Avant le deuxième tour des législatives

Lors du débat qui l’opposait au député sortant sur les ondes de France Bleu Roussillon, la candidate socialiste, Toussainte Calabrèse, a dit et répété qu’elle était hostile au projet de Fernand Siré visant à moraliser la vie politique. Pour elle, il faut « s’en tenir aux décisions de justice ». Alors que Fernand Siré considère que toute condamnation mettant en cause la probité d’un homme ou d’une femme doit le priver de la possibilité de se présenter à une élection.

Le projet de loi précise que le préfet se ferait communiquer par la justice le bulletin numéro 2 du casier judiciaire de tout candidat à une élection. Celui-ci devra être vierge comme c’est le cas pour accéder à de nombreux emplois publics et à la pratique de nombreuses professions juridiques, judiciaires et médicales.

Le projet de loi de Fernand Siré a été signé par 80 députés UMP, dont Daniel Mach.

Que les Bourquinistes ne s’engagent pas pour remettre de la confiance dans notre système politique, cela n’étonnera pas grand monde.

L’Idylle Aliot-Bourquin est-elle terminée ?

Aliot brandit les condamnations judiciaires de Christian Bourquin et ce dernier traite le numéro 2 du FN, de « gros branleur ». Situation inconcevable il y a encore quelques semaines de ça. Le combat contre l’adversaire commun, l’UMP, les avait rapprochés. Quelques petits télégraphistes faisaient même la liaison entre les deux hommes de Millas qui échangeaient de cordiales salutations.

Alors qu’il arrose en permanence la presse de communiqués, le FN des P-O était resté silencieux après la condamnation de Bourquin à une peine de prison par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Idem après la condamnation d’Elie Puigmal, lui aussi pour favoritisme dans un marché public.

De son côté, Bourquin avait toujours été bienveillant avec ce FN qui grâce à des triangulaires, lui a depuis 1998, permis de prendre plusieurs sièges de conseillers généraux à la droite.

On observe que Bourquin se laisse de plus en plus souvent aller à user d’un langage de garçon d’écurie.

Tract du FN appelant à voter contre Ségolène Neuville.

Aliot l’extrémiste « modéré »

Dans le portrait que L’Indép lui consacre, Louis Aliot se présente en « modéré ». Louis Aliot n’est jamais excessif. Sauf si on lit sa prose et sauf si on écoute ses déclarations.

Louis Aliot qui dénonce le système Bourquin et le système Alduy. Réaction vigoureuse de Jean-Paul Alduy dans laquelle on lit notamment : « : Le Parti Radical a des racines : celles de la République. Le Front National a des racines : celles du Pétainisme. »

Fidel Cresta a gagné un nouveau surnom, « le porte-clef de Christian Bourquin ». Il lui a été donné par Daniel Mach.

Candidats écolos : les faux et les vrais

Sur la première circonscription, les électeurs de sensibilité écologiste auront le choix. Sur les 16 candidats, 4 s’en réclament.

Jean-Paul Tomas est le candidat des Nouveaux Ecologistes du Trèfle soutenu par Le Mouvement Hommes-Animaux-Nature. La dernière apparition de ce mouvement, dans les P-O, remonte aux précédentes élections législatives en 2007. Cette formation basée à Marseille n’a de vocation qu’électorale et elle est depuis de longues années accusée de présenter des candidats à la seule fin de bénéficier de l’aide financière publique accordée aux partis politiques. Le Trèfle a récemment fait parler de lui en passant un accord avec le Parti Radical de Jean-Borloo afin de permettre à ce dernier de bénéficier de l’aide de l’Etat. Une opération  légale mais pas très reluisante. J-P Tomas, avec qui nous ne sommes pas parvenu à établir le contact, ne fait pas campagne. Il ne fait pas le minimum, comme coller une affiche sur les panneaux électoraux qui lui sont réservés.

Pour en savoir plus sur le mic-mac entre le PR et le Trèfle, lire l’intéressant papier de Rue89.

http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/02/10/borloo-reconstitue-son-tresor-de-guerre-avec-des-ecolos-inconnus

 

Personne ne sait à quoi ressemble Hélène Sarraseca, candidate de L’Alliance Ecologiste Indépendante. Habite t-elle les P-O ?  Ce parti créé en 2011 est dirigé par le fameux Jean-Marc Governatori. Pas d’affiche électorale et une profession de foi qui n’est pas personnalisée.

 

Michaël Morant porte les couleurs de Génération Ecologie. Un parti qui a eut ses heures de gloire avec à sa tête Brice Lalonde, dans les années 1990. Dans les P-O, il était animé par Maryse Lapergue et il a été très actif dans plusieurs grands combats environnementaux, le plus médiatisé étant celui des carrières de Vingrau. Allié de JPA, Génération Ecologie a, en 1993, été un des artisans de l’élection d’Alduy fils à la mairie. GE a ensuite périclité et ne c’est jamais relevé. Yves Piétrasanta, vice-président du conseil régional (exclu des Verts en 2008) que Michaël Morant présente comme « le bras droit de Bourquin » a, en 2011, pris la présidence de Génération Ecologie. Dans les P-O, GE est présidé par Michaël Millet, le compagnon de M. Morant. M. Millet est plus connu pour sa participation à l’organisation de concours locaux de miss que comme militant de l’environnement. GE n’a qu’un candidat dans les P-O et on le trouve sur la circonscription où Agnès Langevine, secrétaire régionale des Verts se présente. Hasard ? Inactif, le président départemental de GE est  sorti de son silence en apportant son soutien à José Puig, le sous-marin de Bourquin sur la deuxième circonscription. Voilà qui en dit long.

Des quatre candidatures écologistes, une seule est totalement crédible, c’est celle d’Agnès Langevine d’Europe Ecologie Les Verts. Dans les P-O, ce parti a des militants et des élus. La matière grise n’y manque pas. Comme on a pu en juger lors de différentes réunions thématiques,  comme celle que les Verts avaient consacré au projet de parc éolien dans le Ribéral. Il y a des idées, des propositions et des débats. Une qualité de contenu que l’on retrouve dans le journal de campagne de huit pages qu’a édité Agnès Langevine.

Le propre d’une démocratie est d’ouvrir largement la possibilité de se porter candidat à une élection. Mais c’est aussi d’établir des règles qui limitent les dérives commises en son nom. Si la politique est autant déconsidérée c’est en grande partie parce qu’elle tolère les pratiques qui la discréditent.

La presse qui n’a, hélas, pas meilleure réputation que la politique, gagnerait à jouer son rôle en y regardant de plus près et en étant un acteur de la transparence. En fermant les yeux sur les dérives, elle cautionne le libre exercice de la tromperie  des électeurs.

Avec une bonne information, les faux nez tomberaient vite et les sous-marins couleraient par le fond.

 

PS : Un parti perçoit 1,68 euro par an et par voix sur cinq ans à condition de dépasser le seuil de 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions aux législatives.

Députés : le scandale de l’indemnité représentative des frais de mandat

A quinze jours du premier tour des législatives, Marianne et Médiapart font éclater le scandale des frais des députés. Une info qui fait le buzz sur internet. Les deux titres épinglent Pascal Terrasse, Parti Socialiste, député et président du conseil général de l’Ardèche. Ce monsieur a, par exemple, fait payer une semaine de vacances en famille (4 personnes) en Egypte par l’Assemblée Nationale. Coût : 3 398,50 euros. C’est aussi le contribuable qui paie sa cotisation mensuelle de 500 euros au PS. Longue est la liste des dépenses personnelles qu’il a fait supporter à la collectivité. En effet chaque député reçoit chaque mois une somme de 6 412 euros, l’IRFM, l’Indemnité Représentative de Frais de Mandat. Cette indemnité est versée sur un compte bancaire à part. C’est sur la base de documents, notamment des relevés bancaires qu’ils se sont procurés que Marianne et Médiapart prouvent les dérives du parlementaire à l’éthique irréprochable qui préside la commission de contrôle des comptes du Parti socialiste.

Marianne ne donne pas le nom de l’auteur du détournement en prétextant qu’il ne serait pas le seul à mettre l’argent de l’IRFM dans sa poche. L’indemnité est en effet versée par l’Assemblée Nationale et le Sénat sans que ses bénéficiaires n’aient à justifier de son utilisation. Pourquoi les parlementaires ne sont-ils pas soumis à la règle qui s’applique partout ? Dans les entreprises, les administrations, les frais sont remboursés sur la base de justificatifs.

« En fait, à partir du moment où il n’y a pas de vérification de l’utilisation de l’IRFM on peut dire qu’un député touche 11 000 euros net (11 800 en 2012) », déclarait René Dosière en 2009. Ce député apparenté socialiste s’est fait un nom dans le combat pour la moralisation de la vie politique. Engagement tellement apprécié par le PS que celui-ci a mis un candidat contre lui sur la première circonscription de l’Aisne. René Dosière souhaite que l’IRFM fasse l’objet d’un contrôle de l’Assemblée Nationale. Isolé, il se heurte à un mur.

Les partis et la classe politique acceptent que le fossé entre eux et les électeurs se creusent. Ils s’accommodent du discrédit qui les frappe. Mais tout le monde ne se résigne pas au fait que la démocratie soit ainsi maltraitée et que cela fasse le lit des extrêmes.

Les candidats aux élections législatives peuvent signer la charte d’Anticor et prendre l’engagement d’être « éthiquement exemplaire ». Parmi les 250 signataires issus de tous les partis (sauf du FN), un seul des P-O, Carol Malortigue candidat de CAP 21 sur la quatrième circonscription.

Concernant l’IRFM, cette charte précise : « Le signataire s’engage à rendre public sur son site, 2 fois par an, le détail de l’utilisation de son Indemnité Représentative de Frais de Mandat, allouée mensuellement par l’Assemblée Nationale… »

http://anticor.files.wordpress.com/2012/05/charte-anticor-lc3a9gislatives-juin-2012.pdf

PS : L’enquête de Médiapart est beaucoup plus fouillée que celle de Marianne.

Situation matérielle des députés : salaire brut 7 100 euros. Plus indemnités  pour des mandats locaux dans la limite de 2 757 euros. IRFM 6 412 euros. Crédit pour la rémunération de collaborateurs de 9 138 euros. Plus prise en charge des abonnements et communications téléphoniques ainsi que les frais d’envoi du courrier. Transport gratuit train et avion entre Paris et la circonscription (Source Assemblée Nationale).