Sous la signature de Vincent Couture, L’Indépendant a publié un portrait au vitriol de Michel Sitja dans son édition du 21 avril. Du jamais vu dans les pages d’un quotidien local qui a la réputation de ménager les uns et les autres et surtout les puissants.
Mais ce n’est pas la violence de la charge qui interroge le plus. Non. Le principal problème c’est le procédé utilisé. A savoir, l’addition de ragots, de rumeurs et de propos anonymes.
On peut faire la même chose avec la plupart des personnages publics et la plupart des hommes politiques locaux. La recette est simple, donner la parole à quelques ennemis qui pourront se lâcher sous couvert d’anonymat. Les mauvaises langues ne seront pas difficiles à trouver. Plus une personne connaît la réussite, plus elle occupe une place en vue, et plus elle fait d’envieux. Et ça n’est pas seulement vrai en politique. On l’observe dans tous les milieux professionnels, chez les restaurateurs, comme chez les avocats, les artistes ou les journalistes. La liste n’est pas limitative.
Vincent Couture a facilement trouvé les grands courageux qui ont qualifié Michel Sitja « d’intriguant », de « manipulateur », de « menteur », de « nuisible ». Si les propos n’étaient pas anonymes, on aurait reconnu tel, qui espérait être sur la liste de Pujol, bien sûr en place éligible. Tel qui n’a pas été reconduit dans l’équipe. Tel qui n’a pas eu le poste à la hauteur de son immense talent. Des personnes qui, pour certaines, auraient deux, trois ans plus tôt, couvert Michel Sitja de louanges.
Le lecteur attend du journaliste qu’il aligne des faits. Des faits vérifiés. De lourdes accusations doivent forcément s’appuyer sur des faits bien établis. Rien de cela dans l’article de L’Indépendant.
Fabrice Thomas
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