Perpignan : victoire de Pujol et succès d’Aliot

Avec 44,89%, Louis Aliot réalise un gros score. C’est le fait majeur de cette élection remportée par Jean-Marc Pujol. Un succès que le maire sortant doit en grande partie aux électeurs de gauche qui n’ont pas voulu que Perpignan ait un maire d’extrême-droite.

La participation est passée de 56,99% au premier tour à 62,75% au second tour. + 5,76%. 3 966 électeurs supplémentaires. Une participation en hausse comme dans d’autres villes dans lesquelles le FN était en position de force.

11 617 électeurs avaient voté au premier tour pour Jean-Marc Pujol. 20 784 au second tour.

Au regard des résultats par bureau, il apparait qu’un bon nombre d’électeurs de droite qui s’étaient abstenus au premier tour sont venus voter Pujol. Il faut aussi ajouter les électeurs décidés à voter Pujol au second tour, mais qui au premier ont choisi un autre candidat. Et cela d’autant plus facilement que les sondages annonçaient une large victoire du maire sortant.

Importante progression de Louis Aliot qui gagne 4 797 voix, passant de 12 949 à 17 746 voix. De nouveaux électeurs que Louis Aliot a trouvé à gauche et à droite. Mais davantage à droite. Des observations tirées de comparaisons avec les résultats par bureau et par canton des élections présidentielles et législatives de 2012.

Jean-Marc Pujol ne s’est pas adressé à l’électorat de gauche entre les deux tours. Il aurait pu le faire lors du débat avec Louis Aliot et dans la profession de foi adressée à tous les électeurs. Pas un mot non plus aux électeurs et partis de gauche après sa victoire.

Sur France Bleu Roussillon, Clotilde Ripoull s’est dite satisfaite que la ville ne passe pas au FN. Elle n’a pourtant rien fait pour ça en votant blanc.

Jean-Paul Alduy était, lui aussi, dimanche soir dans les studios de la radio locale. Il a comme entre les deux tours principalement semblé intéressé par l’élection du président de l’agglo et en particulier par celle de son candidat, Romain Grau. Il se dit qu’au travers de l’élection de ce dernier, JPA poursuit l’objectif de faire installer son épouse à la direction de l’Agence de Développement Economique. Réalité ou propos malveillants ?

Interrogé par Elisabeth Badinier sur l’effondrement du PS à Perpignan, Christian Bourquin a répondu que depuis 50 ans la gauche n’avait jamais été en position de pouvoir gagner la ville. Il a oublié 2008. 574 voix de plus et Jacqueline Amiel-Donat s’installait dans le fauteuil de maire. Ce rappel permet de mieux mesurer le catastrophique résultat du PS qui fait d’ailleurs à Perpignan son plus mauvais score dans une grande ville.

Incorrigibles politiques !

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Municipales : Marine Le Pen défend une mesure qui menace les libertés fondamentales

Dans un interview donné le 28 mars au journal Le Monde, Marine le Pen s’explique sur une des mesures que devront appliquer les villes dirigées par le FN : « Refuser toute subvention et toute aide à des organisations ou des projets communautaristes ».

On savait que cette mesure visait les associations que les dirigeants du FN qualifient habituellement de « communautaristes », MRAP, SOS Racisme, La Ligue des Droits de L’Homme, LICRA… Des associations qui s’opposent fréquemment au FN, notamment devant les tribunaux.

Mais dans son interview, Marine Le Pen va encore plus loin : « Refuser de subventionner les associations politisées et ou communautaristes est un acte politique » Et elle poursuit : « Quand la Ligue des droits de l’homme fait un tract pour appeler à voter pour ou contre quelqu’un, c’est une association politisée. Elle n’a qu’à se constituer en parti politique. Les associations peuvent prendre des positions politiques. Mais, à partir du moment où elles demandent des subventions publiques, elles se doivent de respecter un devoir de réserve. »

Marine Le Pen a t-elle conscience que les lois françaises ne permettent pas de couper les vivres à une association en invoquant un devoir de réserve ?

Ce droit de réserve des associations ne figure pas dans nos lois.

Mais dans la pratique, il suffira de supprimer les aides publiques sans donner de justification.

Sur quels critères un maire FN décidera t-il qu’une association est politisée ? Nombre d’associations et de syndicats prennent, sur un sujet ou sur un autre, des positions qui pourront être qualifiées de « politisées ».

Quant à la possibilité pour une association ou un syndicat d’appeler à voter pour ou contre un candidat, cela ne concerne-il pas seulement les adhérents de cette association ou de ce syndicat ? Au nom de quel principe pourrait-on leur interdire de faire un choix, d’exprimer une préférence ou une opposition ?

Cette mesure fait partie d’une charte adoptée par le bureau politique du FN en septembre 2013. On y lit : « Ce texte ne constitue pas un programme en vue des élections municipales mais fixe 10 principes essentiels à appliquer à l’action et à la gestion municipale. »

Le Monde a demandé à la présidente du FN : « La charte municipale du Rassemblement Bleu Marine sera le programme commun de tous les maires FN ? » Et elle répond « Oui ».

A Perpignan et ailleurs semble t-il, aucun candidat du Rassemblement Bleu Marine n’a diffusé cette charte. Et voilà qu’elle apparaît au grand jour la veille du second tour !

Y a t-il un autre parti qui propose une mesure aussi dangereuse pour nos libertés ? Aucun. Sauf peut-être des groupuscules qui sont loin de pouvoir prétendre à la gestion de la cité.

Si le FN peut-être considéré comme un parti comme un autre parce que son action s’inscrit dans le cadre des lois de la République, cela n’en fait pourtant pas un parti comme les autres. Il nous en fait lui-même la démonstration.

Cette mesure et l’application qu’en propose Marine le Pen révèle un état d’esprit. Un état d’esprit inquiétant.

Fabrice Thomas

Contact : c. politique@orange.fr

Occident : le coup bas de Louis Aliot

Louis Aliot use avec récurrence d’un procédé qui consiste à jeter à la tête de ses adversaires des accusations qui lui sont habituellement destinées. Ainsi, jeudi matin lors du débat organisé par France Bleu Roussillon et L’Indépendant, Louis Aliot, citant un article de La Croix a dit que Jean-Marc Pujol avait été membre du groupe d’extrême-droite Occident. Le maire sortant a nié et a expliqué que son premier engagement politique avait été auprès de Giscard d’Estaing.

Louis Aliot est homme habile. Son message est destiné à l’électorat de gauche à qui, implicitement, il dit qu’ils ont le choix entre deux hommes qui ont des références à l’extrême-droite. Il ne pouvait rien trouver de mieux pour semer le doute, l’hésitation dans l’esprit des électeurs de gauche. La rumeur fera des dégâts. Peut-être limités. Mais elle en fera.

Le procédé est bien sûr malhonnête. Mais ce n’est pas ce que l’on retiendra. La rumeur attribuant à Jean-Marc Pujol un passé d’extrême-droite va repartir de plus belle et atteindre de nouveaux publics.

Si Jean-Marc Pujol avait été membre du groupe Occident, Louis Aliot n’aurait pas sorti un extrait de presse. Il aurait brandi un, deux, trois témoignages écrits d’anciens membres d’Occident assurant qu’ils avaient milités avec Jean-Marc Pujol. Et Louis Aliot était mieux placé que personne pour obtenir ces preuves.

Le coup bas est arrivé dès le début du débat. Et à sa voix chevrotante, on a senti que Jean-Marc Pujol avait été atteint. Comment se défendre d’une telle accusation ? Peut-être en exigeant d’autres preuves qu’un article de presse qui affirme sans citer aucune source. Il est vrai que le maire sortant est moins familié des studios que son adversaire.

Louis Aliot a réussi à extrême-droitiser son adversaire. Il doit se frotter les mains !

Dommage que le maire sortant ait manqué de ressort. Il aurait pu en retour interroger Louis Aliot sur la personnalité de son bras droit, Xavier Baudry. Un homme dont on parle beaucoup dans les coulisses de la campagne. Il est directeur de campagne et numéro 5 sur la liste RBM. En cas d’élection, il serait maire-adjoint à la sécurité et donc le patron de la police municipale. Personne ne connait Xavier Baudry sauf dans les milieux d’extrême-droite de Perpignan. Il y est présenté comme un radical, un dur, un nostalgique. Xavier Baudry s’est, auprès de personnes de sa mouvance, prévalu d’avoir été membre du GUD (Mouvement radical et violent). Il est un pilier de la branche perpignanaise de la Fraternité Saint-Pie X. Groupement catholique traditionnaliste (intégriste) dont les liens avec l’extrême-droite ne sont plus à démontrer. Selon plusieurs témoignages il a pris du galon en amenant des colistiers. Ce qui a rendu un grand service à Louis Aliot qui peinait à en trouver 55.

Fabrice Thomas

c.politique@orange.fr

Ni diabolisation, ni angélisation : simplement la vérité sur le FN !

Nous sommes en 2011 sortis d’une longue période dite de diabolisation où le Front National était sans cesse renvoyé aux déclarations de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz (1987). Le FN était catalogué parti  » raciste « ,  » antisémite « ,  » fasciste « .

Marine Le Pen est arrivée avec sa dédiabolisation qui consista principalement à refaire la vitrine. Plus de déclaration antisémite et on écarte les militants d’extrême-droite les plus caricaturaux type skinhead. Regardez ! On est un parti comme les autres ! Et une grande partie de la presse de faire chorus. Avant elle ne voulait voir que les excès du FN, elle a maintenant tendance à fermer les yeux sur tout ce qui ne ferait pas du FN un parti normal.

C’est ce que nous avons observé dans les articles des journalistes parisiens venus à Perpignan couvrir la campagne de Louis Aliot.

Le Monde a, le 31 janvier, publié un article titré : « A Perpignan, la campagne “ centriste “ du vice-président du Front National. Extrait : « Devant ses sympathisants, au Moulin-à-Vent, la tonalité est toute modérée. Car il est un adage qui court à Perpignan : la ville se gagne au centre. M. Aliot l’a visiblement compris. Il fait une campagne de notable, une campagne pondérée, loin des tonitruances du Front national. Sur les affiches, la flamme frontiste est petite, en bas à droite, comme cachée. Et sous le nom de la tête de liste, on lit : « Avocat, conseiller régional. « La notabilité avant tout. »

Le supplément de L’Express consacré à Perpignan est dans le même registre. Pas étonnant, Le Monde donne souvent le ton. Le papier est titré : « Municipales à Perpignan : la campagne de terrain du “ notable  » Aliot.

« Pour mettre toutes les chances de son côté, le compagnon de Marine Le Pen veille à présenter son profil le plus rassembleur. Il se répète que Perpignan se gagne au centre. Il mène donc une campagne pondérée et ouvre largement sa liste à la respectable « société civile ». Louis Aliot cherche à se donner une image de notable. Sur ses affiches, il se présente comme « avocat, conseiller régional », tandis que la flamme frontiste apparaît en petit. »

Louis Aliot a tellement apprécié ces articles qu’il les a publiés sur plusieurs sites internet du FN.

Le candidat RBM a-t-il fait une campagne de notable, avec toute la rondeur que l’on prête à ce genre de personnage de province ?

Louis Aliot qui est entré très tôt en campagne a massivement et sur une longue période, en quelque sorte pour préparer le terrain, diffusé deux tracts. Le premier illustré par une trentaine de petites images de magasins fermés, rideaux tirés. Avec cette accroche : « Le triste bilan de l’UMP-UDI à Perpignan, un centre ville à l’abandon !!! » Le second maquetté sur le même principe avec des photos de voitures brûlées, de vitrines défoncées. « Avec l’UMPS, ce sont les perpignanais qui sont inquiets, pas les délinquants…Avec Louis Aliot la peur changera de camp !!!

Plus excessif, plus caricatural, plus démagogique, plus populiste, ce doit être difficile à faire !

Manifestement, les journalistes du Monde et de L’express n’ont pas demandé à Louis Aliot de leur montrer les tracts qu’il avait distribués. Ni les affiches qu’il avait collées

di 11 décembre 025

« On est chez nous » est la forme actuelle de « La France au Français ».
Encore un slogan « centriste » !

La presse nationale tout comme la presse locale n’ont pas vu que le FN avait fait une campagne en deux temps. Très dure pendant près de six mois. Avec le logo du FN. Puis “ modérée “ les deux derniers mois avec le logo RBM (Rassemblement Bleu Marine).

Dans un billet du 20 février, nous avions répondu à Jean-Michel Salvador qui, dans les colonnes de L’Indépendant avait écrit : « Le FN est devenu un parti comme les autres. Presque banal. »

On est passé de la diabolisation à l’angélisation.

Pour notre part nous refusons l’une et l’autre. Nous avons, tout au long de cette campagne fait le choix de montrer, avec des faits précis, le FN tel qu’il est et pas tel qu’on voudrait qu’il soit. Nous avons été les seuls à le faire et c’est bien dommage pour la qualité de l’information.

Fabrice Thomas

PS : L’auteur de l’article du Monde est pourtant, avec Caroline Monnot, l’auteur d’un excellent livre, Le système Le Pen.  » Entre professionnalisme et radicalité, entourage officiel et amitiés inavouables, engouement médiatique et travail de terrain, mue politique et islamophobie virulente, on découvre ainsi au fil des pages l’ambivalence savamment entretenue du FN. »

Contact : c.politique@orange.fr

Perpignan : le pire est possible !

21 mars 2014 023

Il faudra un peu de recul, le temps de regarder les résultats de près, pour pouvoir faire une analyse fine du scrutin perpignanais. Mais il y a des évidences.

A la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait à Perpignan recueilli 11 220 voix avec une participation de 75,85%.

Avec 20% de participation en moins, Louis Aliot rassemble 12 986 voix.

34,19% des voix. Un électeur sur trois.

C’est impressionnant.

Où est-il allé les chercher ?

En tous cas ce soir à Perpignan, l’extrême droite arrive en tête avec 3,63% d’avance sur le maire sortant Jean-Marc Pujol.

Louis Aliot améliore le meilleur score réalisé par le FN dans une ville de plus de 100 000 habitants. Ce record était détenu par Jean-Louis De Noëll qui au premier tour des municipales de 1995 avait atteint 32,71%. Plus qu’à Toulon où le candidat qui emporta la ville au second tour avait rassemblé 31,03% des votes.

Certes le contexte de 1995 était particulier. Deux ans plus tôt, lors d’élections municipales partielles le candidat de droite, qui était le favori de ce scrutin, Claude Barate, s’était cassé les dents sur le fils Alduy. Et comme en 1995, il n’y avait pas de candidat de droite (Alduy ne l’avait pas encore rejoint), un grand nombre d’électeurs de droite étaient allés voter FN.

En 2014, Louis Aliot avait fait disparaître le logo du FN. Mais cela change t-il quelque chose ?

Mais faut-il s’étonner que le pire se produise quand toutes les conditions sont réunies pour qu’il se produise ?

On évoque ici et là un Front républicain pour faire barrage à l’extrême-droite. C’est une idée sur laquelle nous sommes depuis longtemps réservés. Tout simplement parce qu’il nous semble normal que le FN ait des élus dans les assemblées communales, départementales, régionales et nationales.

Mais voulons-nous que Louis Aliot, dirigeant national d’une parti d’extrême droite soit maire de notre ville ?

Il nous semble que la seule question qui se pose à chaque électeur est simple et claire.

On entend dire que la victoire de Jean-Marc Pujol ne fait aucun doute. Nous ne partageons pas cet avis.

Certes Aliot n’a pas de réserve de voix. Certes ceux qui ont voté pour lui n’ont pas tous envie que la ville tombe aux mains de l’extrême-droite et d’un homme davantage doué pour la dénonciation que pour la gestion.

Mais dans une ville qui s’abandonne si facilement à l’ivresse du pire, tout n’est-il pas possible ?

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Chassez le naturel il revient au galiot !

« Le dérapage par SMS de Louis Aliot candidat du Front National à Perpignan ». Tel est le titre du bandeau de une de L’Indép de samedi 22 mars.

23 mars 2014 004

Vendredi matin à 7h17, Frédérique Michalak, chroniqueuse politique de L’Indépendant reçoit un SMS de Louis Aliot. Il n’est pas content qu’elle ait publié une brève indiquant que six électeurs de sa liste, dont cinq dans les dix premiers, ne sont pas inscrits sur la liste électorale de Perpignan. Louis Aliot indique qu’il boycottera la soirée électorale que L’Indép organise dimanche à son siège.

Une demie-heure plus tard, à 7h43, la journaliste reçoit un nouveau SMS qui manifestement ne lui était pas destiné et sur lequel elle lit : « Je viens de signifier à cette pute de Michalac, que dimanche je ne me déplacerai pas dans sa boutique. Elle courra derrière l’info. J’écris ce matin à son patron… »

Jean-Michel Salvador qui consacre un long papier à l’affaire nous apprend également qu’Aliot a envoyé un troisième SMS à F. Michalak. Pour s’excuser pour le SMS qui ne lui était pas destiné. Mais le dirigeant national du FN se trouve des circonstances atténuantes : « Je trouve que notre traitement n’est pas respectueux. »
Voilà avec quelle violence Louis Aliot réagit auprès des siens à un article qui lui a déplu.

Nous ne sommes pas surpris. Tout simplement parce que ce n’est pas le premier dérapage de Louis Aliot. Quand en juillet 2013, un journaliste de Mediapart l’interroge sur son salaire d’attaché parlementaire européen de 5 000 euros par mois pour un travail à mi-temps, il lui répond : « Je n’ai pas à répondre à ce genre d’argumentation qui relève de la Gestapo. » Puis sur son blog, Louis Aliot commente les révélations du site d’Edwy Plenel : « Mediapart a pondu son œuf ! Un œuf pourri puant la haine et la vindicte… » « Mediapart s’inscrit dans une longue tradition de journaux de délation… »

La simple relation de faits vérifiés transforme le gentil Louis Aliot en soudard.

Nous en avons fait l’expérience en 2011 simplement pour avoir rapporté que lors d’un meeting à Bompas, Louis Aliot avait, le jour anniversaire de l’exécution de Basten-Thiry, rendu un vibrant hommage à l’organisateur de l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle.

C’était des faits. Rien que des faits.

Quelques mois plus tard, dans un discours prononcé au Barcarès, au Salon du savoir-faire pied-noir, Louis Aliot est revenu sur ses propos en les justifiant et en nous désignant nommément à la vindicte de la salle. Louis Aliot, plus tard, a nié avoir eu un tel comportement. Mais il y a un enregistrement et quatre autres journalistes étaient présents.

La brève de Frédérique Michalak sur les colistiers de Louis Aliot n’était pas sévère. Il est vrai qu’elle touche à un sujet sensible pour Louis Aliot. Depuis deux ans il annonce une liste avec de grosses surprises, avec des personnalités perpignanaises. Au bout du compte, on constate qu’il n’est pas sorti de son vivier naturel et que sur la ville le FN est si démuni qu’il a du aller chercher des candidats ailleurs. Le numéro 3 de sa liste, Bruno Lemaire, habite et vote à Laroque-des-Albères. Le numéro 5, Xavier Baudry, habite et vote au Boulou. Puis il y a ceux qui sont inscrits sur la liste électorale et qui n’y habitent pas. La numéro 2, Clotilde Font-Gavalda réside à Canet. La numéro 4, Marie-Thérèse Fesenbeck habite à Villeneuve-de-la-Raho. Et Louis Aliot habite à Saint-Cloud plus souvent qu’à Millas. Voilà ce qu’il en est, seulement pour les cinq premiers de la liste.

Toute l’histoire du SMS d’Aliot est à lire dans L’Indépendant de ce jour, samedi 21 mars.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’ivresse du pire ou le renouvellement des pratiques politiques

Que le Front National donne de la ville de Perpignan une image sinistre est dans l’ordre des choses. C’est conforme à son idéologie mortifère. Il faut que ça aille mal, toujours plus mal pour qu’il parvienne à imposer ses solutions radicales. Mais on comprend mal qu’autant de candidats lui aient emboité le pas.

21 mars 2014 028

Légende : La réalité : au centre ville de Perpignan, moins de 5% des commerces sont fermés.

La liste des jeunes engagés, dont l’initiative est pourtant des plus intéressantes, s’est, elle aussi laisser happer par le tourbillon de la dépression ambiante.

Par contre nous comprenons très bien ce que disent ces jeunes quand ils écrivent : « Faire un programme ? Comme les candidats traditionnels ? Ce n’est pas notre truc ! Ces programmes ne sont qu’une compilation de mensonges : d’ailleurs rien de ce qui a été promis en 2008 et 2009 n’a été tenu par les élus en place… »(profession de foi )

Les jeunes engagés ne sont pas les seuls à penser que les promesses sont faites pour ne pas être tenues. Cette opinion est largement partagée.

Hannah Arendt écrit : « Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et nul autant que je sache, n’a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques. Les mensonges ont toujours été considérés comme des outils nécessaires et légitimes, non seulement du métier de politicien ou de démagogue, mais aussi celui d’homme d’Etat.» Ensuite elle pose une question : « Est-il de l’essence même de la vérité d’être impuissante et de l’essence même du pouvoir d’être trompeur ? » Essai Vérité et politique. Volume La crise de la culture.

La politique est en crise, mais c’est une bonne crise, une crise utile. La parole et les pratiques politiques sont rejetées parce qu’elles sont trompeuses et mensongères.

Il faut donc proposer des solutions pour remédier à cette grave crise de confiance.

C’est ce que font les listes conduites par Jean Codognès, Jean-Marc Pujol et Clotilde Ripoull. Aux municipales de 2008 et de 2009, Codognès et Ripoull dénonçaient diverses dérives. Même si en 2014 ils continuent à pointer du doigt un certains nombres de travers, comme le clientélisme, leur programme met en avant des propositions pour faire évoluer les pratiques politiques. Ils ont, ainsi que Jean-Marc Pujol signé la charte municipale d’Anticor. La mise en pratique de ses engagements exigeants représenterait une avancée très importante en matière de : Non cumul des mandats et des fonctions exécutives, de transparence, de reconnaissance de l’opposition, de participation citoyenne, de publicité des informations, de traitement des atteintes à la probité, de prévention du trafic d’influence, de choix des organismes financiers prêteurs.

Mais si les listes Codognès, Pujol et Ripoull ont fait un grand pas qui va vers une évolution des pratiques politiques, elles gardent un pied dans le passé. Ne serait-ce qu’au niveau du discours.

Pour que la parole politique retrouve de la crédibilité il faut aussi que les candidats apprennent à respecter les électeurs. Clotilde Ripoull annonce qu’élue, elle investirait 300 millions en six ans dans le développement économique, qu’elle créerait 4 pôles de compétitivité et que ça créerait 10 000 emplois privés. Ce n’est pas raisonnable. Ça défie la réalité économique.

Jacques Cresta est lui d’une totale mauvaise foi. Il promet un service public de l’eau dès 2014 alors que le marché avec Véolia vient d’être reconduit pour 12 ans. Sans d’ailleurs que les élus socialistes de l’agglo s’y soient opposés. Mieux ! ils l’ont approuvé. Et rompre le contrat avec Véolia aurait un coût phénoménal. Dans son tract sur l’eau, Jacques Cresta déclare : « Non à un maire et à un conseil municipal qui par leurs décisions enrichissent une multinationale ». C’est pourtant lui, qui est conseiller régional et Christian Bourquin qui ont fait le forcing pour que la gestion de plusieurs aéroports, dont celui de Perpignan, soit confiée à Véolia.

C’est formidable le bus gratuit. Mais ça coûte combien ? Il n’y a pas le début d’une étude financière. C’est juste un attrape électeurs. C’est vrai que c’est séduisant. Comme le train à 1 euro promis en 2010. Les usagers de la ligne Perpignan-Villefranche sont contents. Mais ceux des autres lignes nettement moins. Il n’est pas possible de continuer à traiter les électeurs ainsi, sauf à vouloir en faire des abstentionnistes ou à vouloir gonfler les rangs de ceux qui vont voter pour la dynastie Le Pen.

Jean Codognès a fait un effort pour crédibiliser son grand projet. Il a fait appel à un spécialiste du Tramway, Marc Le Tourneur, expert mobilité et déplacements urbains, ancien directeur des réseaux bus-tram de Strasbourg et de Montpellier. Sur la base des éléments qu’il donne, le projet semble convaincant, mais il manque une étude approfondie qui réponde aux questions que l’électeur pourrait se poser sur son coût et sa faisabilité. Il s’agit là d’un projet de grande ampleur, une ligne de 10 km reliant l’hôpital à l’université, pour lequel on ne peut pas se prononcer favorablement uniquement parce que c’est un moyen de transport séduisant et que les vieux Perpignanais ont la nostalgie du tramway. Un tramway dont Claude Simon a fait l’élément central du plus court et du plus accessible de ses romans, Le tramway. Le diable se loge dans les détails. Sur son site de campagne Jean Codognès, on voit une photo d’un tramway ainsi légendé : « Remplacer le bitume par un espace vert, c’est possible ! » Oui mais dans une ville où il pleut tout au long de l’année. A Perpignan la pelouse est une aberration car son arrosage nécessite une quantité d’eau beaucoup trop importante.

21 mars 2014 026

(Un lecteur nous signale que c’est une photo du tram de Mulhouse. Merci à lui.)

La liste Pujol promet 300 places de parking place de Catalogne. Comme en 2008 et 2009. Il a d’ailleurs été considéré urgent de fermer les Parcoville pour construire ce nouveau parking. Plus de 200 places de parking gelées depuis 2010. Pour rien. Et pour combien de temps encore ? Cela aurait mérité quelques explications.

Nous pourrions dresser une assez longue liste des trompes électeurs. C’est Cresta dont les mandats de conseiller régional et de député n’apparaissent sur aucun tract. Aliot a fait la même chose avec le logo du FN.

Et oui, plus grand monde n’est dupe, cette façon de faire de la politique fonctionne de moins en moins. Et dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que ces municipales ne captivent pas les foules.

En reprenant l’idée d’Arendt, on peut affirmer qu’il n’est pas dans l’essence de la vérité d’être impuissante et du pouvoir d’être trompeur. A nous électeurs de ne pas nous résigner. Surtout si nous mesurons l’ampleur des risques.

Mais comme l’écrivait Montesquieu : « On va au mal par une pente insensible, et on ne la remonte au bien que par un effort. »

Fabrice Thomas
contact :c.politique@orange.fr

Impressions de campagne (8)

Une réac sur la liste de Jacques Cresta

On a beaucoup parlé de l’arrivée d’Olivier Amiel sur la liste de Jean-Marc Pujol, mais celle de Christine Gonzalez sur la liste de Jacques Cresta est presque passée inaperçue. Elle a été conseillère municipale dans la majorité Alduyste de 1993 à 2008. Alduyste mais pas dans la mouvance centre droit. C’était la droite dure.

Elle était au MPF de Philippe de Villiers et de Charles Pasqua. Mouvement dont elle a été candidate aux élections législatives de 2007. Dans sa profession de foi on lisait : « S’opposer à l’adoption d’enfants par les homosexuels et soutenir le mariage fondé sur l’union d’un homme et d’une femme. », autre engagement : « A l’assemblée nationale, j’exercerai une mission vigilante pour éviter tout recul en cas de bras de fer avec la gauche, la rue ou les syndicats qui bloquent les réformes dont notre pays à besoin. » On pouvait aussi lire dans l’encadré signé Philippe de Villiers : « Le candidat que je présente dans votre circonscription est animé de la même fidélité aux convictions de la droite. Je sais pour le connaître personnellement qu’il saura vous représenter. Vous pouvez lui faire confiance et lui accorder votre suffrage. »

Aliot : pas de subvention pour le MRAP

Jacqueline Amiel-Donat a récemment rappelé que lorsqu’il était conseiller municipal de Perpignan, en 2008-2009, Louis Aliot avait voté contre l’attribution d’une subvention au MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples). Pour le FN cette question n’est pas un détail. C’est l’un des dix points de la charte des municipales qu’a adopté son bureau national : « Refuser toute subvention et toute aide à des organisations ou des projets communautaires. » Car pour le parti d’extrême-droite, le MRAP est considéré comme une organisation communautarisme. Mais qu’est-ce qui est communautaire et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quand Louis Aliot drague la communauté gitane ce n’est pas du communautarisme. Quand ce sont ses adversaires qui le font, c’est du communautarisme.

Communautariste le MRAP ? Louis Aliot ignore sans doute que le MRAP des P-O s’est exprimé sur le racisme anti-blanc. Il considère qu’il est condamnable, comme toute forme de racisme.

Dans la proposition du FN on voit revenir l’arbitraire qu’il avait appliqué dans les villes qu’il a géré dans les années 1990. Un sectarisme qui avait largement contribué au rejet des Lepénistes. A Toulon, ville gagnée par le FN avec 37% des voix en 1995, à la fin du mandat les Toulonnais n’étaient plus que 8% à vouloir garder un maire d’extrême-droite.

Canohès encore

Les colistiers de Marti Cama, candidat divers droite avaient collé sur les panneaux électoraux une affichette indiquant la date de la réunion publique, le mercredi 19 mars. Des mains anonymes l’ont recouverte d’une affichette portant la date du 20 mars.

20 mars 2014 019

Une excellente note pour la mairie de Perpignan

Le trésorier principal a autorisé la mairie de Perpignan à nous communiquer copie de son courrier relatif à la note attribuée à la qualité comptable de la mairie. La ville de Perpignan a bien obtenu la note de 19,50 sur 20. Une seule ville de plus de 100 000 habitants sur 42 fait mieux que Perpignan. De son côté le trésorier principal, M. Cabau, nous a transmis la liste des items de l’indice de la qualité des comptes locaux.

Nous avons montré ces documents à un bon connaisseur des finances locales politiquement neutre pour qu’il nous donne son avis. Il souligne l’intérêt de cette note. Selon lui, « La qualité comptable témoigne d’une rigueur exemplaire du service financier de la ville qui établit des comptes sincères qui sont la marque d’une bonne gestion ».

Désolé de réécrire la même chose, mais la réalité n’est ni noire, ni blanche. Il y a des domaines où la ville n’est pas bonne et d’autres où elle s’en sort plutôt bien.

Fichier ethnique

Marine le Pen a tweeté en s’étonnant que la presse ne s’intéresse pas au fichier ethnique de la mairie de Perpignan. Le problème de cette affaire c’est qu’elle gravite beaucoup autour du FN. C’est M. Belkiri, colistier de Louis Aliot qui l’a rendue publique après que M. Bellebou, autre colistier de Louis Aliot ait porté plainte. Ce dernier nous a déclaré avoir, vers le 10-12 janvier, trouvé dans sa boîte à lettres, un fichier de 5 pages ne comportant que des noms de personnes d’origine maghrébine, toutes employées à la mairie. Des faits qui sont antérieurs au vol d’un fichier au service du personnel de la mairie. Il ne reste plus qu’à espérer que l’enquête de la police permette de faire la lumière sur ces histoires de fichiers. En attendant, la plus grande prudence s’impose.

Supplément de L’Express

Du temps ou L’Express confiait ses suppléments P-O à Jacques Molénat, nous lisions la prose d’un journaliste qui connaissait bien le département. Ce n’est pas le cas avec le dossier que le magazine consacre à l’élection municipale de Perpignan. Dès la troisième ligne, on apprend que Jean-Paul Alduy était maire UMP. Clotilde Ripoull a « un discours résolument à droite ». Cette dernière n’a pas rencontré de journaliste de L’Express. Et si l’envoyé de l’hebdo avait pris le temps de lire les journaux de campagne de la liste Perpignan Equilibre, il aurait pu constater que son positionnement politique est nettement centriste. Le journaliste rapporte que Jean Codognès est surnommé « la girouette ». Par qui ? Nous n’avons jamais entendu ça à Perpignan. Surtout qu’il est plutôt d’une grande constance dans ses valeurs et ses idées. Il n’a d’ailleurs, contrairement à ce qui est écrit, jamais été au Modem. Plus grave encore, Jean-Marc Pujol est qualifié « d’ancien militant du groupe d’extrême-droite Occident ». Le maire de Perpignan a toujours nié l’appartenance que la rumeur lui attribue. Sylvain Rolland à t-il des preuves ? Passons sur les analyses qui pour la plupart révèlent une bien faible connaissance de la scène politique locale.

Budget de campagne et remboursements par l’Etat

Quel est le budget de campagne des listes qui sollicitent les suffrages des Perpignanais ? L’Echo du Roussillon a eu la bonne idée de le demander aux candidats. Voici leurs réponses : Jacques Cresta 85 à 90 000 euros. Louis Aliot : 80 000 euros. Jean Codognès : 60 000 euros. Clotilde Ripoull : 60 000 euros. Le maire sortant, Jean-Marc Pujol n’a pas donné suite aux sollicitations du quotidien départemental.

Pour compléter ajoutons que l’Etat rembourse une grande partie des dépenses électorales des candidats. Il y a, bien sûr, des conditions. La première est d’atteindre la barre de 5% des suffrages exprimés. Le mandataire du candidat doit tenir des comptes de campagne selon des normes précises puis déposer ses comptes à la commission nationale des comptes de campagne. Et c’est après contrôle et validation que le candidat pourra être remboursé.
Les fournisseurs ne peuvent pas attendre les remboursements de l’Etat pour être payés. La plupart des candidats, en fait la tête de liste, financent donc les dépenses en contractant un prêt auprès d’une banque.

Pour une liste présente au premier tour à Perpignan le plafond des dépenses est de 0,93 euro x 118 000 habitants = 109 740 euros. Sur ce montant l’Etat rembourse au maximum 50%, soit 54 870 euros
Pour une liste présente aux deux tours, le plafond sera de 1,31 x 118 000 habitants = 154 580 euros. Remboursé par l’Etat, au maximum, 77 290 euros.

Une liste qui n’aura pas dépensé plus de 50% du plafond pourra donc être remboursée de la totalité de ses dépenses.

Ajoutons que les dépenses de campagne ne doivent pas dépasser le plafond. C’est un motif de rejet des comptes de campagne et de non remboursement par l’Etat. Et ça peut même constituer une infraction.
L’Etat rembourse également, avec des modalités différentes, les frais du matériel de propagande, profession de foi envoyé aux électeurs, affiches collées sur les panneaux officiels et les bulletins de vote. Mais toujours à la condition d’avoir obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.

L’élection municipale de Perpignan coûtera chère, quelques centaines de milliers d’euros au contribuable. Un coût dont personne (ou presque) ne contestera l’utilité.

PS : Dans L’Indépendant du 20 mars la liste Pujol indique un budget de 120 000 euros.

Les corbeaux sortent de préférence en période électorale

Elle arrive par La Poste et par centaines d’exemplaires la fausse lettre de l’Amicale des Algériens en Europe. Et même dans la boîte aux lettres de personnes d’origine marocaine. Ce qui prouve que les expéditeurs n’utilisent pas un fichier de l’Amicale ou du consulat pour envoyer cette « lettre ouverte à nos compatriotes Algériens ». Petit extrait de cette prose assez misérable : « Ce traître et espion (Pujol) ne doit pas être soutenu d’aucune manière, cet imposteur démasqué par nos hauts dirigeants politiques, a trahi ses engagements vis-à-vis de notre belle ville de Mostaganem, faisant notamment échouer le jumelage. » Et ça se conclut par un appel : « Votez et faîtes voter contre ce traître à la Nation Algériennne. »

Saint-Cyprien : nouvelle affaire de camping

A Saint-Cyprien, on tourne un nouvel épisode de la série « Camping ». Mais un épisode sombre. Jean Jouandet alias Pugnace qui a fait des conditions de la vente d’un camping municipal son cheval de bataille se retrouve en position d’accusé dans la tragédie du Grand-Bornand. En 1987, la crue subite d’un torrent gonflé par des chutes de pluie considérables avait emporté une partie d’un camping privé et fait 23 victimes. Jean Jouandet était alors préfet de Haute-Savoie.

Dix ans après la commune et l’Etat ont été reconnus responsables et condamné à indemniser les victimes. Cela implique t-il la responsabilité du préfet en poste à l’époque du drame ? Non, répond Jean Jouandet qui dénonce une méprisable calomnie venant du camp Del Poso et il apporte des précisions sur son rôle : « Le préfet qui a autorisé la création du camping et qui, pour cela, est visé dans le jugement de 1997 est le préfet en fonction à Annecy en 1973 » et Pugnace poursuit « Le préfet de 1987, Jean Jouandet, qui a géré les conséquences du drame n’est nullement visé dans le jugement et n’a jamais été recherché en responsabilité. » M. Jouandet joint la copie d’un jugement dont les termes sont sans équivoque. Le préfet mis en cause est celui qui quinze ans plus tôt, en 1973, avait autorisé l’ouverture du camping.

L’histoire du camping du Grand-Bornand a été déterrée par le site Saint-Cyprien. Un Catalan déçu par son opposition. Une publication anonyme. Profitons-en pour regretter que dans son livre Le mairisme, une lecture très intéressante, Jean Jouandet ne nomme pas les personnes qu’il met en cause. Elles se reconnaissent et sont reconnues, mais elles se trouvent privées de la possibilité de poursuivre l’auteur si elles se considèrent diffamées. Un procédé d’autant plus regrettable que son auteur prétend incarner le droit et la droiture.

Dépenses de campagnes (précisions)

Le staff de Jean-Marc Pujol nous avait assuré que l’agence de publicité perpignanaise traitait obligatoirement avec un imprimeur local, sans nous donner de nom. Nous avions donc écrit : « A vérifier ! ». C’est fait. Tous les travaux sont confiés à l’Imprimerie du Mas à Cabestany. Par contre, le retard de livraison du matériel électoral (profession de foi et bulletins de vote) de la liste Cresta a permis d’apprendre que le camion venait de l’Hérault.

Dernier de la liste

Plusieurs listes perpignanaises ont offert la 55 ième et dernière place de la liste à des célébrités locales : André Bonet, président du CML sur la liste Pujol. Alex Fonbernat, « Perpignanais de toujours » sur la liste de Jean Codognès. Nicolas Caudeville, journaliste (larchipelcontreattaque.com) et surtout agitateur culturel et politique sur la liste Belliard Amiel-Donat. Le dernier de la liste de Louis Aliot, Jean Dominois est un militaire en retraite. Ce lieutenant-colonel s’est particulièrement illustré comme pilote d’hélicoptère dans la Sécurité Civile. Il a sauvé de nombreuses vies, souvent au péril de la sienne. Ce qui lui vaut d’avoir le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Il est lui aussi bien connu dans les P-O.

Tromperie

Philippe Saintlos, colistier de Jacques Cresta est sur le journal de campagne présenté comme « Porte-parole des Verts dans les P-O ». Ce qu’il a été, il y a déjà quelques années de ça.

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Canohès : chronique d’une dérive anti-démocratique

Vincent Legroux, tête de liste divers droite, nous a informés, en janvier, que la mairie de Canohès n’avait pas donné suite à sa demande de consultation du compte administratif de la commune. Les obstacles de ce genre ne sont hélas pas rares. Nous lui avons conseillé de saisir la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs). Dans les semaines suivantes, il nous a de nouveau alertés sur une succession d’entraves. Nous lui avons demandé de bien vouloir rédiger une petite note précisant les faits. Aussitôt dit aussitôt fait. Le résumé des évènements montrait que le maire de Canohès avait mis des bâtons dans les roues à toutes ses demandes. Afin de vérifier et de creuser le sujet nous sommes allés rencontrer Vincent Legroux et une douzaine de ses colistiers. Courriers, documents et témoignages à l’appui, nous avons examiné chaque problème.

Compte administratif :
faute d’y avoir accès et d’en obtenir copie à la la mairie, M. Legroux, a adressé, le 13 janvier, un courrier en recommandé au maire de Canohès, Jean-Louis Chambon. Ne voyant rien venir, il a téléphoné à la mairie où on lui a répondu que le courrier avec les documents était en attente de signature du maire. Le délai légal de 30 jours écoulé, le candidat a, le 17 février, saisi la CADA. Cette dernière a, le 27 février, rendu un avis positif qui a été transmis au demandeur et à la mairie. Au final, V. Legroux a attendu le 10 mars pour rentrer en possession des documents demandés. Il faut savoir que le compte administratif qui est une photographie de la situation financière de la commune est un document que tout citoyen doit pouvoir consulter en mairie sans demande préalable et qu’il doit pouvoir, s’il le souhaite, obtenir des photocopies. La mairie a facturé les 211 pages de photocopie 52 euros. Ce qui n’est pas critiquable, mais il y a des mairies qui fournissent gratuitement les copies des documents demandés.

Attestation d’inscription sur les listes électorales : ce document individuel est indispensable pour déposer la liste des candidats à la préfecture. La personne qui le demande l’obtient généralement sur place à la mairie, sans délai. Pas à Canohès. Les services municipaux ont fait trainer plusieurs jours. Une colistière, Mme Poillon dit l’avoir attendue douze jours et ne l’avoir obtenue que la veille de la date de clôture du dépôt des candidatures en préfecture. Le tête de liste a informé la préfecture des difficultés rencontrées et déclare que celle-ci serait intervenue auprès de la mairie afin qu’elle délivre les attestations en attente.

Demande de copie de la liste électorale : Elle est généralement fournie sans délai ou très rapidement aux candidats qui en font la demande : M. Legroux explique qu’il a fait sa première demande le 3 février et qu’il lui a été demandé d’attendre le 10, la liste électorale n’était pas encore à jour. Puis il a demandé qu’on lui communique la liste en l’état. Il lui a été répondu que ce n’était pas possible. Puis on a fini par lui promettre, toujours oralement, de la lui fournir à la fin du mois de février. Il n’a finalement rien obtenu.

Réservation de salles : En général, surtout dans un village ou une petite ville comme Canohès on se renseigne à la mairie sur les disponibilités, on met une option de réservation orale sur des dates que l’on confirme par écrit. A Canohès c’est très différent. En tous cas pour la liste de M. Legroux. Impossible d’avoir connaissance du planning de réservation. Il faut faire un courrier. Puis en mairie on vous dit qu’il faudra attendre huit jours pour instruire votre demande et vous faire une réponse. Le courrier a été déposé en mairie le 21 février. M. Legroux a reçu une réponse datée du 27 février. Elle est signée du maire qui écrit : « Je vous indique que cette salle n’est pas disponible aux dates demandées. » Retour à la case départ. Nouveau courrier au maire avec une demande de salles pour les 21 et 27 mars. Réponse écrite du maire une semaine plus tard, le 10 mars : « Je vous informe qu’aucune salle n’est disponible aux dates demandées…»

Devant l’accumulation des obstacles, Vincent Legroux a adressé un courrier au préfet pour l’informer des obstructions et excès de pouvoir du maire de Canohès. Hasard ou résultat de l’intervention du préfet, les réservations de salles de réunion ont abouti cette fois. Avec tout de même une particularité canouharde inhabituelle en période électorale. Il a été demandé une attestation d’assurance pour chacune des réunions et un chèque de caution qui pour les deux dates s’est élevé à 2 300 euros. Nous avons téléphoné dans plusieurs mairies et interrogé quelques candidats, aucun ne s’est vu demander d’assurer la réunion et de faire un chèque de caution.

Pressions et menaces : Les membres de la liste de M. Legroux déclarent d’une seule voix que le maire a instauré un climat de crainte et que les pressions sont nombreuses. Ils racontent plusieurs cas sans nous autoriser à citer de noms afin d’éviter de créer ou d’aggraver les difficulties de certaines personnes.

La convocation de Gérard Bled à la gendarmerie illustre les méthodes et le climat qui règne. Numéro 3 sur la liste, c’est une personnalité très honorablement connu dans notre département. Ce chef d’entreprise qui a présidé le Conseil des Prud’hommes exerce des responsabilités dans diverses structures. Il a, le 5 mars, à la demande du maire, été convoqué à la gendarmerie du Soler suite à une altercation à la mairie le jour- même. M. Bled a répondu au gendarme (PV du copie d’audition) : « J’ai effectivement haussé le ton, mais à aucun moment je n’ai été insultant ou menaçant. Comme elle ne voulait pas me remettre les attestations de la liste électorale, j’ai quitté les lieux. La police municipale était présente, mais l’agent n’est pas intervenu. » Et il ajoute : « Ce n’était pas la première fois que je venais à la mairie. Je me suis présenté à trois reprises. » Cet exemple illustre également la difficulté que les candidats ont eu à obtenir l’attestation d’inscription sur les listes lectorales.

Marti Cama, tête d’une autre liste divers droite, déclare que ses colistiers ont rencontré les mêmes difficultés pour obtenir l’attestation d’inscription sur les listes électorales. A tel point qu’à quelques jours de la date de clôture du dépôt des listes, il a demandé à quatre de ses colistiers de rester à la mairie et d’y demeurer tant que les attestations ne leur seraient pas délivrées. Cette détermination a été productive. Il n’a pas manqué d’alerter le préfet sur la situation.

M. Cama a, lui aussi, demandé la liste des électeurs, et cela par courrier recommandé. Divers prétextes lui ont été donnés pour remettre à plus tard la réponse à sa demande et il n’a finalement pas obtenu satisfaction. La réservation de salles, a pour lui aussi, été très compliquée. Elu dans l’équipe du précédent maire, il tient à préciser que jamais un candidat n’avait eu à fournir une attestation d’assurance et un chèque de caution. Afin de s’assurer que tous les candidats étaient logés à la même enseigne, une de ses colistières s’est rendue à la mairie où elle a demandé à voir l’attestation d’assurance et le chèque de caution de M. Chambon. Ce sont des pièces consultables. Cette demande a suscité un grand embarras et elle s’est conclue par un refus. Plus grave, M. Cama dénonce des pressions visant à dissuader des personnes d’être candidates.

En prenant bien des précautions (qui sont anormales dans un pays libre) nous avons pu nous entretenir avec un employé de la mairie de Canohès. Afin de ne pas permettre son identification, nous ne rapporterons aucun fait précis, juste quelques mots qui en disent long : “ Nous sommes condamnés à nous taire et à obéir, nous sommes bien involontairement les complices de pratiques qui sont contraires à l’éthique du service public, mais nous sommes des victimes et il y a des personnes qui vivent une souffrance psychologique “.

A Canohès, la campagne avait curieusement débuté. Au mois de janvier, M. Chambon avait fait distribuer un tract titré : “ Attention, nos opposants dépassent les bornes ! “. Il portait de vives accusations contre eux : “ Ils fabriquent de fausses pétitions, n’hésitant pas à faire signer des feuilles vierges… Ils propagent des rumeurs de nature à vous inquiéter… Ils n’hésitent pas à attaquer l’intégrité professionnelle de certains d’entre nous….” Et il concluait par un appel : “ Restez vigilants, ne vous laissez pas intrumentaliser par ces individus avides de pouvoir…”. Au regard des faits, le contenu de ce tract laisse penser que M.Chambon voulait, dès le début de la campagne, discréditer, sans discernement, l’ensemble de ses opposants en leur prêtant les plus noires pratiques et les plus noirs desseins. De là à penser que le maire sortant accusait les autres de ses propres turpitudes…

M. Chambon n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Mais nous sommes prêts à le rencontrer s’il est d’accord pour répondre à nos questions sur chacun des griefs qui lui sont faits.

Bien que dans la majorité des communes la campagne électorale se déroule normalement, il n’est tout de même pas rare que des maires s’illustrent par des abus de pouvoir qui visent à nuire à des candidats adverses. Mais à Canohès, la situation a atteint un niveau probablement jamais vu dans le département.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Fichier communautaire : des accusations qui sentent vraiment mauvais !

Aliot a réussi son coup, la presse locale a largement repris ses attaques contre la mairie de Perpignan qu’il accuse d’avoir constitué un fichier des fonctionnaires territoriaux par ethnie ou origine. Relayer des accusations aussi graves sans procéder à des vérifications sur la réalité des faits ne fait-il pas un peu facilement le jeu du FN ?

A la manœuvre, Roger Belkiri, colistier de Louis Aliot qui écrit : « J’apprends ce jour qu’une enquête a été diligenté par le parquet suite à la saisine d’un représentant d’une association harkie, concernant l’existence d’un fichier municipal classant les fonctionnaires territoriaux par ethnie ou origine. »

Quel représentant, quelle association ? Pourquoi ne se sont-ils pas nommés ? Pourquoi ne se sont-ils pas fait connaitre ? Comment M. Belkiri en est-il informé ? Au regard du flou qui entoure ses accusations on peut se demander si le représentant de cette association de harkis n’est pas un proche du FN.

Louis Aliot appuie ses accusations sur un interview de Jean-Paul Alduy publié par L’Indépendant il y a près de dix ans, le 29 juin 2005, quelques semaines après les émeutes du 23 mai… Thomas Hirsch demandait au maire : « Soyons clairs : pour des raisons politiques, favorisez-vous la population gitane de Saint-Jacques, notamment en terme d’emplois municipaux ? Réponse de JPA : « On n’a pas le droit en France de distinguer dans l’embauche l’origine ethnique ou les opinions politiques des gens. Heureusement d’ailleurs. Pour couper court aux rumeurs je tiens à communiquer quelques chiffres : l’ordre de grandeur des fonctionnaires municipaux français d’origine Gitane employés doit être de 80. L’ordre de grandeur des fonctionnaires municipaux français d’origine maghrébine employés doit être de 200. Soit un total de 2 500 employés ; on est loin des fantasmes évoqués ici et là ! »

Louis Aliot tire de la lecture de cet interview, la certitude de l’existence d’un fichier communautaire : « Comment le maire peut-il ignorer ce fichier puisque son prédécesseur était très précis dans ses affirmations chiffrées ? »… « Cet article du journal L’Indépendant du 23 juin 2005 prouve la réalité d’un fichier précis. »

A l’époque où le maire de Perpignan a fait cette réponse à L’Indep, des tas de rumeurs faisaient régner un climat délétère. Selon la plus répandue : des centaines de gitans travaillaient à la mairie de Perpignan et pratiquement personne d’origine Maghrébine. Sérieusement, n’importe quel maire qui connait sa mairie est en mesure de donner des indications sur la composition du personnel de sa commune sans avoir besoin de constituer un fichier ethnique. Il a également des directeurs de service qui peuvent le renseigner. Et dans le contexte des évènements de 2005, où les dégâts provoqués par la rumeur dépassaient les dommages matériels, il était indispensable que le maire apporte des éléments de réponse.

En l’état actuel, les accusations de constitution d’un fichier ethnique des personnels municipaux de la ville de Perpignan évoque principalement l’hypothèse d’une provocation du FN se situant dans la bonne tradition de l’extrême-droite.

 » Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose  »

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Dépenses de campagne : une petite enquête instructive

L’impression des tracts et journaux est de loin la première ligne des budgets de campagne, autour de 70%. Et comme nos candidats se targuent tous de vouloir défendre l’activité locale. Nous avons eu la curiosité de regarder de près les tracts de quelques candidats de Perpignan, afin de savoir où ils étaient imprimés.

Sur l’ensemble des tracts de la liste Pujol figure un numéro de registre du commerce. C’est celui de l’agence de publicité perpignanaise Serbacan. Un bon point car ce n’est pas l’agence de publicité qui a le marché de communication de la ville. Ce n’était pas le cas en 2008. L’impression est faite localement, nous a-t-on catégoriquement assuré au QG de campagne. D’accord mais où ? On nous a expliqué que l’agence de pub qui s’occupe des marchés et du suivi de l’impression traite obligatoirement avec des imprimeurs locaux. A vérifier !

Aucun des tracts et journaux de campagne de Clotilde Ripoull ne porte les références d’un imprimeur. A 750 euros d’amende par tract, son budget de campagne pourrait exploser. Elle nous a répondu que l’impression de ses tracts était confiée à Sinthe (Perpignan) et son matériel électoral (profession de foi et bulletin de vote) à L’Imprimerie du Mas (Cabestany). Son journal de campagne l’Indépendante est imprimé à Girona. Elle déclare qu’elle n’avait pas le choix car il est imprimé sur du papier presse en rotative. Type d’impression que l’on ne trouve pas dans les P-O. Mais on en trouve en Languedoc-Roussillon

Du côté de la liste Aliot, c’est un peu compliqué. Il y a des tracts qui ont été imprimés par NPC, une imprimerie de l’Yonne. D’autres sur lesquels il n’y a pas de numéro de registre du commerce. Quand à l’imprimé le plus important, le journal de campagne il porte un numéro de registre du commerce. C’est celui de Eve Juan. Une « designer » à l’activité discrète. Pas de trace dans l’annuaire et dans google. Une discrétion inhabituelle dans le monde de la communication. Que cela cache t-il ?

Les documents de Jean Codognès sont en conformité avec la loi car on y trouve toujours le numéro de registre du commerce de son imprimeur, Encre Verte, une entreprise Perpignanaise installée au Bas-Vernet. Le candidat du tramway est conseillé par l’agence de pub Montpelliéraine Wonderful. Son patron, Laurent Blondiau était dir com de la région sous Georges Frêche.

Aucun imprimé de la liste Cresta ne comporte la moindre référence légale. Ça va lui coûter cher ! Et Marc Lagae, le directeur de campagne ne veut pas répondre à nos questions. Nous n’apprendrons pas à ce professionnel de la défense des consommateurs que les mentions obligatoires sont obligatoires. Sans réponse, il a fallu chercher. Jacques Cresta a fait appel à une agence de publicité de Montpellier, Ouvert au Public. Son patron Frédéric Tubiana a ses entrées à la Région. Il y fait des prestations mais il n’a pas accès aux grands marchés qui restent la chasse gardée de Pascal Provencel. Jacques Cresta a-t-il fait imprimer tout son matériel de campagne hors des P-O et plus précisément en Espagne ? C’est ce qui nous a été dit. Mais si Marc Lagae souhaite compléter l’information des lecteurs de cestPolitique, il nous passera un petit coup de fil.

De ce petit tour d’horizon se dégage la nette impression que les imprimeurs espagnols ont fait leur beurre. D’accord c’est moins cher. Mais que se passerait t-il si on achetait tout la-bas ? D’autant plus qu’au final c’est le contribuable français qui va payer les factures d’imprimerie car l’Etat Français va rembourser les dépenses de campagne des candidats qui auront atteint la barre des 5%.

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Municipales : trop de caricature

Le discours politique est comme la caricature, il exagère toujours le trait.

Le premier tract de Jacques Cresta commençait pas ces mots : « Depuis trop longtemps, Perpignan est à l’abandon… ». Dans le journal de campagne de la liste Perpignan Equilibre on pouvait lire un entretien avec la tête de liste : « Vous dressez un bilan inquiétant de l’état de Perpignan, de ses finances, de son commerce… ». Réponse de Clotilde Ripoull : « Il faut être réaliste. Perpignan n’a jamais été dans une telle situation depuis au moins 50 ans. Tous les indicateurs sont au rouge. »

Louis Aliot est le plus sombre, le plus négatif, le plus désespérant de tous les candidats. Il est vrai que c’est son fonds de commerce et que c’est le code génétique de l’extrême-droite. Elle prospère toujours en noircissant la réalité pour attiser les angoisses et les peurs. Plus que tout autre force politique, elle joue et prospère sur l’irrationnel et sur les émotions.

L’équipe sortante nous propose une vision évidemment plus positive et même presque idyllique de la ville. Comme dans son clip de campagne signé Cyril Tricot. Ça commence par un écran sur lequel on lit : « Dans un environnement exceptionnel ». Puis sur une musique apaisante défile quelques beaux paysages des P-O : le Canigou, le Cap-Béart… pendant 30 secondes. Puis un nouvel écran texte apparait : « Perpignan une destination au cœur de l’Europe » : on arrive en ville par la voie des airs. Une musique de blockbuster survitaminé accompagne un bombardement d’images : feu d’artifice au Castillet, théâtre de l’Archipel, Visa pour l’image, Le quai Vauban, le TGV , l’USAP, les Dragons… alternent avec des photos de Jean-Marc Pujol. Une vingtaine. Et le clip de 2,15 m se termine sur quelques mots du maire sortant : « Vous avez aimé. Perpignan pour tous, c’est ça, pour vous, avec vous. »

Les discours catastrophistes tout comme les discours glorifiants ne sont pas représentatifs de la réalité. Celle-ci est plus complexe, plus nuancée et aussi pleine de contrastes. Ecrire cela, c’est comme vouloir défoncer une porte ouverte tant c’est évident. Mais finalement pas si évident que ça.

Une campagne électorale lors de laquelle les sortants avoueraient qu’ils sont en échec face à tel ou tel problème et des opposants qui reconnaîtraient que dans tel domaine l’équipe qui a été aux affaires a fait du bon travail est inimaginable. Mais il nous semble pourtant que nombreux, très nombreux sont les électeurs lassés par des discours politiques manichéens, des discours trop coupés de la réalité.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

Jacques est-il le nom de l’âne de Bourquin ?

En juin 2013, le magazine L’Expansion avait classé les députés d’après leur assiduité et leur activité. En 536 ième position sur 577, Jacques Cresta s’était retrouvé parmi les cancres.

Au moment où ce magazine sortait en kiosque, Jacques Cresta annonçait qu’il était membre de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac. Le député PS des P-O avait là l’occasion de redorer son blason.

Composée de 30 députés, la commission d’enquête a fait un travail important. Elle a procédé à des dizaines d’auditions durant l’été et l’automne 2013. Dans le rapport final, les comptes-rendus d’audition occupent 600 des 817 pages. On peut apprécier l’implication des membres de la commission au nombre et à la qualité de leurs interventions. Il y a des députés, tant de l’opposition que de la majorité, qui se sont beaucoup investis. Leurs interventions se comptent par centaines. Il y a des députés qui ne sont intervenus que quelques dizaines de fois, mais toujours avec un discours d’un bon niveau, comme deux élus du Languedoc-Roussillon : Christian Assaf, PS (Hérault) et Pierre MorelA-L’Huissier, UMP, (Lozère). Puis il y ceux, les moins nombreux, qui ont rarement pris la parole. Parmi ces derniers, il y en à un, le moins actif, vous devinez son nom, qui ne s’est exprimé que deux fois. Il a lors d’une audition posé deux petites questions.

Pourquoi Jacques Cresta est-il aussi peu investi dans l’exercice de son mandat de député ?

Ca ne l’intéresse pas ?

Il est dépassé par les exigences de cette mission ?

Il semble répondre à cette question en se fabriquant une image d’élu de terrain qui va en permanence à la rencontre des uns et des autres. Qu’un député soit à l’écoute est une bonne chose. Mais si ce n’est pas suivi d’un travail parlementaire, ça ne sert qu’a avoir sa photo dans le journal ou sur un blog complaisant.

Et voilà que celui qui prend racine parmi les élus les moins actifs de l’Assemblée Nationale demande aux électeurs de l’installer dans le fauteuil de maire, mais aussi dans celui de président de l’agglomération.

Comment est-ce possible ?

Il faut regarder la vérité en face. Si demain, il est maire et président de l’agglo comme il est député, ce sera tout simplement catastrophique pour la ville et pour l’agglomération.

Il y a un autre sujet important dont on s’étonne qu’à quinze jours du scrutin il n’ait pas été abordé.

S’il est élu, combien de temps Jacques Cresta restera-t-il maire ? La loi sur le cumul des mandats s’appliquera en 2017, à mi-mandat municipal. Quel mandat conservera-t-il ? S’il veux rester maire il devra démissionner de son mandat de député et sa suppléante lui succèdera. S’il souhaite conserver son mandat de député, il devra démissionner de son poste de maire et le conseil municipal élira un nouveau maire.

Le candidat PS aurait du, dès l’annonce de sa candidature aux municipales, exprimer clairement ses intentions. A défaut, la presse locale aurait du l’interroger jusqu’à ce qu’il donne une réponse suffisamment claire. Jacques Cresta n’a bien sûr pas envie que la presse aborde un sujet qui l’embarasse au plus haut point. Sans aucun doute. Mais les électeurs doivent savoir.

Fabrice Thomas

c.politique@orange.fr

Impressions de campagne (7)

Voter pour Saint-François

S’il est réélu maire du Soler, François Calvet fera don de ses indemnités. Leur montant annuel de 18 000 euros alimentera une bourse destinée à deux étudiants méritants résidant au Soler. Le choix des bénéficiaires, deux par an pendant six ans sera fait par l’université de Perpignan. Le sénateur maire déclare mettre en pratique la position qu’il a défendu au Palais du Luxembourg. Il est pour le cumul des mandats mais hostile au cumul des indemnités.

La décision de François Calvet à l’intérêt d’attirer l’attention sur ce cumul des indemnités qu’il considère comme une anomalie. Rappelons que les indemnités sont plafonnées à 8272 euros. Somme à laquelle s’ajoute, pour un parlementaire, l’indemnité mensuelle de représentation des frais de mandat (6 000 euros net pour un sénateur, 6 500 pour un député). En l’absence de justification de son utilisation, cette somme va en partie dans la poche des parlementaires. Un bonus qui n’est pas imposable.

Même si cette la décision du président de l’UMP des P-O est loin de valoir une bonne loi qui mettrait de l’ordre dans les privilèges des grands élus, on espère quand même qu’il sera imité par les autres parlementaires. A l’exception bien sûr de Bourquin dont on sait que les fins de mois sont difficiles. C’est fou ce que ça coûte d’entretenir une ânesse.

Bourquin se porte comme un charme

Christian Bourquin va très bien. Il l’a déclaré à L’Indépendant. Ce dernier n’a pas trop insisté. Il n’a pas demandé au génie de Millas pourquoi il apparaissait si souvent fatigué et parfois très affaibli. C’est peut-être à cause du cumul des mandats. Président de région et sénateur, ça fait du boulot pour deux personnes et lui fait ça tout seul. Il est donc normal qu’il soit épuisé. Et nous, peuple ingrat, nous cherchons des poux à cet homme qui se sacrifie pour nous.

A ce sujet, nous devons présenter nos excuses à La Semaine du Roussillon. Nous avons en effet écrit qu’elle avait pompé L’agglorieuse, l’hebdo satyrique de Montpellier. Pas du tout. Si l’info du site internet de La Semaine était pratiquement un copié collé de celle publiée une heure plus tôt par celui de L’agglorieuse, c’est tout simplement parce que les deux rédactions avaient travaillé de concert. Et d’un côté comme de l’autre, on précise que l’info sur la brève hospitalisation de Bourquin est une info qui a été vérifiée.

Louis Aliot : vraie ou fausse adresse ?

Louis Aliot a du mal à réunir ses colistiers. Ils n’étaient que 35 (sur 55) sur les marches du grand escalier de la place Molière (photo publié par L’Indép). Les mauvaises langues disent que certains ne veulent pas montrer leur tête et que d’autres ne sont pas montrables. Nous sommes certains que ce n’est pas vrai. Si on écoutait Louis Aliot, les gens se battaient presque pour être sur la liste du parti d’extrême-droite.

Il est tout de même étonnant que sur les 10 premiers de la liste, 5 n’habitent pas Perpignan. Sur les listes électorales, que chacun peut consulter au bureau des élections, nous avons eu la grande surprise de découvrir que Louis Aliot était domicilié dans le quartier Saint-Assiscle. Renseignements pris sur place, à l’adresse indiquée, une toute petite maison (tout l’opposé du château de Montretout), Louis Aliot n’habite pas là. Les deux résidents de la rue que nous avons interrogé ne l’ont jamais vu. Mystère !!!! Imaginons que Louis Aliot ne soit pas en règle, ça ferait du foin. On aurait encore toutes les télés à Perpignan. Et Marine Le Pen hurlerait au complot. Faisons confiance aux services préfectoraux, ils ont du vérifier tous les justificatifs.

Classements des villes : ça tombe comme à Gravelote

Il sort des classements de tous les côtés ! C’est comme les sondages, ça fait vendre du papier. Ils sont plus ou moins sérieusement faits.

Le magazine Le Point a publié un palmarès de l’absentéisme dans les mairies. A la première place et de loin, Montpellier avec un taux de 17,48%. Et en quatrième position, Perpignan, 13,18%. Le soleil, la plage ??? A Strasbourg, où il n’ont pas tous ça, la réputation des alsaciens d’être de gros bosseurs en prend un sacré coup, la ville occupe la troisième place avec un taux de 14,27%. La deuxième revient à Grenoble. Et Bordeaux la ville de Juppé est juste derrière Perpignan avec 13,09% d’absentéisme. L’article du Point a été fait d’après une étude réalisée par l’IFRAP, une fondation composée de chercheurs.

Comme c’est bientôt l’anniversaire de Pujol, le 4 avril, nous suggérons à ces colistiers de lui offrir Lutter contre l’absentiéisme , un bouquin consacré aux collectivités territoriales. Petite mise en bouche : « L’absentéisme a un fort impact sur le fonctionnement des collectivités territoriales, la Cour des comptes s’en est fait récemment l’écho. C’est donc une problématique majeure de la politique des ressources humaines. Lutter contre l’absentéisme est d’autant plus nécessaire que ce phénomène influe tant sur la masse salariale que sur la qualité du service public rendu. Cette action représente en outre une opportunité d’améliorer le climat social et les conditions de travail des agents, et de renouer un dialogue social de qualité entre les décideurs, les acteurs RH, les encadrants, les organisations syndicales et les agents, autour de nouveaux outils de gestion des ressources humaines. »

Si on devait classer les classements de la presse magazine, celui que vient de publier L’Express mériterait la mention spéciale « Pas du tout sérieux ». Le palmarès du meilleur maire des 34 grandes villes de France a établi par « 18 grands connaisseurs des collectivités locales ». Combien d’entre eux connaissent Perpignan qui arrive bonne dernière ? On doute que Jean-Pierre Raffarin et d’autres connaissent suffisamment ces 34 villes. Est-il bien sérieux de comparer, sans critères bien établis, des villes qui ont 500 000 habitants comme Lyon, avec des villes comme Perpignan qui dépassent tout juste les 100 000. Dans les différentes catégories, culture, environnement, économie, notoriété…Il y a chaque fois une dizaine de villes qui se retrouvent dernière ex-aequo. Ce qui montre bien le peu de sérieux de l’opération. L’Express n’est plus que l’ombre du grand magazine d’actualité qu’il a été. Ce qui faisait récemment dire à Jean-François Kahn, que son directeur, Christophe Barbier devrait passer un peu moins de temps sur les plateaux télé et un peu plus dans son journal.

Le siège de L’Indép aux couleurs du conseil général

Ça surprend et c’est plutôt gênant de voir la frise aux couleurs du conseil général sur la façade du siège de L’Indépendant, juste en dessous du nom du journal. Notre quotidien local a loué son rez-de-chaussée au Comité départemental du tourisme. Un satellite du conseil général présidé par Hermeline Malherbe. Certes les temps sont durs pour tout le monde et pour la presse plus durs encore. L’argent public est donc le bienvenu. Mais on ne va pas se raconter des histoires, plus une collectivité territoriale met d’argent dans un journal et plus elle attend de retour rédactionnel.

1 mars 2014 017

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Perpignan : trois têtes de liste ont signé la charte d’Anticor

Jean-Marc Pujol, Jean Codognès et Clotilde Ripoull ont signé la charte d’Anticor pour les municipales : « Les engagements de cette charte ont valeur de contrat de mandat pour les parties signataires : le candidat tête de liste s’il est élu maire et l’association Anticor. (Voir plus bas, le texte intégral de la charte).

Le premier de ces engagements concerne le cumul des mandats : « Le candidat tête de liste signataire s’engage à ne pas cumuler plus d’un mandat électoral et d’une fonction exécutive. Cet engagement ne concerne pas les fonctions qui relèvent de la participation de la commune à une intercommunalité. »

On comprend donc que Jacques Cresta qui veut cumuler la mairie et l’Assemblée Nationale ne soit pas signataire. C’est bien dommage car la charte comporte huit autres engagements dont la mise en pratique va fortement améliorer la transparence, le contrôle, le renforcement de l’exigence de probité et la démocratie si un des signataires s’installe à la mairie.

On nous dira qu’il arrive que les engagements pris pendant la campagne soient oubliés après l’élection. Les groupes locaux d’Anticor et particulièrement celui des P-O devront veiller à ce que les engagements soient tenus par le prochain maire de Perpignan. On pourra sans doute aussi compter sur les élus de l’opposition dont le rôle sera d’ailleurs mieux reconnu. Et la charte indique : « Le signataire déclare être informé de ce qu’il engage sa responsabilité contractuelle et que l’Association pourra agir en justice en cas de violation de ces engagements. »

L’activité d’Anticor montre qu’à tous les niveaux de la vie publique, et en particulier au niveau local, il est possible de s’engager concrètement pour moraliser et démocratiser le fonctionnement des collectivités territoriales. Et cela sans attendre des lois… Il faut se féliciter de l’engagement pris par ces trois candidats. Leur choix est loin d’être totalement partagé par tous les politiques.

Dans son premier journal de campagne Clotilde Ripoull a mis l’accent sur ses engagements étiques et sur la signature de la charte d’Anticor. Jean Codognès a diffusé un tract titré : « Des élus irréprochables c’est possible ». Il propose une charte déontologique qu’il ferait voter dès le premier conseil municipal s’il était élu maire. Il ne fait toutefois pas référence à Anticor. De son côté Jean-Marc Pujol a fait signer à chacun de ses colistiers une déclaration qui a valeur d’engagement et dans laquelle on lit : « Par ailleurs, je suis informé que Monsieur Jean-Marc Pujol a signé la charte Anticor 2014, et que de ce fait la rédaction du futur règlement intérieur du conseil municipal de la ville de Perpignan tiendra compte de cette charte qui oblige son signataire à des comportements prudentiels précis, pour exemple parmi d’autres : la mise en place d’une commission d’éthique indépendante comprenant des membres de l’opposition et des citoyens ; d’une commission des finances dont la présidence est réservée à un membre de l’opposition ; d’une commission chargée des attributions de subventions ouverte à des citoyens etc. »

Dans notre département c’est la première fois que ces questions occupent une telle place dans une campagne électorale. Ce n’est qu’en allant dans cette direction que nous sortirons notre démocratie de la crise profonde dans laquelle elle est plongée.

Ce ne sont que les premiers pas. Mais pour aller plus loin, il faut aussi, et surtout, que les citoyens les soutiennent.

Fabrice Thomas

c.politique@orange.fr

Autres têtes de liste signataire de la charte d’Anticor : Yvan Naya au Barcarès, Jean Jouandet à Saint-Cyprien et Jean-Michel Erre à Saleilles.

ÉLECTIONS MUNICIPALES

CHARTE ANTICOR 2014

L’association Anticor agit dans le respect des règles fondamentales de la République, définies notamment dans le préambule et dans l’article 1er de la Constitution de 1958 qui dispose : “La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion”.

Les engagements de cette charte ont valeur de contrat de mandat pour les parties signataires : le candidat tête de liste s’il est élu Maire et l’association Anticor.

Engagements du candidat tête de liste signataire pour son mandat de Maire :

1) Non cumul et limitation des mandats et des fonctions exécutives
Le candidat tête de liste signataire s’engage à ne pas cumuler plus d’un mandat électoral et d’une fonction exécutive. Cet engagement ne concerne pas les fonctions qui relèvent de la participation de la commune à une intercommunalité.

2) Bonnes pratiques de gestion
Le candidat signataire s’engage à veiller à la formation de l’ensemble des élus du Conseil municipal, notamment sur l’élaboration et sur le contrôle du budget, la passation des marchés publics, l’exécution des délégations de services publics.
Il s’engage à rendre public le nombre des emplois de cabinet et leur coût total.

3) Transparence
Le candidat signataire s’engage à mettre en ligne sa déclaration d’intérêts.
Il s’engage à mettre en ligne les tableaux des indemnités des élus en euro prévus par l’article L2123-20-1 du Code Général des Collectivités Territoriales pour ce qui est de la commune, et pour ce qui est de la communauté de communes et de tous les syndicats intercommunaux.
Il s’engage, à mettre en place une commission éthique indépendante, comprenant notamment des membres de l’opposition et des citoyens, à laquelle il ne participera pas lui-même. Récipiendaire des déclarations d’intérêts privés et associatifs des élus, comme cela sera prévu par le règlement intérieur, elle indiquera avant chaque Conseil municipal si des élus doivent s’abstenir de participer au débat et au vote de certaines délibérations pour ne pas être en conflit d’intérêts.
Il s’engage à demander et à publier l’avis préalable de cette commission sur tout retrait de fonction ou de délégation.

4) Reconnaissance de l’opposition
Le candidat signataire s’engage à ce que les élus de l’opposition soient représentés dans toutes les commissions, les conseils d’administration, les organismes et structures financés par la commune.
Il s’engage à mettre en place une commission des finances dont il proposera la Présidence à un élu de la minorité.

5) Participation citoyenne
Il s’engage à mettre en place une Commission Consultative des Services Publics Locaux, comme le prévoit le C.G.C.T. pour les communes de plus de 10 000 habitants (Article L1413-1). Il s’engage à rendre public le rapport annuel de cette commission.
Il s’engage à mettre en place une Commission de contrôle financier comprenant notamment des élus minoritaires et des citoyens, dans le respect de l’article R2222-3 du C.G.C.T., et il s’engage à rendre public un rapport annuel des travaux de cette Commission.
Il s’engage à ce que dans toute commission, comité, conseil de quartier ou jury non réglementé, les personnalités qualifiées non-élues soient désignées par la majorité et par l’opposition au prorata de leur représentativité au conseil au municipal.
Il s’engage à ouvrir aux citoyens les travaux de la commission en charge de l’attribution des subventions qu’il s’engage à mettre en place.

6) Publicité des informations
Le candidat signataire s’engage à ce que, pour l’exécution des délégations de services publics et partenariats public-privé, la commission consultative des services publics locaux dispose de l’information nécessaire à la surveillance des coûts, des prix et de la qualité du service rendu et que ses membres bénéficient d’une formation pour l’exercice de leur mission.
Il s’engage à mettre à disposition sur le site internet de la Mairie :
– les comptes-rendus des réunions de commissions municipales, dans le respect des obligations légales de confidentialité pour les commissions d’appels d’offres et d’urbanisme ;
– la liste détaillée des subventions attribuées ;
– les décisions de la juridiction administrative concernant la commune ;
– les rapports des Chambres régionales des Comptes sur la gestion de la collectivité ou de ses structures associées ;
– les rapports annuels des délégataires des services publics locaux ;
– les Plans Locaux d’Urbanisme ;
– les arrêtés publics du Maire ;
– le montant des sommes dépensées pour la communication annuelle, ainsi que celles allouées à l’opposition, avec un rappel des montants des années précédentes ;
– tous les budgets et comptes administratifs de la commune avec les ratios de gestion comparables avec ceux des années précédentes
Pour ces mises à disposition sur le site internet de la Mairie, Anticor recommande l’utilisation des formats libres et ouverts.
Le candidat signataire s’engage à suivre sans délai les avis de la Commission d’accès aux documents administratifs.

7) Traitement des atteintes à la probité
Au nom de l’exemplarité des élus, le candidat signataire s’engage à suspendre les fonctions exécutives et les délégations d’un élu mis en examen pour un délit d’atteinte à la probité dans l’exercice d’un mandat électif.
Il s’engage à retirer les fonctions et délégations de l’élu qui a fait l’objet d’une condamnation définitive pour un délit d’atteinte à la probité.

8) Prévention du trafic d’influence
Le candidat signataire s’engage à prévenir les pratiques d’influence visant à obtenir ou à modifier une décision de la commune.

9) Choix des organismes financiers
Le candidat signataire s’engage à considérer la transparence des organismes prêteurs comme un critère déterminant de son choix en ce qui concerne les emprunts de la commune, et notamment la publication annuelle de leurs activités pays par pays (nom des entités, chiffre d’affaires…).

En contrepartie, l’association Anticor s’engage à autoriser le candidat signataire à utiliser le logo “Signataire de la charte Anticor 2014″, dont il pourra faire usage dans le cadre de sa campagne des élections municipales de mars 2014 et, le cas échéant, dans le cadre de son mandat de Maire ; s’engage à promouvoir notamment sur son site, et le cas échéant sur son blog local départemental, la liste des signataires de cette charte.

– Le signataire déclare qu’il est candidat pour un premier mandat de Maire ou un unique renouvellement de celui-ci.
– Le signataire s’engage, s’il se trouvait à cumuler 2 mandats électifs après son élection en tant que Maire, à ne conserver qu’un seul mandat exécutif.
– Le signataire déclare sur l’honneur que son casier judiciaire ne comporte aucune mention de condamnation pour une infraction d’atteinte à la probité publique.
– Le signataire déclare être informé de ce qu’il engage sa responsabilité contractuelle et que l’Association pourra agir en justice en cas de violation de ces engagements.

Liste Pujol : 9 avocats dont 4 dans les cinq premières places

Per liste-pujol

Sur 21 maires-adjoints, 10 ne sont pas candidats en 2014.
Jean Rigual, conseiller général UMP du Moulin à Vent.
Aminda Quéralt, commerce
Maurice Halimi, culture
Jean-Michel Mérieux, sports
Jean-Claude Kaiser, rénovation et grands travaux
Valérie Cons,
Georges Amouroux
Gérard Roger, propreté, parcs et jardins.
Marie-Louise Vigué, maire-adjoint de quartier
Eliane Salies, maire-adjoint de quartier

Les conseillers municipaux qui quittent l’équipe : Jaume Roure, Catherine Da-Lage, Raymond Sala, Michel Cabot, Christine Maudet, Jean-Marcel Rostand, Fouzi Bouhadi, Marie-Claire Mas, Daniel Verges.

Les nouveaux venus

De la 1 ière à la 10 ième place : Caroline Sirère-Ferrière, chargée de mission évènements à la mairie de Perpignan en 2 ième place. Laurent Gauze, chef d’entreprise, 7 ième place.

De la 11 ième à la 20 ième place : Olivier Amiel (siégeait dans l’opposition), 11 ième. Chantal Gombert (élue dans la majorité de 1993 à 2008). Brice Lafontaine en 15 ième, Michel Pinell en 19 ième.

De la 21 ième à 30 ième place : Alain Gebhart, 21ième. Christine Gavalda-Moulenat, 22 ième. Yves Guizard, 23 ième. Pierre-Olivier Barbe en 29 ième, Francine Enrique, 30ième.

De la 31 ième à la 40 ième place : Bernard Lamothe, 31 ième. Nicole Amouroux 32 ième (son mari était maire-adjoint dans la majorité sortante). Stéphane Ruel, 33 ième. Olivier Sales, 35ième. Josiane Cabanas, 36 ième. Nicolas Requesens, 39 ième. Christelle Poloni, 40 ième.

De la 41 ième à la 50 ième place : Jérôme Florido, 41 ième. Carine Comes, 42 ièmes (en 46 ième position, non élue en 2009), Michel Roig, 45 ième. Marlène Calatayud (Marlène Nuage, nom d’artiste), 46 ième. Jean-François Alene, 47 ième. Christelle Pueyo, 48 ième. Maxime Martinaggi, 49 ième. André Sabadel, 50 ième.

De la 51 ième à la 55 ième place : Sébastien Casado, 51 ième. Colette Rodriguez, 52 ième. Cyril de Guardia, 53 ième. Muriel Vieu, 54 ième. André Bonet, 55 ième.

18 nouveaux candidats dans les quarante premières places. Le renouvellement est important.

Ceux qui étaient dans l’équipe sortante

De la 1 ière à la 10 ième place : Romain Grau (élu en 2009 sur une liste de gauche) 3 ième. Chantal Bruzi, 4 ième. Pierre Parrat, 5 ième. Nathalie Beaufils, 6 ième. Fatima Dahine, 6 ième. Richard Puly-Belli, 9 ième. Isabelle De Noëll-Marchesan, 10 ième.

De la 11 ième à la 20 ième place : Mohamed Iaouadan, 13 ième. Danièle Pagès, 14 ième (2 ième sur la liste de 2009). Marie-Thérèse Sanchez-Schmid, 16 ième (4 ième en 2009). Dominique Schemla, 17 ième. Suzy Simon-Nicaise, 18 ième. Joëlle Anglade, 20 ième.

De la 21 ième à 30 ième place : Brigitte Puiggali, 24 ième (maire adjointe, occupait la 6ième place en 2009). Marcel Zidani, 25 ième. Annabelle Brunet (conseillère régionale), 26 ième. Charles Pons, 27 ième. Michèle Fabre, 28 ième.

De la 31 ième à la 40 ième place : Virgine Barre, 34 ième. Jean-Michel Henric, 37 ième. Véronique Auriol-Vial (conseillère général UMP du centre ville), 38 ième.

De la 41 ième à la 50 ième place. En calculant la répartition des sièges par rapport au résultat des sondages, si elle gagnait l’équipe Pujol n’atteindrait pas les 40 élus sur 55. Jean-Joseph Calvo, 43 ième , (La fameuse 43 ième place refusée par CDC et le Modem). Florence Micolau, 44 ième place.

Composition professionnelle : Toujours beaucoup d’avocats. 4 dans les 5 premiers de la liste. Jean-Marc Pujol, Romain Grau, Chantal Bruzi et Pierre Parrat. Puis Olivier Amiel, Mohamed Iaouadan, Annabelle Brunet et Cyril de Guardia. 9 avocats. Ils étaient déjà au nombre de 5 sur la liste de 2009.

Age : Depuis 2008, la liste de la majorité sortante n’indique plus l’âge des candidats. Il semble qu’il n’y ait qu’un seul candidat entre 18 et 30 ans parmi les 40 premiers de la liste, Nicolas Requesens, 24 ans. Et Brice Lafontaine n’a que 31 ans. Il y a, toutefois, beaucoup de sang neuf. L’écrasante majorité des nouveaux candidats en positions éligibles sont plus ou moins quarantenaires, Caroline Sirère-Ferrière, Laurent Gauze, Christine Gavalda Moulenat, Yves Guizard, Pierre Olivier Barbe, Stéphane Ruel, Olivier Sales. Tous ces jeunes candidats ont un profil intéressant. Ils apportent des compétences, des idées et de l’énergie. Une nouvelle génération fait son entrée dans la vie publique et probablement dans la gestion des affaires municipales. Le renouvellement annoncé est bien là. Et il est qualitatif.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Liste Pujol : la 43 ième place est un fauteuil éjectable

Jordi Véra, le président de CDC (Convergence Démocratique de Catalogne), tout comme Christine Espert, la responsable du Modem des P-O se sont sentis humiliés par la proposition qui leur a été faite, à l’un puis à l’autre, par Jean-Marc Pujol, d’occuper la 43 ième place sur la liste Perpignan Pour Tous. Proposition qu’ils ont tout les deux refusée.

L’accord solennelement signé entre les quatre députés UMP et Jordi Véra pour CDC, en octobre 2012 à la mairie du Soler, laissait augurer une participation du parti catalan à la liste du maire sortant de Perpignan. On avait d’ailleurs observé l’évolution de Jordi Véra, conseiller municipal d’opposition lors du vote du budget. En 2012, il s’était abstenu et en 2013, il avait voté pour. Un rapprochement que les catalanistes d’Unitat Catalana depuis longtemps installés dans la majorité voyaient d’un mauvais oeil.

Jean-Paul Alduy a en effet depuis 1993 scellé un partenariat avec Jaume Roure, représentant d’Unitat Catalana (petite formation catalaniste départementale). Et si celui qui a été plus de 20 années maire-adjoint aux affaires catalanes, se retire en 2014, c’est pour passer le relais à un plus jeune, Brice Lafontaine.

Faire entrer Jordi Véra dans la majorité n’était donc pas chose simple. De plus, Jaume Roure et les siens entretiennent une forte animosité à l’égard du président de CDC. Mais ce dernier affirme qu’il n’y serait pas allé et qu’il avait parmi les adhérents de CDC de très bons candidats à proposer.

Jean-Marc Pujol est dans la continuité de son prédécesseur en poursuivant le partenariat sans accroc avec Unitat Catalana qui avec Virgine Barre avait deux élus dans la majorité sortante. Cela empêchait-il Jean-Marc Pujol de faire entrer CDC sur sa liste ?

En proposant une seule place et en queue du peloton des personnes éligibles, Pujol devait s’attendre à un refus. N’y avait-il pas une façon un peu moins inélégante de fermer la porte à CDC ?

CDC a réagi dans un communiqué vengeur : « Nous pensions que M. Pujol voulait se positionner en rassembleur, entre autre de la grande famille centriste… Il n’en est rien ! Monsieur Pujol n’a qu’une vision à courte vue. Pour lui, la Catalogne n’est qu’une image dont on se sert en période électorale mais qui ne se traduit ensuite par aucun acte fort… Par cette position, M. Pujol trahit également l’accord politique conclu entre CDC et l’UMP… Sa méthode politique – éprouvée depuis 30 ans – est un concentré de sectarisme, et d’absence de vision… Mais également un manque de considération… En conséquence, M. Pujol ne bénéficiera pas du soutien de CDC. »

Christine Espert, responsable départementale, régionale et secrétaire générale adjointe du Modem a, eu en septembre 2013, une première rencontre avec Jean-Marc Pujol à la demande de celui-ci. Pour elle, qui est adepte des positions claires, il n’était pas question d’envisager un accord tant qu’Alduy était en position de leader ou de co-leader. Elle considère que c’est une question de cohérence politique car le Modem avait été opposé, aux municipales de 2008 et de 2009, à la politique menée par Alduy. Elle attendait également des engagements sur des mesures sociales et politiques que le Modem voulait voir inscrites dans le programme municipal.

Après l’annonce du départ de JPA et celle d’un profond renouvellement, Christine Espert a de nouveau rencontré Jean-Marc Pujol. Le 12 février, ce dernier lui a expliqué que le Modem ne lui amenait rien et il lui a royalement proposé la 43ième place. Proposition évidemment suivie d’un refus.

Et le Modem dans un communiqué de presse envoie à son tour Pujol sur les roses en annonçant qu’il ne soutiendra pas la liste qu’il conduit.

« Le maire sortant estime ne pas avoir besoin de rassembler des forces centristes et démocrates autour de lui. Il préfère continuer de diriger Perpignan comme cela est fait depuis 30 ans, en vase clos, et « entre amis », …Perpignan, pour quelques uns.
La solution de « confort » serait pour le Mouvement Démocrate d’accepter cette place, sans rien dire. Cela n’a jamais été notre façon de faire. Malgré les difficultés qui seront les nôtres, je maintiens notre cap, et nous défendons plus que jamais l’idée que la politique doit être celle de l’exigence pour l’intérêt de tous ! Plus qu’ailleurs dans cette ville et dans ce département cet aspect est vital. Nous continuerons à porter fièrement cette ambition quelles qu’en soient les difficultés. »

A Béziers, dans la liste du candidat UMP Elie Aboud, le Modem aura deux représentants, dont un en position de maire-adjoint. Il est également en très bonne position sur la liste de Jacques Domergue qui conduit la liste UMP à Montpellier.

Jean-Marc Pujol a dans un interview sur ouillade commenté ses relations avec le Modem : « Moi je l’ai effectivement rencontré deux fois. Mais c’est quoi le Modem ? Moi j’ai besoin d’avoir avec moi des gens qui ont des convictions. Moi j’ai composé une liste avec des gens qui ont des convictions. Le Modem c’est quoi aujourd’hui ? Le jour même où je rencontrais Mme Espert, le directeur de la communication du Modem ralliait les socialistes à Paris. Ils sont socialistes à Paris, de Droite à Pau, ailleurs à Marseille… plus personne ne sait où se trouve le Modem, moi j’avais besoin d’une clarté politique, car après qu’on ne s’étonne pas si les Français considèrent que les partis politiques ne sont composés que de gens qui cherchent leur intérêt personnel. Moi j’étais lors de nos entretiens dans un axe d’intérêt général. Si tel était le cas de Mme Espert, ce que je ne crois plus à la lueur de ses commentaires, elle dirait si elle est de Gauche ou si elle est de Droite. C’est tout ! »

Quand il a commencé à discuter avec le Modem, J-M Pujol devait savoir que le parti centriste avait depuis longtemps des alliances à droite et à gauche. Et s’il n’en voulait pas, pourquoi lui proposer une place en bout de liste ?

Dans l’esprit de Jean-Marc Pujol il n’est manifestement plus question de “ Large rassemblement républicain “. Il est vrai que le sondage TNS Sofres le donne confortablement réélu. Il peut donc se permettre d’humilier deux petites formations politiques.

Fabrice Thomas

PS : Le conseil municipal de Perpignan est composé de 55 élus. En 2009 La liste Perpignan au coeur conduite par Jean-Paul Alduy avait eu 43 élus.

Contact: c.politique@orange.fr

Un premier sondage riche en enseignements.

Le score du compagnon de Marine Le Pen était le résultat le plus attendu. Il est très élevé, 28%. Encore plus si on le compare au 9,4% réalisé par Louis Aliot aux municipales de 2009. Il n’est évidemment pas assez important si on le regarde avec les yeux de la presse locale. « Non, Louis Aliot ne vire pas en tête au premier tour. », écrit Frédérique Michalak dans L’Indépendant du 13 février. Les électeurs sont décevants. Ils ne votent pas autant pour Aliot que le voudrait les médias locaux. Ça fait pourtant deux ans qu’ils leur répètent que celui-ci va prendre la mairie de Perpignan et qu’ils lui déroulent le tapis rouge afin de l’aider à atteindre leur objectif. Il faut les comprendre, Aliot à la mairie, c’est le buzz assuré pendant six ans.

La surprise de ce sondage vient, compte tenu du pourcentage élevé de l’extrême droite, de la bonne résistance de Pujol. Avec 35%, il ne recule que de 5% par rapport au score d’Alduy aux municipales de 2009. De plus, 54% des sondés ont une bonne image de lui. C’est sans aucun doute son principal atout pour gagner cette élection. Comment cet homme au look de chef-comptable, qui n’a pas plus de charisme qu’un mérou et dont le verbe manque singulièrement de relief (sauf quand il parle finances locales) parvient-il à se faire apprécier par la majorité des sondés ? Il est vrai qu’il arrive après un beau-parleur dont les Perpignanais étaient fatigués. Grâce à son image d’élu compétent et expérimenté ? Grâce à un bilan que les électeurs ne jugent pas si négatif que ça ? Grâce à son choix de ne pas jouer l’homme politique qui courre après tous les mandats et se satisfait de celui de maire qu’il exerce à plein-temps ? Un peu de tout ça ?

Ce sondage confirme que Jean Codognès était, de loin, un meilleur candidat de gauche que Cresta. Mesure de notoriété : Codognès 80%, Cresta 58%. Bonne opinion : Codognès 37%, Cresta 21%.

Le recul de la gauche est important, 18% pour Cresta et 11% pour Codognès, soit un total de 29% contre 41% en 2009.

Sur les 5 têtes de liste, deux, Cresta et Aliot recueillent plus de mauvaises opinions que de bonnes. Les deux parachutés.

Clotilde Ripoull ne doit pas être satisfaite d’un score de 8%. Il lui faut atteindre les 10% pour être présente au second tour et avoir des élus au conseil municipal. 11% des sondés n’ont pas exprimé d’intention de vote. Et il doit y en avoir autant qui peuvent modifier leur choix d’ici le premier tour, le 23 mars. La toute nouvelle ligne de rejet des partis qu’a adopté l’ancienne responsable du Modem puis du parti catalan CDC, semble fonctionner. Reste à voir si c’est une stratégie de long terme ou de court terme.

Au second tour, le maire sortant l’emporterait avec 42% des voix, suivi de Jacques Cresta 33% et de Louis Aliot 25%. Ce dernier perd des voix entre les deux tours. Il est difficile de faire une campagne violemment dénonciatrice et en même temps de se crédibiliser comme gestionnaire. Ses passages dans les médias nationaux sont à double tranchant. Ils lui procurent une très forte notoriété mais ils donnent l’impression qu’il est plus souvent à Paris qu’à Perpignan.

68% des sondés se déclarent intéressés par les élections municipales. C’est élevé, si on compare avec le niveau de participation des municipales de 2008. Seulement 55% des Perpignanais étaient allés voter. Et 54% en 2009. Dans les grandes villes, même les élections municipales mobilisent peu le corps électoral.

Fabrice Thomas

PS : Sondage TNS Sofres-Sopra Group réalisé auprès d’un échantillon de 604 personnes inscrites sur les listes électorales.

Contact : c.politique@orange.fr

Débat radio-télé des municipales : le grand échec !

Pourquoi le débat organisé par France Bleu Roussillon et France 3 a-t-il autant déçu ?

Souvenez-vous des précédentes municipales. Le résultat était le même. Tout le monde restait sur sa faim.

La formule ne fonctionne pas. Il n’en sort rien qui éclaire, rien qui intéresse vraiment l’électeur.

Autre chose.Nous nous interrogeons sur l’importance donnée au premier thème débattu, la sécurité. Pourquoi les médias locaux lui font-ils une telle place en 2014 ? Ce n’est qu’en partie une compétence municipale. Pourquoi la sécurité et pas le développement économique ?

L’emploi est pourtant la première préoccupation des Perpignanais. Au cours des 20 dernières années, jamais la presse n’avait lors d’une campagne municipale, consacrée une telle place à la sécurité.

Cela ne déplait pas à Louis Aliot qui proclame : « La sécurité à Perpignan est une priorité incontournable »

Pour suivre le débat sur l’insécurité l’électeur avait besoin d’avoir des repères. Un état des lieux de la délinquance avec des chiffres, notamment le taux de criminalité pour 1 000 habitants et le classement de Perpignan à partir de ce critère. Il fallait également donner des informations sur la réponse policière, sur la qualité de cette réponse avec le taux de résolution des affaires par catégorie. Et il fallait des informations sur la réponse pénale. Rien de tout ça. L’Indépendant a encore laissé passer une occasion de jouer son rôle.

Tout journaliste sait pourtant que la sécurité est une question délicate à traiter. Elle véhicule des souffrances, des traumatismes, des peurs. Et l’exploitation politique dont elle est l’objet la livre plus souvent à l’émotion qu’à la raison. Ce sujet doit donc, plus que tout autre, être traité sur des bases rigoureuses.

La première question sur la sécurité a été posée à Clotilde Ripoull : « Vous avez dans votre programme l’idée de recruter un commissaire pour diriger la police municipale… »

Allo Houston, nous avons un problème !

La fusée a dès le départ pris une mauvaise trajectoire.

Pourquoi le débat a-t-il été lancé avec une question aussi technique et aussi secondaire. Surtout au regard de la situation perpignanaise. La collaboration entre les deux polices fonctionne très bien. Elles se retrouvent ensemble dans nombre de missions.

Des candidats proposent que la police municipale soit déployée 24h sur 24. Pourquoi ? Ca n’a pas été expliqué. Interrogé sur ce sujet, Jean-Marc Pujol, qui est souvent maladroit, a frappé les esprits en déclarant : « « Après deux heures du matin l’été ça devient extrêmement dangereux. » Ça a rappelé Ségolène Royal proposant de faire raccompagner par la police les femmes policiers à leur domicile.

Il se commet chaque année plus de 1 000 cambriolages à Perpignan. C’est énorme. Que faut-il mettre en œuvre pour faire reculer ce fléau ? Vous avez entendu un candidat faire des propositions dans ce domaine ?

Les vraies questions n’ont jamais été abordées. Manque de préparation des journalistes ? Ça semble assez évident. Et les candidats n’ont pas fait mieux.

Aliot a fait du Aliot : « Quai Vauban le mercredi et le samedi vous avez des agressions permanentes ». Sans que personne ne réagisse.

Lorsqu’il a été question des effectifs de la police nationale, Jacques Cresta a expliqué qu’ils avaient baissé quand la droite était au pouvoir et augmenté après l’arrivée de la gauche, grâce à son action. Un classique du genre. Les journalistes auraient pu arriver au débat avec des fiches et des informations chiffrées.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Cresta aggrave son cas !

2 fevrier 096

Jacques Cresta multiplie les plantages démontrant qu’il ne connait pas davantage Perpignan que Louis Aliot. Il a publié le 3 février un communiqué de presse titré : « Culture : la photo baisse le rideau ». On y lit : « A l’occasion d’une opération de porte à porte sur le centre ville, j’ai constaté que la dernière boutique de photographie de Perpignan, passage Doisneau, venait d’être définitivement fermée ! »

La dernière boutique de photographie de Perpignan ?

Nous voulons bien prendre quelques heures pour emmener Jacques Cresta faire le tour des “ boutiques de photographie “ de Perpignan. Nous commencerons par le centre ville et l’adresse la plus connue des amateurs et des professionnels de la photo. Nous irons chez M.Tabarié à l’enseigne Camara, rue Jean-Jacques Rousseau. Rue qui débouche sur la place de la République. Après nous irons chez Photo John au 16 rue du Maréchal Foch, à deux pas du Pont d’En Vestit. Puis nous ferons un saut à la FNAC, son rayon photo est assez bien fourni. Il faudra peut-être plus de deux heures car il y a quelques autres magasins dans d’autres quartiers de la ville. Certes ce secteur d’activité a beaucoup souffert. L’arrivée du numérique, des imprimantes couleur et la vente par internet ont fait d’énormes dégâts.

Si dans les « boutique de photographie », Jacques Cresta met aussi les magasins de photographes qui font des tirages et de la prise de vue, portrait etc, il faudra rajouter quelques adresses à la tournée.

En lisant le communiqué de Cresta, on se dit d’abord qu’il ne connait pas la ville, puis qu’il agit sans réfléchir. Ce qui est quand même très embêtant.

Et il y a autre chose.

Tout à son rôle de porteur de mauvaises nouvelles, Cresta n’a pas tout dit sur la fermeture de Créapolis. Voilà le texte qui est affiché sur la vitrine.

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Nous espérons que Cyril, Sylvain ou d’autres reprendrons l’activité photo. Nous leur souhaitons d’ arriver à relever le défi et le rideau. Mais ça, Cresta, il s’en moque. Plus ça va mal et mieux c’est pour son fonds de commerce à lui. De ce côté-là avec Aliot, ils sont jumeaux.

Pour Cresta la fermeture de Créapolis est « un signe de plus de l’abandon de la culture dans notre ville… » Quel lien y a t-il entre la fermeture d’un commerce et la politique culturelle de la ville ?

Cette exploitation est d’autant plus contrariante qu’il y a derrière la liquidation de cette entreprise des personnes très bien, Jean-Pierre Joffre, son épouse Suzanne et leurs enfants. Et puis il y a une belle histoire à laquelle ont participé tous les salariés qui pendant trois décennies ont partagé et fait partager la passion de Jean-Pierre Joffre pour la photo. Sa passion mais aussi sa chaleur humaine, son énergie, sa générosité, sa disponibilité pour tous les projets. Combien de centaines, petits et grands en a t’-il soutenu ? A t’-on déjà vu un commerçant autant engagé dans la vie de la cité ? Camara puis Créapolis c’était un état d’esprit. On se souvient des magasins, d’abord rue Remparts Villeneuve. Agrandi en plusieurs étapes jusqu’à ouvrir ses portes de l’autre côté du pâté de maison, quai Vauban. Quel beau magasin c’était. Puis il y a eu le déménagement à côté de France Bleu Roussillon. Car avec l’arrivée du numérique, il fallait réduire la voilure. Puis c’est la participation à la création du passage Robert Doisneau où le magasin s’installa. Et il fallut plus tard, encore réduire l’activité et la surface.

La fermeture de Créapolis a du attrister des centaines et des centaines de personnes. Car cette belle histoire a aussi été un peu la leur.

Dans ce même communiqué, Jacques Cresta promet de faire des tas de choses extraordinaires autour de Visa pour l’image.

Quand Bourquin a sorti son « fusil à deux coups « et supprimé les subventions du département et de la région à Visa pour l’image, Jacques Cresta a approuvé et justifié.

Il faut aussi rappeler, c’est plus récent, la baisse de subvention de la région, où siège Cresta, pour l’organisation du volet scolaire du Festival international de photojournalisme.

Il ne connait pas Perpignan, il agit avant de réfléchir et il manque de mémoire ! Il est top bon !

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Saint-Estève : Elie Puigmal a été victime d’une pluie battante !

Quatre ans après l’élection de Robert Vila aux fonctions de maire, Elie Puigmal met toujours sa défaite sur le compte de la pluie : « J’ai été victime de la pluie, les gens ne sont pas sortis pour voter. » (L’Indépendant 2 février 2014)

C’est la énième fois qu’Elie Puigmal fournit cette explication. Il a commencé en octobre 2010, juste après son échec : « Personne ne pouvait prévoir que la pluie abondante aurait aussi une telle influence sur l’issue du scrutin. »

Il a en effet beaucoup plu le jour du second tour des municipales organisées à la suite de sa démission. Mais pourquoi la pluie a-t-elle davantage handicapé les électeurs du candidat PS ? Nous sommes incapables de donner une explication. Et lorsqu’on en parle avec des habitants de Saint-Estève, ça les fait rire. Pourquoi ?

Le mystère reste entier.

En tout cas, aucun doute là-dessus, c’était une pluie battante !

Mais risquons une autre hypothèse. Et si les électeurs n’avaient pas voulu garder Elie Puigmal comme maire?

Lui ne le conçoit pas. La preuve avec sa récente déclaration à L’Indép : « Puigmal passera haut la main . »

Heureux homme qui ne craint pas que les éléments se liguent et se déchaînent à nouveau contre lui.

Fabrice Thomas

PS : Elie Puigmal est titulaire de deux condamnations devant un tribunal correctionnel. La première pour complicité de faux et la seconde pour délit de favoritisme. Cette dernière a été récompensée de trois mois de prison avec sursis (un mois de plus que son ami Christian Bourquin). Beau palmarès ! Surtout pour un élu.

Contact : c.politique@orange.fr

Impressions de campagne (6)

Quand Aliot sera à la mairie, les vignes seront vertes en plein hiver !

Le petit calendrier que distribue Louis Aliot fait sourire le landerneau. On y voit madame et monsieur manteau sur le dos et écharpe autour du coup sur fond de vigne bien verte photographiée en été. Un détail qui a échappé aux châtelains de Saint-Cloud. Ce n’est pas méchant. C’est juste drôle. La photo de personnages détourés et plantés dans un décor est un procédé maintenant répandu. Il faut juste faire attention à bien choisir le fond.

1 janvier 029

L’Echo du Roussillon : qui sont les investisseurs ?

L’entreprise éditrice la SAS Méditerranée Presse a un capital de 100 000 euros. On en apprend davantage en consultant les documents déposés au greffe du tribunal de commerce de Perpignan. Pierre Ginabat et son épouse détiennent 65% du capital. Dans l’attestation de dépôt de fonds délivré par le Crédit Agricole on retrouve les deux mêmes noms. Qui détient les 35% restant ? Ça n’apparait pas dans les statuts. C’est permis par la forme juridique de la SAS (Société par Actions Simplifiée). Il n’en fallait pas plus pour piquer notre curiosité. Nous avons cherché. Nous avons d’abord trouvé le nom de José Rodriguez, important acteur économique de Saint-Charles et président du PESC, (Pôle Economique de Saint-Charles). Contacté, il nous a confirmé être un actionnaire minoritaire. Nos infos nous ont ensuite amené à contacter Robert Guichet. C’est le fondateur de Pyrescom, belle entreprise de haute technologie qu’il a créé il y a 30 ans. Il nous a expliqué que sa démarche n’était pas celle d’un investisseur. Voir le porteur de projet mettre autant de son argent personnel dans un quotidien papier, secteur sinistré auquel personne ne croit plus, l’a décidé à faire un chèque.

Nous avons téléphoné à Pierre Ginabat. Il s’interrogeait sur les causes de notre curiosité. Il nous semble normal que l’on connaisse le nom des actionnaires d’un journal. On sait tous très bien et l’ancien cadre dirigeant de L’Indépendant davantage, que la presse est un instrument d’influence. Le directeur de L’Echo du Roussillon souligne que tous ses actionnaires « sont des acteurs économiques du département ». A la différence de L’Indépendant, pourrait-on ajouter. Il se refuse à donner la moindre information sur les noms de ses partenaires. Il ne nous a pas caché que certains souhaitaient que leur présence dans le capital du journal reste confidentielle. C’est gênant ! Même si P. Ginabat est l’actionnaire majoritaire et donc en théorie préservé des interventions de ces actionnaires minoritaires. Nous poursuivons nos recherches.

Femme de conviction

Coralie Prats, fille de Jean Rigual, maire-adjoint de Perpignan, conseiller général UMP aurait pu chercher à jouer les héritières. Et bien non ! On ne trouvera pas son nom sur la liste de Jean-Marc Pujol. Elle est sur celle de Clotilde Ripoull.

Le journal des bonnes nouvelles

Le magazine de com du conseil général est depuis quelques temps affublé du slogan : « Le journal des bonnes nouvelles ». Bien trouvé. Ça lui va très bien. Ce n’est pas dans L’Accent Catalan que vous trouverez les chiffres sur le niveau record de chômage dans les P-O.

Que des bonnes nouvelles. Comme dans les tous des journaux des collectivités territoriales. Résultat, leur niveau de lecture et de crédibilité est faible. Mais les élus et les communicants font semblant de ne pas s’en apercevoir. C’est dommage car ce pourrait être de bons outils pour intéresser le citoyen à la vie de la cité. Remplacer la com et la pub par une information en prise avec les réalités ne se fera pas sans une réflexion et une remise en cause de la relation élus citoyens.

2 janvier 302

Bonne note ou fausse note ?

Vu fin novembre un communiqué de presse de la ville de Perpignan qui annonçait qu’elle avait obtenue une note de 19,5 pour la qualité de sa gestion comptable. Et puis nous avons vu un article dans L’Indép. Nous n’y avons pas trop fait attention, mettant ça dans le même sac que nombre de récompenses, de lauriers et de trophées accordés à nos formidables édiles. Et ne parlons pas des dossiers de la presse magazine qui classent les villes dans différents domaines de la plus gay à la plus endettée. Comme le Figaro Magazine qui s’est dernièrement pris les pieds dans le tapis en additionnant la dette de la mairie de Perpignan et celle de l’agglo. Lamentable !

Revenons à ce 19,5. Voilà qu’un lecteur nous en parle. Ça nous a décidé à faire une recherche sur internet. Sans résultat. Rien sur le sujet. Nous avons interrogé la mairie ainsi que les services de l’Etat qui auraient attribué cette note. On en sait un peu plus. Mais nous avons bêtement demandé des preuves. Refus. Documents confidentiels. Nous avons donc envoyé des courriers, l’un au maire, l’autre au trésorier principal de la ville de Perpignan (Trésor Public). Ils ont un mois pour répondre. A t’on déjà vu des élèves cacher une très bonne note ?

Codo et Pujol à la pointe du combat éthique

La liste Croire à Perpignan conduite par Jean Codognès distribue un tract titré “ Des élus irréprochables c’est possible “. « Pour vous qui ne faîtes plus confiance aux élus et à la classe politique, pour celles et ceux qui veulent une équipe intègre et responsable pour diriger la ville de Perpignan. » Suivent huit propositions. La première : « Je serai un maire à temps plein qui ne cumule avec aucun autre mandat électif. » Le candidat précise que s’il est élu maire cette charte déontologique sera votée dès le premier conseil municipal. Ce tract a été imprimé à 30 000 exemplaires.

Codognès a toujours mené le combat pour l’éthique. Depuis son engagement contre le système Farran, en passant par sa participation très active à la commission d’enquête sur la corruption au sein des tribunaux de commerce avec Arnaud Montebourg, jusqu’à son conflit avec le système Bourquin. Il a, en 2013, participé à la création d’un groupe local d’Anticor dans les P-O.

Samedi 1 février, prenant la parole devant plusieurs centaines de personnes invitées à l’inauguration de la permanence électorale de la liste Perpignan Pour Tous, Jean-Marc Pujol a rappelé son engagement contre le cumul des mandats en ajoutant qu’il continuerait à n’exercer qu’un seul mandat. En matière de moralisation de la vie politique, il a déclaré qu’il était inacceptable qu’un élu condamné par la justice puisse encore exercer un mandat.

2 janvier 135

Jean-Marc Pujol a signé la charte d’Anticor. C’est d’ailleurs le premier maire UMP d’une grande ville de France à le faire.

Cestpolitique y reviendra car nous allons, tout au long de la campagne, porter une grande attention à toutes les propositions qui visent à moraliser et à démocratiser la vie politique. C’est la seule réponse efficace au discrédit de la classe politique et à la crise de confiance qui alimente le vote en faveur de l’extrême-droite.

Le petit Alduy répond au grand Bourquin et l’envoie à la case prison

C’est avec toute la hauteur que le caractérise que Bourquin a réagit au départ d’Alduy . Il a notamment déclaré : « Sa défaite aux sénatoriales en 2011 a été un coup de grâce. Après ça, il n’a pas su remonter la pente. Depuis ce moment, nos rapports ont changé, surtout depuis que j’ai pris la présidence d’une région de 3 millions d’habitants. A partir de là, on ne jouait plus dans la même catégorie. »

Réponse du petit teigneux : « J’ai au moins un point d’accord avec la déclaration de Christian Bourquin à mon égard : nous ne sommes pas dans la même catégorie… A sa différence, je n’ai jamais été condamné à de la prison, ni même mis en examen. Je suis et resterai jusqu’au bout, un élu républicain respectueux de la Justice de mon pays. Mais surtout, Christian Bourquin n’a aucune vision de l’avenir. Il a en revanche une véritable addiction de pouvoir : Président-Sénateur de la Région, Président du Conseil général des Pyrénées-Orientales par personne interposée et il souhaite encore être prochainement Maire de Perpignan, toujours par personne interposée. »

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Chapeau l’artiste !

« Je vous le dis très sereinement, ou presque, ma vie publique, du moins celle qui s’exerce à travers un mandat électif s’achèvera dans quelques semaines. » Jean-Paul Alduy a, dès le début de son discours, répondu à la question que tout le monde se posait depuis quelques temps. Il l’a fait lors de la cérémonie de vœux de l’agglomération Perpignan-Méditerranée. Il y avait la foule des grands jours au Palais des Congrès. Tout le monde savait que ce ne serait pas une cérémonie de vœux comme une autre. Et l’éventualité d’un retrait devenue ces derniers jours une forte probabilité constituait un évènement auquel beaucoup n’osaient croire. Le 30 janvier 2014, Jean-Paul Alduy a annoncé qu’il ne briguerait plus aucun mandat. C’est localement un évènement d’importance. Les Alduy ont marqué cette ville. Leur nom est lié à celui de Perpignan depuis 1959. Ca fait un bail, comme on dit familièrement.

di ll décembre 132

L’homme politique qui aura 72 ans au mois de mai a eu la sagesse de ne pas s’engager dans le mandat qui risquait d’être celui de trop. Mais on ne quitte pas le pouvoir, cette puissante drogue, si facilement. Jean-Paul Alduy a du peser le pour et le contre, évaluer le rapport de force, prendre le poul de l’opinion. Il a dut penser à son père dont le dernier mandat commencé à 75 ans fut catastrophique. Il a peut-être senti que l’Alduysme avait assez duré. Il se retire avec panache alors que sa présence sur la liste de Jean-Marc Pujol aurait sans aucun doute provoqué une forte dénonciation de la dynastie Alduy qui continuait encore et encore et qui n’en finissait pas.

Dans son discours d’une vingtaine de minutes, JPA a été fidèle à lui-même. Il a mis toute son énergie et il n’en manque pas, au service de sa grande mystique. Il y a 20 ans, il faisait vraiment rêver son auditoire quand il discourait sur le rapprochement avec Barcelone, sur le TGV, sur la dynamique économique qui s’annonçait. Le miracle ne s’est pas produit. Perpignan a progressé dans de nombreux domaines, ne l’oublions pas, mais économiquement et socialement, elle va plus mal. Ce n’est certes pas de la faute d’Alduy si l’économie de notre pays, celle de nos voisins de Catalogne et d’Espagne sont en crise. Mais il a tardivement, beaucoup trop tardivement, fait du développement économique sa priorité. Les grands mots, les grandes phrases, les grandes idées, les grands rêves, les grands gestes, l’excès de lyrisme, se sont fracassés contre la réalité. “Le parfum“ s’est volatilisé. La mystique ne fonctionne plus. Ainsi se termine l’Alduysme. Mais l’artiste a réussi sa sortie. Une belle sortie sous des applaudissements soutenus. Ça mérite d’être salué.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Impressions de campagne (5)

Bourquin définitivement condamné

Bourquin a épuisé tous les recours et le voilà définitivement condamné dans l’affaire Synthèse. C’est profondément injuste. Bourquin aurait dut recevoir le Mercure du développement économique des mains d’un ministre. Car grâce à lui la minuscule agence de publicité perpignanaise de Pascal Provencel est en 15 ans devenue la plus importante agence de publicité de la région Languedoc-Roussillon. Elle fait des bénéfices extraordinaires et son patron est devenu riche. Alors que Christian Bourquin n’est propriétaire que d’une ânesse. Deux mois de prison avec sursis pour favoritisme, voilà comment on le récompense. C’est à vous faire perdre le sens de l’intérêt général ! Et celui de l’amitié ! Si maintenant il est interdit d’aider un ami.

Victimes de l’injustice

Avec ses deux condamnations par un tribunal correctionnel, Bourquin pourrait peut-être prendre la présidence d’une association des élus des P-O multi-condamnés. Une association qui serait pluraliste. Avec l’UMP Alain Ferrand qui a gros palmarès. Avec Elie Puigmal, conseiller général PS, condamné deux fois par un tribunal correctionnel, deux fois aussi Nicolas Garcia, maire PCF d’Elne.

Comme dit Bourquin, la justice s’acharne. Et pour lui donner raison elle enquête sur des marchés passés entre le conseil régional et l’agence de pub de Pascal Provencel. Mais la justice s’acharne lentement. Plus de dix ans pour juger l’affaire du chauffeur, presque quinze pour l’affaire Synthèse. Du jamais vu ! Les juges s’acharnent tellement sur les politiques que la plupart du temps ils ne demandent pas de peine d’inéligibilité.

Il faudrait trouver un nom à cette association de récidivistes de la politique. Si vous avez une idée…

Tramuntana baisse le rideau pendant la campagne

Le site politique tramuntana-actu.com, dont la rédaction est assurée par Josianne Cabanas et l’administration par Jean-Louis De Noëll suspend son activité pendant la campagne des municipales. Curieux ! Vous imaginez un fleuriste fermé le 1er novembre ? Un chocolatier qui partirait en vacances juste avant Noël ? Voilà l’explication que l’on trouve sur le site : « Si tramuntana-actu s’est mis en sommeil, c’est parce que son équipe ne souhaitait pas entrer dans le débat électoral qui a déjà commencé par communiqués virulents interposés, car ce n’est pas ainsi que nous considérons notre action et notre rôle. Dans ces conditions, le mieux est de se taire et d’attendre le printemps et des temps plus apaisés ! » C’est au nom d’une noble conception du journalisme que madame Cabanas suspend son activité. Il ne faudrait pas croire que c’est parce que la journaliste en retraite va être sur la liste de Jean-Marc Pujol.

Si vous ne votez pas pour moi c’est que vous êtes des ânes

Lu dans L’Indépendant du 20 janvier, la déclaration de Jean-François Fons. L’ancien conseiller municipal de Perpignan (2008-2009) est tête de liste à Saleilles : « Si en mars la population ne comprend pas ce que nous voulons faire pour la commune, elle ne nous mérite pas. Et je ne ma représenterai pas. » On avait déjà remarqué que le dynamique directeur régional de la Banque Courtois avait une très haute idée de lui-même. Mais à ce point !

A l’aise dans ses baskets

Justifiant son choix de passer à droite avec armes et bagages, Olivier Amiel a déclaré qu’il était « droit dans ses bottes ». Une expression rendue célèbre par Alain Juppé en 1995. Il l’avait utilisé pour répondre à l’hebdomadaire satyrique qui venait de publier une note signée de Juppé, délégué au logement de la ville de Paris qui demandait la baisse du loyer d’un appartement attribué à son fils. Et pour que le rejeton soit confortablement installé dans cet appartement de Saint-Germain des Près, Juppé avait ordonné des travaux pour un montant 380 000 francs.

L’expression a depuis été repris par quelques politiques dans des situations toutes aussi inconfortables que celle dans laquelle se trouvait Juppé. Par Elie Puigmal avant sa condamnation pour favoritisme dans l’affaire Boitaclous. Ce qui laisse penser qu’Olivier Amiel n’est pas aussi à l’aise qu’il veut bien le dire.

Remarque d’un confrère prenant la défense d’Olivier Amiel : « Un poste de maire-adjoint quand tu es un jeune avocat qui galère ça ne se refuse pas ». C’est beau les convictions.

Olivier Amiel est un incompris. Il se sacrifie pour faire barrage au FN et on le traite d’opportuniste. Et voilà Chevènement qui lui fout un coup de pied au cul, lui, le secrétaire national à la culture. Exclu du MRC (Mouvement Républicain et Citoyen).

Une idée de génie !

Roger Blandignères, lui aussi tête de liste à Saleilles, mérite pour l’instant le prix de la proposition la plus lumineuse : « Faire venir Ikéa sur le pôle économique de Saleilles ». Votez Blandignères et nous aurons Ikéa dans les P-O. Il suffisait de le proposer. Cela dit Ikéa n’a pas que des fans. La direction française a eu, à grande échelle, recours à des officines afin d’espionner des collaborateurs, de futurs employés, des syndicalistes et même des clients.

JPA : un petit dernier pour la route !

Il se murmure que le président de l’agglo n’a pas envie de repartir aux municipales et d’être sur la liste conduite par Jean-Marc Pujol. Ce serait conforme à ce qu’il avait écrit dans le livre qu’il avait sorti avant les élections municipales de 2008 : « Si je sollicite un troisième mandat, dernière étape dans mon action publique, c’est pour rassembler…. » La dernière étape est terminée.

Pendant la campagne des municipales de 1995, JPA expliquait déjà qu’il faudrait que le mandat soit efficace parce que ce serait le dernier. En se représentant en 2001, il a justifié sa candidature en disant que le premier mandat de 1993 à 1995 ne comptait pas. Et oui au départ on ne devait l’avoir que pour deux mandats : « Je maintiens mes déclarations, je n’irai pas au-delà. Lorsque l’on reste trop longtemps, il se crée des clans, des comportements claniques, clientélistes et ce n’est jamais bon pour la démocratie. Sept ans c’est suffisant pour donner une nouvelle impulsion à la ville, la sortir du marasme. »

Allez encore un petit dernier Jean-Paul… Le dernier…

L’Olivier : attention aux noyaux

L’Olivier Nouveau Pays Catalan propose une charte pour le commerce du centre ville en dix points parmi lesquels, « La transformation du théâtre de l’Archipel en centre des congrès ». D’accord avec son PPP, Partenariat Public Privé, ce théâtre va coûter cher au contribuable. D’accord son coût de fonctionnent est élevé. D’accord Jean Nouvel a loupé le Grenat et il aurait été normal de lui faire un procès. Mais notre ville avait depuis longtemps besoin d’une salle de spectacles digne de ce nom. Elle là et c’est très bien. Des milliers de spectateurs l’apprécient pour ça.

Le spleen de l’élu sortant

Le ralliement d’Amiel et de Gonano, élus de gauche, qui passent chez Pujol avec l’assurance d’avoir une bonne place est arrivé au plus mauvais moment. Car de leur côté les membres de la majorité municipale sortante ne sont pas encore fixés sur leur sort et au moins une quinzaine d’entre eux sont assis sur un siège éjectable. Ils attendent avec anxiété le rendez-vous en tête à tête avec le patron, début février. Certains dorment mal.

Rassemblement républiquoi ?

« Le large rassemblement républicain » de Jean-Marc Pujol sème un profond trouble dans les rangs de l’UMP et de la droite. Jusqu’à JPA. Olivier Amiel le nomme rassemblement « républicain des deux rives ». Cela veut-il dire que la tête de liste investie par l’UMP va faire campagne sans le logo de l’UMP et de l’UDI ? Le maire sortant ferait bien de clarifier son positionnement.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Perpignan : Codognès tête de liste de la gauche unie ?

Dans un article consacré aux négociations entre le PS et Europe Ecologie Les Verts, Le Monde daté du mercredi 22 janvier évoque le cas de Perpignan. Selon le quotidien du soir, « Les écologistes avaient au départ trois priorités : Montreuil (Seine-Saint-Denis), Arras et Perpignan. »

Dominique Voynet, maire sortant de Montreuil s’étant retirée, il ne restait que Perpignan et Arras. Dans le chef-lieu du Pas-de-Calais (72 000 habitants), le bureau national du PS a tranché en donnant la tête de liste à un élu écologiste d’EELV.

Reste Perpignan. Seule ville de plus de 100 000 habitants convoitée par Les Verts. Selon l’article Les Verts auraient demandé la tête de liste à Perpignan dans le cadre des négociations sur une alliance derrière Patrick Menucci, candidat PS à la mairie de Marseille.

Les prétentions des Verts ne sont pas nouvelles. Emmanuelle Causse, la patronne des écolos avait déjà dans une interview à L’Indépendant en décembre, affirmé les ambitions de son parti à Perpignan.

Les informations parues ces derniers jours dans divers titres de presse et maintenant dans Le Monde confirment que Les Verts mettent tout leur poids pour obtenir la tête de liste de la gauche dans notre ville.

Les Verts n’ont pas choisi Perpignan par hasard. Jean Codognès, Perpignanais et élu de la ville, y a une forte notoriété et apparait comme le meilleur candidat pour faire gagner la gauche. C’est ce qui ressortait du sondage de l’IFOP commandé par L’Indépendant en avril 2013. A la question « Qui ferait un bon maire de Perpignan ? » 40% des sondés avait répondu Jean Codognès. Jacques Cresta arrivait loin derrière avec 23%.

Si ce n’est pas déjà fait, Bourquin et les siens vont sortir les fourches pour empêcher un accord sur le nom de Jean Codognès. « Bourquin préfèrerait gâcher les chances de la gauche de prendre la mairie et l’agglo et il préfèrerait voir Aliot dans le fauteuil de maire plutôt que Codognès. », nous a confié un élu PS il y a quelques jours.

Il faut rappeler que Codognès a commis le pire de tous les crimes. Il est le seul élu de gauche de premier plan à n’avoir jamais fait allégeance au seigneur de Millas. C’est en effet impardonnable. Fabrice Thomas

Clotilde Ripoull détourne le nom du quotidien local

L’Indépendante, tel est le nom du journal de campagne de Clotilde Ripoull. C’est de toute évidence un détournement du nom du quotidien local. Reste à savoir si ce dernier va apprécier le clin d’œil. Les titres de presse se montrent en général tolérants quand le détournement a une finalité satyrique. Ils le sont moins pour des utilisations commerciales et politiques.

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Certains ne se priveront pas de dire que Clotilde Ripoull pond une nouvelle fois ses œufs dans le nid des autres. Un grief qui était ressorti à l’occasion de la diffusion, en novembre dernier, d’une enquête d’Envoyé Spécial sur les communautés de communes. La conseillère municipale d’opposition y était intervenue pour dénoncer le nombre de vice-présidents de l’agglo, 42, qui perçoivent 1 600 euros d’indemnité mensuelle. Hors c’est un combat dans lequel Jacqueline-Amiel Donat , également conseillère municipale d’opposition, s’était toute seule engagée depuis plusieurs années en allant même jusqu’à saisir le tribunal administratif.

La démarche va sans doute surtout faire sourire les Perpignanais. Un bon moyen pour retenir l’attention. Un joli coup. Le mari de madame, publicitaire spécialiste du lobbying, y est-il pour quelque chose ?

Que va faire L’Indep ? Demander gentiment à Clotilde Ripoull de renoncer à distribuer son journal de campagne imprimé à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires ? Compliqué. Poursuivre en justice ? Cela apparaitrait excessif et il n’est pas certain que l’entreprise de presse aurait gain de cause.

Mais en ne régissant pas, L’Indépendant pourrait apparaître indifférent au détournement de sa marque par des personnes souhaitant profiter de sa notoriété.

De son côté Clotilde Ripoull confirme que c’est « un clin d’œil » qui vise « à mettre en évidence l’indépendance de sa candidature » et qu’il n’y a « pas de risque possible de confusion avec L’Indépendant. » Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

Jean-Paul Alduy va sortir un livre politique

Nous avons appris, de bonne source, que Jean-Paul Alduy était en train de mettre la dernière main à un livre politique. Interrogé, le président de l’agglomération Perpignan Méditerrannée nous a répondu : « C’est une info très prématurée. Je n’ai donné aucun BAT ! ». Connaissant le nom de l’éditeur, Les Presses Littéraires, nous avons pris contact avec leur patron, Jérôme Fricker qui est aussi maire-adjoint à la culture de Saint-Estève. Impossible de lui arracher plus que « ultra confidentiel ».

Jean-Paul Alduy va-t-il régler ses comptes ? Il y en a quelques uns en suspend. Par exemple avec ses amis de droite qui se sont alliés avec les Bourquinistes pour le faire battre aux sénatoriales ?

Jean-Paul Alduy souhaite-t-il faire le bilan de 20 ans d’action dans les P-O, comme maire de Perpignan et président de l’agglomération ?

Jean-Paul Alduy que l’on sait depuis toujours et avec constance opposé à l’extrême-droite souhaite t-il en appeler aux convictions démocratiques et républicaines des Perpignanais en leur disant que laisser le FN faire de Perpignan son laboratoire serait mortifère pour la ville ?

Jean-Paul Alduy va-t-il annoncer la fin de sa vie politique locale ? Après avoir passé le relais à la mairie se prépare t-il à faire la même chose à l’agglo ? Pourrait-il se retirer complètement de la vie politique ? Il avait semblé très intéressé par un siège de parlementaire européen.

Nous aurons bientôt les réponses. On pouvait difficilement imaginer que Jean-Paul Alduy n’est pas son mot à dire à la veille d’une échéance électorale importante pour la ville. Il a choisi de le faire avec un livre. Comme avant l’élection municipale de 2001 avec Perpignan demain : la ville-pont et l’archipel roussillonnais. Puis avant le scrutin municipal de 2008, avec Perpignan Perpinya 2020. Fabrice Thomas

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Impressions de campagne (4)

Cresta prend-il des produits ?

L’Indépendant a publié lundi 13 janvier les propositions des cinq têtes de liste sur la sécurité. F. Michalak commence son article en évoquant les incilités. La dégradation des comportements sociaux, en particulier le développement d’une forme d’individualisme qui nie l’existence de l’autre, produit toutes sortes d’incivilités qui affectent fortement le quotidien des Perpignanais. Cette problématique est aujourd’hui très sous-estimée.

Puisque la police municipale était au coeur du sujet, on aurait apprécié que la journaliste indique son coût et ce qu’il représente dans le buget de fonctionnement de la ville.

Les propositions de Louis Aliot sont titrées : “ La 4 ième ville la plus criminogène de France “. Pourquoi n’a-t-on pas été demandé au candidat d’extrême-droite d’indiquer ses sources ?

De son côté Jacques Cresta déclare : “ la ville est parmi les plus mal classées de France : 200 fonctionnaires de police nationale en moins avec la bénédiction des deux derniers maires. “ Chiffre énorme. Mais là encore il fallait demander ses sources au candidat Bourquiniste. D’où Cresta sort-il ce chiffre complètement fou ? Il y a sans aucun doute quelques dizaines de fonctionnaires en moins (sur un effectif total d’un peu moins de 400 personnes) qui font défaut au bon fonctionnement de la police sur Perpignan.

Si la presse ne fait pas son boulot de vérification les politiques ont la possibilité de dire n’importe quoi. Et certains ne s’en privent pas.

Jacques Cresta maire ? Il est plus crédible en romancier conspirationniste. Il n’hésite en effet pas à écrire : “ La sécurité sur Perpignan est un échec. On peut même dire que la droite a organisé l’insécurité pour tenter de se légitimer au pouvoir en faisant croire que la gauche ferait moins bien.” C’est un délire naturel ou le candidat PS prend-il des produits ? On attrape le flacon de Johnny Walker au lieu de la bouteille de Perrier et on écrit des bêtises plus grosses que soi. Nous plaisantons. Mais il y a un problême. Comment a t-il pu lire et relire ça et l’envoyer à L’Indépendant ?

Les deux candidats de gauche, Codognès et Cresta se distinguent en ne demandant pas d’augmentation des effectifs de la police municipale. Cresta considère qu’elle a “ des moyens pléthoriques ”. Pour Ripoull : 30 recrutements, Aliot : 56 et Pujol : 60. Dommage que l’on ai pas été demandé aux candidats de chiffrer leurs propositions. Aliot a récemment déclaré qu’il procèderait à un redéploiement en réduisant les effectifs du service de la propreté. C’est hélas un service en manque d’effectif et plus particulièrement de balayeurs. Cela ne se voit-il pas ?

Plus de conviction. Rien que du spectacle !

Le conseil général a organisé en décembre un colloque international sur la laïcité. A cette occasion Hermeline Malherbe a planté le 9 ième arbre de la laïcité à Saint-Féliu-d’Amont. C’est sûrement avec des discours et en plantant des arbres que l’on va défendre et faire progresser cette laïcité tant malmenée et pourtant si essentielle. Certains de ceux qui ont renoncé à se battre pour la laïcité nous le cachent avec du décorum. Comme lorsqu’ils rendent, chaque année, hommage à Jean Jaurès.Font-ils illusion ?

Aliot tapisse la ville

Le candidat d’extrême-droite a fait tapisser la ville. Le premier collage des troupes FN sur Perpignan a été massif. A part dégrader l’espace public à quoi cela sert-il ? Il y a, répartis sur tout le territoire de la ville, des panneaux de libre expression. Ne sont-ils pas en nombre suffisant ? Espèrons qu’Aliot ne sera pas imité par d’autres candidats. Avec tous les moyens qui sont à leur disposition, surtout depuis le développement d’internet, les candidats pourraient renoncer à l’affichage sauvage.

di 11 décembre 025

Un bon sujet pour L’Indep, demander aux candidats ce qu’ils pensent de l’affichage sauvage.

Fabrice Thomas

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Le Barcarès : privée de ses droits civiques elle coupe le ruban tricolore en présence des présidents de la région et de l’université

photo Bourquin + couple Ferrand-2 copie

Cette photo a été envoyée à la presse par le Citoyen Barcarésien, groupe d’opposition au conseil municipal du Barcarès. Elle a été prise le 16 décembre lors de l’inauguration du centre de recherche des écosystèmes marins.

Vous reconnaissez la dame qui coupe le ruban tricolore ? C’est Joëlle Ferrand, ancienne maire du Barcarès. Elle a en juin 2011 été condamnée à 18 mois de prison avec sursis, 12 000 euros d’amende, 5 ans de privation de ses droits civiques. A sa droite son mari, Alain Ferrand, maire UMP du Barcarès, plusieurs fois condamné et mis en cause dans plusieurs affaires en cours d’enquête et d’instruction. A sa gauche, Christian Bourquin, président PS du conseil régional, lui aussi condamné et lui aussi un bon client des tribunaux.

Que les Ferrand s’assoient sur la République, ses valeurs et ses lois ne surprendra personne. Mais comment un président de région, un parlementaire peut-il cautionner, participer à une telle mascarade ? On pourrait poser la même question à Fabrice Lorente, le président de l’université de Perpignan.

Il faut se rendre à l’évidence, les Ferrand ne sont plus, depuis quelques temps déjà, les pestiférés de la scène politique locale. Ils sont même courtisés par le gratin politique. Par Bourquin le patron du PS et Calvet le président de l’UMP. Là encore l’électoralisme a fait des dégâts. Bourquin et Calvet ont vendu leur âme au diable pour récupérer et se partager les voix du Barcarès lors de l’élection sénatoriale de 2011.

Ces derniers font mieux que personne le lit de l’extrême-droite. Mais croyez-vous que cela les empêchera de venir bientôt vous dire qu’il faut faire barrage au FN ?

Il faut signaler que la première-adjointe au maire UMP du Barcarès est adhérente du Front National. Ce qui explique sans doute le silence du FN sur les pratiques des Ferrand.

Le pire c’est que ces mœurs de république bananière ne provoquent guère de réactions. Et de ce fait elles s’inscrivent dans le paysage comme quelque chose de normal. Pourtant, nombreux, très nombreux sont les habitants de notre département qui sont profondément allergiques à ces dérives. Certes, il manque un parti, une organisation pour porter leurs aspirations à plus de démocratie et de probité. Et puis il y a des hommes et des femmes qui font face. Au Barcarès, par exemple, l’équipe du « Citoyen Barcarésien » résiste courageusement au système en place et elle va tout faire pour convaincre la population de mettre fin au règne des Ferrand, en mars prochain, par la voix des urnes. Fabrice Thomas

PS : Alain Ferrand a été investi par l’UMP comme tête de liste aux municipales.

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Olivier à miel

On savait que la liste de Jean-Marc Pujol était dans l’obligation de jouer la carte du renouvellement, mais on ne s’attendait pas à ce que le premier des nouveaux arrivants soit un transfuge. Un avocat, encore un. Il passe de l’opposition de gauche où il siégeait depuis 2008 à la majorité de droite.

La nouvelle est d’autant plus surprenante qu’il y a peu de temps Olivier Amiel négociait avec Jacques Cresta. Ce qui pouvait se comprendre. N’est-il pas secrétaire départemental, regional et national du MRC, formation Chevènementiste qui a, lors de la présidentielle et des législatives passé des accords avec le PS et depuis soutient Hollande et le gouvernement Ayrault.

Cresta n’avait certes pas envie de donner à Amiel la place à laquelle il prétendait. Ce dernier est en conflit avec les Bourquinistes depuis son départ tumultueux du cabinet de la présidence du conseil général. Et ne pas faire allégeance au système Bourquin le privait d’une carrière politique à gauche. C’est ce qui avait déjà, en 2009, conduit Romain Grau des bancs de l’opposition à ceux de la majorité municipale.

Mais que va-t-il faire dans une liste dominée par l’UMP ? Une liste dont le leader se déclare en accord avec le courant de l’UMP de la droite forte, lui qui s’est professionnelement spécialisé dans la défense des sans-papiers ?

Il est vrai que notre époque consacre l’infidélité et la mobilité. L’époque oui, les Français beaucoup moins. Toutes les études le montrent.

En apprenant qu’Olivier Amiel figurera dans les dix premiers de la liste conduite par Jean-Marc Pujol aux prochaines municipales, comment ne pas penser qu’il a fait passer ses intérêts avant ses convictions ?

La crise de la politique et la crise de notre démocratie viennent de ce que la lutte des places l’emporte sur les convictions et les idées.

Nous avions relevé cette phrase de Jean Viard, sociologue et élu PS dans une interview qu’il avait donné à la Tribune en avril 2013 : “Le coeur du politique est dans la mise en scène et la réélection. Il est impératif de limiter les mandats et de bloquer les décideurs à deux élections successives. Sinon la parade du coq oublie les problèmes sociaux et sociétaux. »

Quel est pour Jean-Marc Pujol l’intérêt de ce ralliement ? Faire un barrage au FN ? Si c’est le calcul qui est fait, il laisse sceptique. L’avocat des sans papiers risque de faire fuir une partie de l’électorat de droite vers Aliot. Et ce dernier ne devait pas espérer que Jean-Marc Pujol lui offre de si belles étrennes. Le recours à une vieille recette politicienne risque, de plus, de donner du grain à moudre à l’extrême-droite.

Que pèse Olivier Amiel ? Aux législatives, dans les P-O, aucun des candidats du MRC n’a atteint 1%. Il ne va pas manqué à Cresta, ni à Codognès avec qui il aurait pu aller, mais que va-t’-il apporter à la liste de Pujol ? Fabrice Thomas

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Impressions de campagne (3)

Erratum : Une erreur s’est glissée dans la transmission des chiffres du sondage. Nous écrivons que Clotilde Ripoull est crédité de moins de 5%. En fait son nom ne figurait pas dans ceux proposés aux sondés. Avec toutes nos excuses.

31% pour Aliot et le même score pour Jean-Marc Pujol au premier tour. Le sondage réalisé par un institut spécialisé à la demande de l’UMP place, comme on s’y attendait, le FN à un niveau élevé. La direction nationale de l’UMP a fait réaliser une vague de sondages dans diverses grandes villes de France. A gauche avec 18%, Jean Codognès arrive devant Jacques Cresta, 16%. Le Parti de Gauche est crédité de 8% des intentions de vote et Clotilde Ripoull moins de 5%.

Nous devons préciser que nous n’avons pas eut sous les yeux les documents produits par l’institut de sondage. Mais après avoir coupé et recoupé nos sources nous pensons que les chiffres que nous donnons sont fiables. C’est pourquoi nous les publions.

Au second tour, dans le cadre d’une triangulaire ou d’une quadrangulaire, Jean-Marc Pujol l’emporterait largement sur Louis Aliot qui perd 1/3 des personnes qui l’avaient choisi au premier tour. Cela correspond également au climat politique que l’on observe. Nombre d’électeurs brandissent la menace ou font clairement part de leur intention de voter FN au premier tour. Mais lorsque la discussion porte sur le nom de celui à qui confier la gestion de la ville, Louis Aliot manque de crédibilité.

Les résultats de ce sondage commandé par l’UMP font écho à celui que l’Indépendant avait publié en avril dernier. L’IFOP avait demandé aux sondés : « Qui ferait un bon maire de Perpignan ? ». J-M Pujol était arrivé largement en tête avec 62%. Avec 40% Jean Codognès était largement devant Jacques Cresta 23%. Quant à Louis Aliot, il était rejeté, y compris par l’électorat du FN. 55% des personnes qui avaient voté Marine Le Pen à l’élection présidentielle déclaraient qu’il ne ferait pas un bon maire.

Et ce n’est pas avec l’interview qu’il a donné à l’Indépendant que le « Jules » de Marine Le Pen, c’est ainsi qu’il s’est présenté, va améliorer son image d’homme capable de gérer une ville. Une coquille vide. Il n’a quasiment rien à proposer. Il a débité des généralités sans intérêt. Il reconnait enfin ne pas habiter Perpignan et déclare : « Y habiter est une chose à envisager » et il ajoute : « C’est quelqu’un de l’extérieur qui viendra mettre de l’ordre là-dedans » Chante beau merle ! Ça va quand même être compliqué de convaincre les Perpignanais…

Qu’un habitant de Saint-Cloud.

Qu’un dirigeant national d’un parti.

Qui fait sa carrière à Paris.

Qui ne connait rien de Perpignan.

Qui ignore tout de la gestion d’une ville.

Qui n’a d’aptitudes que pour dénoncer, critiquer et dénigrer.

Pourrait faire un bon maire.

Fabrice Thomas

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Saint-Jacques : le miroir de nos abandons

Deux pages de L’Indépendant (9 décembre) sur la tentation FN des Gitans de Perpignan et pas un mot sur la rencontre entre des chefs Gitans et Jean-Marie Le Pen au cours de l’été 2005 après les émeutes du mois de mai. Mais s’il n’y avait que ça !

Le parti d’extrême-droite n’a pas attendu les municipales de 2014 pour s’intéresser aux Gitans. En plus, les deux journalistes ne disent rien de la première raison qui rend le FN sympathique aux Gitans. C’est par rejet des Maghrébins. Les Gitans de Saint-Jacques et ceux de Millas sont sensibles au discours d’un FN qui leur dit qu’ils sont Français. C’est pour eux très important car ils se projettent beaucoup dans une relation Gitan/Arabe. Surtout depuis les émeutes.

Le dossier est composé de deux articles. Le premier, signé de José Lozano, directeur de L’Indépendant, titre : « Gitans de Perpignan un électorat toujours convoité ». Il y a une première erreur dans le chapeau : « Le vote des Gitans ne seraient pas déterminant dans les élections locales de Perpignan… » Faux ! En 2012, c’est grâce à une mobilisation sans précédent de la communauté gitane que le maire socialiste de Canohès, Jean-Louis Chambon a pu ravir à la droite ce canton qu’elle avait toujours détenu. Mais de cela il n’en est pas question. Comme il y a quelques mois dans la revue Ruixat, le clientélisme c’est les Alduy. Et bien non. Pas seulement. Les Bourquinistes ont, grâce au conseil général, super centre social de distribution des minimas sociaux réussi à prendre le contrôle électoral de Saint-Jacques.

Il est donc inexact d’écrire que le système clientéliste a explosé dans les années 1990. « En cause, écrit José Lozano, l’arrivée des drogues dures et un délitement profond du système patriarcal. Autre difficulté pour les Gitans “ rentrer “ à la mairie devenait plus difficile avec l’arrivée de “ concurrents “ issus d’autres communautés. » Vision totalement erronée. Au cours de cette décennie, Henri Carbonell, maire-adjoint de JPA était conseiller général du canton de Saint-Jacques.

Il faut demander à Claude Barate, lui qui s’est présenté sur le canton après l’invalidation d’Henri Carbonell, s’il avait observé la disparition du clientélisme. Ce dernier a présenté son épouse, Madeleine, qui, ce n’est pas lui faire injure de le dire, était loin de tout ça et n’y comprenait pas grand chose. Elle a toutefois été élue comme une fleur.

En 2012, les Bourquinistes ont mis le paquet. En aides sociales, en subventions à des associations. Les évangélistes, seul groupe structuré de Saint-Jacques, ont du y trouver leur compte.

M. Lozano ignore-t-il tout ça ? Il semble surtout ne pas vouloir froisser le plus important annonceur de L’Indépendant. Le puissant Bourquin.

Toujours un peu sur de lui, Pierre Parrat, le candidat UMP, a sous-estimé le Parti Socialiste et pensé qu’il pouvait succéder à Henri Carbonell sans faire de surenchère. Il ne pouvait toutefois pas mettre sur la table autant que le camp d’en face. Il s’est fait laminer par le puissant rouleau compresseur Bourquiniste.

Bourquin a, en personne, commencé à travailler le quartier à la fin des années 1990. Il y venait souvent. Situé sur la circonscription qu’il avait conquis puis plus tard voulait reprendre à François Calvet, le canton de Saint-Jacques était un réservoir de voix qu’il convoitait particulièrement. Et François Calvet s’appuyait sur Henri Carbonell a qui il donnait un salaire d’attaché parlementaire.

C’est un peu énervant de lire un papier qui n’a rien à voir avec la réalité, parce que manifestement la réalité, José Lozano ne s’y est pas intéressé.

Comment a-t-il pu faire l’impasse sur le fait que Saint-Jacques vivait d’aides sociales ? D’aides sociales dont le conseil général est le guichet. Dans la réalité, on est loin d’un quartier « abandonné des hommes, des dieux et quelquefois disent ses habitants de la police. » Loin de ce cliché misérabiliste. Y a-t-il sur la planète beaucoup d’endroits où se déverse autant d’argent public ? Tous les minimas sociaux, les allocations diverses, variées et par toujours dues (allocation de parent isolé), la CMU qui assurent un haut niveau de soins de santé, les crédits injectés dans la rénovation et la réhabilitation des maisons et des immeubles… Quant à la police elle pourrait peut-être faire faire mieux, mais sans son travail, il y a longtemps que le quartier serait à feu et à sang. Les habitants du quartier ne devraient d’ailleurs jamais oublier un dimanche soir de mai 2005. Si la police n’avait pas été sur place dans les instants qui ont suivi le deuxième meurtre quand le quartier a été attaqué par des centaines de personnes d’origine maghrébine, le massacre était assuré.

On ne fait pas du journalisme avec des ragots. Et dans ce domaine le second papier, signé Isabelle Bley, n’est pas mieux que le premier. Il est entièrement constitué de propos anonymes. Il s’en dégage certes plus de vérité. Par exemple : « Nous n’avons pas de parti. On va continuer avec ceux qui vont nous aider. On votera pour le plus offrant. »

Faire du journalisme ce n’est pas non plus plaquer des stéréotypes idéologiques sur une situation quelle qu’elle soit. Tout le monde parle de l’état de vétusté des maisons. Il y a quinze jours de cela nous sommes entrés dans un petit immeuble de trois étages comptant plusieurs appartements. Il est dans un état de dégradation épouvantable. Impossible d’imaginer qu’il avait entièrement été rénové il y a une dizaine d’années. Nous avons déjà ici évoqué la rénovation des appartements des HLM de la place du Puig en 2000. Dix ans après, l’Etat a remis des crédits importants sur cette cité. Pour quoi faire ? Pour refaire tous les logements.

Que le FN, lui qui est obsédé par la dénonciation du communautarisme, vienne chercher sa part du gâteau électoral gitan n’étonnera personne. Flatter le communautarisme gitan lui rapportera sans doute quelques voix. Louis Aliot est un camelot comme les autres.

Nous avons dans cet article eut droit aux poncifs sur la drogue qui tue la communauté gitane. Ce n’est pas ça qui tue les Gitans. Ce qui les tue c’est la déscolarisation massive qui fabrique des individus primaires et frustrés, des associaux, des délinquants. Mais ça personne ne le dit. Et pour cause. Ce n’est pas avec ça que l’on attrape les voix gitanes.

Mais un jour peut-être, un homme, une femme, se lèvera et dira au Gitans : « Mettez vos gosses à l’école sinon on vous coupe les vivres. » Quand tous les enfants du quartier iront à l’école, les Gitans sortiront d’un assistanat destructeur et ils retrouveront leur dignité d’hommes.

En attendant, Saint-Jacques est le miroir de nos abandons moraux et politiques. Fabrice Thomas

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Impressions de campagne (2)

Eaux troubles

Jacques Cresta veut redonner du pouvoir d’achat aux Perpignanais, notamment en créant un service public de l’eau. « Dès 2014, le contrat (avec Véolia) sera dénoncé et un service public de l’eau créé à Perpignan. », lit on dans un tract massivement distribué sur la ville.

Au passage, signalons à Jacques Cresta qu’il a fait une petite erreur. En effet, il écrit : « Sur 39 villes de plus de 100 000 habitants, Perpignan est dans la catégorie des communes aux prix de l’eau les plus élevés. » Le magazine Que Choisir, auquel le candidat PS fait référence, a classé le prix de l’eau pratiqué dans les 39 villes de plus de 100 000 habitants en trois catégories : « Des prix maitrisés…», « Des prix élevés » et « Des prix très élevés ». Perpignan se situe dans la catégorie des villes aux « Prix élevés ». L’eau de Perpignan est d’ailleurs moins chère que celle des villes socialistes de Montpellier (Véolia), Toulouse (Véolia), Rennes (Véolia), Lille (Lyonnaise des eaux)…

Jacques Cresta expliquera sans doute au cours de la campagne comment, s’il était élu, il ferait pour créer ce service public de l’eau dès 2014. Car il ne dit pas que la communauté d’agglomération (qui a la compétence sur l’eau) a, en 2012, signé une délégation de service public avec Véolia pour une durée de 12 ans. Nous avons demandé à Francis Clique, premier-adjoint de la mairie de Canet et élu de l’agglo en charge du dossier s’il était possible de résilier le contrat avant 2024. C’est possible. Mais à quel coût ? Véolia demanderait une indemnisation considérable et en plus il faudrait lui racheter une partie des installations dont elle est propriétaire. Jacques Cresta a-t-il chiffré ce coût ? Peut-il le rendre public ?

Jacques Cresta dit « Non à un maire et un conseil municipal qui par leurs décisions enrichissent une multinationale. » Des paroles qu’il est utile de mettre en relation avec le vote des élus PS et PC de l’agglo. Ils ont tous voté pour la délégation de service public à Véolia. La commune de Canohès, dont le maire est un bourquiniste pur jus, a d’ailleurs fait le choix de prolonger le contrat avec Véolia.

L’eau est, depuis des années, le cheval de bataille de Bourquin qui ne jure que par le service public. Mais en 2012 au moment du renouvellement des contrats de nombreuses communes, dont Perpignan, les élus PS n’ont pas proposé de projet alternatif aux propositions du privé. Pourquoi ? Jacques Cresta a raison quand il souligne que : « Les villes dont le prix de l’eau est le moins cher sont toutes en régie publique. »

La dénonciation de la multinationale de l’eau et la promesse de mise en régie ne sont donc finalement qu’une posture électoraliste.

Demande de précision

Avant le conseil municipal du 19 septembre Clotilde Ripoull demandait à la ville de recruter 30 policiers municipaux avant la fin de l’année. Un mois plus tard, le 21 octobre elle faisait monter les enchères en déclarant qu’il fallait « en deux ans doubler les effectifs ». Dans un interview à L’Indépendant, le 7 décembre, plus modérée, elle déclare : « Il faut 30 à 60 policiers municipaux supplémentaires. » Clotilde Ripoull pourrait être plus précise et indiquer combien de recrutements elle propose au cours des six années du prochain mandat municipal. Il serait également intéressant de savoir combien cela couterait et comment elle financerait la création de dizaines de postes de policiers municipaux. Et cela en respectant son engagement de ne pas augmenter les impôts. Cette question sur le coût des promesses vaut pour tous les candidats.

Cresta et Ripoull veulent cumuler

La limitation du cumul des mandats est une des bêtes noires de Daniel Mach. Dans un communiqué de presse du 5 décembre, il en remet une bonne couche : « Il semblerait qu’à l’heure actuelle il soit de bon ton d’exprimer son opposition au cumul des mandats. » Cette phrase pourrait viser Jean-Marc Pujol qui lors du meeting avec Jean-François Copé n’a pas hésité à se prononcer pour une limitation du cumul des mandats devant un patron de l’UMP qui y est farouchement opposé.

Clotilde Ripoull a, comme avant elle Jacques Cresta, déclaré que si elle était élu maire de Perpignan, elle voudrait présider l’agglo. La mairie est une grosse machine, l’agglo aussi. Et si l’on veut qu’elles soient bien dirigées, il faut dans l’une et l’autre un capitaine à plein temps. N’oublions pas que la mairie de Perpignan et l’agglo ont des compétences et des périmètres géographiques bien différents. Vouloir cumuler deux exécutifs importants n’est pas réaliste.

Si demain Clotilde Ripoull ou Jacques Cresta s’installaient à la mairie, il leur faudrait, au minimum, deux ans avant de bien connaitre et de correctement maitriser son fonctionnement. Même chose pour l’agglo. Dans ces conditions mener de pair la direction des deux structures ne donnerait rien de bon. Cela génèrerait, à coup sûr, quantité de disfonctionnements.

Bourquin récupère Mandela

Dans l’hommage de Bourquin à Mandela, on lit notamment : « Ce n’est pas seulement l’Afrique du Sud qui est aujourd’hui en deuil mais toutes celles et ceux qui refusent toute forme d’oppression d’une catégorie d’hommes par une autre, quel que soit le lieu, quels qu’en soient les prétextes. » Et plus loin : « Ce jour de deuil doit nous inciter à réfléchir à cette valeur fondamentale de la liberté et à son corollaire, la dignité humaine. » Bourquin dans le camp de Mandela ? Utiliser les énormes budgets des collectivités territoriales pour acheter une partie de la presse et en museler une autre place-t-il Bourquin dans le camp des combattants de la liberté ? Etre un champion du clientélisme, fait-il de Bourquin un combattant de la dignité humaine ? Fabrice Thomas

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 » Vivement Cresta  » : le PS reprend un slogan du FN

Jacques Cresta a un bon slogan de campagne, Vivement Cresta. Beaucoup ont trouvé qu’il avait un air déjà entendu. Et oui, « Vivement Le Pen », c’était à l’époque de Jean-Marie.

Il emprunte aussi au FN sa rhétorique catastrophiste, comme le montre la toute première phrase de son tract : « Depuis trop longtemps, Perpignan est à l’abandon ».

Pour qui Jacques Cresta fait-il campagne ?

Pour faire monter le FN ?

Pour faire ça, le PS ne pouvait pas trouver meilleur candidat.

Jacques Cresta habite Cabestany où il a d’ailleurs fait plusieurs mandats dans l’équipe de Jean Vila. Que vient-il faire à Perpignan ? Il ne s’est jamais intéressé à cette ville et il prétend du jour au lendemain en devenir le maire.

Jacques Cresta n’est-il plus député de la première circonscription ? A-t-il discrètement démissionné ?
Vous pouvez, tourner et retourner son tract. Pas la moindre mention. Pourquoi ? Pour que le lecteur ne réagisse pas spontanément en se disant, « Député ça ne lui suffit pas ? ».

C’est quoi Jacques Cresta ? Un épouvantail pour alimenter davantage encore le rejet des politiques ?

Ce monsieur qui il y a quelques mois, a été classé par le magazine L’Expansion parmi les cancres de l’Assemblée Nationale a déclaré à L’Indépendant que s’il était élu maire de Perpignan, en plus, il prendrait la présidence de l’agglomération et qu’il resterait député. On croit carrément rêver. Ce député godillot veut, en bafouant les engagements de son parti, détenir, à lui seul, trois mandats qui sont trois jobs à plein temps. Pour trois personnes qui ont les moyens intellectuels de les accomplir. Fabrice Thomas

Municipales : ça commence mal !

Le FN a tiré le premier avec un tract distribué depuis quelques semaines dans tous les quartiers de la ville.

Le parti d’extrême-droite nous a tellement habitué à ses excès que l’on n’y prête presque plus attention. Mais là, il est vraiment allé très loin dans la caricature.

Ces dizaines de photos de commerces aux rideaux baissés donnent une image totalement déformée de la réalité.

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En diffusant cette vision misérabiliste Aliot joue contre le centre ville. Ce qu’il montre revient à faire une campagne disant : regardez dans quel état est le centre ville, n’y mettez pas les pieds.

Comme l’histoire nous l’a montré, l’extrême-droite a toujours fait du catastrophisme. C’est l’une des bonnes vielles techniques qui assurent la prospérité de son fonds de commerce et celle du couple Le Pen-Aliot. Quel commerçant de Perpignan gagne autant d’argent que l’attaché parlementaire de madame Le Pen ? 5 000 euros pour 17 heures de travail hebdomadaire. Et cela pour rédiger des analyses de politique étrangère. Domaine dont M. Aliot est un grand spécialiste. C’est ce qu’il nous demande de croire.

La démagogie du FN donne la clef de compréhension de son échec complet dans l’administration des villes qu’il avait conquit dans les années 1990. Une fois aux responsabilités, il faut faire face à la réalité, apporter des réponses concrètes. Mais ça, il ne sait pas le faire. Il n’a pas le logiciel “ gestion de la cité “.

Louis Aliot en fait lui-même la démonstration quand il « s’engage à : Mettre un terme définitif à l’insécurité » à Perpignan.

Quand on lui demande comment il s’y prendra, il répond que la police municipale fonctionnerait 24h sur 24 et qu’il recruterait 30 policiers municipaux.

Sachant que pour avoir un seul policier 24 heures sur 24, il faut quatre postes, on ne voit pas comment Louis Aliot ferait des miracles et pourrait « Mettre un terme définitif à l’insécurité ».

Il est regrettable que personne ne réponde à la démagogie du FN.

A l’UMP, on ménage le FN. Pas d’attaque contre Louis Aliot. C’est la ligne de Pujol et de Sitja. Contrarier le compagnon de Marine Le Pen, c’est s’exposer à des représailles. Bourquin et Cresta ne bougent pas davantage. Car plus le FN sera haut, plus l’UMP sera basse. C’est leur unique recette électorale pour conquérir la ville. Et la ville ils la veulent. Contrairement à ce qu’écrit notre éminente consoeur, Frédérique Michalak dans l’Indépendant, les Bourquinistes ne font pas l’impasse sur l’élection municipale de 2014. Ce sont des propos qui visent à endormir l’UMP.

L’UMP comme le PS jouent à un jeu dangereux qui ne peut qu’aboutir à renforcer l’influence du Front National. Fabrice Thomas

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Le système Bourquiniste n’existe pas !

Dans L’Indépendant du 1er octobre, sur une pleine page : « Le chercheur Dominique Sistach décrypte l’évolution de la société perpignanaise entre développement de la rente, fin de l’économie productive, clientélisme et communautarisme. »

Le sujet est passionnant. Mais l’observation est caduque. Et depuis longtemps. Depuis que Christian Bourquin est devenu président du conseil général. En 1998. Depuis cette date il a construit et développé un système clientéliste qui est devenu très influent alors que pendant ce temps celui mis en place par Paul Alduy déclinait. En grande partie parce que ses principaux cadres étaient vieillissants et n’ont pas été renouvelés par Jean-Paul Alduy. Le clientélisme n’a bien sûr pas disparu de la mairie de Perpignan. Mais il n’est plus pratiqué de façon aussi organisée et efficace que par le passé.

Le quartier Saint-Jacques illustre bien le déclin du clientélisme municipal. Les Alduystes y ont régné sans partage pendant des décennies. Rappelons que c’était le canton de Jacques Farran. A partir de 1998, le PS y a progressé à chaque élection. Jusqu’à prendre le canton en 2011. Et cela avec un candidat au profil assez étonnant. Jean-Louis Chambon maire de Canohès et cadre en retraite qui exerçait son activité dans les services sociaux du conseil général avait une bonne connaissance de la population du quartier.

Dans les deux bureaux de vote où l’électorat gitan est le plus important, le taux de participation a atteint un niveau sans précédent. Et le score réalisé par Chambon y est impressionnant. Précisons que nous avons fait des recherches et des comparaisons en remontant jusqu’aux années 1980.

Cette influence prend appui sur les compétences sociales du conseil général. Au cours des deux dernières décennies l’Etat lui a transféré une série de missions, dont le RMI devenu le RSA, la gestion du handicap…

Dominique Sistach cite cinq fois le nom d’Alduy. Pas une fois celui de Bourquin. Le successeur de Jean-Paul Alduy, Jean-Marc Pujol est lui aussi désigné. Photo à l’appui.

Dans le paysage de Dominique Sistach et dans celui de l’auteur des articles, Julien Marion, il n’y a qu’un système.

A cette construction d’un discours qui tronque une grande partie de la réalité, nous aurions préféré une restitution fidèle de la situation dans laquelle deux systèmes se font face.

Est-ce possible ?

Le clientélisme n’opère pas que parmi les pauvres. Il distribue de tous les côtés, emplois, logements, subventions à des associations et à d’innombrables organismes en tous genres, budgets publicitaires… Cela se fait dans le cadre d’une relation bien codifiée qu’illustre quelques expressions bien imagées. «Il ne faut pas cracher dans la soupe ». « Il ne faut pas mordre la main qui te donne à manger ». En bref, il faut la fermer. Sinon le robinet se ferme. Voilà comment le système clientéliste le plus puissant et aussi le plus coercitif du département est parvenu à faire taire les critiques. Le clientélisme ce n’est pas chez lui. C’est chez l’autre ! C’est dans le camp d’en face. Et uniquement là. Le système Bourquiniste n’existe pas. F.T.

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La bataille de Perpignan est commencée

Dans un peu plus de six mois les Perpignanais, comme tous les Français, seront invités à élire un nouveau conseil municipal. Il y a pour l’instant trois prétendants sérieux. Tout d’abord, bien sûr, le maire sortant Jean-Marc Pujol indissociablement lié à Jean-Paul Alduy, son premier-adjoint qui entend conserver la présidence de l’agglomération Perpignan-Méditerranée. Puis dans l’ordre alphabétique, Louis Aliot, le candidat du Front National, et Jacques Cresta, tête de liste du Parti Socialiste. On parle aussi bien sûr beaucoup d’une deuxième liste de gauche qui serait conduite par Jacqueline Amiel-Donat ou par Jean Codognès.

Le tandem Pujol-Alduy n’aura pas la tâche facile. Considérant qu’ils peuvent gagner la ville, Frontistes et Bourquinistes ne vont pas faire de la figuration. Ils vont taper dur. Ce qu’ils savent faire. Et ils ne manqueront pas de ressource. Pour ne pas être éliminée au premier tour, une liste doit dépasser 10% des suffrages exprimés. Ce qui signifie qu’il y aura au minimum trois listes au second tour.

Aux municipales de 2009, Louis Aliot n’a pas dépassé la barre des 10%. Cinq ans plus tard, personne ne serait étonné que le compagnon de Marine Le Pen soit à 20 % et au passage prennent de nombreuses voix à la liste de droite. La dédiabolisation est passée par là et le candidat d’extrême-droite a acquis une stature nationale grâce à ses fréquents passages dans les grands médias et localement par un solide appui rédactionnel de L’Indépendant. Louis Aliot sait que l’état de Perpignan, ville en crise dont tous les indicateurs sont au rouge, lui est favorable. Mais Louis Aliot saura t’il apparaître aux électeurs comme un homme en capacité de gérer la ville ? Louis Aliot a du punch, mais n’a t’il que ça ? Dénoncer, dénoncer, toujours dénoncer avec virulence. Bien qu’il soit intelligent, Louis Aliot a du mal à montrer un autre visage. A défaut de résider à Perpignan, il aurait pu devenir Perpignanais en acquérant une bonne connaissance des dossiers de la ville. Il n’en connait aucun. Il devait en janvier 2013 annoncer ses mesures phares pour Perpignan. Rien. Il annonçait comme certain le ralliement de personnalités locales. Flop complet. Un notable un temps courtisé par Aliot a pris ses distances en disant qu’il avait été effrayé par la médiocrité de l’entourage local du numéro 3 du FN. Souvent brut de décoffrage, Louis Aliot en a été réduit à déclarer qu’il attendait la constitution de la liste de droite pour récupérer les élus qui ne seront pas repris par Pujol et Alduy. Quel aveu d’échec.

Jacques Cresta, le factotum de Christian Bourquin est sous estimé. Pas dans ses compétences. Seulement dans sa capacité électorale. Les électeurs ne votent pas pour les compétences d’un candidat. 99% d’entre eux ne savent pas grand chose sur ceux qui sollicitent leurs suffrages. Et si l’élection était un concours d’intelligence nombreux sont ceux, à gauche comme à droite, qui n’auraient jamais du aller s’assoir sur les bancs de l’Assemblée Nationale. C’est d’ailleurs pour ça que la politique est l’activité où il y a le plus de médiocres qui prospèrent. Les infortunes de Hollande et d’Ayrault pèseront sans doute sur le scrutin municipal. Probablement pas jusqu’à provoquer un effondrement du PS. Mais le score de la liste Bourquiniste dépendra beaucoup de la campagne de la liste JAD-Codo ou Codo-JAD. Cresta sera aussi handicapé par le bilan du Bourquinisme. Le bilan de la gestion du conseil général depuis maintenant plus de 15 ans est clairement négatif. Sauf,en matière de développement du clientélisme et de sectarisme. Pas grand chose à voir avec les valeurs qui servent d’étendard à la gauche. Jacques Cresta à la mairie ? C’est possible. Ce serait la réalisation du rêve de Bourquin. Contrôler le département.

Jean-Marc Pujol, tête de liste UMP, va, à 64 ans, faire sa première campagne comme leader. Comment s’en sortira t’il ? Les campagnes électorales, la politique politicienne ce n’est pas son truc. Il va certainement en grande partie sans remettre à Michel Sitja, son directeur de cabinet qui sera son directeur de campagne. Pour l’heure Pujol et Sitja veulent avant tout rassembler leur camp le plus largement possible, catalanistes de droite et du centre compris. Jordi Véra CDC, prenant la place de Jaume Roure chef d’Unitat Catalana, micro parti organisé autour de ce dernier. Jean-Paul Alduy, depuis son élection à la mairie en 1993, il y a vingt ans, faisait rêver les Perpignanais en promettant à leur ville un grand destin lié à celui de Barcelona. Mais le verbe du grand magicien n’opère plus. La réalité s’est imposée. Ne serait-ce qu’avec la friche qu’est devenue ce Centre Del Mon qui symbolisait le Perpignan de 2020. Plus proche des réalités Jean-Marc Pujol a fait de la propreté et de la sécurité ses deux priorités. Mais les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. Il y a beaucoup de positif en matière de proximité et d’action municipale menée à partir de la création et du développement de mairies de quartier. Mais au final les difficultés d’une ville en souffrance et une certaine impuissance autant qu’un manque de moyens, comme par exemple en matière d’emploi et de sécurité, risquent de peser lourdement dans le scrutin. Les qualités de gestionnaire de Pujol, encore faut-il qu’elles soient connues, compenseront-elles son manque de charisme et d’autorité ? Le maire sortant sera fortement handicapé par les inévitables attaques contre ce système Alduy qui occupe la mairie de Perpignan depuis 1959. Plus d’un demi siècle ! Faute d’être le candidat idéal, Pujol pourrait apparaître comme le moins mauvais. Il y a en effet pire. Il est aussi pragmatique qu’Alduy est délirant et aussi ouvert que Bourquin est sectaire.

La liste Amiel-Donat Codognès pourrait se présenter comme une alternative aux deux systèmes qui ne sont pas pour rien dans la catastrophique situation économique et sociale des P-O. Mais cela ne suffira pas. Il lui faudra incarner une réelle alternative avec un vrai projet urbain. Le Parti de Gauche apportera t’il son poids électoral en participant à cette liste ou à celle des Bourquinistes ? Francis Daspe le responsable régional et perpignanais du Parti de Gauche ne s’est pas exprimé sur le sujet. Mais les dernières déclarations de Mélenchon ont montré qu’il avait au premier tour une préférence pour une alliance avec les Verts. Et les Verts, ici, c’est Codognès. Il y aura deux listes de gauche au premier tour, mais il pourrait n’en rester qu’une au second tour. C’est la logique à gauche et le score du FN pourrait imposer l’union. Surtout si celui de Louis Aliot lui entre-ouvre les portes de la mairie. Il y aura donc un match dans le mach entre les deux listes de gauche.

On peut donc parier sur une triangulaire dans laquelle chaque camp aura ses chances de l’emporter. F.T.

Grau singe Aliot

Romain Grau s’est récemment et à plusieurs reprises exprimé sur des questions liées à la sécurité. Si on en fait une lecture politique, on conclura que l’homme se droitise. Nous nous sommes plus particulièrement intéressés à une longue déclaration qu’il a, le 19 juillet, publié sur le site Perpignan2020.

Dans ce texte, Romain Grau se livre à une analyse de l’évolution de la délinquance locale : « La délinquance de 2013 n’est pas celle de 2010 ni celle des émeutes de mai 2005, car les évènements récents signalent un phénomène émergent : en mai, une équipe du Samu recevait un jet de projectiles dans le quartier du Haut-Vernet, en juin, un TGV était caillassé en gare de Perpignan, en juillet, des policiers subissaient le même sort avant d’être secourus par la brigade anti-criminalité, cité Clodion, dans le quartier du Bas-Vernet. Cette typologie de faits, habituelle dans le quartier toulousain du Mirail ou à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, est nouvelle à Perpignan, où s’instille une violence en groupe, portée par des individus qui visent des symboles citoyens, prennent confiance et repoussent les limites. »

Reprenons, les uns après les autres, les différents types de faits qui selon Romain Grau produisent une aggravation de la situation perpignanaise et nous rapprochent du quartier toulousain du Mirail et de Vaulx-en-Velin.

« En mai, une équipe du Samu recevait un jet de projectiles dans le quartier du Haut-Vernet. »

Le caillassage de véhicules de secours, de véhicules de police, n’est pas une pratique nouvelle. Cela entraîne d’ailleurs des difficultés à obtenir l’intervention des services de premiers secours, pompiers, Samu, dans plusieurs cités. SOS médecins intervient dans tous les quartiers de la ville, sauf depuis pas mal d’années, à Vernet-Salanque. En 2004, ce n’est pas hier, le procureur de la République avait, dans cette cité, subi un caillassage qui l’avait contraint à faire demi-tour sous protection policière.

« En juin, un TGV était caillassé en gare de Perpignan. »

Ce n’est pas la première fois qu’un TGV est caillassé en gare de Perpignan. Mais le caillassage le plus fréquent vise les bus de la CTPM. Cela a même conduit, et ce n’est pas nouveau, à détourner certaines lignes. Dans le quartier des Baléares, par exemple. Le centre ville n’est pas épargné. En 2011, un bus avec des passagers a été caillassé place de Catalogne et une vitre latérale avait explosé.

« En juillet, des policiers subissaient le même sort avant d’être secourus par la brigade anti-criminalité, cité Clodion, dans le quartier du Bas-Vernet. »

Il y a cinq ans, dix ans, de tels faits se produisaient déjà, ici à Perpignan. Les agressions contre les policiers font fréquemment des blessés dans leurs rangs. Comme « Le 9 août 2010 à 20h35. Les effectifs de la Bac de Perpignan ont été pris à partie par une cinquantaine d’individus qui ont frappé violemment les fonctionnaires de police pour s’opposer à l’interpellation d’une personne. »

Les évènements qui, selon Romain Grau, « signalent un phénomène émergent », ne sont hélas pas nouveau. Romain Grau à certes pendant quelques années été éloigné de Perpignan. Mais de retour depuis 4 ans, comment peut-il, à ce point être ignorant de la réalité perpignanaise ? Une lecture du quotidien local suffirait à l’imprégner du climat de forte délinquance qui règne dans plusieurs grands ensembles de logements sociaux.

Une fois encore, derrière un vocabulaire et des tournures expertes, on voit apparaître un Romain Grau qui manque de sérieux et de rigueur.

On ne peut pas s’empêcher de se demander, c’est si fréquent chez les hommes politiques, si Romain Grau n’instrumentalise pas les faits et une pseudo aggravation de la situation pour justifier sa droitisation. La piste de décollage de l’UDI est un peu courte pour les grandes ambitions de Romain Grau. Il lui faut séduire l’UMP. Et pour cela rien de tel que l’insécurité. Ca doit ravir son ami Daniel Mach et nombre d’élus et de militants, notamment ceux qui regardent de travers ce défroqué de gauche qui s’est converti à l’Alduysme.

En outre, Romain Grau, à l’instar de Louis Aliot, joue la carte de la dramatisation : « Au constat des mutations de la délinquance perpignanaise, les effets de communication nationaux repris par d’apprentis-députés qui découvrent la ville deviennent dangereux, car un niveau d’alerte est franchi. »

Que la situation soit grave, personne ne le contestera. Mais on pourrait attendre des hommes politiques qu’ils proposent des solutions, car il y en a. Mais là, il n’y a plus grand monde. Et surtout pas Romain Grau qui conclut pas ces mots sa déclaration : « Face aux solutions gouvernementales en trompe-l’œil, Perpignan 2020 reconnaît la réalité et défend une coordination locale contre la délinquance, pour que l’autorité publique réagisse plus vite que les voyous du nouveau siècle et que le droit retrouve sa légitimité. » Bla-bla-bla…

Des politiciens qui ne pensent qu’à leur carrière et qui sont obsédés par la prochaine élection nous en avons déjà beaucoup. Les Pyrénées-Orientales ont besoin d’hommes et de femmes, d’élus, qui se coltinent à la réalité, aux vrais problèmes et qui cherchent et proposent des solutions. F.T.

PS : La sécurité sera sans aucun doute au cœur de la campagne des élections municipales. Et face aux assauts démagogiques de Louis Aliot, les autres listes devront apporter des réponses convaincantes. Il est peut-être temps pour certains de découvrir qu’à Perpignan la délinquance atteint des sommets et que les plus gros problèmes de la cité ne se situent pas entre la Loge et la Barre, même si les commerçants ne font plus d’aussi bonnes affaires. En voyant Clotilde Ripoull lancer un débat sur l’esthétique de l’aménagement de la place de Catalogne, on a envie de lui rappeler que Perpignan ne s’arrête pas aux limites du centre ville. Fabrice Thomas

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PS : Zizanie autour de l’investiture de la tête de liste de Perpignan

Pas facile de s’y retrouver dans l’échange d’accusations entre le camp Bourquin et le camp Amiel-Donat.

Il y a quatre sujets dans cette polémique.

-Les incidents au siège de la fédération du PS avec de jeunes nouveaux adhérents qui voulaient le 22 avril assister à la réunion de la section de Perpignan.

– La non intégration depuis deux ans des nouveaux adhérents à la section de Perpignan dont Christian Bourquin est le secrétaire.

-Les 115 adhésions qu’une personne a apporté à la fédération avec 2 300 euros en espèces.

– La modification du calendrier de désignation de la tête de liste PS aux municipales de Perpignan à la demande des Bourquinistes.

Nous n’aborderons aujourd’hui que ce dernier sujet.

La circulaire du 1 mars 2013 « Aux premiers secrétaires fédéraux, aux membres du Conseil National, aux parlementaires » fixe précisément les modalités de désignation des têtes de liste aux municipales de mars 2014. Elle donne les dates de vote des adhérents : « Premier tour le 10 octobre 2013 et deuxième tour, si aucun candidat n’a obtenu 50% des suffrages exprimés, le 17 octobre 2013. »

On y lit également : « La présente circulaire précise les modalités d’organisation de ces votes auxquelles il ne peut être dérogé qu’à titre exceptionnel, en fonction de situations locales spécifiques, après accord du Bureau National. »

La section de Perpignan et la fédération des P-O ont demandé une dérogation. Elles souhaitent que le vote des adhérents soit organisé dans la deuxième quinzaine de juin.

Pourquoi ? « Afin de préparer le candidat en amont », déclare Jacques Cresta. (L’Indépendant du 25 avril).

Si Cresta a ainsi présenté ses motivations exceptionnelles il a du faire sourire les responsables du secteur élections du PS.

Jacques Cresta dit qu’il a obtenu : « Un accord verbal et j’attends confirmation par écrit dans les prochains jours qui viennent. » Jacqueline Amiel-Donat réplique en disant qu’elle a prit contact avec la rue de Solférino qui a renvoyé à l’application de la circulaire numéro 1386.

Qui dit vrai ?

Il faudra attendre pour le savoir.

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Jacqueline Amiel-Donat.

On se demande évidemment pourquoi les Bourquinistes tiennent tellement à bousculer le calendrier ?

Nous ne voyons pas 36 explications. Après les batailles qu’elle a mené en 2008 et 2009, Jacqueline Amiel-Donat apparait comme la candidate naturelle du PS. Avec le soutien de son parti, en réalisant l’union de la gauche et avec Codognès en numéro 2, Amiel-Donat a de fortes chances de faire basculer la ville de Perpignan à gauche. Et même de très fortes chances. Mais Bourquin ne veut pas d’elle, ni de Codognès. Car Bourquin ne pense pas gauche ou droite. Il pense système Bourquin. Il n’y a pour lui qu’un candidat possible. Quelqu’un qui fait allégeance à sa personne, à son système.

Plus tôt Bourquin écartera Amiel-Donat et mieux ce sera pour lui. En le faisant dans la deuxième quinzaine de juin, juste avant l’été, période propice à l’accalmie, il gagne quatre mois sur le calendrier fixé par le bureau national du PS. Fabrice Thomas

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Sondage : Pujol en tête, Aliot rejeté par les électeurs du FN

Répondant à la question, « Qui ferait un bon maire de Perpignan ? », l’échantillon de 550 personnes interrogé par l’IFOP pour L’Indépendant a placé Jean-Marc Pujol en tête, largement en tête. 62% pour celui qui, il est vrai, occupe la place de maire. Il est loin devant Christian Bourquin. En seconde position, mais 15 % derrière. Ce n’est pas terrible pour celui qui a présidé le conseil général pendant plus de dix ans, qui est sénateur et président de la région. L’homme politique le plus important des P-O n’atteint même pas la barre des 50%. Ses gamelles judiciaires ?

C’est Louis Aliot qui ferait le moins bon maire, 61 %, d’avis négatifs.

A droite, Jean-Paul Alduy et Romain Grau sont largement distancés par Jean-Marc Pujol et pire encore, très majoritairement rejetés. 57 % des sondés pensent qu’ils ne feraient pas un bon maire. Alduy et son clone ont pris une grande claque. Ils n’imaginaient pas que la côte du maire contre lequel ils mènent depuis des mois un travail de sape soit aussi élevée et la leur aussi basse. Se sentant affaibli, et donc menacé, ils sont, l’un et l’autre, du jour au lendemain, passés de la critique à un soutien total à Pujol.

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A gauche, Ségolène Neuville, Jean Codognès et Jacqueline Amiel-Donat font presque jeu égal, 40%, 40% et 38% de oui. Etre au même niveau que le député et conseillère générale du PS doit combler les deux conseillers municipaux d’opposition de Perpignan.

Pour Jacques Cresta, député PS qui avec 23% de oui se retrouve au fond de la classe avec Romain Grau, le message est clair, les Perpignanais ne veulent pas du porte-clef de Christian Bourquin pas plus que de celui de Jean-Paul Alduy.

Un des principaux enseignements de ce sondage est le rejet de Louis Aliot par les électeurs qui ont voté Marine le Pen à la présidentielle de 2012. Pour 55% d’entre eux, il ne ferait pas un bon maire. C’est le seul à être disqualifié par son électorat. Pour la majorité des électeurs du FN, le clodoaldien n’est pas crédible comme prétendant à la mairie de Perpignan. Les candidats hors-sol, s’en sortent toujours mieux aux élections législatives que municipales. Il est vrai que vociférer tout le temps ça n’aide pas à convaincre les électeurs que l’on a la capacité à gérer les affaires publiques.

Saleilles : Poursuites judiciaires contre Jean-Michel Erre et ouillade

Les lourdes accusations de corruption lancées par Jean-Michel Erre sur le site ouillade ne pouvaient pas rester sans réponse. Le maire de Saleilles, François Rallo a demandé à maître Codognès d’engager des poursuites contre l’auteur et le site éditeur. C’est ce que prévoit la loi qui considère que le diffuseur doit s’assurer du contenu non diffamatoire des informations qu’il rend public. La procédure retenue, une citation directe devant le tribunal correctionnel, va mettre Jean-Michel Erre dans l’obligation de produire les preuves sur lesquelles se fondent ses accusations. Faute de quoi il pourrait encourir une lourde condamnation. Cette procédure a l’avantage de la rapidité, trois mois maximum.

Maître Codognès est avec Maître Becque, l’avocat du barreau de Perpignan le plus familier du droit très technique de la poursuite en diffamation. Il a, ces dernières années, engrangé pas mal de succès, en défendant La Semaine du Roussillon, Le Travailleur Catalan, mais aussi des élus comme François Calvet.

Louis Aliot doit se souvenir de sa toute première prestation d’avocat. C’était face à Jean Codognès en juin 2011. Louis Aliot était le conseil de personnes qui poursuivaient Le Travailleur Catalan. Là Jean Codognès le hacha menu en démontrant que sa citation était entachée de nombreuses et importantes erreurs de procédure. Résultat, Louis Aliot battit en retraite en se désistant au motif qu’un de ses clients était souffrant. Avocat c’est un métier !

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Des membres de la majorité du conseil municipal qui siégeaient déjà avec Jean-Michel Erre ont répondu « aux attaques diffamatoires et surréalistes de J-M Erre contre François Rallo son successeur ». Voici la déclaration de Christian Fajon – Frédéric Rodrigues – Jean Pezin – Michèle Granier – Marie Brisson – Modeste Bosque – Christian Pla.

« Nous rappelons qu’en septembre 2007, à l’issue d’une réunion interne exceptionnelle, les élus du précédent mandat municipal apprirent avec étonnement, de la voix de -JM Erre lui-même, qu’il ne souhaitait pas postuler pour un nouveau mandat et qu’il cédait sa place pour des raisons restées pour nous obscures.

Son premier adjoint ne souhaitant pas prendre la relève, il conclut qu’à son avis, celui qui avait les meilleures capacités pour lui succéder était François Rallo. Cette décision plus que brutale nous interpella mais la proposition de François Rallo comme « poulain » nous convenait.

Le conseil municipal de l’époque avait une opposition virulente et très agressive et François Rallo nous avait prouvé de nombreuses fois combien il était à la fois pondéré, précis et transparent dans ses interventions.

C’est donc avec l’accord de tous que la liste municipale 2008 fut constituée sous l’égide d’un directeur de campagne autoproclamé : J-M Erre. François Rallo fut très honorablement élu au 1er tour (57,16% des voix) le 9 mars 2008.

En élu responsable, il prit à bras le corps la gestion communale en associant très étroitement à toutes les décisions l’ensemble des adjoints, des conseillers municipaux délégués et, par le biais des commissions, celui des conseillers municipaux. Jusqu’à ce jour, François Rallo n’a pas dérogé à ses règles de gestion.

En réalité, la faute suprême, aux yeux de J-M Erre, fut de ne pas l’associer à chacune de ces décisions et de ne pas l’avoir consulté comme « l’éminence grise » qu’il s’était imaginé être. De là naquit ce ressentiment qui n’a fait que croître pour devenir ce qui s’apparente à de la haine.

Quand Jean François Fons dit de lui … « qu’il donne de sa personne l’image d’un homme aigri, jaloux, limite paranoïaque »…il en trace un authentique portrait.

En temps qu’élus sous les deux mandatures, il est pour nous totalement inconcevable de ne pas réagir aux élucubrations injustes et diffamatoires de l’ex premier magistrat de Saleilles.

Nous qui pouvons faire un parallèle entre les 2 gestions, savons pertinemment que quand J-M Erre parle de « …gestion opaque… », de «… monarque, voire dictateur …», c’est en fait un autoportrait qu’il dessine…se connaît-il aussi bien qu’il le croit ?
Nous avons encore en mémoire certaines réunions où il fallait interpréter les sous entendus ou se contenter de demi-explications sur des dossiers pourtant importants pour lesquels les décisions étaient finalement prises de façon unilatérale.

François Rallo ne compte ni son temps ni son énergie pour mener à bien la destinée de sa commune. Omniprésent dans les manifestations, sur les différents chantiers, sur les futurs projets, il se veut à l’écoute et au plus proche de la population. Ce que J-M Erre prend pour du despotisme est en réalité l’expression de la volonté affichée par notre maire de se tenir en permanence a la disposition de ses administrés ; sans oublier ses collaborateurs et l’ensemble du personnel communal, pour qui il a consenti des efforts sans précédent contrairement aux anciennes mandatures en faisant évoluer leurs carrières. Pour ceux qui le connaissent, sa disponibilité, son dévouement, son humanité, son intégrité ne sont plus à prouver.

Alors quand J-M Erre dit : «…j’ai été entendu par un ténor du barreau, pour une affaire immobilière sur Saleilles où Rallo a magouillé…», là c’est hors de notre entendement. Nous ne pouvons pas laisser tenir des propos tant affabulateurs qu’insultants sur notre maire sous prétexte que son détracteur est rongé par la rancœur et la rage de voir son « poulain » réussir en toute intégrité et honnêteté ce que lui n’a pas su faire lors de ses mandats.

Chanter à qui veut l’entendre « l’air de la calomnie » pour discréditer un adversaire est un procédé minable et dans tous les cas indigne d’un ancien édile. Nous nous sentons collectivement insultés par ce comportement et attendons de sa part au moins des excuses, s’il reste à ce Monsieur une once de discernement. »

L’Express : dossier sur la bataille des municipales de Perpignan

Dans un dossier de 10 pages publié dans L’Express de ce mercredi, Jacques Molénat réunit tous les acteurs de l’élection municipale de Perpignan. C’est clair dès le premier article, la guerre de 2014 a déjà commencé. Guerre à droite, guerre à gauche. La lutte des places est un sport de combat dans lequel on ne compte pas ses coups, surtout les coups bas. Le dernier arrivé, le petit Grau n’étant ni le moins belliqueux, ni le moins coquin. Prêt à tuer le placide Pujol pour prendre sa place et prêt à être son meilleur ami s’il ne parvient pas à l’empoisonner. Alduy est bien sûr à la manoeuvre.

Autre camp, mêmes mœurs. Bourquin pilote Ségolène Neuville, son actuelle compagne contre Jacqueline Amiel-Donat, l’ancienne. Rome ? Non Perpignan. Molénat a l’art d’éclairer les comportements des uns et des autres et de montrer leurs forces et leurs faiblesses. Sans méchanceté. Jamais. Mais pas sans esprit. Et en plus c’est bien écrit. Au fil des articles et des portraits, on s’aperçoit que la droite est éclatée et que le système Alduy n’est plus qu’un souvenir. Même si certaines pratiques perdurent. Le système féodal de Bourquin n’a lui jamais été aussi puissant.

Dans la galerie de personnages, on croise Chantal Gombert qui fait le grand écart entre Grau et Pujol, Jean Codognès “l’insoumis“ et bien d’autres, dont Louis Aliot. Ce personnage caricatural concentre toutes les contradictions du FN. Comme Molénat le montre, il prêche la dédiabolisation mais ne parvient pas à se libérer de la rhétorique vindicative et extrémiste qui lui tient lieu d’argument. A lire aussi l’article sur l’étonnante idylle entre Calvet et Bourquin, les duettistes des dernières élections sénatoriales.

Voilà 10 pages bien remplies !

La lecture de ce dossier fait du bien. Rien à voir avec un politicorama qui pratique la fausse impertinence pour finalement ne pas dire au lecteur ce qu’il a le droit de savoir puisque c’est pour ça qu’il achète le journal.

Saleilles : le maire François Rallo est accusé de corruption par l’ancien maire

Ça balance pas mal à Saleilles ! Cette fois c’est un peu plus grave que les mauvaises vannes que Mathieu Madénian avait laché sur son village natal dans l’émission dominicale de Drucker.

Là, le comique de service, si l’on peut dire, se nomme Jean-Michel Erre. Interrogé par ouillade sur les prochaines municipales, l’ancien maire balance : « Rallo est considéré par nombres de saleillencs comme un monarque, voire un dictateur ». Ça, ce ne n’est pas bien méchant. Des maires qui se comportent comme des petits dictateurs, des chefs de village, il y a en hélas, pas mal ! La suite est nettement plus rude : « Les maîtres mots qui reviennent sans cesse dans les conversations sont : affairisme, clientélisme. » Et puis, le coup de grâce : « à Montpellier où j’ai été entendu par un ténor du barreau, pour une affaire immobilière sur Saleilles où Rallo a magouillé. « Monsieur 10% », comme on le surnomme « affectueusement » (…), veut repartir sous la bannière UDI/ UMP ».

Ça a au moins le mérite d’être dit clairement, Jean-Michel Erre accuse son successeur, le maire UDI François Rallo d’être corrompu.

L’accusation est gravissime. Vrai ou pas ? Nouvelle affaire politico-financière en perspective ?

Jean-Michel Erre est-il homme à parler à tort et à travers ?

A-t-il des biscuits ?

Pour lancer des accusations aussi graves, il vaut mieux en avoir.

Le maire va-t-il trainer Jean-Michel Erre devant les tribunaux ?

Il est, nous dit on, déterminé à le faire.

La justice risque de mettre pas mal de temps à instruire la plainte en diffamation et il est peu probable que l’on voit l’affaire arriver devant le tribunal avant les municipales de 2014.

Mais s’il souhaite rapidement laver son honneur, François Rallo peut faire une citation directe. Dans ce cas, Jean-Miche Erre sera, dans un délai de trois mois, convoqué devant le tribunal pour apporter les preuves des terribles accusations qu’il a proféré sur ouillade.

Vu le climat qui règne dans la commune, on peut parier que l’on va reparler de l’affaire des terrains de Saleilles. Un des volets, très intéressant, de l’affaire Bouille. « Reparler » n’est pas le mot le plus approprié car cette affaire n’a encore jamais été mise sur la place publique.

Un homme de paille à la mairie de Perpignan ?

A défaut de pouvoir lui-même occuper toutes les fonctions, ce qu’il rêverait de faire, Bourquin installe des hommes de pailles. Quel est celui ou celle qu’il placera en tête de la liste PS pour les municipales de Perpignan ? Il a toute une série de personnages falots à sa disposition.

Alors qu’il y avait, pour lui succéder à la présidence du conseil général, plusieurs élus qui connaissaient bien l’institution et qui avaient les qualités pour la représenter, Bourquin a choisi Hermeline Malherbe, la conseillère générale la moins expérimentée et la plus docile d’entre tous. Et pour bien montrer qu’il restait le patron, Bourquin est très attaché aux symboles du pouvoir, il a conservé son bureau d’ex président du conseil général.

Quand encouragée par certains, Hermeline Malherbe a voulu s’affranchir quelque peu de la pesante tutelle, Bourquin s’est fait un plaisir de remettre les pendules à l’heure en l’humiliant publiquement puis en restreignant encore plus sa capacité d’action. Il lui est, par exemple, interdit de faire des réunions publiques. Ségolène Neuville a récemment confié à un élu qu’Hermeline Malherbe ne ferait pas de vieux os à la présidence du conseil général. L’amie de Bourquin exprimait-elle la pensée du chef ou son souhait de voir celle qu’elle n’apprécie guère se faire débarquer de la présidence du conseil général ? Si changement il devait y avoir à la tête du conseil général, ce ne serait pas avant les élections cantonales de 2015.

Dans le style brutal qu’il cultive si bien, Bourquin, qui est aussi secrétaire de la section PS de Perpignan, a dans l’Indépendant, sans les nommer, congédié Jacqueline Amiel-Donat, Martine Ruiz et Frédéric Gonano, conseillers municipaux PS. Considérant qu’ils n’ont pas fait leur boulot d’opposants, il les déclare inapte à être candidats à un nouveau mandat. On suppose que la déclaration de Bourquin ne vise pas Agnès Carayol-Froger, son attachée parlementaire. Elle, est pourtant complètement inexistante. Alors que dans leurs interventions, Ruiz et Amiel-Donat ne ménagent pas Jean-Marc Pujol.

Bourquin ne manque pas d’aplomb. Mais quand même ! Osez dire qu’Amiel-Donat est une opposante qui ne s’oppose pas. Elle qui, après l’affaire de la chaussette, a mis la ville à feu et à sang. Elle qui est allée jusqu’à déverser des tombereaux  d’ignominies sur la majorité municipale. Elle qui a remué ciel et terre pour que l’élection municipale de 2008 soit annulée. Elle qui grâce à sa détermination de guerrière a obtenue un nouveau scrutin.

Les trois élus mis en cause ont réagi dans un communiqué. Ils se justifient. Un peu puérilement et assez mollement. Comme si le débat portait sur leurs qualités d’opposants.

Ils ménagent Bourquin ! Mais quel intérêt ont-ils à le faire ? La section de Perpignan est en grande majorité composée d’obligés et d’affidés qui ne peuvent pas choisir une autre tête de liste que celle qui sera proposée par Bourquin au printemps 2013.

Municipales de Perpignan : vers des primaires au PS ?

Qui sera la tête de liste du PS aux municipales de 2014 ? On  ne voit pas Bourquin faire appel à  Jacqueline Amiel-Donat. Celle qui en 2008 n’avait manqué que de 574 voix la prise de la forteresse Alduyste. Celle qui avait mené un combat acharné pour que l’affaire des chaussettes débouche sur l’annulation du scrutin et de nouvelles élections municipales en 2009. Chassée de la cour quand elle n’a plus eu les faveurs du monarque, l’avocate s’est vu privée de la possibilité de briguer un mandat sous les couleurs du PS dont elle est toujours membre. Ses chances d’être invitée à rejoindre la liste Bourquiniste sont des plus minces. Peut-être en trentième position ?

Les regards se tournent vers Ségolène Neuville. Avant tout parce que personne n’est plus proche de Bourquin. Mais si la loi limitant le cumul des mandats est adoptée, la député de la troisième circonscription ne pourra pas prendre la tête de la liste du PS. Mais elle pourra figurer sur la liste et en bonne position. Même chose pour l’autre député PS de Perpignan, Jacques Cresta.

L’adoption de la loi sur le cumul des mandats devrait, selon François Hollande, intervenir en 2013. Mais les barons du PS qui y sont quasiment tous très opposés n’ont pas renoncé à faire reculer le président de la République. Peuvent-ils, au minimum, gagner du temps afin que les nouvelles dispositions sur le cumul n’entrent pas en application avant les prochaines élections législatives en 2017 ? Ils connaissent bien l’ancien patron du PS. Ils savent qu’il est dans sa nature de tergiverser.

Si Hollande ne fait pas adopter la loi au cours du premier semestre 2013, il ne permet pas au PS de préparer les municipales dans les meilleures conditions. Il doit donc faire vite.

Si la loi sur le cumul entrait en vigueur en 2014, Bourquin pourrait confier la tête de liste à Agnès Carayol, son attachée parlementaire, transparente conseillère municipale d’opposition à Perpignan. 100% Bourquiniste, tout comme la conseillère générale du Bas-Vernet, Toussainte Calabrèse. Les deux femmes sont assurées d’être sur la liste. Recherchant l’efficacité, Bourquin devrait également être amené à proposer à Hermeline Malherbe d’être candidate à un mandat de simple conseillère municipale. La présidente du conseil général est, elle aussi, conseillère générale de Perpignan.

Ce qui est certain, c’est qu’il y aura du lourd sur la liste du PS.

Y aura-t-il une place pour une autre liste à gauche ? Il y a aujourd’hui 9 chances sur 10 pour que les communistes et Le Front de Gauche fassent liste commune avec les socialistes.

Reste Jean Codognès et Jacqueline Amiel-Donat, tous deux conseillers municipaux d’opposition. Ils ont trouvé le moyen de s’inscrire dans la bataille de 2014 en se rapprochant et en se montrant souvent ensemble. Mais quel espace politique peuvent-ils avoir ? Sous quel label pourraient-ils placer une liste s’ils songeaient à en faire une ?

Dès quelle bougera une oreille JAD sera exclue du PS. Jean Codognès est membre du conseil fédéral d’Europe Ecologie, un parti qui aura probablement des accords électoraux avec le PS. Et puis, Europe Ecologie, on l’a vu lors des dernières élections législatives, ne pèse pas lourd dans les P-O. Reste la notoriété de l’ancien député PS, 15,12 % aux municipales de 2008 et 14,2 % en 2009.

Et puis il y a Le FN qui a le vent en poupe et la gauche qui veut remporter Perpignan.

Dans ce contexte, il n’est pas du tout certain qu’une deuxième liste de gauche arrive à se faire une place.

Jacqueline Amiel-Donat n’a-t-elle pas intérêt à demander l’organisation de primaires locales, comme il va en être organisé dans plusieurs grandes villes de France ? Celle qui a conduit la gauche à un niveau qu’elle n’avait pas atteint à Perpignan depuis plus de cinquante ans a toute la légitimité pour le faire.

La démocratie est l’unique moyen pour faire reculer un système mi-féodal, mi-clanique dominé par un chef qui coupe les têtes de ceux qui ne lui font pas totale allégeance, comme il l’a fait avec Codognès et Amiel-Donat.

Fièvre politicienne

Vous ne comprenez pas grand-chose à ce qui se passe à droite ?

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.

On aimerait bien voir ce qu’il y a derrière la façade. Car les discours, qui ne sont le plus souvent que des postures, ne nous renseignent pas beaucoup.

Pourquoi Alduy, Calvet et Mach semblent ils s’être ligués contre Jean-Marc Pujol et préférer la candidature de Romain Grau à la mairie de Perpignan en 2014 ?

La lutte des places, vous connaissez ?

Bien sûr !

Une lutte qui porte rarement son nom. Nos hommes politiques habillent toujours des plus nobles idées leurs plus triviales ambitions. L’un annonce un grand projet pour Perpignan, l’autre dit que sa seule ambition est de passer le relais à une nouvelle génération. N’oublions pas celui qui se présente en gardien du temple UMP…

Mais quels sont précisément les véritables desseins des uns et des autres ?

Ne connaissant pas la réponse à cette question, nous allons formuler quelques hypothèses dont nous disons tout de suite qu’elles sont purement fantaisistes.

Jean-Paul Alduy  est président de l’agglo Perpignan-Méditerranée et il aimerait bien conserver ce poste très convoité par ses “amis“ de l’UMP. Il se doit donc d’être présent dans le jeu politique. Il l’est en poussant  sur la scène celui qui se présente comme son fils en politique.

François Calvet rêve de la présidence de l’agglo. Lui aussi, pas seulement en se rasant. Et pourquoi pas  aussi de la mairie de Perpignan ? Il se défend bien sûr de vouloir jouer les premiers rôles.  Mais le plus futé de nos hommes politiques est en embuscade. La candidature de Romain Grau à la mairie de Perpignan lui va très bien. Elle pourrait semer la zizanie, la division et affaiblir Jean-Marc Pujol. Et une fois qu’il y aura, excusez-nous du terme, le gros bordel, super Calvet pourra venir siffler la fin des hostilités et apparaître comme le sauveur de la droite et se présenter en nouveau boss avec les alliés qu’il aura choisi pour diriger la mairie et l’agglo.

Daniel Mach apporte publiquement à Romain Grau le soutien d’un poids lourd de l’UMP, un soutien que François Calvet ne peut bien sûr pas lui donner. Battu aux législatives, Mach ne se satisfait pas de ses mandats de maire et de vice-président de l’agglo. Jean-Marc Pujol est resté sourd à ses demandes et en plus de cela le maire de Perpignan est,  afin de protéger le commerce de Perpignan, hostile à un projet de zone commerciale à Pollestres. Voilà pour celui qui fait souvent tandem avec François Calvet de bonnes raisons de continuer à pédaler avec lui. Et Daniel Mach se voit bien, lui aussi, dans le fauteuil de président de l’agglo.

Romain Grau, ce n’est plus à prouver, est un jeune homme pressé. Il est fort du soutien d’Alduy, de Calvet et de Mach. Mais pour combien de temps ? JPA va vite se rendre compte que ses “amis“ Calvet et Mach tirent un bon profit de l’opération Grau et que la déstabilisation de Jean-Marc Pujol entrainerait la sienne. S’il persiste dans sa candidature à la mairie de Perpignan, Romain Grau qui est, rappelons-le, conseiller municipal et membre de la majorité, apparaîtra de plus en plus comme un fauteur de trouble, un diviseur. Et ses alliés d’aujourd’hui ne seront pas les derniers à lui dire qu’il n’est pas celui qui peut le mieux rassembler la droite et le centre droit afin d’empêcher les bourquinistes de prendre la ville.

Romain Grau, Nathalie Beaufils et Daniel Mach lors de la campagne des élections législatives.

Mais tout ça, répétons-le, n’est que vue de l’esprit !

Ce qui est certain, c’est que cette poussée de fièvre politicienne est mal accueillie par les électeurs, les militants et les élus de droite. La grande majorité d’entre eux considérant que si le maire en place souhaite faire un nouveau mandat, sa légitimité est totale et incontestable. Fabrice Thomas

Avant, il était anti-alduyste. Mais ça c’était avant !

Transmis par un lecteur, un tract de la campagne des élections municipales de 2008 que Romain Grau, numéro 3 sur la liste conduite par Jean Codognès distribuait sur les marchés et dans les boîtes à lettres de Perpignan.

Mais ça c’était avant !

Maintenant il est fan de Jean-Paul Alduy qu’il considère comme son père en politique.

Romain Grau : un pas de plus vers la candidature à la mairie de Perpignan

Dans une interview donnée à La Clau, le site qui a récemment fait son coming-out en déclarant sa flamme alduyste, Romain Grau a répondu à la question, « Une candidature à la mairie, vous y pensez en vous rasant ? », « Selon la formule, “ pas seulement en me rasant “ !

Longue interview tout en circonvolutions, en finesses. Romain Grau excelle dans le style, dire une chose et pas tout à fait son contraire. Une rhétorique talentueuse. Une anguille diront certains pour aller vite.

Au moins on ne pourra jamais dire de celui-là qu’il est bête. Grau respire l’intelligence. Cette intelligence qui lui donne tant d’habileté et qui fait déjà de lui un expert en manœuvres politiques. On sent que ce n’est pas un enfant de chœur, même s’il en a parfois l’air.

De finesse, Grau en manque en revanche quand il sculpte la statue de son maître, celui dont il dit : « Jean-Paul Alduy fait figure de père en politique pour moi. » Faisant le panégyrique de JPA, l’avocat lâche les chevaux. Mais plutôt des chevaux de labour que des purs-sang.

Voici quelques morceaux choisi de l’ode à Jean-Paul Alduy.

« Il est aussi un exemple dans une conduite de politique municipale réussie. Il a su moderniser notre territoire sans jamais rompre avec notre histoire. Ce réflexe de synthèse, il me l’a transmis, il me l’a appris.»

« Jean-Paul Alduy est devenu maire de Perpignan lorsque j’ai atteint la majorité. Je sortais du Lycée Arago. Perpignan était une ville grise et triste qui vivait dans le marasme des affaires, des combats politiques stériles au cours desquels les électeurs étaient d’abord des « clients ». Jean-Paul a à la fois réussi à opérer la mue architecturale et urbaine de la ville et amener de la fraîcheur, de la compétence, de la jeunesse dans cette vie politique qui sentait la naphtaline. Le bilan me semble donc flatteur et réussi. »

«Et surtout, nous finirons par avoir le TGV qui s’arrêtera à Perpignan d’ici quelques mois. Quelle révolution : nous serons à moins d’une heure de Barcelone, promise à devenir la capitale d’un Etat indépendant. Jean-Paul a su nous préparer à cette révolution, mais c’est nous qui allons la vivre et conduire le vaisseau dans ces nouveaux temps. Nous avons aussi la réussite du Théâtre de l’archipel : cette salle force le respect par son succès, et les affirmations adverses ne sont que mauvaise foi. Jean-Paul Alduy, c’est aussi le quai Vauban sur lequel il fait tellement bon vivre, la rénovation des Dames de France, l’aménagement réussi du boulevard Wilson. »

« Dominique Baudis, Pasqual Maragall ou Jean-Paul Alduy ont été d’excellents maires pour leur ville. »

Et dire que c’est le même qui, en 2008, numéro trois sur la liste conduite par Jean Codognès, expliquait qu’il fallait « Mettre fin au système Alduy » ! Ce qui fut le grand thème de campagne de l’équipe, “Perpignan la confiance retrouvée“ ».

Fidèle à son grand style, Romain Grau brosse tout le monde dans le sens du poil. Sauf, bien sûr, Jean-Marc Pujol. Là, il joue son air de ne pas y toucher sur le ton de « Mon cher Jean-Marc vous reprendrez bien un petit coup de poignard », « Dans le haut ou dans le bas du dos. C’est comme il vous plaira mon cher Jean-Marc. »

Mais passées les amuses-bouches, on attendait Romain Grau sur le fond. Et là rien. Ce n’est qu’en caricaturant, en dénaturant le discours de J-M Pujol qu’il fait entendre sa différence : «Sur le plan politique, je partage avec lui (Jean-Marc Pujol) un socle de valeurs communes, mais j’ai une autre hiérarchie d’inquiétudes pour notre ville : on ne peut nier que la sécurité est un des droits fondamentaux dans une république solide. Toutefois, je suis partisan de résoudre ces questions de sécurité, sans les ériger en projet politique. La sécurité est un préalable incompressible dont nous devons faire une grande cause municipale, sans en faire une fin en soi. Par ailleurs, il s’agit d’un sujet où il vaut mieux faire que dire. Mais tout ne s’arrête pas à la sécurité. Il faut que nous parlions aussi des écoles, de la culture, du commerce de centre-ville, de l’économie, du développement durable, de l’aménagement… »

Il est certain que Romain Grau est taillé pour  jouer un rôle politique de premier plan. Mais Romain Grau, on l’a déjà vu, est pressé. Quelques semaines après avoir été élu sur la liste de Jean Codognès, il passait dans l’équipe d’en face, dans la majorité municipale de droite. Et comme on l’a déjà vécu avec un autre jeune énarque, le regretté Olivier Ferrand, Romain Grau se repose trop sur son seul brio pour arriver.

Toujours dans l’interview à La Clau, Romain Grau déclare : « Clairement, en politique, les choses doivent se prendre dans l’ordre : c’est une question de professionnalisme mais aussi de respect des électeurs. Avant de savoir qui se présente, il faut construire et partager un programme. Il faut ensuite faire émerger des candidats qui aient envie de porter ce programme…  »

Romain Grau donne des leçons qu’il commence par ne pas s’appliquer à lui-même.

Le nouveau fils spirituel de Jean-Paul Alduy, le successeur à ce poste de Fabrice Villard, fait même le contraire.

Le brio, l’habileté et les belles paroles font le politicien, mais pas l’élu avant tout déterminé à répondre aux attentes des citoyens et à faire avancer son pays. Des politiciens, il n’y en a déjà que trop dans notre beau département.