Macron est-il le fils de Jean-Paul Alduy ?

Lors de la première réunion départementale des supporters locaux d’Emmanuel Macron, Jean-Paul Alduy est intervenu en se présentant en précurseur d’une nouvelle façon de faire de la politique. Il a rappelé qu’en 1993 il avait conquit la mairie de Perpignan avec la liste Perpignan Oxygène composée de candidats issus de la société civile. En ces années de fin du Mitterandisme, les partis politiques ébranlés par de nombreuses affaires étaient déjà fortement discrédités. Et c’est en les rejetant que Jean-Paul Alduy s’est taillé un costume d’homme providentiel plus préoccupé par l’intérêt général que par l’ambition de faire une carrière politique. La centaine de Macronistes (pardon, il faut les appeler « Marcheurs ») a vivement applaudi le pionnier de la rénovation politique.

Jean-Paul Alduy, toujours trop modeste, aurait pu ajouter qu’en 2010 il installa Jean-Marc Pujol dans le fauteuil de maire de Perpignan. Pujol qui est lui aussi à la pointe de la rénovation politique. Il ne faut pas écouter ceux qui disent que son logiciel politique date des années 1960. Quoi de plus moderne que d’avoir fait de Perpignan la nouvelle capitale de l’Algérie Française ( Musée, Mur de la mémoire, refus de commémorer le 8 mars…) ?

Pourtant Jean-Paul Alduy expliquait depuis des années qu’il préparait une nouvelle génération à accéder aux responsabilités.

Oui bon en réalité, Jean-Paul Alduy est un rénovateur en peau de lapin.Il n’a rien rénové. Il a pendant vingt années fait de la politique comme en font les politiciens qu’il vilipende aujourd’hui. Son élection de 1993 doit beaucoup à la mobilisation de la machine électorale mise en place par son père qui était maire depuis 1959. Et deux ans après sa première élection, en 1995, JPA faisait entrer le Parti Républicain et le RPR sur sa liste. Plus tard, il deviendra le premier président départemental de l’UMP.

Macron lui aussi surfe sur le rejet de la gauche, de la droite et de leurs partis. Mais propose t-il de changer les règles du jeu politique ? Aucunement. Lors de son récent grand meeting parisien il a pendant près d’une heure trente parlé de sa « Révolution démocratique ». Mais ses propositions se limitent à «  La bataille économique et sociale ». Il laisse de côté la crise politique.

Exemple. La limitation du cumul des mandats, en nombre et dans la durée ne semble pas le préoccuper. Pas étonnant. Il est très proche de Gérard Collomb, maire de Lyon, président de la Métropole, sénateur, champion du cumul et surtout farouche opposant à sa limitation.

La façon dont Macron fait de la politique est elle si différente que cela ? Prenons une de ses propositions phares. Il veut élargir considérablement le nombre de bénéficiaires des allocations chômage : salariés démissionnaires, auto-entrepreneurs, chefs d’entreprises… Mais il faudra attendre le mois de février pour savoir comment ce nouveau dispositif serait financer. Où est la nouvelle façon de faire de la politique ? L’électoralisme est manifestement le principal moteur de Macron.

L’électoralisme est bien le problème de la politique. C’est pourquoi, la limitation stricte du cumul des mandats en nombre et dans la durée est la principale d’une série de mesures à prendre pour que la vie politique, localement, comme nationalement, ne soit plus accaparée par une caste d’élus qui ne pensent qu’à durer parce qu’ils ont fait de la politique un métier. Il y a dans la société quantité de personnes compétentes qui pourraient beaucoup apporter le temps d’un ou deux mandats. Mais de ce côté là, Macron est absent. C’est pourtant la Révolution à faire pour réconcilier le peuple avec la politique.

Fabrice Thomas

 

Contact : c.politique@orange.fr