Communauté urbaine : de la com et de l’opacité

 

Excellent timing. Le numéro 1 du magazine de Perpignan Méditerranée Métropole est sorti au moment où la métropole votait une nouvelle taxe. La taxe Gemapi (Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Milieux Aquatiques). Au regard de son contenu, il y a fort à parier que nombre de contribuables se passeraient de cette nouvelle publication. Les habitants de Montner seront sans doute ravis d’apprendre que la métropole a installé des conteneurs enterrés pour les ordures ménagères. Mais cela intéresse-t-il les lecteurs des autres villes et villages ? Plus de la moitié de la pagination est ainsi consacrée aux réalisations effectuées dans divers communes. Le bulletin ou le journal municipal ne suffisent-ils pas ?

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La partie magazine ne justifie pas davantage la grosse dépense que constitue, la rédaction, l’impression et la distribution des 135 000 exemplaires de ce journal bimestriel. Pas indispensable non plus la pleine page consacrée à une nouvelle arrivante, une canétoise qui a eu un coup de foudre devant : «  La place de la Méditerranée, son carrousel, ses terrasses de café. » Superficielle aussi l’interview de Henry de Lumley.

L’article sur l’association qui restaure des maisons et des murettes à Périllos effleure son sujet. Dommage. L’activité des 60 bénévoles qui chaque année travaillent pendant trois mois valait mieux que les clichés qui occupent la moitié du texte : « Au détour de cette route étroite, sous la surveillance des ruines du château d’Opoul, le virage du vent surprend le visiteur et annonce la couleur. Ici la nature est sauvage, fascinante et fière ! Et tout d’un coup, absolu et majestueux, le voici qui se dresse ! Toisant le visiteur, le village de Périllos affiche ses ruines ! Sur le parking, quelques tentes attestent d’une présence humaine, un chien aboie dans le lointain… » Quant dossier « la communauté urbaine c’est quoi au fait ? » il aurait  été utile s’il avait été moins langue de bois.

Les deux grands hommes de presse que sont le rédacteur en chef : Michel Sitja et le rédacteur en chef adjoint : Daniel Tichadou ont, c’est dommage, été économes de leur immense talent. Preuve en est les fautes et coquilles qui nous ont sauté aux yeux.

Dans son éditorial, Jean-Marc Pujol indique que ce journal doit être : «  Un vecteur de transparence de l’action publique ». Si c’est là vraiment son souhait il a dû être très déçu en feuilletant le premier numéro sorti tout frais des rotatives de la Dépêche du Midi. Mais ne nous leurrons pas, la transparence n’est là qu’un mot, un artifice de communiquant qui tente de faire passer des vessies pour des lanternes. S’il tenait à la transparence le président de la métropole pourrait par exemple livrer une information digne de ce nom sur le déroulement du conseil communautaire. Au lieu et place des décisions et des débats que l’on s’attendrait à trouver sur le site internet de l’agglo, on nous livre un compte-rendu très succint des réunions.

Ce journal n’y changera rien, la communauté urbaine reste pour le citoyen une collectivité à la gestion et au fonctionnement opaque.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr