Pourquoi Alduy s’acharne t-il autant sur son successeur à la mairie de Perpignan et à l’agglo ? C’est devenu sa bête noire et c’est quasiment obsessionnel. Il a, dans cet esprit, signé un long billet d’humeur dans Le Petit Journal (édition du 9 janvier).
Pourquoi cette animosité ? Nous tentions déjà de répondre à cette question dans une chronique du 28 juin dernier : « On dit Jean-Paul Alduy assez critique à l’égard de l’action de Jean-Marc Pujol. Normal. Jean-Paul Alduy est tellement meilleur que les autres, tellement au dessus du lot. Maintenant en retraite il entretient cette image de lui-même en distillant les petites phrases sur son successeur. Il fait comme son père avait fait avec lui. Paul Alduy avait empoisonné les premières années de mandat de son fils à la mairie en lui distribuant publiquement des mauvaises notes et des blâmes. Pour celui qui a quitté les responsabilités, celui qui arrive après fera toujours moins bien. Jean-Paul Alduy est trop familier du pouvoir et de ses histoires d’égo pour ne pas connaître tout ça par coeur. Il devrait donc résister à la tentation. »
En lisant et relisant l’article qu’Alduy a donné au Petit Journal nous pensons avoir compris ce qui anime l’ancien maire.
Sa tribune commence par une thématique avec laquelle il a pendant 20 ans bercé les Perpignanais. Le développement économique de Perpignan grâce à son rapprochement avec Barcelone : « 2014 restera dans l’histoire de notre territoire comme l’année où Barcelone et son aéroport se sont rapprochés à une heure et quelques minutes de Perpignan, c’est à dire l’année où notre ville est désormais reliée à toutes les capitales du monde. » Et JPA explique ensuite : « Cette situation nouvelle a toujours été la condition nécessaire si longtemps espérée pour attirer des entreprises à haute valeur ajoutée qui se déploient sur l’international.»
Fichtre ! Alduy aurait-il oublié que les immeubles de bureau du Centre Del Mon sont vides ? Complètement vides.
Jean-Paul Alduy a transformé Perpignan. Mais en matière de développement économique, il en est resté à des discours grandiloquents. Pour ne prendre qu’un exemple, Technosud devait être le Sophia-Antipolis de Perpignan. En fait on y trouve plus de professions libérales que d’entreprises de haute technologie. Précisons que Sophia Antipolis (Alpes Maritimes) est la plus importante technopole de France, 1 400 entreprises, 31 000 emplois, 5 000 étudiants et chercheurs.
Notre territoire ne va pas se développer grâce à Barcelone. Le déménagement de la maison de Perpignan de Barcelona à Girona, puis sa fermeture, ont montré que JPA était le premier à ne pas croire à ses propos.
Mais Alduy, qui est un as du trapèze volant, un extraordinaire acrobate qui retombe toujours sur ses pieds, explique qu’il avait jeté les bases de ce développement économique : « Le mouvement était donné, mais c’était sans compter la rupture politique et même culturelle issue des élections de mars dernier. » Et oui Perpignan allait grâce au formidable boulot d’Alduy devenir une ville prospère mais Pujol est venu contrarié son destin.
Alduy a trouvé un bouc émissaire : « La vision comptable à court terme interdit l’intelligence du futur et la mobilisation des énergies.», écrit-il avec son habituel lyrisme.
L’ancien maire veut tout simplement faire porter à un autre l’échec total de sa grandiose vision du développement économique de Perpignan.
Fabrice Thomas
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