» Vivement Cresta  » : le PS reprend un slogan du FN

Jacques Cresta a un bon slogan de campagne, Vivement Cresta. Beaucoup ont trouvé qu’il avait un air déjà entendu. Et oui, « Vivement Le Pen », c’était à l’époque de Jean-Marie.

Il emprunte aussi au FN sa rhétorique catastrophiste, comme le montre la toute première phrase de son tract : « Depuis trop longtemps, Perpignan est à l’abandon ».

Pour qui Jacques Cresta fait-il campagne ?

Pour faire monter le FN ?

Pour faire ça, le PS ne pouvait pas trouver meilleur candidat.

Jacques Cresta habite Cabestany où il a d’ailleurs fait plusieurs mandats dans l’équipe de Jean Vila. Que vient-il faire à Perpignan ? Il ne s’est jamais intéressé à cette ville et il prétend du jour au lendemain en devenir le maire.

Jacques Cresta n’est-il plus député de la première circonscription ? A-t-il discrètement démissionné ?
Vous pouvez, tourner et retourner son tract. Pas la moindre mention. Pourquoi ? Pour que le lecteur ne réagisse pas spontanément en se disant, « Député ça ne lui suffit pas ? ».

C’est quoi Jacques Cresta ? Un épouvantail pour alimenter davantage encore le rejet des politiques ?

Ce monsieur qui il y a quelques mois, a été classé par le magazine L’Expansion parmi les cancres de l’Assemblée Nationale a déclaré à L’Indépendant que s’il était élu maire de Perpignan, en plus, il prendrait la présidence de l’agglomération et qu’il resterait député. On croit carrément rêver. Ce député godillot veut, en bafouant les engagements de son parti, détenir, à lui seul, trois mandats qui sont trois jobs à plein temps. Pour trois personnes qui ont les moyens intellectuels de les accomplir. Fabrice Thomas

Municipales : ça commence mal !

Le FN a tiré le premier avec un tract distribué depuis quelques semaines dans tous les quartiers de la ville.

Le parti d’extrême-droite nous a tellement habitué à ses excès que l’on n’y prête presque plus attention. Mais là, il est vraiment allé très loin dans la caricature.

Ces dizaines de photos de commerces aux rideaux baissés donnent une image totalement déformée de la réalité.

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En diffusant cette vision misérabiliste Aliot joue contre le centre ville. Ce qu’il montre revient à faire une campagne disant : regardez dans quel état est le centre ville, n’y mettez pas les pieds.

Comme l’histoire nous l’a montré, l’extrême-droite a toujours fait du catastrophisme. C’est l’une des bonnes vielles techniques qui assurent la prospérité de son fonds de commerce et celle du couple Le Pen-Aliot. Quel commerçant de Perpignan gagne autant d’argent que l’attaché parlementaire de madame Le Pen ? 5 000 euros pour 17 heures de travail hebdomadaire. Et cela pour rédiger des analyses de politique étrangère. Domaine dont M. Aliot est un grand spécialiste. C’est ce qu’il nous demande de croire.

La démagogie du FN donne la clef de compréhension de son échec complet dans l’administration des villes qu’il avait conquit dans les années 1990. Une fois aux responsabilités, il faut faire face à la réalité, apporter des réponses concrètes. Mais ça, il ne sait pas le faire. Il n’a pas le logiciel “ gestion de la cité “.

Louis Aliot en fait lui-même la démonstration quand il « s’engage à : Mettre un terme définitif à l’insécurité » à Perpignan.

Quand on lui demande comment il s’y prendra, il répond que la police municipale fonctionnerait 24h sur 24 et qu’il recruterait 30 policiers municipaux.

Sachant que pour avoir un seul policier 24 heures sur 24, il faut quatre postes, on ne voit pas comment Louis Aliot ferait des miracles et pourrait « Mettre un terme définitif à l’insécurité ».

Il est regrettable que personne ne réponde à la démagogie du FN.

A l’UMP, on ménage le FN. Pas d’attaque contre Louis Aliot. C’est la ligne de Pujol et de Sitja. Contrarier le compagnon de Marine Le Pen, c’est s’exposer à des représailles. Bourquin et Cresta ne bougent pas davantage. Car plus le FN sera haut, plus l’UMP sera basse. C’est leur unique recette électorale pour conquérir la ville. Et la ville ils la veulent. Contrairement à ce qu’écrit notre éminente consoeur, Frédérique Michalak dans l’Indépendant, les Bourquinistes ne font pas l’impasse sur l’élection municipale de 2014. Ce sont des propos qui visent à endormir l’UMP.

L’UMP comme le PS jouent à un jeu dangereux qui ne peut qu’aboutir à renforcer l’influence du Front National. Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

Diffamation sur fond d’Ouillade

« ……. Les choses ont évolué plus que très défavorablement jusqu’à Montpellier où j’ai été entendu par un ténor du barreau, pour une affaire immobilière sur Saleilles où Rallo a magouillé. « Monsieur 10% », comme on le surnomme «affectueusement». Cette phrase au milieu d’un petit paragraphe entre guillemets est de Jean-Michel Erre, ancien maire de Saleilles et vise directement et exclusivement, François Rallo, actuel maire de cette même ville. C’est cette petite phrase qui fait l’objet d’une procédure en diffamation.

Dans cette affaire, trois ténors du barreau font s’affronter, Jean Codognès, brillant et contondant, outré, choqué, par de telles pratiques en politique, il représente le maire visé dans l’article. « Ce n’est pas de la liberté d’expression … ce genre de propos relayés par des sites sans déontologie propage la rumeur qui est autant violence … qu’une atteinte pernicieuse à la démocratie ». Me Bruno Fita, précis, clair, jamais un mot de trop, excellent expert en droit du travail, le plus complexe de toute la législation française et Me Favre, grandiloquent, une défense à l’ancienne, celle des vieux films en noir et blanc avec des revers de manche, des trémolos dans la voix. Il commencera et terminera sa plaidoirie en citant Voltaire. De la tradition pure au service des prétoires.

Mais cette défense, parfois peut-être trop théâtrale, ne doit pas faire oublier qu’elle est parfaitement structurée, reposant sur des jurisprudences et sur la subtilité de la loi sur la diffamation. Me Favre s’est livré à un vrai cours de droit. Un autre avocat était présent, parmi le public, au fond de la salle, il s’agissait de Louis Aliot, vice-président du Front National accompagné d’un militant. Lorsque Me Codognès demandera à ce dernier, ce qui les intéresse dans ce dossier. Il répondra : « Nous ne sommes pas là en tant que Front National, mais pour soutenir notre grand ami Luc Malepeyre. » Une amitié sincère, car ils perdront une après-midi entière pour assurer ce soutien.

Luc Malepeyre est le premier des prévenus, après un long passage au Conseil Général au cabinet de la présidence du conseil général, il pourrait faire son entrée prochaine à la mairie de Perpignan, au service de Jean-Marc Pujol. Luc Malepeyre est visé par la plainte en diffamation, car cette petite phrase de Jean-Michel Erre, a été publiée dans le journal en ligne, Ouillade.eu. Pour tout un chacun à Perpignan, ce site ne porte qu’un seul nom : Luc Malepeyre. Mais c’est sans compter, Me Fita qui se fera un plaisir de contredire Me Codognès sur ce point. Selon Me Fita, Luc Malepeyre aurait écrit sur Ouillade.eu depuis sa création, en tout et pour tout, onze articles, les onze signés de son nom. Et toujours selon son Conseil, Luc Malepeyre, après 28 ans au Midi Libre et autant de contacts et d’informateurs, ne serait pour le site Ouillade, qu’un « rabatteur d’informations », rien d’autre. Le propriétaire et administrateur du site serait une tierce personne, dont le nom sera très soigneusement tu par Me Fita, tout le long de sa plaidoirie.

Vérification faite, Ouillade appartient à la société « Le Mot de la fin » dont 100% des parts sont propriétés de Luc Malepeyre qui en est aussi le gérant. Quant au site « Ouillade.eu », il n’y est fait mention que d’un seul « Responsable éditorial » c’est Luc Malepeyre accompagné de son adresse personnelle. Me Favre, à son tour et pour défendre Jean-Michel Erre, va faire exclusivement du droit. En matière de diffamation, va-t-il marteler, il faut faire attention à ne jamais porter atteinte à un droit fondamental de notre République : la liberté d’expression.

En aucun cas, le juge ne peut interpréter le texte incriminé, lorsqu’il est écrit M. 10%, rien ne précise qu’il s’agisse d’une rétribution sur l’acquisition de marchés, une rétro commission ou un retour d’enveloppe. Il pourrait s’agir, par exemple, d’un pourcentage électoral. Me Codognès est hilare. Il a peut-être tort de se réjouir, le législateur est clair, le président Jean-Luc Dooms et ses assesseurs ne devront en aucun cas se livrer à la moindre interprétation de cette phrase, mais au contraire la prendre exactement au premier degré.

En revanche, le mot « magouillé » sera peut-être plus problématique pour Jean-Michel Erre. Ce dernier ne donnant aucune preuve que le maire ait « magouillé » sur une affaire d’urbanisme. Ouillade.eu, homonyme d’une excellente recette catalane, qui, bien qu’à base de cochon, ne méritait pas d’être mêlé à de la politique fut-ce-telle, elle aussi« ben porquejada », comme on dit en catalan ! Résultat du délibéré le 24 octobre à 14 heures. Joan-Miquel Touron

Nous avons besoin de L’Indépendant !

Génial la nouvelle formule de L’Indep. Et bravo pour le numéro de lancement ! Très sympa ces dizaines de photos qui nous montrent des journalistes et des employés heureux. Tout le monde a la banane. Et c’est normal, « Nos audiences cumulées (journal papier, site internet et applications numériques) n’ont jamais été aussi fortes. » explique Philippe Campa, le directeur général délégué de notre quotidien régional.

C’est fabuleux !

L'Indep bouge

Les ventes de la presse papier et surtout celles de la presse quotidienne n’en finissent pas de reculer. Des bataillons de lecteurs abandonnent le papier et la presse payante.

Mais à L’Indep, tout va bien !

Dans les métiers de la presse, des rédactions au réseau de distribution en passant par les rotatives, le climat est morose. L’inquiétude est générale. Le moral est dans les chaussettes.

Mais à L’Indep, tout va très bien !

On est totalement dans l’ambiance d’une chanson à succès des années 1930. Tout va très bien madame la marquise, de Ray Ventura et ses Collégiens.

En réalité, ça va très mal. Et l’Indépendant n’est pas épargné. L’année 2013 ne sera pas meilleure que les précédentes et elle sera peut-être pire. Les ventes sont en recul de 7% et il est peu probable qu’elles se redressent beaucoup d’ici la fin de l’année.

C’est désolant !

Le matin à la boulangerie du quartier et quelque soit l’heure, il n’y a que des personnes âgées qui achètent L’Indépendant. Parmi les actifs, la grande majorité se passe de sa lecture.

Il faut regarder la réalité en face. Nos concitoyens se désintéressent de plus en plus de l’information locale.

C’est un drame ! Pour notre activité et plus encore pour la démocratie.

La création d’un club économique de L’Indépendant ou d’un wabc@fé de l’Indépendant va-t-elle servir à quelque chose ?

Ça fait plus de 20 ans que la presse régionale pause des cautères sur des jambes de bois. Toutes les fausses solutions ont été essayées. Il va bien un jour falloir s’occuper de l’essentiel. Le contenu des journaux, le traitement de l’information locale.

Le modèle rédactionnel qui a pendant plus de 100 ans fait la prospérité de la presse régionale ne fonctionne plus. Les lecteurs ne sont plus intéressés par un journal qui est un relais des pouvoirs et des institutions locales. Qui est un support de communication plus que d’information. Qui privilégie l’anecdotique et néglige le fond.

Pendant que la presse régionale attendait des jours meilleurs, la presse nationale : papier, radio, télé, internet, est devenue plus curieuse, plus indépendante. Et l’écart c’est creusé.

Il n’y a rien de plus difficile que de se remettre profondément en question. Mais c’est ça ou la poursuite du déclin.

Nous avons besoin d’un quotidien départemental qui réponde aux attentes de lecteurs devenus plus exigeants. Nous avons besoin d’un quotidien de qualité, d’un quotidien influent, d’un quotidien qui soit très lu.

Nous avons besoin de l’Indépendant, parce que l’information, c’est l’oxygène de la démocratie ! Fabrice Thomas

Le système Bourquiniste n’existe pas !

Dans L’Indépendant du 1er octobre, sur une pleine page : « Le chercheur Dominique Sistach décrypte l’évolution de la société perpignanaise entre développement de la rente, fin de l’économie productive, clientélisme et communautarisme. »

Le sujet est passionnant. Mais l’observation est caduque. Et depuis longtemps. Depuis que Christian Bourquin est devenu président du conseil général. En 1998. Depuis cette date il a construit et développé un système clientéliste qui est devenu très influent alors que pendant ce temps celui mis en place par Paul Alduy déclinait. En grande partie parce que ses principaux cadres étaient vieillissants et n’ont pas été renouvelés par Jean-Paul Alduy. Le clientélisme n’a bien sûr pas disparu de la mairie de Perpignan. Mais il n’est plus pratiqué de façon aussi organisée et efficace que par le passé.

Le quartier Saint-Jacques illustre bien le déclin du clientélisme municipal. Les Alduystes y ont régné sans partage pendant des décennies. Rappelons que c’était le canton de Jacques Farran. A partir de 1998, le PS y a progressé à chaque élection. Jusqu’à prendre le canton en 2011. Et cela avec un candidat au profil assez étonnant. Jean-Louis Chambon maire de Canohès et cadre en retraite qui exerçait son activité dans les services sociaux du conseil général avait une bonne connaissance de la population du quartier.

Dans les deux bureaux de vote où l’électorat gitan est le plus important, le taux de participation a atteint un niveau sans précédent. Et le score réalisé par Chambon y est impressionnant. Précisons que nous avons fait des recherches et des comparaisons en remontant jusqu’aux années 1980.

Cette influence prend appui sur les compétences sociales du conseil général. Au cours des deux dernières décennies l’Etat lui a transféré une série de missions, dont le RMI devenu le RSA, la gestion du handicap…

Dominique Sistach cite cinq fois le nom d’Alduy. Pas une fois celui de Bourquin. Le successeur de Jean-Paul Alduy, Jean-Marc Pujol est lui aussi désigné. Photo à l’appui.

Dans le paysage de Dominique Sistach et dans celui de l’auteur des articles, Julien Marion, il n’y a qu’un système.

A cette construction d’un discours qui tronque une grande partie de la réalité, nous aurions préféré une restitution fidèle de la situation dans laquelle deux systèmes se font face.

Est-ce possible ?

Le clientélisme n’opère pas que parmi les pauvres. Il distribue de tous les côtés, emplois, logements, subventions à des associations et à d’innombrables organismes en tous genres, budgets publicitaires… Cela se fait dans le cadre d’une relation bien codifiée qu’illustre quelques expressions bien imagées. «Il ne faut pas cracher dans la soupe ». « Il ne faut pas mordre la main qui te donne à manger ». En bref, il faut la fermer. Sinon le robinet se ferme. Voilà comment le système clientéliste le plus puissant et aussi le plus coercitif du département est parvenu à faire taire les critiques. Le clientélisme ce n’est pas chez lui. C’est chez l’autre ! C’est dans le camp d’en face. Et uniquement là. Le système Bourquiniste n’existe pas. F.T.

contact : c.politique@orange.fr