« Je vais me relocaliser » a déclaré Louis Aliot à L’Indépendant. On a envie d’ajouter « Oui comme d’habitude avant chaque élection ». En disant cela Louis Aliot reconnaît à demi mot qu’il n’est pas souvent dans notre département.
Et puis une fois élu ou battu, il passera de nouveau la plupart de son temps là où il habite. A Paris. Plus précisément à Saint-Cloud où il réside si l’on en croit la presse et l’excellent livre : Marine Le Pen est au courant de tout. Qui lui reprochera de vivre avec sa compagne ? Personne. Mais il faudrait qu’il arrête de nous raconter des histoires. Cela avec la complicité de pas mal de monde.
Ainsi dans cet article de L’Indépendant, on lit, pour la énième fois, que Louis Aliot habite à Millas. Les journalistes qui écrivent cela savent très bien qu’il n’en est rien. Alors pourquoi participent-ils à une tromperie ?
Louis Aliot n’est pas souvent à Millas. Preuve en est sa présence au conseil municipal de Perpignan. Il a participé à 10 séances sur 24 depuis 2014.
Avant les élections municipales, nombre de journalistes (locaux et nationaux), de commentateurs (blogueurs, spécialistes du FN…) ont fait la campagne de Louis Aliot en le présentant comme un avocat qui était devenu un notable de province. Tout le contraire de l’apparatchik politique qu’il est réellement. Le problème c’est que ce portrait rassurant ne reposait que sur les affirmations de Louis Aliot. Il y a des journalistes qui ont oublié qu’une déclaration ne constitue pas une information. « Il faut vérifier coco ! ».
Il ne fallait pas être journaliste d’investigation pour découvrir que son activité d’avocat se résumait presque à une plaque posée sur la façade du cabinet de maître Large auquel il louait un bureau dans lequel il mettait rarement les pieds. Louis Aliot avait embrassé la profession d’avocat avec tant de passion qu’aujourd’hui il n’est même plus inscrit au barreau de Perpignan.
Image collector : Louis Aliot lors de l’une de ses rarissimes plaidoiries au tribunal de Perpignan.
J’ai apprécié l’éditorial d’Alain Bauté, directeur de L’Indépendant, publié à la une à l’avant veille du second tour. Un article courageux. Il faudrait l’afficher sur les murs de la rédaction afin que le poids du quotidien empêche d’oublier que « d’un chaos tout peut sortir, jusqu’à plonger la République dans un courant totalitaire et la noyer dans les affres d’options liberticides. » Mais je suis convaincu que rien ne pourra davantage faire reculer le FN que de dire tout au long de l’année la simple vérité sur le parti d’extrême-droite et le comportement de ses dirigeants, en particulier Louis Aliot.
Fabrice Thomas
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