Livre : l’exceptionnel témoignage de la fondatrice des Estivales

Marie-Pierre Baux a fait œuvre utile. Elle nous livre un témoignage précieux, en particulier sur les difficiles relations entre les acteurs culturels et ces politiques qui tenant les cordons de la bourse ont sur eux droit de vie ou de mort. Combien de lieux, d’évènements et d’acteurs culturels avons-nous vu, privés de subventions, disparaitre au cours des deux dernières décennies ? La liste est longue. Cela se passe généralement sans faire de bruit. Il n’y a pas d’enterrement. Où alors dans la plus stricte intimité. La presse traite ces disparitions comme tout le reste, sans approfondir le sujet. Ce qui prive le citoyen de la connaissance réelle des choses. Grâce à l’ouvrage de Marie-Pierre Baux nous apprenons pourquoi et comment cette belle et grande manifestation culturelle qu’était Les Estivales a été liquidée. On pourra certes dire que c’est la vérité de Marie-Pierre Baux qui est juge et partie. Objection retenue. Mais au fil des pages, en retrouvant des faits et des épisodes conforment à nos souvenirs, nous avons acquit l’impression que Marie-Pierre Baux livrait un témoignage emprunt d’honnêteté.

De nombreux acteurs culturels, et pas seulement, vont retrouver ce qu’ils vivent dans les récits sur l’épuisante quête aux subventions. Nous nous souvenons de ce jour ou nous avions croisés Marie-Pierre Baux et sa collaboratrice Clarisse Cervello, toutes deux effondrées. Elles sortaient d’un rendez-vous avec un responsable des affaires culturelles à qui elles venaient de présenter le programme de la prochaine édition des Estivales. Après chaque nom de spectacle, l’élu réagissait en disant « connais pas ». Cette anecdote est dans le livre. Il leur proposa de faire venir « des artistes connus comme Gilbert Bécaud. » Des noms comme Sylvie Guillem, Merce Cunningham, Gilberto Gil, Michel Bouquet, Maria Joao Pires, ne lui disaient rien. « Comment répondre à l’élu en question – sans risquer de le vexer irrémédiablement – qu’il n’est peut-être pas le mètre étalon de la culture et du bon goût qu’il croit être, et que si le festival affiche complet la plupart du temps avec ce genre d’artistes, c’est qu’ils sont connus, un peu non quand même ??? » L’édile n’est pas nommé. Mais il s’agit, si notre souvenir est bon, de Marcel Mateu, vice-président du conseil général.

Pourquoi Marie-Pierre Baux n’a-t-elle pas donné les noms de ces élus si prompts à pratiquer l’abus de pouvoir ? Pour ne pas donner l’impression de vouloir régler des comptes avec tel ou tel ? Il est vrai que les faits importent plus que leurs auteurs et que la toute puissance des élus produit dans la grande majorité des cas les mêmes comportements. Sans distinction de partis. En jetant ce pavé dans la mare, Marie-Pierre Baux va de toute façon aggraver son cas. C’est pourquoi nous devons lui être pleinement reconnaissant d’avoir écrit ce livre. Les subventions condamnent au silence. C’est pourquoi il aura fallut attendre plus de quinze ans pour apprendre que l’abus de pouvoir était allé jusqu’à la censure, jusqu’à l’annulation d’un spectacle de Jérôme Savary. Le contrat était signé, la date arrêtée, les affiches imprimées quand Marie-Pierre Baux fut convoquée à la mairie de Perpignan : « L’objet de cette convocation ne manqua pas de nous sidérer. L’adjoint à la culture venait d’apprendre qu’il y avait dans ce spectacle dont il craignait la “ vulgarité “ (sic), une scène “ osée “ (re-sic). » Il y avait une scène avec des seins nus. L’élu considérait que l’on ne pouvait pas montrer ça dans un lieu sacré, un cloître cimetière. Marie Pierre Baux n’en croyait pas ses oreilles : « Certes sacré…mais pour qui ? Cela fait bien longtemps qu’il ne l’est plus ! D’ailleurs vous savez bien que depuis la Révolution française, il y avait sur cet emplacement une caserne…Ce n’est plus sacré depuis belle lurette. » Mais l’élu ne voulait rien entendre : « Rien à faire, vous devez annuler ! Pas de seins nus au Campo Santo ! C’est indigne d’un lieu patrimonial ! » La directrice des Estivales fit référence au festival d’Avignon : « Le Palais des Papes en a vu bien plus que des seins nus…Et le cloître des Carmes, et les cloître des Célestins, et la Chartreuse etc… » L’élu à la culture, oui à la culture, eu le dernier mot : « Si vous n’annulez-pas, je ne vous accorde pas les autorisations pour jouer dans le Campo Santo. »

Jean-Paul Alduy, le maire de Perpignan laissa faire. Il soutiendra publiquement le même élu quand l’année suivante il refusera catégoriquement que la mairie rende hommage à Charles Trenet en donnant son nom à une rue de la ville si présente dans l’œuvre et tout au long de la vie du Fou chantant. Il avait ressorti une vieille affaire de mœurs qui s’était déroulée à Aix-en-Provence dans les années 1960 et qui s’était terminée par un non-lieu. L’élu était pourtant, et il est toujours, avocat. La création d’une association des amis de Charles Trenet et l’organisation d’un rassemblement public fit reculer la mairie et bien que l’élu à la culture ait menacé de démissionner, le nom de Charles Trenet fut donné à la grande salle du Palais des congrès. Heureusement pas informé des arguments de l’élu, Charles Trénet apprécia que, Perpignan ville à laquelle il était bien plus attaché qu’à Narbonne, lui rende à son tour enfin hommage. Et le soir de la première de Y a d’la Joie, un spectacle mis en scène par Jérôme Savary, il était là, au premier rang, en compagnie de Charles Aznavour. Etienne Nicolau lui qui avait montré un visage que personne ne soupçonnait, était absent.

Revenons au conseil général, avant Marcel Mateu (récemment condamné pour harcèlement moral) : « Sévissait à la culture, un élu au comportement stalinien qui nous détesta d’emblée. Seul lui semblait digne d’intérêt ce qu’il organisait lui-même… ou ses protégés. Un rendez-vous avec lui était une épreuve à laquelle il fallait se préparer mentalement, car il pouvait se montrer singulièrement odieux, sans respect ni mesure, misogyne qui plus est ! Nombreux sont ceux qui ont eu à subir sa tyrannie, ses violentes colères, ses abus de pouvoir, son autoritarisme. Y compris parmi le personnel du conseil général, en particulier les responsables administratifs à la culture. » Ces lignes son complétées par une note : « Plusieurs procédures pour licenciement abusif ont été traitées par le tribunal des Prudhommes. ». M-P Baux n’est pas excessive. Que de souffrances ! Nous pensons à la directrice de l’ADDMCT, structure Etat-conseil général présidée par Antoine Sarda (et dissoute par lui et par Christian Bourquin). Cette femme à psychologiquement été détruite. Elle a certes gagné au Prud’hommes, facilement, tant les charges étaient lourdes. Mais ça n’a pas réparé les dégâts. « Quel artiste, quel spectateur, quel ami des Estivales peut imaginer ce que nous avons vécu avec certains élus : les mots sont bien au dessous de la réalité. C’est incontestablement la face sombre de notre métier. »

Pourquoi passer en revue les auteurs d’abus de pouvoirs commis par des responsables de la culture ? Simplement pour bien montrer que ce n’était pas des comportements isolés. Et d’ailleurs, un seul élu sort du lot, le sénateur Paul Blanc, qui pendant une décennie présida les Estivales : « Homme de parole, il faisait confiance et s’engageait avec conviction pour obtenir que les festivals de Prades et Les Estivales de Perpignan aient les moyens de leurs ambitions. Il y croyait et se bagarrait ferme… »

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En 2005, Bourquin sort son fusil à deux coups et prive les Estivales des subventions du conseil général et du conseil régional. Pourquoi ? Pour la même raison qu’il les retire aussi à Visa pour l’image. Un politique peut montrer son pouvoir en bâtissant mais aussi en détruisant. Cette décision prive le festival de 60% de ses subventions et du Palais des Rois de Majorque, son lieu principal : « Or, c’est en nous plaçant sous la seule protection de la ville que ce retrait du conseil général et de la région a jeté le festival dans ses seuls bras, et introduit ipso facto une fragilité substantielle car l’équilibre des trois collectivités tutélaires étant rompu, le festival et son équipe étaient soumis désormais au seul bon vouloir de la ville – en situation de monopole – et la tentation de s’en emparer totalement était inscrite en filigrane. »

Et le théâtre de l’Archipel est arrivé. Et il a fallut mutualiser. En clair faire des économies imposées par l’énorme budget de fonctionnement de la grosse machine. Un dernier épisode qui voit la lâcheté et la trahison triompher. Et après ça la mascarade… « Les Estivales continues »

D’édition en édition, depuis 1992, Marie-Pierre Baux fait revivre cette belle aventure culturelle qui fut avant tout une aventure humaine et collective emmenée par cette disciple de Jean Vilar. Une femme remarquable animée par une puissante volonté de transmettre sa passion pour le théâtre, le spectacle de qualité, la culture qui ouvre et élève les esprits. Elle cite Fernando Pessoa : « Je ne suis rien, mais je porte en moi tous les rêves du monde. »

Marie-Pierre Baux met des mots sur nos maux. Quand il n’y a pas de diagnostic, il n’y a pas de remède. Voilà pourquoi il est si crucial de dire, de raconter, de briser la loi du silence. Un inestimable témoignage.

Fabrice Thomas

Marie-Pierre Baux, Mes éclats de mémoire. Editions Talaia, 17 euros.

contact : c.politique@orange.fr

Rendez-nous les Estivales sous les étoiles !

Il n’y aura plus d’Estivales en plein-air, en juillet, au Campo Santo. Je n’arrive pas à le croire et autour de moi, j’observe la même stupéfaction et la même incompréhension.

Nous avions un festival qui depuis 25 ans attirait à chaque édition des milliers et des milliers de spectateurs, 30 000 entrées payantes en moyenne. Un beau festival, un incontestable succès. Et voilà qu’on le liquide.

Pourquoi ?

Explication du premier maire-adjoint de Perpignan, président du théâtre de l’Archipel : « J’ai proposé un challenge à l’équipe du théâtre et je trouve le pari très intéressant. Effectivement, on change les habitudes mais là, c’est pour faire mieux. » ( L’Indépendant du 12 avril ).

Pour faire mieux ?

Déplacer un festival qui se déroule au cœur de l’été en plein-air dans un cadre extraordinaire pour l’amener dans une salle fermée aérée par la climatisation, c’est mieux ?

Réduire considérablement le nombre de spectacles, c’est mieux ?

Supprimer les scènes ouvertes aux jeunes compagnies de théâtre, c’est mieux ?

Supprimer les ateliers artistiques, théâtre, cirque… avec les milliers d’enfants des centres aérés, c’est mieux ?

Supprimer les tertulias, les expositions, c’est mieux ?

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Autre justification de Jean-Paul Alduy : « La jauge du Campo Santo n’était plus en adéquation avec le marché des opérateurs de chanteurs à succès. Hormis de faire payer aux Perpignanais beaucoup plus, il nous aurait fallu une enceinte de 8 000 places pour rentabiliser les Estivales. Là, on aura du gratuit et des spectacles au maximum à 40 € ». ( idem)

Là, nous sommes censés approuver et féliciter la mairie de Perpignan d’avoir pris une bonne décision en pensant à notre porte-monnaie. Des spectacles à 50 euros et plus par place, ce n’était pas possible…

Pourquoi Jean-Paul Alduy réduit-il les Estivales à la programmation « de chanteurs à succès » ?

Avec ses 2 350 places le Campo Santo ne peut pas accueillir les plus grosses têtes d’affiches, celles qui ont des cachets énormes. Ce n’est pas nouveau. Mais nombre de « chanteurs à succès » pouvaient, comme par le passé, être programmés aux Estivales. Des professionnels de la programmation nous l’ont confirmé.

Jean-Paul Alduy à donc oublié ce qu’étaient les Estivales.

Rafraichissons-lui la mémoire en citant un auteur qu’il ne désavouera pas.

« Fidèle à son destin de ville méditerranéenne, Perpignan place son été sous le signe de toutes les fêtes. Coup d’envoi avec les Estivales qui déclinent toutes les formes de spectacles vivants dans l’écrin magique du Campo Santo, mais aussi dans la chapelle basse ou le patio du couvent des Minimes, et à l’espace des cultures populaires. De grandes figures de la danse, de la chanson ou du théâtre, mais aussi, des talents émergents et les scènes ouvertes, un vrai off qui fait la part belle aux compagnies de la région. Les Estivales jouent les vitrines de l’action culturelle de la ville de Perpignan par des collaborations avec la Casa Musicale, la Direction de la culture, la cinémathèque euro-régionale Institut Jean Vigo : tertulias au cœur de l’après-midi, projection de films cultes, ateliers musicaux dans les quartiers. Aux Estivales, qui fêtent cette année avec brio leur vingtième anniversaire, la mixité prend tout son sens et ne vous y trompez pas : vous êtes trente mille de toutes générations et de toutes origines à vous presser au spectacle. »
Voilà ce que l’on pouvait lire dans l’édito du maire-sénateur dans le magazine de la ville de juillet 2007.

C’est le même qui écrivait en 2004, dans la même revue : « Juillet cède la place aux Estivales, un grand festival consacré aux cultures du sud et volontairement tourné vers l’humanisme méditerranéen. A son affiche, une pléiade de grands noms du théâtre, de la musique et de la danse. »

En 2003, JPA ne réduisait pas les Estivales à « des chanteurs à succès » : « Les Estivales ouvriront la saison, avec un programme toujours éclectique que les Perpignanais affectionnent particulièrement : théâtre, danse, musique, aucun genre n’est oublié. »

Des Estivales, il reste peu de choses. Neuf dates, du 25 juin au 6 juillet. Elles se termineront à la date à laquelle elles commençaient d’habitude. Rappelons qu’elles s’étalaient jusqu’au dernier jour de juillet.

2013 sera une année sans Estivales, comme en 2003 où elles avaient été bloquées par les intermittents du spectacle.

Le festival les Estivales ne pourrait-il pas renaître ? La réponse dépend aussi des spectateurs, des citoyens et de leur capacité à ne pas faire leur deuil du massacre d’une des plus belles et des plus importantes manifestations culturelles de notre département. Fabrice Thomas

PS : Président du conseil général, Christian Bourquin avait privé les Estivales de subventions en invoquant principalement un prix des places trop élevé. Nous avions à l’époque comparé le prix des places plein tarif des Estivales au Campo Santo avec celui de la programmation de Boitaclous subventionné par le conseil général. Le tarif moyen des Estivales était plus faible. Et de plus, seul le festival dirigé par Marie-Pierre Baux proposait des tarifs sociaux très attractifs sur l’ensemble de la programmation. Utilisant ce qu’il avait alors appelé son « fusil à deux coups », Christian Bourquin avait aussi fermé le robinet des subventions régionales.

Estivales : lettre ouverte à Jean-Paul Alduy

Lettre ouverte à M. Jean-Paul Alduy, président du théâtre de l’Archipel. Son auteur, Clarisse Cervello est l’ancienne administratrice des Estivales de Perpignan.

Et voilà, M. Alduy, la boucle est bouclée. Ce qui était un beau festival d’été en plein air durant le mois de juillet se transforme en programmation de fin de saison dans un théâtre et durant 12 jours. Je vous rappelle la programmation de 2010, la dernière concoctée par M.P.BAUX et son équipe des Estivales de Perpignan, les vraies :
Du 3 au 30 juillet au Campo santo : le Nederlands Dance Theater, « La nuit des rois de Shakespeare » mise en scène Nicolas Briançon, Django drom (musiques manouches) de Toni Gatlif avec Didier Lockwood, « Dunas » de Maria Pagès, Vanessa Paradis, « Chants d’Est » de Sonia Weber-Atherton avec Fanny Ardent, « Africa Umoja » musiciens et danseurs d’Afrique du sud, Benjamin Biolay, Salif Keita, Alain Souchon, « Le Cirque invisible ». A quoi il faut ajouter 10 compagnies au Couvent des Minimes.

Désormais, plus de belles soirées sous les étoiles où les perpignanaises aimaient étrenner leur nouvelle toilette. Plus de petits spectacles au Couvent des Minimes où de jeunes compagnies pouvaient représenter pour la 1ère fois devant un public avide de nouvelles créations

Vous avez cru qu’il suffisait de plagier le nom transformant les « Estivales de Perpignan » en « Estivales de l’Archipel », plagiant le logo (créé par M.P. BAUX) et faisant même exactement la même communication.
Mais non, cela n’a pas suffi, il y manquait l’essentiel : le cœur et le savoir-faire.

Je me souviens des arguments dont vous faisiez état lors des réunions où vous nous expliquiez pourquoi il convenait d’inclure le festival dans la structure du Théâtre de l’Archipel : mutualisation des moyens entraînant des économies. Vous proposiez alors un strapontin de conseiller artistique à M.P. BAUX, l’excluant de fait des décisions sur la programmation. Il se disait même au sein du C.A. du Théâtre que Mme BAUX n’était pas une professionnelle et que, bien sûr, il était facile de faire mieux pour moins cher. Elle a refusé le strapontin et a bien fait.

Non. Faire un festival d’un mois en juillet au Campo-Santo n’est pas facile. Il a fallu des années de travail, d’expérience, de savoir faire. Il a fallu une équipe dévouée.

Qui parmi le personnel du théâtre accepterait de conduire les intervenants de sa petite auto, sans demander de note de frais ? Qui accepterait de loger les artistes, intervenants, intermittents chez soi durant tout un mois pour limiter les notes d’hébergement ? Qui accepterait de faire les lessives du linge des artistes dans sa petite machine à laver avec sa petite lessive ? Qui accepterait de cuisiner des repas, des caterings dans sa petite cuisine ? Qui accepterait de faire régulièrement le ménage dans les locaux du festival pour économiser les frais ? Certainement pas les salariés du Théâtre, deux fois plus payés que ceux des Estivales de Perpignan. A ce sujet, je tiens la dernière feuille de salaire de M.P. Baux à votre disposition. Vous pourrez comparer avec celle de la personne chargée de la programmation de votre festival. Vous pensiez faire des économies. Je connais les chiffres, je serais curieuse de connaître les vôtres. Sachant qu’il est toujours facile d’expatrier des dépenses sur des budgets de la Ville.

Non, faire un festival d’été en plein air n’est pas facile. La technique s’avère très complexe. Le son, la lumière, tout doit être fait par d’excellents professionnels. Nous négocions leurs contrats avec le plus de rigueur possible. Idem pour les manutentionnaires, la location du matériel technique, etc…

Non faire un festival de spectacle vivant en juillet n’est pas facile et de moins en moins depuis quelques années. Plus de propositions de théâtre. Des propositions de danse qui exigent une technique son et lumière très complexe et coûteuse. Des propositions d’artistes de variétés qui font une tournée estivale et donc on retrouve les mêmes à Carcassonne, à Peralada, etc. Il faut chercher, avoir des relais, des contacts. C’est ce que M.P. BAUX avait réussi à construire au fil des années. C’est ce que vous n’avez pas compris, croyant que les directeurs du Théâtre, qui n’avaient jamais rien créé, pourraient la remplacer, voire faire mieux. On voit le résultat.

On a renoncé au festival de plein air en juillet uniquement parce que c’est difficile et que personne dans la direction du Théâtre n’a voulu s’y mettre (l’ai failli dire s’y « coller ») sérieusement.

On a renoncé au festival de plein air en juillet parce qu’on n’a pas compris que des fonctionnaires ne peuvent pas mettre le même cœur dans cette aventure.

Le personnel des Estivales de Perpignan sous la houlette de M.P. Baux fonctionnait dans un seul but : réussir un beau festival. Il y mettait toute son énergie, son cœur. Il s’agissait d’une équipe soudée qui ne renâclait jamais devant tâches les plus ingrates à toutes heures du jour et de la nuit. Il y régnait une ambiance géniale. Nous travaillions beaucoup et très sérieusement et nous nous amusions également beaucoup.

Et voilà, vous avez tout gagné, M. Alduy. Avec l’aide efficace de M. le maire de Perpignan, du président de feue Les Estivales de Perpignan qui, au lieu de défendre l’association qu’il présidait, a manœuvré pour la détruire, vous avez éliminé un bel instrument qui avait fait ses preuves. J’espère que les électeurs et les contribuables, qui étaient aussi nos spectateurs, vous en demanderont raison.