Saint-Cyprien : faible participation au référendum contre la fusion des régions

1 037 électeurs cyprianencs ont répondu à l’appel de leur maire Thierry Del Poso en venant glisser un bulletin « Oui » ou « Non » à la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées. Par rapport aux 9 237 inscrits sur les listes électorales, la participation s’élève à 11,22%.

Les adversaires de Thierry Del Poso considèreront certainement que la faible participation à ce réferendum (qui n’a d’ailleurs aucun cadre légal) est un camouflet pour le maire.

Quelques jours avant cette « consultation référendaire », nous avions demandé à Pierre-Marc Dufraisse, directeur de cabinet, de nous indiquer le niveau de participation espéré. Il nous avait répondu que l’objectif était de franchir la barre des 1 000 électeurs. Le but est donc atteint.

Avant un référendum, on voit les partisans des deux camps s’affronter rudement pendant des mois. Rien de tel ici. Personne n’a fait campagne pour le « Oui » et la campagne de Thierry Del Poso s’est limitée à la distribution d’une lettre d’information éditée par la mairie.

Le résultat des urnes doit toutefois davantage satisfaire Thierry Del Poso puisque le « Non » l’emporte largement avec 81,68%.

Les modalités de participation à ce référendum local étaient celles de toute élection, il fallait être incrit sur les listes électorales. Le dépouillement, par contre, s’est fait à la bonne franquette. L’organisation pointilleuse habituelle a été mise au rancart. A 17 h passé, on sentait l’envie largement partagée d’en finir vite pour être devant la télé au coup d’envoi de France-Allemagne à 18h.

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Après la proclamation des résultats, Le maire de Saint-Cyprien a déclaré qu’il n’était pas hostile à une réorganisation territoriale, mais qu’il avait organisé cette consultation pour protester contre un gouvernement qui imposait des réformes sans concertation. A propos de la fusion Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées, il observe que si l’Aude et les P-O se tourneraient volontiers vers Midi-Pyrénénes, le Gard et l’Hérault regarderaient eux plutôt du côté de PACA.

On peut faire une lecture politique de l’organisation de ce référendum. Thierry Del Poso cherche à se hisser et à s’installer sur la scène politique départementale afin d’y jouer un rôle de premier plan, en particulier au sein de l’UMP. Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Numéro 1, août, septembre,octobre; bientôt chez les marchands de journaux des P.-O.

Vive la région Languedoc Pyrénées!

« Pour une nouvelle région Languedoc-Pyrénées qui renoue avec son histoire tout en s’inscrivant dans la modernité de la construction européenne », des élus et des responsables d’Europe Ecologie Les Verts du Languedoc-Roussillon, dont Jean Codognès proposent « deux assemblées, l’une à Toulouse, l’autre à Montpellier ». Cette tribune a été publié par Mediapart le 5 juin.

La réforme territoriale annoncée suscite l’alliance des conservatismes. De gauche à droite, militer pour le statu quo fait recette.

Nous, écologistes, avons toujours défendu l’évolution vers une République des territoires dans une Europe fédérale. Nous avons toujours plaidé pour que l’échelon régional soit renforcé afin d’affirmer, dans une France encore largement dirigée depuis Paris, de réels dynamismes capables de créer des politiques originales, puisant dans la diversité des territoires la force de répondre aux aspirations de leurs habitants

Le débat qui s’engage aujourd’hui fournit l’occasion de s’interroger sur les échelles pertinentes de la gouvernance régionale. Ce débat est nécessaire. Nous souhaitons ici y contribuer en défendant la cause d’une région qui nous est chère et reste à réinventer : le Languedoc-Pyrénées.

Le Languedoc-Pyrénées, c’est un vaste territoire qui a su, à travers le temps, inventer des formes souples et inédites d’organisation à l’échelle d’une quinzaine de départements actuels.

Le parlement à Toulouse, l’intendance à Montpellier, des états généraux itinérants de Beaucaire à Albi : l’histoire a montré la capacité du Languedoc à s’administrer de manière décentralisée entre Rhône et Garonne. Elle a montré également sa capacité à s’associer aux terres pyrénéennes de la Bigorre, du Comminges, de Foix et du Pays Catalan avec lesquels se sont construits des liens culturels, économiques et politiques féconds.

En séparant haut et bas Languedoc, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, la régionalisation des années 1960 a méconnu des solidarités territoriales anciennes au profit d’une logique administrative qui a contribué à affaiblir le potentiel régional. Diviser pour mieux régner ?

La réforme territoriale propose de réunir à nouveau ces deux entités au sein d’une même région. Une région forte de près de 6 millions d’habitants réunis par une histoire commune et des liens culturels vivants. Une région riche de ses complémentarités géographiques entre plaines et montagnes, littoral méditerranéen et intérieur. Une région maillée par un véritable réseau de villes et de pays apte à rééquilibrer l’influence, parfois excessive, de ses deux métropoles que sont Toulouse et Montpellier.Une région carrefour européen.

C’est pourquoi nous disons que cette réforme n’est pas une menace, mais bien une chance.

C’est pourquoi elle ne doit pas être réduite à une simple opération comptable. Sachons pour cela puiser dans nos ressources pour adapter la nouvelle organisation de la France à la diversité de ses territoires. C’est dans cet esprit que la nouvelle région Languedoc-Pyrénées doit renouer avec son histoire tout en s’inscrivant dans la modernité de la construction européenne.

Pour cela, nous proposons une méthode et une architecture.

Une méthode en deux temps, respectueuse des territoires. D’abord acter la jonction de Midi-pyrénées et Languedoc-Roussillon. Puis en concertation étroite avec les habitants des différentes composantes de ce nouvel ensemble, étudier les différents scénarios d’ajustements nécessaires aux réalités locales. Le Pays Catalan pourrait par exemple disposer d’un statut particulier dans la perspective d’une eurorégion transfrontalière. Le Gard pourrait se prononcer sur son éventuel rattachement à la Provence. Tous ces ajustements devront résulter d’une pleine adhésion des territoires concernés.

Une architecture, enfin, qui fonde un véritable fédéralisme régional et une répartition des rôles entre Toulouse et Montpellier. Notre ambition est bien de faire en sorte que cette réforme territoriale constitue, non seulement l’instrument d’une gouvernance régionale plus efficace, mais également l’occasion d’une véritable avancée démocratique.

Ainsi le nouveau parlement régional pourrait être composé de deux assemblées : une “ assemblée citoyenne ” élue sur la base d’une circonscription unique, incarnant l’unité régionale et une “ assemblée territoriale ” où siègeraient les élus des bassins de vie, pays et métropoles, afin de représenter la diversité des situations urbaines et rurales.

Afin d’ancrer cette architecture fédérale dans la géographie languedocienne, ces deux assemblées pourraient être établies l’une à Toulouse et l’autre à Montpellier.

Ces deux assemblées réunies en parlement désigneraient un exécutif unique et responsable devant elles, modernisant au passage la forme actuelle des présidences de conseils régionaux.

Ces deux assemblées partageraient, par ailleurs, les mêmes compétences (avec droit d’adaptation et droit d’expérimentation) et le même budget, renforcés par la réforme territoriale.
La réforme territoriale est une chance pour faire grandir et moderniser la région Languedoc-Pyrénées. Saisissons là !

Christophe Cavard, député (EELV) du Gard, 
Jean Codognes, ancien député des Pyrénées-Orientales,
Nicolas Dubourg, membre de la direction nationale d’EELV, 
Erkan Islek, membre de la direction régionale d’EELV,
Agnès Langevine, secrétaire régionale EELV 2011-2012 (Perpignan), 
Béatrice Leccia (Gard),
Jacqueline Markovic, membre d’EELV
Marie Massart, conseillère municipale de Montpellier jusqu’en 2014
Berengère Noguier, conseillère générale du Gard, 
Jean-Marc Panis (Pyrénées Orientales),
Manu Reynaud, secrétaire régional des Verts puis d’ EELV 2007-2011,
Julien Zloch (Aude).

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Deux conseillers régionaux catalans refusent l’isolement prôné par Christian Bourquin

« Le Languedoc-Roussillon, dans son intégralité, a toute sa place sur la future carte de France », affirme Christian Bourquin.

Réponse de Jean-Luc Pujol et d’Annabelle Brunet, conseillers régionaux membre du groupe Union centriste : « Le maintien en l’état de la Région Languedoc-Roussillon, seule, alors que la réforme vise à créer de grands ensembles relève du suicide économique. Comment espérer un avenir pour un nain entouré de géants ? La région Languedoc Roussillon se trouverait, avec ses 3 millions d’habitants, isolée au milieu de 4 ensembles représentant chacun entre 6 et 8 millions de personnes. Trop petite, trop pauvre, cernée par PACA, Midi Pyrénées Aquitaine, Rhône Alpes – Auvergne et Catalogne, quel espoir de survie ? »

Cette position, les deux élus catalans n’ont pas pu l’exprimer lors de la session extraordinaire du conseil régional consacré au projet de fusion des régions qui s’est tenue samedi. « La session a consisté dans une série d’interventions d’invités extérieurs plus ou moins obligées, plus ou moins serviles mais toutes au soutien de l’isolement de notre région, au soutien de l’avis du président. », expliquent les deux élus dans une déclaration.

Jean-Luc Pujol nous a précisé qu’il avait demandé la parole avant le passage au vote et que Christian Bourquin lui avait répondu par des propos vindicatifs. Privé de la possibilité d’intervenir, les deux élus des Pyrénées-Orientales ont quitté la séance sans prendre part au vote de la motion proposée par C. Bourquin.

Pour les deux conseillers régionaux, « Il n’était pourtant pas question d’intervenir pour soutenir une réforme brutale, menée tambour battant dans l’indifférence totale de l’avis des habitants et portée par un gouvernement à la dérive… Dans la mesure où elle va être mise en œuvre, il est indispensable de permettre aux territoires du Languedoc Roussillon d’en tirer le meilleur parti… Le seul intérêt de cette réforme est la constitution d’entités à taille européenne, potentiellement plus compétitives, plus dynamiques. Le rassemblement des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne relève pas du drame décrit par le président de la Région Languedoc-Roussillon. Activité commerciale et industrielle, agriculture, enseignement supérieur, recherche autant de domaines dans lesquels Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, ne sont en rien concurrentes, elles sont au contraire complémentaires. Pourquoi ne pas étudier sérieusement cette possibilité ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion de renforcer les coopérations européennes, les liens avec la Catalogne ? Depuis Perpignan, l’opportunité est historique ! La peur et le repli sur soi ne sont pas des arguments à opposer à un rapprochement ! »

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