Aliot : du risque d’élire un député hors sol

Mercredi matin, France Bleu Roussillon a organisé un débat entre les deux candidats encore en lice sur la 2 ième circonscription, Louis Aliot et Christine Espert.

Le journalisme a commencé par demander aux candidats : « Pourquoi voulez-vous être député ? »
Voici la réponse donné par le représentant du FN : « Parce que le parlementaire depuis déjà longtemps, depuis la Révolution, c’est celui qui défend la nation. Il siège au Palais Bourbon pour défendre la nation et pas pour servir de conseiller général sur des questions éminemment locales sur lesquelles il a peu de prises. C’est une élection nationale. »

Voilà une réponse qui nous éclaire sur la vision que Louis Aliot a de l’exercice d’un mandat de député. A lui la grande politique au Palais Bourbon et aux conseillers généraux et autres élus locaux les problèmes du territoire. Présent à 10 réunions sur 24 du conseil municipal de Perpignan depuis l’élection de 2014, Louis Aliot avait déjà montré le peu d’intérêt qu’il portait à son mandat local. Et quand il est présent c’est pour faire des interventions purement politiques et idéologiques qui révèlent sa méconnaissance des dossiers. Parce que tout ça Louis Aliot ça ne l’intéresse guère . Et on le comprendrait presque. Il n’habite pas ici. Il ne travaille pas ici.

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Certes un député siège au Palais Bourbon où il travaille à l’élaboration des lois. Mais le père de la constitution de la 5 ième République a voulu que les députés soient élus dans des circonscriptions constituées à partir du découpage cantonal afin que les législateurs ne soient pas coupés des territoires et des habitants. Et si, dans une grande ville, le député peut ne pas s’intéresser beaucoup aux problèmes de sa circonscription. Il en va tout autrement en milieu rural où l’on a très souvent besoin de l’appui, du soutien du député. C’est d’autant plus important dans les territoires qui soufrent comme ici. Dans les P-O, on attend d’un député qu’il s’implique fortement sur un grand nombre de dossiers. Henri Sicre a, pendant ses quatre mandats sur la quatrième circonscription participé à l’élaboration et au portage de dizaines de projets. Tous ses collègues n’ont pas eu une activité aussi débordante, mais aucun n’a jamais considéré que les problèmes locaux n’étaient pas de son ressort. C’est une première. On se demande si Louis Aliot a pesé ses mots. Il est vrai qu’il lui fallait d’abord justifier qu’il n’était jamais là et que demain il ne le serait pas davantage.

Christine Espert est tout le contraire de Louis Aliot. Ce n’est pas une professionnelle de la politique. Ingénieur, elle travaille et vit ici. C’est comme on dit, quelqu’un qui a la tête bien faite. Et pour ce qui est de sa familliarité avec les problématiques locales, il n’est pas certain qu’il y ait dans notre département dix personnes qui les connaissent aussi bien qu’elle.

Fabrice Thomas

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Louis Aliot revient

 

«  Je vais me relocaliser »  a déclaré Louis Aliot à  L’Indépendant. On a envie d’ajouter « Oui comme d’habitude avant chaque élection ». En disant cela Louis Aliot reconnaît à  demi mot qu’il n’est pas souvent dans notre département.

Et puis une fois élu ou battu, il passera de nouveau la plupart de son temps là où il habite. A Paris. Plus précisément à Saint-Cloud où il réside si l’on en croit la presse et l’excellent livre : Marine Le Pen est au courant de tout. Qui lui reprochera de vivre avec sa compagne ? Personne. Mais il faudrait qu’il arrête de nous raconter des histoires. Cela avec la complicité de pas mal de monde.

Ainsi dans cet article de L’Indépendant, on lit, pour la énième fois, que Louis Aliot habite à  Millas. Les journalistes qui écrivent cela savent très bien qu’il n’en est rien. Alors pourquoi participent-ils à une tromperie ?

Louis Aliot n’est pas souvent à  Millas. Preuve en est sa présence au conseil municipal de Perpignan. Il a participé à  10 séances sur 24 depuis 2014.

Avant les élections municipales, nombre de journalistes (locaux et nationaux), de commentateurs (blogueurs, spécialistes du FN…) ont fait la campagne de Louis Aliot en le présentant comme un avocat qui était devenu un notable de province. Tout le contraire de l’apparatchik politique qu’il est réellement. Le problème c’est que ce portrait rassurant ne reposait que sur les affirmations de Louis Aliot. Il y a des journalistes qui ont oublié qu’une déclaration ne constitue pas une information. «  Il faut vérifier coco ! ».

Il ne fallait pas être journaliste d’investigation pour découvrir que son activité d’avocat se résumait presque à  une plaque posée sur la façade du cabinet de maître Large auquel il louait un bureau dans lequel il mettait rarement les pieds. Louis Aliot avait embrassé la profession d’avocat avec tant de passion qu’aujourd’hui il n’est même plus inscrit au barreau de Perpignan.

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Image collector : Louis Aliot lors de l’une de ses rarissimes plaidoiries au tribunal de Perpignan. 

 

J’ai apprécié l’éditorial d’Alain Bauté, directeur de L’Indépendant, publié à  la une à  l’avant veille du second tour. Un article courageux. Il faudrait l’afficher sur les murs de la rédaction afin que le poids du quotidien empêche d’oublier que « d’un chaos tout peut sortir, jusqu’à  plonger la République dans un courant totalitaire et la noyer dans les affres d’options liberticides. » Mais je suis convaincu que rien ne pourra davantage faire reculer le FN que de dire tout au long de l’année la simple vérité sur le parti d’extrême-droite et le comportement de ses dirigeants, en particulier Louis Aliot.

Fabrice Thomas

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Daniel Mach tend la main au FN

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La petite histoire politique de notre département retiendra que Daniel Mach aura été la première personnalité de droite à  baisser pavillon devant le Front National. En annonçant publiquement qu’il s’abstiendrait ou voterait blanc au second tour de l’élection présidentielle le secrétaire départemental des Républicains est allé contre son parti dont la ligne était claire et nette : «  Face au Front national, l’abstention ne peut être un choix, nous appelons à  voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l’élection présidentielle. »

Nicolas Sarkozy qui reste l’idole de Daniel Mach a clairement appelé à  voter Macron.

Pourquoi Daniel Mach a t’il pris cette position ? Parce qu’il a été scandalisé par les déclarations d’Emmanuel Macron en Algérie dit-il.

Il n’est certes pas facile d’aller voter pour un candidat qui défend des idées qui sont à  l’opposé des siennes. Les électeurs de gauche qui en 2002 sont allés voter Jacques Chirac s’en souviennent. De même que ceux qui aux municipales de 2014 ont à Perpignan du voter Pujol pour faire barrage à Aliot.

Comment Les Républicains peuvent-ils maintenir son investiture à  un candidat aux élections législatives qui ne fait pas la différence entre un Emmanuel Macron qui est un démocrate et un républicain et une Marine Le Pen qui est une national-populiste qui si elle arrivait au pouvoir constituerait une menace pour la République et la démocratie ? S’il fallait s’en convaincre, il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays où ceux qui défendent les même idées national-populistes que Marine Le Pen sont arrivés au pouvoir : Hongrie, Turquie, Russie…

Fabrice Thomas

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Ils n’ont pas changés !

lIls n’ont pas changés !

Rien ne m’irrite davantage que d’entendre des ténors de l’extrême-droite se revendiquer du gaullisme. Alors Dupont-Aignan ralliant Le Pen, ça me fait mal au ventre. Une alliance scellée au nom du gaullisme que Jean-Louis Debré qualifie très justement « d’escroquerie intellectuelle ».

Vous imaginez le général de Gaulle approuvant l’annexion de la Crimée et la politique expansionniste de Vladimir Poutine ? Ne parlons même pas de l’argent des banques Russes. Qui peut croire que Moscou finance le FN sans contrepartie ? La politique étrangère du parti d’extrême-droite est bien loin de celle que pratiqua le Général de Gaulle.

Certes le Front National récupère tout, recycle tout. Comme Louis Aliot qui aux élections européennes de 2009 enrola Jean Jaurès : «  Jaurès aurait voté Front national » lisait-on sur les affiches du candidat d’extrême-droite. Qui ne sait pas que Jaurès s’opposa de toutes ses forces aux nationalistes qui voulaient la guerre ? C’est l’un de ces derniers qui assassina le leader socialiste en 1914. Il ne faut pas comme le fait le FN confondre le patriotisme et le nationalisme, une idéologie responsable de tant de guerres. Ne l’oublions pas

Rappelons que l’anti-gaullisme de l’extrême droite s’est forgé sous le régime de Vichy et qu’il a été ravivé par la guerre d’Algérie. On peut facilement comprendre que les hommes et les femmes arrachés à la terre d’Algérie ne portent pas De Gaulle dans leur cœur. Mais on ne peut pas avoir la moindre indulgence pour un Louis Aliot qui, 50 ans après, lors d’un meeting à Bompas, le 11 mars 2011, jour anniversaire de l’exécution de Bastien-Thiry rendait un vibrant hommage à l’organisateur de l’attentat du Petit-Clamart contre le président de la République.

Didier Melmoux, référent départemental d’Anticor 66 et aussi militant de Debout la France approuve sans réserve l’accord que Dupont-Aignant vient de passer avec Marine Le Pen. On attend impatiemment que M. Melmoux explique comment il concilie ses responsabilités au sein d’une organisation qui lutte contre la corruption avec son soutien à un parti qui traîne autant de casseroles. Et comment concilie t-il son admiration pour la probité exemplaire du général de Gaulle avec l’énorme sous-évaluation que Marine et Jean-Marie Le Pen ont fait de leur patrimoine. Cinq enquêtes judiciaires visent le FN et ses dirigeants.

Beaucoup disent que le FN de Marine Le Pen n’a plus rien à voir avec celui que dirigeait son père. Il ne faut pas aller bien loin pour démontrer que cette affirmation est fausse. Archi fausse !

Le parti d’extrême-droite est resté fidèle au nom que lui donnèrent les anciens de Vichy, de l’OAS… qui créèrent le Front national. Le logo emprunté au MSI, parti néo-fasciste italien, est toujours là.

Le soir du premier tour Marine Le Pen a annoncé qu’elle renonçait à la présidence du Front national. Quelques jours plus tard Jean-François Jalkh, vice-président du parti lui succédait. Pas pour longtemps. Il a rapidement été dégagé, avant que les révélations sur les propos négationnistes qu’il aurait tenus et le rappel de son admiration pour Pétain dont il a fleuri la tombe, ne fassent trop de vagues. Il n’y a qu’au FN que cela arrive.

Dans l’abondante littérature consacrée au Front national publiée ces derniers mois, un livre émerge, Marine est au courant de tout. Une enquête très fouillée signée par Mathias Destal (Mediapart) et Marine Turchi (Mariane). Une bonne partie du bouquin est consacrée aux hommes de l’ombre. A la bande à Marine surnommée la GUD connection. Le GUD est un groupe d’exrême-droite surtout connu pour sa violence. Barres de fer et saluts nazis. Les anciens dirigeants du GUD que sont Philippe Péninque, Axel Lousteau et Frédéric Chatillon composent le staff parallèle et caché de Marine le Pen. Ils ont une influence considérable sur la politique, la stratégie et la communication du Front national.

Nous avons eu le tort de croire les commentateurs et les spécialistes de l’extrême-droite qui depuis des années nous répètent que Marine le Pen et Louis Aliot ont fait le ménage. Certes, ils ont écarté Jean-Marie Le Pen et des cranes rasés un peu trop visibles. Mais pendant ce temps le FN gonflait ses rangs d’extrémistes à qui il confiait des responsabilités, qu’il présentait à des élections. A Perpignan l’un d’eux est conseiller municipal et il est un des piliers de la fédération.

Roger Holeindre, ancien de l’OAS, fondateur et ancien dirigeant du FN parlant des Gudards de la bande à Marine déclare aux auteurs : « On peut me classer à l’extrême-droite , mais je n’ai jamais été hitlérien. »

Le FN n’a pas changé. Marine l’a seulement rendu plus présentable.

Fabrice Thomas

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Pujol : tu soutiens Fillon ou tu dégages !

C’est fait. Après avoir été privé de ses délégations par arrêté du maire, Brice Lafontaine a été démis de son mandat de maire-adjoint par un vote du conseil municipal. L’élu d’Unitat Catalana parti qui était dans la majorité depuis 1993, a, aux yeux de Jean-Marc Pujol, commis l’énorme faute d’apporter son soutien à Emmanuel Macron. Ce qui aurait menacé l’unité et la cohésion de la majorité municipale. Fichtre !

En coupant une tête, Jean-Marc Pujol a envoyé un message clair aux élus de sa majorité. Pas question pour aucun d’entre eux de soutenir un autre candidat que François Fillon. Jean-Marc Pujol passe d’un manque d’autorité chronique à de l’autoritarisme.

Son zèle Filloniste vise t-il à faire oublier à ses amis qu’il avait rué dans les brancards après les révélations du Canard Enchainé ? Il expliquait en effet sur son blog que la seule solution était que François Fillon retire sa candidature à l’élection présidentielle.

Il y a tout juste trois ans, aux élections municipales, la liste de la droite et du centre était au premier tour largement dépassé par celle du FN. Et sans la mobilisation d’électeurs de toutes les sensibilités, c’est Louis Aliot et les siens qui dirigeraient la ville. Quand on doit son élection à des hommes et des femmes de toutes les sensibilités, on n’a moralement pas le droit d’exclure un élu qui fait un choix politique différent de celui du maire. Un élu auquel on a, par ailleurs, rien à reprocher dans l’exercice de son mandat.

Les élus de la majorité qui à l’unanimité ont voté la destitution de Brice Lafontaine ne se rendent-ils pas compte que la paranoïa et le repli sectaire mènent la droite vers de nouvelles défaites électorales ?

Fabrice Thomas

Crédit photo : made in Perpignan.

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Les dangereux choix de Jean-Marc Pujol

Deux crèches à la mairie, une exposition de crèches à l’ancien mess des officiers, crèche encore au Castillet et dans d’autres bâtiments publics. La maire de Perpignan n’a pas fait dans la demie-mesure.

La laïcité impliquait la neutralité des bâtiments publics jusqu’à ce que le Conseil d’état dans une décision récente juge que leur installation temporaire est légale «  si elle représente un caractère culturel, artistique ou festif mais non si elle exprime la reconnaissance d’un culte ou une préférence religieuse. »

Quelle hypocrisie ! La représentation de la nativité n’a rien à voir avec le Père Noël et les guirlandes. Pour la majorité de nos concitoyens, la crèche est indissociable du catholicisme.

Et ce n’est pas pour faire joli que Robert Ménard et les élus du Front National ont mené une croisade pour l’installation de crèches dans les mairies. Ils se réclamaient clairement d’une religion. Cela au nom d’une étrange conception de la laïcité qui voudrait qu’elle ne s’applique pas au catholicisme qui serait la religion de notre pays.

Lors de la messe de minuit à l’église de la Réal, le père Blondeau a tenu, dans son homélie, à rappeler que la crèche n’était pas un élément de folklore. Un point de vue qu’il a, à son habitude, brillamment et simplement expliqué.

Tout comme le FN, Jean-Marc Pujol répond au communautarisme d’une partie des musulmans en jouant la carte du repli identitaire au lieu de défendre les valeurs de la République qui doivent unir les Français quel que soit leur religion ou leur choix philosophique. La citoyenneté est le ciment de la République.

Il ne doit pas être simple de mettre une crèche à la mairie et d’aller le lendemain expliquer les bienfaits de la laïcité dans les quartiers où elle est contestée. Pour monsieur Pujol ce n’est pas un problème. Car ce n’est pas son problème. Il n’a qu’un objectif, et c’est sa priorité, conserver l’électorat musulman sans lequel il aurait perdu son fauteuil de maire en 2014. Il a pour cela une recette miraculeuse, l’échange de mosquées contre des voix. Comme on l’a vu à Maillol. Comme on l’a encore observé très récemment avec la signature du permis de construire pour un centre culturel et cultuel turc. On ne peut pas dire que le maire de Perpignan milite en faveur d’un islam progressiste, d’un islam compatible avec les valeurs de la République. Tout simplement parce qu’il n’a dans ce domaine, aucune autre vision qu’étroitement électoraliste. Pourquoi ne fait-il pas savoir aux responsables de la grande mosquée qu’il est inacceptable que leur imam ne parle pas français ? Pourquoi la mairie de Perpignan subventionne-t-elle une association dont la responsable est une ardente militante anti-laïcité ?

Nous allons payer très cher les choix électoralistes de monsieur Pujol. En renonçant à la laïcité, il abandonne le terrain aux fondamentalistes qui sont déjà très influents dans les quartiers. Il ne faudra pas demain venir s’étonner que l’islam intégriste s’impose aux populations des quartiers à majorité musulmane et qu’il produise des individus habités par la haine de la République et de la France.

Fabrice Thomas

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Les deux crèches exposées à la mairie de Perpignan. L’une et l’autre derrière des barreaux. Faut-il y voir la représentation d’une identité assiégée ? C’est en tout cas une parfaite illustration de la vision de repli du maire de Perpignan.

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Macron est-il le fils de Jean-Paul Alduy ?

Lors de la première réunion départementale des supporters locaux d’Emmanuel Macron, Jean-Paul Alduy est intervenu en se présentant en précurseur d’une nouvelle façon de faire de la politique. Il a rappelé qu’en 1993 il avait conquit la mairie de Perpignan avec la liste Perpignan Oxygène composée de candidats issus de la société civile. En ces années de fin du Mitterandisme, les partis politiques ébranlés par de nombreuses affaires étaient déjà fortement discrédités. Et c’est en les rejetant que Jean-Paul Alduy s’est taillé un costume d’homme providentiel plus préoccupé par l’intérêt général que par l’ambition de faire une carrière politique. La centaine de Macronistes (pardon, il faut les appeler « Marcheurs ») a vivement applaudi le pionnier de la rénovation politique.

Jean-Paul Alduy, toujours trop modeste, aurait pu ajouter qu’en 2010 il installa Jean-Marc Pujol dans le fauteuil de maire de Perpignan. Pujol qui est lui aussi à la pointe de la rénovation politique. Il ne faut pas écouter ceux qui disent que son logiciel politique date des années 1960. Quoi de plus moderne que d’avoir fait de Perpignan la nouvelle capitale de l’Algérie Française ( Musée, Mur de la mémoire, refus de commémorer le 8 mars…) ?

Pourtant Jean-Paul Alduy expliquait depuis des années qu’il préparait une nouvelle génération à accéder aux responsabilités.

Oui bon en réalité, Jean-Paul Alduy est un rénovateur en peau de lapin.Il n’a rien rénové. Il a pendant vingt années fait de la politique comme en font les politiciens qu’il vilipende aujourd’hui. Son élection de 1993 doit beaucoup à la mobilisation de la machine électorale mise en place par son père qui était maire depuis 1959. Et deux ans après sa première élection, en 1995, JPA faisait entrer le Parti Républicain et le RPR sur sa liste. Plus tard, il deviendra le premier président départemental de l’UMP.

Macron lui aussi surfe sur le rejet de la gauche, de la droite et de leurs partis. Mais propose t-il de changer les règles du jeu politique ? Aucunement. Lors de son récent grand meeting parisien il a pendant près d’une heure trente parlé de sa « Révolution démocratique ». Mais ses propositions se limitent à «  La bataille économique et sociale ». Il laisse de côté la crise politique.

Exemple. La limitation du cumul des mandats, en nombre et dans la durée ne semble pas le préoccuper. Pas étonnant. Il est très proche de Gérard Collomb, maire de Lyon, président de la Métropole, sénateur, champion du cumul et surtout farouche opposant à sa limitation.

La façon dont Macron fait de la politique est elle si différente que cela ? Prenons une de ses propositions phares. Il veut élargir considérablement le nombre de bénéficiaires des allocations chômage : salariés démissionnaires, auto-entrepreneurs, chefs d’entreprises… Mais il faudra attendre le mois de février pour savoir comment ce nouveau dispositif serait financer. Où est la nouvelle façon de faire de la politique ? L’électoralisme est manifestement le principal moteur de Macron.

L’électoralisme est bien le problème de la politique. C’est pourquoi, la limitation stricte du cumul des mandats en nombre et dans la durée est la principale d’une série de mesures à prendre pour que la vie politique, localement, comme nationalement, ne soit plus accaparée par une caste d’élus qui ne pensent qu’à durer parce qu’ils ont fait de la politique un métier. Il y a dans la société quantité de personnes compétentes qui pourraient beaucoup apporter le temps d’un ou deux mandats. Mais de ce côté là, Macron est absent. C’est pourtant la Révolution à faire pour réconcilier le peuple avec la politique.

Fabrice Thomas

 

Contact : c.politique@orange.fr

 

Les Sarkozystes volent au secours de la victoire de François Fillon

Il y a de nombreux enseignements à tirer de cette première primaire de la droite. Une primaire réclamée par Balladur, Fillon et Juppé dont Nicolas Sarkozy ne voulait pas et sans laquelle il serait parvenu à s’imposer.

Avec la victoire de Fillon, l’appareil du parti qui, à 90% était derrière Sarkozy subit une lourde défaite. Un cuisant désaveu que les grands élus et professionnels de la politique tentent d’effacer en volant au secours de la victoire de celui qui est arrivé largement en tête du premier tour de la primaire.

Comme Jean-Marc Pujol qui dans un interview donné à l’Indépendant (23/11) ne tarit pas d’éloges sur Fillon et exprime ses réserves à l’égard de Sarkozy : « J’étais pour une rupture plus forte je lui avais dit pendant la campagne et je constate que François Fillon qui était sur cette ligne a remporté le premier tour. » On se demande pourquoi le maire de Perpignan ne soutenait pas Fillon.

Pas moyen d’arracher un mot à Calvet, Mach et Pujol sur la défaite et le puissant mouvement de rejet de leur candidat. Le maire de Pollestres préfère s’en prendre aux médias et aux sondeurs en déclarant que « Les gens en ont marre qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. »

Pujol tente de limiter la casse en disant : « Nicolas Sarkozy réalise à Perpignan son meilleur score dans une ville de plus de 100 000 habitants. » Sans avoir fait le tour des résultats de ces villes on constate juste qu’à Nice Sarkozy recueille 35,3% des voix. Plus que les 31,8% de Perpignan.

Comment ne pas s’interroger sur les scores pharamineux de Sarkozy dans les trois bureaux du Vernet ? 48,9 %, 56,7% et 66,1%. Il y a une anomalie que le développement du clientélisme parmi les habitants d’origine maghrébine et de religion musulmane pourrait peut-être expliquer. Lors des élections internes des Républicains, des militants avaient été frappés par le nombre de personnes originaires du Maghreb qui étaient venus voter. Cela n’avait pas échappé à l’Indépendant qui avait publié une photo où devant l’urne on voyait une femme voilée et un barbu. Comment toutes ces personnes étaient elles devenues adhérentes des Républicains ?

Mais au final, seul un électeur de droite sur quatre a voté Sarkozy. Une sacrée déculottée pour les indéboulonnables professionnels de la politique qui, dans leur immense majorité, soutenaient la candidature de l’ancien président de la République.

François Lietta, président départemental de l’UMP a analysé sur son blog cette première primaire de la droite. Pour lui «  C’est la fin de la traditionnelle culture du chef. Aujourd’hui, les électeurs de droite veulent exprimer un choix et non plus voir leur candidat imposé par Paris. J’en suis persuadé c’est valable pour l’ensemble des élections où ils veulent, à présent, pouvoir choisir librement et sans être influencés par les sondages ou par des personnalités influentes… Ce soir, nous avons une réponse encourageante sur le besoin de rénover la droite pour qu’elle soit attractive. Une rénovation de méthode avant tout. » Les « personnalités influentes » ont du apprécier.

Cette primaire constitue une belle avancée démocratique. Mais un bourgeon ne fait pas le printemps. La rénovation de la droite, comme la rénovation de la vie politique ne sont pas à l’ordre du jour. La rénovation est bloquée par une caste d’élus qui ont fait de la politique un métier et qui à gauche comme à droite ne veulent pas entendre parler de limitation du cumul des mandats en nombre et dans la durée. Quel que soit le candidat de la droite qui sortira des urnes dimanche, la crise politique, qui est aussi profonde que la crise économique, continuera de s’aggraver.

Rénover et en finir avec les vieilles méthodes et les vielles combines électoralistes sera d’autant plus difficile qu’après la défaite de Sarkozy, les élus en place vont resserrer les boulons. Ils ne voulaient pas de la primaire et ils voudront encore moins d’une rénovation qui les menacerait. Et pour eux peu importe que la crise politique nourrisse la progression du FN, l’essentiel est de rester en place.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

Communauté urbaine : de la com et de l’opacité

 

Excellent timing. Le numéro 1 du magazine de Perpignan Méditerranée Métropole est sorti au moment où la métropole votait une nouvelle taxe. La taxe Gemapi (Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Milieux Aquatiques). Au regard de son contenu, il y a fort à parier que nombre de contribuables se passeraient de cette nouvelle publication. Les habitants de Montner seront sans doute ravis d’apprendre que la métropole a installé des conteneurs enterrés pour les ordures ménagères. Mais cela intéresse-t-il les lecteurs des autres villes et villages ? Plus de la moitié de la pagination est ainsi consacrée aux réalisations effectuées dans divers communes. Le bulletin ou le journal municipal ne suffisent-ils pas ?

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La partie magazine ne justifie pas davantage la grosse dépense que constitue, la rédaction, l’impression et la distribution des 135 000 exemplaires de ce journal bimestriel. Pas indispensable non plus la pleine page consacrée à une nouvelle arrivante, une canétoise qui a eu un coup de foudre devant : «  La place de la Méditerranée, son carrousel, ses terrasses de café. » Superficielle aussi l’interview de Henry de Lumley.

L’article sur l’association qui restaure des maisons et des murettes à Périllos effleure son sujet. Dommage. L’activité des 60 bénévoles qui chaque année travaillent pendant trois mois valait mieux que les clichés qui occupent la moitié du texte : « Au détour de cette route étroite, sous la surveillance des ruines du château d’Opoul, le virage du vent surprend le visiteur et annonce la couleur. Ici la nature est sauvage, fascinante et fière ! Et tout d’un coup, absolu et majestueux, le voici qui se dresse ! Toisant le visiteur, le village de Périllos affiche ses ruines ! Sur le parking, quelques tentes attestent d’une présence humaine, un chien aboie dans le lointain… » Quant dossier « la communauté urbaine c’est quoi au fait ? » il aurait  été utile s’il avait été moins langue de bois.

Les deux grands hommes de presse que sont le rédacteur en chef : Michel Sitja et le rédacteur en chef adjoint : Daniel Tichadou ont, c’est dommage, été économes de leur immense talent. Preuve en est les fautes et coquilles qui nous ont sauté aux yeux.

Dans son éditorial, Jean-Marc Pujol indique que ce journal doit être : «  Un vecteur de transparence de l’action publique ». Si c’est là vraiment son souhait il a dû être très déçu en feuilletant le premier numéro sorti tout frais des rotatives de la Dépêche du Midi. Mais ne nous leurrons pas, la transparence n’est là qu’un mot, un artifice de communiquant qui tente de faire passer des vessies pour des lanternes. S’il tenait à la transparence le président de la métropole pourrait par exemple livrer une information digne de ce nom sur le déroulement du conseil communautaire. Au lieu et place des décisions et des débats que l’on s’attendrait à trouver sur le site internet de l’agglo, on nous livre un compte-rendu très succint des réunions.

Ce journal n’y changera rien, la communauté urbaine reste pour le citoyen une collectivité à la gestion et au fonctionnement opaque.

Fabrice Thomas

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Livre de Nicolas Lebourg sur le FN : réaction d’un idiot de Perpignan

 

Ouvrant Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême-droite remettraient la France debout, je suis allé directement à la Lettre à une caissière de Perpignan. Là, j’ai dès les premières lignes été étonné par le langage utilisé : « Hier, madame on vous pensait communiste ou abstentionniste. Déjà on ne parlait plus de prolétariat, mais des « catégories populaires ». C’est aimable comme dénomination, cela neutralise l’idée d’une unité de classe. » Est-ce le bon ton pour s’adresser à une catégorie de la population qui a une faible, très faible culture politique, qui se désintéresse massivement de la politique ?

Avec quantité de chiffres et de pourcentages à l’appui, Nicolas Lebourg montre que Marine Le Pen fait un carton chez les employées de commerce. 40 % ont voté pour elle. Puis il se lance dans une tentative d’explication. Il est question des combats féministes à la mode qui passionnent Paris mais qui sont loin des préoccupations de la caissière à temps partiel qui éduque seule ses trois enfants : « Et cette précarité a manifestement davantage compté pour vous que la menace d’un déremboursement de l’avortement brandie par le Parti Socialiste en 2012. »

La lecture de cette lettre m’a révélé que mes capacités de compréhension étaient limitées et que mon coefficient intellectuel était sans doute inférieur à celui d’une caissière qui comprendra sans doute facilement le passage qui suit  où l’auteur analyse les résultats des élections : « La proportion sur la liste électorale de prénoms liés au monde arabo-musulmans s’élève à 54,4 % là où vous votez. Le vote FN fluctue selon les variations statistiques de cette diversité ethno-onomastique dans les bureaux de vote. Quand ce taux est très haut, comme dans le vôtre, le score est très haut et vice-versa. Au vu des indicateurs socio-économiques, cela souligne combien le vote FN est réactif à la question de la présence de population des mondes arabo-musulmans, et non aux seules questions sécuritaire et sociale, sinon ces dernières devraient ici provoquer une forte adhésion électorale au parti. C’est aussi le cas pour l’adhésion effective au FN. Ainsi lors des municipales de 2014, votre bureau ne comptait qu’un encarté, tandis que le bureau 4 de votre quartier, avec seulement 15,6% de prénoms d’origine arabo-musulmane sur la liste électorale, comptait le plus grand nombre de militants par bureau de la ville, avec 20 encartés, et, au second tour, offrait 47,1 % des suffrages à la liste Aliot. »

Après la Lettre à la caissière de Perpignan je me suis interrogé sur le titre du livre. L’avais-je bien compris ? Lettres aux Français qui croient que cinq ans d’extrême-droite remettraient la France debout . C’est explicite non ? Je m’attendais à ce que Nicolas Lebourg démontre que cinq ans de FN mettraient la France à genoux. J’ai encore une fois rien compris. J’ai eu l’impression de lire un ouvrage de sociologie politique car on y explique pourquoi l’enseignant d’Albi, l’ouvrier agricole de Senlis, le plombier juif de Vénissieux sont tentés par le vote FN. C’est assez instructif.

Intéressé par l’explication du vote FN, j’ai lu, il y a quelques mois, La France au front de Pascal Perrineau, lui aussi spécialiste de l’extrême-droite. Bouquin passionnant facile à lire pour des personnes comme moi basses du plafond.

 

Fabrice Thomas

 

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Les fossoyeurs du Pays Catalan

Inspiré par le Pays Basque, Christian Bourquin lança le Pays Catalan en 1999 et il fit déposer la marque par le conseil général en 2001. Et en quelques années il imposa le nom Pays Catalan dans le paysage. Le comité départemental du tourisme abandonna la destination Pyrénées-Roussillon pour faire la promotion du seul Pays Catalan. Pour éclairer le contexte, rappelons que Jean-Paul Alduy avait en 1993 adopté le nom de Perpignan la catalane.

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Rendons à César ce qui est à César, c’est Christian Bourquin qui a popularisé ce nom de Pays Catalan. Les catalanistes qui depuis des décennies nommaient le département Catalogne Nord, ce qui renvoyait à la Catalogne sud et donc à une seule Catalogne, finirent, il y a quelques années, par utiliser et promouvoir le Pays Catalan.

Après avoir succédé à Christian Bourquin à la tête du conseil général, Hermeline Malherbe remplaça, quelques temps plus tard Pierre Aylagas à la présidence du Comité Départemental du Tourisme. Là elle imposa l’abandon de la marque Pays Catalan qu’elle troqua pour Pyrénées-Orientales. En 2013, le CDT fit une campagne de publicité avec une nouvelle marque, les P-O. Depuis les P-O furent mis à toutes les sauces, comme cette année avec la campagne de communication autour des rencontres départementales qu’anime Hermeline Malherbe.

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Hier les membres de la majorité départementale PS-PC enterraient le Pays Catalan. Aujourd’hui, Hermeline Malherbe, Ségolène Neuville, Marie-Pierre Sadourny (anime le comité pour le recours au conseil d’Etat) ne jurent tous que par lui.

Il n’est pas nécessaire de beaucoup se creuser la tête pour comprendre pourquoi ils se prosternent devant ce qu’ils piétinaient il n’y a pas bien longtemps. Tout simplement parce que le nom Occitanie seul suscite une forte opposition dans la population. Et ils font d’autant plus de zèle que c’est leur camp politique qui a opté pour la seule Occitanie.

Fabrice Thomas

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Cultura : une menace pour les commerces culturels du centre ville

Pour Jean-Marc Pujol, le maire de Perpignan, les enseignes qui pourraient s’installer dans le centre commercial Comteroux ne feraient pas concurrence au centre ville.

Cette affirmation n’est-elle pas imprudente ?

Parmi les enseignes annoncées, Cultura chaîne qui commercialise de biens culturels et créatifs viendrait directement concurrencer des commerces qui sont implantés en centre ville. Des commerces déjà fortement impactés par l’augmentation des achats de livres, BD, CD, DVD… sur internet. Des commerces pour certains fragiles ( y compris parmi les plus importants). Des commerces qui pourtant contribuent fortement à l’attractivité du centre ville.

L’arrivée d’un nouvel acteur d’une taille importante a inévitablement des conséquences. Nous l’avons vécu avec l’installation de la FNAC. La Maison de la presse du quai Vauban n’a pas résisté à l’effondrement des ventes de ses rayons livres qui représentaient près de la moitié de son chiffre d’affaires. La création d’un rayon presse à Cajelice (alors Librairie Privat) n’a pas compensé la perte de la Maison de la presse qui offrait trois à quatre fois plus de mètres linéaires de rayonnage.Des disquaires et des libraires ont mis la clef sous la porte.

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Personne ne peut prétendre que l’installation de Cultura serait sans conséquence pour le centre ville.

Avant d’apporter son soutien franc et massif au projet Comteroux, Jean-Marc Pujol aurait peut-être du consulter les commerçants concernés et commander une étude pour mesurer l’impact de l’implantation d’un Cultura.

Fabrice Thomas

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L’incroyable come-back de Tatie Danielle

Danielle Pagès a toujours joué les seconds rôles quand elle n’a pas fait la doublure, en particulier comme suppléante de François Calvet et voilà qu’à 68 ans elle obtient un premier rôle. Elle a été investie comme candidate des Républicains sur la 3 ième circonscription dont Ségolène Neuville est la député sortante. Ce choix est d’autant plus étonnant qu’en 2010 Danielle Pagès, conseillère régionale sortante, avait été écartée de la liste pour cause de renouvellement.

Ce n’est pas sa notoriété qui lui vaut cette investiture. Qui connaît l’inamovible maire-adjointe de Perpignan ? Pas grand monde. Une action, une réalisation qui soit attachée au nom de celle qui siège à la mairie depuis 30 ans ? Alors pourquoi cette retraitée, cette femme de l’ombre qui depuis longtemps supervise avec efficacité le service ressources humaines de la mairie est-elle apparue aux Républicains comme la meilleure candidate pour reprendre la circonscription à une Ségolène Neuville qui ne manque pas d’atouts ?

D’un côté Ségolène Neuville, médecin, secrétaire d’Etat, 47 ans en 2017, de l’autre la diaphane Danielle Pagès, 69 ans au moment où les électeurs seront appelés aux urnes pour élire les députés.

La droite ne met manifestement pas tous les atouts de son côté.

– Pourquoi n’a t-elle pas poussé un Jean Castex hésitant  ?

– Pourquoi n’a t-elle pas misé sur la jeunesse, la pugnacité et le dynamisme de François Lietta qui était candidat à l’investiture ?

– Pourquoi n’a t-elle pas lancé une femme de la même génération que Ségolène Neuville ou plus jeune ?

Le très prévisible affaissement électoral du PS mettant cette circonscription à la portée de la droite on est obligé de se demander pourquoi elle n’envoie pas un meilleur candidat ?

Certains y voient une manœuvre de François Calvet. Ne serait-il pas en train de préparer sa réélection au Sénat ? Ne serait-il pas à la manœuvre pour refaire le coup d’octobre 2011 ? Il s’est fait élire au Sénat grâce à une alliance avec le PS ? Dans le plus grand secret Bourquin et Calvet avaient chacun de leur côté convaincu des grands électeurs de voter Bourquin-Calvet dès le premier tour. Au grand dam et aux dépens de Jean-Paul Alduy sénateur sortant qui fut battu. Le chef de la droite et celui de la gauche s’étaient entendus comme larrons en foire pour assurer leur élection au Sénat.

La candidature de Danielle Pagès peut être comprise comme un cadeau fait à Ségolène Neuville qui est aussi la patronne départementale du PS. Et un cadeau, surtout en politique, en appelle toujours un autre.

Fabrice Thomas

PS : Elections sénatoriales, 24 septembre 2017

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Les républicains : des investitures Sarkozystes

Il eut été logique que les investitures aux législatives soient attribuées après la primaire à droite. Mais prêt à tout pour gagner cette compétition entre les candidats de droite à la présidentielle, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à instrumentaliser les investitures en donnant la priorité à ceux qui le soutiennent. Ce qui explique le choix de Daniel Mach au détriment de Romain Grau (représentant d’Alain Juppé dans les P-O)

A-t-on choisi le candidat le plus à même de faire gagner son camp ? Manifestement non. Mais ce n’était clairement pas l’objectif.

Daniel Mach a pourtant ces dernières années beaucoup perdu en crédibilité. En devenant l’attaché parlementaire du sénateur François Calvet et en créant une société de conseil (Questions Réponses) au caractère nébuleux. Candidat à toutes les élections, alors qu’il est déjà maire et vice-président de la communauté urbaine, cet accro des mandats et des avantages qu’ils procurent collectionne les revers électoraux en s’obstinant à penser que son heure reviendra.

Mais posons la question la plus importante. Que vaudront les investitures Sarkozystes si demain Alain Juppé sort vainqueur de la primaire ? Pas grand chose.

Fabrice Thomas

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Ancien presbytère de la cathédrale : consultation ou manipulation?

Le maire de Perpignan a lancé une consultation sur l’avenir de l’emplacement laissé libre par la destruction (précipitée) de l’ancien presbytère de la cathédrale.

Nous avons le choix entre la construction d’un espace touristique et l’aménagement d’une place méditerranéenne.

Une consultation dont le résultat est connu d’avance. Une écrasante majorité de Perpignanais préfère une place à un immeuble à l’esthétique très incertaine (voir le nouveau conservatoire). Surtout à côté de la cathédrale.

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Alors pourquoi cette consultation ?

Simplement pour sortir Jean-Marc Pujol du pétrin dans lequel il s’est mis en décidant la destruction de l’ancien presbytère et son remplacement par un bâtiment moderne. La première étape du projet s’est heurtée à de vives réactions. Celles de Clotilde Ripoull et de personnalités compétentes en matière de patrimoine. Un vent de contestation qui annonce la tempête qui s’abattrait sur la Loge si la construction de « style contemporain » ne faisait pas bon ménage avec la cathédrale et la remarquable place Gambetta.

En refilant le bébé aux habitants, Jean-Marc Pujol se débarrasse du problème. Et si les Perpignanais ne sont pas content, il leur répondra qu’il n’a fait que réaliser leur choix. Car le maire sait que la solution « place méditerranéenne » ne va pas sans poser de problèmes. Il suffit de se rendre sur place pour s’en rendre compte. Un mur de 4 étages vous saute aux yeux.

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Certes, l’image de présentation du projet nous le montre, avec beaucoup de recul, revêtu de fenêtres végétales qui ont vocation à atténuer son austérité. Mais ce n’est qu’une image fabriquée pour être flatteuse.

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Il est regrettable que la première consultation de la population qu’organise Jean-Marc Pujol depuis qu’il est maire ne soit finalement qu’une piètre opération de communication.

Fabrice Thomas

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Revue de presse (1 mai)

De Mach en pis !

Daniel Mach était, hier encore, sarkozyste. Sarkozyste à 100%. Aujourd’hui tenant meeting avec Jean-François Copé, le maire de Pollestres, secrétaire départemental des Républicains a fait une longue déclaration d’amour au candidat à la primaire qui se présente en champion de la droite décomplexée. Des complexes, Jean-François Copé n’en a, il est vrai, pas beaucoup. Rappelons qu’il était l’ami de Ziad Takkieddine, l’homme d’affaires intermédiaire dans plusieurs gros contrats d’armements qui sont autant d’affaires politico-financières, Karachi, ventes des frégates à l’Arabie Saoudite puis ventes d’armes à la Lybie avec, à chaque fois, des retro-commissions pour la droite. Le député-maire de Meaux a sans doute mis au fond d’un tiroir la Rollex que l’ami Ziad lui offrit pour son anniversaire. Copé était également l’ami des deux dirigeants de Bygmalion. Voila l’homme, qui plus est avocat d’affaires, qui veut restaurer la morale et l’autorité.

Aux Républicains si tout le monde est d’accord pour accueillir dans les P-O tous les candidats à la primaire pour la présidentielle de 2017, beaucoup ne comprennent pas que Daniel Mach ait déroulé le tapis rouge devant ce politicien dont le comportement a poussé à l’écoeurement nombre d’adhérents et d’électeurs qui se sont tournés vers le FN.

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Pujol pète les plombs !

Le dérapage de Jean-Marc Pujol sur les compteurs Linky a fait du bruit. Pas parce qu’un journaliste de l’Indép en a été témoin, mais parce que pour une fois un journaliste de notre quotidien a rapporté des propos pour le moins déplacés. Ça fait quand même quelques temps que les observateurs de la vie politique locale ont remarqué que le maire de Perpignan est désinhibé et qu’ils se posent des questions sur les causes de ce comportement. Problème de « menté sentale  » comme aurait dit Christian Bourquin ? Effets secondaires d’un traitement médicamenteux ? Sentiment de liberté à l’approche de la fin de sa vie politique ? Le fait est, qu’en privé, comme en public, Jean-Marc Pujol est incapable de retenir des bourdes et des propos excessifs souvent peu cohérents.

PS : Jean-Marc Pujol a lors d’une réunion publique déclaré : « L’Allemagne a peut-être refusé l’installation des compteurs Linky, mais à côté de ça, ils envoyaient des gens dans les chambres à gaz. Les allemands sont excessifs en tout. » Dans un communiqué consacré à sa « regrettable maladresse », le maire de Perpignan écrit : « C’est une sottise sans nom ». Au bout de combien de sottises sans nom Jean-Marc Pujol jugera-t-il nécessaire de remettre sa démission ?

PO comme Position Opportuniste

« Un socialiste ça ose tout et c’est à ça qu’on le reconnaît » pourrait dire Hermeline Malherbe. La présidente du conseil départemental a écrit à la présidente de la région pour que  » Pays Catalan  » figure dans le nom que la région va adopter. Soit tout le contraire de ce qu’elle a fait ici. C’est elle qui quand elle est devenue présidente du Comité départemental du tourisme a enterré le Pays Catalan cher à Bourquin pour le remplacer par P-O, oui P-O et Pyrénées-Orientales.

Ci-dessous un des visuels de la campagne pour les P-O, Pyrénées-Orientales en 2013-2014.

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Madame Malherbe tient beaucoup à ce P-O vide de tout sens. Ce P-O qui comme notre présidente est tiède, inodore et sans saveur. Elle reprend ce nom de P-O dans la campagne de communication qui s’affiche actuellement pour les rencontres départementales et nous proposent « Parlons P-O » et « Agissons P-O ».

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Fabrice Thomas

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Revue de presse

Panneau illégal ?

A côté de la statue de Rigaud se dresse un grand panneau publicitaire posé sur deux blocs de béton. C’est un panneau comme ceux que l’agglo, le conseil départemental et le conseil régional installent au bord des routes ou à proximité des grands chantiers pour nous signaler que là on construit un lycée, un collège, une route… Mais un panneau comme ceux-là on ne se souvient pas en avoir vu un au cœur d’une ville, sur une place qui de plus n’est pas en travaux.

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On se pose toutes sortes de questions. Qui a décidé d’installer ce panneau à cet emplacement ? On réagit avec mauvaise humeur en se disant que ceux qui en fin d’année mettent des guirlandes sur la Méditerranée de Maillol peuvent installer cette horreur sur la place Rigaud. Et puis on réfléchit, calmement. La construction de l’antenne de l’université en centre ville sera la grande réalisation du mandat de Jean-Marc Pujol (Le grand Musée Rigaud a été lancé par JPA). C’est pourquoi la municipalité mobilise tous les moyens de communication pour le faire savoir, pour frapper les esprits. Et tant pis si quelques grincheux trouvent que ce n’est pas beau. On ne va pas mégoter. « L’objectif de communication est stratégique » ont du dire le directeur de cabinet et la directrice de la communication.

Mais les grincheux peuvent se transformer en enquiquineurs et demander si cette installation est légale. Parce qu’après avoir consulté quantités de lois et règlements nous sommes prêts à parier 10 euros avec Jean-Marc Pujol que ce panneau n’est pas légal. Mais légal ou pas, cette horreur n’a pas sa place à côté de la statue de Rigaud.

Henri Lhéritier nous a quitté mais ces livres demeurent

Henri Lhéritier avait un tel talent que j’étais convaincu qu’il allait un jour ou l’autre écrire un très grand livre qui connaîtrait une reconnaissance nationale. C’est ce qui serait arrivé si cet écrivain tardif, il a commencé à écrire à 50 ans, n’avait pas été fauché par un cancer foudroyant. Dès les premières pages de Crest et Romani en 1999, j’avais été impressionné par la qualité de son écriture, par la précision, par la puissance et par la truculence de son verbe. J’avais pris un immense plaisir à lire ce premier ouvrage. Quelque soit la forme narrative des suivants, je les ai lu avec gourmandise. Quel style ! Lhéritier a écrit des choses magnifiques sur la vigne, sur le vin. Mais il excellait également dans le genre loufoque. « La loufoquerie c’est tout un art » écrivait-il dans le défilé du Condottière. Sa participation loufoque (et oui encore) à un colloque universitaire consacré à l’écrivain Pierre Benoit est le grand moment de son dernier ouvrage, Les vêpres siciliennes. Il y fait une verticale de l’oeuvre de ce romancier qui de son vivant connut un succès considérable. Mais à la différence d’une verticale bachique, il avait commencé par le livre le plus ancien. Ca m’a donné envie de relire de cette façon toute l’oeuvre de Lhéritier (huit livres).

Trop de nostalgérie

Libre à Jean-Marc Pujol de ne pas participer à la commémoration officielle du 19 mars. Mais il va trop loin en faisant mettre les drapeaux en berne ce jour là. Notre maire campe dans le passé et il y entraîne notre ville et ses habitants. Je n’ai rien contre le Mur des disparus ou le Centre national de documentation des Français d’Algérie. Sauf qu’avec Pujol l’Algérie française a tourné à l’obsession. Au point d’ignorer l’Algérie d’aujourd’hui. Pour lui c’est comme si elle n’existait pas. D’autres grandes villes ont fait le choix des échanges culturels, économiques, sportifs, universitaires, comme Bordeaux avec Oran. Mais il faut avoir une certaine hauteur de vue pour surmonter les drames de l’histoire et les cicatrices qu’elles laissent.

Rendez-nous nos poubelles !

Faire des barricades avec les containers poubelles va devenir de plus en plus difficile. Car plus il y aura de containers enterrés moins il y aura de containers poubelles mobiles. Qui s’en plaindra ? Pas les habitants des rues autour du lycée Arago à qui une poignée de lycéens ont de bon matin emprunté la poubelle pour constituer une barricade interdisant l’accès à mille autres. Belle leçon de démocratie. Quelques jours après, à la première heure, avant celle de l’ouverture du lycée, des employés de la ville sont arrivés avec deux gros camions. Une fois chargés il n’y avait plus de barricade. Et les containers ? Ils reviendront quand le climat social ce sera apaisé.

France Bleu

«  Deux ou trois titres locaux, donc hors programmation nationale, par jour, sur une plage horaire allant de 6 heures à 19 heures, ça fait léger » écrivait Thierry Grillet dans un article de L’Indep qui faisait suite à la pétition lancé par Nicolas Caudeville pour demander à France Bleu Roussillon de faire plus de places aux talents locaux. Selon Nicolas Caudeville, Paris n’y est pour rien car il y a des stations de France Bleu dont la programmation est beaucoup plus ouverte à l’expression musicale locale.

Les responsables de France Bleu Roussillon se justifient en expliquant qu’ils ne sont pas sollicités par les artistes locaux. Pas très élégant l’utilisation du procédé rhétorique qui consiste à inverser les responsabilités.

La directrice de la station locale et le responsable de la programmation se gaussent parce que la pétition n’a recueilli qu’un peu plus d’une centaine de signatures : «  Pour nous c’est un non-évènement. Ca ressemble à un petit scud qui ne fonctionne pas… » Mais comme par hasard ils disent avoir des projets d’émission faisant une bonne place à la création musicale locale.

Affaire à suivre… De près.

Pyrénées-Méditerranée

Laurent Gauze, vice-président de l’agglo Perpignan-Méditerranée chargé de l’économie et président de l’agence de développement économique a convaincu un par un des chefs d’entreprises et des décideurs économiques que Pyrénées-Méditerrannée était le nom le plus porteur pour la région qui unit à présent Languedoc-Roussilon et Midi-Pyrénées. Cette idée a fait son chemin. Une bonne partie du monde économique et de ses représentants, Chambre de commerce, Union patronale, G 16 … considèrent que Pyrénées-Méditerranée est le nom le plus à même d’identifier la région nationalement et internationalement. C’est un argument de poids pour une région touristique, une région dont de nombreuses productions sont exportées. Pour les habitants c’est valorisant de s’identifier à cette Méditerranée qui est le berceau et le carrefour de tant de cultures et de civilisations. Les Pyrénées eux renvoient à un autre univers qui permet de former une association entre la mer et la montagne. Qui dit mieux ?

Pour qu’il soit fédérateur et adopté par ses habitants, il est nécessaire que le nom de la région dépasse les revendications identitaires locales. Comme le dit très justement Agnès Langevine, vice-présidente de la région et élue des P-O, c’est le nom du département qu’il faut changer. Tout le monde appelle les habitants des Pyrénées-Orientales « les catalans », la presse, toutes les institutions, tous les élus et même les préfets. Pyrénées-Catalanes permettrait de mettre en avant cette identité catalane départementale.

Fabrice Thomas

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Accent Catalan et journaux des collectivités : stop au gaspillage !

Prenant le relais de Jean Rigual qui pendant des années a dénoncé les dépenses de communication excessives de l’institution départementale, Romain Grau a lors de la dernière réunion du conseil départemental mis Hermeline Malherbe en difficulté. En effet cette dernière a fait voter une augmentation de la fiscalité (+3 % sur le foncier bâti) et elle a fait voter des marchés publics de communication à hauteur de 430 000 euros.

Hermeline Malherbe, comme d’autres élus, ne veux pas rogner sur des dépenses qui servent notamment à assurer sa promotion personnelle. Il y a pourtant des économies à faire dans les plus de deux millions d’euros qui sont annuellement dépensés. Il y a quelques années un conseiller général avait fait la démonstration qu’il était possible de réduire ce poste de 50%. Intégrant le budget réception dans les dépenses de com, il préconisait notamment de faire des buffets moins fastueux.

Dans ces dépenses de com, l’Accent Catalan, le bimestriel du conseil départemental pèse lourd, près de 700 000 euros chaque année. Une dépense considérable surtout si on la considère par rapport à son utilité.

Qui lit l’Accent Catalan ? Faites le test autour de vous en interrogeant parents, amis et collègues.

Cette lecture a peu, pour ne pas dire pas d’intérêt. C’est de la com, de la propagande, des discours, du bla-bla, du pipeau… C’est de l’argent public consacré à la promotion des élus de la majorité de gauche. Rien à voir avec l’information sur le fonctionnement, sur les choix, sur les décisions de l’assemblée départementale qui pourrait être mise à la disposition du citoyen. Rien à voir avec une information honnête qui n’enjolive pas la réalité au point de la transformer.

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Supposons que l’Accent Catalan cesse de paraître. Qui s’en apercevrait ? Qui s’en plaindrait ? Personne. C’est bien la preuve qu’il ne sert à rien et ne remplit aucune mission de service public.

Distribué avec les prospectus de la grande distribution, L’Accent Catalan, tout comme le journal de la ville de Perpignan, n’atteint pas tous les habitants qui ont un stop-pub sur leur boîte à lettres. Les citoyens qui ne veulent pas être associés à ce gaspillage sont à présent très nombreux.

Le journal de la mairie et, nous dit-on, un journal de la communauté urbaine en préparation, plus le journal du conseil général. Et bientôt probablement un journal du conseil régional. Que d’argent dilapidé !

N’est-il pas temps de revoir la com des collectivités territoriales ? Ne faudrait-il pas commencer par bannir l’utilisation du mot communication pour le remplacer par celui d’information. Activité servant à informer les citoyens et non pas à donner une bonne image des élus et de l’institution.

A l’heure du discrédit de la com, à l’heure de la maîtrise des dépenses et des budgets, à l’heure de la protection de l’environnement et à l’heure de l’internet, il est plus que nécessaire de réduire considérablement cette production de papier imprimé.

Au regard du contenu des six numéros de L’Accent Catalan de 2015 et des missions du conseil départemental, une parution semestrielle ou un support annuel présentant le bilan et les projets suffirait à compléter le site internet du conseil départemental. Que d’économies seraient ainsi réalisées.

De plus en plus de collectivités territoriales renoncent à une diffusion dans les boîtes à lettres, elles proposent à leurs administrés de s’abonner à la version papier ou à la version numérique. C’est ce qu’a fait le conseil départemental de l’Hérault. Un exemple à suivre. Qu’attend le département le plus pauvre de France ? Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Hémorragie d’élus au FN des P-O

Canohès, Le Soler, Canet-en-Roussillon, Saint-Estève, Perpignan, Bompas… démission après démission, le FN a déjà perdu un grand nombre de ses élus. Et cela moins de deux ans après les élections municipales. Ils n’étaient pourtant qu’un ou deux à siéger au conseil municipal d’une petite dizaine de villes du département. Sauf à Perpignan (11 avant le départ de Clotilde Font)

Sac de nœuds et démissions en série à Canohès quand la presse (France Bleu Roussillon et France 3) a révélé, peu de temps après le scrutin, que Marti Cama avait clandestinement embarqué des membres du FN sur sa liste, dont le responsable départemental du Front National de la Jeunesse qui n’aura pas participé à un seul conseil municipal.

Au Soler, la tête de liste du Rassemblement Bleu Marine, Marie-Hélène Pelras a claqué la porte du FN entraînant avec elle Jean-Marie Serres. La déception de Marie-Hèlène Pelras est à la hauteur de son investissement au FN. Avec son mari François Pelras, ils ont donné beaucoup temps et d’énergie. Son départ n’est pas lié à des désaccords politiques, il repose principalement sur une critique du fonctionnement de la fédération et du comportement de Louis Aliot qui serait plus doué pour diviser que pour fédérer les siens.

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Quand Marine Le Pen prenait la pose avec Marie-Hélène Pelras

A Canet plus aucun des trois élus ne se réclame du FN. Gérard Vidaller a quitté le groupe dès le premier conseil municipal et, lors de l’élection du maire, il a voté pour Bernard Dupont. Lucie Pastor a démissionné du conseil municipal et a été remplacée par Dominique Gazo qui ne siège pas avec le FN. Ce dernier n’est plus officiellement représenté que par Jean-Pierre Cevaer-Visonneau qui était tête de liste. Mais ce dernier a démissionné du FN et il n’a pas siégé depuis longtemps au conseil municipal. Ne lui parlez pas de Louis Aliot. C’est sa bête noire ! L’avocat qui cultive un style vieille France et la nostalgie du gaullisme social a davantage d’affinités avec Florian Philippot, le rival d’Aliot.

Le fonctionnement et les relations à l’intérieur de la fédération sont également à l’origine du départ de Yola Guegen, une des deux élus du FN à Saint-Estève, comme en témoigne sa lettre de démission : « Compte tenu des discordes, des incompréhensions, des problèmes d’égos, du mépris qui règnent depuis plusieurs mois sur le FN66 et qui pourrissent l’ambiance et le moral de ceux qui s’étaient engagés convaincus que les gens qui composaient ce parti étaient différents des autres. » Yola Guéguen a rejoint Debout la France. Elle était aux régionales numéro 2 de la liste départementale du mouvement de Nicolas Dupont-Aignan. Et c’est comme élue divers droite qu’elle siège à présent au conseil municipal.

Clotilde Font a quitté le groupe FN du conseil municipal de Perpignan en soulignant juste qu’elle ne pouvait plus, au sein du groupe, remplir son mandat d’élu tel quelle le concevait.

Une semaine plus tard, Irina Kortanek faisait une déclaration publique dans laquelle elle apportait son soutien à Clotilde Font et annonçait qu’elle aussi ne siégerait plus sous l’étiquette FN au conseil municipal de Bompas et au conseil communautaire de l’agglo. Au passage elle incendiait Louis Aliot : « Il semble de plus en plus évident que M. Aliot grand donneur de leçons de démocratie bannit, sur le champ et sans appel, tout esprit de dialogue, de concertation et d’opposition … Monsieur Aliot semble oublier qu’un de ses sports favoris consiste à se faire élire, quel que soit le mandat, mais de préférence bien rétribué, d’encaisser les indemnités et de battre ensuite des records d’absentéisme… » Certains présentent le départ d’Irina Kortanek comme la réponse à son éviction de la liste des régionales alors qu’elle était conseillère régionale sortante. Irina Kortanek déclare à ce propos qu’elle « ne se reconnaît plus dans un mouvement principalement occupé à placer les copains et les transfuges de tous poils… »

Ces démissions révèlent des problèmes internes qui ne sont pas propres à la fédération des P-O. Alliot ne peut donc être tenu comme unique responsable du mauvais climat qui y règne. On observe les mêmes dysfonctionnements dans nombre de fédérations. A quoi tient donc cette difficulté du FN à être une organisation « normale«  ? Une organisation dans laquelle les adhérents arrivent à cohabiter malgré leurs différences, leurs divergences et leurs rivalités ?

Selon les textes officiels du FN : « Les membres du Front constituent une authentique communauté, soudée face à l’ennemi commun et animée par des liens de fraternité. » Dans les P-O, les hostilités ont tellement pris le dessus que Louis Alliot a du reprendre la direction de la fédération et le poste de secrétaire départemental.

Fabrice Thomas

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Indemnités des élus : pourquoi Pujol a t’il ouvert la boîte de Pandore ?

La décision d’augmenter de façon très importante les indemnités de neuf élus de la majorité a provoqué un séisme dans l’opinion. Un séisme prévisible. Alors pourquoi Jean-Marc Pujol a-t-il fait ce choix indéfendable ?

Il a d’abord réveillé le FN dont les élus somnolaient depuis près de deux ans sur les bancs de l’opposition. Cela pour la plus grande satisfaction d’une majorité rarement contestée. Habitué depuis des lustres à des débats animés,comment ne pas regretter les voix de Jean Codognès, Jacqueline Amiel-Donat, Nicole Gaspon, Clotilde Ripoull et avant eux Claude Cansouline et Colette Tignères ? Bref, le conseil municipal est devenu une ennuyeuse chambre d’enregistrement. Mais quand votre adversaire vous livre sur un plateau les armes et les munitions pour lui tirer dessus, vous n’avez pas trop le choix !

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Il semble qu’au départ l’augmentation ne devait concerner que quelques élus, puis un nom s’est ajouté, puis un autre. Apprenant que l’indemnité de Pierre Barbé passait de 500 euros à 2 400 euros, Stéphane Ruel, maire-adjoint ne voulait pas percevoir moins qu’un conseiller municipal délégué. Son indemnité est donc passée de 1600 à 2400 euros.

Si elle avait été accompagnée de solides justifications, voire de la baisse d’indemnités d’un ou de plusieurs élus moins actifs, l’augmentation accordée à quelques-uns n’aurait pas provoqué un scandale.

Parmi ceux que la décision fâche, il y a les centaines de responsables d’associations et derrière eux des milliers d’adhérents à qui il a été expliqué que la baisse des dotations de l’Etat contraignait la mairie à baisser les subventions.

Et puis, il y a ce qui apparaît comme une tentative d’acheter le silence du FN en lui proposant une indemnité de 300 euros pour ses 10 élus (11 avant la défection de Clotilde Font). La ficelle était un peu grosse. Imaginons un instant que les élus FN aient accepté le deal. Ils en seraient ressortis complètement discrédités. Le marché était inacceptable.

Elu depuis 1989, Pujol sait que la question des indemnités se règle lors du conseil municipal qui suit l’élection et qu’après on en reparle plus. Le Pujol d’aujourd’hui ne semble plus être le même que celui qui, tout au long de son parcours politique, s’était fait la réputation d’être un homme prudent qui bordait bien les dossiers.

L’augmentation des indemnités n’a-t-elle pas un objectif politique ? Elle rafistole une majorité qui doute de son patron et qui est fragile comme l’a montré le vote à bulletins secrets pour l’élection d’une nouvelle adjointe au maire. Sur les 44 membres du groupe majoritaire, il a manqué 12 voix à Annabelle Brunet. Contrôler le groupe majoritaire est pour Jean-Marc Pujol plus important que le traitement d’une impopularité qui est de toute façon bien installée.

De la boîte de Pandore, il est sorti de nombreuses réactions qui ont fait plus ou moins de dégâts. Dans un autre climat, la publication par L’Indépendant des montants des indemnités des élus n’aurait pas eu autant d’effets désastreux. Les contribuables perpignanais n’ont pourtant pas tout vu. Il faut ajouter les indemnités distribuées aux élus de la ville par le Sidetom (traitement des ordures ménagères), le SDIS (pompiers), des syndicats à diverses vocations, l’hôpital, l’office HLM…

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Dans un climat de défiance massive à l’égard de la classe politique, de compression des dépenses publiques et de baisse des indemnités des élus comme nous l’avons vu après les élections régionales, la décision du maire a frappé les esprits. Ce choix malencontreux est comme le Fouquets de Sarkozy, il va coller à la peau de Jean-Marc Pujol et, dans une moindre mesure, aux neuf bénéficiaires dont la presse et le FN ont largement diffusé les noms. Mais pour l’instant tout à leur bonheur, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés le lendemain du conseil municipal dans une brasserie réputée du centre ville pour y trinquer au champagne. F.T.

Contact : c.politique@orange.fr

Indemnités des élus : Pujol a ouvert la boîte de Pandore

Rumeurs de Perpignan : le vase déborde

Par un hasard dont le sort a le secret, c’est Jean-Marc Pujol, le principal objet et victime de la rumeur, qui a fait déborder le vase par son apparition à la Librairie Torcatis, vendredi 5 février, en venant longuement apostropher Jean-Pierre Bonnel, l’un des organisateurs d’une manifestation culturelle consacrée au philosophe juif allemand Walter Benjamin.

Pujol

Légende : Très remonté, le maire de Perpignan brandit l’article de Jean-Pierre Bonnel.

Il y a d’abord ce texte publié la veille par Jean-Pierre Bonnel sur son blog politico-culturel, leblogabonnel.over-blog.com. « Perpignan : le maire entre rumeurs et vérités ». Etrange écrit dans lequel Jean Bonnel dit qu’il a «  rassemblé des rumeurs persistantes, que j’ai voulu d’abord écrire un texte humoristique, ironique et poétique en employant le conditionnel et en jouant sur les mots. »

N’est pas Voltaire, Prévert, Desproges (ou même Caudeville) qui veut !

Bonnel nous livre un ramassis de ragots et d’élucubrations.

Même pas drôle !

Pauvre lecteur ! Comment fait-il pour s’y retrouver entre le vrai et le faux ?

La recette est simple. Vous choisissez un personnage public, vous collectez toutes les rumeurs le concernant, vous en inventez quelques unes et vous mettez le tout sur la place publique via un site internet. Heureusement qu’un grand nombre de lecteurs lisent ce genre de papiers en se pinçant le nez, car il y a de quoi briser n’importe quelle réputation.

Il y a quelques passages gratinés à propos desquels Jean-Pierre Bonnel pourra difficilement invoquer «  La liberté d’expression et l’esprit Charlie ».

Que dirait Bonnel si un blog rassemblait des rumeurs réelles et imaginaires attachées à sa personne ? «  Bonnel cet écrivain que l’on surnommerait le vain du Roussillon. Comme Brasillach il compenserait son manque de talent et de reconnaissance par de la méchanceté. Sa ressemblance avec Jean-Paul Alduy. Vous imaginez bien qu’elle n’est pas fortuite… » Arrêtons là c’est un jeu cruel. Bonnel ne mérite pas ça et Pujol non plus.

Jean-Pierre Bonnel dit avoir voulu montrer qu’il y avait quantité de rumeurs sur Jean-Marc Pujol. C’est incontestable ! Et il ajoute que le maire y prête le flanc. Ce qui n’est pas faux. Les rumeurs autour de Pujol ont pris une importance assez impressionnante. Le Pujol bashing est un phénomène auquel il est utile de s’intéresser. Mais pas de cette façon.

Bien sûr que Jean-Marc Pujol a été blessé par ce qu’il nomme « Des insinuations ordurières », «  De la délation dans l’esprit de Vichy » Qui ne l’aurait pas été ? Qu’il éprouve le besoins de le dire à son auteur, les yeux dans les yeux. D’accord ! Mais de là à débarquer dans une librairie lors d’une manifestation culturelle publique. Non ! Quand on est maire d’une grande ville on doit, plus que quiconque, savoir maîtriser ses pulsions et canaliser ses colères. On ne s’expose pas comme ça publiquement. Pujol fait penser au Sarkozy du «  Casse toi pauvre con ! » ou «  Descends si tu es un homme ». L’homme et surtout la fonction en ont pris un coup.

Pascal Yvernault témoin du long monologue de Pujol  a sur Facebook commenté la scène : «  Quand je vais dans une librairie, j’aime feuilleter les livres, toucher les couvertures, sentir la douceur du papier. J’aime cet endroit pour son calme. Hier, j’ai vu un maire agressif, aux yeux furibonds, qui voulait nous apprendre ce qu’est la liberté en général, d’expression en particulier. Cette apparition impromptue était – comme on dit souvent maintenant inappropriée. »

Inappropriée et contre-productive car Jean-Marc Pujol n’a fait qu’attirer l’attention sur un texte qui était pratiquement passé inaperçu. F.T.

A lire aussi l’article de larchipelcontreattaque : http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2016/02/jean-marc-pujol-apostrophe-le-blogueur-jean-pierre-bonnel-pour-son-texte-perpignan-le-maire-entre-rumeurs-et-verites-en-pleine-libra

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Jean-Marc Pujol terminera t’il son mandat ?

«  Le costume était trop grand pour lui », « Il est mauvais », «  Si le conseil municipal votait à bulletins secrets, il ne serait pas réinstallé dans le fauteuil de maire de Perpignan. » Ces propos et bien d’autres encore ne sortent pas de la bouche des élus du Front National. Ils sont tenus par des élus de la majorité et par des collaborateurs de Jean-Marc Pujol. Dans l’équipe municipale, le malaise est grand et il touche aussi bien des anciens que des nouveaux élus. L’image du maire n’est pas meilleure parmi le personnel municipal. Hors les murs de la mairie ce n’est pas mieux. Les infos et les rumeurs courent dans tous les milieux.

Parmi ce qui se dit et se répète sur Jean-Marc Pujol, il n’est pas toujours facile de faire le tri. La malveillance pousse certains à véhiculer des informations qui ne résistent pas à la vérification. Mais d’autres infos sont troublantes.

Mais que reproche-t-on au juste à Jean-Marc Pujol ? De ne pas avoir suffisamment d’autorité, de ne pas être un chef, un capitaine qui propose une direction claire. « Il est toujours en train de louvoyer » dit un élu. Et puis, sujet récurent. Tellement récurent ! Il est vivement critiqué pour avoir imposé son adjointe aux sports, Fatima Dahine en deuxième position éligible sur la liste des régionales.

Mais la prochaine élection municipale est loin et Jean-Marc Pujol ne donne pas l’impression d’avoir envie d’aller jusque là. Il a pris l’habitude d’évoquer auprès de ses visiteurs son envie d’îles lointaines pour faire de la plongée sous-marine.

Il est inhabituel qu’un maire dont le mandat a commencé il y a moins de deux ans apparaisse autant préoccupé par sa succession. Au point de nommer ceux qui pourraient prendre la suite. Comme il l’a fait en décembre dernier dans un interview à L’Indép. Il invitait Romain Grau, Chantal Bruzi, Caroline Ferrière, Joëlle Anglade, Olivier Amiel et Yves Guizard à « franchir le miroir ». Cela faisait davantage penser à une distribution de couteaux. Sans oublier l’amertune de ceux qui étaient oubliés. Rien de tel pour créer des rancoeurs et diviser davantage le groupe majoritaire. Certes Jean-Marc Pujol est un homme maladroit. Un véritable Gaston Lagafe de la politique. Il aggrave le malaise en couvrant de compliments l’adjointe à la sécurité, Chantal Bruzi, en laissant entendre qu’elle a toutes les qualités pour lui succéder. Dans le discours qu’il a prononcé lors des vœux à la population, c’est la seule élue qui a été nommée. A quoi joue-t-il ? Au florentin ? Il réussit surtout a installer un climat d’incertitude.

Jean-Marc Pujol apparaît aujourd’hui affaibli. Si affaibli que l’on se demande si sa majorité tiendra jusqu’en 2020. Marchera-t-elle jusqu’à l’échafaud sans réagir ? Car beaucoup considèrent qu’en multipliant les erreurs et les faux-pas, Jean-Marc Pujol déroule le tapis rouge devant le Front National pour qu’il s’installe à la mairie de Perpignan.

Une crise a souvent un élément déclencheur. Surviendra-t-il ? Et quand ? Nul ne peut aujourd’hui le dire. En attendant le Pujol bashing continue et le maire en est son meilleur promoteur. F.T.

Régionales : quel candidat des Républicains sera jeté par dessus bord ?

Dans notre département, Les Républicains se sont attribués les 3 premières places éligibles de la liste de la droite et du centre. En 1 Bernard Dupont, en 2 Fatima Dahine et en 3 Daniel Mach. Fabrice Villard et Nathalie Beaufils ne l’acceptent pas. Ces deux derniers s’appuient sur un accord national passé entre Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde qui prévoit que 30% de places en position éligibles soient attribuées à l’UDI. Accord appliqué dans les douze autres départements qui composent la future grande région.

Du côté des Républicains et dit-on de François Calvet, on s’affaire à trouver des élus centristes qui accepteraient un rôle de figurant sur la liste. Et le tour serait joué. Il y aurait ainsi une liste de la droite et du centre.

Localement tout est possible. Nos hommes politiques, on le sait, ne manquent pas de malice.

C’est plus compliqué au niveau national car l’UDI est ferme sur ses positions, il n’est pas question, et au nom de quoi d’ailleurs, d’accepter que les P-O fassent exception. Quant à la commission nationale des investitures des Républicains, elle a pour mission de veiller à ce que la composition des listes départementales respecte l’accord d’union. Ce qui signifie qu’elle pourrait débarquer un des trois candidats

Lequel ?

La commission nationale des investitures devrait, mercredi prochain, examiner la situation des P-O. Daniel Mach, secrétaire départemental ; François Calvet, président départemental ; Fernand Siré, député ; Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan et Dominique Reynié seront autour de la table.

Bernard Dupont, maire de Canet depuis 2010, vice président de l’agglomération. C’est la première élection hors de sa commune à laquelle il se présente. Tête de liste départementale, il est appuyé par Dominique Reynié, la tête de liste régionale. Il est compliqué de débarquer celui qui semble bien installé en position de numéro 1.

Fatima Dahine, maire adjointe de Perpignan. Elle est fortement appuyée par Jean-Marc Pujol. C’est son principal atout. Ceux qui soutiennent sa candidature font valoir qu’elle a joué un rôle important pour que les suffrages des maghrébins se portent en grand nombre sur la liste Pujol aux municipales et sur les candidats de la droite et du centre sur le canton du Vernet lors des dernières élections départementales.

Daniel Mach, secrétaire départemental des Républicains, maire de Pollestres, vice-président de l’agglo, collaborateur parlementaire de François Calvet. C’est un Sarkozyste pur et dur. S’il collectionne les candidatures aux élections, ce qu’il assume par son hostilité au cumul des mandats, Daniel Mach collectionne aussi les échecs, aux élections législatives et dernièrement aux départementales contre René Olive.

Si c’est un homme qui sort, il sera remplacé par Fabrice Villard qui fait son retour en politique après son retrait de la liste d’Alduy en 2009 à l’issue d’une bataille de succession qui l’avait opposé à Jean-Marc Pujol. Si c’est une femme, ce sera Nathalie Beaufils, maire-adjointe de Perpignan.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

La photo indécente

« Indécent », est le mot le plus souvent associé à une photo qui a fait un buzz énorme. Elle a été prise à Cerbère, pendant que des élus socialistes des P-O attendaient Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur qui était en route pour venir rendre hommage à Patricia Filippi, pompier volontaire « morte au feu ».

La photo qui fait scandale

Les réactions sont si nombreuses et si vives que Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat a jugé utile de présenter des excuses publiques. Mais elle n’apporte pas d’explications sur les raisons de ces sourires devant l’objectif d’un photographe. Elle feint de les ignorer en s’interrogeant, « Dans quelles circonstances a t-elle été prise ? »

Quelqu’un, voir le photographe (amateur ou professionnel), lui-même a t-il sorti une plaisanterie ? La ministre aurait des difficultés à le raconter car le contexte ne portait pas à la rigolade.

Et pourtant, lors de quelle veillée funèbre n’a-t-on pas ri en se remémorant un souvenir du défunt ?

Cette image, comme celle de l’un de ces politiques qui aurait pu au même moment se gratter l’entre-jambes, n’avait pas vocation à être diffusée.

l y a scandale parce qu’un des politiques présents sur l’image, à savoir Michel Moly, a fait la grosse ânerie de publier cette image sur facebook. Obsessionnelement habitué à se mettre en scène, Michel Moly ne s’est pas rendu compte que cette image des élus souriants ne pouvait pas être associé à la disparition de Patricia Filippi. C’est d’ailleurs lui et lui seul, qui aurait du présenter des excuses.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

PS : sur la photo : Michel Moly, 1er vice-président du Conseil départemental; Jean-Claude Portella, maire de Cerbère; Pierre Aylagas, député-maire d’Argelès-sur-Mer; Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat, conseillère départementale et secrétaire départementale la federation des P-O du PS; Hermeline Malherbe, sénatrice et présidente du Conseil départemental; Damienne Beffara, maire de Millas, conseillère départementale.

« Pujol est obsédé par l’Algérie française »

« Encore l’Algérie », « Pujol est obsédé par l’Algérie française ». Voilà des remarques entendues depuis l’inauguration, il y a quelques jours, du Parc des sports rénové auquel la mairie de Perpignan a donné le nom d’Alain Mimoun.

Il est vrai que Jean-Marc Pujol est tourné vers le passé. Un passé douloureux pour tous ceux qui, comme lui, ont dû s’arracher à cette terre d’Algérie. Mais est-ce une raison pour transformer Perpignan en capitale de la nostalgérie ?

Comme le nom d’Alain Mimoun ne parle pas à grand monde, rappelons qu’il a été un des plus grands athlètes français du XX e siècle et plus précisément un coureur de fond qui dans les années 1950 grimpa sur les podiums des grandes compétions internationales. Trois médailles d’argent et une médaille d’or aux Jeux Olympiques (Londres, Helsinki et victorieux du marathon aux JO de Melbourne).

On imagine à quel point le jeune Jean-Marc Pujol a dû admirer Alain Mimoun, cet immense champion qui aimait tant la France qu’il abandonna son prénom de naissance Ali pour prendre celui d’Alain. Mimoun a été un modèle d’assimilation. Il abandonnera même l’islam pour se convertir au catholicisme. « Il était un jeune Algérien qui aimait la France d’une manière extraordinaire. », a dit Jean-Marc Pujol dans son discours (Indépendant du 6 septembre)

On peut, avec Jean-Marc Pujol, regretter cette assimilation qui a produit des millions et des millions de Français aimant profondément leur nouvelle patrie. Mais l’on peut aussi lui reprocher de ne pas voir que le monde a changé notamment quand il déclare que Mimoun doit servir d’exemple. D’exemple pour un jeune d’origine algérienne ? Ce n’est même pas la peine d’y penser. Mimoun renvoie à une époque révolue. Le maire de Perpignan devrait faire l’effort de regarder la France et de regarder l’Algérie telles quelles sont en 2015. Ce serait un bon point de départ pour penser l’intégration et pour penser les relations avec l’Algérie, pays indépendant depuis 1962.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Philippe Saurel, rénovateur en peau de lapin !

Philippe Saurel surfe sur le rejet des partis politiques. C’est un créneau du marché de la politique qui fait depuis longtemps recette. C’est avec ce positionnement que Jean-Paul Alduy avait conquis en 1993 la mairie de Perpignan. Vous vous en souvenez ? Nous allons vous rafraîchir la mémoire.

Comme Alduy père, l’expliquait à la presse, son fils n’avait rien d’un homme politique : « Il ferait un excellent maire, mais il est très peu politique et ne sait pas mentir. » Et Jean-Paul Alduy confirmant : « Je ne suis pas un homme politique… Je sais que vous ne me croyez pas alors j’insiste… Enfoncez-vous bien ça dans la tête. Je vais avoir cinquante ans, si j’avais décidé d’être un politicien, je m’y serais pris il y a longtemps. »

On connaît la suite.

Le rejet des partis s’appuie sur leur principal défaut, ce sont des boutiques électorales tenus par des professionnels de la politique qui ne pensent qu’à cumuler un maximum de mandats et à durer.

Philippe Saurel inscrit-il son itinéraire politique en rupture avec ces pratiques ? A t-il pris l’engagement de ne faire qu’un mandat renouvelable une fois à la mairie de Montpellier ? S’impose-t-il une limitation en terme de cumul de mandats ? Non ! Il est maire d’une grande ville, président de la métropole et, demain, il sera conseiller régional.

A qui Philippe Saurel fait-il appel pour diriger ses listes départementales ? A des hommes et à des femmes qui sont déjà élus, des maires, des conseillers généraux et régionaux. Ce n’est pas avec lui que l’idée un homme un mandat progressera beaucoup.

Philippe Saurel n’a rien d’un rénovateur. Sauf pour ceux qui considèrent que porter le bas de la chemise par dessus le pantalon révolutionne la politique. On se moque, normal car il y a beaucoup de posture chez Saurel. Il sait comment séduire le bobo.

On peut faire de l’électoralisme sans parti politique. Hors l’électoralisme c’est ce qui pervertit la politique.

Saurel s’était coulé depuis 20 ans dans le moule du PS de Montpellier, maire-adjoint de Frêche, conseiller général, secrétaire de la fédé du PS de l’Hérault… Et puis en 2014 il a pensé qu’il avait davantage le profil que Mourre, candidat PS du système pour succéder à Hélène Mandroux dans le fauteuil de maire de Montpellier. Il est entré en dissidence et s’est estampillé candidat anti-système. Et comme ça lui a réussi, il continue. Mais uniquement au niveau du discours. Pour le reste qu’est-ce qui le différencie des autres professionnels de la politique ? Rien !

La patronne du bar Le Cassanyes victime du Petit Journal

Faire du sensationnel et de la provocation. C’est manifestement le choix que la direction du Petit Journal a fait, depuis quelques semaines, pour relancer les ventes de l’édition des Pyrénées-Orientales.

La une « A quoi servent les Gitans ? » a suscité de légitimes réactions de la communauté Gitane qui ont été largement relayées par la presse. Coup de com réussi. Quelques jours plus tard il était difficile de trouver un exemplaire du Petit Journal.

Le vendredi suivant Le petit Journal titre à la une : « Les Martiens veulent lui prendre son café »

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La légende de la photo indique : « Anouchka, propriétaire du café Cassanyes depuis 40 ans, vient de déposer plainte contre un Martien qu’elle accuse de vouloir la contraindre à vendre son café. »

« Martiens » ? A la lecture de l’article non signé auquel la une renvoie on comprend vite qu’il faut remplacer Martiens par Maghrébins ou par musulmans. Même si l’auteur, probablement pour se protéger de poursuites pour propos racistes écrit : « Alors, non les martiens ne sont pas plus musulmans que vous et moi. Ils ne sont pas non plus maghrébins ou autre chose. »

Voici quelques extraits qui montrent qu’il n’y a pas d’autres choix que de lire maghrébins ou musulmans.

« Aujourd’hui encore lorsque les Martiens, en robe spatiale et mal rasés s’approchent de ses clientes assises en terrasse afin de leur intimer l’ordre de cesser de boire de l’alcool en plein air devant tous les bons martiens qui chouffent aux alentours… »

Titre au milieu de l’article : « Place Cassanyes : sept salons de thé arabe et sept boucheries hallal. »

« Sur cette place Cassanyes tant aimée, Anouchka est devenue pour l’Empire comme une verrue. On ne peut pas dire autrement. Surtout qu’avec la “grande licence“ qui lui reste, elle personnifie ici le règne impie de l’alcool. »

« Mais la patronne du Floréal, sa presque sœur, qui l’avait accueillie avec tant d’amitié protectrice en 1974, a finalement lâché sa boutique à un Martien il y a six ans. » Le Floréal a été racheté par un Maghrébin.

Anouchka est effondrée : « Si vous saviez comme je suis malheureuse. On me fait passer pour ce que je ne suis pas. Beaucoup de choses sont vraies mais complètement déformées.

Ainsi l’auteur anonyme écrit : « Dès le début de l’invasion subtile, elle s’est battue contre eux physiquement et elle a même pris un coup de pied au bas-ventre qui lui a nécessité une greffe ! » La réalité est bien différente. Elle a été frappée par un client à qui elle avait refusé de servir de l’alcool. Un client qui n’était ni maghrébin, ni gitan.

Anouchka rejette catégoriquement l’image de résistante à l’invasion musulmane que lui fait l’article : « J’ai d’ailleurs une clientèle maghrébine. » Et ce n’est pas parce qu’elle a rencontré des difficultés avec quelques personnes qu’elle va se mettre à accuser tous les maghrébins.

La patronne du Bar Cassanyes est en colère et elle met en cause le manque de déontologie du Petit Journal car l’article comme les photos où elle apparaît ont été fait à son insu. Elle se souvient d’une discussion récente avec une personne qui s’était montrée curieuse mais elle ne s’était pas présentée comme journaliste.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Quand L’Indép fait du rabattage pour Escudero

Deux pleines pages dans L’Indépendant. Deux pleines pages, la 2 et la 3, à la gloire d’Escudero, un gros annonceur.

Sur les 5 photos, quatre sont prises chez Escudero. Avec des légendes explicites : « Ouvert en mai 2013, le gigantesque centre commercial Escudero attire une clientèle exclusivement française. », « A la recherche de prix toujours plus bas, les touristes du département n’hésitent pas à franchir la frontière pour faire leurs courses comme ici à La Jonquere » Cette légende accompagne le visuel dominant de l’article. Et dans cette image qui présente un faible intérêt informatif, le nom Escudero saute aux yeux. Normal c’est le but !

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Il n’y en a que pour Escudero ! Et La Tramontane ? Groupe qui possède 5 supermarchés sur la commune ? Il n’existe pas !

Tous les chemins mènent chez Escudéro à Gran Junquera. Pour que vous en soyez bien convaincus L’Indép a dressé le palmarès des prix en comparant ceux qui sont pratiqués à La Jonquera, au Perthus et à Perpignan. Ce qui permet de vous démontrer que La Jonquera est moins cher que Le Perthus.

Les frères Escudero doivent être contents. Mais quand l’information est à ce point orientée commercialement, le lecteur devrait lui, l’être un peu moins.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Patrimoine des parlementaires : consultation (sous conditions) à la préfecture

Pour consulter la déclaration de situation patrimoniale des parlementaires du département, ce qui est possible depuis le 10 juillet, il faut téléphoner à la préfecture et prendre rendez-vous. C’est ce que nous avons fait. Au standard, une dame nous indique aimablement que notre demande est la première et qu’elle doit chercher le bon interlocuteur. Quelques minutes plus tard elle nous met en relation avec le chef de cabinet. Il nous informe que la consultation se fera en présence d’un agent de la préfecture et que nous ne pourrons pas prendre de notes ni faire de photo. Il nous dit également qu’il faudra, le jour où nous viendrons, nous munir d’une pièce d’identité et de notre carte d’électeur. Puis il nous met en contact avec une personne du service des élections avec qui nous fixons rendez-vous le lendemain.

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Au service des élections, nous sommes reçu par madame Carbonnet. Elle s’absente quelques minutes pour aller chercher les dossiers dans le coffre fort. De retour elle nous installe à un bureau près du sien, demande notre carte d’identité et notre carte d’électeur. Il manque la déclaration d’Hermeline Malherbe. Pourquoi ?

Nous avons sous les yeux cinq fines chemises au nom de Pierre Aylagas, François Calvet, Jacques Cresta, Robert Olive et Fernand Siré. A l’intérieur un document d’une dizaine de pages, la déclaration de situation patrimoniale. Chaque parlementaire devait répondre à des questions portant sur : ses propriétés foncières et immobilières, ses placements, ses assurances-vie, ses comptes courants et comptes d’épargne, son parc automobile, ses crédits en cours…

Notre voisine de bureau vaque à ses occupations. Nous ne nous sentons pas sous surveillance. Il ne nous a pas été fixé de limitation comme c’est le cas dans certaines préfectures, consultation d’une ou deux déclarations, ne pas dépasser une heure…

Le législateur a prévu une amende de 45 000 € pour punir ceux qui seraient tentés de diffuser des informations sur le patrimoine des élus. De quoi faire réfléchir.

Le projet initial ne comportait pas toutes ces limitations en terme d’accès et de communication. Les parlementaires, de droite comme de gauche, ont eux-mêmes dressé toutes ces barrières pour limiter au maximum l’accès à l’information sur leur patrimoine.

Nous ne dirons donc rien. Rien de rien. Nous poserons juste une question. Comment se fait-il que certains parlementaires n’ont pas répondu aux questions avec la précision qui leur était demandé ? Par exemple en n’indiquant pas la surface d’une maison, d’un appartement, d’un terrain ?

La Haute Autorité pour la Tranparence de la Vie Publique ne doit elle pas s’assurer que les déclarations soient correctement rédigées ? Si un contribuable retourne aux services fiscaux un document sans donner des informations indispensables, il y a fort à parier que ces derniers ne se satisferont pas de ses omissions. Pourquoi la Haute Autorité fait-elle preuve d’une telle indulgence ?

Nous allons écrire à Jean-Louis Nadal, président de la Haute Autorité pour la Transparence afin de lui poser cette question. Nous vous tiendrons informés de sa réponse.

Après une demi-heure de consultation nous avons quitté notre hôte du service élections. Elle nous a gentiment proposé de nous prévenir de l’arrivée de la déclaration d’Hermeline Malherbe. Nous ne manquerons donc pas de revenir.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Cresta : le CNFPT lui verse 1 500 € par mois à ne rien faire !

Dans son rapport sur le financement de formation professionnelle continue la Cour des comptes s’est penchée sur le fonctionnement du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) et en particulier sur les indemnités des délégués régionaux. Le sujet nous intéresse car Jacques Cresta est pour le Languedoc-Roussillon l’un des 29 délégués qui perçoivent une indemnité annuelle de 18 246 €.

Une rémunération qui semble assez peu justifiée. Voici qu’écrit le magistrat de la Cour des comptes : « Ces montants (il y a aussi des remboursements de frais) semblent en décalage avec l’importance de la contribution apportée par les délégués dont l’implication dans le fonctionnement et les décisions stratégiques restent variable. Le rôle des délégués est parfois limité à la signature des courriers destinés aux élus. Le délégué de la région Limousin est sollicité informellement, le plus souvent par téléphone, et signe les actes toutes les six à huit semaines… En Languedoc-Roussillon, le délégué ne signe que les rares courriers qui lui sont présentés ; au moment de la visite de la Cour en mai 2014, il ne s’était pas présenté à la délégation depuis le début de l’année, ayant même annulé sa participation à la dernière réunion de 2013 du CRO (Conseil Régional d’Orientation) »

Un constat qui amène le magistrat à faire une préconisation : « Dans la mesure où les délégués régionaux ne sont plus ordonnateurs secondaires et où le directeur régional a déjà autorité sur les services, le rôle des délégués régionaux pourrait se limiter à la présidence des CRO (Conseil Régional d’Orientation) et leur régime indemnitaire pourrait être supprimé ou réduit significativement, entraînant ainsi une clarification juridique et une économie de gestion » Le rapporteur indique que les 29 délégués ont perçu par an 488 000 € + 52 000 € de frais de déplacement.

Cresta est monté au créneau pour contester son absence (Indép du 8 juillet) : « Ils pointent deux trois exemples dont le mien pour dire que j’ai été absent du siège pendant les quatre premiers mois de 2014 pendant les élections municipales où j’étais candidat à Perpignan. C’est faux ! J’y étais moins souvent, mais je n’étais pas absent se défend Cresta. Et il y a un directeur avec qui j’étais en relation téléphonique. » Bref on à le choix entre la version du magistrat de la Cour des Comptes et l’explication embarrassée du député.

Et Cresta se défend de toucher 1 500 € par mois du CNFPT : « Je ne touche que 15 euros par mois du CNFPT car je suis écrêté, le reste ne sort donc pas des caisses. » Faux ! Après avoir lu le rapport de la Cour des Comptes nous avons aussitôt consulté la déclaration d’intérêt remplie par Jacques Cresta en juillet 2014 et il y déclare percevoir 1 338 € par mois du CNFPT. Et l’on y observe que l’écrêtement s’applique sur ses indemnités de conseiller régional.

Deuxième papier (petit) dans l’Indép du 9 juillet. Frédérique Michalak a découvert la déclaration d’intérêt de Cresta et donc que ce dernier lui avait menti en déclarant ne percevoir que 15 € par mois du CNFPT. Nouvelle explication vaseuse de Cresta : « J’avais demandé en janvier 2014 à être écrêté sur cette indemnité du CNFPT, je l’ai été, mais je ne le suis plus depuis deux ou trois mois ». Nous demandons à voir, documents à l’appui. En attendant on s’en tiendra à la déclaration de patrimoine du député qui indiquait que depuis 2010 il percevait chaque mois 1 338 € du CNFPT.

Fabrice Thomas

Ecrêtement des indemnités : Le total des indemnités des élus qui cumulent ne peut pas dépasser 8 500 € par mois. Non compris l’IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat de 6 500 €, mensuelle, pour un député)

Contact : c.politique@orange.fr

Jordi Bourquin : « Mon père m’a transmis un nom »

Quand la rubricarde politique de L’Indép lui a demandé « Pourquoi ? » il voulait être candidat aux élections régionales, Jordi Bourquin n’a pas hésité à répondre : « Mon père m’a transmis un nom et des idées aussi. »

Monsieur a un nom ! Mais monsieur sait-il que depuis quelques temps déjà nous en avons fini avec la transmission du pouvoir par hérédité ?

Ce qui nous étonne et nous choque, le jeune Bourquin l’a énoncé naturellement. Tout simplement parce que, pour lui, la transmission du pouvoir en famille, c’est quelque chose de banal, de courant, d’ordinaire. En 1994, alors qu’il n’était qu’un petit garçon, il a vu son grand-père, François Beffara transmettre son mandat de conseiller général du canton de Millas à son père, Christian Bourquin. Puis en 1995, la mairie de Millas. Et trois ans plus tard, son père transmettait son mandat de maire de Millas à sa mère, Damienne Beffara. En trompant d’ailleurs les électeurs car elle n’était pas tête de liste. Lors de la première réunion du conseil municipal de Millas, on a assisté à un spectacle bien réglé. Celui qui conduisait la liste a annoncé qu’il n’était pas candidat car Damienne Bourquin-Beffara ferait un bien meilleur maire que lui.

Quand on a un nom, on ne peut pas, comme un vulgum pecus, entrer dans la carrière politique par le bas, en commençant par être conseiller municipal, histoire quand même de se familiariser avec la gestion de la cité. Vous n’y pensez pas ! Avoir un nom, c’est avoir un rang à tenir !

Le mérite, Jordi Bourquin, connaît-il cette notion ? Son boulot à l’office HLM des Pyrénées-Orientales où il travaille depuis quelques années, il l’a décroché quand papa présidait l’organisme de logement social.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Notables, trublions et filous : le magistral livre politique de Jacques Molénat

S’il connaît son sujet ? Cela fait des décennies que le grand journaliste politique du Languedoc-Roussillon observe à la loupe le marigot des pouvoirs (titre de son précédent livre). Celui qui vient de sortir, « Notables, trublions et filous » est constitué d’une cinquantaine de portraits d’hommes et de femmes politiques de notre région sur lesquels il a écrit pour L’Evènement du Jeudi, pour Marianne, pour Le Canard Enchaîné, pour La Gazette de Montpellier, pour La Lettre M et pour L’Express.

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Nous avons commencé par lire le portrait de Robert Ménard. Jacques Molénat est un des quatre journalistes qui ont fondé Reporters Sans Frontières en 1985 à Montpellier. C’est dire s’il connaît bien le nouveau maire de Béziers : « Un narcissique qui vivrait dans la douleur de passer inaperçu. » La vanité peut conduire au meilleur et au pire.

Chaque personnalité est parfaitement cernée et mise en relief par des anecdotes bien choisies. Et d’un mot qui sert de titre au portrait, Molénat détache le trait dominant de chacun de ses personnages : Le florentin, pour Alduy ; Le bagarreur pour Christian Bourquin, L’hédoniste pour Jean Codognès, L’insurgée pour Monique Bilalte, L’Insoumis pour Christian blanc et Le flibustier pour Alain Ferrand. Les six catalans du livre.

Jean-Paul Alduy, est lui aussi un grand narcissique. Mais quel politique ne l’est pas ? « Le cœur à gauche, engagé au centre, allié à l’UMP, Jean-Paul Alduy est un libéral libertaire flamboyant qui a longtemps réussi à embobiner la droite catalane. » Il n’est pas non plus le seul à avoir fait passer la conquête et la conservation du pouvoir avant les idées et les principes. L’électoralisme est en politique le père de tous les vices.

On retrouve Christian Bourquin tel qu’il était. Notamment avec cette saillie assassine de JPA : « Bourquin ? C’est la copie ratée du maître : la brutalité de Georges Frêche, l’intelligence et la culture en moins… » Dur ! Trop dur, mais tellement vrai !

Jean Codognès ne pourra que se reconnaître dans son portrait : « Cet homme rond et affable goûte les joutes politiques. Mais il aime tout autant, peut-être même davantage, son métier, la bonne chère, les bons vins, la conversation, les mille plaisirs de l’existence. C’est sa force : dans une classe politique catalane régie plus qu’ailleurs par les habitudes de l’arrangement, du clientélisme et du clanisme, Codognès se montre peu enclin à la recherche effrénée du pouvoir. Libéré de cette addiction, il affiche du même coup une rare indépendance, une rafraîchissante liberté d’allure et de propos enveloppée d’un humour de bon aloi. » Mais celui que Martine Aubry surnommait « Mon petit lapin » à l’époque où député il était proche de la ministre de l’emploi et des affaires sociales, peut être un adversaire redoutable. Avec Guy Fourcade et quelques autres, l’avocat fut le bras armé d’un combat qui fit tomber le puissant Jacques Farran, alors président de la CCI, député UDF, maire-adjoint de Perpignan, vice-président du conseil général et important actionnaire de L’Indépendant au travers son épouse.

Beaucoup se demanderont qui est Monique Bilalte. C’est l’auteur de Saint Béton, en 3 volumes : « Quelques 1 500 pages de révélations sur la corruption ordinaire en Catalogne française ». Des ouvrages publiés dans les années 1990 par celle qui était entrée « en guerre contre les magouilles des notables et les passe-droits des profiteurs. »

Dans son portrait du maire du Barcarès, Molénat s’intéresse aux diverses raisons qui ont conduit, Alduy, Bourquin et Calvet à pactiser avec Alain Ferrand plutôt qu’à se tenir loin de cet élu dont la vie est un long feuilleton judiciaire ponctué de gardes à vues, d’auditions par les policiers et les juges, de convocations au tribunal correctionnel et de séjours en prison.

Mais s’il y a Ferrand, il y a aussi son contraire. Beaucoup seront ravis de retrouver Christian Blanc. Le champion de la lutte contre la Septimanie mais surtout le maire des Angles à propos duquel Jean-François Kahn écrit dans la préface : « Ainsi, Christian Blanc, maire de la station de ski des Angles, qui a su résister au féodalisme régional représenté tout à tour par Frêche et Christian Bourquin, puis mission accomplie, s’est retiré sur la pointe des pieds. » Christian blanc a aussi résisté à la privatisation de la station : « Quand, un à un, les maires de stations touristiques cèdent leurs services à des entreprises privées, Christian Blanc prend ce tropisme à rebrousse-poil. Il s’attache à mettre en place un modèle de gestion publique… L’entreprise publique qu’est devenu le village tourne rond. Cinq cents emplois ont été créés en quinze ans. »

Jacques Molénat a fait quelques incursions hors du Languedoc-Roussillon ce qui nous vaut un portrait de Jean-Michel Baylet, « Le seul notable de l’hexagone à être à la fois patron de presse et chef de parti. » Le propriétaire de La Dépêche, depuis qu’il a racheté le groupe Midi-Libre, se retrouve à la tête d’un groupe de presse dont la zone de diffusion épouse les contours de la nouvelle région. Si la famille Baylet a toujours mis son journal au service de ses combats politiques, cela n’a pas empêché Jean-Michel Baylet de subir de sérieux revers dans le Tarn-et-Garonne, département qu’il tenait sous sa coupe. En 2014 il a perdu son siège de sénateur et l’année suivante la présidence du département. Le système Baylet a été rejeté par une coalition hétéroclite d’élus de droite, du centre et de gauche.

A la qualité de sa documentation, à sa bonne connaissance du personnel politique et des ressorts de ce microcosme, Jacques Molénat ajoute, et c’est essentiel, une plume riche qui connaît tous les degrés de la nuance. Il ne sombre jamais dans la caricature, il ne s’abandonne jamais à la facilité du portrait à charge ou du portrait trop élogieux pour être vrai. Il est sans haine et sans complaisance.

Pour Jean-François Kahn c’est un livre : « à la fois vrai et cruel, sur le monde politique français, vu à travers le prisme d’une région où la professionnalisation de la politique, sa pragmatisation, trop souvent aux dépens des valeurs et des principes, a atteint son paroxysme. »

Fabrice Thomas

Notables, trublions et filous. Editions Chabotdulez. 300 pages. 18 €. En vente à la librairie Torcatis et à librairie Cajelice.

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Passerelle sur la Têt : quand le vent soufflera la bêtise repartira !

Qui n’a pas entendu dire ou n’a pas lu sur internet que la passerelle piétonne sur la Têt devrait être fermée les jours de forte tramontane ? Rarement rumeur perpignanaise n’aura pris une telle ampleur.

La rumeur est presque aussi ancienne que le projet. Cela fait des années qu’il se dit qu’il y aura, les jours de grand vent, des problèmes pour circuler sur la passerelle. Avec l’avancement du projet, il est devenu certain qu’il faudrait interdire son accès quand notre tramontane soufflera trop fort. A partir de quelle vitesse ?

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Bruno Delmas a donné la réponse dans Capital diffusé sur M6, dimanche 17 mai : « Au-delà de 80 km/h de vent elle ne sera pas libre de circulation pour les piétons. Chez nous il y a à peu près 120 jours par an où il y a du vent. Donc cette passerelle, elle risque de ne pas être utilisée 1/3 de l’année. »

Fichtre ! Les architectes,  les professionnels du BTP et nos décideurs sont-ils aussi mauvais que ça ?

Du côté de la ville de Perpignan et de l’agglo, la question sur la tramontane fait sourire. Manifestement techniciens et élus sont sereins. Pas de problème avec le vent. Et les usagers peuvent être rassurés car avant d’être mise en service la passerelle sera, comme il se doit, contrôlée par différents organismes spécialisés.

Fabrice Thomas

PS : On entend aussi dire et on lit que la passerelle n’est pas à l’abri des inondations. Sauf qu’en se rendant sur place on constate, vu sa hauteur, que le jour où les piétons qui l’empruntent risqueront d’avoir les pieds dans l’eau, la moitié de la ville sera noyée.

Le coût généralement arrondi à 6 millions d’euros se décompose de la façon suivante :

Marché Travaux Fondeville : 5 315 640 € TTC

Marché Moe Architecte (Mimram/Egis) 300 000 € TTC

Csps Socotec (contrôle technique) 3 832 €

Dekra (contrôle technique 15 410 €

Contrôle divers (Levés topos, soudures, compactage) 8 202 €

Etude hydraulique / avifaune 7 320 € TTC

Divers (ERDF) 2 193 € TTC

Total 5 652 600 € TTC

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Sombre constat de la Chambre régionale des comptes : les collégiens des P-O sacrifiés !

Il y a abondance de sujets à traiter dans le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion du conseil général.

On y trouve nombre d’observations déjà formulées dans le rapport de 2008. Notamment sur les excès de l’institution départementale en matière de communication. Les dépenses de com sont de 7,08 € par habitant alors que la moyenne des départements de la région est 3,95 €.

Le département dépense beaucoup pour les routes (et les ronds-points), 95 € par habitant contre 55 €, en moyenne au niveau national. Mais c’est au détriment des collèges qui sont carrément sacrifiés. En 2012, le département a dépensé 1,3 million € alors que des crédits étaient ouverts pour 4,8 millions €. Au regard de la situation matérielle de nombreux collèges du département, ce constat devrait alarmer les parents d’élèves, les habitants et les élus.

Citons le rapport : « En comparaison nationale, les dépenses scolaires représentaient sur l’exercice 2012, 275 € par collégien (205 € en 2011), soit près que deux fois moins que la moyenne régionale (entre 353 € et 782 € selon les départements) et que la moyenne nationale de 643 € par collégien (706 € en 2011). »

Chaque année, le conseil général annonce des objectifs ambitieux en matière d’équipement, de rénovation et de construction des collèges. Mais il y a loin entre les discours qui sont tenus lors du vote du budget et la réalisation effective.

La presse devrait réfléchir à son rôle. Plutôt que de relayer année après année des effets d’annonce loin de la réalité, elle devrait mettre le nez dans le compte administratif pour voir ce qui a été réalisé et ce qui ne l’a pas été. C’est simple à faire.

Fabrice Thomas

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Portrait au vitriol de Michel Sitja

Sous la signature de Vincent Couture, L’Indépendant a publié un portrait au vitriol de Michel Sitja dans son édition du 21 avril. Du jamais vu dans les pages d’un quotidien local qui a la réputation de ménager les uns et les autres et surtout les puissants.

Mais ce n’est pas la violence de la charge qui interroge le plus. Non. Le principal problème c’est le procédé utilisé. A savoir, l’addition de ragots, de rumeurs et de propos anonymes.

On peut faire la même chose avec la plupart des personnages publics et la plupart des hommes politiques locaux. La recette est simple, donner la parole à quelques ennemis qui pourront se lâcher sous couvert d’anonymat. Les mauvaises langues ne seront pas difficiles à trouver. Plus une personne connaît la réussite, plus elle occupe une place en vue, et plus elle fait d’envieux. Et ça n’est pas seulement vrai en politique. On l’observe dans tous les milieux professionnels, chez les restaurateurs, comme chez les avocats, les artistes ou les journalistes. La liste n’est pas limitative.

Vincent Couture a facilement trouvé les grands courageux qui ont qualifié Michel Sitja « d’intriguant », de « manipulateur », de « menteur », de « nuisible ». Si les propos n’étaient pas anonymes, on aurait reconnu tel, qui espérait être sur la liste de Pujol, bien sûr en place éligible. Tel qui n’a pas été reconduit dans l’équipe. Tel qui n’a pas eu le poste à la hauteur de son immense talent. Des personnes qui, pour certaines, auraient deux, trois ans plus tôt, couvert Michel Sitja de louanges.

Le lecteur attend du journaliste qu’il aligne des faits. Des faits vérifiés. De lourdes accusations doivent forcément s’appuyer sur des faits bien établis. Rien de cela dans l’article de L’Indépendant.

Fabrice Thomas

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4 juin : un nouvel hebdo dans les kiosques

En fin de semaine nous aurons bientôt le choix entre trois hebdos départementaux. La concurrence va être rude. Surtout entre le nouveau venu, Hebdo 7 et La Semaine du Roussillon. Les ventes du Petit Journal sont loin de ce qu’elles étaient et la chronique de Jean-Paul Alduy n’est pas la recette miracle pour les faire redécoller.

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Hebdo 7 a édité un numéro zéro. Il se présente comme un magazine de grand format de 84 pages dont plusieurs dizaines dévolues à la publicité. Ne le feuilletez pas dans tous les sens à la recherche de l’ours, il n’y en a pas. Aucun nom. Pas un article n’est signé.

Le projet est porté par Franck Descoux, patron du magazine Cap Catalogne. Une publication qui est un incontestable succès sur le marché publicitaire, mais qui peine à trouver des lecteurs.

Le nouvel hebdo présente sa ligne rédactionnelle en quelques mots : «  Hebdo d’information insoumis, pertinent et impertinent. Rayon d’action : la Catalogne Nord et l’Eurorégion. Ambition : parier sur le recul, mettre des mots sur les maux. Carburant : l’énergie et l’audace. »

Peu de noms des journalistes qui composent l’équipe rédactionnelle ont filtré. Mais on connaît déjà ceux de deux piliers. Thomas Hirsch qui dans les années 2000 était à la rédaction perpignanaise de L’Indépendant avant de partir travailler à Béziers. Marie Costa n’est pas journaliste, mais l’écriture journalistique n’a pas de secret pour celle qui dans sa jeunesse rêvait de devenir journaliste. Déjà deux bonnes plumes !

Des articles plus ou moins intéressants. Mais ça c’est affaire de goût. Nous avons lu avec intérêt la success story de Cédric Siré, cet enfant de la Salanque qui est à la tête du premier groupe de médias en ligne français ainsi que le sujet sur les Stoll, une centaine de manouches installés dans une HLM en rase campagne entre Pézilla et Corneilla-de-la-Rivière. Papier choc sur le projet de transformation des arènes de la Monumental à Barcelone en mosquée de 40 000 fidèles. Ce qui en ferait le lieu de culte musulman le plus grand d’Occident.

« Musée du rugby à Perpignan, qu’est-ce qu’on attend ? », voila le grand sujet, 7 pages, qui fait la une. Ce projet de musée du rugby catalan est vendu au lecteur comme l’idée du siècle. Un peu facile et assez démago car c’est prétexte à taper sur les politiques. Ils n’ont pas pensé à faire ce musée et l’idée ne les fait pas grimper aux arbres. Et pour causes. Un musée digne de ce nom ça coûte des millions d’euros. Et avant de s’engager dans un tel projet on doit regarder, en France, en Europe et dans le monde le niveau de fréquentation de ce type de musée. Quiconque considèrera que c’est indispensable. Pas l’auteur qui n’a pas pris la peine de se renseigner. Ce qui ne l’empêche pas d’assèner que c’est un projet «  à forte valeur touristico-économique ». Mais c’est peut-être un bon sujet pour vendre des journaux.

Bons vents à Hebdo 7 !

N’oubliez pas ! Jeudi 4 juin chez tous les marchands de journaux !

Fabrice Thomas

PS : le numéro 0 est gratuitement disponible aux Enfants Gâtés, salon de thé et restaurant, 17 rue de l’Ange.

Contact : c.politique@orange.fr

Vote FN à Espira-de-l’Agly : un peu d’anthropologie politique villageoise

Nous avons demandé à un lecteur d’Espira-de-l’Agly avec lequel nous avons parfois des échanges, ce qu’il pensait de l’impressionnant score, 40,60%, réalisé par le FN dans son village au premier tour des élections départementales. Avec son accord nous publions la partie de sa réponse qui porte plus particulièrement sur ses observations villageoises.

 » Espira a grandi un peu anarchiquement, n’a pas toujours maîtrisé son urbanisme, les locations n’ont aucun garde fou, et cela a créé des exaspérations de voisinages, bruits, attroupements, venant de groupes sociaux déclassés, pour la plupart non caucasiens, dirons nous, au comportement déstructuré, groupal, communautaire.

De plus, il y a une certaine insécurité, exagérée, fantasmée, certes, manipulée par des arroseurs arrosés, mais tout de même réelle: ainsi, mes deux voisins immédiats et moi même avons été cambriolés en peu d’ intervalle de temps, et la gendarmerie a démontré dans ce domaine son inefficacité. En outre encore, quelques jeunes arrogants, décérébrés, abrutis par, comment dire, une certaine culture à base de Rap, de dolorisme anti colonialiste imaginaire, paresseux, vivotant de petits trafics sont visibles et sonores.

Le vin se vend moins bien, la coopérative a été détruite, anéantie et à la place il y a des HLM avec une population mélangée qui ne peut être, pour beaucoup d’habitants qui, eux, s’estiment normaux, que des chômeurs assistés, magouilleurs, dealeurs, et musulmans. Surtout que sont apparues (si je puis dire) les premières femmes voilées dans le village.

Le racisme ambiant et réciproque, disons le, la peur après le braquage du bureau de tabac au centre ville, la certitude que les politiques « normaux » se gavent, l’ affaiblissement du militantisme associatif augmentent ces sentiments d’injustice, d’inéluctabilité de l’islamisation, de la réalité du grand remplacement, comme le dit Renaud Camus: : le sentiment d’être ignoré et méprisé par les élites coupés de cette réalité de chômage, de délinquance, de gitanisation et d’ arabisation, visible au village a sûrement renforcé le vote FN qui est un vote de refus, de rejet, mais aussi d’ adhésion.

Et puis encore, il y a beaucoup de vieux, de retraités, des familles de pieds noirs.

Le symbole? C’est cette quinzaine de jeunes gens, en très grande majorité arabes, qui passent des heures, désœuvrés, sur le parking de la mairie, au centre du village, affalés dans leurs voitures, portes ouvertes, sono à fond, rap, reggae ou raï, bière et fumettes douteuses. Et le spectacle quotidien du village s’ajoute à la rumeur et au spectacle du monde

Quand en plus les abrutis sanguinaires de Daesh investissent tout l’espace et clivent générations, populations et traditions, on voit là quelques petits paquets d’expression, comme écrivait Cummings, propres à faire bouillir la marmite du diable.

Voilà, voila, un petit peu d’anthropologie politique villageoise à-peu-près. Puisse cela apporter un peu d’eau au moulin des bonnes volontés. Mais quelle prétention, n’est il pas? Vanitas vanitatum et omnia vanitas, c’est l’ Ecclésiaste et c’est l’un de mes pense bête.  »

Contact : c.politique@orange.fr

Vous voulez réagir ou vous aussi vous exprimer sur les causes de la progression du vote FN. N’hésitez pas !

Elections départementales : le grand gagnant est… Le FN

Le FN continue de progresser à Perpignan. Avec 36,34% des voix, il réussit même à améliorer le score pourtant très élevé de 34,18% qui avait placé Louis Aliot en tête des candidats au soir du premier tour des municipales de 2014.

Le FN creuse l’écart avec l’union UMP-UDI qui rassemble 26,66% des suffrages sur les bureaux de vote perpignanais. 10 points derrière le FN et en recul par rapport aux municipales où la liste conduite par Jean-Marc Pujol était arrivée en deuxième position avec 30,67% des voix.

Sur le reste du territoire départemental, le FN a effacé son échec des municipales. Il n’était parvenu à constituer une liste que dans une poignée de communes et les résultats avaient été bien loin des attentes du parti Lepéniste qui avant chaque élection annonce qu’il va casser la baraque.

Aux départementales il a réussit son coup. Hors cantons de Perpignan, en 2011 le FN réunissaient 14% des voix. Il fait plus que doublé ce chiffre en arrivant à 30% en 2015. Avec 32% des voix sur l’ensemble des P-O, le FN est pour la première fois dans un scrutin local le premier parti des P-O. A comparer avec son meilleur résultat toutes élections confondues, 35,23% aux élections européennes de 2014.

A noter que le nombre de communes où le FN a lors de ces élections départementales dépassé les 30% se comptent par dizaines. Le phénomène n’est donc pas spécifiquement perpignanais.

Communes dans lesquelles le FN dépasse les 35% : 36,43% à Peyrestortes, 36,36% à Pézilla-la-Rivière, 37,92% à Villeneuve-la-Rivière, 35% à Belesta, 39,31% à Cases-de-Pène, 39,88% à Pia, 38,65% à Torreilles, 39,71% à Saint-André, 38,35% à Montner, 38,67% à Corbère, 38,33% à Saint-Feliu-d’Avall, 35,12% au Boulou, 36,59% à Bages, 36,49% à Latour-Bas-Elne, 36,98% à Montescot, 37,95% à Ortaffa, 36,83% à Villeneuve-de-la-Raho, 39,45% à Brouilla, 36,06% à Fourques, 37,53% à Ponteilla, 35,09% à Trouillas, 35,29% à Espira-de-Conflent, 36,51% à Joch.

Communes dans lesquelles le FN dépasse les 40%. 40,60% à Espira-de-l’Agly, 40,66% à Castelnou, 41,47% à Saint-Genis-des-Fontaines, 41,55% à Opoul-Perillos, 41,62% à Corneilla-del-Vercol, 42,42% à Lansac, 42,48% à Saint-Jean-Lasseille, 43,80% à Villemolaque, 49,32% à Rigarda, 53,57% à Taulis commune du Haut-Vallespir qui compte 54 inscrits.

Fabrice Thomas

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Départementales : avant le deuxième tour !

La gauche devait s’effondrer, comme à Perpignan aux élections municipales. Et au second tour les duels FN-droite auraient été remportés par les binômes UMP-UDI. Dans ces conditions le conseil départemental ne pouvait que basculer à droite. Ce scénario est depuis plusieurs mois relayé par la presse qui le considérait comme certain. Il n’était pas laissé la plus petite part au doute.

A quelques jours du scrutin L’Indép publiait un sondage de l’IFOP qui était commenté par Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’institut de sondages : « Ici le PS est lesté par d’autres candidatures de gauche. Résultats il y a huit points d’écart entre l’UMP et le PS et comme l’enjeu vital était de se classer dans les deux premiers, donc avoir 30%, donc c’est mission impossible pour le PS… »… «  Il y aura un basculement à droite du conseil général… » OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Puisque ronostics et sondages allaient dans le même sens. La messe était dite ! Sans d’ailleurs tenir compte d’un redécoupage cantonal dont personne ne peut nier qu’il a été fait sur mesures, pour la gauche.

Mais le premier tour des élections départementales a accouché de résultats différents de ceux qui étaient attendus.

Si c’était la première fois ! Mais non ! Il ne faut pas avoir beaucoup de mémoire pour se souvenir que les sondeurs se plantent souvent. En particulier dans les scrutins locaux. Comme aux municipales de Perpignan en 2014. A quelques semaines du premier tour, l’IFOP donne Pujol en tête avec 33% et Aliot second avec 29%. Mais après le dépouillement c’est Aliot qui est en tête avec 34% et Pujol est derrière avec 30% des suffrages. Cresta était annoncé à 19%, il n’en fera que 12%. Codo à 10, il en fera 6%. Et Ripoull annoncé à 4%, fera plus du double. Au second tour un autre institut CSA donne Aliot à 41% et Pujol à 59%. 18% d’écart. A l’arrivée c’est 55% et 44%.

Cestpolitique s’est bien gardé de faire des pronostics. Nous avons seulement, à plusieurs reprises, souligné que la droite ne faisait pas une campagne gagnante. Ce que montrent les résultats. Sauf à Prades, les candidats de l’UMP et de l’UDI ont fait dans tout le département, des scores moyens quand ils ne sont pas médiocres. Et au final, les candidats de la majorité sortante sont présents au second tour dans 12 des 17 cantons. Et il y a sept triangulaires alors qu’il ne devait pas y en avoir.

Si les candidats de droite n’avaient pas vendu la peau de l’ours socialiste-communiste avant de l’avoir tué, nombre d’entre eux auraient fait une campagne plus offensive. De l’autre côté, l’annonce du basculement du conseil départemental à droite a mobilisé l’électorat de gauche.

Ni-Ni

La position de Jean-Marc Pujol fait des vagues. A cela s’ajoute la venue à Perpignan de Nicolas Sarkozy, homme politique très clivant. Leur ni-ni risque de dissuader nombre d’électeurs de gauche d’aller voter pour un binôme UMP-UDI. Comme on peu le voir sur les réseaux sociaux, les électeurs de gauche qui ont l’an passé voté Pujol afin d’empêcher la ville de tomber aux mains de l’extrême-droite ont du mal à comprendre qu’il refuse un front républicain sans lequel il aurait perdu sa place de maire.

Mais il n’y a pas qu’à gauche que le ni-ni du maire de Perpignan a du mal à passer. Sa position est loin d’être partagé par toute la majorité municipale. Une majorité qui comporte toutes les sensibilités de la droite et du centre. Plusieurs élus regrettent que lundi dernier, lors de la réunion de la majorité, il n’y ait pas eu de débat. Laurent Gauze, conseiller municipal, vice-président de l’agglo et président de l’agence de développement économique pense qu’il aurait été normal de laisser à chaque élu la liberté de prendre position. Lui-même qui est non encarté mais qui se sent proche d’Alain Juppé est favorable à un front républicain. Tout comme le premier adjoint, Romain Grau, qui lui, est adhérent à l’UDI.

Il y a en effet à droite, par rapport au FN, une diversité de positions qu’il est impossible de nier. Et cela en local comme en national. En n’admettant pas cette diversité de positions Jean-Marc Pujol s’expose à avoir des problèmes au sein de sa majorité.

Le FN n’a pas fini de diviser la droite en trois, les ni-ni, les adeptes du front républicain et les partisans de rapprochements avec le FN.

A gauche c’est clair, les représentants départementaux du PS et du PC appellent à faire barrage au Front national.

L’Olivier se positionne à droite

Au soir du premier tour tous les candidats de L’Olivier délivraient le même message, pas de consigne de vote. Changement de cap à l’approche du second tour. Bruno Delmas et Christine Espert appellent à voter pour les binômes de l’UMP et de l’UDI. L’Indépendant du 27 mars publie une déclaration de Bruno Delmas dans laquelle on lit : « Je suis et reste un homme de droite et du centre ». Nous n’avions pas compris ça. Bruno Delmas n’est-il pas le patron des Progressistes un rassemblement d’hommes et de femmes de gauche qui soutiennent Sarkozy ? La politique c’est compliqué.

Fabrice Thomas

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PS : plus de 1 000 partages sur facebook de l’article Les méthodes de voyou du maire de Canohès. affiche-lancement-exe-mailing

Elections départementales : les méthodes de voyou du maire de Canohès !

Jean-Marc Palma, candidat UMP-UDI en binôme avec Véronique Vial sur le canton 10 Canohès-Perpignan, était, samedi soir vers 20 h à Canohès devant le domicile de sa fille, en compagnie de son gendre quand il a aperçu une voiture, phares et moteur allumés garée à quelques dizaines de mètres à hauteur des panneaux d’affichage officiel. Suivi par son beau-fils, il s’approche et découvre Jean-Louis Chambon, maire de Canohès en train d’arracher ses affiches. Surpris, décontenancé et sans dire un mot, ce dernier est rapidement remonté dans la 207 blanche où l’attendait son fils. Il n’avait sans doute pas imaginé qu’à la nuit tombée et sous une pluie battante quelqu’un pourrait le reconnaître.

Jean-Marc Palma a pris sa voiture et a suivi celle des Chambon qui est directement allée à la mairie. Là, il a vu les deux hommes y rentrer et quelques instants plus tard éteindre toutes les lumières. Alertés par Jean-Marc Palma, les gendarmes sont arrivés et le père et le fils Chambon sont sortis de la mairie et repartis dans la 207 blanche, un véhicule qui appartient à la mairie.

Une plainte a bien sûr été déposée à la gendarmerie et le procureur de la République a été informé.

Jean-Marc Palma se demande si le maire de la commune, lui aussi candidat aux élections départementales, ne serait pas celui qui, nuitamment et à plusieurs reprises a taggué à la bombe ses affiches officielles. Il se demande si ce ne serait pas le même qui a peint des propos nominatifs diffamants sur les murs de la commune.

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Comme dit le dicton, on ne prête qu’aux riches. Et Jean-Louis Chambon a de solides références en matière de pratiques électorales peu conformes à l’esprit démocratique.

Toujours lors de cette campagne, un tract de Chambon candidat PS en binôme avec Toussainte Calabrèse a été encarté dans le bulletin municipal distribué par le personnel communal dans les foyers. Des constats d’huissier ont été faits et plainte a été déposée.

Un an plus tôt, lors des élections municipales, Jean-Louis Chambon a mené la vie dure aux deux listes adverses. Il a tout au long de la campagne multiplié les obstacles. N’arrivant pas à obtenir la simple copie du compte administratif, Vincent Legroux, tête de liste a du faire un recours à la CADA. Et la mairie a finalement communiqué le document peu de temps avant le scrutin. Trop tard pour l’exploiter. Plusieurs des colistiers des deux listes ont eu le plus grand mal à obtenir une attestation d’inscription sur les listes électorales. Document que l’on obtient généralement sans délai, sur place à la mairie. Pas à Canohès. Les services municipaux ont fait trainer plusieurs jours. Une colistière l’a attendu douze jours et ne l’a obtenu que la veille de la clôture du dépôt des candidatures après intervention de la préfecture auprès de la mairie. La mairie était tenu de répondre favorablement à la demande de communication de la liste électorale. Malgré des démarches insistantes et notamment des recommandés, les listes conduites par Vincent Legroux et Marti Cama ne l’ont pas obtenue.

Le droit de réunion a été bafoué. En général, surtout dans un village ou une petite ville on se renseigne sur les disponibilités de salle de réunion à la mairie, on met une option de réservation orale sur des dates que l’on confirme par écrit. A Canohès c’est très différent. En tous cas pour la liste de M. Legroux. Impossible d’avoir connaissance du planning de réservation. Il faut faire un courrier. Puis en mairie on vous dit qu’il faudra attendre huit jours pour instruire votre demande et vous faire une réponse. Le courrier a été déposé en mairie le 21 février 2014. M. Legroux a reçu une réponse datée du 27 février. Elle est signée du maire qui écrit : « Je vous indique que cette salle n’est pas disponible aux dates demandées. » Retour à la case départ. Nouveau courrier au maire avec une demande de salles pour les 21 et 27 mars. Réponse écrite du maire une semaine plus tard, le 10 mars : « Je vous informe qu’aucune salle n’est disponible aux dates demandées…»

Il faut ajouter les menaces et les pressions dont se plaignaient plusieurs colistiers. Et d’autres mauvais coups : les colistiers de Marti Cama, candidat divers droite avaient collé sur les panneaux électoraux une affichette indiquant la date de la réunion publique, le mercredi 19 mars. Des mains anonymes l’ont recouverte d’une affichette portant la date du 20 mars.

Jean-Louis Chambon s’illustre à chaque campagne. Lors des cantonales de 2011, l’ancien cadre du conseil général qui avait travaillé avec la communauté gitane s’est présenté sur le canton de Saint-Jacques. Le jour du scrutin, il faisait du racolage devant le bureau de vote. Mais ce n’était là que le sommet visible de l’iceberg clientéliste qui a permis au candidat PS d’obtenir des scores fleuves dépassant tout ce que l’on avait vu dans les deux bureaux où les gitans votent en nombre. Plutôt que de combattre le clientélisme, les socialistes avaient opté pour la surenchère.

A l’occasion de la campagne des municipales de 2008 à Canohès, Jean-Louis Chambon distribuait par dizaines les beaux livres richement illustrés. Ils provenaient du stock du conseil général. L’affaire aurait pu se terminer devant le tribunal. Mais personne n’a porté plainte.

Pendant combien de temps Jean-Louis Chambon continuera t-il à bafouer la démocratie ?

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Production locale : les actes ne suivent pas…

Comme lors des élections municipales nous avons regardé de près les tracts, journaux de campagne et professions de foi des candidats pour savoir où ils étaient imprimés.

Commençons par la majorité sortante. Le journal de campagne de 20 pages porte le numéro de registre du commerce de l’agence Caractère à Perpignan. Et pas celui de l’imprimeur comme le prévoit la loi. La profession de foi envoyée à tous les électeurs porte deux numéros de registre du commerce, celui de la même agence de pub et celui de l’Imprimerie catalane.

Le matériel de campagne du FN porte le numéro de RCS de Riwal. L’agence de pub parisienne du parti de Marine Le Pen avait aux législatives de 2012, fait imprimer le matériel de campagne de la plupart des candidats en Roumanie, et notamment celui de Louis Aliot. Voilà une belle illustration du patriotisme économique que défend ardemment le Front National.

Les tracts des candidats du rassemblement de la gauche avec Europe Ecologie les Verts et Parti de gauche ne comportent pas de numéro de RCS.La profession de foi sort de chez Encre Verte. Une entreprise locale à laquelle les Verts sont fidèles.

Aucun imprimé de L’Olivier ne porte de numéro de registre du commerce, une mention obligatoire qu’il est le seul à ne pas avoir mis sur la profession de foi. L’Olivier s’expose à une sanction pénale de 3 750 euros par document. Comment ne pas s’étonner qu’une formation qui ne jure que par la production locale ne fasse pas appel à un imprimeur local ?

Le journal de campagne des candidats de l’UMP et de l’UDI porte le numéro de registre du commerce de Mme Claude Bouchardy, profession libérale, installée à Saint-Féliu-d’Amont. Et la profession de foi des candidats le numéro de RCS de Cats, agence de publicité perpignanaise. Le nom d’une agence de pub sert le plus souvent à cacher celui d’un imprimeur hors département, espagnol ou autre. On voudrait croire que les promesses et les beaux discours en matière de production et de développement local valent mieux que les actes de la plupart des candidats.

Si les entreprises locales suivaient l’exemple donné par les politiques, plusieurs imprimeries des P-O mettraient la clef sous la porte.

Rappelons que c’est le contribuable qui va payer les factures d’imprimerie car l’Etat remboursera les dépenses de campagne des candidats qui auront atteint la barre des 5%.

Fabrice Thomas Contact : c.politique@orange.fr

PS : Bruno Delmas nous indique que tous les documents de L’Olivier sortent de l’Imprimerie du Mas.

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Droit de réponse d’Alain Got

M. Alain Got nos a transmis le droit de réponse suivant

« Vous me voyez très étonné de la tonalité de l’article de Monsieur Thomas, qui sort une semaine avant le premier tour d’une élection départementale à laquelle je suis candidat, et traitant d’une affaire judiciaire dont je ne suis pas informé par ailleurs, affaire évidemment censée me nuire en cette fin de campagne électorale.

Effectivement, il y a eu des travaux de structure, de mise en confort, effectués dans le logement de fonction de la direction appartenant au foyer les Mouettes. Ces travaux ont été réalisés par une entreprise locale au printemps 2013, du petit mobilier a été acheté au mieux offrant, travaux que j’assume et dont je suis même fier puisqu’il s’agit de travaux de restauration des locaux du foyer les Mouettes. La direction n’en a tiré d’autre profit que la jouissance d’un logement qui ne lui appartient pas et qui profite au foyer les Mouettes.

Les pièces comptables justificatives existent et ont été validées par un commissaire aux comptes agréé ainsi que par l’assemblée générale du foyer les Mouettes. La phrase tendancieuse laissant entendre que parce que je refuse de vous produire ces pièces, je serais donc fautif ne me plait guère. Je n’ai pas à fournir ces documents qui ne m’appartiennent pas. En premier lieu, j’ai quitté l’effectif salarié du foyer les Mouettes en 2013, je ne suis par conséquent pas habilité aujourd’hui à fournir des documents internes au foyer. Ensuite, le site « C’est politique » n’a pas la compétence à traiter cette affaire. Les pièces comptables seront fournies à toute éventuelle requête judiciaire.

Les électeurs, habitués aux coups bas de Monsieur Siré à mon égard, ne s’y tromperont sans doute pas. »

Rappelons que c’est M. Got qui a proposé de nous transmettre copies des pièces administratives et notamment des factures et qu’à ce moment-là, cela ne semblait pas poser le moindre problème. F.T.

contact : c.politique@orange.fr

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Salanque : Alain Got accusé d’avoir détourné de l’argent d’un foyer de handicapés

Depuis plusieurs mois déjà circulent des informations mettant en cause Alain Got, maire de Saint-Laurent de la Salanque dans le cadre des responsabilités qu’il occupait au Foyer les Mouettes, établissement qui accueille des personnes handicapées.

Voilà que les choses se précisent avec une plainte dénonçant des faits de détournement de fonds publics et d’abus de confiance adressée au procureur de la République par Fernand Siré, président du foyer Les Mouettes.

Il n’échappe à personne que Fernand Siré était maire Saint-Laurent-de-la-Salanque jusqu’à ce qu’il soit battu et remplacé par Alain Got en mars 2014. A cela s’ajoute le contexte électoral car Alain Got est candidat aux élections départementales.  Avec Mathilde Ferrand, fille du maire du Barcarès, il défend les couleurs de l’UMP et de l’UDI.

Selon la plainte, M. Alain Got aurait fait des achats de mobilier et des travaux dans le logement de fonction qu’il occupait pour un montant de 7 810 euros. Une dépense effectuée sans l’autorisation du conseil d’administration du foyer. Elle a été engagée avant le départ en retraite d’Alain Got, mais elle bénéficie à sa compagne qui était directrice adjointe du foyer et qui lui a succédé au poste de directeur.

Nous avons pris contact avec Alain Got. Il nous a tout d’abord déclaré qu’il ignorait que le président du foyer, Fernand Siré avait déposé plainte. En revanche il savait que ce dernier contestait la légalité de la dépense dont il avait, par courrier en recommandé à la directrice, demandé le remboursement sur ses deniers. Pour Alain Got, l’affaire est politique. Fernand Siré chercherait à se venger de sa défaite aux élections municipales.

Animosité, volonté de régler des comptes ? Comment ne pas y penser. Mais un parlementaire qui déposerait une plainte qui s’avèrerait calomnieuse ne prendrait-il pas de gros risques, en particulier pour sa réputation ?

Le contexte politique et électoral ne dispense pas de s’intéresser aux faits dénoncés pour essayer de savoir s’ils sont fondés.

Alain Got nous a expliqué qu’il a fait faire des travaux et acheté une penderie dans un espace « délabré » jouxtant la chambre. Concernant l’accord du conseil d’administration, il se limite à dire que ce dernier a validé le compte administratif. Certes, mais le compte administratif ne rentre pas dans le détail des dépenses.

Se déclarant tout à fait serein, Alain Got nous a proposé de nous fournir copies des pièces comptables : factures, relevé de carte bancaire… D’accord pour les factures de façon à voir à quoi les dépenses se rapportaient réellement. Mais le lendemain soir, jeudi, nous n’avions rien reçu. Lors d’un échange téléphonique M. Got faisait machine arrière en exprimant la crainte que nous publions les factures. Sans dire en quoi il pouvait être gênant de publier des factures payées avec de l’argent public. Afin de tester la bonne foi de M. Got nous nous sommes engagés à ne pas reproduire les factures. Il s’est de son côté engagé à nous les transmettre le lendemain, vendredi. Ce qu’il n’a pas fait. Relancé par SMS, il a simplement répondu «  Vous contacte demain ». Nous sommes depuis sans nouvelle.

Comment ne pas penser qu’Alain Got a quelque chose à cacher ?

Nous hésitions à faire un article si peu de temps avant les élections, mais l’attitude de M. Got nous a convaincu de livrer les informations que nous détenions.

Fabrice Thomas. https://cestpolitique.wordpress.com

PS : La vie d’Alain Ferrand est un long feuilleton judiciaire difficile à suivre. Nous apprenons que la Cour d’appel de Montpellier vient de confirmer sa mise en examen sous contrôle judiciaire en tant que gérant de fait de la société  Firstburger. Cinq personnes ont travaillé sans être déclarées au restaurant du Marina, Les voiles blanches. Les faits remontent à 2008 et 2009.

Contact : c.politique@orange.fr

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L’Olivier : objet politique difficile à identifier

C’est quoi L’Olivier ? Comment le situer sur l’échiquier politique ? Ce nouveau mouvement à caractère local indique que ses fondateurs «  viennent de la droite, du centre, des progressistes et du monde de l’écologie ».  Dans un texte de présentation où tous les mots sont pesés, l’absence de référence à la gauche n’est pas due au hasard.

Dans un interview donné à L’Indépendant le 11 décembre, Bruno Delmas, le leader de l’Olivier comparait sa démarche à celle du maire de Montpellier : « Saurel a été l’alternative de gauche à Montpellier et je revendique être l’alternative de droite dans les P-O. »

Pas étonnant. Bruno Delmas est membre de l’UMP et siège à son comité national. Mais il y est arrivé par la gauche. Et plus précisément par le biais des Progressistes. Un mouvement créé autour d’Eric Besson, secrétaire national du PS qui en 2007 a rejoint Nicolas Sarkozy. Après la victoire de ce dernier, il est devenu secrétaire d’état chargé de la prospective et de la modernisation de la fonction publique, puis ministre de l’immigration et de l’identité nationale. Après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, Eric Besson s’est éloigné de la politique en laissant la présidence des Progressistes à Bruno Delmas. Les Progressistes rassemblent des hommes et des femmes de gauche qui soutiennent Nicolas Sarkozy. Lors de la campagne pour l’élection du président de l’UMP, Bruno Delmas était à nouveau derrière Sarkozy.

Comme Bruno Delmas a fait de la dénonciation des cumulards son principal cheval de bataille n’aurait-il pas été plus cohérent qu’il apporte son soutien à Bruno Le Maire qui est partisan d’une refondation de la politique ? Car Nicolas Sarkozy, lui, défend le cumul des mandats et envisage de revenir sur la loi qui à partir de 2017 ne permettra plus à un parlementaire d’être maire d’une ville de plus de 100 000 habitants, président d’un conseil départemental ou régional.

Précisons que L’Olivier dénonce ici avec une même vigueur les élus de gauche et de droite, notamment ceux avec qui il siège au comité national de l’UMP, comme Daniel Mach et François Calvet.

Difficile d’y voir clair !

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L’Olivier tape dur sur les « élus privilégiés » de gauche et de droite mais il épargne le FN. Ne chasse t-il pas en priorité sur les terres du parti d’extrême-droite ? Dans son journal de campagne des élections départementales, le FN proclame « L’UMPS c’est le chaos » et dans celui de L’Olivier on tient les élus de droite et de gauche pour «  responsables de l’état de mort clinique » du département. Et comme le FN, l’Olivier peint les P-O avec les couleurs les plus sombres et les plus désespérantes.

En cultivant autant l’ambiguïté, L’Olivier peut-il être crédible comme force politique de renouveau de la politique départementale ?

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Départementales : la droite veut-elle gagner ?

Ça fait des années que les Catalans se plaignent de la médiocrité du personnel politique et qu’ils attendent l’arrivée d’une pointure. Il est là il s’appelle Jean Castex.

Les premiers concernés, les candidats de l’UMP et de l’UDI aux élections départementales, les chefs de l’UMP et de l’UDI devraient être contents d’avoir un leader d’un tel niveau. Ils devraient même considérer que Castex est leur meilleur atout pour conquérir la majorité et la présidence du conseil départemental.

Avez-vous vu la photo de Castex sur les supports de communication des candidats UMP-UDI-CDC-Unitat Catalana ? Non. Il n’y a même pas son nom. Même pas son nom !

La droite n’a pourtant pas eu depuis longtemps, et même une éternité, un leader de ce calibre. Et cela au moment où le PS ne peut s’appuyer que sur une Hermeline Malherbe qui n’a pas réussi à se faire un nom et qui, pour beaucoup, à tort ou à raison, reste la doublure que Bourquin avait installé pour pouvoir continuer à tirer les ficelles.

Le FN s’y prend mieux en mettant en avant l’image de son leader local qui n’est pourtant pas candidat aux élections départementales. Le parti Lepéniste rappelle notamment que Louis Aliot avait rassemblé près de 45% des suffrages au second tour des élections municipales à Perpignan.

Pourquoi ceux qui dirigent la campagne de la droite ne mettent-ils pas en avant le CV, le niveau de compétence de leur chef de file ? Nous avons cherché à savoir. Cela semble tenir à un manque de stratégie de campagne. Mais on nous a aussi laissé comprendre que certains n’avaient pas envie de donner trop de poids et d’influence à Jean Castex.

Fabrice Thomas

Contact : lpjdespo@orange.fr

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Elections départementales ou élections de miss et mister canton ?

On nous dira que les élections départementales ne passionnent pas les foules. Certes ! Mais que font les candidats pour que les électeurs s’y intéressent ?

Journaux de campagne, bilans, programmes, projets… A un mois du premier tour, on a encore rien vu.

Bruno Delmas a fait un coup de com avec sa proposition de cantine gratuite pour tous les collégiens. Mais si les parents ne paient pas la cantine qui la paie ? Les contribuables, bien sûr. Le contribuable doit-il payer la cantine des enfants dont les parents ont les moyens, voire largement les moyens d’assurer cette dépense ? N’est-il pas plus juste, ce qui est déjà le cas, d’établir une grille de tarifs selon les ressources des familles, c’est à dire selon le quotient familial ?

La gratuité a des effets pervers sur plan démocratique. C’est du clientélisme de masse. On veut séduire l’électeur non pas sur un projet d’intérêt général mais sur le bénéfice personnel que chacun va tirer de telle ou telle mesure.

De plus, c’est souvent ruineux pour la collectivité. Exemple avec l’ordi gratuit pour tous les lycéens. On y a mis des dizaines de millions et dans le même temps la région a baissé les subventions aux associations culturelles, sociales… Et l’argent que l’on avait consacré à Lordi manquait ailleurs. Pas d’argent pour moderniser la ligne du Train jaune qui est à l’agonie. La gratuité ou la presque gratuité peut aussi être impossible à mettre en place. Comme le train à 1 euro sur l’ensemble du réseau régional. Le nombre de billets à 1 euro est limité et il faut se lever de bonne heure, avoir beaucoup de chance ou passer des heures sur internet pour en avoir un. Et seulement un simple aller car on ne peut pas réserver un aller-retour. Le système mis en place a, en plus, introduit une inégalité de tarifs entre les voyageurs.

Sites internet ? Les partis et les candidats s’y étaient mis lors des précédents scrutins. Mais comme ces sites n’avaient la plupart du temps aucun contenu ils ne servaient à rien. Alors plus de site (sauf L’olivier Pays Catalan www.l-olivier.org). On se contente de mettre sa photo sur facebook.

Photos des candidats titulaires et suppléants que l’on imprime sur des bristols avec un ou deux slogans. C’est presque l’élection de miss et mister canton.

Alors on en est réduit à rire de ceux qui ont mis le Canigou à l’envers et à trouver que le PS y va un peu fort avec son logo de campagne fortement inspiré de celui du conseil général.

Logo de campagne du PS et logo du conseil général

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Canigou à l’envers et Canigou à l’endroit

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(Drapeau indépendantiste catalan en avant sur le permanence de Bernard Lamothe et Chantal Gombert, candidats UMP, UDI, CDC et Unitat Catalana.)

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Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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FN : l’outrance est sa meilleure amie !

L’outrance est bien l’arme préférée de l’extrême-droite. Robert Ménard et Louis Aliot viennent à quelques jours d’écart de nous le rappeler.

« Désormais la police municipale a un nouvel ami », proclame une campagne d’affichage de la mairie de Béziers.

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Derrière la provocation de mauvais goût, il y a les messages sous jacents et notamment le culte des armes. Mais il y a le discours musclé et la réalité.

Equiper les policiers municipaux d’armes à feu n’améliore pas leur efficacité. Dans les missions qui sont les leurs et qui sont différentes de celles de policiers nationaux et des gendarmes, les policiers municipaux font extrêmement rarement usage d’une arme à feu. Ils ne sont pas démunis. Ils ont à leur disposition le tonfa (bâton de protection), la bombe lacrymogène et souvent le taser. A partir du moment où ils sont armés les policiers municipaux doivent s’entrainer au tir. Du temps de moins passé sur le terrain.

Mais la réalité n’est pas la première préoccupation d’un maire qui est surtout un bon communicant et qui, comme tel, se soucie plus de modifier la perception de la réalité que la réalité elle-même. Il tient un discours d’autorité qui rassure et qui semble apprécié d’un grand nombre de Biterrois. Mais ça reste de la propagande. Pardon de la communication.

Lors d’une réunion publique en région parisienne, Louis Aliot a déclaré : « J’étais un peu espanté de voir sur BFM télé l’enterrement de monsieur Charb au son de l’internationale, le poing levé… Est-ce que vous imaginez l’inverse à la télévision, un enterrement avec des drapeaux nazis, des chants nazis, des anciens nazis. Moi dans mon esprit je ne fais pas la différence entre l’un et l’autre. »

Si l’on peut renvoyer dos à dos les régimes totalitaires nazis et communistes qui, au cours du vingtième siècle, ont fait des dizaines de millions de victimes, comparer une manifestation où l’internationale est chantée le poing levé avec une manifestation nazie relève de l’outrance, un genre dont Louis Aliot est lui aussi familier. Comparaison n’est pas raison. Surtout quand elle laisse penser que si l’on peut chanter l’internationale le poing levé on devrait aussi pouvoir chanter des chants nazis le bras tendu.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Le vide profite au FN

« Oui au département. Oui à ses territoires. Oui à ses habitants. Oui aux Pyrénées-Orientales ». Tel est le slogan inodore, incolore et sans saveur du PS pour les élections départementales des 22 et 29 mars. Aucune idée, aucune valeur, aucun projet, aucune vision.

« Catalans gagnants. Le nouveau souffle pour le département » est le slogan des binômes UMP-UDI. Il est aussi creux que celui du PS.

Les électeurs du PS et les électeurs de droite peuvent-ils se retrouver dans ces slogans ?

Le PS pourrait prendre le slogan de la droite et inversement.

Le PS, la droite, rassemblent leurs électeurs autour de valeurs. Pourquoi sont elles absentes ? Est-ce un choix ?

Mais le plus préoccupant c’est peut-être qu’aucun des deux slogans ne soit porteur d’une ambition départementale qui donne aux électeurs de gauche et aux électeurs de droite l’envie d’aller voter.

On sait à qui profite ce vide. Car de leurs côtés, comme les scrutins de 2014 et de début 2015 l’ont montré, les électeurs du FN se mobilisent davantage. D’où les importants progrès du parti de Marine Le Pen en pourcentage. L’absence de projet départemental mobilisateur simplifie encore plus le choix d’électeurs du FN qui se sentent plus concernés par l’immigration, l’insécurité, le chômage et le rejet de la classe politique.

La campagne ne fait que commencer. Espérons, espérons très fort que les partis de gauche et de droite sauront proposer des idées et des projets qui motivent leurs électeurs.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

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Alduy cherche un bouc émissaire

Pourquoi Alduy s’acharne t-il autant sur son successeur à la mairie de Perpignan et à l’agglo ? C’est devenu sa bête noire et c’est quasiment obsessionnel. Il a, dans cet esprit, signé un long billet d’humeur dans Le Petit Journal (édition du 9 janvier).

Pourquoi cette animosité ? Nous tentions déjà de répondre à cette question dans une chronique du 28 juin dernier : « On dit Jean-Paul Alduy assez critique à l’égard de l’action de Jean-Marc Pujol. Normal. Jean-Paul Alduy est tellement meilleur que les autres, tellement au dessus du lot. Maintenant en retraite il entretient cette image de lui-même en distillant les petites phrases sur son successeur. Il fait comme son père avait fait avec lui. Paul Alduy avait empoisonné les premières années de mandat de son fils à la mairie en lui distribuant publiquement des mauvaises notes et des blâmes. Pour celui qui a quitté les responsabilités, celui qui arrive après fera toujours moins bien. Jean-Paul Alduy est trop familier du pouvoir et de ses histoires d’égo pour ne pas connaître tout ça par coeur. Il devrait donc résister à la tentation. »

En lisant et relisant l’article qu’Alduy a donné au Petit Journal nous pensons avoir compris ce qui anime l’ancien maire.

Sa tribune commence par une thématique avec laquelle il a pendant 20 ans bercé les Perpignanais. Le développement économique de Perpignan grâce à son rapprochement avec Barcelone : « 2014 restera dans l’histoire de notre territoire comme l’année où Barcelone et son aéroport se sont rapprochés à une heure et quelques minutes de Perpignan, c’est à dire l’année où notre ville est désormais reliée à toutes les capitales du monde. » Et JPA explique ensuite : « Cette situation nouvelle a toujours été la condition nécessaire si longtemps espérée pour attirer des entreprises à haute valeur ajoutée qui se déploient sur l’international.»

Fichtre ! Alduy aurait-il oublié que les immeubles de bureau du Centre Del Mon sont vides ? Complètement vides.

Jean-Paul Alduy a transformé Perpignan. Mais en matière de développement économique, il en est resté à des discours grandiloquents. Pour ne prendre qu’un exemple, Technosud devait être le Sophia-Antipolis de Perpignan. En fait on y trouve plus de professions libérales que d’entreprises de haute technologie. Précisons que Sophia Antipolis (Alpes Maritimes) est la plus importante technopole de France, 1 400 entreprises, 31 000 emplois, 5 000 étudiants et chercheurs.

Notre territoire ne va pas se développer grâce à Barcelone. Le déménagement de la maison de Perpignan de Barcelona à Girona, puis sa fermeture, ont montré que JPA était le premier à ne pas croire à ses propos.

Mais Alduy, qui est un as du trapèze volant, un extraordinaire acrobate qui retombe toujours sur ses pieds, explique qu’il avait jeté les bases de ce développement économique : « Le mouvement était donné, mais c’était sans compter la rupture politique et même culturelle issue des élections de mars dernier. » Et oui Perpignan allait grâce au formidable boulot d’Alduy devenir une ville prospère mais Pujol est venu contrarié son destin.

Alduy a trouvé un bouc émissaire : « La vision comptable à court terme interdit l’intelligence du futur et la mobilisation des énergies.», écrit-il avec son habituel lyrisme.

L’ancien maire veut tout simplement faire porter à un autre l’échec total de sa grandiose vision du développement économique de Perpignan.

Fabrice Thomas

Contact : cest.politique@orange.fr

7 janvier 2014

L’horreur est là sous nos yeux. Nous savions que la barbarie islamique allait frapper notre pays. Mais nous ne savions pas où et quand. Après les juifs, à Toulouse, elle a visé la rédaction d’un journal, Charlie hebdo.

Plus de mille jeunes « français » sont partis faire le Jihad en Irak et en Syrie et leurs semblables sont parmi nous, prêts à mourir pour détruire ce à quoi nous tenons le plus, la liberté. La liberté d’opinion et la liberté religieuse. La liberté de croire et de ne pas croire. La liberté de critiquer les religions.

Aujourd’hui la colère est forte et il est difficile d’y résister. Mais c’est la force et la supériorité de la démocratie de rester, en toutes circonstances, fidèle à l’état de droit. Un état de droit qui va devoir prendre des mesures pour se protéger. Ce qu’il a peut-être tardé à faire.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Lobbying : Cresta épinglé par Libération

Dans un article d’une demie-page titré, « Le lobby de l’immobilier ne manque pas d’air », le quotidien Libération du 17 décembre s’est penché sur la question au gouvernement rédigée en des termes identiques, à une semaine d’intervalle, par deux députés PS, Sylviane Bulteau et Jacques Cresta. Les deux députés considèrent que les sites internet d’annonces gratuites font une concurrence « tout à fait déloyale » aux professionnels de l’immobilier.

Les deux textes sont rédigés de façon absolument identique, ce qui pourrait indiquer qu’ils n’ont pas été écrits par les deux députés. Et l’auteur de l’article, Tonino Serafini, donne des informations sur des actions de lobbying engagées par des professionnels de l’immobilier pour tenter d’imposer un recours obligatoire à leurs services.

Libération n’est pas parvenu à joindre les deux députés. Nous avons téléphoné à la permanence de Jacques Cresta où son attaché parlementaire Laurent Rosello nous a déclaré : « Nous avons décidé de ne pas répondre aux questions de la presse. » C’est bien dommage ! Nous aurions demandé pour quelles raisons Jacques Cresta avait fait cette action de lobbying pour les pros de l’immobilier et donc contre l’intérêt des particuliers qui apprécient de pouvoir vendre un bien sans payer un intermédiaire.

Le développement de la consommation collaborative, qui n’en est qu’à ses débuts, est un des bienfaits d’internet. Elle n’est certes pas aussi bien encadrée et ne protège pas aussi bien vendeurs et acheteurs que la relation avec des professionnels. Il faudra faire évoluer les règles. Ce qui est de la compétence d’un député et correspond mieux à ce que l’on peut attendre de Jacques Cresta.

Bonne année à tous !

Fabrice Thomas

PS : Nous avions traité ce sujet dans une chronique du 7 novembre.

Il y en aura pour tout le monde !

FN : des tracts et des affiches payées par la Russie

Le FN a fait un emprunt à une banque russe pour financer les campagnes des élections cantonales et régionales. Les prochains tracts du FN que nous aurons entre les mains seront donc financés par de l’argent russe. Etonnant pour un parti dit souverainiste. Un parti qui a choisi le camp de la Russie et de son nationalisme autoritaire. Dans ce pays où pouvoir et puissance financières sont si étroitement mêlés est-il imaginable qu’une banque prête de l’argent à un parti politique qui ne serait pas en odeur de sainteté au Kremlin ? Et si le FN n’obtient pas de prêt en France ce n’est pas parce que les banquiers ont des états d’âmes. Les finances du parti d’extrême-droite sont dans un état désastreux et le FN manque de solvabilité. Le banquiers, en tous cas certains d’entre eux, n’hésitent pas à s’afficher avec les responsables du FN. Nous l’avions vu lors de la campagne des municipales. Les responsables régionaux de la Société Générale avaient déroulé le tapis rouge pour la réception de Marine Le Pen dans leur loge du stade Aimé Giral.

Encore un complot contre le FN !

L’Obs de cette semaine publie une enquête d’Olivier Toscer sur les investigations judiciaires en cours visant le FN : « La justice se demande si la présidente du Front national n’est pas bénéficiaire d’un système conçu pour détourner de l’argent public. Prêts à taux élevés accordés aux candidats, ventes plus ou moins forcées de matériel de campagne à prix fort, omniprésence d’affairistes issus de la mouvance néofasciste : les enquêteurs sont sur la piste d’un vaste réseau de fraude présumée au financement public des partis politiques. D’après nos enquêtes, les sommes détournées lors des seules élections législatives de 2012 pourraient s’élever à plus de 6 millions d’euros. » La lecture de cet article nous apprend que Riwal, le fournisseur exclusif du FN sous-traite ses travaux d’impression en Roumanie. 566 des 577 candidats dont Louis Aliot sont passés par cette entreprise qui a des liens étroits avec le régime syrien d’El Assad. A la manoeuvre également Jeanne, un micro parti créé en 2010 par des proches de Marine le Pen, c’est lui qui facturait les prestations de Riwal. D’après L’Obs, Riwal a fait son beurre en faisant de la surfacturation. D’où la possibilité de détournement d’argent public car les dépenses de campagnes des candidats atteignant les 5% sont remboursées par l’Etat.

Ayez peur bonnes gens !

Le FN a distribué un tract sur l’insécurité à Perpignan. Comme avant chaque élection !

Dynastie UMP

Dans la famille Ferrand nous avons cité le père, Alain, la mère, Joëlle puis Mathilde candidate UMP aux élections cantonales, mais nous avions oublié Camille Ferrand, la seconde fille, qui siège au conseil municipal du Barcarès. Nous sommes confus.

Nouvelle signature

En regardant la signature de la dernière campagne de publicité de la Région nous avons découvert un nom, Ivoire. Nous ne connaissions pas. Le conseil régional aurait-il fait appel à une nouvelle agence de publicité ? Pas du tout c’est une marque de Sens Inédit, l’entreprise de Pascal Provencel. Ca reste une affaire d’éléphants.

Bourquin : un exemple pour la jeunesse

C’est probablement une première en France. Nous aurons dans les P-O, à Argelès un lycée qui portera le nom d’un homme politique condamné par la justice. Une fois pour complicité de faux et une autre pour favoritisme dans un marché public. Que l’on donne le nom de Christian Bourquin à un rond-point, à une rocade, à un pont mais pas à un établissement scolaire !

Alain Ferrand devant le tribunal correctionnel

L’affaire des faux électeurs du Barcarès sera jugée mardi 16 décembre. Sauf demande de renvoi.

Le FN a perdu un siège de conseiller régional

Atteint par le cumul des mandats, Louis Aliot devait démissionner du conseil régional. Ce qu’il a tardé à faire. Ce que l’on comprend mieux en apprenant que son successeur Pierre Aloy, troisième sur la liste FN aux régionales de 2010, n’a pas repris sa carte. Adhérent de la première heure, responsable de la deuxième circonscription il a rompu à la suite d’embrouilles avec la cheftaine des P-O, Marie-Thérèse Fesenbeck. Il y a beaucoup d’ambiance dans les rangs du FN départemental. Certains reprochaient à Pierre Aloy d’être plus proche d’Alain Ferrand que du FN. Pierre Aloy à qui nous avons posé la question, a répondu : « Je ne mélange pas tout. Je ne mélange pas la parfaite gestion de la ville et la politique nationale. » Pierre Aloy ne cache pas son soutien à celui dont son fils Frédéric Aloy est le deuxième adjoint. Cette désaffection fait perdre un siège de conseiller régional au FN et elle l’affaiblit au Barcarès et dans la Salanque. En particulier parmi les nombreux pieds-noirs, milieu dont Pierre Aloy est une personnalité.

Mobilisation pour le Train Jaune

Belle mobilisation pour sauver le Train jaune, samedi sur le quai Vauban. Les militants de la CGT proposaient une pétition à des passants qui la signaient à tour de bras. A deux pas de là, les militants de L’olivier Nouveau Pays Catalan étaient dans l’air du temps avec une initiative originale, Un selfi pour le Train jaune. Des initiatives indispensables face à la menace bien réelle de fermeture de la ligne du Train jaune.

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Vive le centre ville

Même ceux qui passent leur temps à dénigrer le centre ville, une certaine presse en particulier, doivent en cette période de fête s’apercevoir que faire un tour au centre ville est incomparablement plus agréable qu’une virée dans n’importe quel centre commercial. Avec toutes ces illuminations, on en prend plein les yeux. Et cette grande roue, quelle belle réussite ! Que de candidats pour contempler la ville den haut. Là ça sent les châtaignes, là le vin chaud à la cannelle, en différents endroits on peut se régaler de quelques huitres…. Tout ça et bien d’autres choses dans une bonne ambiance.

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Fabrice Thomas

PS : Emballement. La forte éventualité de la candidature de Ségolène Neuville sur la quatrième circonscription lors des prochaines législatives, celle où est élu Pierre Aylagas nous a fait écrire un peu vite que ce dernier pourrait en compensation se voir offrir la présidence du conseil général. Ce qui fut possible si Pierre Aylagas avait été candidat aux élections départementales. Hors sur le canton numéro 5 de la Côte Vermeille, c’est Michel Moly qui sera le candidat du PS. Plusieurs lecteurs nous ont signalé cette boulette. Nous les en remercions.

Contact : c.politique@orange.fr

Alain Ferrand candidat aux cantonales par procuration

Après l’épouse Ferrand, voici la fille Ferrand, Mais c’est toujours Alain qui tire les ficelles. Quel responsable de l’UMP va oser justifier cette candidature ? Avec quels arguments ?

Mathilde Ferrand, 23 ans, n’est pas enthousiasmée, sa mère non plus d’ailleurs. Mais papa pousse et l’UMP ne s’est pas fait prier pour donner l’investiture. Et l’UDI cautionne à 100%. Ce qui donne un tandem avec Alain Got, maire UDI de Saint-Laurent-de-la-Salanque.

Comment l’UMP qui a fait avec l’UDI un casting qui tient plutôt la route avec un chef de file de qualité, Jean Castex, peut-elle se mettre un tel caillou dans la chaussure ? Par calcul électoral bien sûr. Ils considèrent que le tandem Ferrand-Got a de bonnes chances de gagner le canton. La fin justifie les moyens. Il ne faudra pas s’étonner que le FN serve et resserve, avec un certain succès son discours sur les magouilles électorales. Le FN ne peut qu’apprécier. Mais il se gardera toutefois d’entrer dans les détails, car en matière de népotisme, le parti d’exrême-droite est orfèvre.

Le PS pourrait normalement tirer argument de cette situation pour mobiliser un électorat qui a le moral en berne. Mais son candidat, José Puig, Modem siégeant dans la majorité de gauche du conseil général, va avoir du mal à être crédible en adversaire de Ferrand alors qu’il s’affiche depuis des années comme son allié et grand ami.

A Saint-Laurent-de-la-Salanque, le choix du maire est largement incompris. Jusqu’au sein de sa majorité municipale. Et nombre d’élus de villages de la Salanque n’apprécient pas l’alliance de Got avec Ferrand.

Si Alain Ferrand est maître (toutefois fort contesté) dans sa commune du Barcarès, il n’a pas une très grosse côte d’amour sur la Salanque. Et si ce rejet s’exprime à nouveau, le FN pourrait profiter de la situation. De quoi auront l’air les dirigeants de l’UMP si leurs calculs aboutissent à faire élire deux conseillers départementaux FN sur la Salanque ?

Le Tous pourris on le sait, alimente fortement le vote FN. Pour ralentir, voire freiner la progression du parti Lepéniste il est indispensable de restaurer un minimum d’éthique en politique. Ce n’est hélas pas le chemin que choisit l’UMP des P-O.

Fabrice Thomas

PS : Extrait de la déclaration de Bruno Le Maire après l’élection du président de l’UMP : « Je refuse de parier sur les difficultés de la gauche, je parie sur la capacité de la droite à se réinventer. Ceux qui pensent que le pouvoir est à portée de main parce que la gauche échoue se trompent. Nous ne devons pas gagner par défaut, mais par la force de notre projet. Faute de quoi nous continuerons à subir la flambée du Front national partout en France. » Celui qui, depuis quelques années maintenant prône une révolution démocratique a recueilli 30% des suffrages des adhérents. Même à l’UMP les idées avancent.

Contact : c.politique@orange.fr

Des cadeaux pour le FN

Sens Inédit (ex Synthèse) liquide son agence perpignanaise

La fermeture de l’agence de publicité Sens Inédit, il y a quelques mois de cela, n’a pas fait de bruit. Près d’une dizaine de personnes se sont pourtant retrouvé sur le carreau. Dans la bataille pour la mairie de Montpellier, Pascal Provencel, le patron de Sens Inédit faisait la campagne du candidat archi favori du PS, Jean-Pierre Mourre, président de l’agglo. Agglo qui était un gros client de Synthèse. Mais Philippe Saurel (divers gauche) a gagné la mairie de Montpellier puis la présidence de l’agglo. Du coup Provencel a beaucoup perdu. Et c’est Perpignan qui paie les pots cassés. Sens Inédit y conserve pourtant de gros budgets : conseil général, comité départemental du tourisme, Sydetom… Tous ces travaux sont exécutés au siège, à Montpellier. L’agence qui faisait la synthèse entre la politique et les affaires avait, dans l’ombre de Christian Bourquin, permis à Pascal Provencel de constituer la plus importante agence de publicité de la région Languedoc-Roussillon et aussi de gagner beaucoup d’argent.

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Aliot à Millas ?

Louis Aliot serait tenté par une candidature sur le canton numéro 16, de la vallée de la Têt dont le bureau centralisateur est Le Soler. Sur les 10 communes, dont Millas et Ille-sur-Têt qui composent ce canton, Marine Le Pen était aux élections présidentielles arrivée en tête au premier tour avec près de 30% des voix.

Qui pour remplacer Malherbe ?

Ségolène Neuville apprécie beaucoup Hermeline Malherbe.  Jusqu’au point de vouloir alléger le travail de la sénatrice-présidente du conseil général en poussant un autre socialiste à la présidence de l’institution qui, à partir de mars prochain se nommera le conseil départemental. Qui ? Pierre Aylagas à qui elle va prendre la quatrième circonscription aux prochaines législatives ? Il faudra d’abord que la gauche gagne les cantonales. Ce qui n’est pas fait.

Un gros cadeau pour le FN ?

L’UMP et l’UDI se prépareraient à faire un gros cadeau au Front National avec un tandem Got-Ferrand. Ferrand étant la fille du couple aux affaires au Barcarès. Alain Got, maire de Saint-Laurent, UDI ne serait pas favorable à ce tandem, mais il se dit que s’il n’a pas le choix, il avalera la couleuvre. Est-ce possible ? Lui qui invoquait la probité pour s’opposer à ce qu’Alain Ferrand devienne vice-président de l’agglo ! Dans ce canton numéro 4, la côte Salanquaise composé de 6 communes, Marine Le Pen était largement arrivée en tête, avec plus de 30% des suffrages au premier tour des dernières présidentielles.

Le retour de Kaiser

Conseiller général de 1994 à 2001, puis maire-adjoint de Perpignan de 2009 à 2014, Jean-Claude Kaiser reviendrait comme candidat UDI sur le canton numéro 10, Perpignan-Canohès. Bien qu’UDI, il est surtout fortement soutenu par le patron de l’UMP François Calvet. Kaiser souhaite composer un binôme avec Valérie Cons. Et sûr de lui il menace de ne pas être candidat si l’avocate n’est pas investie par l’UMP. Valérie Cons, conseillère municipale de Perpignan jusqu’en 2014 avait été écartée de la liste lors des dernières municipales et depuis elle déblatère sur Pujol. Jean-Claude Kaiser est à la tête d’une agence d’architecture qui, lorsqu’il siégeait au conseil général, a travaillé pour l’office HLM de l’institution. Sous Marquès et sous Bourquin. C’est légal nous a expliqué Jean-Claude Kaiser. Il était également légal qu’il ait été maire-adjoint chargé de la rénovation urbaine de 2009 à 2014. C’est légal, mais ce sont des situations de conflit d’intérêt qui font planer des doutes sur la probité des personnes et des institutions concernées. Encore un cadeau pour le FN.

Il sont fous ces jeunes UMP

Ils sont quatre jeunes UMP, quatre candidats à l’investiture aux prochaines cantonales et ils ont écrit une charte « Génération 66 des jeunes candidats de l’UMP » Ils essaient de sensibiliser leur parti à des candidatures de renouvellement générationnel. Et pour atteindre cet objectif, ce collectif demande : « Une désignation des candidats de l’UMP par une procédure transparente et rigoureuse au sein du comité départemental. Cela implique que chaque candidat sollicitant une investiture puisse s’exprimer devant le comité départemental de l’UMP. Qu’un vote à bulletin secret, canton par canton désigne le binôme retenu. »

Et en conclusion : « La transparence et la rigueur sont des éléments indispensables pour lutter contre le déclin de la confiance de nos concitoyens envers le personnel politique. »

Ce n’est pas gagné.

Ces jeunes sont fous mais ils ont tout compris. Cette charte est initiée par Antoine Coppolani, candidat à l’investiture sur le canton Vallespir-les Albères ; François Lietta, candidat à l’investiture sur le canton La côte Salanquaise ; Guillaume Lopez, candidat à l’investiture sur le canton vallée de l’Agly et Virginie Santiago, candidate à l’investiture sur le canton Ribéral.

Nous savons tous qu’avec le fonctionnement actuel de la politique, nous courrons à la catastrophe. Il faudra un jour ou l’autre le changer.

Bon mot

Terminons avec un bon mot de Nicolas Caudeville : « Quand Pujol entend le mot culture il sort sont Haut Pinell. »

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Affaire Cresta : la défense du député vole en éclats

En grande difficulté depuis la révélation de son intervention auprès du procureur de la République au profit d’un conducteur condamné pour conduite en état d’ivresse, Jacques Cresta a adressé un long droit de réponse à L’Indépendant. Il y a attaque vivement Alliance le syndicat de policiers qui a révélé l’affaire ainsi que le quotidien local. Peu d’explications sur le fond.

Tirer à l’arme lourde sur ceux qui le mettaient en difficulté était la défense favorite de Christian Bourquin. Il lui fallait jeter le discrédit sur ceux qui révélaient ses frasques. C’est ce que fait Cresta.

Voici ses minces explications sur les faits : « Je suis intervenu par courrier auprès du procureur de la République pour demander quelle était la démarche à suivre pour qu’un individu qui avait été condamné à quatre mois de suspension de permis pour conduite en état d’ivresse et qui avait effectué sa peine récupère son permis de conduire. » Et il ajoute un commentaire : « Le fait d’intervenir pour que les droits d’une personne soient respectés après une condamnation pénale et une peine effectuée ne constitue pas une manière d’approuver ou de tolérer les faits commis. »

Cette version est mise à mal par la date de l’intervention du député. Le mail de Jacques Cresta au procureur n’a pas été envoyé à la fin de la suspension du permis mais selon L’Indépendant le lendemain de la suspension le 29 octobre et selon nos sources quelques jours après. Précisons d’ailleurs que la suspension de quatre mois prendra fin en janvier 2015.

Au regard de la fragilité de la défense de Cresta on comprend mieux son caractère belliqueux.

Et si c’était pour savoir comment récupérer un permis de conduire à l’issue de la période de suspension, point n’était besoin qu’un parlementaire fasse un courrier à un procureur de la République. La réponse se trouve facilement sur Internet.

Avec cette justification très peu crédible Jacques Cresta s’enfonce encore un peu plus.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Intervention de Cresta auprès du procureur : « Une honte », selon Henri Sicre

Porter le bonnet d’âne pour sa faible participation au travail parlementaire ne suffisait pas à Jacques Cresta. Voilà que le député collectionne les actions malencontreuses.

Comme l’a révélé, le syndicat de policiers Alliance, Jacques Cresta est, par écrit, intervenu auprès du procureur de la République pour demander la restitution de son permis de conduire à un chauffard qui en avait été privé par une condamnation à 4 mois de suspension. L’intéressé qui conduisait avec un taux d’alcoolémie de 1,36gl avait percuté une voiture en stationnement.

Pour Henri Sicre, ancien député PS, le comportement de Jacques Cresta est « une honte » et il est « débile ». L’ancien parlementaire rappelle que la séparation des pouvoirs est inscrite dans la constitution. Et il précise sa pensée : « Si les politiques intervenaient auprès des magistrats et que la justice réponde favorablement, il n’y aurait plus de justice. » A la fin de la conversation, il ajoute : « Je confirme que je qualifie son intervention de débile. »

Nous avons interrogé François Lietta, attaché parlementaire de Fernand Siré. Il nous nous a expliqué que le député était parfois sollicité par des personnes condamnées pour des délits routiers. Il refuse catégoriquement toute intervention. François Lietta évoque le cas récent d’un chauffeur professionnel privé de son permis de conduire à la suite d’un excès de vitesse. Fernand Siré a réagi en disant que le conducteur aurait du faire attention et ne pas commettre d’infraction.

L’intervention de Cresta est d’autant moins admissible qu’elle concerne un délit d’alcoolisme qui se caractérise par un niveau élevé d’alcool dans le sang. Il ne peut pas y avoir d’indulgence dans ce domaine.

Ce député qui a, comme nous le voyons, un sens aigu de l’intérêt général a posé une question écrite au gouvernement en lui suggérant de taxer les transactions immobilières de particulier à particulier réalisées grâce aux sites d’annonce comme Le Bon Coin ou de Particuliers à Particuliers. Vous ne rêvez pas ! La question a été publiée au Journal Officiel du 28/10 et vous pouvez la retrouver sur le site de l’Assemblée Nationale http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-67529QE.htm

On a envie de demander à Jacques Cresta de quoi il se mêle. Considère-t-il qu’en matière de création de taxes et d’impôts les services de Bercy manquent d’imagination ? Il suffit de lire la question pour comprendre que Jacques Cresta est surtout préoccupé par la défense des intérêts de certains professionnels de l’immobilier. Il évoque : « La concurrence que constituent certains sites d’annonces gratuites, notamment pour les professionnels de l’immobilier, qui considèrent que celle-ci s’exerce de façon tout à fait déloyale. »

En étendant la logique de Jacques Cresta il faudrait taxer tous les services et les échanges qui pourraient être assurés à titre payant. Vous faites un échange d’appartements pour les vacances ? On taxe. Vous utilisez le covoiturage ? On taxe.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’Indépendanse

Déménagement électoral

Oubliant ses belles paroles sur sa proximité avec les habitants et sur son intimité avec le canton de Saint-Martin, Ségolène Neuville quitte Perpignan pour le Canigou. Un canton à cheval sur le Conflent et le Vallespir. Et on peut imaginer la suite. L’abandon de la troisième circonscription, vallée de la Têt pour la vallée du Tech dans la quatrième circonscription plus favorable à la gauche. Pas de chance pour Robert Garrabé qui se considérait comme le mieux placé pour prendre la suite de Pierre Aylagas. Autre déménagement, celui de Toussainte Calabrèse qui quitte le canton du Bas-Vernet où elle est élue depuis 2011 pour aller sur le canton numéro 10, Canohès et sud de Perpignan. Comment les deux élues PS justifieront-elles ce départ pour des terres électoralement plus hospitalières ? Elles n’en parleront pas. Et qui ira leur demander des explications ?

Que devient Clotilde Ripoull ?

On n’entend plus Clotilde Ripoull et elle s’est même fait piquer sa place d’opposante numéro 1 à Pujol par Bruno Delmas. Selon les dernières nouvelles elle s’investit dans une activité professionnelle. Elle s’est installée comme conseil en gestion d’entreprises avec un statut de profession libérale. Il faut toujours du temps pour se remettre d’un revers électoral. Rappelons que la liste qu’elle conduisait aux élections municipales a frôlé les 10% des suffrages exprimés, nécessaires pour être présent au second tour. Il ne lui a manqué que 141 voix pour être élue au conseil municipal, faire chuter la liste Pujol et provoquer un séisme en permettant à Louis Aliot de s’installer dans le fauteuil de maire de Perpignan. Battue, la droite n’aurait plus guère eu voix au chapitre et la pugnace Clotilde Ripoull aurait pris la tête de l’opposition à Aliot. Clotilde Ripoull ne se prépare pas pour les élections cantonales, mais il serait bien étonnant qu’elle ne revienne pas sur la scène politique locale.

L’Indépendanse

L’Indép a consacré, le 22 octobre, une pleine page aux succès et projets dans le cinéma du duo Jacques Font, Jean-Philippe Julia. Encore ! Et oui encore un article dithyrambique pour les propriétaires du Méga-Castillet. Cela n’a certainement aucun lien avec l’arrivée probable de Jacques Font dans le groupe d’investisseurs qui avec, La Dépêche du Midi, prendra prochainement le contrôle de notre quotidien local. Il ne faudrait surtout pas croire que L’Indépendant fasse la danse du ventre devant Jacques Font.

Candidat de la diversité

Fouzi Bouhadi sera-t-il une nouvelle fois candidat aux élections cantonales ? Il se prépare à une candidature sur le nouveau canton du Vernet qui regroupe les anciens cantons du Bas et du Haut Vernet. Si le conseiller sortant du Haut-Vernet, Richard Pully ne se représente pas, et il semble ne guère en avoir envie et avoir assez à faire avec son mandat de maire-adjoint de quartier, Fouzi Bouhadi pourrait obtenir l’investiture de l’UMP. Sans investiture et sur son seul nom, il avait aux cantonales de 2011 sur le Bas-Vernet, fait 9,91% au premier tour. Ce qui témoigne de sa bonne implantation dans ce quartier. A gauche comme à droite, les candidats de la diversité arrivent rarement à être placés en position éligible. Les partis politiques ont de réelles difficultés à faire une place aux français d’origine maghrébine qui manifestent un réel intérêt pour l’action publique. Une situation que cache la promotion de quelques personnalités au niveau national, comme Rachida Dati à l’UMP et Najat Vallaud-Belkacem au PS. Fouzi Bouhadi a un profil qui colle bien avec les compétences principalement sociales du conseil général. Il est pointu sur la problématique de l’insertion par le travail. Cet ingénieur a des compétences qui pourraient être utiles pour développer les actions d’insertion. Car c’est un domaine dans lequel, comme l’avait constaté la chambre régionale des comptes, le conseil général n’est pas assez actif et pas à la hauteur de la désastreuse situation sociale du département.

UMP : succès local pour le candidat de la rénovation

Pour sa rentrée parlementaire, Fernand Siré avait invité Bruno Le Maire, un des trois candidats à la présidence de l’UMP. Le passage de son discours portant sur la rénovation démocratique de la France a été le plus applaudi : « La première idée que je défends, elle n’est pas la plus populaire parmi mes amis parlementaires mais j’y crois profondément. On ne peut pas demander au Français de changer, nous les responsables politiques si nous ne prenons pas nous-mêmes part du changement. On ne peut pas dire aux Français « changer ! », mais nous les responsables politiques nous gardons toujours les mêmes privilèges, toujours les mêmes avantages, toujours le même fonctionnement. Je pense que la droite républicaine doit être au cœur de la refondation démocratique nécessaire. La droite républicaine doit être la première à dire que 577 députés c’est trop et que 400 ce serait largement suffisant. La droite parlementaire devrait être la première à dire que vous méritez des parlementaires qui soient parlementaires à 100% et des maires qui soient maires à 100% et quelle est donc désormais opposée au cumul des mandats. La droite parlementaire doit être la première à dire aux Français, vous voulez des têtes nouvelles vous voulez avoir accès à la vie politique, vous avez raison. Et bien la droite parlementaire doit dire que désormais en France on fait trois mandats de députés ou trois mandats de sénateurs, pas un de plus, pour faire ensuite la place à une autre génération. » Cette réunion publique s’est tenue à Canet en présence de 700 personnes selon les organisateurs. La salle Les voiles rouges était bondée. Le maire de Canet, Bernard Dupont soutient la candidature Bruno Le Maire à la présidence de l’UMP.

UDI : l’heure de vérité

L’UDI n’a pas réuni 50 personnes pour la venue à Perpignan de Jean-Christophe Lagarde candidat à la présidence du parti centriste. Un militant dit ne pas être étonné, l’image de l’UDI est nationalement brouillée et localement le parti qui était organisé autour de JPA et de la mairie de Perpignan était structuré sur une base clientéliste. Après le départ d’Alduy de la mairie et de l’agglo, c’est l’heure de vérité pour l’UDI dont les troupes sont à présent clairsemées. Jean-Paul Alduy s’est proposé pour mettre en place la formation des militants au niveau national et il a montré beaucoup d’intérêt pour les prochaines élections régionales. Songerait-il à une candidature, à la tête d’une liste de l’UDI ? Quoi qu’il en soit il est bien décidé à rester un acteur de la vie politique locale.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Les cantonales sont lancées

Faux électeurs

L’affaire des faux électeurs du Barcarès devrait être jugée avant la fin de l’année. Une vieille histoire… qui date des élections cantonales de 2004 et pour laquelle les époux Ferrand avaient été mis en examen en 2006. Pourquoi les affaires impliquant des politiques trainent-elles aussi longtemps dans les armoires des tribunaux ? Le temps joue en général en faveur des prévenus. Lors de plusieurs procès visant des élus on a entendu le procureur faire des réquisitions en demandant au tribunal de prendre en compte l’ancienneté des faits. Cela permettra t’il à Alain et à Joëlle Ferrand d’échapper à la privation de leurs droits civiques ? C’est le risque qu’ils courent si la justice devait considérer que les faits sont établis.

Un rendez-vous avec la justice qui s’ajoute à l’information que nous avons donnée en septembre sur la fin de l’instruction de l’affaire sur les marchés publics dans laquelle Joëlle Ferrand était mise en examen.

JPA par ci, JPA par là

Jean-Paul Alduy est un retraité de la politique de plus en plus actif. Pas une semaine sans qu’il ne mette son grain de sel : sur le cadran solaire à 300 000 euros de MA2F, sur l’implantation d’Ikéa… Un jour il se montre à une inauguration et un autre à l’ouverture d’un nouveau commerce. Il a expliqué, lors d’une réunion de l’UDI, que son rôle se limiterait à soutenir des jeunes, à contribuer au renouvellement générationnel. Il soutient le retour de Fabrice Villard, son ex directeur de cabinet à l’agglo et prétendant malheureux à sa succession à la mairie. JPA avait finalement préféré Jean-Marc Pujol. Villard avait en 2009 rejoint François Rivière qui lui aussi, en 2008, s’était cassé les dents sur la mairie de Perpignan. Ils avaient ensemble pris le contrôle du Parti radical valoisien. Une aventure qui ne les avait pas menés bien loin. Fabrice Villard a pendant plusieurs années été directeur d’Espi. Une collaboration à laquelle François Rivière, le patron d’Espi, a mis un terme. Fidèle au centre, Fabrice Villard revient avec l’UDI.

Le tandem Alduy-Villard semble se reconstituer et JPA donne la forte impression de vouloir continuer de peser sur la vie politique locale.

Cantonales : Calvet accusé de jouer perso

Le président de l’UMP, François Calvet doit avoir les oreilles qui sifflent. De toute part les critiques fusent sur les candidats à l’investiture UMP qu’il propose pour les cantonales de mars prochain. Il est accusé d’utiliser les cantonales non pour reconquérir le conseil général mais pour assurer sa réélection au sénat en 2015. Il ne choisirait pas les meilleurs candidats, mais les élus en place, surtout les maires qui, en retour, ne manqueront pas de lui apporter des voix de grands électeurs.

L’Olivier se lance dans les cantonales

Bruno Delmas a tapé comme un sourd sur la classe politique locale devant 150 personnes venues assister au lancement de la campagne des cantonales de L’Olivier au Castillet. Taper sur les politiques fait toujours recette. Surtout par les temps qui courent. Jamais le rejet des politiques n’a atteint un tel niveau. Son constat de l’état dans lequel est le département est également brutal : « Nous sommes au stade de la mort clinique ».

Il appelle à constituer un rassemblement au delà des clivages politiques : « Il faut faire tomber les murs entre le peuple et la classe politique. »… « Nous sommes face aux urnes et aux tenants du pouvoir. » Le président de L’Olivier a lancé des idées et indiqué des pistes pour reconstruire le département et faire de cette reconstruction un exemple pour la France entière.

Mais comment Bruno Delmas et les siens feront-ils pour échapper aux dérives électoralistes qu’ils dénoncent ? Suffit-il de proclamer que lorsque l’on sera au pouvoir on fera mieux que ses prédécesseurs ? En 1998, Christian Bourquin, alors accompagné de Bruno Delmas dénonçait avec une rare violence la classe politique en place et l’inertie du département. Qu’est-ce que ça a donné ? On est passé du clientélisme paternaliste au clientélisme sectaire. Bruno Delmas ne tire pas les leçons de cette malheureuse expérience. Mettre fin à l’électoralisme, au clientélisme, au favoritisme, oui, mais par quelles mesures concrètes ? Rien n’est proposé alors que la critique des pratiques politiques est le cœur du discours de L’Olivier. Sans changement des règles et des pratiques on est certain de revivre les mêmes dérives.

Comment un discours principalement axé sur la dénonciation pourra t-il éviter de glisser vers le populisme ? Un populisme aux accents locaux qui entrera en concurrence avec celui du FN.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’avocat condamné dans une affaire de cocaïne était passé par l’UMP

Jean-Pierre Maillé, ex avocat perpignanais, a fait les gros titres de la presse avec sa condamnation à deux ans et demi de prison dans le cadre d’une importante affaire de trafic de cocaïne qui a été jugée à Marseille. Mais la presse a oublié qu’il avait fait un passage par l’UMP.

En 2011, Gilles Foxonet, maire de Baixas, vice-président de l’agglo, alors secrétaire départemental de l’UMP avait amené ce garçon dont il était proche en le présentant comme un jeune avocat centriste qui voulait s’investir en politique. Avant même qu’il ne prenne sa carte à L’UMP, Jean-Pierre Maillé a été nommé responsable départemental des jeunes actifs de l’UMP.

Gilles Foxonet nous a livré une version différente en nous expliquant que J-P Maillé était venu le voir et lui avait exprimé son souhait de d’investir en politique et qu’il avait été pressenti pour prendre la présidence des jeunes actifs UMP des P-O mais que cela ne s’était pas fait. Et il précise que le jeune avocat n’a pas pris sa carte à l’UMP.

Nous sommes revenus vers nos premiers interlocuteurs qui confirment que J-P Maillé a été imposé par Foxonet à la tête des jeunes actifs de l’UMP. Cette nomination d’un nouveau venu que personne ne connaissait a laissé un souvenir précis car elle avait été peu appréciée. L’un des jeunes présents à l’université d’été du parti de droite à Marseille en août 2011 précise que Foxonet et Maillé « partageaient une forte complicité ».

En novembre 2011, Gilles Foxonet a précipitamment rendu publique une lettre de démission du secrétariat départemental de l’UMP en prenant de vitesse ceux qui s’apprêtaient à le remercier. Il était accusé de n’avoir rien fait et en particulier de ne pas s’être investi lors des élections cantonales qui furent catastrophiques pour la droite locale. Le départ de Foxonet a été suivi de celui de Maillé qui a été écarté de la présidence des jeunes actifs de l’UMP. Et c’est à cette période que J-P Maillé a commencé à être inquiété par la police.

Fabrice Thomas

Photos prises à l’université d’été de l’UMP à Marseille en 2011.

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Jean-Pierre Maillé et Gilles Foxonet.

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Jean-Pierre Maillé au dernier rang.

Contact : c.politique@orange.fr

Cantonales 2015 : des élections à gros enjeu

A lire les uns et à écouter les autres il ne fait aucun doute que le conseil général basculera à droite en mars 2015.

L’UMP et l’UDI comptent sur l’effondrement du PS. Une reproduction des municipales. Ce qui avait permis à la droite de conquérir plusieurs villes des P-O et de conforter ses positions, comme à Saint-Estève ville récemment gagnée par Robert Vila.

C’est à Perpignan que l’effondrement du PS a été le plus spectaculaire. La liste Cresta n’avait rassemblé que 11,87% des voix au premier tour. Un résultat à comparer à celui de 2008. La liste de gauche conduite par Jacqueline Amiel-Donat n’avait manqué la conquête de la ville que de quelques centaines de voix. Nulle part en France le PS n’a autant reculé qu’à Perpignan.

Le PS local fait certes les frais de l’impopularité de François Hollande. Mais ça ne suffit pas à expliquer des scores aussi catastrophiques.

Il y a des territoires où le PS résiste bien. Notamment là où ses élus présentent de bons bilans aux électeurs. La gauche qui gère le conseil général des P-O depuis 1998, seize années, peut-elle s’appuyer sur les bons résultats de sa gestion et de son action ? Elle n’a pas grand chose à mettre à son actif. On l’a vu quand L’Accent Catalan a fait le bilan de la vie politique de Christian Bourquin. En 1998, la gauche dénonçait les Pyrénées-Roupillon et promettait de réveiller le département. Faute d’ambitions et de stratégies de développement, rien n’a été entrepris et la situation sociale et économique a continué à se détériorer.

Pour obtenir la majorité au conseil général, la droite ne devra pas uniquement compter sur un vote sanction du PS et sur son effondrement. Elle devra mobiliser son électorat en le sensibilisant à l’enjeu de la reconquête du conseil général. Pour cela, il lui faudra un leader qui soit son candidat à la présidence du conseil général et un programme qui porte une ambition.

Aliot va-t-il revenir à Perpignan pour organiser ses troupes et diriger la campagne ? On peut penser que le compagnon de Marine Le Pen sera de la partie et qu’il voudra confirmer son très bon résultat des municipales à Perpignan. Il n’a pas du tout intérêt à permettre à la droite de se refaire une santé en prenant le conseil général.

Le FN aura toutefois du mal à conquérir des sièges à l’assemblée départementale. Il sera certes présent au second tour dans plusieurs cantons. Des triangulaires pourraient lui être favorable. Mais au regard du prévisible niveau très élevé de l’abstention, elles seront peu nombreuses car pour être présent au second tour un candidat doit obtenir 12,5% des voix des inscrits. Et quand il restera un candidat FN contre un candidat de droite ou de gauche, le vote républicain pourrait empêcher l’extrême-droite de l’emporter. Mais on ne peut pas totalement écarter l’éventualité d’une faible mobilisation des électorats de gauche et de droite et d’une forte mobilisation de l’électorat FN (comme aux européennes de 2014) qui lui donnerait plusieurs élus.

Mais pour le FN le plus important sera de confirmer sa place de première force politique à Perpignan.

A la mairie de Perpignan, la droite sait que le FN peut à nouveau lui faire très mal. Si jusqu’à présent elle s’investissait peu dans les cantonales et se laissait, canton après canton, dépouiller par le PS, elle devra cette fois mettre toutes ses forces dans la bataille électorale.

La droite perpignanaise va comme aux municipales jouer la carte du renouvellement et du rajeunissement. Un choix qui lui avait réussit. La totalité des candidats de l’UMP et de l’UDI sont des élus de la ville. Leur mandat municipal sera un sérieux atout. Mais cela donnera aussi argument au FN pour appeler ses électeurs à sanctionner la politique de la municipalité Pujoliste.

Pour les trois grandes forces en présence, PS-PC, UMP-UDI et FN, les prochaines cantonales seront des élections à fort enjeu.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

L’Echo du Roussillon : un échec annoncé

L’ Echo du Roussillon a tenu sept mois. Sept mois alors qu’au bout de quelques jours la réussite du projet semblait déjà compromise. Sorti le 20 février il a connu un succès de curiosité de courte durée. Trois jours après, les ventes ne dépassaient pas quelques centaines d’exemplaires et elles n’ont jamais décollé.

Nous avons tenté de joindre Pierre Ginabat afin de lui demander comment il expliquait son échec. Sans succès. Pas étonnant. Il n’a jamais voulu donner le nom des chefs d’entreprises qui constituaient son tour de table. Il n’a jamais voulu donner de chiffres, ni celui du tirage, ni celui des ventes.

Cette rétention d’informations est à notre avis une des principales erreurs que le fondateur du quotidien a commis. Un journal ce n’est pas une tablette de chocolat ou une paire de chaussettes. Le lecteur a envie de savoir qui apporte les capitaux, qui est propriétaire de l’entreprise. Ne pas le dire et plus encore s’efforcer de le cacher c’est écarter le lecteur, c’est le priver de la possibilité d’adhérer à un projet rédactionnel.

Il n’y avait peut-être rien à partager avec le lecteur. Etait-ce un vrai journal ? N’était-ce pas plutôt un relais pour la communication des institutions les plus diverses et des entreprises ? Son contenu était plus proche d’un magazine institutionnel de collectivité territoriale ou d’entreprise que d’un journal qui privilégie les faits sans pour autant ignorer les discours. D’où peut-être le désintérêt massif pour ce journal au prix pourtant attractif de 0,50 euro.

Certains expliquent le fiasco de Pierre Ginabat en considérant que son projet était né de la volonté de se venger d’un employeur qui l’avait brutalement licencié. Il aurait voulu retrouver son honneur et le statut de directeur qu’il avait à L’Indépendant. Si c’étaient bien là ses motivations, cela ne l’empêchait pas de faire un vrai journal. Un journal bien plus curieux, bien plus journalistique que L’Indépendant. Au lieu de ça il a fait un journal encore plus institutionnel.

Que dire de plus ? Pierre Ginabat s’est hélas planté sur toute la ligne.

Beaucoup d’argent, d’énergie, de compétences ont été investis dans une entreprise de presse qui a oublié l’essentiel, les lecteurs.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Obsèques de Christian Bourquin : Cresta pouvait rentrer de Cuba a temps !

L’absence de Jacques Cresta aux funérailles de Christian Bourquin a été beaucoup commentée (sauf par la presse) et elle demeure incomprise. Le 14 septembre, lors de la fête de la Rose, prenant la parole en tant que premier secrétaire de la fédération du PS, Jacques Cresta a rendu un vibrant hommage à Christian Bourquin et il s’est justifié :

« Ce rendez-vous je l’ai manqué. A 8000 Km de là, j’ai été dans l’impossibilité d’avoir des places dans le seul avion qui aurait pu nous ramener, Josy et moi pour être à vos côtés pour son hommage solennel. Sans possibilité même de voir ses obsèques sur Internet. C’est une terrible meurtrissure que je porterai longtemps, mais la vie est ainsi faite et je l’accepte. »

Jugeant sans doute son explication peu convaincante, Jacques Cresta a ensuite eu recours à un procédé de rhétorique afin de se présenter en victime de la rumeur : « D’autant plus meurtri que certains ont sous-entendu que je n’ai pas voulu raccourcir mes vacances. D’aucuns m’ont même vu à Rosas, à la terrasse d’un café, d’autres m’ont vu dans l’Ariège et d’autres encore à Montpellier. Mais je sais que parmi vous, personne n’a pensé cela, ou voulu le croire, quoique ! »

Ce « quoique » s’adresse t-il aux grands élus du PS qui n’ont pas cru une seconde que Jacques Cresta avait été dans l’impossibilité matérielle d’être présent à la cérémonie des adieux à Bourquin ?

Puis il justifie son explication tardive : « Mais je n’ai pas souhaité réagir car ma vie privée ne regarde que moi. »

« Vie privée » ? Le député est manifestement mal à l’aise.

Le décès de Christian Bourquin a été annoncé mardi 26 août dans la matinée et les obsèques se sont déroulées le vendredi 29 août.

Jacques Cresta déclare qu’il n’a pas eu de place dans le seul avion qui pouvait lui permettre de rentrer à temps.

Nous avons consulté un voyagiste. Il nous a donné plusieurs informations intéressantes. En été, Air France a un vol quotidien pour La Havane. D’autres compagnies desservent quotidiennement Cuba à partir de Madrid et Barcelona. Il était également possible de prendre un vol pour n’importe qu’elle capitale européenne et ensuite de prendre une correspondance pour Paris, Marseille ou Montpellier. Ce professionnel du voyage nous a déclaré que si on l’avait sollicité il aurait sans problème fait revenir le couple Cresta avant les obsèques.

Nous avons par ailleurs appris que si Jacques Cresta s’était rapproché des agents d’Air France à La Havane en se faisant connaître comme député, même si l’avion avait été complet il aurait pu, avec son épouse, voyager sur un fauteuil technique. Soit derrière les pilotes, soit avec le personnel de cabine.

Mais pourquoi Jacques Cresta n’aurait-il pas immédiatement interrompu ses vacances pour se rendre aux obsèques de son mentor, de celui à qui il devait tout ?

Le 23 juillet, lors du vote à l’Assemblée Nationale de la loi sur la fusion des régions, le dernier grand combat de Christian Bourquin, Jacques Cresta s’est abstenu. Un vote que Christian Bourquin a considéré comme une trahison et auquel il aurait réagi violemment.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Hervé Gourdel : l’incompréhensible une de L’Indépendant

L’Indépendant est le seul quotidien français à avoir fait sa une avec une photo extraite de la vidéo montrant l’exécution d’Hervé Gourdel. Les quotidiens nationaux et régionaux ont fait le choix de montrer l’homme qu’il était avant son enlèvement. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

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Pourquoi ce choix ? Nous espérions lire la réponse dans les pages consacrées à cet acte de barbarie. Dans l’édito, Pierre Mathis se penche sur la stratégie de communication des djihadistes : « L’objectif est clair : inspirer la terreur à ceux qui s’identifient à la victime, susciter des vocations auprès des bourreaux potentiels. C’est pourquoi d’Hervé Gourdel il ne faut regarder que l’image du randonneur curieux et pas celle d’un homme exécuté : c’est au nom de ce vrai visage que l’on résiste à la barbarie. » Rien à redire, rien à ajouter. L’essentiel est dit. Ceux qui ont fait ce malheureux choix de une aurait du lire ce que venait d’écrire Pierre Mathis. Fabrice Thomas Contact : c.politique@orange.fr

Gloutonne !

«  Quand un plat se présente, il ne faut pas le laisser passer. », Hermeline Malherbe a t-elle bien dit ça ? On relit la question de F. Michalak : « Alors, plus précisément, quel est votre regard sur ces quatre dernières années où vous êtes devenue présidente du conseil général et sénatrice ? » La présidente du conseil général répond : « C’est vrai il y a eu une succession d’évènements qui ont fait que je suis là aujourd’hui, avec ces mandats. Un de mes amis en Bretagne, m’a dit un jour : “ Quand un plat se présente, il ne faut pas le laisser passer.“

On en reste pantois !

Comment a t-elle pu rabaisser à ce niveau alimentaire les mandats qu’elle exerce ?

Comment ça a pu lui passer par la tête ? Sans doute parce qu’elle le pense.

C’est bien triste !

Hermeline Malherbe exerce non sans difficulté la présidence du conseil général et elle peine à s’y affirmer. Dommage qu’elle ait laissé passer l’occasion de redorer son blason en renonçant à exercer en même temps deux mandats qui sont deux emplois à plein temps.

La fin du cumul ce n’est pas pour maintenant !

Fabrice Thomas

PS : L’Indépendant du 20 septembre.

Contact : c.politique@orange.fr

Mettez Hollande dans votre crèche

Joëlle Ferrand : nouveau rendez-vous avec la justice

Le cabinet des juges d’instruction de Mmes Ribottet et Haye a au début de l’année achevé une enquête sur des marchés publics de la mairie du Barcarès. Au cours de l’instruction trois personnes avaient été mises en examen. Joëlle Iglésias épouse Ferrand pour atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics et abus de confiance, Jean-Luc Rambaldini pour atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics, Patrice Ronzoni, exécution de travaux non autorisés par un permis de construire. L’affaire pourrait être renvoyée devant le tribunal corectionnel. Une situation à hauts risques pour l’ex-mairesse du Barcarès qui, rappelons-le, a été privée en 2010 de ses droits civiques et condamnée à une peine de 18 mois de prison avec sursis dans l’affaire du dragage du port.

Hommage au « Grand bâtisseur »

Le magazine du conseil général, L’accent Catalan, rend hommage à Christian Bourquin « Le grand bâtisseur des Pyrénées-Orientales ». Des phrases grandiloquentes pour construire la légende du grand homme, comme celle-ci : « En quelques années, nous avons, ensemble réussi à inverser le cours de l’histoire. ». Et puis pas mal d’erreurs factuelles. Entre autres :

« Le bus à un 1€, une première nationale ». Le bus a 1€ a d’abord été mis en place par le conseil général des Alpes-Maritimes présidé par l’UMP Eric Ciotti.

« Le classement à l’Unesco des sites Vauban de Mont-Louis et de Villefranche-de-Conflent » L’inscription des fortifications de Vauban au Patrimoine de l’humanité est à mettre à l’actif de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon. C’est lui qui a fédéré les 12 sites en créant le Réseau des Sites Majeurs de Vauban et c’est lui qui s’est activé pendant plusieurs années pour faire avancer le dossier et finalement obtenir le classement. Chaque site a apporté sa contribution à la réalisation du dossier de candidature, une démarche à laquelle le conseil général alors présidé par Christian Bourquin a participé.

« L’unique Centre de conservation et de restauration du patrimoine départemental » Il a en fait été créé par René Marquès, prédécesseur de Christian Bourquin à la présidence du conseil général. Ce dernier a augmenté ses moyens.

Si cela peut rendre service au conseil général, nous voulons bien lui fournir une liste des inexactitudes que nous avons relevé dans son dossier.

L’Accent Catalan nous apprend que Christian Bourquin avait une devise : « Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui précisément font le contraire, et surtout la grande armée des gens beaucoup plus sévères qui ne font rien. » Nous connaissions cette devise de Jules Claretie, homme de lettres de droite, car c’est celle de Daniel Mach. En langage clair cela signifie que le dirigeant qui adopte cette devise n’apprécie guère que l’on critique son action. On reconnaît bien là Christian Bourquin. Reconnaissons que l’hommage du conseil général n’essaie pas de le faire passer pour ce qu’il n’était pas, un grand démocrate.

Nauséabond !

Dans l’interview de rentrée du maire de Perpignan, la journaliste de L’Indép, Frédérique Michalak a demandé Jean-Marc Pujol : « L’une de vos adjointes aurait été entendue par les services de police dans le cadre d’une enquête sur une subvention qui n’aurait pas été affectée à l’association idoine.
 » réponse : « Il y a là un essai de déstabilisation au sujet d’une subvention au Cercle algérianiste. Je suis tranquille là-dessus. »

Quand la réputation des personnes et plus particulièrement leur probité est en cause, la presse devrait se montrer extrêmement exigeante. Le rôle de la presse n’est pas de relayer une accusation. Surtout quand elle est grave. Il est de chercher à établir les faits.

L’élue en cause c’est Suzy Simon-Nicaise. L’affaire est partie d’une lettre de dénonciation adressée au procureur de la République par Mohammed Bellebou, conseiller municipal FN de Perpignan. Il y accusait, sans apporter de preuves, le Cercle algérianiste, dont madame Simon-Nicaise est une dirigeante d’avoir perçu deux fois une subvention de 6 000 euros.

Le procureur de la République a ouvert une enquête préliminaire et la maire-adjointe a été entendue par la police.

Après avoir pris des renseignements auprès de plusieurs sources, il apparaît que la mairie de Perpignan a en 2013 versé deux subventions de 6 000 euros au Cercle Algérianiste de Perpignan. L’une habituelle pour son fonctionnement et l’autre exceptionnelle pour l’organisation de son congrès national à Perpignan. Conclusion, il n’y a pas de détournement, donc pas de délit et pas d’affaire. Bellebou avait au début de l’année porté plainte en accusant la mairie de Perpignan de tenir un fichier ethnique. L’enquête préliminaire n’a abouti à rien.

L’extrême-droite reste fidèle à ses vieilles méthodes. Salissez, salissez, il en restera toujours quelque chose.

Hollande symbole de prospérité

Vu dans la vitrine de Fleurs de France, au 18 rue Mailly, un santon représentant le président de la République dans la posture du caganer. Le texte qui l’accompagne précise que le caganer, personnage que l’on met dans un coin de la crèche est considéré comme un symbole de prospérité et de chance pour l’année à venir. OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Cadenas d’amour

Au moment où ils sont retirés du pont des arts à Paris, les cadenas d’amour font leur apparition à Perpignan, sur le pont qui enjambe la Basse à hauteur du Palais de justice.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERA Fabrice Thomas Contact : c.politique@orange.fr

Merci pour ce moment de lecture

Editorialistes, chroniqueurs, animateurs d’émission, humoristes, ils ont tous, à des rares exceptions près, flingué Valérie Trierweller. A une autre époque ils l’aurait accompagnée jusqu’au bûcher. Pourquoi tant de haine ? Elle est accusée de gagner de l’argent en accomplissant une basse vengeance qui déconsidère la fonction présidentielle.

Tous ces marchands de vertu n’ont-ils pas manqué un épisode ?

Un journaliste qui a vu entrer l’homme casqué dans l’immeuble où réside Julie Gayet a déclaré qu’il avait immédiatement reconnu la silhouette du chef de l’Etat. Bref, le Tout-Paris faisait ses choux gras de l’aventure de Hollande avec une actrice.

Et ce dernier n’a pas une seconde pensé qu’un Voilà ou un Voici ne laisseraient pas échapper un aussi gros scoop !

Et ce dernier n’a pas perçu que la révélation de cette liaison serait déplorable pour son image !

Et ce dernier n’a pas imaginé que ses frasques créeraient de gros problèmes dans son couple !

Et ce dernier ne s’est pas douté que la femme, la journaliste qu’il allait humilier publiquement lui renverrait l’ascenseur en écrivant un livre !

Un homme ça s’empêche. Surtout quand cet homme est président de la République. Surtout quand ce président de la République arrive après Sarkozy et qu’il a promis d’assurer la fonction avec dignité.

Sans les inconséquences de Hollande, il n’y aurait pas eu le livre de Trierweller.

Bien sûr que l’ex première dame de France est remontée contre son ex. Mettez-vous une seconde à sa place. Vous ouvrez L’Indépendant et vous tombez sur une photo montrant votre conjoint ou votre conjointe rejoignant sa maîtresse ou son amant. Vous êtes trompés et en plus vous l’êtes publiquement ! Il n’y a pas beaucoup de gens qu’une telle situation ne bouleverseraient pas.

Ce livre n’est pas, comme certains le prétendent, indigne d’être vendu chez les libraires, ni indigne d’être chroniqué.

Au delà des motivations de son auteur Merci pour ce moment attire par ce qu’il raconte une histoire hors normes et que l’on sait que l’on va y trouver un portrait de celui qui dirige notre pays. Un portrait écrit par une femme et une journaliste qui a passé 7 ans dans son intimité. Dit-elle vrai ? C’est la grande question. Certains le penseront, d’autres pas.

Fabrice Thomas

PS : le responsable du Monde des livres, Jean Birnbaum, n’a pas hésité à accuser Valérie Trierweiller de haute trahison littéraire : « S’il suscite la tristesse et l’écœurement, ce n’est ni par son niveau littéraire ni par son contenu politique, mais parce qu’il fonde son succès marchand sur la trahison d’une valeur. Car la valeur du livre, comme objet mais aussi comme tradition, tient au fait qu’on y dépose une espérance au long cours, une fidélité maintenue. Or, avec Valérie Trierweiler, le livre n’est plus un engagement qui dure, mais une vengeance précipitée. Le coup porté au texte et à son éthique est d’autant plus ravageur qu’il engage les sommets de l’Etat. » Tout ce qui est excessif est vain.

PS : La Crème Catalane n’est pas encore prête. Elle sera servie quand la recette sera parfaitement maîtrisée. Réaliser le numéro 1 d’un journal c’est un an de travail. Un an de réflexion, d’hésitation, de remise en question et d’avancées pour atteindre l’objectif fixé. Nous sommes à présent près du but et la date de sortie approche. Crème Catalane arrivera en octobre chez les diffuseurs de presse du département.

contact : c.politique@orange.fr

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Hommage à Bourquin : Bruno Delmas en a trop fait

Qu’un homme politique ait accompli de grandes choses ou pas, au moment où il quitte le monde des vivants, il est enseveli sous quantité d’hommages. Même ceux qui l’ont âprement combattus doivent se soumettrent à cette convention et chanter ses louanges. Pourtant personne n’est dupe. Surtout quand les panégyriques contrastent trop avec la réalité.

 La presse a elle aussi manié l’encensoir. Au point de déclencher des sourires à la lecture d’articles dont l’objet n’était pas d’amuser la galerie. Ainsi Vincent Couture dans L’Indép présente Christian Bourquin comme  « Le phare politique des Catalans ». Un journaliste peut toujours se laisser emporter par sa plume. Mais en relisant son papier, les responsables de la rédaction auraient pu tempérer ses ardeurs.

 Mais personne n’est allé aussi loin que Bruno Delmas dans son hommage titré « Adieu l’ami », il réussit le tour de force de parler davantage de lui que du défunt. Et il se taille une stature aussi grande que celle qu’il prête à Christian Bourquin. Une véritable auto-célébration.   

 Bruno Delmas tient à partager avec Christian Bourquin la conquête du conseil général en 1998 : « J’ai eu le privilège de participer – activement – à ses débuts. Ces moments furent exceptionnels à plus d’un titre : nous avons accompli des choses que d’aucuns croyaient impossibles (gagner le département) »… « A quelques mois des élections cantonales de mars 98, nous étions encore tous les deux seulement à croire au renversement du conseil général. » … « La veille de son élection, j’écrivais son premier discours de président, chez lui à Millas, jusqu’à quatre heures du matin. »

Les deux hommes étaient incontestablement animés par un esprit de conquête. Ils sont tous les deux de la race des guerriers. Mais en politique, bien qu’elle soit très utile l’audace ne suffit pas. Il faut aussi avoir de la chance. Cette chance se nomme Alduy. Voulant détruire le RPR de Claude Barate, il a présenté des candidats qui ont fait chuter plusieurs sortants de droite. Même schéma trois ans plus tard en 2001, ce qui permettra à Christian Bourquin de renforcer sa majorité.

Passons sur les trois années pendant lesquelles Bruno Delmas est le directeur de cabinet de Christian Bourquin dont il se montre l’alter-ego. En 2001, c’est le clash entre les deux hommes. Soutenu par Jacqueline Amiel-Donat et Pascal Provencel, Christian Bourquin congédie Bruno Delmas. Il a eu besoin de cette personnalité forte et brillante pour conquérir le pouvoir mais à présent il lui fait de l’ombre et il risque de lui en faire davantage car il a des ambitions politiques, notamment celle de devenir député en prenant la place d’Henri Sicre.

A partir de là, s’ouvrent plusieurs années de conflit très dur. Notamment au sein de la fédération du PS. Et c’est Bruno Delmas qui fournit les munitions qui débouchent sur des enquêtes judiciaires et sur les deux condamnations de Christian Bourquin par un tribunal correctionnel dans l’affaire du chèque aussi appelé affaire du chauffeur et dans l’affaire de favoritisme au profit de Pascal Provencel, patron de l’agence de publicité Synthèse.

Voici maintenant comment Bruno Delmas présente sa séparation avec Bourquin : « Mon départ provoqua un déferlement de colère de sa part et ses partisans crûrent bon, même sans son accord, de faire de moi l’ennemi à abattre, l’homme qui a fait et peut défaire, celui qui connaît tous les secrets et peut menacer l’édifice… La paranoïa l’a emporté sur la raison. Mais la vie a suivi son cours et, vous le croirez ou non, nos routes ne se sont plus jamais croisées pendant treize longues années. »

Pour avoir suivi de près les affaires judiciaires qui empoisonnaient Christian Bourquin nous n’avons jamais eu l’impression que ce dernier ressente autre chose que de la haine pour son ancien collaborateur.

Bruno Delmas ne voit pas les choses ainsi : « Christian Bourquin respectait les guerriers et ne nourrissait jamais de haines recuites : il maintenait leur légende car il mesurait sa force à leur résistance et, une fois, la poudre dissipée, il s’empressait de manifester sa paix à ceux qu’il avait combattu auparavant. »

Bruno Delmas termine son hommage en évoquant une fortuite et brève rencontre et en expliquant qu’il avait conservé l’amitié de Christian Bourquin. Il est permis d’en douter.

Bruno Delmas utilise également Christian Bourquin pour justifier son évolution politique et son positionnement actuel : « Je défends les valeurs progressistes au sein de l’UMP. Au fond, je n’ai pas beaucoup varié des idées que nous nous faisions l’un et l’autre de la politique à mener… Au PS, nous étions déjà classés comme des gens de droite. »

Bruno Delmas a succédé à Eric Besson (ministre de l’identité nationale sous Sarkozy) à la présidence des Progressistes, minuscule formation associée à l’UMP ayant vocation à réunir et organiser des personnes  de gauche ayant rallié  Nicolas Sarkozy. A ce titre, Bruno Delmas siège chaque mercredi au bureau politique de l’UMP. Les Progressistes soutiennent le retour de Sarkozy.

Localement, Bruno Delmas ne participe pas à l’activité de l’UMP. A la tête de L’Olivier, formation départementale qu’il a créé en 2013, il se paie même le luxe de mener la fronde contre le projet de centre commercial Le Carré d’or en ne laissant pas passer une occasion de tacler le maire UMP de Perpignan.

Voilà qui est dit.

En toute amitié bien sûr !

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Bourquin est mort

Le 4 juin, cestpolitique titrait « Bourquin va bien, Hollande et la France aussi ! » Nous avions fait le choix de la dérision pour commenter les propos du président de la région qui dans un interview donné à L’Indépendant, déclarait qu’il allait “ très bien “.

Et nous écrivions : « Tous ceux qui l’approchent n’ont pas la même impression. L’an dernier c’était en baissant la voix qu’il se disait, « Il est fatigué “, à présent, en murmurant, c’est « Il est très fatigué »,« Ça va mal »… Il suffit d’entendre Christian Bourquin à la radio pour comprendre qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Sa voix énergique et dure, il y a encore quelques mois, est à présent celle d’un homme âgé, fatigué à l’expression difficile. Ça ne trompe personne. »

Nous avons certes été mesuré et en retrait par rapport à ce que nous savions sur la forte dégradation de l’état de santé de Christian Bourquin. Mais il n’était toutefois pas question de relayer des informations erronées accréditant l’idée qu’il allait bien.

Parce que Christian Bourquin ne voulait pas que l’on dise qu’il était gravement malade, il ne fallait pas le dire ? Ce n’est pas notre conception du rôle de la presse. Les lecteurs ne veulent plus d’une presse relais des pouvoirs locaux. Ils ne veulent plus être trompés par les hommes politiques avec le soutien actif des journalistes.

Christian Bourquin vivait pour le pouvoir. Il n’était donc pas envisageable qu’il y renonce pour se soigner. Et même malade il en voulait plus. Le président de la région Languedoc-Roussillon s’était donc, en 2011, fait élire au sénat.

Depuis plus d’un an très affaibli par la maladie, il était resté à la tête d’une région qui n’était plus dirigée que par son administration. Il n’y a qu’en politique que l’on voit des situations pareilles.

Nous garderons le souvenir d’un homme politique qui n’était pas, loin s’en faut, un défenseur de la liberté de la presse.

Toutes nos condoléances aux personnes qui avaient de l’affection ou de l’estime pour Christian Bourquin.

 Fabrice Thomas

Fusion des régions : Bourquin lâché par les siens

Sur 16 députés PS du Languedoc-Roussillon, ils n’ont été que trois à suivre Bourquin dans son combat contre la fusion des régions, Kléber Mesquida et Christian Assaf, députés de l’Hérault et le catalan Robert Olive.

Le vote de Robert Olive, maire de Saint-Feliu-d’Amont qui siège à l’Assemblée Nationale depuis que Ségolène Neuville est devenue secrétaire d’état dans le gouvernement de Manuel Valls est assez étonnant. « Incroyable », commente Henri Sicre, bon connaisseur des pratiques de l’hémicycle, dont nous avons pris l’avis. L’ancien député (élu quatre fois) se demande même si l’on a déjà vu un député voter contre le gouvernement où siège le ministre qu’il remplace. Il y a habituellement, selon Henri Sicre, une proximité et une solidarité naturelle entre le ministre et celui qui siège tant qu’il est au gouvernement.

Dans la sphère gouvernementale, il sera certainement reproché à la ministre de ne pas “ contrôler “ son suppléant.

Neuf députés PS du Languedoc-Roussillon ont voté pour la réforme.

Jacques Cresta, signataire de l’appel de Bourquin contre la fusion avec Midi-Pyrénénes, s’est abstenu. Il est vrai qu’il avait signé en indiquant son seul mandat de conseiller régional. Ce qui laissait penser que le conseiller régional avait une position et le député une autre. Il s’est abstenu, tout comme Pierre Aylagas qui, lui, n’avait pas signé l’appel contre la fusion. Bourquin doit mal vivre d’être ainsi lâché par deux obligés, deux hommes dont il a fait des députés.

Etre aussi peu suivi ne fera pourtant pas bouger Bourquin d’un iota. Il va mener ce combat jusqu’au bout. Et lorsqu’il quittera la présidence de la région il pourra dire qu’il s’est battu comme un lion pour que le Languedoc-Roussillon reste tel qu’il est et ne fusionne pas avec une autre région. Il partira vaincu, mais il aura sauver la face. Ce projet de fusion tombe finalement bien pour lui car ses chances de conserver la présidence de la région étaient très faibles. La majorité des grands élus socialistes du Gard, de l’Hérault et de l’Aude l’auraient laché et auraient soutenu un autre candidat.

A son habitude Bourquin utilise ses pouvoirs pour sanctionner ceux qui ne se soumettent pas. Comme les Audois qui sont très favorables à la fusion avec Midi-Pyrénées. Un comportement que les grands élus PS de ce département ont dénoncé dans une lettre ouverte qui, bien qu’elle utilise des termes prudents, n’en accuse pas moins le président de la région de boycotter l’Aude.

Monsieur le Président,

« Depuis plusieurs semaines, une rumeur bruisse sur le retrait systématique de la Région du financement de la quasi-totalité des dossiers audois et de l’absence volontaire d’élus ou de l’administration régionale à un nombre considérable de réunions auxquelles votre institution devait participer.

Cette situation avait conduit un conseiller régional audois à vous interpeler le 27 juin dernier lors de la session du Conseil Régional. Votre démenti exprimé en session ou oralement à certains d’entre nous se voulait rassurant.

Pourtant, quelques jours après, force est de constater que des faits concrets, concernant tout autant les collectivités territoriales que d’autres organismes, confortent la rumeur :


– Votre absence à la réunion du Plan de prévention des risques technologiques de Port-la-Nouvelle le 9 juillet
- Le report de l’enquête publique sur l’extension du grand port de Port-la-Nouvelle qui devait démarrer en août.

– Votre absence de réponse sur l’avenir de l’aéroport de Carcassonne Sud de France dans un contexte fragilisé par la position de la Commission européenne.


– Votre absence de réponse à une demande insistante d’une réunion avec Carcassonne Agglo au sujet du Parc régional d’activité économique de Béragne.

– Le retrait du dossier concernant le lycée de Lézignan-Corbières de la Commission d’appel d’offres qui devait attribuer les marchés de construction de l’établissement.


– L’absence de relation avec le Conseil général pour avancer conjointement sur le « protocole Région – Département », alors qu’à la même période les années précédentes vos services avaient déjà largement avancé sur la rédaction de ce document.


– Votre absence au dernier comité de pilotage du programme « Très Haut Débit », dont la Région est l’un des partenaires et l’un des potentiels financeurs.


– L’absence d’inscription des dossiers audois sollicitant des fonds européens agricoles (FEADER) lors de la session du 27 juin 2014. De plus, si ceux-ci devraient être délibérés le 25 juillet en commission permanente régionale, ce n’est que sous la pression de la Préfecture de Région qui vous a rappelé à vos obligations légales.


– Le retrait d’un nombre important de dossiers déposés par des communes mais aussi des associations culturelles et sportives de l’Aude de la dite session, alors même que vos services avaient préalablement informés les différents porteurs de projet de leur inscription.
- L’attente d’actes concrets, toujours annoncés, jamais réalisés, concernant l’Opération Grand Site de la Cité de Carcassonne et l’engagement de la réalisation du musée de la romanité de Narbonne.

Cette liste non exhaustive révèle-t-elle une stratégie d’ostracisme ? La différence de position entre de nombreux élus et forces vives de l’Aude et vous-même quant à la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en est-elle la cause ?

Nous n’osons pas imaginer que votre gestion des affaires publiques s’appuie sur de telles pratiques, contraires à vos propos.

Pourtant, aujourd’hui, nous sommes obligés de vous dire que de nombreux Audois s’interrogent et sont dans l’expectative. La pérennité de leurs projets est remise en cause par votre nouveau positionnement.

Les milieux économiques s’inquiètent du ralentissement des chantiers et des conséquences pour l’emploi, qui y sont liées.

Ne souhaitant pas alimenter la polémique mais soucieux de défendre les intérêts des Audois, nous vous adressons cette lettre ouverte, Monsieur le Président, afin que vous clarifiez les relations entre l’institution que vous présidez et l’ensemble des acteurs institutionnels,socioprofessionnels et associatifs de notre département.»

Sectarisme et despotisme, la méthode avait permis à Bourquin d’asseoir son pouvoir dans les P-O. Au niveau régional, elle s’est heurtée à de fortes résistances. Mais comme ce courrier le montre, cette façon d’exercer le pouvoir pénalise fortement le développement des territoires.

Guide été de L’Indépendant : une pub pour les commerces du Perthus utilise l’image de la prostitution

La page de une du traditionnel guide gratuit Eté des Pyrénées-Orientales édité par L’Indép en partenariat avec le conseil général comporte un rabat qui s’ouvre sur une double page de publicité pour Le Perthus espagnol.

Allez faire des achats au Perthus, voila le premier et puissant message envoyé aux touristes qui arrivent dans notre département. Message commercial qui n’hésite pas à utiliser l’image sulfureuse de la prostitution, comme le montre, sous le chariot, la silhouette d’une jeune femme aux courbes sexy et à la chevelure sensuelle.

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Comment L’Indépendant a t’il pu accepter d’être le vecteur de diffusion d’une communication aussi dégradante ?

Comme le précisent les conditions générales de vente de sa régie publicitaire, Midi Média, il avait la possibilité de refuser cette insertion : « Les supports se réservent le droit de refuser purement et simplement, sans devoir en préciser les motifs, un message, une annonce, une affiche, dont la nature, le texte ou la presentation apparaîtraient comme contraire à leurs intérêts moraux ou commerciaux, sans autre obligation que le remboursement des sommes éventuellement versées. »

Chaque publication est libre d’avoir sa politique commerciale. Mais pour notre part, nous considérons qu’un titre de presse doit faire corps avec son territoire en défendant ses intérêts et son image.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Numéro 1, août, septembre,octobre; bientôt chez les marchands de journaux des P.-O.

Saint-Cyprien : faible participation au référendum contre la fusion des régions

1 037 électeurs cyprianencs ont répondu à l’appel de leur maire Thierry Del Poso en venant glisser un bulletin « Oui » ou « Non » à la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées. Par rapport aux 9 237 inscrits sur les listes électorales, la participation s’élève à 11,22%.

Les adversaires de Thierry Del Poso considèreront certainement que la faible participation à ce réferendum (qui n’a d’ailleurs aucun cadre légal) est un camouflet pour le maire.

Quelques jours avant cette « consultation référendaire », nous avions demandé à Pierre-Marc Dufraisse, directeur de cabinet, de nous indiquer le niveau de participation espéré. Il nous avait répondu que l’objectif était de franchir la barre des 1 000 électeurs. Le but est donc atteint.

Avant un référendum, on voit les partisans des deux camps s’affronter rudement pendant des mois. Rien de tel ici. Personne n’a fait campagne pour le « Oui » et la campagne de Thierry Del Poso s’est limitée à la distribution d’une lettre d’information éditée par la mairie.

Le résultat des urnes doit toutefois davantage satisfaire Thierry Del Poso puisque le « Non » l’emporte largement avec 81,68%.

Les modalités de participation à ce référendum local étaient celles de toute élection, il fallait être incrit sur les listes électorales. Le dépouillement, par contre, s’est fait à la bonne franquette. L’organisation pointilleuse habituelle a été mise au rancart. A 17 h passé, on sentait l’envie largement partagée d’en finir vite pour être devant la télé au coup d’envoi de France-Allemagne à 18h.

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Après la proclamation des résultats, Le maire de Saint-Cyprien a déclaré qu’il n’était pas hostile à une réorganisation territoriale, mais qu’il avait organisé cette consultation pour protester contre un gouvernement qui imposait des réformes sans concertation. A propos de la fusion Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées, il observe que si l’Aude et les P-O se tourneraient volontiers vers Midi-Pyrénénes, le Gard et l’Hérault regarderaient eux plutôt du côté de PACA.

On peut faire une lecture politique de l’organisation de ce référendum. Thierry Del Poso cherche à se hisser et à s’installer sur la scène politique départementale afin d’y jouer un rôle de premier plan, en particulier au sein de l’UMP. Fabrice Thomas

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Perpignan : les élus FN sont-ils privés d’indemnités ?

Il se dit et il s’écrit que les conseillers municipaux FN de la ville de Perpignan sont privés d’indemnités de fonction. Nous sommes donc allés à la mairie pour y consulter les délibérations adoptées par le conseil municipal ainsi que les compte-rendus des débats.

Les noms des conseillers municipaux du FN ne figurent sur la liste des élus bénéficiaires d’indemnités dont Jean-Marc Pujol a donné lecture au conseil du 16 avril.

Le débat sur les indemnités des élus a été bref. Le maire a indiqué que le total des indemnités versé baisserait de 20%. Louis Aliot a déclaré : « 20% en moins » et le maire lui a répondu : « Oui. L’ensemble fait 20% de moins de la dotation. » et Louis Aliot a conclu le débat en disant : « Oui, d’accord » On est ensuite passé au vote et le groupe FN s’est abstenu.

Nous avons interrogé Louis Aliot : « Les élus d’opposition n’ont pas d’indemnités alors qu’ils en avaient lors du mandat précédent. Pourquoi n’avez vous pas réagi avec plus de vigueur ? » Réponse : « Parce que je pense que se battre pour 200 euros n’est pas responsable dans la situation actuelle. Nous avons des moyens pour travailler, c’est essentiel. Et c’est une force force supplémentaire dans notre argumentation auprès des électeurs. Nous sommes des élus bénévoles contrairement à eux…»

Nous avons également questionné le maire. Selon lui : « Les élus de l’opposition actuelle n’ont pas moins et pas plus que ceux qui ont siégé de 2009 à 2014 car si les élus FN n’ont pas d’indemnités au conseil municipal de Perpignan, 9 membres de leur groupe sur 12 siègent au conseil communautaire et où ils perçoivent 230 euros par mois. »

La consultation des délibérations du conseil du communautaire de l’agglomération du 14 avril, confirme que 9 élus FN bénéficient d’une indemnité de fonction de 228,09 euros par mois.

Au final seul trois élus du FN peuvent prétendre exercer leur mandat électif à titre bénévole, Anne-Marie Rappelin, Bénédicte Marchand et Alexandre Bolo. Bien que ce dernier soit attaché parlementaire de Louis Aliot.

Voilà les faits. On y voit un peu plus clair. Fabrice Thomas

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Jean-Paul Alduy tacle Jean-Marc Pujol

On dit Jean-Paul Alduy assez critique à l’égard de l’action de Jean-Marc Pujol. Normal. Jean-Paul Alduy est tellement meilleur que les autres, tellement au dessus du lot. Maintenant en retraite il entretient cette image de lui-même en distillant les petites phrases sur son successeur. Il fait comme son père avait fait avec lui. Paul Alduy avait empoisonné les premières années de mandat de son fils à la mairie en lui distribuant publiquement des mauvaises notes et des blâmes. Pour celui qui a quitté les responsabilités, celui qui arrive après fera toujours moins bien. Jean-Paul Alduy est trop familier du pouvoir et de ses histoires d’égo pour ne pas connaître tout ça par coeur. Il devrait donc résister à la tentation.

L’ancien maire, sénateur et président de l’agglo, s’est fendu d’un communiqué pour se réjouir de l’élection de Laurent Hénart à la présidence du Parti Radical. Il succède à Jean-Louis Borloo. Alduy souligne qu’il : « a toujours refusé de cumuler les fonctions de maire et de président de la communauté du Grand Nancy. » Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que Pujol est visé.

Avec beaucoup de bon sens, certains réagiront avec l’envie de demander à Jean-Paul Alduy pourquoi il n’a pas lui-même été aussi exemplaire que Laurent Hénart.

Dès qu’il a pris sa retraite politique, quasiment du jour au lendemain, Jean-Paul Alduy est devenu un partisan acharné de la limitation du cumul des mandats. Il y revient en analysant les succès électoraux de l’extrême-droite : « le vote pour l’extrême droite est moins un vote d’adhésion à son idéologie et à son programme, qu´une dénonciation de la classe politique dominante (droite et gauche), de ses élites et de ses partis politiques. Il faut donc des têtes nouvelles, du sang neuf et des pratiques fondées sur une autre idée de la politique, exigeante sur les valeurs (honnêteté, respect des engagements) et le refus des cumuls de mandats cause majeure de la dégénérescence de la démocratie française.

Rien à redire. C’est parfait. Sauf que dans ces propos on ne reconnaît pas le Jean-Paul Alduy que l’on a connu aux responsabilités.

Sur les valeurs : Jean-Paul Alduy a toujours déroulé le tapis rouge devant les Ferrand. Son successeur a écarté Alain Ferrand du bureau de l’agglo. Jean-Paul Alduy n’a pas, aux municipales de 2008, ni à celles de 2009, signé la charte d’Anticor. Son successeur l’a fait. Il faut certes maintenant voir s’il va l’appliquer en totalité.

A la différence de beaucoup d’acteurs politiques, actifs ou en retraite, nous préférons des actes à des paroles. Surtout quand elles sont tardives. Mais en même temps, comment ne pas se réjouir de l’évolution de l’ancien maire de Perpignan. Il a le grand mérite de dire que nous ne sortirons de la crise politique et que nous n’écarterons les tentations et les risques extrémistes ou plus certains, de déliquescence démocratique, qu’en modernisant notre système politique. C’est pourquoi nous préférons, de loin, la lucidité d’un Alduy à l’aveuglement de certains barons locaux, de droite et de gauche. Un aveuglement qui nous mène à la catastrophe. Fabrice Thomas

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Vive la région Languedoc Pyrénées!

« Pour une nouvelle région Languedoc-Pyrénées qui renoue avec son histoire tout en s’inscrivant dans la modernité de la construction européenne », des élus et des responsables d’Europe Ecologie Les Verts du Languedoc-Roussillon, dont Jean Codognès proposent « deux assemblées, l’une à Toulouse, l’autre à Montpellier ». Cette tribune a été publié par Mediapart le 5 juin.

La réforme territoriale annoncée suscite l’alliance des conservatismes. De gauche à droite, militer pour le statu quo fait recette.

Nous, écologistes, avons toujours défendu l’évolution vers une République des territoires dans une Europe fédérale. Nous avons toujours plaidé pour que l’échelon régional soit renforcé afin d’affirmer, dans une France encore largement dirigée depuis Paris, de réels dynamismes capables de créer des politiques originales, puisant dans la diversité des territoires la force de répondre aux aspirations de leurs habitants

Le débat qui s’engage aujourd’hui fournit l’occasion de s’interroger sur les échelles pertinentes de la gouvernance régionale. Ce débat est nécessaire. Nous souhaitons ici y contribuer en défendant la cause d’une région qui nous est chère et reste à réinventer : le Languedoc-Pyrénées.

Le Languedoc-Pyrénées, c’est un vaste territoire qui a su, à travers le temps, inventer des formes souples et inédites d’organisation à l’échelle d’une quinzaine de départements actuels.

Le parlement à Toulouse, l’intendance à Montpellier, des états généraux itinérants de Beaucaire à Albi : l’histoire a montré la capacité du Languedoc à s’administrer de manière décentralisée entre Rhône et Garonne. Elle a montré également sa capacité à s’associer aux terres pyrénéennes de la Bigorre, du Comminges, de Foix et du Pays Catalan avec lesquels se sont construits des liens culturels, économiques et politiques féconds.

En séparant haut et bas Languedoc, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, la régionalisation des années 1960 a méconnu des solidarités territoriales anciennes au profit d’une logique administrative qui a contribué à affaiblir le potentiel régional. Diviser pour mieux régner ?

La réforme territoriale propose de réunir à nouveau ces deux entités au sein d’une même région. Une région forte de près de 6 millions d’habitants réunis par une histoire commune et des liens culturels vivants. Une région riche de ses complémentarités géographiques entre plaines et montagnes, littoral méditerranéen et intérieur. Une région maillée par un véritable réseau de villes et de pays apte à rééquilibrer l’influence, parfois excessive, de ses deux métropoles que sont Toulouse et Montpellier.Une région carrefour européen.

C’est pourquoi nous disons que cette réforme n’est pas une menace, mais bien une chance.

C’est pourquoi elle ne doit pas être réduite à une simple opération comptable. Sachons pour cela puiser dans nos ressources pour adapter la nouvelle organisation de la France à la diversité de ses territoires. C’est dans cet esprit que la nouvelle région Languedoc-Pyrénées doit renouer avec son histoire tout en s’inscrivant dans la modernité de la construction européenne.

Pour cela, nous proposons une méthode et une architecture.

Une méthode en deux temps, respectueuse des territoires. D’abord acter la jonction de Midi-pyrénées et Languedoc-Roussillon. Puis en concertation étroite avec les habitants des différentes composantes de ce nouvel ensemble, étudier les différents scénarios d’ajustements nécessaires aux réalités locales. Le Pays Catalan pourrait par exemple disposer d’un statut particulier dans la perspective d’une eurorégion transfrontalière. Le Gard pourrait se prononcer sur son éventuel rattachement à la Provence. Tous ces ajustements devront résulter d’une pleine adhésion des territoires concernés.

Une architecture, enfin, qui fonde un véritable fédéralisme régional et une répartition des rôles entre Toulouse et Montpellier. Notre ambition est bien de faire en sorte que cette réforme territoriale constitue, non seulement l’instrument d’une gouvernance régionale plus efficace, mais également l’occasion d’une véritable avancée démocratique.

Ainsi le nouveau parlement régional pourrait être composé de deux assemblées : une “ assemblée citoyenne ” élue sur la base d’une circonscription unique, incarnant l’unité régionale et une “ assemblée territoriale ” où siègeraient les élus des bassins de vie, pays et métropoles, afin de représenter la diversité des situations urbaines et rurales.

Afin d’ancrer cette architecture fédérale dans la géographie languedocienne, ces deux assemblées pourraient être établies l’une à Toulouse et l’autre à Montpellier.

Ces deux assemblées réunies en parlement désigneraient un exécutif unique et responsable devant elles, modernisant au passage la forme actuelle des présidences de conseils régionaux.

Ces deux assemblées partageraient, par ailleurs, les mêmes compétences (avec droit d’adaptation et droit d’expérimentation) et le même budget, renforcés par la réforme territoriale.
La réforme territoriale est une chance pour faire grandir et moderniser la région Languedoc-Pyrénées. Saisissons là !

Christophe Cavard, député (EELV) du Gard, 
Jean Codognes, ancien député des Pyrénées-Orientales,
Nicolas Dubourg, membre de la direction nationale d’EELV, 
Erkan Islek, membre de la direction régionale d’EELV,
Agnès Langevine, secrétaire régionale EELV 2011-2012 (Perpignan), 
Béatrice Leccia (Gard),
Jacqueline Markovic, membre d’EELV
Marie Massart, conseillère municipale de Montpellier jusqu’en 2014
Berengère Noguier, conseillère générale du Gard, 
Jean-Marc Panis (Pyrénées Orientales),
Manu Reynaud, secrétaire régional des Verts puis d’ EELV 2007-2011,
Julien Zloch (Aude).

contact : cestpolitique@orange.fr

Deux conseillers régionaux catalans refusent l’isolement prôné par Christian Bourquin

« Le Languedoc-Roussillon, dans son intégralité, a toute sa place sur la future carte de France », affirme Christian Bourquin.

Réponse de Jean-Luc Pujol et d’Annabelle Brunet, conseillers régionaux membre du groupe Union centriste : « Le maintien en l’état de la Région Languedoc-Roussillon, seule, alors que la réforme vise à créer de grands ensembles relève du suicide économique. Comment espérer un avenir pour un nain entouré de géants ? La région Languedoc Roussillon se trouverait, avec ses 3 millions d’habitants, isolée au milieu de 4 ensembles représentant chacun entre 6 et 8 millions de personnes. Trop petite, trop pauvre, cernée par PACA, Midi Pyrénées Aquitaine, Rhône Alpes – Auvergne et Catalogne, quel espoir de survie ? »

Cette position, les deux élus catalans n’ont pas pu l’exprimer lors de la session extraordinaire du conseil régional consacré au projet de fusion des régions qui s’est tenue samedi. « La session a consisté dans une série d’interventions d’invités extérieurs plus ou moins obligées, plus ou moins serviles mais toutes au soutien de l’isolement de notre région, au soutien de l’avis du président. », expliquent les deux élus dans une déclaration.

Jean-Luc Pujol nous a précisé qu’il avait demandé la parole avant le passage au vote et que Christian Bourquin lui avait répondu par des propos vindicatifs. Privé de la possibilité d’intervenir, les deux élus des Pyrénées-Orientales ont quitté la séance sans prendre part au vote de la motion proposée par C. Bourquin.

Pour les deux conseillers régionaux, « Il n’était pourtant pas question d’intervenir pour soutenir une réforme brutale, menée tambour battant dans l’indifférence totale de l’avis des habitants et portée par un gouvernement à la dérive… Dans la mesure où elle va être mise en œuvre, il est indispensable de permettre aux territoires du Languedoc Roussillon d’en tirer le meilleur parti… Le seul intérêt de cette réforme est la constitution d’entités à taille européenne, potentiellement plus compétitives, plus dynamiques. Le rassemblement des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne relève pas du drame décrit par le président de la Région Languedoc-Roussillon. Activité commerciale et industrielle, agriculture, enseignement supérieur, recherche autant de domaines dans lesquels Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, ne sont en rien concurrentes, elles sont au contraire complémentaires. Pourquoi ne pas étudier sérieusement cette possibilité ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion de renforcer les coopérations européennes, les liens avec la Catalogne ? Depuis Perpignan, l’opportunité est historique ! La peur et le repli sur soi ne sont pas des arguments à opposer à un rapprochement ! »

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Présentation de crème catalane

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Chers lecteurs,

Vous êtes quelques milliers de lecteurs fidèles à ce blog, des lecteurs qui souvent nous font le reproche de ne pas écrire assez. Au passage nous précisons qu’un article ce n’est pas que du temps de rédaction. C’est aussi du temps consacré à rechercher des informations à les vérifier. Sans oublier le temps de réflexion.

Faire plus, faire mieux, dans le cadre d’un projet rédactionnel ambitieux, c’est depuis longtemps notre objectif. Il est sur le point de voir le jour.

Nous avons le plaisir, un très grand plaisir car c’est l’aboutissement de beaucoup d’efforts, de vous présenter crème catalane.


L’information est en plein bouleversement et elle est promise à une réinvention dont on n’a pas encore idée. Avec des journalistes et des lecteurs en quête d’une information exigeante, crème catalane relève ce défi.

Le magazine crème catalane accorde une grande place au reportage, à l’enquête approfondie, à l’interview sans complaisance et sans agressivité qui pose les bonnes questions. Avec un unique impératif rédactionnel : offrir une information départementale approfondie, exigeante et vérifiée. Une information fiable, honnête, sans cliché, sans préjugé, sans tabou et sans préférence partisane. De l’info, rien que de l’info et pas de la com.

L’indépendance est la colonne vertébrale et l’ADN de crème catalane. Le projet s’est construit autour de cette idée et de cette ambition.

Dans l’esprit d’un magazine d’information crème catalane s’intéresse à l’économie à la culture, en passant par la politique, le social, le sociétal, l’aménagement du territoire, l’art de vivre…

Au départ trimestriel, crème catalane aura le recul et le temps nécessaires pour approfondir les sujets. La périodicité passera ensuite à bimestrielle, puis mensuelle, le rythme idéal.

La rédaction de crème catalane est composée de journalistes et de collaborateurs de diverses sensibilités rassemblés par le même objectif : proposer une information départementale plus curieuse, plus rigoureuse et plus indépendante.

crème catalane révolutionne la relation rédaction lecteurs, en grande partie grâce aux possibilités qu’offre Internet. La rédaction fait appel aux lecteurs en leur indiquant les sujets sur lesquels elle cherche des informations et des témoignages. Tous les lecteurs détiennent des connaissances qui peuvent enrichir les contenus de crème catalane.

On reproche souvent aux journalistes d’être critiques sur tous les comportements sauf les leurs. La critique est indispensable à ceux qui veulent faire mieux, à ceux qui veulent avancer, c’est pourquoi crème catalane a un médiateur. Les lecteurs pourront s’adresser à lui par courriel et par courrier et il leur répondra dans les colonnes de crème catalane. « Pour que la presse soit bonne, il faut que le lecteur soit exigeant. », répète Yves Agnès, ancien rédacteur en chef du Monde.

La fabrication du papier et l’imprimerie sont deux activités industrielles potentiellement très polluantes. La recherche d’entreprises détenant les meilleures certifications actuelles en matière de protection de l’environnement nous a conduit vers deux fournisseurs installés en France. Le fait que la presse bénéficie d’aides importantes de l’Etat, notamment un taux de TVA très bas (2,10%), a également pesé sur notre choix en faveur du «made in France ».

crème catalane adhère à Reporters Sans Frontières et soutient son action pour la liberté d’information.

crème catalane a besoin de lecteurs exigeants avec leur magazine et aussi avec eux-mêmes. Des lecteurs qui acceptent d’être dérangés par des faits qui diffèrent de leurs opinions.

Avec la phrase L’information est l’oxygène de la démocratie, crème catalane rappelle que la démocratie a besoin de citoyens éclairés et donc bien informés.

Infos techniques et pratiques

Créateur : Fabrice Thomas, journaliste. Fondateur du magazine Terres Catalanes.
Equipe rédactionnelle : un rédacteur en chef, une équipe de pigistes et de chroniqueurs. Des photographes indépendants et des agences photos.
Format carré, 205 mm x 205 mm.
Pagination : 100 pages. Quadrichromie et dos carré collé.
Distribution : Chez tous les marchands de journaux des Pyrénées-Orientales.
Prix de vente : 8 euros. Abonnement fondateur 8 numéros, 50 euros.
Sortie du numéro 1 ( daté août-septembre-octobre), deuxième quinzaine de juillet.

…………………………….

C’est un grand défi et c’est une belle histoire dont nous vous proposons d’écrire les pages ensemble.

Abonnement fondateur : 8 numéros, 50 euros

Chèque à l’ordre de Crème Catalane. Avec votre adresse complète et votre mail.

Crème Catalane, 29 avenue de Grande-Bretagne. 66000 Perpignan.

PS : Et très prochainement un site internet pour dialoguer, répondre à vos interrogations, publier vos réactions. N’hésitez pas à nous adresser vos questions, avis et remarques.

Contact : cremecatalane@orange.fr

Union Patronale : qui succèdera à Jacques Font ?

Jacques Font devait être candidat à un deuxième mandat de trois ans à la tête de l’UPE, syndicat patronal représentant le MEDEF dans les P-O. Il devait rester le patron des patrons, position à partir de laquelle il voulait conquérir la présidence de la chambre de commerce en 2015. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Revers après revers, il a finalement décidé de jeter l’éponge.

Jacques Font et Romain Grau avaient conclu une alliance pour conquérir le pouvoir. L’avocat d’affaires et l’assureur ont créé des liens à Saint-Charles. Le premier était président du PESC (Pôle Economique Saint-Charles), avant de passé le relais à José Rodriguez (président de la société Guanter-Rodriguez) en 2013. Le second était vice-présidence de l’agglomération en charge des affaires économiques. Le tandem Grau et Font a en 2013 constitué l’Agence de Développement Economique, partenariat entre l’agglomération et l’UPE (Union Patronale pour l’Entreprise). En prenant la présidence de l’agglomération Perpignan-Méditerrannée après les municipales de 2014 Romain Grau devenait un allié puissant pour l’assureur ambitieux. Mais Jean-Marc Pujol a contrarié les plans du poulain de Jean-Paul Alduy.

Jacques Font a aussi été le principal soutien de L’Echo du Roussillon, le quotidien créé par Pierre Ginabat en février. Il a convaincu plusieurs chefs d’entreprises d’entrer dans son capital. Au regard du nombre de pages de publicité, le Pôle Economique Saint-Charles apparait comme un de ses plus importants annonceurs. Mais le journal lancé par l’ancien directeur administratif de L’Indépendant n’a pas rencontré le succès prévu. Ses ventes n’atteindraient pas les 1 000 exemplaires et ne dépasseraient peut-être pas les 500 ventes quotidiennes en kiosque. Le quotidien qui devait être une référence en matière d’économie locale a perdu son pari commercial et rédactionnel. Jacques Font est, lui, privé du journal qui devait favoriser son ascension.

Le nom de Jacques Font est également lié au fiasco du FICEC. Ce Fonds d’Investissement dans le Capital des Entreprises Catalanes. Les 170 000 euros collectés ont été placés dans une entreprise d’importation de meubles, objets de décoration… qui a déposé son bilan l’année suivante. Et qui était la directrice de ce fonds présidé par Jacques Font ? Son épouse Marie Font.

Dans le monde patronal, certains considérent qu’il ne faut pas faire porter le chapeau au seul Jacques Font. Le nom du directeur de l’UPE est sur beaucoup de lèvres. “ C’est lui la tête et Font les jambes “ déclare un chef d’entreprise, “ C’est son mauvais génie” assure un autre. Et selon les mêmes, Alain Daous roulait davantage pour lui que pour son président. Il a d’ailleurs vite changé de cheval et aujourd’hui il serait au service du “ clan des anciens “ ainsi nommé parce que ses membres ont plus de 65 ans et sont dans les rouages patronaux depuis des décennies.

La récente décision de Jacques Font de ne pas se représenter n’a pas permis de préparer sa succession. L’élection sera donc inhabituellement ouverte. Il y a déjà quatre candidats alors qu’il n’y en avait d’habitude qu’un seul. Trois candidats sont déjà dans la place. Ils sont membres du bureau de l’UPE. Guy Durand, 49 ans, président de la fédération du BTP; Jean-Marc Fasula, 58 ans,trésorier de l’UPE, Expert-Comptable (ADG Méditerranée) et Alexis Mélidonis, 44 ans,vice-président de l’UPE, ex-président de la FNAIM, (Aris Immobilier).

Le clan des anciens a le double objectif de conquérir l’UPE et la Chambre de Commerce. Daniel Besson, 65 ans, est leur candidat à la présidence de l’UPE. Cet hôtelier d’Argelès qui a fait un bref passage à la présidence de l’USAP est depuis longtemps investi de mandats patronaux. Il est soutenu par Pierre Brunel, 68 ans, responsable régional du MEDEF, concessionaire Iveco qui, lui, vise la présidence de la Chambre de Commerce.

D’autres candidats peuvent se déclarer d’ici le 9 juillet, jour de l’assemblée générale de l’UPE. Mais d’ici là, il s’en passera ! Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Bourquin va bien, Hollande et la France aussi !

L’Indép a publié un « entretien exclusif » avec Christian Bourquin. Impressionnant ! Chapeau L’Indép ! Grosse exclu !!!

Frédérique Michalak a interrogé le président de la Région sur son état de santé et comme d’habitude il a répondu qu’il allait « Très bien ». Tous ceux qui l’approchent n’ont pas la même impresson. L’an dernier c’était en baissant la voix qu’il se disait, « Il est fatigué “, à présent, en murmurant, c’est « Il est très fatigué »,« Ça va mal ». On pourrait avec certains, convenir qu’il faut respecter son choix de faire comme s’il allait bien. Mais Bourquin n’est pas n’importe quel quidam, c’est le président de la Région. Et sa capacité à la diriger est une question qui nous intéresse.

Il suffit d’entendre Christian Bourquin à la radio pour comprendre qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Sa voix énergique et dure, il y a encore quelques mois, est à présent celle d’un homme âgé, fatigué à l’expression difficile. Ça ne trompe personne.

Il mène un énième combat. Un combat contre le nouveau découpage régional décidé par le tandem Hollande-Valls.

Ayant tenu ses 60 engagements des élections présidentielles, François Hollande ne savait plus quoi faire alors il s’est lancé un nouveau défi.

On plaisante !

Dans la réalité ce n’est pas tout à fait ça. La grande réforme fiscale. C’est pour quand ? L’interdiction aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. C’est pour quand ? La nouvelle réforme des retraites. C’est pour quand ? etc…

Très hostile à un rapprochement avec Midi-Pyrénées, Bourquin déclare : « Mais qui voudrait rejoindre ce désert ? Parce qu’à part Toulouse, là-bas c’est le désert. » Il faudrait peut-être que nous fassions une collecte pour lui offrir un voyage d’une semaine au travers la région Midi-Pyrénées. Deux chiffres suffisent à montrer qu’il s’égare. Le PIB par habitant de Midi-Pyrénées est avec 27 198 euros parmi les plus élevés. Et celui du Languedoc-Roussillon est parmi les plus faibles avec 23 566 euros par habitant.

Bourquin est sur le sentier de la guerre : « J’ai alerté la population parce qu’il est question de défendre notre terre…» N’allons pas avec Midi-Pyrénées. Pourquoi ? Parce que nous tenons à ce que Bourquin reste président de la région ?

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Sanchez-Schmid pleure son fauteuil !

Interrogée par L’Indép après sa défaite, Maïté Sanchez-Schmid considère que les partis politiques et le gouvernement n’ont pas su communiquer sur l’Europe. Au passage elle tacle les responsables de l’UMP des P-O : « J’aurais souhaité que l’UMP66 se mobilise davantage et comprenne l’enjeu des européennes. »

A t-elle, elle même, fait ce qu’il fallait pour sensibiliser les électeurs sur les enjeux européens ? Elle a, l’an passé, consacré des mois à écrire un livre sur les conquêtes féministes qu’elle a ensuite présenté lors d’une longue tournée de promotion régionale. Cela était d’autant plus étonnant que Maïté Sanchez-Schmid n’est pas particulièrement connue pour son investissement dans l’action pour la promotion et l’égalité des femmes.

Bien des électeurs auraient apprécié un livre dans lequel l’eurodéputée UMP aurait expliqué quel était son travail, comment fonctionnait le parlement européen. S’appuyant sur son vécu à Bruxelles et Strasbourg elle aurait pu livrer un récit vivant qui familiarise le lecteur avec des institutions européennes dont le fonctionnement est inconnu de la majorité des Français.

Il est aisé de blâmer les autres pour leur manque d’intérêt pour l’Europe quand soi-même, parlementaire européen, on n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour cela.

A chaque lendemain d’élection, les perdants nous servent un grand plat d’explications sur leur défaite sans jamais reconnaître une part de responsabilité personnelle, même mince. Par contre, ils tapent dur sur tous ceux à qui ils attribuent leur échec. Ils cognent comme jamais ils ne l’ont fait durant la campagne. Daniel Mach a surtout attaqué Aliot et le FN après sa défaite aux législatives. M. Sanchez-Schmid fait pareil.

Ni L’Indép, ni L’Echo du Roussillon n’ont questionné l’eurodéputée battue sur la tête de liste de l’UMP dans la circonscription Sud-ouest. Michèle Alliot-Marie est pourtant loin d’avoir fait l’unanimité. Et cela jusque dans les rangs de l’UMP. Si nous connaisssons plusieurs sympathisants et membres actifs qui n’ont pas voté pour la liste de l’UMP, c’est probablement qu’il y en a quantité.

Pas de question non plus sur l’affaire Bygmalion. Nous ne nous habituerons jamais au manque de curiosité de certains confrères.

M. Sanchez-Schmid parle du « ras le bol vis à vis des politiques » et des « affaires qui décrédibilisent les politiques ». C’est juste mais c’est un peu court. Et pour cause, elle appartient à un parti qui combat la limitation du cumul des mandats, qui s’oppose à toutes les mesures de moralisation de la vie politique et elle ne s’en est jamais démarquée. Il est encore temps d’agir. Si l’on ne remet pas la probité et l’intérêt général au centre des pratiques et des mandats politiques, on va tout droit dans le précipice. Les bonnes paroles ne règleront rien. Au contraire. Quand la défiance domine seuls les actes comptent.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

PS : En juin 2013, Marie-Thérèse Sanchez-Schmid a publié, 1944-2014, Au coeur des femmes, 70 ans de conquêtes. Ouvrage de compilation bien documenté écrit dans un style journalistique.

FN : le dur apprentissage de la gestion de la ville

« Ça volait bas » lâche un élu de la majorité à la sortie du conseil municipal de Perpignan.

Aliot était absent. La conquête d’un nouveau mandat passe avant l’accomplissement de ceux qu’il détient déjà. Bruno Lemaire remplaçait donc le président du groupe Perpignan Ensemble. L’ancien prof de HEC est tout le contraire d’Aliot. Ses interventions sont dépourvues d’idéologie et mesurées. Il interroge et questionne beaucoup quand l’autre soupçonne, assène et martèle avec la finesse qui le caractérise. Le trop modeste Lemaire apprend et il y a de bonnes chances pour qu’il apprenne vite. Mais, en attendant, il pédale dans le vide.

Quel intérêt le groupe FN a t-il à demander que les conseils municipaux soient filmés et diffusés sur le site internet de la ville ? Les élus d’extrême-droite, tous novices, n’ont rien à gagner à montrer au grand jour qu’ils ignorent presque tout de la gestion d’une ville. Fort heureusement pour eux, Jean-Marc Pujol leur a répondu que la transmission du conseil avait été expérimenté sur une longue période (à l’époque de la télé locale) et qu’elle avait eu un coût élevé, 90 000 euros par an pour une audience très réduite. Le maire a donc conclu : “ On va continuer à faire des économies “.

Revenons aux débats. Mohammed Bellebou a ouvert le bal : « Je veux dire publiquement notre étonnement et notre profond désaccord devant le fait que vous ayez prêté gracieusement une salle municipale, la salle de Libertés afin de permettre le déroulement d’une élection à la présidence d’une nation étrangère…. » L’élu FN visait le prêt de la salle des Libertés au consulat d’Algérie de permettre aux ressortissants algériens de voter le 17 avril. Le maire a répliqué en déclarant que la ville avait répondu à une demande de la préfecture et que cette salle des Libertés avait déjà été utilisée par le FN bien qu’il y ait des personnes qui aient manifesté une hostilité à ce prêt.

On est ensuite passé aux choses sérieuses avec le premier point de l’ordre du jour. Demande de subvention à l’Europe dans le cadre du programme Feder 2014/2020 : « Pour compléter la restauration et la mise en valeur de l’hyper centre historique, destiné à proposer des itinéraires croisés de la connaissance relatifs à différents types de patrimoine : militaire, gothique, baroque, chemin des arts, chemin des fontaines, itinéraires de mémoire… » Alexandre Bolo a, au nom du FN, proposé un itinéraire gourmand. Mais sans dire ce qu’il y mettait. La campagne est pourtant terminée. Il faut peut-être arrêter de lancer des “ bonnes idées “ sans avoir une seconde réfléchi à leur contenu et à leur réalisation.

Le future assistant parlementaire de Louis Aliot

« Tout argent venant de l’Union Européenne pour soutenir ce projet et qui ne serait pas prélevé dans les poches du contribuable perpignanais est bon à prendre. », a déclaré Alexandre Bolo. Celui qui a lourdement laissé entendre qu’il serait assistant parlementaire de Louis Aliot va donc prochainement pouvoir apprendre d’où vient l’argent de l’Europe.

Avec la série d’affaires d’escroqueries aux subventions de rénovation de l’habitat qui sont jugées par le tribunal correctionnel au cours du premier semestre on s’attendait à une grosse offensive du FN. Il n’en fut rien. Il y avait pourtant beaucoup à dire. Il est de notoriété publique que depuis des décennies, des subventions sont accordées avec si peu de contrôle de l’Anah que les “ malins “ ont compris qu’il y avait de l’argent à se faire. M. Pujol précise que la ville n’est pas en cause. Certes pas directement, mais elle a quand même considéré qu’il était utile de modifier le règlement d’attribution des aides municipales en élevant le niveau des contrôles. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Profitant de la délibération sur une demande de subvention pour faire des travaux de restauration à la Casa Sanxo, Clotilde Font a interrogé le maire sur l’affaire du vol d’oeuvres du patrimoine dans les réserves de la ville. Jean-Marc Pujol a renvoyé à l’enquête en cours et il a précisé qu’une personne qualifiée avait été recrutée pour faire l’inventaire des collections. Il n’a pas répondu aux légitimes inquiétudes exprimées par l’élue FN sur les conditions de conservation des objets d’art et d’ethnographie.

Après la présentation d’une convention entre la ville de Perpignan et le Centre communal d’action sociale relative à 8 postes transformateurs ERDF qui seront peint dans le cadre de chantiers d’insertion, Xavier Baudry a interrogé : « Seront ils décorés aux couleurs de notre belle culture catalane ou façon hip-hop ? » Jean-Marc Pujol a indiqué que les fresques peintes sur les transformateurs, depuis déjà plusieurs années, étaient respectées, ni tag , ni affichage sauvage.

Le groupe FN se divise

L’unité du groupe FN n’aura pas tenu longtemps. Elle a volé en éclats dès la troisième séance du conseil municipal. Lors de l’adoption du règlement intérieur, Bruno Lemaire a présenté un amendement et annoncé que son groupe s’abstiendrait. Mais comme l’amendement a été accepté par le maire, le groupe FN aurait dû voter pour le règlement ainsi modifié. Pas du tout. Entendant que quelques-uns des siens ruaient dans les brancards, Bruno Lemaire a annoncé que les membres de son groupe auraient liberté de vote. Mohamed Bellebou et Alexandre Bolo ont voté contre et les 9 autres élus d’extrême-droite se sont abstenus.

Conformément aux engagements qu’il a pris en signant la charte d’Anticor, Jean-Marc Pujol a présenté une délibération portant sur la création de 3 commissions : finances, attribution des subventions et délégations de services publics. Malgré les déclarations d’hostilité de Louis Aliot à l’égard d’Anticor, le groupe FN a voté pour et Bruno Lemaire a accepté de présider la commission des finances. Même si cette décision n’a pas suscité de commentaire, elle fait grincer des dents. Ce n’est que la mise en application de la charte Anticor des municipales. Elle indique que la présidence de la commission des finances reviendra à un membre de l’opposition.

Francophobie ?

Quelques heures avant le conseil municipal, Louis Aliot avait diffusé un communiqué de presse titrant « La municipalité est-elle francophobe ? » Quand on amène de l’eau au moulin du FN il est normal que ses ailes se mettent à tourner. En cause le texte de présentation du comité consultatif consacré aux « affaires catalanes » . On y trouve l’habituelle prose catalaniste : « Cette urgence est accrue par l’arasement produit par plusieurs décennies d’enseignement et de médias strictement francophones et par la revendication, chaque jour plus vive, d’une autodétermination du Principat, qui change durablement quelle que soit l’issue de cette problématique, les rapports entre la Catalogne et l’Etat espagnol. » Un excès en appelle un autre. On est habitué. Il aurait peut-être été préférable de bien cerner le rôle de ce comité consultatif dont on ne sait pas à quoi il va servir. Catherine Pujol a repris le discours du FN : « Nous sommes opposés au communautarisme et à tout ce qui peut-être opposé à notre République et opposé à notre identité nationale. » Annabelle Brunet et Brice Lafontaine lui ont fait une réponse formaté catalaniste. Il a manqué une réponse de fonds mettant bien les points sur les i. Après le déplacement de la représentation de Perpignan de Barcelona à Girona puis sa fermeture définitive, il ne serait pas inutile que la municipalité livre sa vision des « affaires catalanes ». C’est moins facile à faire que des envolées lyriques.

Commencé à 17 h, l’examen de l’ordre du jour s’est achevé à 19h. Il comportait 28 délibérations, dont aucune n’était très importante.

Alors que des membres de la majorité accueillaient par des rires et des sourires amusés les interventions venant du groupe FN, le maire a joué avec rondeur le rôle du maître d’apprentissage patient et indulgent pour les maladresses de ses élèves. Les élus du FN vont apprendre, ils vont en particulier pouvoir constater la distance considérable qu’il y a entre la dénonciation tous azimuts par temps de campagne électorale et la gestion concrète d’une ville dans ses très nombreuses compétences et domaines d’intervention. Fabrice Thomas

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Parlement européen : Mélenchon en fait trop !

Dans le journal de campagne du Front de Gauche distribué dans nos boîtes à lettres, Jean-Luc Mélenchon apparait comme un député européen très actif. Avec 1 202 travaux, il devance largement ses collègues auxquels il est comparé. Constat surprenant car depuis plusieurs années la presse le présente comme un député européen peu actif. Le tract cite la source de ce classement, MEP Ranking (www.mepranking.eu).

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En y regardant de près on observe que MEP Ranking additionne tous les travaux, notamment les discours en séance plénière. Et dans ce domaine le leader de gauche est le deuxième parlementaire français le plus actif avec 859 discours. Mais il faut savoir qu’il y a des députés qui gonflent artificiellement le nombre de leurs discours avec des explications de vote. Des textes de quelques lignes écrits pas leurs assistants parlementaires et envoyés par mail au président.Dans ce domaine, Mélenchon est un champion.

Voilà par quel procédé, un eurodéputé peu actif se place sur la plus haute marche du podium. Et cela en dominant largement trois parlementaires de la circonscription sud-ouest qui, eux, font bien leur travail : Robert Rochefort (Modem), Françoise Castex (PS) et José Bové (Europe Ecologie Les Verts).

Avec 67,10% de participation aux votes en sessions plénières, Mélenchon fait à peine mieux que Marine Le Pen, 65,38%. La session plénière se tient une fois par mois pendant une semaine.

Robert Rochefort : 91,97%, Françoise Castex : 87,99, José Bové : 86,27% et Maïté Sanchez-Schmid, eurodéputé UMP installée dans les P-O : 86,82%.

La réalisation d’un rapport est un gros travail qui mobilise le député pendant plusieurs mois. Jean-Luc Mélenchon, tout comme Marine Le Pen n’en a pas fait un seul. Robert Rochefort : 2, Françoise Castex : 1, José Bové : 5, Maïté Sanchez-Schmid : 3.

Eurodéputé peu impliqué, 61,35% de présence aux votes en sessions plénières, Jean-Marie le Pen, tête de liste dans la circoncription du Sud-Ouest va à 86 ans en reprendre pour 5 ans. La lanterne rouge est tenue par Philippe de Villiers : 48,08%. Une dernière place qu’Harlem Désir a manqué de peu : 49,34% de participation aux votes du Parlement Européen.

Le peu de travail parlementaire fourni par Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Harlem Désir, montre qu’il est difficile d’être le numéro 1 d’un parti et parlementaire européen. Fabrice Thomas

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Ben Alliot-Marie : des nouvelles rassurantes !

Aux dernières élections européennes, en 2009, sur la circonscription du Sud-Ouest, Dominique Baudis conduisait la liste de droite “ Majorité présidentielle “. Cette fois la droite sera divisée. Les centristes Modem-UDI partiront avec une liste qui sera conduite par Robert Rochefort, député européen sortant. Et la liste UMP le sera par Michèle Alliot-Marie.

L’ancienne présidente du RPR devrait siéger à l’Assemblée Nationale. Mais les électeurs des Pyrénées-Atlantiques, après l’avoir élue 7 fois, lui ont en 2012 donné congé. Un an après sa démission contrainte du gouvernement Fillon. En pleine révolution tunisienne, notre ministre des affaires étrangères, s’exprimant à l’Assemblée Nationale, avait proposé que : « Le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. » Quelques temps plus tard, Le Canard Enchaîné révèla qu’elle entretenait des liens étroits avec un généreux homme d’affaire proche de Ben Ali, le dictateur déchu.

Malgré ses boires et ses déboires, Michèle Alliot-Marie est parvenue sans peine à se faire imposer comme tête de liste de l’UMP dans la circonscription Sud-Ouest. C’est tout le charme des élections à la proportionnelle par liste. Ce sont les appareils nationaux qui les composent. Et forcément, ils réservent les meilleures places aux membres de la nomemklatura.

A 68 ans, la dame pourrait goûter aux plaisirs d’une retraite bien méritée en jouissant de l’aisance que lui procure ses retraites d’élu local (maire, maire-adjointe, conseillère générale), de parlementaire et de ministre (plus de 13 années). Cumul des mandats égal cumul des indemnités mais aussi cumul des retraites, jusqu’à 8 (mairie, communauté de commune, conseil général, conseil régional, Sénat, Assemblée Nationale, gouvernement, parlement européen).

Mam surnom de Michèle Alliot-Marie était sur iTélé interrogée par Olivier Galzi : « Battue aux législatives vous serez demain députée européenne. »

Réponse d’Alliot-Marie : « Très franchement, ce que je fais aujourd’hui me rapporte beaucoup plus d’argent. Je vais perdre de l’argent en allant au parlement européen. »

La pauvre Aliot-Marie va sans aucun doute perdre de l’argent. Car en étant tête de liste elle ne peut qu’être élue.

Nous ignorons quelles sont les lucratives activités que MAM va interrompre pour aller siéger au parlement européen, mais il faut savoir que même si elle gagne moins d’argent, elle ne risque toutefois pas de se retrouver sur la paille. Afin qu’aucun de nos lecteurs ne se morfonde sur le sort de la pauvre MAM, il faut en effet préciser qu’à partir de 60 ans elle a pu percevoir toutes ses retraites d’élue et recevoir les indemnités correspondants aux mandats qu’elle a continué d’exercer. Aux 10 500 euros nets d’indemnité de parlementaire européen s’ajoutera donc le total, plutôt coquet, de ses pensions de retraites d’élue. Fabrice Thomas

PS : la circonscription Sud-Ouest est composée de trois régions : Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Elle élira dix des 74 députés européens français qui seront élus dans huit circonscriptions.

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Chambre régionale des comptes : Perpignan (1)

Nous ferons l’impasse sur la fiabilité des comptes, premier sujet abordé par le magistrat de la Chambre régionale des comptes qui a étudié la gestion de la ville de Perpignan de 2007 à 2012. C’est très technique et aucun problème important n’est soulevé.

L’examen de l’endettement de la ville, thème récurrent du débat politique apporte des informations intéressantes. Pendant la campagne électorale nous avons essayé d’y voir clair au milieu des informations contradictoires. Nous étions parvenus à la conclusion que la capacité de désendettement était la donnée la plus importante pour apprécier le niveau d’endettement d’une commune. Ce ratio indique le nombre d’années qu’il faudrait à une commune pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne nette.

Une capacité de désendettement inférieure à 5 ans est un signe d’endettement faible. Une capacité de désendettement supérieure à 5 ans et inférieure à 10 ans est un signe d’endettement moyen. Une capacité de désendettement supérieure à 10 ans et inférieure à 15 ans est un signe d’endettement fort. Au dessus de 15 ans, il est considéré comme catastrophique..

En 2008, la capacité de désendettement de la ville était, indique le rapport, de 17,7 années. Elle est sortie du rouge les années suivantes. En intégrant la dette du théâtre de l’Archipel , 2009 : 13,6. 2010 : 9,6. 2011 : 9,9 et 2012 10,4 années.

Commentaire du rapporteur : ‹‹ Même s’il n’existe pas à proprement parler de norme en la matière, il est communément admis que la situation appelle l’attention au-delà de 10 à 12 ans, et qu’elle se montre critique au-delà de 15. ››

La réalité est bien éloignée des discours catastrophistes entendus pendant la campagne des municipales.

Il faut rappeler que l’emprunt sert uniquement à financer des investissements. Avec le recours à l’emprunt, ‹‹ La population bénéficiera immédiatement du nouvel équipement et en paiera progressivement le prix par le biais du remboursement du prêt, pendant la phase d’utilisation du bien. ›› écrivent René Dosière et Dominique Hoorens dans La commune et ses finances. Ajoutons que des taux d’intérêt assez faibles justifiaient le recours à l’emprunt.

L’examen de la gestion des ressources humaines fait ressortir des charges de personnel et un absentiéisme trop importants.

L’effectif moyen des collectivités de plus de 100 000 habitants était au 31/12/2009 de 17,6 agents pour 1 000 habitants. A Perpignan le ratio était de 24,56 agents. Il a baissé les années suivantes et était de 22,2 fin 2011, mais il demeurait supérieur à la moyenne nationale.

La ville aura théoriquement dans les prochaines années la possibilité d’adapter ses effectifs car ‹‹ 39% des agents titulaires sont agés de 50 ans et plus” et “ 20% ont 55 ans et plus. ››

L’absentéisme, comme nous l’avions écrit pendant la campagne en citant un article du Point, atteint un niveau préoccupant. Il a d’ailleurs progressé de 23,7% en quatre années de 2007 à 2011. ‹‹ Les absences pour maladie ordinaire connaissent quant à elles une croissance de 48,6% sur la même période. ››

Dans sa réponse la mairie indique : ‹‹ L’instauration du jour de carence a eu pour effet de faire baisser les absences pour maladie ordinaire, les agents préférants poser des congés. ››

Il serait souhaitable que le conseil municipal débatte au moins une fois par an des orientations en matière de gestion du personnel. Ne serait-ce qu’afin que les élus et les habitants puissent être informés de l’évolution de la situation.

Nous examinerons la suite du rapport de la Chambre régionale des comptes dans un prochain papier. Il sera question du théâtre de l’Archipel et de son PPP, Partenariait Public Privé et de la politique relative à la petite enfance. Fabrice Thomas

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Conseil municipal : c’est au pied du mur que l’on voit le maçon d’extrême-droite !

Commencé à 16h15 le débat sur le budget de la ville de Perpignan s’est terminé ¾ heure plus tard. De mémoire de journaliste ou de fonctionnaire territorial assistant depuis longtemps au conseil municipal de la ville de Perpignan, on avait jamais vu un débat budgétaire aussi court !

Court et vide. Court et indigent. Nous n’aurions pas fait une ligne si nous n’avions pas pris connaissance d’un communiqué de presse de Louis Aliot : « La presse locale semble avoir les yeux obstrués par la buée et les oreilles par le persil car les comptes rendus du Journal local ne rendent pas compte de tout ce qui a été dit lors de cette séance ! »

On pouvait espérer une critique de fonds des orientations budgétaires proposées. On attendait du lourd avec les interventions de Bruno Lemaire, docteur en mathématiques et sciences économiques, diplômé de Harvard, professeur émérite à HEC. L’élu FN s’est contenté, d’ailleurs de façon courtoise, de faire quelques remarques et des demandes de précision sur des numéros de nomenclature budgétaires. Aussi brillant et compétent qu’il soit, Bruno Lemaire ne maîtrisera les finances communales qu’après s’y être formé.

Alexandre Bolo, ex assistant parlementaire de Jacqueline Irlès, ex collaborateur de cabinet d’Alain Ferrand, semblait avoir les moyens de faire mieux. Il s’embourba dans des questions de détails et des affirmations hasardeuses qui donnèrent l’impression qu’il n’avait jamais ouvert un bouquin sur les finances des communes.

Louis Aliot qui a pris la parole en premier s’est contenté de quelques remarques d’ordre général. Rien sur les orientations budgétaires. Lui qui avait fait du désendettement de la ville le crédo de sa campagne. Il a par contre fait un long apparté sur un policier municipal, époux d’une conseillère municipale FN suspecté de ne pas avoir respecté le devoir de réserve des fonctionnaires et d’avoir donné des informations au FN. Quel rapport avec le budget ?

On a vu un FN sans vision budgétaire et qui n’avait tout simplement pas sérieusement préparé ce conseil municipal. Dommage car c’est le débat le plus important de l’année.

Le FN n’a pas été plus prolixe sur l’autre gros dossier de l’ordre du jour, l’examen du rapport pourtant consistant (107 pages) de la Chambre régionale des comptes. Selon Louis Aliot ce rapport est accablant. Nous y reviendrons. Sa lecture est en tous cas très intéressante. Six sujets sont traités : la fiabilité des comptes, la situation financière, l’analyse des impôts locaux, le personnel, le partenariat public-privé du théatre de l’Archipel et sur 20 pages, la politique relative à la petite enfance. Ce dernier point doit passionner les élus FN car ils n’en ont pas dit un mot. Il y avait pourtant matière à critiquer l’action municipale.

Louis Aliot a jugé utile de se réjouir de l’absence de la gauche dans ce conseil municipal. Cette absence est pourtant, au niveau des principes démocratiques, profondément regrettable. Elle l’est d’autant plus que même si le débat n’atteignait pas toujours des sommets, le budget subissait chaque année une critique en règle plutôt solidement argumentée.

Le reste de l’ordre du jour (au total 19 points) de ce conseil municipal du 16 avril était consacré à la désignation des élus qui vont siéger dans divers commissions et organismes, au crédit budgétaire pour les 4 collaborateurs de cabinet, aux indemnités des élus…

Commencé à 16 h, le conseil s’est achevé à 17h50. Un record de rapidité au regard de la richesse et de l’importance de l’ordre du jour.

Fabrice Thomas

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Midi-Libre et L’Indépendant : changement de propriétaire en vue

D’après le site Pressenews.fr, la vente du groupe “ Midi-Libre serait imminente “. “ Selon plusieurs sources concordantes Sud-Ouest serait en négociation avancée pour céder les Journaux du Midi (Midi-Libre, L’Indépendant, Centre Presse Aveyron).”

Les acquéreurs seraient deux chefs d’entreprise montpelliérains, Louis Nicollin et François Fontès ainsi que deux groupes de presse régionaux, La Dépêche du Midi et Centre-France (La Montagne).

Un tour de table qui soulève des questions, en particulier sur les motivations et les desseins de chacun.

Louis Nicollin est à la tête du Groupe Nicollin, 3ième opérateur français du secteur de la collecte des déchets. Une entreprise principalement implantée dans le sud de la France et surtout dans l’Hérault. Son chiffre d’affaires dépase les 300 millions et il emploie 4 500 personnes. Louis Nicollin est également l’actionnaire principal du club de foot de ligue 1 de Montpellier.

François Fontès est lui aussi à la tête d’entreprises prospères, un cabinet d’architecture et un groupe de promotion immobilière qui réalise un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros. Il est depuis peu de temps associé avec Jean Nouvel avec qui a il avait signé les plans de l’hôtel de ville de Montpellier.

Les activités de François Fontès, comme celles de Louis Nicollin, sont fortement liées à la commande publique.

La Dépêche du Midi est la propriété de la famille Baylet. Jean-Michel Baylet, le pdg est également un homme politique. Il est président du Parti Radical de Gauche, formation surtout influente dans le sud-ouest et dans la zone de diffusion de la Dépêche. Il est sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne.

Fabrice Thomas

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Erre et Malepeyre lourdement condamnés

Alduy n’aime pas les blogs

Dans ses mémoires , JPA charge les blogs : « Plus grave, des blogs surgissent souvent épémères, plus ou moins anonymes ; leurs informations sont douteuses, le plus souvent polémiques, toujours médiocres. Les blogs sont là pour animer le microcosme politique mais en fait, le discréditent chaque jour davantage. A cela s’ajoute le spectacle (car il s’agit d’un jeu de rôles) lamentable d’élus et d’élues qui se complaisent dans la politique de la suspicion, de la médisance et même de l’insulte. »

Les blogs c’est comme les hommes politiques, il y a le pire et le meilleur.

Mais son aversion pour les blogs n’empêche pas JPA de leur envoyer sa prose ou d’y donner des interviews.

Erre et Malepeyre lourdement condamnés

Après le très étonnant jugement rendu par le tribunal de Perpignan, la cour d’appel de Montpellier a lourdement condamné Jean-Michel Erre, ancien maire de Saleilles et Luc Malepeyre, directeur de la publication du site ouillade.eu. En première instance le tribunal présidé par M. Dooms avait considéré que le terme « a magouillé », « constituait l’expression d’une opinion ». Et que le formule « Monsieur 10% », « serait sibyline voire ésotérique »

Les magistrats de Montpellier ne partagent pas du tout de cet avis : « Contrairement aux assertions des premiers juges, il est de notoriété publique que l’expression “ Monsieur 10% “ signifie qu’une personne chargée d’un service ou d’une mission de service public touche un pourcentage, en l’espèce 10%, sur les contrats ou marchés à des fins personnelles, ce terme désignant dans le langage commun tout individu qui perçoit illégalement un pourcentage sous forme de commission sur les contrats ou affaires qu’il gère ou dont il a la responsabilité. »… « Ces propos sont de nature à porter gravement atteinte à l’honneur et à la considération de François Rallo… »

La cour d’appel déclare : « Conjointement Jean-Michel Erre et Luc Malepeyre responsables du préjudice moral subi par François Rallo du fait de ces propos diffamatoires et les condamnera solidairement à lui payer la somme de 5 000 euros à titre de dommage et intérêts outre 1000 chacun sur le fondement de l’article 475-1 du code de procédure pénale. La cour ordonnera également la publication de l’arrêt dans un quotidien d’information régionale au choix de la partie civile et aux frais de Jean-Michel Erre et de Luc Malepeyre dans la limite de 2 000 euros. »

Ce jugement satisfait pleinement le maire de Saleilles. Le voilà lavé des lourdes accusations que lui avait jeté son prédécesseur. Et c’est un succès de plus pour maître Codognès dont le cabinet traite nombre d’affaires de diffamation.

Fabrice Thomas

PS : Toutes nos félicitations au docteur Neu-neu, sa nomination comme secrétaire d’Etat est une bonne nouvelle, elle sera sans doute bénéfique à notre département. Christian Bourquin doit être fier de sa compagne. Sa protégée un fait un sacré bout de chemin. Mais cette fois elle ne doit son ascension qu’à son mérite et à ses qualités personnelles.

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Présidence de l’agglo : comment Pujol nous a roulé dans la farine !

La décision de Jean-Marc Pujol d’être candidat à la présidence de l’agglomération provoque un emballement et un émoi qui sont bien compréhensibles. Quelques lecteurs ont réagi en nous signalant que le maire de Perpignan ne respectait pas la charte d’Anticor.

Voici ce qu’indique la charte d’Anticor :

Engagements du candidat tête de liste signataire pour son mandat de Maire :

1) Non cumul et limitation des mandats et des fonctions exécutives

Le candidat tête de liste signataire s’engage à ne pas cumuler plus d’un mandat électoral et d’une fonction exécutive. Cet engagement ne concerne pas les fonctions qui relèvent de la participation de la commune à une intercommunalité.

Il n’y a donc pas de coup de canif dans le contrat. Au regard du texte d’Anticor qui est une référence en la matière, Pujol ne s’apprête pas à cumuler.

Et la mise en application de la loi sur le cumul des mandats en 2017 ne changera rien, un maire pourra toujours prendre la présidence d’une communauté de communes, d’une communauté d’agglomération ou d’une communauté urbaine. Mais ce sera la fin des cumulards. La fin de ceux qui siègent à l’Assemblée Nationale ou au Sénat et sont à la tête d’un exécutif local. Une avancée démocratique très importante que l’on doit à la gauche.

Il n’a jamais été question que Jean-Marc Pujol soit candidat à la présidence de l’agglo. Mais on peu relire la profession de foi du candidat d’un autre œil : « Je suis contre le cumul des mandats pour me consacrer au quotidien et totalement à l’action municipale » Pujol pourrait en effet très bien nous dire que les compétences de l’agglo ne sont jamais que la mutualisation de compétences municipales avec d’autres communes.

Pourquoi Pujol est-il candidat ?

Au cours de la campagne, Jean-Marc Pujol a déclaré à plusieurs reprises qu’il voulait, à titre personnel, davantage peser dans les décisions de l’agglo. Plusieurs observateurs en ont conclu qu’il serait candidat à la présidence.

Romain Grau était le candidat de JPA et de la presse locale. Mais du côté des maires de l’agglo, il ne faisait pas l’unanimité, loin de là. Mais le maire de Perpignan aurait peut-être pu imposer Romain Grau. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Nous avons l’impression. Et ce n’est qu’une impression que Pujol n’est pas convaincu de la loyauté de cet homme trop pressé.

De plus, ce sera le dernier mandat de Jean-Marc Pujol. On peut supposer qu’il n’avait pas envie de le faire en ayant dans les pattes un puissant dauphin se voyant déjà calife à la place du calife.

Elu président de l’agglo, Romain Grau n’aurait pas été à l’abri de nouveaux soupçons de conflit d’intérêt liés à sa profession d’avocat d’affaires et à la compétence économique de l’agglomération.

François Calvet était un autre prétendant sérieux. Le sénateur-maire du Soler aurait lui été un vrai cumulard. Et en 2017, à mi-mandat, il aurait du renoncer à la présidence de l’agglo ou au Sénat. Mais dès lors que la ville de Perpignan revendique la présidence de l’agglo il ne pouvait que s’effacer. La candidature de Jean-Marc Pujol est finalement celle qui convient le mieux au plus grand nombre de mairies. D’où l’unanimité qui se dégage.

La candidature tardive de Jean-Marc Pujol a pris tout le monde de court. Jean-Paul Alduy ne l’a pas vu arriver. Et quand il s’en est rendu compte, il ne pouvait plus faire qu’un communiqué de protestation. Pourquoi n’a-t-il pas passé un accord électoral prévoyant que la présidence de l’agglo reste à l’UDI et revienne à Romain Grau ? Ça aurait surtout eu le mérite d’être clair pour les électeurs qui cette fois-ci votaient pour les délégués communautaires.

Il semble que la situation donne raison à quelques personnes qui connaissent bien Jean-Marc Pujol et qui disent de lui que c’est un bon stratège et un redoutable négociateur. Ce n’est pas parce qu’il a moins de charisme qu’un mérou que c’est un imbécile. Quoi qu’il en soit il les a tous roulés dans la farine. Il nous a tous roulés dans la farine.

Il y quand même de vrais avantages à ce que le maire de la ville centre préside l’agglo.

On sait qu’il y des compétences de l’agglo qui sont mal assurées. En matière de transport. Mais surtout, c’est là où il y a le plus d’usagers mécontents, dans l’organisation du ramassage des ordures ménagères.

En matière d’urbanisme commercial. Il est temps de mettre un frein à la prolifération de zones commerciales en périphérie de Perpignan. Il faut une vision d’ensemble. Et surtout mettre un coup de frein. Chaque ville de la périphérie ne peut pas avoir son grand centre commercial qui de fait se développe au détriment du commerce de Perpignan.

Fabrice Thomas

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Perpignan : victoire de Pujol et succès d’Aliot

Avec 44,89%, Louis Aliot réalise un gros score. C’est le fait majeur de cette élection remportée par Jean-Marc Pujol. Un succès que le maire sortant doit en grande partie aux électeurs de gauche qui n’ont pas voulu que Perpignan ait un maire d’extrême-droite.

La participation est passée de 56,99% au premier tour à 62,75% au second tour. + 5,76%. 3 966 électeurs supplémentaires. Une participation en hausse comme dans d’autres villes dans lesquelles le FN était en position de force.

11 617 électeurs avaient voté au premier tour pour Jean-Marc Pujol. 20 784 au second tour.

Au regard des résultats par bureau, il apparait qu’un bon nombre d’électeurs de droite qui s’étaient abstenus au premier tour sont venus voter Pujol. Il faut aussi ajouter les électeurs décidés à voter Pujol au second tour, mais qui au premier ont choisi un autre candidat. Et cela d’autant plus facilement que les sondages annonçaient une large victoire du maire sortant.

Importante progression de Louis Aliot qui gagne 4 797 voix, passant de 12 949 à 17 746 voix. De nouveaux électeurs que Louis Aliot a trouvé à gauche et à droite. Mais davantage à droite. Des observations tirées de comparaisons avec les résultats par bureau et par canton des élections présidentielles et législatives de 2012.

Jean-Marc Pujol ne s’est pas adressé à l’électorat de gauche entre les deux tours. Il aurait pu le faire lors du débat avec Louis Aliot et dans la profession de foi adressée à tous les électeurs. Pas un mot non plus aux électeurs et partis de gauche après sa victoire.

Sur France Bleu Roussillon, Clotilde Ripoull s’est dite satisfaite que la ville ne passe pas au FN. Elle n’a pourtant rien fait pour ça en votant blanc.

Jean-Paul Alduy était, lui aussi, dimanche soir dans les studios de la radio locale. Il a comme entre les deux tours principalement semblé intéressé par l’élection du président de l’agglo et en particulier par celle de son candidat, Romain Grau. Il se dit qu’au travers de l’élection de ce dernier, JPA poursuit l’objectif de faire installer son épouse à la direction de l’Agence de Développement Economique. Réalité ou propos malveillants ?

Interrogé par Elisabeth Badinier sur l’effondrement du PS à Perpignan, Christian Bourquin a répondu que depuis 50 ans la gauche n’avait jamais été en position de pouvoir gagner la ville. Il a oublié 2008. 574 voix de plus et Jacqueline Amiel-Donat s’installait dans le fauteuil de maire. Ce rappel permet de mieux mesurer le catastrophique résultat du PS qui fait d’ailleurs à Perpignan son plus mauvais score dans une grande ville.

Incorrigibles politiques !

Fabrice Thomas

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Municipales : Marine Le Pen défend une mesure qui menace les libertés fondamentales

Dans un interview donné le 28 mars au journal Le Monde, Marine le Pen s’explique sur une des mesures que devront appliquer les villes dirigées par le FN : « Refuser toute subvention et toute aide à des organisations ou des projets communautaristes ».

On savait que cette mesure visait les associations que les dirigeants du FN qualifient habituellement de « communautaristes », MRAP, SOS Racisme, La Ligue des Droits de L’Homme, LICRA… Des associations qui s’opposent fréquemment au FN, notamment devant les tribunaux.

Mais dans son interview, Marine Le Pen va encore plus loin : « Refuser de subventionner les associations politisées et ou communautaristes est un acte politique » Et elle poursuit : « Quand la Ligue des droits de l’homme fait un tract pour appeler à voter pour ou contre quelqu’un, c’est une association politisée. Elle n’a qu’à se constituer en parti politique. Les associations peuvent prendre des positions politiques. Mais, à partir du moment où elles demandent des subventions publiques, elles se doivent de respecter un devoir de réserve. »

Marine Le Pen a t-elle conscience que les lois françaises ne permettent pas de couper les vivres à une association en invoquant un devoir de réserve ?

Ce droit de réserve des associations ne figure pas dans nos lois.

Mais dans la pratique, il suffira de supprimer les aides publiques sans donner de justification.

Sur quels critères un maire FN décidera t-il qu’une association est politisée ? Nombre d’associations et de syndicats prennent, sur un sujet ou sur un autre, des positions qui pourront être qualifiées de « politisées ».

Quant à la possibilité pour une association ou un syndicat d’appeler à voter pour ou contre un candidat, cela ne concerne-il pas seulement les adhérents de cette association ou de ce syndicat ? Au nom de quel principe pourrait-on leur interdire de faire un choix, d’exprimer une préférence ou une opposition ?

Cette mesure fait partie d’une charte adoptée par le bureau politique du FN en septembre 2013. On y lit : « Ce texte ne constitue pas un programme en vue des élections municipales mais fixe 10 principes essentiels à appliquer à l’action et à la gestion municipale. »

Le Monde a demandé à la présidente du FN : « La charte municipale du Rassemblement Bleu Marine sera le programme commun de tous les maires FN ? » Et elle répond « Oui ».

A Perpignan et ailleurs semble t-il, aucun candidat du Rassemblement Bleu Marine n’a diffusé cette charte. Et voilà qu’elle apparaît au grand jour la veille du second tour !

Y a t-il un autre parti qui propose une mesure aussi dangereuse pour nos libertés ? Aucun. Sauf peut-être des groupuscules qui sont loin de pouvoir prétendre à la gestion de la cité.

Si le FN peut-être considéré comme un parti comme un autre parce que son action s’inscrit dans le cadre des lois de la République, cela n’en fait pourtant pas un parti comme les autres. Il nous en fait lui-même la démonstration.

Cette mesure et l’application qu’en propose Marine le Pen révèle un état d’esprit. Un état d’esprit inquiétant.

Fabrice Thomas

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Occident : le coup bas de Louis Aliot

Louis Aliot use avec récurrence d’un procédé qui consiste à jeter à la tête de ses adversaires des accusations qui lui sont habituellement destinées. Ainsi, jeudi matin lors du débat organisé par France Bleu Roussillon et L’Indépendant, Louis Aliot, citant un article de La Croix a dit que Jean-Marc Pujol avait été membre du groupe d’extrême-droite Occident. Le maire sortant a nié et a expliqué que son premier engagement politique avait été auprès de Giscard d’Estaing.

Louis Aliot est homme habile. Son message est destiné à l’électorat de gauche à qui, implicitement, il dit qu’ils ont le choix entre deux hommes qui ont des références à l’extrême-droite. Il ne pouvait rien trouver de mieux pour semer le doute, l’hésitation dans l’esprit des électeurs de gauche. La rumeur fera des dégâts. Peut-être limités. Mais elle en fera.

Le procédé est bien sûr malhonnête. Mais ce n’est pas ce que l’on retiendra. La rumeur attribuant à Jean-Marc Pujol un passé d’extrême-droite va repartir de plus belle et atteindre de nouveaux publics.

Si Jean-Marc Pujol avait été membre du groupe Occident, Louis Aliot n’aurait pas sorti un extrait de presse. Il aurait brandi un, deux, trois témoignages écrits d’anciens membres d’Occident assurant qu’ils avaient milités avec Jean-Marc Pujol. Et Louis Aliot était mieux placé que personne pour obtenir ces preuves.

Le coup bas est arrivé dès le début du débat. Et à sa voix chevrotante, on a senti que Jean-Marc Pujol avait été atteint. Comment se défendre d’une telle accusation ? Peut-être en exigeant d’autres preuves qu’un article de presse qui affirme sans citer aucune source. Il est vrai que le maire sortant est moins familié des studios que son adversaire.

Louis Aliot a réussi à extrême-droitiser son adversaire. Il doit se frotter les mains !

Dommage que le maire sortant ait manqué de ressort. Il aurait pu en retour interroger Louis Aliot sur la personnalité de son bras droit, Xavier Baudry. Un homme dont on parle beaucoup dans les coulisses de la campagne. Il est directeur de campagne et numéro 5 sur la liste RBM. En cas d’élection, il serait maire-adjoint à la sécurité et donc le patron de la police municipale. Personne ne connait Xavier Baudry sauf dans les milieux d’extrême-droite de Perpignan. Il y est présenté comme un radical, un dur, un nostalgique. Xavier Baudry s’est, auprès de personnes de sa mouvance, prévalu d’avoir été membre du GUD (Mouvement radical et violent). Il est un pilier de la branche perpignanaise de la Fraternité Saint-Pie X. Groupement catholique traditionnaliste (intégriste) dont les liens avec l’extrême-droite ne sont plus à démontrer. Selon plusieurs témoignages il a pris du galon en amenant des colistiers. Ce qui a rendu un grand service à Louis Aliot qui peinait à en trouver 55.

Fabrice Thomas

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Ni diabolisation, ni angélisation : simplement la vérité sur le FN !

Nous sommes en 2011 sortis d’une longue période dite de diabolisation où le Front National était sans cesse renvoyé aux déclarations de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz (1987). Le FN était catalogué parti  » raciste « ,  » antisémite « ,  » fasciste « .

Marine Le Pen est arrivée avec sa dédiabolisation qui consista principalement à refaire la vitrine. Plus de déclaration antisémite et on écarte les militants d’extrême-droite les plus caricaturaux type skinhead. Regardez ! On est un parti comme les autres ! Et une grande partie de la presse de faire chorus. Avant elle ne voulait voir que les excès du FN, elle a maintenant tendance à fermer les yeux sur tout ce qui ne ferait pas du FN un parti normal.

C’est ce que nous avons observé dans les articles des journalistes parisiens venus à Perpignan couvrir la campagne de Louis Aliot.

Le Monde a, le 31 janvier, publié un article titré : « A Perpignan, la campagne “ centriste “ du vice-président du Front National. Extrait : « Devant ses sympathisants, au Moulin-à-Vent, la tonalité est toute modérée. Car il est un adage qui court à Perpignan : la ville se gagne au centre. M. Aliot l’a visiblement compris. Il fait une campagne de notable, une campagne pondérée, loin des tonitruances du Front national. Sur les affiches, la flamme frontiste est petite, en bas à droite, comme cachée. Et sous le nom de la tête de liste, on lit : « Avocat, conseiller régional. « La notabilité avant tout. »

Le supplément de L’Express consacré à Perpignan est dans le même registre. Pas étonnant, Le Monde donne souvent le ton. Le papier est titré : « Municipales à Perpignan : la campagne de terrain du “ notable  » Aliot.

« Pour mettre toutes les chances de son côté, le compagnon de Marine Le Pen veille à présenter son profil le plus rassembleur. Il se répète que Perpignan se gagne au centre. Il mène donc une campagne pondérée et ouvre largement sa liste à la respectable « société civile ». Louis Aliot cherche à se donner une image de notable. Sur ses affiches, il se présente comme « avocat, conseiller régional », tandis que la flamme frontiste apparaît en petit. »

Louis Aliot a tellement apprécié ces articles qu’il les a publiés sur plusieurs sites internet du FN.

Le candidat RBM a-t-il fait une campagne de notable, avec toute la rondeur que l’on prête à ce genre de personnage de province ?

Louis Aliot qui est entré très tôt en campagne a massivement et sur une longue période, en quelque sorte pour préparer le terrain, diffusé deux tracts. Le premier illustré par une trentaine de petites images de magasins fermés, rideaux tirés. Avec cette accroche : « Le triste bilan de l’UMP-UDI à Perpignan, un centre ville à l’abandon !!! » Le second maquetté sur le même principe avec des photos de voitures brûlées, de vitrines défoncées. « Avec l’UMPS, ce sont les perpignanais qui sont inquiets, pas les délinquants…Avec Louis Aliot la peur changera de camp !!!

Plus excessif, plus caricatural, plus démagogique, plus populiste, ce doit être difficile à faire !

Manifestement, les journalistes du Monde et de L’express n’ont pas demandé à Louis Aliot de leur montrer les tracts qu’il avait distribués. Ni les affiches qu’il avait collées

di 11 décembre 025

« On est chez nous » est la forme actuelle de « La France au Français ».
Encore un slogan « centriste » !

La presse nationale tout comme la presse locale n’ont pas vu que le FN avait fait une campagne en deux temps. Très dure pendant près de six mois. Avec le logo du FN. Puis “ modérée “ les deux derniers mois avec le logo RBM (Rassemblement Bleu Marine).

Dans un billet du 20 février, nous avions répondu à Jean-Michel Salvador qui, dans les colonnes de L’Indépendant avait écrit : « Le FN est devenu un parti comme les autres. Presque banal. »

On est passé de la diabolisation à l’angélisation.

Pour notre part nous refusons l’une et l’autre. Nous avons, tout au long de cette campagne fait le choix de montrer, avec des faits précis, le FN tel qu’il est et pas tel qu’on voudrait qu’il soit. Nous avons été les seuls à le faire et c’est bien dommage pour la qualité de l’information.

Fabrice Thomas

PS : L’auteur de l’article du Monde est pourtant, avec Caroline Monnot, l’auteur d’un excellent livre, Le système Le Pen.  » Entre professionnalisme et radicalité, entourage officiel et amitiés inavouables, engouement médiatique et travail de terrain, mue politique et islamophobie virulente, on découvre ainsi au fil des pages l’ambivalence savamment entretenue du FN. »

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Perpignan : le pire est possible !

21 mars 2014 023

Il faudra un peu de recul, le temps de regarder les résultats de près, pour pouvoir faire une analyse fine du scrutin perpignanais. Mais il y a des évidences.

A la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait à Perpignan recueilli 11 220 voix avec une participation de 75,85%.

Avec 20% de participation en moins, Louis Aliot rassemble 12 986 voix.

34,19% des voix. Un électeur sur trois.

C’est impressionnant.

Où est-il allé les chercher ?

En tous cas ce soir à Perpignan, l’extrême droite arrive en tête avec 3,63% d’avance sur le maire sortant Jean-Marc Pujol.

Louis Aliot améliore le meilleur score réalisé par le FN dans une ville de plus de 100 000 habitants. Ce record était détenu par Jean-Louis De Noëll qui au premier tour des municipales de 1995 avait atteint 32,71%. Plus qu’à Toulon où le candidat qui emporta la ville au second tour avait rassemblé 31,03% des votes.

Certes le contexte de 1995 était particulier. Deux ans plus tôt, lors d’élections municipales partielles le candidat de droite, qui était le favori de ce scrutin, Claude Barate, s’était cassé les dents sur le fils Alduy. Et comme en 1995, il n’y avait pas de candidat de droite (Alduy ne l’avait pas encore rejoint), un grand nombre d’électeurs de droite étaient allés voter FN.

En 2014, Louis Aliot avait fait disparaître le logo du FN. Mais cela change t-il quelque chose ?

Mais faut-il s’étonner que le pire se produise quand toutes les conditions sont réunies pour qu’il se produise ?

On évoque ici et là un Front républicain pour faire barrage à l’extrême-droite. C’est une idée sur laquelle nous sommes depuis longtemps réservés. Tout simplement parce qu’il nous semble normal que le FN ait des élus dans les assemblées communales, départementales, régionales et nationales.

Mais voulons-nous que Louis Aliot, dirigeant national d’une parti d’extrême droite soit maire de notre ville ?

Il nous semble que la seule question qui se pose à chaque électeur est simple et claire.

On entend dire que la victoire de Jean-Marc Pujol ne fait aucun doute. Nous ne partageons pas cet avis.

Certes Aliot n’a pas de réserve de voix. Certes ceux qui ont voté pour lui n’ont pas tous envie que la ville tombe aux mains de l’extrême-droite et d’un homme davantage doué pour la dénonciation que pour la gestion.

Mais dans une ville qui s’abandonne si facilement à l’ivresse du pire, tout n’est-il pas possible ?

Fabrice Thomas
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Chassez le naturel il revient au galiot !

« Le dérapage par SMS de Louis Aliot candidat du Front National à Perpignan ». Tel est le titre du bandeau de une de L’Indép de samedi 22 mars.

23 mars 2014 004

Vendredi matin à 7h17, Frédérique Michalak, chroniqueuse politique de L’Indépendant reçoit un SMS de Louis Aliot. Il n’est pas content qu’elle ait publié une brève indiquant que six électeurs de sa liste, dont cinq dans les dix premiers, ne sont pas inscrits sur la liste électorale de Perpignan. Louis Aliot indique qu’il boycottera la soirée électorale que L’Indép organise dimanche à son siège.

Une demie-heure plus tard, à 7h43, la journaliste reçoit un nouveau SMS qui manifestement ne lui était pas destiné et sur lequel elle lit : « Je viens de signifier à cette pute de Michalac, que dimanche je ne me déplacerai pas dans sa boutique. Elle courra derrière l’info. J’écris ce matin à son patron… »

Jean-Michel Salvador qui consacre un long papier à l’affaire nous apprend également qu’Aliot a envoyé un troisième SMS à F. Michalak. Pour s’excuser pour le SMS qui ne lui était pas destiné. Mais le dirigeant national du FN se trouve des circonstances atténuantes : « Je trouve que notre traitement n’est pas respectueux. »
Voilà avec quelle violence Louis Aliot réagit auprès des siens à un article qui lui a déplu.

Nous ne sommes pas surpris. Tout simplement parce que ce n’est pas le premier dérapage de Louis Aliot. Quand en juillet 2013, un journaliste de Mediapart l’interroge sur son salaire d’attaché parlementaire européen de 5 000 euros par mois pour un travail à mi-temps, il lui répond : « Je n’ai pas à répondre à ce genre d’argumentation qui relève de la Gestapo. » Puis sur son blog, Louis Aliot commente les révélations du site d’Edwy Plenel : « Mediapart a pondu son œuf ! Un œuf pourri puant la haine et la vindicte… » « Mediapart s’inscrit dans une longue tradition de journaux de délation… »

La simple relation de faits vérifiés transforme le gentil Louis Aliot en soudard.

Nous en avons fait l’expérience en 2011 simplement pour avoir rapporté que lors d’un meeting à Bompas, Louis Aliot avait, le jour anniversaire de l’exécution de Basten-Thiry, rendu un vibrant hommage à l’organisateur de l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle.

C’était des faits. Rien que des faits.

Quelques mois plus tard, dans un discours prononcé au Barcarès, au Salon du savoir-faire pied-noir, Louis Aliot est revenu sur ses propos en les justifiant et en nous désignant nommément à la vindicte de la salle. Louis Aliot, plus tard, a nié avoir eu un tel comportement. Mais il y a un enregistrement et quatre autres journalistes étaient présents.

La brève de Frédérique Michalak sur les colistiers de Louis Aliot n’était pas sévère. Il est vrai qu’elle touche à un sujet sensible pour Louis Aliot. Depuis deux ans il annonce une liste avec de grosses surprises, avec des personnalités perpignanaises. Au bout du compte, on constate qu’il n’est pas sorti de son vivier naturel et que sur la ville le FN est si démuni qu’il a du aller chercher des candidats ailleurs. Le numéro 3 de sa liste, Bruno Lemaire, habite et vote à Laroque-des-Albères. Le numéro 5, Xavier Baudry, habite et vote au Boulou. Puis il y a ceux qui sont inscrits sur la liste électorale et qui n’y habitent pas. La numéro 2, Clotilde Font-Gavalda réside à Canet. La numéro 4, Marie-Thérèse Fesenbeck habite à Villeneuve-de-la-Raho. Et Louis Aliot habite à Saint-Cloud plus souvent qu’à Millas. Voilà ce qu’il en est, seulement pour les cinq premiers de la liste.

Toute l’histoire du SMS d’Aliot est à lire dans L’Indépendant de ce jour, samedi 21 mars.

Fabrice Thomas

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L’ivresse du pire ou le renouvellement des pratiques politiques

Que le Front National donne de la ville de Perpignan une image sinistre est dans l’ordre des choses. C’est conforme à son idéologie mortifère. Il faut que ça aille mal, toujours plus mal pour qu’il parvienne à imposer ses solutions radicales. Mais on comprend mal qu’autant de candidats lui aient emboité le pas.

21 mars 2014 028

Légende : La réalité : au centre ville de Perpignan, moins de 5% des commerces sont fermés.

La liste des jeunes engagés, dont l’initiative est pourtant des plus intéressantes, s’est, elle aussi laisser happer par le tourbillon de la dépression ambiante.

Par contre nous comprenons très bien ce que disent ces jeunes quand ils écrivent : « Faire un programme ? Comme les candidats traditionnels ? Ce n’est pas notre truc ! Ces programmes ne sont qu’une compilation de mensonges : d’ailleurs rien de ce qui a été promis en 2008 et 2009 n’a été tenu par les élus en place… »(profession de foi )

Les jeunes engagés ne sont pas les seuls à penser que les promesses sont faites pour ne pas être tenues. Cette opinion est largement partagée.

Hannah Arendt écrit : « Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et nul autant que je sache, n’a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques. Les mensonges ont toujours été considérés comme des outils nécessaires et légitimes, non seulement du métier de politicien ou de démagogue, mais aussi celui d’homme d’Etat.» Ensuite elle pose une question : « Est-il de l’essence même de la vérité d’être impuissante et de l’essence même du pouvoir d’être trompeur ? » Essai Vérité et politique. Volume La crise de la culture.

La politique est en crise, mais c’est une bonne crise, une crise utile. La parole et les pratiques politiques sont rejetées parce qu’elles sont trompeuses et mensongères.

Il faut donc proposer des solutions pour remédier à cette grave crise de confiance.

C’est ce que font les listes conduites par Jean Codognès, Jean-Marc Pujol et Clotilde Ripoull. Aux municipales de 2008 et de 2009, Codognès et Ripoull dénonçaient diverses dérives. Même si en 2014 ils continuent à pointer du doigt un certains nombres de travers, comme le clientélisme, leur programme met en avant des propositions pour faire évoluer les pratiques politiques. Ils ont, ainsi que Jean-Marc Pujol signé la charte municipale d’Anticor. La mise en pratique de ses engagements exigeants représenterait une avancée très importante en matière de : Non cumul des mandats et des fonctions exécutives, de transparence, de reconnaissance de l’opposition, de participation citoyenne, de publicité des informations, de traitement des atteintes à la probité, de prévention du trafic d’influence, de choix des organismes financiers prêteurs.

Mais si les listes Codognès, Pujol et Ripoull ont fait un grand pas qui va vers une évolution des pratiques politiques, elles gardent un pied dans le passé. Ne serait-ce qu’au niveau du discours.

Pour que la parole politique retrouve de la crédibilité il faut aussi que les candidats apprennent à respecter les électeurs. Clotilde Ripoull annonce qu’élue, elle investirait 300 millions en six ans dans le développement économique, qu’elle créerait 4 pôles de compétitivité et que ça créerait 10 000 emplois privés. Ce n’est pas raisonnable. Ça défie la réalité économique.

Jacques Cresta est lui d’une totale mauvaise foi. Il promet un service public de l’eau dès 2014 alors que le marché avec Véolia vient d’être reconduit pour 12 ans. Sans d’ailleurs que les élus socialistes de l’agglo s’y soient opposés. Mieux ! ils l’ont approuvé. Et rompre le contrat avec Véolia aurait un coût phénoménal. Dans son tract sur l’eau, Jacques Cresta déclare : « Non à un maire et à un conseil municipal qui par leurs décisions enrichissent une multinationale ». C’est pourtant lui, qui est conseiller régional et Christian Bourquin qui ont fait le forcing pour que la gestion de plusieurs aéroports, dont celui de Perpignan, soit confiée à Véolia.

C’est formidable le bus gratuit. Mais ça coûte combien ? Il n’y a pas le début d’une étude financière. C’est juste un attrape électeurs. C’est vrai que c’est séduisant. Comme le train à 1 euro promis en 2010. Les usagers de la ligne Perpignan-Villefranche sont contents. Mais ceux des autres lignes nettement moins. Il n’est pas possible de continuer à traiter les électeurs ainsi, sauf à vouloir en faire des abstentionnistes ou à vouloir gonfler les rangs de ceux qui vont voter pour la dynastie Le Pen.

Jean Codognès a fait un effort pour crédibiliser son grand projet. Il a fait appel à un spécialiste du Tramway, Marc Le Tourneur, expert mobilité et déplacements urbains, ancien directeur des réseaux bus-tram de Strasbourg et de Montpellier. Sur la base des éléments qu’il donne, le projet semble convaincant, mais il manque une étude approfondie qui réponde aux questions que l’électeur pourrait se poser sur son coût et sa faisabilité. Il s’agit là d’un projet de grande ampleur, une ligne de 10 km reliant l’hôpital à l’université, pour lequel on ne peut pas se prononcer favorablement uniquement parce que c’est un moyen de transport séduisant et que les vieux Perpignanais ont la nostalgie du tramway. Un tramway dont Claude Simon a fait l’élément central du plus court et du plus accessible de ses romans, Le tramway. Le diable se loge dans les détails. Sur son site de campagne Jean Codognès, on voit une photo d’un tramway ainsi légendé : « Remplacer le bitume par un espace vert, c’est possible ! » Oui mais dans une ville où il pleut tout au long de l’année. A Perpignan la pelouse est une aberration car son arrosage nécessite une quantité d’eau beaucoup trop importante.

21 mars 2014 026

(Un lecteur nous signale que c’est une photo du tram de Mulhouse. Merci à lui.)

La liste Pujol promet 300 places de parking place de Catalogne. Comme en 2008 et 2009. Il a d’ailleurs été considéré urgent de fermer les Parcoville pour construire ce nouveau parking. Plus de 200 places de parking gelées depuis 2010. Pour rien. Et pour combien de temps encore ? Cela aurait mérité quelques explications.

Nous pourrions dresser une assez longue liste des trompes électeurs. C’est Cresta dont les mandats de conseiller régional et de député n’apparaissent sur aucun tract. Aliot a fait la même chose avec le logo du FN.

Et oui, plus grand monde n’est dupe, cette façon de faire de la politique fonctionne de moins en moins. Et dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que ces municipales ne captivent pas les foules.

En reprenant l’idée d’Arendt, on peut affirmer qu’il n’est pas dans l’essence de la vérité d’être impuissante et du pouvoir d’être trompeur. A nous électeurs de ne pas nous résigner. Surtout si nous mesurons l’ampleur des risques.

Mais comme l’écrivait Montesquieu : « On va au mal par une pente insensible, et on ne la remonte au bien que par un effort. »

Fabrice Thomas
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Impressions de campagne (8)

Une réac sur la liste de Jacques Cresta

On a beaucoup parlé de l’arrivée d’Olivier Amiel sur la liste de Jean-Marc Pujol, mais celle de Christine Gonzalez sur la liste de Jacques Cresta est presque passée inaperçue. Elle a été conseillère municipale dans la majorité Alduyste de 1993 à 2008. Alduyste mais pas dans la mouvance centre droit. C’était la droite dure.

Elle était au MPF de Philippe de Villiers et de Charles Pasqua. Mouvement dont elle a été candidate aux élections législatives de 2007. Dans sa profession de foi on lisait : « S’opposer à l’adoption d’enfants par les homosexuels et soutenir le mariage fondé sur l’union d’un homme et d’une femme. », autre engagement : « A l’assemblée nationale, j’exercerai une mission vigilante pour éviter tout recul en cas de bras de fer avec la gauche, la rue ou les syndicats qui bloquent les réformes dont notre pays à besoin. » On pouvait aussi lire dans l’encadré signé Philippe de Villiers : « Le candidat que je présente dans votre circonscription est animé de la même fidélité aux convictions de la droite. Je sais pour le connaître personnellement qu’il saura vous représenter. Vous pouvez lui faire confiance et lui accorder votre suffrage. »

Aliot : pas de subvention pour le MRAP

Jacqueline Amiel-Donat a récemment rappelé que lorsqu’il était conseiller municipal de Perpignan, en 2008-2009, Louis Aliot avait voté contre l’attribution d’une subvention au MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples). Pour le FN cette question n’est pas un détail. C’est l’un des dix points de la charte des municipales qu’a adopté son bureau national : « Refuser toute subvention et toute aide à des organisations ou des projets communautaires. » Car pour le parti d’extrême-droite, le MRAP est considéré comme une organisation communautarisme. Mais qu’est-ce qui est communautaire et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quand Louis Aliot drague la communauté gitane ce n’est pas du communautarisme. Quand ce sont ses adversaires qui le font, c’est du communautarisme.

Communautariste le MRAP ? Louis Aliot ignore sans doute que le MRAP des P-O s’est exprimé sur le racisme anti-blanc. Il considère qu’il est condamnable, comme toute forme de racisme.

Dans la proposition du FN on voit revenir l’arbitraire qu’il avait appliqué dans les villes qu’il a géré dans les années 1990. Un sectarisme qui avait largement contribué au rejet des Lepénistes. A Toulon, ville gagnée par le FN avec 37% des voix en 1995, à la fin du mandat les Toulonnais n’étaient plus que 8% à vouloir garder un maire d’extrême-droite.

Canohès encore

Les colistiers de Marti Cama, candidat divers droite avaient collé sur les panneaux électoraux une affichette indiquant la date de la réunion publique, le mercredi 19 mars. Des mains anonymes l’ont recouverte d’une affichette portant la date du 20 mars.

20 mars 2014 019

Une excellente note pour la mairie de Perpignan

Le trésorier principal a autorisé la mairie de Perpignan à nous communiquer copie de son courrier relatif à la note attribuée à la qualité comptable de la mairie. La ville de Perpignan a bien obtenu la note de 19,50 sur 20. Une seule ville de plus de 100 000 habitants sur 42 fait mieux que Perpignan. De son côté le trésorier principal, M. Cabau, nous a transmis la liste des items de l’indice de la qualité des comptes locaux.

Nous avons montré ces documents à un bon connaisseur des finances locales politiquement neutre pour qu’il nous donne son avis. Il souligne l’intérêt de cette note. Selon lui, « La qualité comptable témoigne d’une rigueur exemplaire du service financier de la ville qui établit des comptes sincères qui sont la marque d’une bonne gestion ».

Désolé de réécrire la même chose, mais la réalité n’est ni noire, ni blanche. Il y a des domaines où la ville n’est pas bonne et d’autres où elle s’en sort plutôt bien.

Fichier ethnique

Marine le Pen a tweeté en s’étonnant que la presse ne s’intéresse pas au fichier ethnique de la mairie de Perpignan. Le problème de cette affaire c’est qu’elle gravite beaucoup autour du FN. C’est M. Belkiri, colistier de Louis Aliot qui l’a rendue publique après que M. Bellebou, autre colistier de Louis Aliot ait porté plainte. Ce dernier nous a déclaré avoir, vers le 10-12 janvier, trouvé dans sa boîte à lettres, un fichier de 5 pages ne comportant que des noms de personnes d’origine maghrébine, toutes employées à la mairie. Des faits qui sont antérieurs au vol d’un fichier au service du personnel de la mairie. Il ne reste plus qu’à espérer que l’enquête de la police permette de faire la lumière sur ces histoires de fichiers. En attendant, la plus grande prudence s’impose.

Supplément de L’Express

Du temps ou L’Express confiait ses suppléments P-O à Jacques Molénat, nous lisions la prose d’un journaliste qui connaissait bien le département. Ce n’est pas le cas avec le dossier que le magazine consacre à l’élection municipale de Perpignan. Dès la troisième ligne, on apprend que Jean-Paul Alduy était maire UMP. Clotilde Ripoull a « un discours résolument à droite ». Cette dernière n’a pas rencontré de journaliste de L’Express. Et si l’envoyé de l’hebdo avait pris le temps de lire les journaux de campagne de la liste Perpignan Equilibre, il aurait pu constater que son positionnement politique est nettement centriste. Le journaliste rapporte que Jean Codognès est surnommé « la girouette ». Par qui ? Nous n’avons jamais entendu ça à Perpignan. Surtout qu’il est plutôt d’une grande constance dans ses valeurs et ses idées. Il n’a d’ailleurs, contrairement à ce qui est écrit, jamais été au Modem. Plus grave encore, Jean-Marc Pujol est qualifié « d’ancien militant du groupe d’extrême-droite Occident ». Le maire de Perpignan a toujours nié l’appartenance que la rumeur lui attribue. Sylvain Rolland à t-il des preuves ? Passons sur les analyses qui pour la plupart révèlent une bien faible connaissance de la scène politique locale.

Budget de campagne et remboursements par l’Etat

Quel est le budget de campagne des listes qui sollicitent les suffrages des Perpignanais ? L’Echo du Roussillon a eu la bonne idée de le demander aux candidats. Voici leurs réponses : Jacques Cresta 85 à 90 000 euros. Louis Aliot : 80 000 euros. Jean Codognès : 60 000 euros. Clotilde Ripoull : 60 000 euros. Le maire sortant, Jean-Marc Pujol n’a pas donné suite aux sollicitations du quotidien départemental.

Pour compléter ajoutons que l’Etat rembourse une grande partie des dépenses électorales des candidats. Il y a, bien sûr, des conditions. La première est d’atteindre la barre de 5% des suffrages exprimés. Le mandataire du candidat doit tenir des comptes de campagne selon des normes précises puis déposer ses comptes à la commission nationale des comptes de campagne. Et c’est après contrôle et validation que le candidat pourra être remboursé.
Les fournisseurs ne peuvent pas attendre les remboursements de l’Etat pour être payés. La plupart des candidats, en fait la tête de liste, financent donc les dépenses en contractant un prêt auprès d’une banque.

Pour une liste présente au premier tour à Perpignan le plafond des dépenses est de 0,93 euro x 118 000 habitants = 109 740 euros. Sur ce montant l’Etat rembourse au maximum 50%, soit 54 870 euros
Pour une liste présente aux deux tours, le plafond sera de 1,31 x 118 000 habitants = 154 580 euros. Remboursé par l’Etat, au maximum, 77 290 euros.

Une liste qui n’aura pas dépensé plus de 50% du plafond pourra donc être remboursée de la totalité de ses dépenses.

Ajoutons que les dépenses de campagne ne doivent pas dépasser le plafond. C’est un motif de rejet des comptes de campagne et de non remboursement par l’Etat. Et ça peut même constituer une infraction.
L’Etat rembourse également, avec des modalités différentes, les frais du matériel de propagande, profession de foi envoyé aux électeurs, affiches collées sur les panneaux officiels et les bulletins de vote. Mais toujours à la condition d’avoir obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.

L’élection municipale de Perpignan coûtera chère, quelques centaines de milliers d’euros au contribuable. Un coût dont personne (ou presque) ne contestera l’utilité.

PS : Dans L’Indépendant du 20 mars la liste Pujol indique un budget de 120 000 euros.

Les corbeaux sortent de préférence en période électorale

Elle arrive par La Poste et par centaines d’exemplaires la fausse lettre de l’Amicale des Algériens en Europe. Et même dans la boîte aux lettres de personnes d’origine marocaine. Ce qui prouve que les expéditeurs n’utilisent pas un fichier de l’Amicale ou du consulat pour envoyer cette « lettre ouverte à nos compatriotes Algériens ». Petit extrait de cette prose assez misérable : « Ce traître et espion (Pujol) ne doit pas être soutenu d’aucune manière, cet imposteur démasqué par nos hauts dirigeants politiques, a trahi ses engagements vis-à-vis de notre belle ville de Mostaganem, faisant notamment échouer le jumelage. » Et ça se conclut par un appel : « Votez et faîtes voter contre ce traître à la Nation Algériennne. »

Saint-Cyprien : nouvelle affaire de camping

A Saint-Cyprien, on tourne un nouvel épisode de la série « Camping ». Mais un épisode sombre. Jean Jouandet alias Pugnace qui a fait des conditions de la vente d’un camping municipal son cheval de bataille se retrouve en position d’accusé dans la tragédie du Grand-Bornand. En 1987, la crue subite d’un torrent gonflé par des chutes de pluie considérables avait emporté une partie d’un camping privé et fait 23 victimes. Jean Jouandet était alors préfet de Haute-Savoie.

Dix ans après la commune et l’Etat ont été reconnus responsables et condamné à indemniser les victimes. Cela implique t-il la responsabilité du préfet en poste à l’époque du drame ? Non, répond Jean Jouandet qui dénonce une méprisable calomnie venant du camp Del Poso et il apporte des précisions sur son rôle : « Le préfet qui a autorisé la création du camping et qui, pour cela, est visé dans le jugement de 1997 est le préfet en fonction à Annecy en 1973 » et Pugnace poursuit « Le préfet de 1987, Jean Jouandet, qui a géré les conséquences du drame n’est nullement visé dans le jugement et n’a jamais été recherché en responsabilité. » M. Jouandet joint la copie d’un jugement dont les termes sont sans équivoque. Le préfet mis en cause est celui qui quinze ans plus tôt, en 1973, avait autorisé l’ouverture du camping.

L’histoire du camping du Grand-Bornand a été déterrée par le site Saint-Cyprien. Un Catalan déçu par son opposition. Une publication anonyme. Profitons-en pour regretter que dans son livre Le mairisme, une lecture très intéressante, Jean Jouandet ne nomme pas les personnes qu’il met en cause. Elles se reconnaissent et sont reconnues, mais elles se trouvent privées de la possibilité de poursuivre l’auteur si elles se considèrent diffamées. Un procédé d’autant plus regrettable que son auteur prétend incarner le droit et la droiture.

Dépenses de campagnes (précisions)

Le staff de Jean-Marc Pujol nous avait assuré que l’agence de publicité perpignanaise traitait obligatoirement avec un imprimeur local, sans nous donner de nom. Nous avions donc écrit : « A vérifier ! ». C’est fait. Tous les travaux sont confiés à l’Imprimerie du Mas à Cabestany. Par contre, le retard de livraison du matériel électoral (profession de foi et bulletins de vote) de la liste Cresta a permis d’apprendre que le camion venait de l’Hérault.

Dernier de la liste

Plusieurs listes perpignanaises ont offert la 55 ième et dernière place de la liste à des célébrités locales : André Bonet, président du CML sur la liste Pujol. Alex Fonbernat, « Perpignanais de toujours » sur la liste de Jean Codognès. Nicolas Caudeville, journaliste (larchipelcontreattaque.com) et surtout agitateur culturel et politique sur la liste Belliard Amiel-Donat. Le dernier de la liste de Louis Aliot, Jean Dominois est un militaire en retraite. Ce lieutenant-colonel s’est particulièrement illustré comme pilote d’hélicoptère dans la Sécurité Civile. Il a sauvé de nombreuses vies, souvent au péril de la sienne. Ce qui lui vaut d’avoir le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Il est lui aussi bien connu dans les P-O.

Tromperie

Philippe Saintlos, colistier de Jacques Cresta est sur le journal de campagne présenté comme « Porte-parole des Verts dans les P-O ». Ce qu’il a été, il y a déjà quelques années de ça.

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Canohès : chronique d’une dérive anti-démocratique

Vincent Legroux, tête de liste divers droite, nous a informés, en janvier, que la mairie de Canohès n’avait pas donné suite à sa demande de consultation du compte administratif de la commune. Les obstacles de ce genre ne sont hélas pas rares. Nous lui avons conseillé de saisir la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs). Dans les semaines suivantes, il nous a de nouveau alertés sur une succession d’entraves. Nous lui avons demandé de bien vouloir rédiger une petite note précisant les faits. Aussitôt dit aussitôt fait. Le résumé des évènements montrait que le maire de Canohès avait mis des bâtons dans les roues à toutes ses demandes. Afin de vérifier et de creuser le sujet nous sommes allés rencontrer Vincent Legroux et une douzaine de ses colistiers. Courriers, documents et témoignages à l’appui, nous avons examiné chaque problème.

Compte administratif :
faute d’y avoir accès et d’en obtenir copie à la la mairie, M. Legroux, a adressé, le 13 janvier, un courrier en recommandé au maire de Canohès, Jean-Louis Chambon. Ne voyant rien venir, il a téléphoné à la mairie où on lui a répondu que le courrier avec les documents était en attente de signature du maire. Le délai légal de 30 jours écoulé, le candidat a, le 17 février, saisi la CADA. Cette dernière a, le 27 février, rendu un avis positif qui a été transmis au demandeur et à la mairie. Au final, V. Legroux a attendu le 10 mars pour rentrer en possession des documents demandés. Il faut savoir que le compte administratif qui est une photographie de la situation financière de la commune est un document que tout citoyen doit pouvoir consulter en mairie sans demande préalable et qu’il doit pouvoir, s’il le souhaite, obtenir des photocopies. La mairie a facturé les 211 pages de photocopie 52 euros. Ce qui n’est pas critiquable, mais il y a des mairies qui fournissent gratuitement les copies des documents demandés.

Attestation d’inscription sur les listes électorales : ce document individuel est indispensable pour déposer la liste des candidats à la préfecture. La personne qui le demande l’obtient généralement sur place à la mairie, sans délai. Pas à Canohès. Les services municipaux ont fait trainer plusieurs jours. Une colistière, Mme Poillon dit l’avoir attendue douze jours et ne l’avoir obtenue que la veille de la date de clôture du dépôt des candidatures en préfecture. Le tête de liste a informé la préfecture des difficultés rencontrées et déclare que celle-ci serait intervenue auprès de la mairie afin qu’elle délivre les attestations en attente.

Demande de copie de la liste électorale : Elle est généralement fournie sans délai ou très rapidement aux candidats qui en font la demande : M. Legroux explique qu’il a fait sa première demande le 3 février et qu’il lui a été demandé d’attendre le 10, la liste électorale n’était pas encore à jour. Puis il a demandé qu’on lui communique la liste en l’état. Il lui a été répondu que ce n’était pas possible. Puis on a fini par lui promettre, toujours oralement, de la lui fournir à la fin du mois de février. Il n’a finalement rien obtenu.

Réservation de salles : En général, surtout dans un village ou une petite ville comme Canohès on se renseigne à la mairie sur les disponibilités, on met une option de réservation orale sur des dates que l’on confirme par écrit. A Canohès c’est très différent. En tous cas pour la liste de M. Legroux. Impossible d’avoir connaissance du planning de réservation. Il faut faire un courrier. Puis en mairie on vous dit qu’il faudra attendre huit jours pour instruire votre demande et vous faire une réponse. Le courrier a été déposé en mairie le 21 février. M. Legroux a reçu une réponse datée du 27 février. Elle est signée du maire qui écrit : « Je vous indique que cette salle n’est pas disponible aux dates demandées. » Retour à la case départ. Nouveau courrier au maire avec une demande de salles pour les 21 et 27 mars. Réponse écrite du maire une semaine plus tard, le 10 mars : « Je vous informe qu’aucune salle n’est disponible aux dates demandées…»

Devant l’accumulation des obstacles, Vincent Legroux a adressé un courrier au préfet pour l’informer des obstructions et excès de pouvoir du maire de Canohès. Hasard ou résultat de l’intervention du préfet, les réservations de salles de réunion ont abouti cette fois. Avec tout de même une particularité canouharde inhabituelle en période électorale. Il a été demandé une attestation d’assurance pour chacune des réunions et un chèque de caution qui pour les deux dates s’est élevé à 2 300 euros. Nous avons téléphoné dans plusieurs mairies et interrogé quelques candidats, aucun ne s’est vu demander d’assurer la réunion et de faire un chèque de caution.

Pressions et menaces : Les membres de la liste de M. Legroux déclarent d’une seule voix que le maire a instauré un climat de crainte et que les pressions sont nombreuses. Ils racontent plusieurs cas sans nous autoriser à citer de noms afin d’éviter de créer ou d’aggraver les difficulties de certaines personnes.

La convocation de Gérard Bled à la gendarmerie illustre les méthodes et le climat qui règne. Numéro 3 sur la liste, c’est une personnalité très honorablement connu dans notre département. Ce chef d’entreprise qui a présidé le Conseil des Prud’hommes exerce des responsabilités dans diverses structures. Il a, le 5 mars, à la demande du maire, été convoqué à la gendarmerie du Soler suite à une altercation à la mairie le jour- même. M. Bled a répondu au gendarme (PV du copie d’audition) : « J’ai effectivement haussé le ton, mais à aucun moment je n’ai été insultant ou menaçant. Comme elle ne voulait pas me remettre les attestations de la liste électorale, j’ai quitté les lieux. La police municipale était présente, mais l’agent n’est pas intervenu. » Et il ajoute : « Ce n’était pas la première fois que je venais à la mairie. Je me suis présenté à trois reprises. » Cet exemple illustre également la difficulté que les candidats ont eu à obtenir l’attestation d’inscription sur les listes lectorales.

Marti Cama, tête d’une autre liste divers droite, déclare que ses colistiers ont rencontré les mêmes difficultés pour obtenir l’attestation d’inscription sur les listes électorales. A tel point qu’à quelques jours de la date de clôture du dépôt des listes, il a demandé à quatre de ses colistiers de rester à la mairie et d’y demeurer tant que les attestations ne leur seraient pas délivrées. Cette détermination a été productive. Il n’a pas manqué d’alerter le préfet sur la situation.

M. Cama a, lui aussi, demandé la liste des électeurs, et cela par courrier recommandé. Divers prétextes lui ont été donnés pour remettre à plus tard la réponse à sa demande et il n’a finalement pas obtenu satisfaction. La réservation de salles, a pour lui aussi, été très compliquée. Elu dans l’équipe du précédent maire, il tient à préciser que jamais un candidat n’avait eu à fournir une attestation d’assurance et un chèque de caution. Afin de s’assurer que tous les candidats étaient logés à la même enseigne, une de ses colistières s’est rendue à la mairie où elle a demandé à voir l’attestation d’assurance et le chèque de caution de M. Chambon. Ce sont des pièces consultables. Cette demande a suscité un grand embarras et elle s’est conclue par un refus. Plus grave, M. Cama dénonce des pressions visant à dissuader des personnes d’être candidates.

En prenant bien des précautions (qui sont anormales dans un pays libre) nous avons pu nous entretenir avec un employé de la mairie de Canohès. Afin de ne pas permettre son identification, nous ne rapporterons aucun fait précis, juste quelques mots qui en disent long : “ Nous sommes condamnés à nous taire et à obéir, nous sommes bien involontairement les complices de pratiques qui sont contraires à l’éthique du service public, mais nous sommes des victimes et il y a des personnes qui vivent une souffrance psychologique “.

A Canohès, la campagne avait curieusement débuté. Au mois de janvier, M. Chambon avait fait distribuer un tract titré : “ Attention, nos opposants dépassent les bornes ! “. Il portait de vives accusations contre eux : “ Ils fabriquent de fausses pétitions, n’hésitant pas à faire signer des feuilles vierges… Ils propagent des rumeurs de nature à vous inquiéter… Ils n’hésitent pas à attaquer l’intégrité professionnelle de certains d’entre nous….” Et il concluait par un appel : “ Restez vigilants, ne vous laissez pas intrumentaliser par ces individus avides de pouvoir…”. Au regard des faits, le contenu de ce tract laisse penser que M.Chambon voulait, dès le début de la campagne, discréditer, sans discernement, l’ensemble de ses opposants en leur prêtant les plus noires pratiques et les plus noirs desseins. De là à penser que le maire sortant accusait les autres de ses propres turpitudes…

M. Chambon n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. Mais nous sommes prêts à le rencontrer s’il est d’accord pour répondre à nos questions sur chacun des griefs qui lui sont faits.

Bien que dans la majorité des communes la campagne électorale se déroule normalement, il n’est tout de même pas rare que des maires s’illustrent par des abus de pouvoir qui visent à nuire à des candidats adverses. Mais à Canohès, la situation a atteint un niveau probablement jamais vu dans le département.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Fichier communautaire : des accusations qui sentent vraiment mauvais !

Aliot a réussi son coup, la presse locale a largement repris ses attaques contre la mairie de Perpignan qu’il accuse d’avoir constitué un fichier des fonctionnaires territoriaux par ethnie ou origine. Relayer des accusations aussi graves sans procéder à des vérifications sur la réalité des faits ne fait-il pas un peu facilement le jeu du FN ?

A la manœuvre, Roger Belkiri, colistier de Louis Aliot qui écrit : « J’apprends ce jour qu’une enquête a été diligenté par le parquet suite à la saisine d’un représentant d’une association harkie, concernant l’existence d’un fichier municipal classant les fonctionnaires territoriaux par ethnie ou origine. »

Quel représentant, quelle association ? Pourquoi ne se sont-ils pas nommés ? Pourquoi ne se sont-ils pas fait connaitre ? Comment M. Belkiri en est-il informé ? Au regard du flou qui entoure ses accusations on peut se demander si le représentant de cette association de harkis n’est pas un proche du FN.

Louis Aliot appuie ses accusations sur un interview de Jean-Paul Alduy publié par L’Indépendant il y a près de dix ans, le 29 juin 2005, quelques semaines après les émeutes du 23 mai… Thomas Hirsch demandait au maire : « Soyons clairs : pour des raisons politiques, favorisez-vous la population gitane de Saint-Jacques, notamment en terme d’emplois municipaux ? Réponse de JPA : « On n’a pas le droit en France de distinguer dans l’embauche l’origine ethnique ou les opinions politiques des gens. Heureusement d’ailleurs. Pour couper court aux rumeurs je tiens à communiquer quelques chiffres : l’ordre de grandeur des fonctionnaires municipaux français d’origine Gitane employés doit être de 80. L’ordre de grandeur des fonctionnaires municipaux français d’origine maghrébine employés doit être de 200. Soit un total de 2 500 employés ; on est loin des fantasmes évoqués ici et là ! »

Louis Aliot tire de la lecture de cet interview, la certitude de l’existence d’un fichier communautaire : « Comment le maire peut-il ignorer ce fichier puisque son prédécesseur était très précis dans ses affirmations chiffrées ? »… « Cet article du journal L’Indépendant du 23 juin 2005 prouve la réalité d’un fichier précis. »

A l’époque où le maire de Perpignan a fait cette réponse à L’Indep, des tas de rumeurs faisaient régner un climat délétère. Selon la plus répandue : des centaines de gitans travaillaient à la mairie de Perpignan et pratiquement personne d’origine Maghrébine. Sérieusement, n’importe quel maire qui connait sa mairie est en mesure de donner des indications sur la composition du personnel de sa commune sans avoir besoin de constituer un fichier ethnique. Il a également des directeurs de service qui peuvent le renseigner. Et dans le contexte des évènements de 2005, où les dégâts provoqués par la rumeur dépassaient les dommages matériels, il était indispensable que le maire apporte des éléments de réponse.

En l’état actuel, les accusations de constitution d’un fichier ethnique des personnels municipaux de la ville de Perpignan évoque principalement l’hypothèse d’une provocation du FN se situant dans la bonne tradition de l’extrême-droite.

 » Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose  »

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Dépenses de campagne : une petite enquête instructive

L’impression des tracts et journaux est de loin la première ligne des budgets de campagne, autour de 70%. Et comme nos candidats se targuent tous de vouloir défendre l’activité locale. Nous avons eu la curiosité de regarder de près les tracts de quelques candidats de Perpignan, afin de savoir où ils étaient imprimés.

Sur l’ensemble des tracts de la liste Pujol figure un numéro de registre du commerce. C’est celui de l’agence de publicité perpignanaise Serbacan. Un bon point car ce n’est pas l’agence de publicité qui a le marché de communication de la ville. Ce n’était pas le cas en 2008. L’impression est faite localement, nous a-t-on catégoriquement assuré au QG de campagne. D’accord mais où ? On nous a expliqué que l’agence de pub qui s’occupe des marchés et du suivi de l’impression traite obligatoirement avec des imprimeurs locaux. A vérifier !

Aucun des tracts et journaux de campagne de Clotilde Ripoull ne porte les références d’un imprimeur. A 750 euros d’amende par tract, son budget de campagne pourrait exploser. Elle nous a répondu que l’impression de ses tracts était confiée à Sinthe (Perpignan) et son matériel électoral (profession de foi et bulletin de vote) à L’Imprimerie du Mas (Cabestany). Son journal de campagne l’Indépendante est imprimé à Girona. Elle déclare qu’elle n’avait pas le choix car il est imprimé sur du papier presse en rotative. Type d’impression que l’on ne trouve pas dans les P-O. Mais on en trouve en Languedoc-Roussillon

Du côté de la liste Aliot, c’est un peu compliqué. Il y a des tracts qui ont été imprimés par NPC, une imprimerie de l’Yonne. D’autres sur lesquels il n’y a pas de numéro de registre du commerce. Quand à l’imprimé le plus important, le journal de campagne il porte un numéro de registre du commerce. C’est celui de Eve Juan. Une « designer » à l’activité discrète. Pas de trace dans l’annuaire et dans google. Une discrétion inhabituelle dans le monde de la communication. Que cela cache t-il ?

Les documents de Jean Codognès sont en conformité avec la loi car on y trouve toujours le numéro de registre du commerce de son imprimeur, Encre Verte, une entreprise Perpignanaise installée au Bas-Vernet. Le candidat du tramway est conseillé par l’agence de pub Montpelliéraine Wonderful. Son patron, Laurent Blondiau était dir com de la région sous Georges Frêche.

Aucun imprimé de la liste Cresta ne comporte la moindre référence légale. Ça va lui coûter cher ! Et Marc Lagae, le directeur de campagne ne veut pas répondre à nos questions. Nous n’apprendrons pas à ce professionnel de la défense des consommateurs que les mentions obligatoires sont obligatoires. Sans réponse, il a fallu chercher. Jacques Cresta a fait appel à une agence de publicité de Montpellier, Ouvert au Public. Son patron Frédéric Tubiana a ses entrées à la Région. Il y fait des prestations mais il n’a pas accès aux grands marchés qui restent la chasse gardée de Pascal Provencel. Jacques Cresta a-t-il fait imprimer tout son matériel de campagne hors des P-O et plus précisément en Espagne ? C’est ce qui nous a été dit. Mais si Marc Lagae souhaite compléter l’information des lecteurs de cestPolitique, il nous passera un petit coup de fil.

De ce petit tour d’horizon se dégage la nette impression que les imprimeurs espagnols ont fait leur beurre. D’accord c’est moins cher. Mais que se passerait t-il si on achetait tout la-bas ? D’autant plus qu’au final c’est le contribuable français qui va payer les factures d’imprimerie car l’Etat Français va rembourser les dépenses de campagne des candidats qui auront atteint la barre des 5%.

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Municipales : trop de caricature

Le discours politique est comme la caricature, il exagère toujours le trait.

Le premier tract de Jacques Cresta commençait pas ces mots : « Depuis trop longtemps, Perpignan est à l’abandon… ». Dans le journal de campagne de la liste Perpignan Equilibre on pouvait lire un entretien avec la tête de liste : « Vous dressez un bilan inquiétant de l’état de Perpignan, de ses finances, de son commerce… ». Réponse de Clotilde Ripoull : « Il faut être réaliste. Perpignan n’a jamais été dans une telle situation depuis au moins 50 ans. Tous les indicateurs sont au rouge. »

Louis Aliot est le plus sombre, le plus négatif, le plus désespérant de tous les candidats. Il est vrai que c’est son fonds de commerce et que c’est le code génétique de l’extrême-droite. Elle prospère toujours en noircissant la réalité pour attiser les angoisses et les peurs. Plus que tout autre force politique, elle joue et prospère sur l’irrationnel et sur les émotions.

L’équipe sortante nous propose une vision évidemment plus positive et même presque idyllique de la ville. Comme dans son clip de campagne signé Cyril Tricot. Ça commence par un écran sur lequel on lit : « Dans un environnement exceptionnel ». Puis sur une musique apaisante défile quelques beaux paysages des P-O : le Canigou, le Cap-Béart… pendant 30 secondes. Puis un nouvel écran texte apparait : « Perpignan une destination au cœur de l’Europe » : on arrive en ville par la voie des airs. Une musique de blockbuster survitaminé accompagne un bombardement d’images : feu d’artifice au Castillet, théâtre de l’Archipel, Visa pour l’image, Le quai Vauban, le TGV , l’USAP, les Dragons… alternent avec des photos de Jean-Marc Pujol. Une vingtaine. Et le clip de 2,15 m se termine sur quelques mots du maire sortant : « Vous avez aimé. Perpignan pour tous, c’est ça, pour vous, avec vous. »

Les discours catastrophistes tout comme les discours glorifiants ne sont pas représentatifs de la réalité. Celle-ci est plus complexe, plus nuancée et aussi pleine de contrastes. Ecrire cela, c’est comme vouloir défoncer une porte ouverte tant c’est évident. Mais finalement pas si évident que ça.

Une campagne électorale lors de laquelle les sortants avoueraient qu’ils sont en échec face à tel ou tel problème et des opposants qui reconnaîtraient que dans tel domaine l’équipe qui a été aux affaires a fait du bon travail est inimaginable. Mais il nous semble pourtant que nombreux, très nombreux sont les électeurs lassés par des discours politiques manichéens, des discours trop coupés de la réalité.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

Jacques est-il le nom de l’âne de Bourquin ?

En juin 2013, le magazine L’Expansion avait classé les députés d’après leur assiduité et leur activité. En 536 ième position sur 577, Jacques Cresta s’était retrouvé parmi les cancres.

Au moment où ce magazine sortait en kiosque, Jacques Cresta annonçait qu’il était membre de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac. Le député PS des P-O avait là l’occasion de redorer son blason.

Composée de 30 députés, la commission d’enquête a fait un travail important. Elle a procédé à des dizaines d’auditions durant l’été et l’automne 2013. Dans le rapport final, les comptes-rendus d’audition occupent 600 des 817 pages. On peut apprécier l’implication des membres de la commission au nombre et à la qualité de leurs interventions. Il y a des députés, tant de l’opposition que de la majorité, qui se sont beaucoup investis. Leurs interventions se comptent par centaines. Il y a des députés qui ne sont intervenus que quelques dizaines de fois, mais toujours avec un discours d’un bon niveau, comme deux élus du Languedoc-Roussillon : Christian Assaf, PS (Hérault) et Pierre MorelA-L’Huissier, UMP, (Lozère). Puis il y ceux, les moins nombreux, qui ont rarement pris la parole. Parmi ces derniers, il y en à un, le moins actif, vous devinez son nom, qui ne s’est exprimé que deux fois. Il a lors d’une audition posé deux petites questions.

Pourquoi Jacques Cresta est-il aussi peu investi dans l’exercice de son mandat de député ?

Ca ne l’intéresse pas ?

Il est dépassé par les exigences de cette mission ?

Il semble répondre à cette question en se fabriquant une image d’élu de terrain qui va en permanence à la rencontre des uns et des autres. Qu’un député soit à l’écoute est une bonne chose. Mais si ce n’est pas suivi d’un travail parlementaire, ça ne sert qu’a avoir sa photo dans le journal ou sur un blog complaisant.

Et voilà que celui qui prend racine parmi les élus les moins actifs de l’Assemblée Nationale demande aux électeurs de l’installer dans le fauteuil de maire, mais aussi dans celui de président de l’agglomération.

Comment est-ce possible ?

Il faut regarder la vérité en face. Si demain, il est maire et président de l’agglo comme il est député, ce sera tout simplement catastrophique pour la ville et pour l’agglomération.

Il y a un autre sujet important dont on s’étonne qu’à quinze jours du scrutin il n’ait pas été abordé.

S’il est élu, combien de temps Jacques Cresta restera-t-il maire ? La loi sur le cumul des mandats s’appliquera en 2017, à mi-mandat municipal. Quel mandat conservera-t-il ? S’il veux rester maire il devra démissionner de son mandat de député et sa suppléante lui succèdera. S’il souhaite conserver son mandat de député, il devra démissionner de son poste de maire et le conseil municipal élira un nouveau maire.

Le candidat PS aurait du, dès l’annonce de sa candidature aux municipales, exprimer clairement ses intentions. A défaut, la presse locale aurait du l’interroger jusqu’à ce qu’il donne une réponse suffisamment claire. Jacques Cresta n’a bien sûr pas envie que la presse aborde un sujet qui l’embarasse au plus haut point. Sans aucun doute. Mais les électeurs doivent savoir.

Fabrice Thomas

c.politique@orange.fr