qui avait notamment instruit à Créteil celle des HLM de Paris en tentant de démêler un réseau complexe de fausses factures soupçonnées de servir au financement occulte du RPR, est le premier magistrat à venir soutenir l’action d’Anticor. Il devient Président d’Honneur d’Anticor.
L’association est également soutenue par d’autres mouvements associatifs, des personnalités politiques et de la société civile, de nombreuses ONG, des écrivains, ainsi que des universitaires.

Anticor fait aussi partie de deux grands collectifs, l’un qui lutte contre les paradis fiscaux et judiciaires, l’autre qui se bat pour la réglementation du lobbying, chacun de ces deux collectifs regroupant lui-même plus d’une quinzaine d’associations et d’ONG internationales. Elle est également membre fondateur de Finance Watch, créé au printemps 2011 par l’eurodéputé français Pascal Canfin, « pour un contrôle citoyen de la finance mondiale ».
Nous avons créé une Charte Ethique qui contient de nombreuses propositions, régulièrement mises à jour et que nous soumettons aux candidats lors des grandes échéances électorales.

Aujourd’hui, Anticor est partie intégrante de la vie associative de notre pays : elle fait entendre sa voix aux colloques sur la corruption, aux Universités d’été de partis et de mouvements, elle fait l’objet de nombreux articles et reportages dans les medias nationaux et régionaux. Elle a également a été auditionnée à diverses reprises par le Sénat, l’Assemblée Nationale et plusieurs organismes officiels (OCDE, Commission Sauvé…).

L’Association s’est constituée partie civile depuis 2009 dans le cadre de plusieurs affaires judiciaires importantes : Pérol, Karachi, emplois fictifs à la Mairie de Paris, sondages de l’Elysée et dépenses de communication de Matignon sous la Présidence Sarkozy. La condamnation de Monsieur Chirac dans le procès dit des emplois fictifs l’a d’ailleurs mise en 2011 sur le devant de la scène.

Aide aux PME locales : le fiasco du Fonds d’Investissement dans le Capital des Entreprises Catalanes

L’UPE66 (L’Union Pour les Entreprises) qui est le représentant départemental du MEDEF avait en 2010, sorti tambours et trompettes pour annoncer la naissance d’un fonds d’investissement destiné à venir en aide aux PME du département. Cette création s’appuyait sur des dispositions de la loi TEPA (loi de 2007 en faveur du travail de l’emploi et du pouvoir d’achat) permettant à des personnes assujetties à l’impôt sur la fortune d’obtenir une réduction fiscale en investissant dans des PME. Afin que « la fiscalité locale finance l’économie locale », proclamait alors l’UPE ».

Alléché par ce beau discours, un créateur d’entreprise a dernièrement pris contact avec l’UPE66. Il a été orienté vers Marie Font, directrice du FICEC, Fonds d’Investissement dans le Capital des Entreprises Catalanes. Rendez-vous a été pris avec cette personne qui lui a préalablement expliqué que des modifications des dispositifs fiscaux avaient entrainé un retard dans la collecte des fonds pour 2013. Il ne fallait donc pas qu’il espère quelque chose. En tous cas pas rapidement. Le créateur d’entreprise apprécia cette franchise. Quelques jours plus tard, il a rencontré Marie Font au siège de l’UPE. Elle lui a sans fioriture, raconté la petite histoire du FICEC, avec ses hauts et ses bas.

En 2011, 170 000 euros ont été collectés et investi. L’année suivante, la directrice a été victime d’un grave accident qui a paralysé l’activité du FICEC. Elle a, au début 2013, repris son travail dans un contexte peu favorable.

De nature curieuse, notre créateur d’entreprise est allé jeter un coup d’œil sur les comptes 2011 de la société. Il y a découvert que les 170 000 euros avaient été placés dans une unique entreprise, Deyco plus connu sous le nom commercial de La Cabane de Zoé. L’année suivante cette entreprise a été mise en redressement avec un total de pertes s’élevant à 2 millions d’euros. Puis liquidée en 2013. Les Fonds collectés par le FICEC ont donc été perdus et rapidement perdus. Manque de clairvoyance ? Manque de vigilance ? Une personne qui connaissait la situation de Deyco considère que « le risque était élevé ». Pourquoi a t’-il été pris ?

Dans un article de deux pages que lui consacre le magazine économique Objectif Languedoc-Roussillon (février 2013), Jacques Font, assureur, patron des patrons des Pyrénées-Orientales, homme aux nombreuses casquettes, (il préside le Pôle Economique Saint-Charles, il est trésorier-adjoint de la CCI et il est aussi le président du FICEC), déclare que le fonds a aidé quatre entreprises. Les informations que nous avons recoupées aboutissent toujours à une seule entreprise. Jacques Font voudra bien nous donner le nom des trois autres afin que nous puissions compléter l’information de nos lecteurs.

Nous regrettons de ne pas être parvenus à le joindre. Nous avons laissé un message sur son portable en lui indiquant que nous souhaitions lui poser des questions, en particulier sur le fait qu’il préside le FICEC et que son épouse en est la directrice. En 2010, commentant le lancement du FICEC, Jacques Font déclarait au site La Clau : « Nous lançons cette opération uniquement avec des acteurs bénévoles Experts-comptables, avocats, etc…. On peut être chefs d’entreprises et avoir un engagement citoyen. »

Le bilan n’est pas brillant. Jacques Font n’en annonce pourtant pas moins la création d’un FICEC 2. Ce qui permettra de collecter davantage de fonds.

Au sein même de l’UPE et dans le monde patronal catalan, plusieurs dirigeants considèrent que le FICEC est un fiasco. Il n’a pas aidé une seule entreprise, et au final il aurait uniquement bénéficié au foyer de son président.

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L’accent catalan de la République dégage une forte odeur de pastis !

Chaque été, Millas, la ville de « l’homme politique le plus important du département », fait sa féria, une véritable fête du pastis. Pendant deux jours le Ricard coule à flot, notamment lors de « l’apéritif monstre à la Font del Rei ». Allez-y c’est gratuit !

Personne n’a dit au président Bourquin et à madame que depuis les Romains nous étions un pays de vin ?

Quel est cet étrange peuple qui congédie Bacchus le jour de sa grande fête ?

Car Bourquin n’est pas le seul responsable. Tout en étant tout de même le premier d’entre eux. Il lui suffirait de dire un mot et le pastis serait remplacé par du vin d’ici, et plus particulièrement par des vins des vignes et des vignerons de Millas.

Ce que l’on voit à Millas, on l’observe partout dans les P-O. Nous avons des ressources exceptionnelles, mais nous ne les valorisons pas assez. Notre département n’est pas par hasard le plus pauvre de France.

Un territoire qui, comme le nôtre, reçoit chaque été des centaines et des centaines de milliers de touristes aurait dû développer un tourisme viticole, notamment en organisant des fêtes du vin qui pourraient être autre chose que des beuveries. Des fêtes du vin bien organisées, comme en Grèce, en Espagne, dans différentes régions de France, en Alsace. C’est à la portée de tous les villages viticoles des P-O de faire de belles fêtes avec des vignerons qui proposent leurs vins, des œnologues qui animent des ateliers d’initiation, par exemple pour faire apprécier ce trésor que sont les vins doux naturels, des conférences avec des auteurs de livres sur le vin…

Nous avons tout le potentiel pour tirer l’activité touristique du département vers le haut. Mais en général nous la tirons vers le bas. Un audit sur l’état de développement de l’activité touristique qui avait été réalisé dans les années 1990 indiquait dans ses conclusions que les P-O étaient au stade de la cueillette. Il n’y avait aucune stratégie. Rassurez-vous, ça n’a pas changé.

Quand on installe des hommes politiques sous développés aux commandes, il ne faut pas ensuite s’étonner de vivre dans un département en état de sous développement.

Les faux Catalans, on ne les voit pas seulement sur les affiches du conseil général.

1    51[1]
Représentants de la marque Sud de France ou VRP chez Ricard ?

2   la%20tournée%20gratuite[1]
Bourquin et Bourquine au “service du peuple“.

3    pastis glou glou[1]
Pas un gobelet, mais la carafe. La dose “président“ pour Super Bourquin !

4  c'est%20bon[1]
« Excellent ! Vous pouvez arracher les vignes. »

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Mes meilleurs vœux !

Pour les hommes politiques des P.-O.

Jean-Paul Alduy : Que l’homme qui a fêté ses 70 ans en 2012 commence par s’appliquer à lui-même ses discours sur le rajeunissement de la scène politique locale.

Louis Aliot : Qu’il arrête de faire semblant de vivre et travailler ici. Qu’il s’installe dans les P-O ou bien qu’il aille se faire voir ailleurs.

Christian Bourquin : Record de dépense de communication à la tête du conseil général des P-O, puis à la présidence du conseil régional. Record de bénéfices  pour la plus grosse agence de publicité de la région appartenant à son ami Provencel. Cela dans le département et la région, les plus pauvres de France. Que Christian Bourquin n’échappe pas à la justice.

François Calvet : Qu’il soit attentif à ses fréquentations. Ses relations amicales avec Christian Bourquin et avec Alain Ferrand sont en train de ruiner sa réputation.

Jean Castex : Que le maire de Prades et conseiller régional se fasse davantage entendre.

Romain Grau : Qu’il prenne garde au risque de mélange des genres. Ses  activités d’avocat fiscaliste et de vice-président de l’agglo chargé du développement économique ne le mettent-elles pas en relation avec des chefs d’entreprises, et parfois avec  les mêmes interlocuteurs ? L’homme politique, un des plus prometteurs de la jeune génération, gagnerait à faire le choix de la plus grande clarté.

Daniel Mach : Qu’il reste un fonceur, un combattant et devienne un stratège.

Hermeline Malherbe : Que la présidente, en titre, du conseil général, entre dans le bureau de président du conseil général et qu’elle dise à Bourquin : « Tu n’as rien à faire ici. Tu prends tes cliques et tes claques et tu dégages tout de suite ».

Jean-Marc Pujol : Qu’il arrête de faire tout le temps référence à l’Algérie française.

Ségolène Neuville : Que la député bobo (Bourgeoise Bourquin) se rende compte que le monde ne commence, ni ne s’arrête aux LGTB et à la prostitution à La Junquera.

Pour mes confrères

Que les journalistes, particulièrement en région, n’oublient pas que la démocratie leur assigne un rôle. Le pouvoir de la presse c’est d’être un contre pouvoir. Quand elle renonce à éclairer les citoyens, la presse laisse le champ libre au clientélisme, au clanisme, à l’affairisme, au despotisme… Et à tout ce qui est contraire à l’idéal républicain et démocratique.

Pour les électeurs 

Qu’ils ne désespèrent pas de la démocratie en n’oubliant pas qu’elle ne demande qu’à être améliorée.  Il suffit pour cela que chacun d’entre nous se comporte en citoyen.  

En 2013, François Hollande reculera-t-il devant la quasi-totalité de la classe politique qui fait bloc contre l’adoption d’une loi limitant plus strictement le cumul des mandats ?  Dans ce cas, le peuple devra se faire entendre. Il devra exiger un référendum sur le cumul et en même temps sur la moralisation de la vie politique. Une consultation qui pourrait intégrer le projet de loi de Fernand Siré visant à priver définitivement de candidature à un mandat électif toute personne condamnée par la justice.

Bonne année à tous les lecteurs de cestP-Olitique.

Fabrice Thomas

 

Et si on fixait une limite d’âge pour être candidat à la députation

59 ans et 9 mois. Voilà la moyenne d’âge de l’Assemblée Nationale calculée en mai 2012. Nous avons un des parlements les plus âgés d’Europe.

La pyramide d’âges est éloquente.

30 à 40 ans, 11 députés

40 à 50 ans, 68 députés

60 à 70, 254 députés.

70 à 80 ans, 51 députés

80 à 90 ans, 1

306 députés ont plus de 60 ans. Ce qui signifie que les plus de 60 ans sont majoritaires à l’Assemblée Nationale.

Limiter l’âge pour être candidat est un bon moyen, certes pas suffisant, pour rajeunir l’Assemblée Nationale. Arnaud Montebourg avait proposé que son parti fixe à 67 ans, l’âge limite pour être candidat. Cette proposition, comme beaucoup de celles qu’il a faites pour améliorer le fonctionnement de notre démocratie a soulevé un tollé au PS. Mais elle a eu l’immense mérite d’inscrire cette question dans le débat public.

Ceux qui soulèvent ce genre de question se voient généralement qualifiés de populistes. Nous ne devons pas renoncer à nous préoccuper de l’amélioration du fonctionnement de nos institutions au seul motif que cela contrarierait quelques intérêts.

Sur la base de la proposition de Montebourg, en limitant la candidature à l’âge de 67 ans auquel s’ajoutent les 5 ans de la durée du mandat, il n’y aurait plus de députés de plus de 72 ans. Si elle avait été appliquée en 2007, cette proposition aurait privé 34 députés de la possibilité d’être candidat. 34 sur 559, la proposition Montebourg n’aurait pas eu une grande portée en termes de renouvellement. Elle aurait surtout eu l’immense mérite de fixer une limite d’âge.

Dans les P-O, parmi les candidats en position éligible, 3 ont dépassé 67 ans, Fernand Siré, candidat UMP ; Pierre Aylagas, candidat PS et Jean Vila, candidat PCF-Front de Gauche.

Fernand Siré a eu 67 ans en mars dernier. Pierre Aylagas aura 70 ans au mois de juillet et Jean Vila, le plus âgé des trois fêtera ses 71 ans en décembre prochain.

Comment peut on comme Pierre Aylagas et Jean Vila être arc bouté sur le départ à la retraite à 60 ans et vouloir rester à l’Assemblée National jusqu’à 75 ans pour le premier et 76 ans pour le second ? 15 et 16 ans d’activité en plus. Vila et Aylagas font la démonstration que l’on peut travailler bien au-delà de 60 ans.

Député ne serait-il pas un vrai boulot, fatiguant comme tout travail ?

Ce n’est pas sensé être une sinécure, ni un job à mi-temps.

Il faut dire les choses telles qu’elles sont. Il y a des députés qui travaillent beaucoup. Mais il y en a aussi qui ne font pas grand-chose et mêmes certains qui ne font rien d’autre que de faire le voyage à Paris pendant les sessions parlementaires. Est-ce normal ?

Quel est cet employeur qui permet à ses salariés de dormir pendant le travail ? C’est le peuple. René Marquès en pleine sieste sur les bancs du sénat.

Même avec la progression de l’espérance de vie, un homme qui a passé 70 ans n’a pas autant de vitalité intellectuelle et physique qu’un homme qui a 20 ou 30 ans de moins. La même chose pour une femme. Passer soixante-dix ans on ne peut plus prétendre exercer un rôle important dans quelque activité que ce soit. On nous dira qu’il y a des exceptions. Certes. Mais on n’élabore pas la règle en considérant les cas particuliers.

En 2007, Christian Bourquin a poussé Henri Sicre, qui avait alors 71 ans, vers la sortie, en invoquant la nécessité de rajeunir. Et en 2012, il présente un candidat qui a 70 ans. Et qui, à 70 ans, va être un bleu à l’Assemblée Nationale. Comprendra qui pourra !

La limitation de l’âge de nos députés n’est pas pour demain. La modernisation de nos institutions, locales et nationales non plus. Les français y sont majoritairement favorables, mais la classe politique y est, pas en totalité, mais à une large majorité opposée.

La solution ?

La constitution de la France dit, « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». Si les élus du peuple font obstacle à la volonté populaire, surtout pour fixer les conditions de l’exercice de cette souveraineté, il reste la voie du référendum.

Au peuple, par un vaste mouvement d’opinion, d’exiger un référendum de démocratisation et de moralisation de la vie politique.

Utopie ? Peut-être.

Mais il n’y a que deux voix qui se présentent à notre pays, s’enfoncer plus profondément encore dans une crise politique dont on ne sait pas sur quoi elle débouchera ou en sortir par le haut en réconciliant le peuple avec ses représentants et avec la démocratie. Fabrice Thomas.

 

La haine

« Il n’y a pas de mal qui soit plus dangereux à notre tissu social que la haine.

Elle déforme l’image que l’être humain a de lui-même et de la société, cela rend la personne malade moralement, exactement comme d’autres sont mentalement malades.

La haine nie la solidarité, elle change la vérité en mensonge, la beauté en laideur.

Il n’y a pas, il ne peut y avoir de la beauté dans la haine.

La haine est l’ennemie de la beauté comme elle l’est de la vérité.

La haine est l’ennemie de tout ce qui élève la condition humaine et elle est l’alliée de tout ce qui la descend dans l’abysse des instincts les plus vils de l’homme. »

Elie Wiesel. Ecrivain, Prix Nobel  de la paix.

Chaîne humaine pour sortir du nucléaire : Plusieurs centaines de participants des P.-O.

Dimanche 11 mars, 6 cars sont partis des P-O pour rejoindre la chaîne humaine qui a été formée entre Lyon et Avignon sur 230 km. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont données la main, en ce jour anniversaire de la catastrophe de Fukushima, pour demander la sortie du nucléaire. Les écolos ont manifesté dans la vallée du Rhône qui avec 14 réacteurs est selon les organisateurs du rassemblement la région la plus nucléarisée d’Europe.

Dimanche matin à Perpignan, avant de prendre la route.

 Agnès Langevine, secrétaire régionale (Languedoc-Roussillon), d’Europe Ecologie Les Verts.

Cette manifestation organisée par le réseau Sortir du Nucléaire était soutenue par de nombreuses organisations, dont Greenpeace, Europe Ecologie les Verts…Parmi les participants des P-O, il y avait nombre de militants d’associations environnementales.

Les mauvaises fréquentations de François Calvet

Nicolas Caudeville, animateur de larchipelcontreattaque, a interviewé François Calvet, député maire du Soler. On ne s’attend pas à entendre le président de l’UMP des P-O sur ce site carrément hostile à la majorité municipale de Perpignan et à l’UMP.

C’est pourtant aussi normal que de lire un interview de Sarkozy dans Le Monde, et de Hollande dans le Figaro.

En acceptant de répondre aux questions de Nicolas Caudeville, François Calvet se comporte en démocrate. Il reconnait à l’animateur de l’archipelcontreattaque le droit de ne pas être d’accord avec ses idées et de les combattre.

En régime démocratique, celui dont on ne partage pas les idées, celui auquel on s’oppose, n’est pas un ennemi, c’est un adversaire, un rival, un concurrent que l’on affronte sur le terrain du débat, de la confrontation. Ce n’est pas quelqu’un que l’on cherche à éliminer, à réduire au silence.

Cette conception de la démocratie n’est évidemment pas celle de Bourquin et de Louis Aliot.

François Calvet s’est   pendant 50 minutes exprimé sur différents sujets, notamment sur l’avenir de l’université de Perpignan : « Si on ne donne pas à cette université un caractère beaucoup plus transfrontalier, elle disparaitra ou elle sera aspirée par Montpellier.L’université c’est capital. Si on ne génère pas de la matière grise sur un territoire, il meurt. Si nous ne nous associons pas avec l’université de Girona et de Barcelona, nous avons toutes les chances de disparaitre. Il faut que nous fassions des projets originaux. L’hôpital transfrontalier commun à Puigcerda, on a pu le faire dans un territoire où il n’y a que 30 000 habitants entre les deux Cerdagne, mais on  n’aurait pas pu le faire si on était resté séparés. Si nous voulons créer un jour cette métropole transfrontalière avec Girona, il est déjà important que sur l’université et d’autres sujets nous fassions cause commune. Si l’université est à Montpellier, les entreprises ne viendront pas ici.  Est-ce que nous faisons assez ? Non. Est-ce qu’il y a une réflexion suffisante ? Non. Dans les prochaines années l’Europe va investir dans la matière grise. On pourrait apporter quelque chose à notre économie. Créer des emplois. L’université c’est la base. Si on donne l’élan à l’université, si on sait la conserver et la développer en partenariat en lui donner ce caractère tout a fait transfrontalier. Il ne faut pas avoir peur. Aujourd’hui il y a l’autonomie des universités, c’est bien mais ça peut aussi être fatal. Il faut que nous aidions l’université à faire sa révolution transfrontalière, lui donner des moyens, s’investir, à condition qu’elle le veuille. »

Il y a chez François Calvet, du contenu, des visions et des ambitions pour notre territoire. Qui s’en plaindra ?

perpignan-politique.info : brut, brutal et facho

Lancé en octobre 2011, ce site internet consacré à la politique départementale fait une grande place aux communiqués des partis et aux déclarations des hommes politiques.Donner la parole à tout le monde, d’un bord à l’autre, est le crédo de perpignan-politique.info.

Son rédacteur en chef, Jean Deparis glisse fréquemment des  articles de commentaires.

Les papiers de Jean Deparis, le plus souvent rédigé dans un style qui se veut direct, ne font pas dans la finesse. C’est souvent du brut et du brutal.  L’auteur pratique beaucoup l’indignation. Mais pas du côté de Stéphane Hessel. Plutôt de l’autre côté et complètement de l’autre côté. C’est l’impression que nous laisse quelques mois de lecture. Et c’est parfois d’une violence qui fait froid dans le dos.

Le 18 décembre 2011, un article titre : « A Saint-Cyprien, ça va finir par mal finir pour Del Poso et sa clique de mafieux! »

On y lit : « La prudence est cependant un concept qui n’a plus de sens pour Del Poso à qui nous souhaitons cependant une justice un peu moins expéditive que celle à laquelle a eu « droit » Benito, ou Nicolae, ou d’autres encore! Mais si Del Poso et ses sbires continuent à délirer comme ils le font, c’est ce qui finira par leur arriver !!! »

Quelle violence ! Précisons, pour les lecteurs non avertis, qu’il y a un point commun entre la fin de Bénito Mussolini et celle de Nicolae Ceaucescou. Leurs corps ont été exhibés après leur exécution. Pendue par les pieds, la dépouille de Mussolini fut exposée en public. Celle de Nicolae Ceaucescou, dictateur communiste, fut le soir même montrée à la télévision.

8 février 2012, dans un papier délicatement titré « BHL lance une opération anti Le Pen, et les conneries, il arrête quand de nous les balancer ? », Jean Deparis écrit : « Quand est-ce qu’on comprendra que ce genre de parasite médiatique n’est rien d’autre qu’un parasite et que contre les parasites il y a Baygon vert, ou jaune, ou rouge, ou autre ? Le « Baygon » dans ce cas étant mental, moral, intellectuel, bien entendu! »

L’auteur montre suffisamment de références historiques pour ne pas ignorer à quoi renvoie le fait de traiter un juif de parasite et de vouloir l’exterminer. Mais « bien entendu » l’insecticide, c’est une image rien de plus, ajoute l’auteur. Un procédé que l’on trouve tout le temps sous la plume des polémistes d’extrême-droite et que Jean Deparis nous semble utiliser en initié, comme le 12 février : « Attention, les amis, je suis partout, mais j’écris pas pour « je suis partout »! Faut quand même pas tout confondre. Et c’est encore une autre époque! ».

Une personne n’ayant  pas ses repères à l’extrême-droite pourrait-elle écrire ce genre de phrase ? Pourrait-elle faire de l’esprit avec Je Suis Partout ? Ce journal, véritable organe du fascisme français durant l’occupation nazie avait à sa tête le Perpignanais Robert Brasillach.

Ce ne sont là que quelques exemples puisés dans une production sur laquelle il y a souvent à dire et à redire.

Préparant un article pour présenter le nouveau venu, nous avons pris contact avec Jean Deparis. Concernant son positionnement politique personnel, ses réponses nous ont paru un peu vagues. Interrogé sur ses sympathies pour l’extrême-droite, il a répondu, « pas forcément » et il a ajouté que dans l’équipe de Perpignan Politique Info « Il y  avait toutes les sensibilités ». Mais la signature de Jean Deparis domine une production qui, à l’exception des communiqués et déclarations des politiques ne nous semble pas d’un grand éclectisme.

L’auteur, installé dans les P-O depuis 2006, a 55 ans. En reconversion professionnelle avec ce site internet, Jean Deparis se dit passionné de politique. Il exerçait précédemment dans la finance internationale.

Cela dit Jean Deparis a le droit d’écrire ce qu’il veut, comme nous avons, nous, le droit d’écrire ce que nous pensons de sa prose.

Ségolène Neuville : la doublure de Bourquin rate son tournage

Ségolène Neuville a, samedi 28 janvier en fin de matinée, débarqué avec une équipe de tournage sur la place Cassanyes. Candidate socialiste sur la troisième circonscription, où elle remplace Christian Bourquin, dont elle est très proche, Ségolène Neuville faisait sa première apparition sur la place Cassanyes. Une première un peu particulière puisqu’elle venait y tourner son clip de campagne électorale.

Un témoin raconte : « Elle faisait son cinéma, distribution de tracts, serrage de mains, tournée des commerçants quand Olivier Amiel, conseiller municipal d’opposition de Perpignan qui lui est un habitué de la place est allé la saluer. Sans agressivité, mais bien remonté, il s’est permis de lui demander si elle venait capter l’héritage Beffara. Ayant du mal à avaler le caramel, Ségolène Neuville, la conseillère générale du canton de Saint-Martin (première circonscription), n’a pas trouvé les mots pour justifier son parachutage.»

Les déboires de la première dame ne se sont pas arrêtés là. Dans son sillage, un membre de l’équipe de tournage faisait signer des autorisations de droit à l’image. La plupart des personnes l’ont signé sans trop regarder en pensant que c’était pour la télé. Et ce n’est qu’après le départ de la candidate que plusieurs d’entre elles ont compris que l’on allait utiliser leur image dans un clip électoral. Précisons qu’il n’a pas été laissé de double de l’autorisation donnée. En conséquence de quoi la candidate a du recevoir des courriers de « figurants » lui demandant de ne pas utiliser leur image.

Pour les non intiés, Beffara était maire et conseiller général du canton de Millas. Il a organisé sa succession en faveur de son gendre Christian Bourquin qui lui a succédé au poste de conseiller général en 1994 puis dans le fauteuil de maire en 1995. Christian Bourquin, député et président du conseil général contraint par la loi sur le cumul des mandats à abandonner son fauteuil de maire a poursuivi la transmission en famille en installant, en 2001, celle qui était son épouse à la mairie de Millas. Et cela en cachant son intention aux électeurs puisque c’est M. Navarro qui conduisait la liste sur laquelle Damienne Bourquin faisait sa première apparition dans la vie publique.

Ségolène Neuville était sur la place Cassanyes accompagnée de Jean-Louis Chambon, maire de Canohès et conseiller général d’un canton de Saint-Jacques. Lors d’une réunion du conseil général, un élu a entendu ce dernier se plaindre des Gitans qui seraient tout le temps en train de lui demander quelque chose. A qui la faute ? S’il a beaucoup distribué durant la campagne, l’ancien cadre du conseil général où il s’occupait des affaires sociales a aussi beaucoup promis. Une campagne clientéliste qui a payé. Le bureau numéro 10, celui où il y a le plus d’électeurs gitans, a donné son plus haut niveau de participation depuis 30 ans et un gros score au candidat Bourquiniste. L’élection passée, celui qui promettait à chacun de faire quelque chose pour améliorer sa situation ne met plus les pieds à Saint-Jacques.

PS : Jean-Louis Chambon a été entendu par la police judiciaire dans le cadre d’une enquête préliminaire sur ses pratiques électorales dans le quartier Saint-Jacques lors des dernières élections cantonales.