Présentation du suppléant de Daniel Mach : Alduy n’est pas sur la photo de famille

Daniel Mach, député sortant et candidat pour un nouveau mandat, a consacré sa première conférence de presse à la présentation de son suppléant, Romain Grau. Ce dernier est membre du Parti Radical, comme Nathalie Beaufils, suppléante du député maire de Pollestres de 2007 à 2012.

L’absence de Jean-Paul Alduy méritait une explication que Daniel Mach a tenu à donner : « Avant que vous me posiez la question… Certains peuvent se dire, il manque quelqu’un sur la photo ». Non il ne manque personne. Si Jean-Paul Alduy n’est pas là, c’est parce que je ne lui ai pas demandé de venir. Il est président de la communauté d’agglomération, et,à ce titre, j’ai voulu le préserver. Sachant qu’avec toutes les sensibilités politiques qui y sont représentées, je n’ai pas voulu le mettre en porte à faux. J’espère qu’il ne va pas s’en offusquer. Ce n’est pas ciblé. C’est uniquement parce que Jean-Paul ,en tant que président essaie d’avoir un très large consensus pour développer ce territoire. Je voulais apporter cette précision. Jean-Paul, quand même, est et restera mon ami. »

Conférence de presse à la terrasse du Grand Café à Cabestany. Au premier rang de  gauche à droite : Jean Rigual, conseiller général du Moulin à Vent; Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan; Romain Grau, conseiller municipal de Perpignan et vice-président de l’agglo; Nathalie Beaufils, maire-adjointe de Perpignan et secrétaire départemental du PR; François Calvet, sénateur-maire du  Soler et président de l’UMP des P-O;  Michel Cabot, Nouveau Centre; Jean-Michel Serve, Debout la République.

Si on prend ces propos au pied de la lettre, on pourrait penser que Jean-Paul Alduy va dans les prochains mois, rester muet. Au regard de la personnalité de l’intéressé, il semble difficile de concevoir qu’il ne s’exprime pas pendant la campagne de la présidentielle et des législatives.

L’absence de Jean-Paul Alduy à la conférence de presse du député de l’UMP n’était elle pas destinée, comme celle de Jean-Louis Borloo au meeting de Villepinte,  à montrer que le soutien, n’est plus,  comme avant, automatique ?  Le Parti Radical est sorti de l’UMP, il a repris son indépendance. Jean-Louis Borloo l’a clairement expliqué samedi 10 mars au 112 ième congrès. Le Parti Radical «dit oui à une coalition, oui à un partenariat, non à un alignement sans condition ».

Jean-Louis Borloo à Perpignan, en novembre 2011.

Il y a un certain nombre de choses que, dans le bilan de Sarkozy, Jean-Louis Borloo a « aimé ». Le Programme national de rénovation urbaine, le Grenelle de l’environnement, la loi étendant la laïcité et interdisant le port de la burqa… Et ce qu’il a moins « aimé », le discours de Dakar, celui de Grenoble…

La conférence de presse de présentation de Romain Grau, suppléant de Daniel Mach, n’était  sans doute pas le meilleur moment pour permettre à Jean-Paul Alduy de s’exprimer librement.

PS : C’est P-O litique reviendra sur cette conférence de presse.

Décryptage : Big Mach et Fidel Cresta en campagne

Les marchés sont des lieux qu’affectionnent les candidats aux élections. Ce mercredi 7 mars, sur le marché du Moulin à Vent, deux prétendants sérieux au siège de député de la première circonscription distribuent des tracts. Il y a là Daniel Mach, député sortant et Jacques Cresta, le candidat du Parti Socialiste. Le veille, Nicolas Sarkozy était l’invité de l’émission de France 2, Des paroles et des actes.

Daniel Mach est accompagné d’une douzaine de militants, dont trois élus. Jean Rigual, conseiller général UMP du Moulin à Vent, Isabelle De Noell, maire-adjoint et maire de quartier et Catherine Da Lage, conseillère municipale. Cravate rouge, chemise blanche et pile de tract de couleur bleu à la main, le député de la Droite Populaire a un look étudié.

Première surprise, les militants UMP distribuent deux tracts, encartés l’un dans l’autre, tous deux consacrés  à l’élection législative du 10 et 17 juin. N’est on pas en pleine campagne présidentielle ? Tous les militants de l’UMP et, à fortiori, les députés ne sont ils pas d’abord mobilisés pour faire réélire Nicolas Sarkozy ? Deuxième surprise, dans un quatre pages de petit format, Daniel Mach dresse un bilan de son travail de député, mais sans jamais citer le nom du président de la République.

On lit : « Régulièrement reçu à l’Elysée », « J’ai présenté à l’Elysée », « Reçu à l’Elysée »… On se serait plutôt attendu à lire, « Régulièrement reçu par des collaborateurs du président de la République, Nicolas Sarkozy », « J’ai présenté à Nicolas Sarkozy, président de la République »…

La page 4 est couverte de photos. Seize photos où l’on voit Daniel Mach en compagnie d’un ministre. Sur une d’entre elles, pas plus grande que les autres, il apparait avec Nicolas Sarkozy.

Tout cela donne l’impression que Daniel Mach est mobilisé pour sa réélection, pas pour celle de Nicolas Sarkozy à laquelle il donne l’impression de ne pas croire. Ça saute d’ailleurs tellement aux yeux qu’un militant de l’UMP s’en est étonné devant nous.

Daniel Mach est bien entouré.

Un des articles, « L’efficacité de la Droite Populaire », reflète bien le positionnement politique du député UMP : « Ce collectif, créé avec une dizaine de mes collègues députés UMP, compte près de 50 membres. Il nous a permis d’étudier, chaque semaine, les dossiers d’actualité urgents ou suggérés par nos administrés. Régulièrement reçu à l’Elysée ou en ministères, j’ai pu faire entendre votre voix et défendre vos positions contre la création de salles de shoot ; pour assouplir les conditions de récupération des points du permis de conduire ; contre la suppression des panneaux indicateurs de radars ; pour le durcissement des sanctions à l’encontre des délinquants ; pour rendre payant l’accès à l’AME (Aide Médicale d’Etat), jusqu’à présent gratuite et destinée aux étrangers en situation irrégulière ; pour que l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Agées) ne soit plus versée aux personnes étrangères  hors Union Européenne ; pour la suppression du bouclier fiscal ; contre la régularisation de l’immigration illégale ; contre la polygamie en France. »

Le second tract est une invitation à une conférence-débat, « Les fraudes sociales ». Elle aura lieu le mercredi 14 mars à 18h30 à la salle Jordi Barre à Pollestres. Daniel Mach reçoit Daniel Tian, député des Boûches-du-Rhône, auteur d’un rapport sur le sujet. Les premières lignes de la lettre d’invitation donnent le ton : « Bien Chers Amis, La fraude et les abus aux prestations sociales pèsent sur les finances publiques et fragilisent notre système social. Ces tristes constats, souvent dénoncés, sont devenus, au fil du temps et pour certains, une fatalité. Nous connaissons tous, autour de nous, des exemples qui se multiplient et ne cessent de renforcer l’exaspération de nos concitoyens. »

Approche très différente du côté du candidat socialiste. Fidel Cresta et les militants du PS distribuent un petit livret de 42 pages qui présente les 60 engagements pour la France de François Hollande. Il est accompagné d’un tract recto-verso également entièrement consacré à l’élection présidentielle. Il y a bien une photo de Jacques Cresta, mais ce dernier, qui est le premier secrétaire de la fédération catalane du Parti Socialiste y appelle à faire élire François Hollande. Il se paie même le luxe d’allumer, sans le nommer, Jean Vila, le candidat communiste aux élections législatives : « J’ai bien noté que certains se préoccupaient déjà du deuxième tour des élections législatives. Pour ma part, je n’ai qu’une perspective, qu’un combat, c’est de faire en sorte que François Hollande gagne le premier tour de la présidentielle ».

Jacques Cresta tractait avec une équipe de militants, ici avec Alain Ledosseur.

La stratégie du conseiller régional socialiste est simple et claire. Elle s’inscrit dans la perspective d’ une victoire de François Hollande. Et si ce dernier devient président de la République, là Jacques Cresta se présentera en candidat aux élections législatives pour demander à tous les électeurs qui ont voté François Hollande de lui donner une majorité à l’Assemblée Nationale.