Une réac sur la liste de Jacques Cresta
On a beaucoup parlé de l’arrivée d’Olivier Amiel sur la liste de Jean-Marc Pujol, mais celle de Christine Gonzalez sur la liste de Jacques Cresta est presque passée inaperçue. Elle a été conseillère municipale dans la majorité Alduyste de 1993 à 2008. Alduyste mais pas dans la mouvance centre droit. C’était la droite dure.
Elle était au MPF de Philippe de Villiers et de Charles Pasqua. Mouvement dont elle a été candidate aux élections législatives de 2007. Dans sa profession de foi on lisait : « S’opposer à l’adoption d’enfants par les homosexuels et soutenir le mariage fondé sur l’union d’un homme et d’une femme. », autre engagement : « A l’assemblée nationale, j’exercerai une mission vigilante pour éviter tout recul en cas de bras de fer avec la gauche, la rue ou les syndicats qui bloquent les réformes dont notre pays à besoin. » On pouvait aussi lire dans l’encadré signé Philippe de Villiers : « Le candidat que je présente dans votre circonscription est animé de la même fidélité aux convictions de la droite. Je sais pour le connaître personnellement qu’il saura vous représenter. Vous pouvez lui faire confiance et lui accorder votre suffrage. »
Aliot : pas de subvention pour le MRAP
Jacqueline Amiel-Donat a récemment rappelé que lorsqu’il était conseiller municipal de Perpignan, en 2008-2009, Louis Aliot avait voté contre l’attribution d’une subvention au MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples). Pour le FN cette question n’est pas un détail. C’est l’un des dix points de la charte des municipales qu’a adopté son bureau national : « Refuser toute subvention et toute aide à des organisations ou des projets communautaires. » Car pour le parti d’extrême-droite, le MRAP est considéré comme une organisation communautarisme. Mais qu’est-ce qui est communautaire et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quand Louis Aliot drague la communauté gitane ce n’est pas du communautarisme. Quand ce sont ses adversaires qui le font, c’est du communautarisme.
Communautariste le MRAP ? Louis Aliot ignore sans doute que le MRAP des P-O s’est exprimé sur le racisme anti-blanc. Il considère qu’il est condamnable, comme toute forme de racisme.
Dans la proposition du FN on voit revenir l’arbitraire qu’il avait appliqué dans les villes qu’il a géré dans les années 1990. Un sectarisme qui avait largement contribué au rejet des Lepénistes. A Toulon, ville gagnée par le FN avec 37% des voix en 1995, à la fin du mandat les Toulonnais n’étaient plus que 8% à vouloir garder un maire d’extrême-droite.
Canohès encore
Les colistiers de Marti Cama, candidat divers droite avaient collé sur les panneaux électoraux une affichette indiquant la date de la réunion publique, le mercredi 19 mars. Des mains anonymes l’ont recouverte d’une affichette portant la date du 20 mars.
Une excellente note pour la mairie de Perpignan
Le trésorier principal a autorisé la mairie de Perpignan à nous communiquer copie de son courrier relatif à la note attribuée à la qualité comptable de la mairie. La ville de Perpignan a bien obtenu la note de 19,50 sur 20. Une seule ville de plus de 100 000 habitants sur 42 fait mieux que Perpignan. De son côté le trésorier principal, M. Cabau, nous a transmis la liste des items de l’indice de la qualité des comptes locaux.
Nous avons montré ces documents à un bon connaisseur des finances locales politiquement neutre pour qu’il nous donne son avis. Il souligne l’intérêt de cette note. Selon lui, « La qualité comptable témoigne d’une rigueur exemplaire du service financier de la ville qui établit des comptes sincères qui sont la marque d’une bonne gestion ».
Désolé de réécrire la même chose, mais la réalité n’est ni noire, ni blanche. Il y a des domaines où la ville n’est pas bonne et d’autres où elle s’en sort plutôt bien.
Fichier ethnique
Marine le Pen a tweeté en s’étonnant que la presse ne s’intéresse pas au fichier ethnique de la mairie de Perpignan. Le problème de cette affaire c’est qu’elle gravite beaucoup autour du FN. C’est M. Belkiri, colistier de Louis Aliot qui l’a rendue publique après que M. Bellebou, autre colistier de Louis Aliot ait porté plainte. Ce dernier nous a déclaré avoir, vers le 10-12 janvier, trouvé dans sa boîte à lettres, un fichier de 5 pages ne comportant que des noms de personnes d’origine maghrébine, toutes employées à la mairie. Des faits qui sont antérieurs au vol d’un fichier au service du personnel de la mairie. Il ne reste plus qu’à espérer que l’enquête de la police permette de faire la lumière sur ces histoires de fichiers. En attendant, la plus grande prudence s’impose.
Supplément de L’Express
Du temps ou L’Express confiait ses suppléments P-O à Jacques Molénat, nous lisions la prose d’un journaliste qui connaissait bien le département. Ce n’est pas le cas avec le dossier que le magazine consacre à l’élection municipale de Perpignan. Dès la troisième ligne, on apprend que Jean-Paul Alduy était maire UMP. Clotilde Ripoull a « un discours résolument à droite ». Cette dernière n’a pas rencontré de journaliste de L’Express. Et si l’envoyé de l’hebdo avait pris le temps de lire les journaux de campagne de la liste Perpignan Equilibre, il aurait pu constater que son positionnement politique est nettement centriste. Le journaliste rapporte que Jean Codognès est surnommé « la girouette ». Par qui ? Nous n’avons jamais entendu ça à Perpignan. Surtout qu’il est plutôt d’une grande constance dans ses valeurs et ses idées. Il n’a d’ailleurs, contrairement à ce qui est écrit, jamais été au Modem. Plus grave encore, Jean-Marc Pujol est qualifié « d’ancien militant du groupe d’extrême-droite Occident ». Le maire de Perpignan a toujours nié l’appartenance que la rumeur lui attribue. Sylvain Rolland à t-il des preuves ? Passons sur les analyses qui pour la plupart révèlent une bien faible connaissance de la scène politique locale.
Budget de campagne et remboursements par l’Etat
Quel est le budget de campagne des listes qui sollicitent les suffrages des Perpignanais ? L’Echo du Roussillon a eu la bonne idée de le demander aux candidats. Voici leurs réponses : Jacques Cresta 85 à 90 000 euros. Louis Aliot : 80 000 euros. Jean Codognès : 60 000 euros. Clotilde Ripoull : 60 000 euros. Le maire sortant, Jean-Marc Pujol n’a pas donné suite aux sollicitations du quotidien départemental.
Pour compléter ajoutons que l’Etat rembourse une grande partie des dépenses électorales des candidats. Il y a, bien sûr, des conditions. La première est d’atteindre la barre de 5% des suffrages exprimés. Le mandataire du candidat doit tenir des comptes de campagne selon des normes précises puis déposer ses comptes à la commission nationale des comptes de campagne. Et c’est après contrôle et validation que le candidat pourra être remboursé.
Les fournisseurs ne peuvent pas attendre les remboursements de l’Etat pour être payés. La plupart des candidats, en fait la tête de liste, financent donc les dépenses en contractant un prêt auprès d’une banque.
Pour une liste présente au premier tour à Perpignan le plafond des dépenses est de 0,93 euro x 118 000 habitants = 109 740 euros. Sur ce montant l’Etat rembourse au maximum 50%, soit 54 870 euros
Pour une liste présente aux deux tours, le plafond sera de 1,31 x 118 000 habitants = 154 580 euros. Remboursé par l’Etat, au maximum, 77 290 euros.
Une liste qui n’aura pas dépensé plus de 50% du plafond pourra donc être remboursée de la totalité de ses dépenses.
Ajoutons que les dépenses de campagne ne doivent pas dépasser le plafond. C’est un motif de rejet des comptes de campagne et de non remboursement par l’Etat. Et ça peut même constituer une infraction.
L’Etat rembourse également, avec des modalités différentes, les frais du matériel de propagande, profession de foi envoyé aux électeurs, affiches collées sur les panneaux officiels et les bulletins de vote. Mais toujours à la condition d’avoir obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.
L’élection municipale de Perpignan coûtera chère, quelques centaines de milliers d’euros au contribuable. Un coût dont personne (ou presque) ne contestera l’utilité.
PS : Dans L’Indépendant du 20 mars la liste Pujol indique un budget de 120 000 euros.
Les corbeaux sortent de préférence en période électorale
Elle arrive par La Poste et par centaines d’exemplaires la fausse lettre de l’Amicale des Algériens en Europe. Et même dans la boîte aux lettres de personnes d’origine marocaine. Ce qui prouve que les expéditeurs n’utilisent pas un fichier de l’Amicale ou du consulat pour envoyer cette « lettre ouverte à nos compatriotes Algériens ». Petit extrait de cette prose assez misérable : « Ce traître et espion (Pujol) ne doit pas être soutenu d’aucune manière, cet imposteur démasqué par nos hauts dirigeants politiques, a trahi ses engagements vis-à-vis de notre belle ville de Mostaganem, faisant notamment échouer le jumelage. » Et ça se conclut par un appel : « Votez et faîtes voter contre ce traître à la Nation Algériennne. »
Saint-Cyprien : nouvelle affaire de camping
A Saint-Cyprien, on tourne un nouvel épisode de la série « Camping ». Mais un épisode sombre. Jean Jouandet alias Pugnace qui a fait des conditions de la vente d’un camping municipal son cheval de bataille se retrouve en position d’accusé dans la tragédie du Grand-Bornand. En 1987, la crue subite d’un torrent gonflé par des chutes de pluie considérables avait emporté une partie d’un camping privé et fait 23 victimes. Jean Jouandet était alors préfet de Haute-Savoie.
Dix ans après la commune et l’Etat ont été reconnus responsables et condamné à indemniser les victimes. Cela implique t-il la responsabilité du préfet en poste à l’époque du drame ? Non, répond Jean Jouandet qui dénonce une méprisable calomnie venant du camp Del Poso et il apporte des précisions sur son rôle : « Le préfet qui a autorisé la création du camping et qui, pour cela, est visé dans le jugement de 1997 est le préfet en fonction à Annecy en 1973 » et Pugnace poursuit « Le préfet de 1987, Jean Jouandet, qui a géré les conséquences du drame n’est nullement visé dans le jugement et n’a jamais été recherché en responsabilité. » M. Jouandet joint la copie d’un jugement dont les termes sont sans équivoque. Le préfet mis en cause est celui qui quinze ans plus tôt, en 1973, avait autorisé l’ouverture du camping.
L’histoire du camping du Grand-Bornand a été déterrée par le site Saint-Cyprien. Un Catalan déçu par son opposition. Une publication anonyme. Profitons-en pour regretter que dans son livre Le mairisme, une lecture très intéressante, Jean Jouandet ne nomme pas les personnes qu’il met en cause. Elles se reconnaissent et sont reconnues, mais elles se trouvent privées de la possibilité de poursuivre l’auteur si elles se considèrent diffamées. Un procédé d’autant plus regrettable que son auteur prétend incarner le droit et la droiture.
Dépenses de campagnes (précisions)
Le staff de Jean-Marc Pujol nous avait assuré que l’agence de publicité perpignanaise traitait obligatoirement avec un imprimeur local, sans nous donner de nom. Nous avions donc écrit : « A vérifier ! ». C’est fait. Tous les travaux sont confiés à l’Imprimerie du Mas à Cabestany. Par contre, le retard de livraison du matériel électoral (profession de foi et bulletins de vote) de la liste Cresta a permis d’apprendre que le camion venait de l’Hérault.
Dernier de la liste
Plusieurs listes perpignanaises ont offert la 55 ième et dernière place de la liste à des célébrités locales : André Bonet, président du CML sur la liste Pujol. Alex Fonbernat, « Perpignanais de toujours » sur la liste de Jean Codognès. Nicolas Caudeville, journaliste (larchipelcontreattaque.com) et surtout agitateur culturel et politique sur la liste Belliard Amiel-Donat. Le dernier de la liste de Louis Aliot, Jean Dominois est un militaire en retraite. Ce lieutenant-colonel s’est particulièrement illustré comme pilote d’hélicoptère dans la Sécurité Civile. Il a sauvé de nombreuses vies, souvent au péril de la sienne. Ce qui lui vaut d’avoir le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Il est lui aussi bien connu dans les P-O.
Tromperie
Philippe Saintlos, colistier de Jacques Cresta est sur le journal de campagne présenté comme « Porte-parole des Verts dans les P-O ». Ce qu’il a été, il y a déjà quelques années de ça.
Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr