La photo indécente

« Indécent », est le mot le plus souvent associé à une photo qui a fait un buzz énorme. Elle a été prise à Cerbère, pendant que des élus socialistes des P-O attendaient Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur qui était en route pour venir rendre hommage à Patricia Filippi, pompier volontaire « morte au feu ».

La photo qui fait scandale

Les réactions sont si nombreuses et si vives que Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat a jugé utile de présenter des excuses publiques. Mais elle n’apporte pas d’explications sur les raisons de ces sourires devant l’objectif d’un photographe. Elle feint de les ignorer en s’interrogeant, « Dans quelles circonstances a t-elle été prise ? »

Quelqu’un, voir le photographe (amateur ou professionnel), lui-même a t-il sorti une plaisanterie ? La ministre aurait des difficultés à le raconter car le contexte ne portait pas à la rigolade.

Et pourtant, lors de quelle veillée funèbre n’a-t-on pas ri en se remémorant un souvenir du défunt ?

Cette image, comme celle de l’un de ces politiques qui aurait pu au même moment se gratter l’entre-jambes, n’avait pas vocation à être diffusée.

l y a scandale parce qu’un des politiques présents sur l’image, à savoir Michel Moly, a fait la grosse ânerie de publier cette image sur facebook. Obsessionnelement habitué à se mettre en scène, Michel Moly ne s’est pas rendu compte que cette image des élus souriants ne pouvait pas être associé à la disparition de Patricia Filippi. C’est d’ailleurs lui et lui seul, qui aurait du présenter des excuses.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

PS : sur la photo : Michel Moly, 1er vice-président du Conseil départemental; Jean-Claude Portella, maire de Cerbère; Pierre Aylagas, député-maire d’Argelès-sur-Mer; Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat, conseillère départementale et secrétaire départementale la federation des P-O du PS; Hermeline Malherbe, sénatrice et présidente du Conseil départemental; Damienne Beffara, maire de Millas, conseillère départementale.

« Pujol est obsédé par l’Algérie française »

« Encore l’Algérie », « Pujol est obsédé par l’Algérie française ». Voilà des remarques entendues depuis l’inauguration, il y a quelques jours, du Parc des sports rénové auquel la mairie de Perpignan a donné le nom d’Alain Mimoun.

Il est vrai que Jean-Marc Pujol est tourné vers le passé. Un passé douloureux pour tous ceux qui, comme lui, ont dû s’arracher à cette terre d’Algérie. Mais est-ce une raison pour transformer Perpignan en capitale de la nostalgérie ?

Comme le nom d’Alain Mimoun ne parle pas à grand monde, rappelons qu’il a été un des plus grands athlètes français du XX e siècle et plus précisément un coureur de fond qui dans les années 1950 grimpa sur les podiums des grandes compétions internationales. Trois médailles d’argent et une médaille d’or aux Jeux Olympiques (Londres, Helsinki et victorieux du marathon aux JO de Melbourne).

On imagine à quel point le jeune Jean-Marc Pujol a dû admirer Alain Mimoun, cet immense champion qui aimait tant la France qu’il abandonna son prénom de naissance Ali pour prendre celui d’Alain. Mimoun a été un modèle d’assimilation. Il abandonnera même l’islam pour se convertir au catholicisme. « Il était un jeune Algérien qui aimait la France d’une manière extraordinaire. », a dit Jean-Marc Pujol dans son discours (Indépendant du 6 septembre)

On peut, avec Jean-Marc Pujol, regretter cette assimilation qui a produit des millions et des millions de Français aimant profondément leur nouvelle patrie. Mais l’on peut aussi lui reprocher de ne pas voir que le monde a changé notamment quand il déclare que Mimoun doit servir d’exemple. D’exemple pour un jeune d’origine algérienne ? Ce n’est même pas la peine d’y penser. Mimoun renvoie à une époque révolue. Le maire de Perpignan devrait faire l’effort de regarder la France et de regarder l’Algérie telles quelles sont en 2015. Ce serait un bon point de départ pour penser l’intégration et pour penser les relations avec l’Algérie, pays indépendant depuis 1962.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Philippe Saurel, rénovateur en peau de lapin !

Philippe Saurel surfe sur le rejet des partis politiques. C’est un créneau du marché de la politique qui fait depuis longtemps recette. C’est avec ce positionnement que Jean-Paul Alduy avait conquis en 1993 la mairie de Perpignan. Vous vous en souvenez ? Nous allons vous rafraîchir la mémoire.

Comme Alduy père, l’expliquait à la presse, son fils n’avait rien d’un homme politique : « Il ferait un excellent maire, mais il est très peu politique et ne sait pas mentir. » Et Jean-Paul Alduy confirmant : « Je ne suis pas un homme politique… Je sais que vous ne me croyez pas alors j’insiste… Enfoncez-vous bien ça dans la tête. Je vais avoir cinquante ans, si j’avais décidé d’être un politicien, je m’y serais pris il y a longtemps. »

On connaît la suite.

Le rejet des partis s’appuie sur leur principal défaut, ce sont des boutiques électorales tenus par des professionnels de la politique qui ne pensent qu’à cumuler un maximum de mandats et à durer.

Philippe Saurel inscrit-il son itinéraire politique en rupture avec ces pratiques ? A t-il pris l’engagement de ne faire qu’un mandat renouvelable une fois à la mairie de Montpellier ? S’impose-t-il une limitation en terme de cumul de mandats ? Non ! Il est maire d’une grande ville, président de la métropole et, demain, il sera conseiller régional.

A qui Philippe Saurel fait-il appel pour diriger ses listes départementales ? A des hommes et à des femmes qui sont déjà élus, des maires, des conseillers généraux et régionaux. Ce n’est pas avec lui que l’idée un homme un mandat progressera beaucoup.

Philippe Saurel n’a rien d’un rénovateur. Sauf pour ceux qui considèrent que porter le bas de la chemise par dessus le pantalon révolutionne la politique. On se moque, normal car il y a beaucoup de posture chez Saurel. Il sait comment séduire le bobo.

On peut faire de l’électoralisme sans parti politique. Hors l’électoralisme c’est ce qui pervertit la politique.

Saurel s’était coulé depuis 20 ans dans le moule du PS de Montpellier, maire-adjoint de Frêche, conseiller général, secrétaire de la fédé du PS de l’Hérault… Et puis en 2014 il a pensé qu’il avait davantage le profil que Mourre, candidat PS du système pour succéder à Hélène Mandroux dans le fauteuil de maire de Montpellier. Il est entré en dissidence et s’est estampillé candidat anti-système. Et comme ça lui a réussi, il continue. Mais uniquement au niveau du discours. Pour le reste qu’est-ce qui le différencie des autres professionnels de la politique ? Rien !