Portrait au vitriol de Michel Sitja

Sous la signature de Vincent Couture, L’Indépendant a publié un portrait au vitriol de Michel Sitja dans son édition du 21 avril. Du jamais vu dans les pages d’un quotidien local qui a la réputation de ménager les uns et les autres et surtout les puissants.

Mais ce n’est pas la violence de la charge qui interroge le plus. Non. Le principal problème c’est le procédé utilisé. A savoir, l’addition de ragots, de rumeurs et de propos anonymes.

On peut faire la même chose avec la plupart des personnages publics et la plupart des hommes politiques locaux. La recette est simple, donner la parole à quelques ennemis qui pourront se lâcher sous couvert d’anonymat. Les mauvaises langues ne seront pas difficiles à trouver. Plus une personne connaît la réussite, plus elle occupe une place en vue, et plus elle fait d’envieux. Et ça n’est pas seulement vrai en politique. On l’observe dans tous les milieux professionnels, chez les restaurateurs, comme chez les avocats, les artistes ou les journalistes. La liste n’est pas limitative.

Vincent Couture a facilement trouvé les grands courageux qui ont qualifié Michel Sitja « d’intriguant », de « manipulateur », de « menteur », de « nuisible ». Si les propos n’étaient pas anonymes, on aurait reconnu tel, qui espérait être sur la liste de Pujol, bien sûr en place éligible. Tel qui n’a pas été reconduit dans l’équipe. Tel qui n’a pas eu le poste à la hauteur de son immense talent. Des personnes qui, pour certaines, auraient deux, trois ans plus tôt, couvert Michel Sitja de louanges.

Le lecteur attend du journaliste qu’il aligne des faits. Des faits vérifiés. De lourdes accusations doivent forcément s’appuyer sur des faits bien établis. Rien de cela dans l’article de L’Indépendant.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

4 juin : un nouvel hebdo dans les kiosques

En fin de semaine nous aurons bientôt le choix entre trois hebdos départementaux. La concurrence va être rude. Surtout entre le nouveau venu, Hebdo 7 et La Semaine du Roussillon. Les ventes du Petit Journal sont loin de ce qu’elles étaient et la chronique de Jean-Paul Alduy n’est pas la recette miracle pour les faire redécoller.

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Hebdo 7 a édité un numéro zéro. Il se présente comme un magazine de grand format de 84 pages dont plusieurs dizaines dévolues à la publicité. Ne le feuilletez pas dans tous les sens à la recherche de l’ours, il n’y en a pas. Aucun nom. Pas un article n’est signé.

Le projet est porté par Franck Descoux, patron du magazine Cap Catalogne. Une publication qui est un incontestable succès sur le marché publicitaire, mais qui peine à trouver des lecteurs.

Le nouvel hebdo présente sa ligne rédactionnelle en quelques mots : «  Hebdo d’information insoumis, pertinent et impertinent. Rayon d’action : la Catalogne Nord et l’Eurorégion. Ambition : parier sur le recul, mettre des mots sur les maux. Carburant : l’énergie et l’audace. »

Peu de noms des journalistes qui composent l’équipe rédactionnelle ont filtré. Mais on connaît déjà ceux de deux piliers. Thomas Hirsch qui dans les années 2000 était à la rédaction perpignanaise de L’Indépendant avant de partir travailler à Béziers. Marie Costa n’est pas journaliste, mais l’écriture journalistique n’a pas de secret pour celle qui dans sa jeunesse rêvait de devenir journaliste. Déjà deux bonnes plumes !

Des articles plus ou moins intéressants. Mais ça c’est affaire de goût. Nous avons lu avec intérêt la success story de Cédric Siré, cet enfant de la Salanque qui est à la tête du premier groupe de médias en ligne français ainsi que le sujet sur les Stoll, une centaine de manouches installés dans une HLM en rase campagne entre Pézilla et Corneilla-de-la-Rivière. Papier choc sur le projet de transformation des arènes de la Monumental à Barcelone en mosquée de 40 000 fidèles. Ce qui en ferait le lieu de culte musulman le plus grand d’Occident.

« Musée du rugby à Perpignan, qu’est-ce qu’on attend ? », voila le grand sujet, 7 pages, qui fait la une. Ce projet de musée du rugby catalan est vendu au lecteur comme l’idée du siècle. Un peu facile et assez démago car c’est prétexte à taper sur les politiques. Ils n’ont pas pensé à faire ce musée et l’idée ne les fait pas grimper aux arbres. Et pour causes. Un musée digne de ce nom ça coûte des millions d’euros. Et avant de s’engager dans un tel projet on doit regarder, en France, en Europe et dans le monde le niveau de fréquentation de ce type de musée. Quiconque considèrera que c’est indispensable. Pas l’auteur qui n’a pas pris la peine de se renseigner. Ce qui ne l’empêche pas d’assèner que c’est un projet «  à forte valeur touristico-économique ». Mais c’est peut-être un bon sujet pour vendre des journaux.

Bons vents à Hebdo 7 !

N’oubliez pas ! Jeudi 4 juin chez tous les marchands de journaux !

Fabrice Thomas

PS : le numéro 0 est gratuitement disponible aux Enfants Gâtés, salon de thé et restaurant, 17 rue de l’Ange.

Contact : c.politique@orange.fr

Vote FN à Espira-de-l’Agly : un peu d’anthropologie politique villageoise

Nous avons demandé à un lecteur d’Espira-de-l’Agly avec lequel nous avons parfois des échanges, ce qu’il pensait de l’impressionnant score, 40,60%, réalisé par le FN dans son village au premier tour des élections départementales. Avec son accord nous publions la partie de sa réponse qui porte plus particulièrement sur ses observations villageoises.

 » Espira a grandi un peu anarchiquement, n’a pas toujours maîtrisé son urbanisme, les locations n’ont aucun garde fou, et cela a créé des exaspérations de voisinages, bruits, attroupements, venant de groupes sociaux déclassés, pour la plupart non caucasiens, dirons nous, au comportement déstructuré, groupal, communautaire.

De plus, il y a une certaine insécurité, exagérée, fantasmée, certes, manipulée par des arroseurs arrosés, mais tout de même réelle: ainsi, mes deux voisins immédiats et moi même avons été cambriolés en peu d’ intervalle de temps, et la gendarmerie a démontré dans ce domaine son inefficacité. En outre encore, quelques jeunes arrogants, décérébrés, abrutis par, comment dire, une certaine culture à base de Rap, de dolorisme anti colonialiste imaginaire, paresseux, vivotant de petits trafics sont visibles et sonores.

Le vin se vend moins bien, la coopérative a été détruite, anéantie et à la place il y a des HLM avec une population mélangée qui ne peut être, pour beaucoup d’habitants qui, eux, s’estiment normaux, que des chômeurs assistés, magouilleurs, dealeurs, et musulmans. Surtout que sont apparues (si je puis dire) les premières femmes voilées dans le village.

Le racisme ambiant et réciproque, disons le, la peur après le braquage du bureau de tabac au centre ville, la certitude que les politiques « normaux » se gavent, l’ affaiblissement du militantisme associatif augmentent ces sentiments d’injustice, d’inéluctabilité de l’islamisation, de la réalité du grand remplacement, comme le dit Renaud Camus: : le sentiment d’être ignoré et méprisé par les élites coupés de cette réalité de chômage, de délinquance, de gitanisation et d’ arabisation, visible au village a sûrement renforcé le vote FN qui est un vote de refus, de rejet, mais aussi d’ adhésion.

Et puis encore, il y a beaucoup de vieux, de retraités, des familles de pieds noirs.

Le symbole? C’est cette quinzaine de jeunes gens, en très grande majorité arabes, qui passent des heures, désœuvrés, sur le parking de la mairie, au centre du village, affalés dans leurs voitures, portes ouvertes, sono à fond, rap, reggae ou raï, bière et fumettes douteuses. Et le spectacle quotidien du village s’ajoute à la rumeur et au spectacle du monde

Quand en plus les abrutis sanguinaires de Daesh investissent tout l’espace et clivent générations, populations et traditions, on voit là quelques petits paquets d’expression, comme écrivait Cummings, propres à faire bouillir la marmite du diable.

Voilà, voila, un petit peu d’anthropologie politique villageoise à-peu-près. Puisse cela apporter un peu d’eau au moulin des bonnes volontés. Mais quelle prétention, n’est il pas? Vanitas vanitatum et omnia vanitas, c’est l’ Ecclésiaste et c’est l’un de mes pense bête.  »

Contact : c.politique@orange.fr

Vous voulez réagir ou vous aussi vous exprimer sur les causes de la progression du vote FN. N’hésitez pas !

Elections départementales : le grand gagnant est… Le FN

Le FN continue de progresser à Perpignan. Avec 36,34% des voix, il réussit même à améliorer le score pourtant très élevé de 34,18% qui avait placé Louis Aliot en tête des candidats au soir du premier tour des municipales de 2014.

Le FN creuse l’écart avec l’union UMP-UDI qui rassemble 26,66% des suffrages sur les bureaux de vote perpignanais. 10 points derrière le FN et en recul par rapport aux municipales où la liste conduite par Jean-Marc Pujol était arrivée en deuxième position avec 30,67% des voix.

Sur le reste du territoire départemental, le FN a effacé son échec des municipales. Il n’était parvenu à constituer une liste que dans une poignée de communes et les résultats avaient été bien loin des attentes du parti Lepéniste qui avant chaque élection annonce qu’il va casser la baraque.

Aux départementales il a réussit son coup. Hors cantons de Perpignan, en 2011 le FN réunissaient 14% des voix. Il fait plus que doublé ce chiffre en arrivant à 30% en 2015. Avec 32% des voix sur l’ensemble des P-O, le FN est pour la première fois dans un scrutin local le premier parti des P-O. A comparer avec son meilleur résultat toutes élections confondues, 35,23% aux élections européennes de 2014.

A noter que le nombre de communes où le FN a lors de ces élections départementales dépassé les 30% se comptent par dizaines. Le phénomène n’est donc pas spécifiquement perpignanais.

Communes dans lesquelles le FN dépasse les 35% : 36,43% à Peyrestortes, 36,36% à Pézilla-la-Rivière, 37,92% à Villeneuve-la-Rivière, 35% à Belesta, 39,31% à Cases-de-Pène, 39,88% à Pia, 38,65% à Torreilles, 39,71% à Saint-André, 38,35% à Montner, 38,67% à Corbère, 38,33% à Saint-Feliu-d’Avall, 35,12% au Boulou, 36,59% à Bages, 36,49% à Latour-Bas-Elne, 36,98% à Montescot, 37,95% à Ortaffa, 36,83% à Villeneuve-de-la-Raho, 39,45% à Brouilla, 36,06% à Fourques, 37,53% à Ponteilla, 35,09% à Trouillas, 35,29% à Espira-de-Conflent, 36,51% à Joch.

Communes dans lesquelles le FN dépasse les 40%. 40,60% à Espira-de-l’Agly, 40,66% à Castelnou, 41,47% à Saint-Genis-des-Fontaines, 41,55% à Opoul-Perillos, 41,62% à Corneilla-del-Vercol, 42,42% à Lansac, 42,48% à Saint-Jean-Lasseille, 43,80% à Villemolaque, 49,32% à Rigarda, 53,57% à Taulis commune du Haut-Vallespir qui compte 54 inscrits.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr