On nous dira que les élections départementales ne passionnent pas les foules. Certes ! Mais que font les candidats pour que les électeurs s’y intéressent ?
Journaux de campagne, bilans, programmes, projets… A un mois du premier tour, on a encore rien vu.
Bruno Delmas a fait un coup de com avec sa proposition de cantine gratuite pour tous les collégiens. Mais si les parents ne paient pas la cantine qui la paie ? Les contribuables, bien sûr. Le contribuable doit-il payer la cantine des enfants dont les parents ont les moyens, voire largement les moyens d’assurer cette dépense ? N’est-il pas plus juste, ce qui est déjà le cas, d’établir une grille de tarifs selon les ressources des familles, c’est à dire selon le quotient familial ?
La gratuité a des effets pervers sur plan démocratique. C’est du clientélisme de masse. On veut séduire l’électeur non pas sur un projet d’intérêt général mais sur le bénéfice personnel que chacun va tirer de telle ou telle mesure.
De plus, c’est souvent ruineux pour la collectivité. Exemple avec l’ordi gratuit pour tous les lycéens. On y a mis des dizaines de millions et dans le même temps la région a baissé les subventions aux associations culturelles, sociales… Et l’argent que l’on avait consacré à Lordi manquait ailleurs. Pas d’argent pour moderniser la ligne du Train jaune qui est à l’agonie. La gratuité ou la presque gratuité peut aussi être impossible à mettre en place. Comme le train à 1 euro sur l’ensemble du réseau régional. Le nombre de billets à 1 euro est limité et il faut se lever de bonne heure, avoir beaucoup de chance ou passer des heures sur internet pour en avoir un. Et seulement un simple aller car on ne peut pas réserver un aller-retour. Le système mis en place a, en plus, introduit une inégalité de tarifs entre les voyageurs.
Sites internet ? Les partis et les candidats s’y étaient mis lors des précédents scrutins. Mais comme ces sites n’avaient la plupart du temps aucun contenu ils ne servaient à rien. Alors plus de site (sauf L’olivier Pays Catalan www.l-olivier.org). On se contente de mettre sa photo sur facebook.
Photos des candidats titulaires et suppléants que l’on imprime sur des bristols avec un ou deux slogans. C’est presque l’élection de miss et mister canton.
Alors on en est réduit à rire de ceux qui ont mis le Canigou à l’envers et à trouver que le PS y va un peu fort avec son logo de campagne fortement inspiré de celui du conseil général.
Logo de campagne du PS et logo du conseil général
Canigou à l’envers et Canigou à l’endroit
(Drapeau indépendantiste catalan en avant sur le permanence de Bernard Lamothe et Chantal Gombert, candidats UMP, UDI, CDC et Unitat Catalana.)
Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr