Bourquin est mort

Le 4 juin, cestpolitique titrait « Bourquin va bien, Hollande et la France aussi ! » Nous avions fait le choix de la dérision pour commenter les propos du président de la région qui dans un interview donné à L’Indépendant, déclarait qu’il allait “ très bien “.

Et nous écrivions : « Tous ceux qui l’approchent n’ont pas la même impression. L’an dernier c’était en baissant la voix qu’il se disait, « Il est fatigué “, à présent, en murmurant, c’est « Il est très fatigué »,« Ça va mal »… Il suffit d’entendre Christian Bourquin à la radio pour comprendre qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Sa voix énergique et dure, il y a encore quelques mois, est à présent celle d’un homme âgé, fatigué à l’expression difficile. Ça ne trompe personne. »

Nous avons certes été mesuré et en retrait par rapport à ce que nous savions sur la forte dégradation de l’état de santé de Christian Bourquin. Mais il n’était toutefois pas question de relayer des informations erronées accréditant l’idée qu’il allait bien.

Parce que Christian Bourquin ne voulait pas que l’on dise qu’il était gravement malade, il ne fallait pas le dire ? Ce n’est pas notre conception du rôle de la presse. Les lecteurs ne veulent plus d’une presse relais des pouvoirs locaux. Ils ne veulent plus être trompés par les hommes politiques avec le soutien actif des journalistes.

Christian Bourquin vivait pour le pouvoir. Il n’était donc pas envisageable qu’il y renonce pour se soigner. Et même malade il en voulait plus. Le président de la région Languedoc-Roussillon s’était donc, en 2011, fait élire au sénat.

Depuis plus d’un an très affaibli par la maladie, il était resté à la tête d’une région qui n’était plus dirigée que par son administration. Il n’y a qu’en politique que l’on voit des situations pareilles.

Nous garderons le souvenir d’un homme politique qui n’était pas, loin s’en faut, un défenseur de la liberté de la presse.

Toutes nos condoléances aux personnes qui avaient de l’affection ou de l’estime pour Christian Bourquin.

 Fabrice Thomas