Revue de presse

Panneau illégal ?

A côté de la statue de Rigaud se dresse un grand panneau publicitaire posé sur deux blocs de béton. C’est un panneau comme ceux que l’agglo, le conseil départemental et le conseil régional installent au bord des routes ou à proximité des grands chantiers pour nous signaler que là on construit un lycée, un collège, une route… Mais un panneau comme ceux-là on ne se souvient pas en avoir vu un au cœur d’une ville, sur une place qui de plus n’est pas en travaux.

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On se pose toutes sortes de questions. Qui a décidé d’installer ce panneau à cet emplacement ? On réagit avec mauvaise humeur en se disant que ceux qui en fin d’année mettent des guirlandes sur la Méditerranée de Maillol peuvent installer cette horreur sur la place Rigaud. Et puis on réfléchit, calmement. La construction de l’antenne de l’université en centre ville sera la grande réalisation du mandat de Jean-Marc Pujol (Le grand Musée Rigaud a été lancé par JPA). C’est pourquoi la municipalité mobilise tous les moyens de communication pour le faire savoir, pour frapper les esprits. Et tant pis si quelques grincheux trouvent que ce n’est pas beau. On ne va pas mégoter. « L’objectif de communication est stratégique » ont du dire le directeur de cabinet et la directrice de la communication.

Mais les grincheux peuvent se transformer en enquiquineurs et demander si cette installation est légale. Parce qu’après avoir consulté quantités de lois et règlements nous sommes prêts à parier 10 euros avec Jean-Marc Pujol que ce panneau n’est pas légal. Mais légal ou pas, cette horreur n’a pas sa place à côté de la statue de Rigaud.

Henri Lhéritier nous a quitté mais ces livres demeurent

Henri Lhéritier avait un tel talent que j’étais convaincu qu’il allait un jour ou l’autre écrire un très grand livre qui connaîtrait une reconnaissance nationale. C’est ce qui serait arrivé si cet écrivain tardif, il a commencé à écrire à 50 ans, n’avait pas été fauché par un cancer foudroyant. Dès les premières pages de Crest et Romani en 1999, j’avais été impressionné par la qualité de son écriture, par la précision, par la puissance et par la truculence de son verbe. J’avais pris un immense plaisir à lire ce premier ouvrage. Quelque soit la forme narrative des suivants, je les ai lu avec gourmandise. Quel style ! Lhéritier a écrit des choses magnifiques sur la vigne, sur le vin. Mais il excellait également dans le genre loufoque. « La loufoquerie c’est tout un art » écrivait-il dans le défilé du Condottière. Sa participation loufoque (et oui encore) à un colloque universitaire consacré à l’écrivain Pierre Benoit est le grand moment de son dernier ouvrage, Les vêpres siciliennes. Il y fait une verticale de l’oeuvre de ce romancier qui de son vivant connut un succès considérable. Mais à la différence d’une verticale bachique, il avait commencé par le livre le plus ancien. Ca m’a donné envie de relire de cette façon toute l’oeuvre de Lhéritier (huit livres).

Trop de nostalgérie

Libre à Jean-Marc Pujol de ne pas participer à la commémoration officielle du 19 mars. Mais il va trop loin en faisant mettre les drapeaux en berne ce jour là. Notre maire campe dans le passé et il y entraîne notre ville et ses habitants. Je n’ai rien contre le Mur des disparus ou le Centre national de documentation des Français d’Algérie. Sauf qu’avec Pujol l’Algérie française a tourné à l’obsession. Au point d’ignorer l’Algérie d’aujourd’hui. Pour lui c’est comme si elle n’existait pas. D’autres grandes villes ont fait le choix des échanges culturels, économiques, sportifs, universitaires, comme Bordeaux avec Oran. Mais il faut avoir une certaine hauteur de vue pour surmonter les drames de l’histoire et les cicatrices qu’elles laissent.

Rendez-nous nos poubelles !

Faire des barricades avec les containers poubelles va devenir de plus en plus difficile. Car plus il y aura de containers enterrés moins il y aura de containers poubelles mobiles. Qui s’en plaindra ? Pas les habitants des rues autour du lycée Arago à qui une poignée de lycéens ont de bon matin emprunté la poubelle pour constituer une barricade interdisant l’accès à mille autres. Belle leçon de démocratie. Quelques jours après, à la première heure, avant celle de l’ouverture du lycée, des employés de la ville sont arrivés avec deux gros camions. Une fois chargés il n’y avait plus de barricade. Et les containers ? Ils reviendront quand le climat social ce sera apaisé.

France Bleu

«  Deux ou trois titres locaux, donc hors programmation nationale, par jour, sur une plage horaire allant de 6 heures à 19 heures, ça fait léger » écrivait Thierry Grillet dans un article de L’Indep qui faisait suite à la pétition lancé par Nicolas Caudeville pour demander à France Bleu Roussillon de faire plus de places aux talents locaux. Selon Nicolas Caudeville, Paris n’y est pour rien car il y a des stations de France Bleu dont la programmation est beaucoup plus ouverte à l’expression musicale locale.

Les responsables de France Bleu Roussillon se justifient en expliquant qu’ils ne sont pas sollicités par les artistes locaux. Pas très élégant l’utilisation du procédé rhétorique qui consiste à inverser les responsabilités.

La directrice de la station locale et le responsable de la programmation se gaussent parce que la pétition n’a recueilli qu’un peu plus d’une centaine de signatures : «  Pour nous c’est un non-évènement. Ca ressemble à un petit scud qui ne fonctionne pas… » Mais comme par hasard ils disent avoir des projets d’émission faisant une bonne place à la création musicale locale.

Affaire à suivre… De près.

Pyrénées-Méditerranée

Laurent Gauze, vice-président de l’agglo Perpignan-Méditerranée chargé de l’économie et président de l’agence de développement économique a convaincu un par un des chefs d’entreprises et des décideurs économiques que Pyrénées-Méditerrannée était le nom le plus porteur pour la région qui unit à présent Languedoc-Roussilon et Midi-Pyrénées. Cette idée a fait son chemin. Une bonne partie du monde économique et de ses représentants, Chambre de commerce, Union patronale, G 16 … considèrent que Pyrénées-Méditerranée est le nom le plus à même d’identifier la région nationalement et internationalement. C’est un argument de poids pour une région touristique, une région dont de nombreuses productions sont exportées. Pour les habitants c’est valorisant de s’identifier à cette Méditerranée qui est le berceau et le carrefour de tant de cultures et de civilisations. Les Pyrénées eux renvoient à un autre univers qui permet de former une association entre la mer et la montagne. Qui dit mieux ?

Pour qu’il soit fédérateur et adopté par ses habitants, il est nécessaire que le nom de la région dépasse les revendications identitaires locales. Comme le dit très justement Agnès Langevine, vice-présidente de la région et élue des P-O, c’est le nom du département qu’il faut changer. Tout le monde appelle les habitants des Pyrénées-Orientales « les catalans », la presse, toutes les institutions, tous les élus et même les préfets. Pyrénées-Catalanes permettrait de mettre en avant cette identité catalane départementale.

Fabrice Thomas

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