Le nouveau visage du Modem des P-O

Que se passe-t-il du côté du Modem ? Pour le savoir nous avons assisté à une réunion publique à Canet. Une réunion conduite de main de maître et brillamment par Christine Espert,  présidente du Modem 66 et secrétaire générale-adjointe nationale.

La première partie a été consacrée au comité de soutien des P-O à la candidature de François Bayrou. Il est présidé par Gérard Naudot, ancien maire-adjoint de Perpignan. Plusieurs de ses membres ont expliqué leur choix : Paul Lancou ;  Jacques Bayona, maire-adjoint de Saint-Paul-de-Fenouillet, agriculteur et responsable de la FNSEA ; Roger Pailles, maire d’Espira-de-Conflent ; Brice Lafontaine, dirigeant d’Unitat Catalana ; Fouzi Bouhadi, conseiller municipal de Perpignan.Ils ne sont pour la plupart, pas membres du Modem. José Puig, maire de Claira et conseiller général (il siège dans la majorité de gauche) a conclu dans son style démonstratif. Quelle faconde !

José Puig.

Il n’a pas été question des candidatures aux élections législatives. Toutefois des noms circulent. Celui de José Puig sur la 2. Il serait bien étonnant qu’il ne soit pas candidat face au député sortant UMP, Fernand Siré. On parle de Fouzi Bouhadi sur la 1 dont Big Mach est le député sortant.

Fouzi Bouhadi.

Le docteur Henri Valls, ancien maire-adjoint de Canet-en-Roussillon, a présenté un exposé sur la politique de santé. C’est lui aussi un homme de verbe. Bien argumentée, sa présentation a capté l’attention de l’auditoire composé  d’une petite centaine de personnes.

Le docteur Henri Valls.

Christine Espert a présenté les grandes lignes du programme de François Bayrou. Il s’appuie sur le triptyque PRODUIRE, INSTRUIRE, CONSTRUIRE. Produire : reconquérir la production en France. Instruire : retrouver la meilleure éducation au monde avec en particulier l’objectif de 100% des élèves sachant lire et écrire à l’entrée en 6 ième. Refonder une démocratie digne de ce nom.

La responsable du Modem a mis en avant la proposition de référendum consacré à la moralisation de la vie publique. Si François Bayrou était le 6 mai élu Président de la République, il organiserait ce référendum le jour du premier tour des élections  législatives, le 10 juin.

Christine Espert.

« Cette moralisation de la vie publique dont tout le monde parle depuis trente ans sans que jamais rien ne change, cette moralisation de la vie publique, je considère qu’il est vital pour la France de la conduire maintenant à son terme…  Ainsi, en quatre semaines et un dimanche, nous règlerons et trancherons ces questions qui demeurent insolubles depuis des lustres et des décennies faute de volonté », déclare le candidat.

François Bayrou fait 12 propositions, parmi lesquelles :  un gouvernement de moins de 20 ministres, Interdiction du cumul des mandats pour les députés dès le mois de juin, délégation de vote supprimée et présence obligatoire des députés pour voter les lois, reconnaissance du vote blanc à toutes les élections, Interdiction de retour à la vie publique pour les élus condamnés pour corruption.

Les élus, dans leur grande majorité, refusent un cumul des mandats plus strict. Presque tous les élus à la tête d’un exécutif important, mairie d’une grande ville, président d’une grande communauté d’agglomération, président d’un conseil général ou régional, veulent en plus un mandat parlementaire. Le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, est une exception. Il a d’ailleurs publiquement pris position contre le cumul  de mandats électifs importants.

La réunion s’est terminée sur une séance de questions réponses avec la salle. Un exercice jamais simple à conduire car il y a souvent des personnes qui s’accrochent au micro pour livrer un témoignage qui traine en longueur. Il a, cette fois, bien été maitrisé par les organisateurs.

Deux heures bien remplies.

Pas grand-chose à voir avec le Modem de 2007. Le fond et le contenu ont pris la place des débats creux et des folkloriques distributions de tracts auxquels prenaient part des militants habillés de couleur orange qui suivaient la cheftaine Clotilde.

François Bayrou tiendra un meeting à Perpignan, le jeudi 29 mars à 18h30 dans le satellite du parc des expositions.

CDC : la granota se fait plus grosse que le boeuf

« C’est au cinéma Castillet, dans une salle comble, que Germa Gordo, secrétaire du gouvernement catalan, a ouvert le IIIe Congrès… Il a remercié le travail acharné des militants depuis la création du parti en Catalogne Nord en 2006. CDC est devenu la 3 ième force politique du département? Ce n’est pas nous qui le disons mais les journalistes et ils l’écrivent. » Voilà ce que l’on pouvait lire dans un communiqué de presse de CDC et que l’on trouve encore sur la page d’accueil du site internet de CDC.

Se proclamer la 3 ième force politique du département quand on peine à dépasser les 1% aux dernières élections cantonales. Il faut le faire !

CDC est derrière l’UMP, le PS, le FN, Le Front de gauche-PC, Les Verts… Bref derrière tout le monde !

Mais attention ce n’est pas CDC qui le dit : « Mais les journalistes et ils l’écrivent ».

Quels journalistes ?

Nous avons interrogé Jordi Véra, le président de CDC Catalogne Nord.

Il cite ouillade et l’Indep. Notre quotidien a bien fait référence à cette 3 ième force, mais après le congrès sur la base du communiqué que nous citons plus haut. Reste ouillade, site du collaborateur d’Alain Ferrand à la mairie du Barcarès. On y lit : « Qu’est-ce qui a fait que ce parti qui, à chaque élection locale dans les P-O, où il se dit « enraciné », peine à franchir la barre des 3%, est devenu en une année la troisième force politique départementale en nombre de maires ? »

En nombre de maires. Ce n’est déjà plus la même chose. CDC a 9 maires dans ses rangs : Jean Amouroux, Tresserre ; Jean-Claude Barbaud, Coustouges ; André Bordaneil, Maureillas ; Jacques Galtié, Réal ; Claude Picas , Le Perthus ; Yves Porteix, Sorède ; Alexandre Puignau, Les Cluses ; Jean-Jacques Rouch, Thuès-entre-Valls ; Pierre Bataille, Fontrabiouse.

Combien ont été élus avec une étiquette CDC ? Aucun.

Il n’est d’ailleurs pas certain qu’en nombre de maires, CDC arrive devant le PCF. En plus des grandes communes identifiées PC, comme Cabestany, Elne, Alenya, il y a des maires de villages qui sont communistes .

Pierre Bataille, conseiller général du canton de Mont-Louis, a été élu en affichant le soutien de l’UMP. C’est amusant à souligner car CDC Catalogne nord se veut un parti de centre gauche. Précisons, mais tout le monde le sait, que CDC est, au Sud, un grand parti de centre droit. Une incohérence qui n’est peut-être pas pour rien dans piètres résultats électoraux de CDC.