Guide été de L’Indépendant : une pub pour les commerces du Perthus utilise l’image de la prostitution

La page de une du traditionnel guide gratuit Eté des Pyrénées-Orientales édité par L’Indép en partenariat avec le conseil général comporte un rabat qui s’ouvre sur une double page de publicité pour Le Perthus espagnol.

Allez faire des achats au Perthus, voila le premier et puissant message envoyé aux touristes qui arrivent dans notre département. Message commercial qui n’hésite pas à utiliser l’image sulfureuse de la prostitution, comme le montre, sous le chariot, la silhouette d’une jeune femme aux courbes sexy et à la chevelure sensuelle.

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Comment L’Indépendant a t’il pu accepter d’être le vecteur de diffusion d’une communication aussi dégradante ?

Comme le précisent les conditions générales de vente de sa régie publicitaire, Midi Média, il avait la possibilité de refuser cette insertion : « Les supports se réservent le droit de refuser purement et simplement, sans devoir en préciser les motifs, un message, une annonce, une affiche, dont la nature, le texte ou la presentation apparaîtraient comme contraire à leurs intérêts moraux ou commerciaux, sans autre obligation que le remboursement des sommes éventuellement versées. »

Chaque publication est libre d’avoir sa politique commerciale. Mais pour notre part, nous considérons qu’un titre de presse doit faire corps avec son territoire en défendant ses intérêts et son image.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

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Numéro 1, août, septembre,octobre; bientôt chez les marchands de journaux des P.-O.

Présentation de crème catalane

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Chers lecteurs,

Vous êtes quelques milliers de lecteurs fidèles à ce blog, des lecteurs qui souvent nous font le reproche de ne pas écrire assez. Au passage nous précisons qu’un article ce n’est pas que du temps de rédaction. C’est aussi du temps consacré à rechercher des informations à les vérifier. Sans oublier le temps de réflexion.

Faire plus, faire mieux, dans le cadre d’un projet rédactionnel ambitieux, c’est depuis longtemps notre objectif. Il est sur le point de voir le jour.

Nous avons le plaisir, un très grand plaisir car c’est l’aboutissement de beaucoup d’efforts, de vous présenter crème catalane.


L’information est en plein bouleversement et elle est promise à une réinvention dont on n’a pas encore idée. Avec des journalistes et des lecteurs en quête d’une information exigeante, crème catalane relève ce défi.

Le magazine crème catalane accorde une grande place au reportage, à l’enquête approfondie, à l’interview sans complaisance et sans agressivité qui pose les bonnes questions. Avec un unique impératif rédactionnel : offrir une information départementale approfondie, exigeante et vérifiée. Une information fiable, honnête, sans cliché, sans préjugé, sans tabou et sans préférence partisane. De l’info, rien que de l’info et pas de la com.

L’indépendance est la colonne vertébrale et l’ADN de crème catalane. Le projet s’est construit autour de cette idée et de cette ambition.

Dans l’esprit d’un magazine d’information crème catalane s’intéresse à l’économie à la culture, en passant par la politique, le social, le sociétal, l’aménagement du territoire, l’art de vivre…

Au départ trimestriel, crème catalane aura le recul et le temps nécessaires pour approfondir les sujets. La périodicité passera ensuite à bimestrielle, puis mensuelle, le rythme idéal.

La rédaction de crème catalane est composée de journalistes et de collaborateurs de diverses sensibilités rassemblés par le même objectif : proposer une information départementale plus curieuse, plus rigoureuse et plus indépendante.

crème catalane révolutionne la relation rédaction lecteurs, en grande partie grâce aux possibilités qu’offre Internet. La rédaction fait appel aux lecteurs en leur indiquant les sujets sur lesquels elle cherche des informations et des témoignages. Tous les lecteurs détiennent des connaissances qui peuvent enrichir les contenus de crème catalane.

On reproche souvent aux journalistes d’être critiques sur tous les comportements sauf les leurs. La critique est indispensable à ceux qui veulent faire mieux, à ceux qui veulent avancer, c’est pourquoi crème catalane a un médiateur. Les lecteurs pourront s’adresser à lui par courriel et par courrier et il leur répondra dans les colonnes de crème catalane. « Pour que la presse soit bonne, il faut que le lecteur soit exigeant. », répète Yves Agnès, ancien rédacteur en chef du Monde.

La fabrication du papier et l’imprimerie sont deux activités industrielles potentiellement très polluantes. La recherche d’entreprises détenant les meilleures certifications actuelles en matière de protection de l’environnement nous a conduit vers deux fournisseurs installés en France. Le fait que la presse bénéficie d’aides importantes de l’Etat, notamment un taux de TVA très bas (2,10%), a également pesé sur notre choix en faveur du «made in France ».

crème catalane adhère à Reporters Sans Frontières et soutient son action pour la liberté d’information.

crème catalane a besoin de lecteurs exigeants avec leur magazine et aussi avec eux-mêmes. Des lecteurs qui acceptent d’être dérangés par des faits qui diffèrent de leurs opinions.

Avec la phrase L’information est l’oxygène de la démocratie, crème catalane rappelle que la démocratie a besoin de citoyens éclairés et donc bien informés.

Infos techniques et pratiques

Créateur : Fabrice Thomas, journaliste. Fondateur du magazine Terres Catalanes.
Equipe rédactionnelle : un rédacteur en chef, une équipe de pigistes et de chroniqueurs. Des photographes indépendants et des agences photos.
Format carré, 205 mm x 205 mm.
Pagination : 100 pages. Quadrichromie et dos carré collé.
Distribution : Chez tous les marchands de journaux des Pyrénées-Orientales.
Prix de vente : 8 euros. Abonnement fondateur 8 numéros, 50 euros.
Sortie du numéro 1 ( daté août-septembre-octobre), deuxième quinzaine de juillet.

…………………………….

C’est un grand défi et c’est une belle histoire dont nous vous proposons d’écrire les pages ensemble.

Abonnement fondateur : 8 numéros, 50 euros

Chèque à l’ordre de Crème Catalane. Avec votre adresse complète et votre mail.

Crème Catalane, 29 avenue de Grande-Bretagne. 66000 Perpignan.

PS : Et très prochainement un site internet pour dialoguer, répondre à vos interrogations, publier vos réactions. N’hésitez pas à nous adresser vos questions, avis et remarques.

Contact : cremecatalane@orange.fr

Midi-Libre et L’Indépendant : changement de propriétaire en vue

D’après le site Pressenews.fr, la vente du groupe “ Midi-Libre serait imminente “. “ Selon plusieurs sources concordantes Sud-Ouest serait en négociation avancée pour céder les Journaux du Midi (Midi-Libre, L’Indépendant, Centre Presse Aveyron).”

Les acquéreurs seraient deux chefs d’entreprise montpelliérains, Louis Nicollin et François Fontès ainsi que deux groupes de presse régionaux, La Dépêche du Midi et Centre-France (La Montagne).

Un tour de table qui soulève des questions, en particulier sur les motivations et les desseins de chacun.

Louis Nicollin est à la tête du Groupe Nicollin, 3ième opérateur français du secteur de la collecte des déchets. Une entreprise principalement implantée dans le sud de la France et surtout dans l’Hérault. Son chiffre d’affaires dépase les 300 millions et il emploie 4 500 personnes. Louis Nicollin est également l’actionnaire principal du club de foot de ligue 1 de Montpellier.

François Fontès est lui aussi à la tête d’entreprises prospères, un cabinet d’architecture et un groupe de promotion immobilière qui réalise un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros. Il est depuis peu de temps associé avec Jean Nouvel avec qui a il avait signé les plans de l’hôtel de ville de Montpellier.

Les activités de François Fontès, comme celles de Louis Nicollin, sont fortement liées à la commande publique.

La Dépêche du Midi est la propriété de la famille Baylet. Jean-Michel Baylet, le pdg est également un homme politique. Il est président du Parti Radical de Gauche, formation surtout influente dans le sud-ouest et dans la zone de diffusion de la Dépêche. Il est sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Erre et Malepeyre lourdement condamnés

Alduy n’aime pas les blogs

Dans ses mémoires , JPA charge les blogs : « Plus grave, des blogs surgissent souvent épémères, plus ou moins anonymes ; leurs informations sont douteuses, le plus souvent polémiques, toujours médiocres. Les blogs sont là pour animer le microcosme politique mais en fait, le discréditent chaque jour davantage. A cela s’ajoute le spectacle (car il s’agit d’un jeu de rôles) lamentable d’élus et d’élues qui se complaisent dans la politique de la suspicion, de la médisance et même de l’insulte. »

Les blogs c’est comme les hommes politiques, il y a le pire et le meilleur.

Mais son aversion pour les blogs n’empêche pas JPA de leur envoyer sa prose ou d’y donner des interviews.

Erre et Malepeyre lourdement condamnés

Après le très étonnant jugement rendu par le tribunal de Perpignan, la cour d’appel de Montpellier a lourdement condamné Jean-Michel Erre, ancien maire de Saleilles et Luc Malepeyre, directeur de la publication du site ouillade.eu. En première instance le tribunal présidé par M. Dooms avait considéré que le terme « a magouillé », « constituait l’expression d’une opinion ». Et que le formule « Monsieur 10% », « serait sibyline voire ésotérique »

Les magistrats de Montpellier ne partagent pas du tout de cet avis : « Contrairement aux assertions des premiers juges, il est de notoriété publique que l’expression “ Monsieur 10% “ signifie qu’une personne chargée d’un service ou d’une mission de service public touche un pourcentage, en l’espèce 10%, sur les contrats ou marchés à des fins personnelles, ce terme désignant dans le langage commun tout individu qui perçoit illégalement un pourcentage sous forme de commission sur les contrats ou affaires qu’il gère ou dont il a la responsabilité. »… « Ces propos sont de nature à porter gravement atteinte à l’honneur et à la considération de François Rallo… »

La cour d’appel déclare : « Conjointement Jean-Michel Erre et Luc Malepeyre responsables du préjudice moral subi par François Rallo du fait de ces propos diffamatoires et les condamnera solidairement à lui payer la somme de 5 000 euros à titre de dommage et intérêts outre 1000 chacun sur le fondement de l’article 475-1 du code de procédure pénale. La cour ordonnera également la publication de l’arrêt dans un quotidien d’information régionale au choix de la partie civile et aux frais de Jean-Michel Erre et de Luc Malepeyre dans la limite de 2 000 euros. »

Ce jugement satisfait pleinement le maire de Saleilles. Le voilà lavé des lourdes accusations que lui avait jeté son prédécesseur. Et c’est un succès de plus pour maître Codognès dont le cabinet traite nombre d’affaires de diffamation.

Fabrice Thomas

PS : Toutes nos félicitations au docteur Neu-neu, sa nomination comme secrétaire d’Etat est une bonne nouvelle, elle sera sans doute bénéfique à notre département. Christian Bourquin doit être fier de sa compagne. Sa protégée un fait un sacré bout de chemin. Mais cette fois elle ne doit son ascension qu’à son mérite et à ses qualités personnelles.

contact : c.politique@orange.fr

Santé de Bourquin : un sujet tabou !

A l’exception de L’Agglorieuse qui lui a consacré un grand sujet dans son numéro du 22 janvier, la santé de Bourquin semble un sujet tabou. Ce que confirme la violente réaction du président de la région lui-même à un écho diffusé par Jean-Marc Aubert sur lagglorieuse.blogspot.fr.

Voici dans son intégralité, l’info telle qu’elle a été diffusée mardi à 10h10

Christian Bourquin brièvement hospitalisé (titre)
Le président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, le sénateur des Pyrénées-Orientales Christian Bourquin aurait été brièvement hospitalisé en urgence hier à Montpellier, dans un service de médecine, en raison d’une aggravation de son état de santé. M.Bourquin souffre d’un cancer du foie, comme il l’avait lui même annoncé. Une source médicale confirme l’information à l’Agglo-Rieuse ce matin, mais elle n’est pas confirmée officiellement. La Région dément que Christian Bourquin soit hospitalisé, il est annoncé au salon de l’agriculture. Une source proche du président de Région confirme à 10h45 à l’Agglo-Rieuse que Christian Bourquin a bien été hospitalisé dans un établissement hospitalier, mais qu’il en serait ressorti un peu plus tard.

Une heure plus tard à 11h17, le site internet de La Semaine du Roussillon reprend l’information. Mais sans citer Jean-Marc Aubert.

L’article titrait : « Région : Christian Bourquin hospitalisé en urgence »

« Selon des sources médicales, l’hospitalisation du Président de Région aurait été relativement brève. Christian Bourquin serait ressorti un peu plus tard. A la Région, on indique que Christian Bourquin s’est rendu aujourd’hui au salon de l’Agriculture à Paris où il a pu inaugurer mardi en fin de matinée le stand des produits régionaux. » L’article est signé Antoine Gasquez.

Ouillade a réagi dans un papier mis en ligne à 16h40. Il titre : « Perpignan : Christian Bourquin va très bien, merci ! »

« Il aura suffit que sur Internet deux sites toxiques – l’un basé à Montpellier, l’autre à Perpignan – mettent en ligne la rumeur, comme quoi Christian Bourquin (PS), sénateur des P-O et président de la Région Languedoc-Roussillon, avait été hospitalisé en urgence, pour que la scène politique départementale et régionale s’enflamme…
Nous avons même eu – gravissime – droit à l’éloge funèbre d’un funeste confrère… Au bout du fil, ce mardi 25 février 2014, Christian Bourquin nous a confirmé qu’il était loin d’être le mourant décrit par ces deux sites : « Je vais très bien merci ! Au fait, Est-ce que ces charognards ont annoncé l’heure de mon enterrement ?… Car je ne voudrais surtout pas manquer ça ! ».

Et concernant l’état de santé de Bourquin : « Ce mardi 25 février 2014, en matinée, Christian Bourquin était encore présent au Salon de l’Agriculture, interviewé entre autres médias par la correspondante parisienne du Groupe Les Journaux du Midi (L’Indépendant, Midi Libre, Centre Presse…), « laquelle m’a trouvé en grande forme !… »

On retiendra d’abord de tout cela que Bourquin ne dément pas avoir été « brièvement hospitalisé en urgence hier à Montpellier ». Et il est, hélas pour lui, bien le seul, avec ouillade, à dire qu’il est en grande forme. Quel journaliste pourrait, comme le fait Malepeyre, écrire ? : « Christian Bourquin va très bien merci ! » Tous ceux qui approchent Christian Bourquin de près rapportent des impressions qui au fil des mois sont devenues de plus en plus inquiètes. Il apparait souvent affaibli, amoindri. Bien que sa forme apparente varie d’une fois à une autre.

Nous ignorons quel est le confrère (mis en gras par ouillade) qui a fait l’éloge funèbre de Bourquin. Elucubration malepérienne ?

Détail amusant ou consternant. Jean-Marc Aubert a par erreur écrit que Bourquin souffrait d’un cancer du foie alors que c’est du rein. Erreur reprise par La Semaine du Roussilon et par La Clau.

Christian Bourquin avait annoncé en 2011 que son médecin publierait un bulletin de santé. Mieux vaut demander à un paralytique de marcher que d’attendre de Bourquin qu’il fasse preuve de tranparence.

Les politiques ne sont pas des malades comme les autres. Ils s’accrochent au pouvoir sans se soucier de ne pas pouvoir se consacrer à leur mandat électif autant qu’ils le devraient. A la fin de son second septennat, François Mitterrand passait une grande partie de ses journées sur son lit de douleur. Récemment on nous racontait la fin de vie d’un député-maire longuement hospitalisé dans un établissement parisien. Il avait jusqu’à son dernier souffle totalement dissimulé sa maladie aux habitants de sa ville.

Félicitons à Jean-Marc Aubert, seul journaliste de la région à braver l’interdit. Un journaliste digne de ce nom ne doit pas attendre qu’un politique lui donne l’autorisation d’évoquer un sujet qui le gêne. Bourquin a décidé de verrouiller. Tout simplement parce qu’à partir du moment où il apparaitrait que son état de santé est préoccupant juste après viendrait les questions sur sa capacité à assumer ses mandats et à être candidat aux élections régionales, en 2015.

La presse régionale n’arrive pas à couper le cordon avec les pouvoirs locaux. Moins encore depuis qu’ils sont devenus ses principaux annonceurs.

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

L’Echo du Roussillon : – de faits divers, + d’économie et un plantage !

Prix sympa (0,50E), Format tabloïd, maquette aérée, entièrement en couleur et bien imprimé (mieux que L’Indép), le premier contact avec L’Echo du Roussillon est plutôt agréable.

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Le nouveau quotidien s’ouvre sur un dossier de 4 pages consacré au classement de Perpignan en zone touristique et à sa principale incidence, l’ouverture des commerces le dimanche. La page 6 est également dédiée à l’économie et plus particulièrement au commerce.

En page 7, Pierre Ginabat, signe deux articles consacrés à son journal.

Dans le premier, le directeur du journal explique pourquoi il a créé un quotidien départemental, qui plus est, un support papier. Il écrit : Pour notre part, nous sommes convaincus qu’il existe un espace pour des journaux de qualité qui sont respectueux de l’information, de leurs lecteurs et de leurs interlocuteurs. » L’Echo du Roussillon, « se fixe également pour mission de mettre en avant l’économie du département et ses acteurs. Il sera en outre un agitateur d’idées. » Il revendique son indépendance : « A ce stade du développement, nous précisons que nous ne “ roulons “ pour personne. Les 14 salariés qui forment l’équipe actuelle étaient au chômage. Personne ne les a aidés. Ils ne doivent rien à personne. Pour autant, nous sommes prêts à aider tout le monde si c’est dans le sens de l’intérêt général de ce département… » Et l’ancien directeur administratif et financier de L’Indépendant conclut : « Nous recherchons pour vous le sensationnel, pas le sensationnalisme. » C’est clair, il tient à se différencier du quotidien du boulevard des Pyrénées.

Il ne fera pas de “ une “ comme celle de L’Indép de mardi : « Incendie inexpliqué au Boulou. Ce mystérieux christ qui brûle » et en page 3 : « Mystère au Boulou : une statue du Christ se consume toute seule » Et l’article commence ainsi : « Personne n’arrive à savoir vraiment comment c’est possible. Au Boulou, on s’interroge. Et l’histoire de la commune vient peut-être de s’enrichir d’une nouvelle légende. Ou d’un de ses plus grands mystères. »

Christ qui brûle1

On apprendra sans doute dans quelques jours qu’un bête accident est à l’origine de « l’incendie » qui a consommé trois planches. On a l’habitude. En janvier, on nous avait servi une affreuse affaire de zoophilie sur des moutons. On a plus tard appris (pas par le journal) que les traitements cruels infligés à ces animaux ne comportait pas d’actes de zoophilie.

Dans ce numéro 1, pas un seul fait divers. On suppose que les affaires importantes seront couvertes. Il est vrai que l’absence de cette rubrique, importante dans L’Indépendant, crée un climat différent.

Le second papier du directeur titre : « La genèse de L’Echo du Roussillon »
« Aujourd’hui une vingtaine de personnes participe au projet. Elles sont très attachées à ce département et ont pour objectif de soutenir une initiative locale… ». Mais pas un seul actionnaire n’est nommé.

Il y a ensuite 5 pages consacrées à Perpignan, dont 2 où les têtes de liste répondent à des questions sur le bilan de Jean-Marc Pujol. Là, nous avons été surpris de voir Clotilde Ripoull déclarer : « La piétonnisation du quai Vauban est positive, même si le maire a rencontré des difficultés à s’imposer. »

Un autre candidat, Axel Beillard évoque lui aussi « la piétonnisation des quais Vauban » parmi les points positifs de l’action de Pujol.

Puis, Stéphanie Font, dont on ne trouvepas le nom de la liste qu’elle conduira, s’intéresse elle aussi de la piétonnisation du quai Vauban. L’auteur de l’article, Célia Rumeau écrit : « Dans le domaine de l’écologie, la candidate admet que le piétonnisation du quai Vauban ouvre “ la voie d’une politique en faveur du développement durable “ ».

Manifestement Célia Rumeau ne connait pas très bien Perpignan. Elle ne sait pas que la piétonnisation du quai Vauban date de 1999. Et oui ça fait quinze ans. Plus étonnant encore, pourquoi les candidats qu’elle a interrogé sur le sujet ne lui ont-ils pas dit ? Et le pire c’est qu’elle a commis un crime de lèse majesté en privant Jean-Paul Alduy d’une ses plus marquantes, grandioses et extraordinaires réalisations. Impardonnable (sauf si elle paie sa tournée générale) !

La page 15 est consacrée à deux articles en lien avec l’université. Plus 6 pages “ villages “. Et ensuite des pages sport, locales et nationales, puis d’infos nationales. Pas de page culture. Ça viendra surement. Espérons le !

Et pour finir, nous avons jeté un coup d’œil à l’horoscope, il ne dit pas si L’Echo du Roussillon réussira à s’implanter. Nous lui souhaitons.

Fabrice Thomas

contact : c.politique@orange.fr

L’écho du Roussillon en kiosque jeudi

32 pages en quadrichromie, L’Echo du Roussillon sera en vente au prix de 0,50 euro chez tous les marchands de journaux à partir de jeudi.

Nous sommes impatients d’avoir le nouveau quotidien départemental entre les mains et sous les yeux.

On se demande comment L’Indépendant va accueillir le nouveau venu. En l’ignorant ? En le taclant ? Avec un papier neutre ?

contact : c.politique@orange.fr

Alduy canonisé de son vivant par le pape Antoine

La Semaine du Roussillon est un peu le journal officiel de l’agglo. Mais à ce point ! En lisant sur une pleine page l’éloge de l’action de JPA de 1993 à 2014 (numéro du 30 janvier), nous avons failli tomber de notre chaise. Quel panégyrique ! Même le petit encadré sur « Les échecs » tourne à l’avantage d’Alduy.

Grâce à Antoine Gasquez nous avons enfin ouvert les yeux. Alduy est extraordinaire et il faut de toute urgence lancer une pétition pour qu’il revienne sur sa décision de nous abandonner. Qui crée la page facebook ?

Qu’est-ce qui transforme un journaliste en encenseur ? Les gros volumes de publicité et d’annonces légales de l’agglo ? Le même ne manquera pas de souligner que dans le dernier baromètre annuel de la confiance politique du CEVIPOF les journalistes se retrouvent au même niveau que les politiques.

Antoine Gasquez est trop lucide et trop bon connaisseur de la réalité pour croire à ce qu’il écrit. Alduy n’est pas un « démocrate convaincu ». Tout simplement parce qu’un authentique démocrate aurait une autre idée du rôle de la presse. Il ne serait pas en attente d’un chant à sa gloire.

Quel avantage a-t-on qu’un homme vous caresse,
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsqu’au premier faquin il court en faire autant ?
Non, non, il n’est point d’âme un peu bien située
Qui veuille d’une estime ainsi prostituée…

Le bilan du Jeanpaulalduysme n’est pas simple à faire. Il n’y a pas d’évaluation des politiques locales, ni d’étude qui permettent de comparer avec l’évolution, la transformation d’autres villes de la même importance. Mais suivant l’action municipale de Perpignan d’assez près depuis longtemps nous pensons que même si beaucoup a été fait, il y des domaines où Alduy a été bon, d’autres où il a été moyen et d’autres dans lesquels il a carrément été mauvais. Le bilan est contrasté. Il ne faut ni oublier le bon, ni omettre le mauvais. Un message difficile à faire passer en période électorale. Il faudrait attendre des temps plus calmes pour revenir sur le bilan de JPA.

Mais Alduy, allez savoir pourquoi, est pressé. Nous y reviendrons donc après la sortie de son livre.

Le testament politique de JPA sera en librairie le 15 février. Dommage qu’il ne le sorte pas la veille, ça aurait fait un chouette cadeau pour la Saint-Valentin.

Fabrice Thomas
Contact : c.politique@orange.fr

Evènement : un nouveau quotidien départemental en février !

Incroyable ! Un nouveau quotidien départemental va voir le jour, L’Echo du Roussillon. Nous avons toujours eu un peu de mal à croire à ce projet. Et pour causes. La presse quotidienne régionale se porte mal. Qui allait être assez fou pour investir dans un secteur où il est beaucoup plus facile de perdre de l’argent que d’en gagner ?

Pierre Ginabat, ancien directeur administratif et financier de L’Indépendant à su convaincre des investisseurs. A quelle hauteur ? Nous ne le savons pas. Il a du lever plusieurs centaines de milliers d’euros. L’équipe rédactionnelle est, au depart, constituée de dix journalistes et d’un rédacteur en chef qui arrive de La Réunion.

Nous manquons d’information sur la ligne rédactionnelle. Contrairement à ce qui a été écrit ici ou là elle ne serait pas spécifiquement consacrée vers l’économie. Mais elle sera différente de celle de L’Indépendant. L’Echo du Roussillon aura une pagination de 32 pages. Il sera édité par la SAS Méditerranée Presse au capital de 100 000 euros.

La Clau puis Ouillade qui semble avoir repris les informations du premier ont, lundi 27 janvier, à une heure d’écart, annoncé que le nouveau titre aurait une périodicité hebdomadaire.

La création d’un nouveau quotidien régional est un événèment assez extroaordinaire. Cela fait des décennies que l’on n’a pas vu ça. Le lancement de L’Echo du Roussillon pourrait donc avoir une couverture presse nationale.

Succès garanti pour le premier numéro. Pour voir ce qu’il y a dans ces pages et pour le plaisir de comparer avec L’Indépendant.

La date de sortie n’est pas encore précisément fixée. Il est question de la mi-février. Pierre Ginabat, son fondateur, va devoir sortir de son mutisme. Il est pour le moment muet comme une carpe. Il a toujours refusé de répondre aux questions des journalistes.

Bonne chance à L’Echo du Roussillon et aux confrères embarqués dans cette belle aventure.

Fabrice Thomas

Contact : c.politique@orange.fr

Affaire Dieudonné : merci Manuel Valls

Dans un communiqué condamnant les derniers propos racistes et antisémites de Dieudonné, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls a frappé fort en annonçant qu’il avait « décidé d’étudier de manière approfondie toutes les voies juridiques permettant d’interdire des réunions publiques qui n’appartiennent plus à la dimension créative… »

Dans l’éditorial de L’Indépendant du samedi 28 décembre titré « Absurde », Pierre Mathis considère : « Que tant qu’il existera, hélas, un public assez irresponsable pour reprendre en chœur et sans plus s’interroger son hymne Shoa Nanas comme cela avait été le cas à Perpignan, les mesures de censure n’auront pas de sens. »

Nous ne reprendrons pas les mots « censure » et « brider la liberté d’expression ». Leur choix est orienté de façon à occulter le débat de fond et à privilégier l’idée selon laquelle, citons à nouveau Pierre Mathis : « Dieudonné récolte là tout ce dont il rêve : un éclairage médiatique, un statut de martyr… »

Pour nous, une question, une seule, se pose avant toutes les autres. Peut-on en France semer la haine raciale, religieuse en toute impunité ? Evidemment non. Il faut donc, sans faiblesse, appliquer les lois qui font que dans ce pays la haine n’est pas une opinion mais un délit. Le reste, tout le reste passe au second plan. Que Dieudonné et ses relais extrémistes s’érigent en victimes est tout simplement dans l’ordre des choses. Nous ferons avec. Ne préférons nous pas une France qui refuse catégoriquement la haine raciale à une France qui, par faiblesse et par lâcheté, renoncerait à ses idéaux humanistes et républicains ?

On peut sérieusement redouter que Dieudonné ait le dernier mot. Et pour deux raisons. La plupart des politiques ne défendent plus d’idées, ni de valeurs. Nous en avons été témoins à Perpignan quand Jean-Marc Pujol a réagi à la programmation de Dieudonné dans notre ville. Le maire de Perpignan s’est retrouvé seul. Bien seul. Complètement seul à vrai dire. Mais courageusement. Il n’a pas écouté ceux qui par prudence électoraliste lui conseillaient de ne pas faire de vagues.

A quoi sert-il de dépenser des dizaines de millions d’euros pour ériger un Mémorial à Rivesaltes si en même temps qu’il sort de terre on reste sans réaction à un “spectacle“ qui dans chaque ville s’est achevé par Shoah Nanas ? La seconde raison qui justifie nos craintes tient au développement de l’influence des idées et des forces extrémistes. Nous avons, oh sans surprise, vu Louis Aliot défendre la programmation du spectacle de Dieudonné au nom de la liberté d’expression.

Quant à la presse, elle se doit de faire face, en informant, en expliquant, en analysant afin de permettre à ses lecteurs d’être des citoyens qui défendent les valeurs de la démocratie et de la République et pas de simples consommateurs que l’on conforte dans la résignation et le renoncement. Fabrice Thomas

Diffamation sur fond d’Ouillade

« ……. Les choses ont évolué plus que très défavorablement jusqu’à Montpellier où j’ai été entendu par un ténor du barreau, pour une affaire immobilière sur Saleilles où Rallo a magouillé. « Monsieur 10% », comme on le surnomme «affectueusement». Cette phrase au milieu d’un petit paragraphe entre guillemets est de Jean-Michel Erre, ancien maire de Saleilles et vise directement et exclusivement, François Rallo, actuel maire de cette même ville. C’est cette petite phrase qui fait l’objet d’une procédure en diffamation.

Dans cette affaire, trois ténors du barreau font s’affronter, Jean Codognès, brillant et contondant, outré, choqué, par de telles pratiques en politique, il représente le maire visé dans l’article. « Ce n’est pas de la liberté d’expression … ce genre de propos relayés par des sites sans déontologie propage la rumeur qui est autant violence … qu’une atteinte pernicieuse à la démocratie ». Me Bruno Fita, précis, clair, jamais un mot de trop, excellent expert en droit du travail, le plus complexe de toute la législation française et Me Favre, grandiloquent, une défense à l’ancienne, celle des vieux films en noir et blanc avec des revers de manche, des trémolos dans la voix. Il commencera et terminera sa plaidoirie en citant Voltaire. De la tradition pure au service des prétoires.

Mais cette défense, parfois peut-être trop théâtrale, ne doit pas faire oublier qu’elle est parfaitement structurée, reposant sur des jurisprudences et sur la subtilité de la loi sur la diffamation. Me Favre s’est livré à un vrai cours de droit. Un autre avocat était présent, parmi le public, au fond de la salle, il s’agissait de Louis Aliot, vice-président du Front National accompagné d’un militant. Lorsque Me Codognès demandera à ce dernier, ce qui les intéresse dans ce dossier. Il répondra : « Nous ne sommes pas là en tant que Front National, mais pour soutenir notre grand ami Luc Malepeyre. » Une amitié sincère, car ils perdront une après-midi entière pour assurer ce soutien.

Luc Malepeyre est le premier des prévenus, après un long passage au Conseil Général au cabinet de la présidence du conseil général, il pourrait faire son entrée prochaine à la mairie de Perpignan, au service de Jean-Marc Pujol. Luc Malepeyre est visé par la plainte en diffamation, car cette petite phrase de Jean-Michel Erre, a été publiée dans le journal en ligne, Ouillade.eu. Pour tout un chacun à Perpignan, ce site ne porte qu’un seul nom : Luc Malepeyre. Mais c’est sans compter, Me Fita qui se fera un plaisir de contredire Me Codognès sur ce point. Selon Me Fita, Luc Malepeyre aurait écrit sur Ouillade.eu depuis sa création, en tout et pour tout, onze articles, les onze signés de son nom. Et toujours selon son Conseil, Luc Malepeyre, après 28 ans au Midi Libre et autant de contacts et d’informateurs, ne serait pour le site Ouillade, qu’un « rabatteur d’informations », rien d’autre. Le propriétaire et administrateur du site serait une tierce personne, dont le nom sera très soigneusement tu par Me Fita, tout le long de sa plaidoirie.

Vérification faite, Ouillade appartient à la société « Le Mot de la fin » dont 100% des parts sont propriétés de Luc Malepeyre qui en est aussi le gérant. Quant au site « Ouillade.eu », il n’y est fait mention que d’un seul « Responsable éditorial » c’est Luc Malepeyre accompagné de son adresse personnelle. Me Favre, à son tour et pour défendre Jean-Michel Erre, va faire exclusivement du droit. En matière de diffamation, va-t-il marteler, il faut faire attention à ne jamais porter atteinte à un droit fondamental de notre République : la liberté d’expression.

En aucun cas, le juge ne peut interpréter le texte incriminé, lorsqu’il est écrit M. 10%, rien ne précise qu’il s’agisse d’une rétribution sur l’acquisition de marchés, une rétro commission ou un retour d’enveloppe. Il pourrait s’agir, par exemple, d’un pourcentage électoral. Me Codognès est hilare. Il a peut-être tort de se réjouir, le législateur est clair, le président Jean-Luc Dooms et ses assesseurs ne devront en aucun cas se livrer à la moindre interprétation de cette phrase, mais au contraire la prendre exactement au premier degré.

En revanche, le mot « magouillé » sera peut-être plus problématique pour Jean-Michel Erre. Ce dernier ne donnant aucune preuve que le maire ait « magouillé » sur une affaire d’urbanisme. Ouillade.eu, homonyme d’une excellente recette catalane, qui, bien qu’à base de cochon, ne méritait pas d’être mêlé à de la politique fut-ce-telle, elle aussi« ben porquejada », comme on dit en catalan ! Résultat du délibéré le 24 octobre à 14 heures. Joan-Miquel Touron

Nous avons besoin de L’Indépendant !

Génial la nouvelle formule de L’Indep. Et bravo pour le numéro de lancement ! Très sympa ces dizaines de photos qui nous montrent des journalistes et des employés heureux. Tout le monde a la banane. Et c’est normal, « Nos audiences cumulées (journal papier, site internet et applications numériques) n’ont jamais été aussi fortes. » explique Philippe Campa, le directeur général délégué de notre quotidien régional.

C’est fabuleux !

L'Indep bouge

Les ventes de la presse papier et surtout celles de la presse quotidienne n’en finissent pas de reculer. Des bataillons de lecteurs abandonnent le papier et la presse payante.

Mais à L’Indep, tout va bien !

Dans les métiers de la presse, des rédactions au réseau de distribution en passant par les rotatives, le climat est morose. L’inquiétude est générale. Le moral est dans les chaussettes.

Mais à L’Indep, tout va très bien !

On est totalement dans l’ambiance d’une chanson à succès des années 1930. Tout va très bien madame la marquise, de Ray Ventura et ses Collégiens.

En réalité, ça va très mal. Et l’Indépendant n’est pas épargné. L’année 2013 ne sera pas meilleure que les précédentes et elle sera peut-être pire. Les ventes sont en recul de 7% et il est peu probable qu’elles se redressent beaucoup d’ici la fin de l’année.

C’est désolant !

Le matin à la boulangerie du quartier et quelque soit l’heure, il n’y a que des personnes âgées qui achètent L’Indépendant. Parmi les actifs, la grande majorité se passe de sa lecture.

Il faut regarder la réalité en face. Nos concitoyens se désintéressent de plus en plus de l’information locale.

C’est un drame ! Pour notre activité et plus encore pour la démocratie.

La création d’un club économique de L’Indépendant ou d’un wabc@fé de l’Indépendant va-t-elle servir à quelque chose ?

Ça fait plus de 20 ans que la presse régionale pause des cautères sur des jambes de bois. Toutes les fausses solutions ont été essayées. Il va bien un jour falloir s’occuper de l’essentiel. Le contenu des journaux, le traitement de l’information locale.

Le modèle rédactionnel qui a pendant plus de 100 ans fait la prospérité de la presse régionale ne fonctionne plus. Les lecteurs ne sont plus intéressés par un journal qui est un relais des pouvoirs et des institutions locales. Qui est un support de communication plus que d’information. Qui privilégie l’anecdotique et néglige le fond.

Pendant que la presse régionale attendait des jours meilleurs, la presse nationale : papier, radio, télé, internet, est devenue plus curieuse, plus indépendante. Et l’écart c’est creusé.

Il n’y a rien de plus difficile que de se remettre profondément en question. Mais c’est ça ou la poursuite du déclin.

Nous avons besoin d’un quotidien départemental qui réponde aux attentes de lecteurs devenus plus exigeants. Nous avons besoin d’un quotidien de qualité, d’un quotidien influent, d’un quotidien qui soit très lu.

Nous avons besoin de l’Indépendant, parce que l’information, c’est l’oxygène de la démocratie ! Fabrice Thomas

L’Indépendant propose un supplément électoral aux maires avec la photo d’un élu condamné

Depuis le début de l’année, le nouveau directeur de L’Indépendant, Philippe Campa, fait la tournée des maires pour se présenter et il en profite pour proposer aux communes d’investir 9 000 euros dans un supplément de 4 pages (format réduit identique aux cahiers loisirs de fin de semaine) rédigé et diffusé avec le quotidien.

Le numéro zéro qui a été remis aux élus a tout d’un journal électoral. Le titre au dessus du nom de la ville est en effet sans équivoque, « Cap 2020 ». Claire référence au mandat 2014-2020. Et le titre de l’édito n’est pas moins orienté, « Le défi du futur ».

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En page 2, une interview du maire avec le titre, « Préserver la qualité de vie ». Et en sous titre, « Antoine Pinault, le maire du village, dresse le portrait idéal de l’évolution de sa commune pour les dix prochaines années avec un objectif : conserver la qualité de vie qui en fait son charme ». Un thème et un traitement rédactionnel passe-partout qui permet au maire de se livrer à un numéro d’autosatisfaction.

L’Interview est illustrée d’une photo du maire qui ne fait pas moins de la moitié de la page. L’Indep sait s’y prendre pour flatter l’égo de nos élus. Mais ceux qui ont fait ce numéro zéro et les cadres de L’Indép qui l’ont validé ne se sont même pas aperçus que la photo en question était celle de Jean-Pierre Kucheida. Certains maires s’en sont rendu comptent et l’info n’a pas tardé à circuler d’un élu à l’autre.

La légende de la photo indique : « Le maire du village est particulièrement serein sur la vitalité à long terme de sa commune. » Jean-Pierre Kucheida est sans doute plus serein sur l’avenir de sa commune que sur le sien propre. L’ancien député-maire PS de Liévin (Pas-de-Calais) a récemment été condamné a 30 000 euros d’amende pour abus de biens sociaux et il est impliqué dans plusieurs enquêtes pour favoritisme et fausses factures.

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La page 3 est dans le même esprit que les précédentes, elle titre : « La décennie des projets ».

Malgré les propos rassurants du directeur de l’Indépendant, les maires s’interrogeaient sur la légalité de la sortie d’un tel supplément à moins d’un an de l’élection municipale, période durant laquelle la communication municipale est soumise à des nombreuses restrictions. Avant de s’engager, ils ont consulté divers spécialistes et organismes faisant autorité en matière de droit électoral. Les réponses ont été unanimes. Il a été déconseillé aux maires de participés à cette opération.

L’Indépendant avait donc l’intention de faire la campagne des maires sortants moyennant une somme rondelette payé par le contribuable. F.T.

PS : Le numéro zéro de ce supplément ne porte pas la mention « publi-rédactionnel ».

contact : c.politique@orange.fr

Journaux du Midi : Ça va très mal !

Dans un courrier adressé le 23 mai « à tous les personnels des Journaux du Midi », le président du directoire, Alain Plombat, a tiré la sonnette d’alarme en annonçant de nouvelles mesures de rigueur. Deux ans à peine après l’annonce d’un plan de restructuration portant sur 158 postes, le groupe de presse du Languedoc-Roussillon est à nouveau dans la tourmente. Les ventes de journaux, (Midi-Libre, L’Indépendant, Centre-Presse) et les recettes publicitaires continuent de reculer fortement : « Nous avons sous-estimé le nouveau et brutal “dévissage“ de la presse quotidienne après une année pourtant jugée “catastrophique“ par toute la profession. »

Alain Plombat cite un récent rapport sur la presse au ton alarmant : « L’écosystème de la presse écrite est engagé dans une spirale dramatique. Les constats opérés à partir du second semestre 2012 font même ressortir une tendance à l’amplification de ces évolutions – une forme de “rupture“ – qui peut à présent laisser craindre les plus grandes difficultés… »

Quelques chiffres (sources OJD).

Ventes payées semaine………….2007………………….2012

Midi-Libre………………………..146 179……………….130 065

L’Indépendant…………………….63 616………………..55 485

Centre-presse…………………….20 748………………..18 916

La chute des ventes de l’Indépendant a commencé en 1990. A cette époque, pas si lointaine, notre quotidien vendait 70 000 exemplaires par jour. Toujours avec trois éditions sur l’Aude et les P-O. L’érosion continue des ventes est un phénomène qui est apparu avant internet. Qu’il se soit accéléré sous l’effet d’internet ne fait bien sûr aucun doute.

La baisse des ventes de L’Indépendant, est passée de 1 000 exemplaires par an à 2 000 exemplaires en 2010, 2011 et 2012. Et cela alors que la population des P-O et de l’Aude croit fortement. Cette très forte érosion des ventes s’accompagne d’une baisse des recettes publicitaires.

La plupart des quotidiens régionaux connaissent une situation comparable. Notable exception Ouest-France qui est par, son tirage, le plus important quotidien payant français. Ses ventes sont quasiment stables, 769 000 en 2007 et 749 000 en 2012. Et toujours dans l’ouest de la France, le télégramme de Brest ne cesse lui, année après année, de gagner des lecteurs. 200 000 et 2007 et 203 000 en 2012. Pourquoi ces deux titres résistent-ils aussi bien ? C’est une bonne question à laquelle nous n’avons pas la réponse.

Dans la même période, 2007-2012, la presse quotidienne nationale a elle aussi continué à perdre des lecteurs. Gros plongeon pour l’Equipe, 323 184 à 274 828 et pour Le Parisien 336 032 à 274 892. Le Monde, de 316 851 à 288 113. Aujourd’hui en France 187 481 à 179 353. Libération 132 356 à 119 418. Le Figaro n’enregistre qu’une faible baisse, 327 500 à 323 303. Pendant la période 2010-2012, après de fortes chutes, les ventes de plusieurs quotidiens nationaux se sont stabilisées.

Les patrons de la PQR semblent espérer que le même phénomène de stabilisation se produise. Ce ne sera pas pour 2013, année qui pourrait être aussi mauvaise que les précédentes.

Du côté de la presse magazine et toujours dans la même période, le recul des ventes est nettement moins important que celui qu’enregistre la presse quotidienne nationale et régionale, sauf pour Marianne qui est passée de 274 000 en 2007 à 234 000 en 2012 (phénomène particulier. Son anti-sarkozysme militant et agressif lui a fait perdre nombre d’électeurs de droite). L’Express, 451 000 à 433 000. Le Figaro Magazine, 447 000 à 431 000. Faible recul du Nouvel Observateur, 509 935 à 503 371 et du Point, 419 223 à 412 286. Et seul Valeurs Actuelles est en progression, 84 134 et 85 431.

Dans son courrier, Alain Plombat se réfère à plusieurs reprises à la situation économique de la région, à son taux de chômage, 14,3 %, le plus élevé de France. Et il ressort l’idée, vieille lune, que le journal n’est plus un « produit de première nécessité ». Illustration d’une approche du marché de la presse un peu courte.

De nouvelles dépenses ont fait leur apparition dans les budgets des ménages : chaînes de télévision payantes à partir des années 1980, abonnement au téléphone portable à partir des années 1990, abonnements à internet à partir des années 2000. Plus l’acquisition et le renouvellement du matériel informatique et l’achat de consommables. Et oui !

Pour nombre de nos concitoyens ces dépenses apparaissent plus nécessaires que l’achat de la presse.

Face à ça, qu’à fait la presse pour rester attractive ? La presse régionale, pas grand-chose.
Alors que la presse nationale est devenue plus curieuse et plus exigeante, la presse quotidienne régionale reste un relais des institutions et des pouvoirs locaux en particulier de ceux qui sont ses gros annonceurs ce qui crée un déséquilibre politique flagrant. Pour prendre un exemple récent, pourquoi aussi peu de place et un traitement à minima pour le rapport accablant de la chambre régionale des comptes sur la gestion du conseil régional du Languedoc-Roussillon ? Pas une seule une. Mais plusieurs unes et une grosse couverture sur l’affaire du club de basket avec un traitement visant à impliquer la mairie de Perpignan. Ce tableau ne serait pas complet si on n’évoquait pas des défauts chroniques : manque de rigueur, de vérification et d’approfondissement de l’information. Ce manque de qualité de l’information n’échappe pas aux lecteurs, en particulier à tous ceux qui lisent un titre d’information national, quotidien ou hebdomadaire. Imaginons un journal national qui traiterait l’actualité nationale comme l’Indép traite l’info locale. Personne ne le lirait.

Alain Plombat se gargarise avec les chiffres de fréquentation des sites internet du groupe. Mais l’information y est gratuite. Cela constitue certes une audience intéressante pour les annonceurs. Mais parmi les lecteurs qui ne veulent pas dépenser 1 euro par jour pour un journal qui ne les intéressent pas, combien seront prêts à sortir la Carte Bleue quand une partie du contenu sera payante ? Une minorité. Quoi qu’il en soit la PQR ne générera plus jamais le même niveau de recettes.

La prospérité et beaucoup de ses avantages, c’est fini. Une dure réalité à laquelle certains ont du mal à s’adapter. Du côté des ouvriers du livre qui impriment le journal, mais pas seulement. En 2011 les syndicats de journalistes refusaient le regroupement des informations générales (pages France et étranger) en invoquant un risque d’uniformisation de l’information. Mais les infos générales de l’Indépendant, du Midi-Libre, de Sud-Ouest sont réalisées avec les mêmes dépêches de l’AFP. Une seule rédaction infos générales qui alimenterait les journaux du groupe suffirait. Faire des économies est la première solution qui s’impose. « C’est à une gestion drastique à laquelle chacune et chacun, à son poste, doit s’employer dans l’intérêt commun ! », écrit le président du directoire.

Il y a quelques jours de ça, avec un confrère nous évoquions l’époque où L’Indépendant était la référence en matière d’information culturelle locale (années 1980-1990). Il avait des signatures qui faisaient autorité en la matière, Georges-Henri Gourrier, Jacques Quéralt… Pour toutes les personnes branchées culture, ce qui fait du monde, la lecture de l’Indépendant était quasiment indispensable. La culture n’a plus qu’un seul rubricard. Il n’a pas le lustre de ses prédécesseurs et son crédit est érodé par l’obligeance qu’il a affichée pour le théâtre de l’Archipel dont son épouse est directrice adjointe.

A force de vouloir devenir populaire l’Indépendant est devenu un journal qui semble davantage destiné à ceux qui n’achètent pas de journaux qu’aux lecteurs de presse.

L’internet est en train de bousculer le modèle économique de la presse et d’ébranler les forteresses de la presse régionale. A tel point que personne ne peux décrire le paysage médiatique tel qu’il sera dans dix ans. Mais une chose est certaine, la presse payante ne survivra qu’en offrant des contenus de qualité destinés à des publics aux attentes diverses. FT

contact : c.politique@orange.fr

Néo-nazis dans les P-O : l’annonce médiatique provoque une psychose à Saint-Jacques

L’annonce du débarquement d’une horde néo-nazie dans le département a semé la panique parmi la population gitane du quartier Saint-Jacques.

La tension a tout le week-end régné à Saint-Jacques et plus particulièrement dans la nuit de samedi à dimanche. Bien décidé à défendre le quartier des centaines d’hommes de tous âges, autour de 500, s’étaient rassemblés place du Puig. Nombre d’entre eux étaient en possession de battes de base-ball, de barres de fer, de bouts de bois et autres ustensiles. Les fusils n’étaient pas visibles, mais ils étaient à portée de main. Ils étaient totalement convaincus que les néo-nazis allaient faire une descente dans le quartier et s’en prendre aux gitans et aux arabes.

Le climat était tendu et il aurait suffit d’un incident pour provoquer un drame.

La mystification à laquelle la presse locale s’est livré rappelle les évènements de 2005. Nourri d’approximations, d’exagérations, de rumeurs, la mise en spectacle de l’information avait largement contribué à enflammer les esprits. Les dérapages étaient allés loin. Le soir des émeutes, le correspondant de l’AFP avait sans aucune vérification fait une dépêche annonçant un deuxième mort. Elle avait aussi tôt été relayée par les médias nationaux avant de se répandre dans les rues de Perpignan comme une trainée de poudre. FT

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Rassemblement néo-nazi dans les P-O : retour sur un énorme dérapage médiatique

Tout est parti d’une info donnée par le site internet fafwatch, mardi 14 mai.

On y apprenait que « Les “Hammerskins” français projettent d’organiser le prochain meeting européen du mouvement Hammerskin Nation à proximité de Perpignan le samedi 18 et dimanche 19 Mai 2013. L’élite des néonazis européens a donc rendez-vous en Languedoc-Roussillon, pour 2 journées de haine. Au programme : réunion des cadres et membres du mouvement, rapport d’activité, concert RAC et ratonnades… »

http://fafwatch.noblogs.org/

Jeudi 16 mai, La Clau publie un article titré : « Perpignan : un meeting néo-nazi alerte les autorités ». Il est très largement inspiré par le site fafwatch qui n’est pourtant pas cité. La Clau a ajouté un peu d’ambiance. Elle indique que ce rassemblement « inquiète au plus haut niveau les services discrets et place en alerte rouge les forces de sécurité. » La Clau a du trouver que le programme de la manifestation n’était pas assez animé, elle l’a donc un peu pimenté : « Ces festivités aryennes doivent s’accompagner de séquences de tir ». C’est totalement invraisemblable. Mais pas pour La Clau.

Le même jour, quelques heures plus tard, France Bleu Roussillon s’empare du sujet dans un papier titré : « Un rassemblement néo-nazi ce week-end près de Perpignan ». Là encore et de toute évidence, toutes les infos sortent de fafwatch, site auquel il n’est toujours pas fait référence. « Tout ce que l’on sait, c’est que plusieurs militants devraient arriver par l’aéroport de Perpignan, depuis toute l’Europe, mais l’heure d’arrivée reste inconnue. » Comment la rédaction de France Bleu peut-elle être aussi certaine que des militants vont arriver à l’aéroport de Perpignan ? Auprès de qui a-t-elle vérifié l’info donnée par fafwatch ?

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Vendredi matin L’Indépendant annonce à la une : « P-O : les néo-nazis d’Europe attendus ». Le quotidien a-t-il plus d’info que ses confrères ? Non, c’est toujours le même refrain : « Des skinheads et néo-nazis venus de plusieurs pays d’Europe doivent se rassembler demain et dimanche dans le département ». Les auteurs de l’article F. Michalak et J.M.S indiquent en conclusion que les rencontres annoncées sont : « Souvent délocalisées, voire annulées, par leurs instigateurs. Il n’en est pour l’instant pas question dans les P-O. » On a le droit de sourire. Le quotidien ignore fafwatch, c’est pourtant sur ce site qu’il a capturé l’affiche du concert qu’il utilise en illustration.

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Samedi, nouvelle une de L’Indép. En page 3, « l’Indépendant se penche sur le programme de ce rassemblement européen et sur les branches françaises et locales de ces groupuscules qui sont attendus ce week-end dans le département. » Une interview documentée de Nicolas Lebourg, universitaire perpignanais, spécialiste de l’extrême-droite, mais pas de nouvelles infos sur le rassemblement néo-nazi.

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Dimanche, le sujet n’est pas à la une, mais il occupe presque toute la page 2 qui titre « Rassemblement néo-nazi, ultra-discret ou délocalisé hors des P-O ? » Comme il ne s’est rien passé dans les P-O, il est temps de commencer à être prudent.

L’Indép a pourtant traqué le néo-nazi. Il publie une photo prise sur un parking où l’on voit deux jeunes hommes de dos qui semblent parler à une ou plusieurs personnes qui sont dans une voiture. Légende : « Hier matin, un petit groupe échangeaient discrètement des informations sur un parking d’Argelès. » Ils échangaient des informations sur quoi ? Sur la meilleure adresse où manger des tapas ? Peut-être sur le lieu du rassemblement néo-nazi. Mais comment le photographe a-t-il pu le savoir ? La réponse est dans l’article : « Les individus vus face à la plage de Canet vendredi soir ou à Argelès-sur-Mer hier matin ne portaient pas la “ panoplie “ du parfait néo-nazi. Logique quand on préfère passer inaperçu. Mais certains signes distinctifs, notamment des codes vestimentaires discrets, permettaient de les lier aux mouvements en question. De quoi accréditer l’hypothèse d’un rassemblement catalan, mais limité aux responsables des différents groupuscules néo-nazis. » Un article qui aurait put être signé « De notre envoyé spécial Jean Saisrien ».

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On suppose que les jeunes hommes photographiés portaient des perruques, car leur coupe de cheveux n’est pas celle en vigueur chez les jeunes néo-nazis. Frédérique Michalak ne donne pas d’indication sur les codes vestimentaires des jeunes photographiés à Argelès. Portaient-ils des vêtements de marques prisées des skins, Lonsdale, Fred Perry… ? Pas mal de jeunes qui savent que ces marques sont connotées les adoptent pour se donner un genre. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que des jeunes qui s’habillent ainsi, on en croise tous un peu partout. Contrairement à ce qu’écrit F. Michalak, il n’y a pas là : « De quoi accréditer l’hypothèse d’un rassemblement catalan » de néo-nazis. Le résultat auquel abouti cette chasse aux néo-nazis est limite inquiétant.

La rareté de l’information et l’impossibilité de la vérifier aurait du conduire la presse locale à faire preuve de prudence. De beaucoup de prudence. Rien ne permettait d’affirmer qu’un rassemblement de néo-nazis allait avoir lieu dans le département. La course à l’info spectacle a pris le pas sur la nécessité de fournir au lecteur, à l’auditeur, au téléspectateur une information fiable. Nous avons ces derniers jours été en contact avec des confrères qui, comme nous, ont été sidérés par l’emballement de la presse locale. Et surtout par son ampleur.

Plusieurs rédactions ont pris une grande liberté avec les faits. Certaines plus que d’autres. Ce manque de rigueur n’est pas un accident. Il est même habituel. C’est la routine et c’est la maladie chronique de notre presse locale. Ce sont ces mauvaises habitudes qui ont rendu possible cet énorme dérapage médiatique. F.T.

PS : Le rassemblement annoncé dans les P-O s’était déroulé pendant quelques heures, dans la nuit de samedi à dimanche, à Caussiniojouls, à 27 km de Béziers. Dès jeudi, une info invérifiable mais plutôt bien sourcée indiquait que la manif des radicaux de l’extrême-droite se tiendrait du côté de Béziers.

L’Indép : la une qui fait gerber

Ce matin plus d’un lecteur a eu un haut le cœur en découvrant la une de l’Indép.

« Le croque-mort a-t-il jeté le sang et où ? ». Etait-il nécessaire de faire un titre aussi scabreux sur une affaire qui l’est déjà beaucoup.

Et juste en dessous

« Où bien manger dans la région »

Là, certains on eu envient de rendre leur petit noir matinal.

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« Cher lecteur vous reprendrez bien un peu de boudin au sang infecté par le VIH », ironisait un client du café, en prenant un air dégouté.

Cette une était de bien mauvais goût !

« Comment ont-ils pu faire ça ? », cette question nous l’avons entendue plusieurs fois dans le courant de la journée.

La direction de L’Indépendant s’en expliquera-t-elle ? S’en excusera-t-elle ? Ce n’est pas le style de la maison.

Quand Bernard Tapie crache le morceau

Dans une interview au Point, Bernard Tapie le nouveau patron du groupe La Provence répondait à une question sur ses relations avec les politiques de la région : « Contrairement à ce qui a été dit, je n’ai pas rencontré Guérini, mais je vais le faire. De même que je rencontrerai tous les représentants des institutions politiques, de Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, à Michel Vauzelle, le président du conseil régional, c’est nécessaire dans l’intérêt de La Provence, ce sont des apporteurs de recettes énormes pour son développement. »

Et oui, les collectivités territoriales, mairies, communauté de communes, conseils généraux, régionaux et tous leurs satellites sont des « apporteurs de recettes énormes » pour les quotidiens régionaux.

En étant très dépendant des collectivités territoriales, donc des élus, les quotidiens régionaux ne peuvent pas être indépendants de ces mêmes élus. Une dépendance qui s’accroit avec la crise de la presse : recul des recettes publicitaires et recul plus ou moins marqué des ventes de la quasi-totalité des titres de la PQR (Presse quotidienne régionale).

La presse régionale a les mains liées. D’où ses contenus tièdes et de faible intérêt dont les lecteurs se détournent. Et ce n’est pas la montée en puissance des faits divers qui va enrayer le déclin. Les lecteurs tournent le dos à la presse pour les mêmes raisons qu’ils rejettent massivement la classe politique. Ils n’ont plus confiance. Ils se mettent en retrait. Le total de la diffusion et de l’audience des médias des P.-O. montre qu’une assez large majorité des habitants de notre département, plus encore dans l’espace urbain qu’en milieu rural, se désintéresse de l’actualité locale.

Où cela nous mènera-t-il ?

Pas forcément au pire car il y a des solutions. Des solutions qui seraient plébiscités par la population mais des solutions qui ne sont portées par aucun parti politique. C’est un peu comme pour la loi sur le cumul des mandats, une large majorité de Français y est favorable, mais une écrasante majorité des grands élus est contre. Et ce sont eux qui décident. Voilà pourquoi ce n’est pas gagné.

Pour rendre à la presse régionale la liberté et l’indépendance dont elle a besoin pour jouer pleinement son rôle, il faut déjà commencer par trouver le moyen de réduire les budgets de communication des collectivités territoriales. Trop d’argent part en fumée. Il faudrait que le législateur précise les compétences et les moyens qui sont donnés aux collectivités pour informer les administrés. Pour informer et pas pour faire de la communication, de la propagande et au passage s’acheter les bonnes grâces de certains titres et priver de recettes ceux qui n’entendent pas renoncer à leur mission d’information. L’argent public ne devrait pas pouvoir être utilisé pour bâillonner la démocratie.

Voilà pourquoi le financement de la presse par les collectivités territoriales doit être mis sur la place publique.

contact : c.politique@orange.fr

Concours de bêtise

Les médias font spectacle de tout. Et ils font bien sûr plus facilement du spectacle avec de la bêtise qu’avec de l’intelligence. Avec de l’obscurantisme qu’avec de la connaissance. On a assisté pendant quelques jours à un gigantesque concours de débilité entièrement orchestré par les médias et principalement par les grandes chaînes de télé et la presse régionale.

Malepire ne s’est pas donné la peine d’aller traquer l’hurluberlu à Bugarrach. Il a de son bureau, demandé à nombre d’acteurs politiques, économiques et sociaux « où ils seraient pour la fin du monde ». Et ça a marché. Une bonne trentaine ont répondu.

Parmi les politiques, félicitons, tous ceux qui n’ont pas alimenté cette couillonade : Louis Aliot, Jean Codognès, Daniel Mach,  Jean-Marc Pujol…

Au ridicule de leur participation, certains ont cru bon d’ajouter celui  de leur déclaration.

Ségolène Neuville, député PS a répondu qu’elle serait « Sur le terrain sur ma circonscription, comme d’habitude ! ». Arrêtons-nous sur le sens de cette phrase. Que veut-elle dire ? C’est quoi, c’est où, le terrain ? Ségolène Neuville passe d’abord plusieurs jours par semaine à Paris, à l’Assemblée Nationale. Ce qui est bien normal pour un député. La copine de Bourquin a utilisé un cliché populiste pour donner d’elle l’image d’une élue de proximité en prise avec le concret, en contact avec le quotidien des gens. De la pure rhétorique politicienne.

La réponse de Romain Grau, est pas mal non plus : « Le matin, je serai à mon cabinet où je reçois des clients ; l’après-midi à l’Agglo où j’accueillerai trois chefs d’entreprise pour discuter de leur éventuelle implantation sur le territoire de PMCA dans le cadre de ma délégation aux affaires économiques ». Il faut qu’il arrête ! Avec ses trois rendez-vous par jour avec des chefs d’entreprise qui veulent s’installer ici, on est arrivé à une situation intenable. Il n’y a plus assez de place pour les accueillir et on manque à présent de main d’œuvre. Les P-O sont en situation de suremploi, ce qui contraint certains d’entre nous à occuper plusieurs fonctions. Comme ce pauvre François Calvet, 8 h à la mairie du Soler, 8 h à la vice-présidence de l’agglo et 8 h au Sénat. Il y a un scandale encore plus grave que personne ne dénonce. Tous ces vieux qu’on oblige à travailler. Comme Pierre Aylagas, maire d’Argelès, président de la communauté de communes et député. Le cas qui nous inquiète le plus est celui de Jean-Paul Alduy. Il est de plus en plus question de l’obliger à devenir député européen UDI en 2015, à 73 ans. C’est inhumain !

Heureusement que nos hommes politiques sont d’énormes bosseurs !

Comme Christian Bourquin qui répond : « Au boulot ! A la Région, je serai ! ». On n’avait pas imaginé une seconde que super-bosseur puisse être en RTT. La réalité est quelque peut différente. C’est la première fois qu’il y a à la tête de la région un président aussi peu impliqué. Résultat, c’est l’appareil administratif qui gère le conseil régional.

Dans le style boursouflé, Maïté Sanchez-Schmid n’est pas la dernière : « A ma permanence parlementaire, à Perpignan. J’ai encore du travail. L’Europe n’attend pas ! ».

Quelques élus ont répondu avec légèreté, humour et intelligence comme Jean-Michel Mérieux, qui lui était : « Sur terre, en tirant un gigantesque bras d’honneur à tous les fêlés ! ».

Avec ou sans le souffle de la tramontane ?

Tramuntana-actu.com est un blog d’information locale qui vient d’être lancé par Jean-Louis De Noëll et Josiane Cabanas.

Jean-Louis De Noëll, membre de l’UMP, a en 2011 été candidat aux élections cantonales sur le canton du Bas-Vernet. Il est marié à Isabelle De Noëll-Marchesan, maire adjointe chargée de la mairie du quartier sud. Le chef d’entreprise ne prendra pas la plume, il s’occupera de la logistique et plus particulièrement de la gestion de la société qui est en cours de création. Mais le site profitera forcément des antennes de cet observateur averti de la scène politique locale.

Journaliste, Josiane Cabanas a quitté L’Indépendant il y a quelques mois à la faveur du plan de restructuration. Membre d’une commission extra-municipale consacrée au patrimoine, elle siège au conseil d’administration du théâtre de l’Archipel. Sa candidature avait été soutenue par Jean-Marc Pujol.

Le texte de présentation du site ne dit pas grand-chose de la ligne rédactionnelle : « Si nous avons choisi de donner à notre blog le nom si catalan de Tramuntana, c’est pour en prendre le meilleur. C’est aussi parce que l’actualité dont nous parlerons sera strictement locale, et que les pourvoyeurs d’informations comme les rédacteurs de ce blog, seront de purs produits du pays. Il n’y aura nulle rafale violente à craindre de notre part, mais nous espérons, comme cette Tramuntana qui nous est chère, vous entraîner dans notre sillage. Quitte à décoiffer quelquefois… »

La tramontane sans souffle, est-ce encore la tramontane ?

Le nouveau site sera sans doute davantage jugé sur la qualité de ses informations et de ses analyses que sur sa sensibilité politique. Le démarrage est un peu poussif. Mais c’est le démarrage. Il faut souvent un peu de temps pour trouver un ton, un style, une identité…

Georges Gianadda, lui aussi un ancien de l’Indépendant, participera à la rédaction. Mais aucun nom n’apparait encore sur le site. Pas un seul article n’est signé.

Bienvenue à tramuntana-actu.com. En souhaitant que le nouveau venu enrichisse une information locale qui manque de diversité et plus encore de curiosité.

L’Indépendant : la méthode Devic. Premier épisode

Lundi 27 août, L’Indépendant faisait sa une en titrant, « Perpignan : le piéton à la peine ». On lisait en dessous, « Trottoirs trop étroits, passages protégés dégradés, feux tricolores décalés… A Perpignan, pas facile, à pied de déjouer tous les pièges ».

En page 3 l’article titre : « Marcher dans les rues de la ville : le parcours du combattant »

Le sujet nous intéressait d’autant plus que nous nous déplaçons beaucoup à pied dans Perpignan, y compris pour aller à l’autre bout de la ville.

Les premières lignes de l’article ont ce ton accusateur qui est la marque de fabrique de la journaliste de L’Indépendant : « En fauteuil roulant ou avec une poussette, se déplacer dans le centre de Perpignan relève du défi. Enquêtes et témoignages en attestent ». Un astérisque renvoie à une note à la fin de l’article : « En février 2011, un classement de l’APF positionnait Perpignan en 96 ième place d’un classement de 96 villes françaises en terme d’accessibilité pour les personnes handicapées ».

Premier flagrant délit de mauvaise foi. Le baromètre annuel de l’accessibilité est établi sur la base de trois notes portant sur : « Un cade de vie adapté », « Des équipements municipaux accessibles » et « une politique locale volontariste ». Dans ce dernier domaine, Perpignan s’était vu infligé une note de zéro. En effet, l’Association des Paralysés de France n’avait pas reçu la réponse de la mairie à son questionnaire. Ce zéro, le seul donné à une ville, a eu pour conséquence de plomber la note de Perpignan et d’en faire la lanterne rouge. Cela avait fait du bruit. Difficile de l’oublier.

« L’auteur poursuit : « Un parcours du combattant semé d’embûches qui peuvent s’avérer parfois dangereuses. Ceux qui traversent le boulevard des Pyrénées entre le tribunal et L’Indépendant le constatent souvent. Les feux tricolores étant décalés selon le sens de la circulation, le piéton qui voit les véhicules arrivant du Boulevard Mercader s’arrêter au rouge est tenté de traverser. Erreur fatale ! Les voitures qui déboulent à toute allure de la place de Catalogne ont toujours le feu vert. »

Mauvaise foi encore. Pourquoi ne pas préciser qu’il y a sur ce passage piéton, comme à de nombreux carrefours de la ville, une signalisation destinée au piéton. Ce dernier sait que tant que la silhouette est rouge, il ne peut pas traverser la rue. Certes,  l’arrêt des voitures peut être trompeur, mais à Perpignan comme ailleurs, on rencontre fréquemment ce type de carrefours. Très vulnérable, le piéton sait aussi qu’il doit être vigilant. Principalement à cause des conducteurs qui « oublient » qu’ils doivent lui céder le passage.

« Dans le même secteur, une autre difficulté les attend. Le pont qui enjambe la Basse. Ceux qui cheminent le long du boulevard doivent alors emprunter un trottoir si étroit qu’il est impossible de se croiser. »

Cette affirmation est clairement démentie par la grande photo de la une de l’Indépendant. Deux personnes pourraient marcher de front, mais deux piétons ne pourraient pas se croiser ? Nous attendons impatiemment la lumineuse explication d’Estelle Devic.

Précisons que le trottoir fait plus de 1 m. de large. Empruntant,  fréquemment (comme peut-être Estelle Devic) ce chemin situé devant L’Indépendant nous mesurons mieux encore la mauvaise foi de la grande pourfendeuse du quotidien local.

« Reste un autre point noir qui pourrait être facilement amélioré : les passages cloutés. A proximité de l’hyper centre, nombreux sont ceux qui s’effacent et deviennent invisibles. »

Bien qu’observateur attentif de l’espace public, nous n’avions pas cette impression. Il fallait donc vérifier. Nous avons, durant plusieurs jours, été particulièrement attentifs à l’état des passages piéton du centre ville.

Résultat de nos observations. Plus de 90 % des passages piétons de l’hyper centre sont en bon état et le plus souvent en très bon état. En de rares endroits, l’usure de la peinture et l’effacement sont nettes.

« D’une manière générale, même si de beaux efforts ont été faits dans différents quartiers, l’état des trottoirs laisse à désirer ».

Totalement d’accord. De nombreux trottoirs ont été refaits, mais il reste beaucoup à faire. En particulier là où les trottoirs sont défoncés, jonchés d’ornières… Ce que l’on rencontre dans tous les quartiers de la ville.

Etre piéton à Perpignan est bien loin des pénibles épreuves d’un parcours du combattant et ça ne relève pas non plus du « défi ».  C’est tout au contraire plutôt agréable. A l’exception des rares jours de pluie où les descentes d’eau des immeubles arrosent les trottoirs et trempent les pieds. Mais qui n’apprécie pas d’emprunter les trottoirs des rues, des avenues et les places qui ont été refaites au cours des deux dernières décennies ? Avec leurs larges trottoirs, elles font une place importante aux piétons.

A partir de cas particuliers qui sont tronqués, erronés et amplifiés, Estelle Devic peint une situation très négative. Un procédé qui relève de la propagande politique et pas du journalisme. Fabrice Thomas

Rose-brun

Sur ouillade, le collaborateur du maire du Barcarès agite un sondage « qui depuis lundi circule sous le manteau ».

Ainsi sur la 1 ère circonscription, Louis Aliot serait à 32% d’intentions de vote, Daniel Mach à 26%, Jacques Cresta 21% et Jean Vila 12%.

D’où sort ce sondage ? Sous le manteau on vous dit !

Mais le manteau de qui ?

Tout journaliste sait que la publication des sondages est règlementée et que la commission des sondages veille à l’application des textes : « La publication des sondages doit obligatoirement s’accompagner de certaines indications : noms de l’organisme de sondage et de l’acheteur, nombre de personnes interrogées et date des interrogations »… « La commission a estimé qu’un journal commet une infraction en donnant les résultats d’un sondage dont il n’est pas en mesure d’établir l’origine. »

Cette révélation est cousue de fil blanc. Malepeyre est un rose-brun. Il roule pour le PS et pour le FN.

Ce qui frappe c’est le 32% attribué à Louis Aliot. Les trois autres pourcentages correspondent au score des candidats à la présidentielle sur la circonscription.

Cette intoxication vise à accréditer l’idée que le candidat du PS, Jacques Cresta serait le mieux placé pour battre la droite et l’extrême-droite, cela afin d’écarter la candidature de Jean Vila et du Front de Gauche. Et de l’autre côté à montrer que le FN serait le mieux placé pour empêcher la gauche de prendre la circonscription.

Pour dissimuler sa grossière manoeuvre, Malepeyre évoque la candidature de Louis Aliot sur la 2 ième circonscription en expliquant que le compagnon de Marine Le Pen n’a pas fait son choix. Encore une information non vérifiée. Louis Aliot est candidat sur la 1ère circonscription où, comme le montre le tract que nous reproduisons, il a commencé à faire campagne.

A lire dans L’Express : une enquête sur les relations entre les élus et Midi-Libre

Signé Jacques Molénat, le dossier de 14 pages sur « Le vrai pouvoir de Midi-Libre » est une enquête passionnante dans les coulisses du groupe de presse régional. Elle est publiée par L’Express, dans un supplément diffusé en Languedoc-Roussillon.

L’enquête s’ouvre sur un sujet sensible, un sujet tabou, les relations financières avec les notables : « Si les élus languedociens traitent Midi-Libre avec révérence, ils disposent aussi d’un levier d’influence : la publicité de leurs collectivités, dont le quotidien a un besoin vital. »

Nous sommes bien sûr très heureux de voir l’importance accordée  à ce sujet que nous traitons depuis des années. Le voilà mis au grand jour.

Jacques Molénat.

Il n’est pas surprenant que Midi-Libre minore le poids des collectivités territoriales, qu’il estime à 10 % de ses recettes publicitaires annuelles, soit 5 millions de francs dont 1 million d’euros du conseil régional. Ce qui est déjà considérable.

montpellier-journal.fr avait, en 2010, enquêté sur les achats d’espace de la Région dans la presse et avait publié des chiffres précis et vérifiés. Sur la seule année 2009, près de 1,7 millions d’euros étaient allés dans les caisses de Midi-Libre. Sans compter les énormes campagnes d’organismes alimentés par des crédits du conseil régional, comme Sud de France.

Si l’on ajoute l’achat d’espace des conseils généraux et des organismes qu’ils financent, comme les comités départementaux du tourisme ou les organisations de promotion viticole. Plus toutes les mairies de la région qui communiquent dans les pages du quotidien régional, les collectivités territoriales dépasse allègrement les 5 millions d’euros et les 10 % des recettes publicitaires du titre.

Jacques Molénat raconte qu’à l’époque où Jacques Blanc présidait la région, il agitait la menace de fermer le robinet publicitaire. Son successeur, Georges Frêche, est lui passé aux actes. Son successeur nous avait déjà montré dans les P-O de quoi il était capable. Qui a dit qu’il manquait un gêne à la gauche, celui de la démocratie.

Interrogé sur ses relations avec le Midi-Libre, Bourquin ne va pas avouer qu’il met des millions pour avoir la paix, mais son propos est transparent.  Il dit qu’il a fait la grimace en lisant l’enquête sur l’appel d’offres de “lordi“. Mais il a trouvé que le compte-rendu de son procès était « correct ». Et pour cause. Midi-Libre ne l’a pas couvert, il a fait un papier insipide d’après la dépêche de l’AFP. Cela parait incroyable. Mais on en est arrivé là ! L’élu le plus important de la région, qui plus est un parlementaire comparait devant un tribunal correctionnel pour favoritisme dans un marché public et le quotidien régional minimise, banalise un évènement de première importance. Après cela  ne nous étonnons pas que les journalistes atteignent le même niveau de discrédit que les hommes politiques.

Coup de chapeau à Robert Navarro, le sénateur numéro 2 du conseil régional, qui déclare : « Quand au poids de la publicité institutionnelle des collectivités territoriales, j’ai une idée pour garantir la liberté des journaux. Il n’est pas sain que cette manne publique soit laissée au bon vouloir des élus. Un organisme national pourrait se charger de la percevoir et de la répartir au prorata de la diffusion des titres ». Fragilisé par ses problèmes judiciaires, le sénateur dont l’immunité parlementaire a été levée n’a peut-être plus tout le crédit pour proposer un projet de loi. Sa proposition n’en est pas moins excellente. Un élu autrefois condamné dans l’exercice de son mandat est devenu un membre actif d’Anticor. Souhaitons que Robert Navarro, qui lui n’a pas encore été jugé, suive la même voie.

L’article suivant est consacré à la situation économique, particulièrement difficile du groupe de presse qui est la propriété de Sud-Ouest. On y apprend beaucoup. Le papier sur l’histoire de Midi-Libre est également très documenté. Et le dossier se termine sur les aventures d’un  « couple explosif », Georges Frêche et le Midi-Libre. Le tout est raconté avec quantité de témoignages et d’anecdotes.

Comme toujours, Jacques Molénat instruit son affaire à charge et à décharge. Mais au final le lecteur va beaucoup en apprendre sur les relations entre les politiques et le Midi-Libre. Il verra que l’argent joue un rôle essentiel qui pollue gravement l’information et la démocratie.

Il n’y pas de liberté, pas de citoyenneté réelle possible sans une information indépendante du pouvoir. Il faudrait donc retirer aux élus les moyens d’inféoder la presse.

Si l’argent public était équitablement réparti entre les titres, cela stimulerait le pluralisme et permettrait d’en finir avec le deuxième grand mal de l’information régionale qu’est la domination d’une entreprise de presse dans quasiment toutes les régions de France, sauf Paris où se trouvent les titres nationaux. Une absence de concurrence qui tire les contenus vers le bas.

Saluons, une fois encore, l’entreprise d’information de Jacques Molénat et de L’Express.

Tout cela est raconté avec quantité de témoignages et d’anecdotes savoureuses.

Interrogé sur ses relations avec le Midi-Libre, Bourquin ne va pas avouer qu’il met des millions pour avoir la paix, mais son propos est transparent.  Il dit qu’il a fait la grimace en lisant l’enquête sur l’appel d’offres de “lordi“. Mais il a trouvé que le compte-rendu de son procès était « correct ». Et pour cause. Midi-Libre ne l’a pas couvert, il a fait un papier insipide d’après la dépêche de l’AFP. Cela parait incroyable. Mais on en est arrivé là ! L’élu le plus important de la région, qui plus est un parlementaire comparait devant un tribunal correctionnel pour favoritisme dans un marché public et le quotidien régional minimise, banalise un évènement de première importance. Après cela  ne nous étonnons pas que les journalistes atteignent le même niveau de discrédit que les hommes politiques.

Coup de chapeau à Robert Navarro, le sénateur numéro 2 du conseil régional, qui déclare : « Quand au poids de la publicité institutionnelle des collectivités territoriales, j’ai une idée pour garantir la liberté des journaux. Il n’est pas sain que cette manne publique soit laissée au bon vouloir des élus. Un organisme national pourrait se charger de la percevoir et de la répartir au prorata de la diffusion des titres ». Fragilisé par ses problèmes judiciaires, le sénateur dont l’immunité parlementaire a été levée n’a peut-être plus tout le crédit pour proposer un projet de loi. Sa proposition n’en est pas moins excellente. Un élu autrefois condamné dans l’exercice de son mandat est devenu un membre actif d’Anticor. Souhaitons que Robert Navarro, qui lui n’a pas encore été jugé, suive la même voie.

L’article suivant est consacré à la situation économique, particulièrement difficile du groupe de presse qui est la propriété de Sud-Ouest. On y apprend beaucoup. Le papier sur l’histoire de Midi-Libre est également très documenté. Et le dossier se termine sur les aventures d’un  « couple explosif », Georges Frêche et le Midi-Libre.

Comme toujours, Jacques Molénat instruit son affaire à charge et à décharge. Mais au final le lecteur va beaucoup en apprendre sur les relations entre les politiques et le Midi-Libre. Il verra que l’argent joue un rôle essentiel qui pollue gravement l’information et la démocratie.

Il n’y pas de liberté, pas de citoyenneté réelle possible sans une information indépendante du pouvoir. Il faudrait donc retirer aux élus les moyens d’inféoder la presse.

Si l’argent public était équitablement réparti entre les titres, cela stimulerait le pluralisme et permettrait d’en finir avec le deuxième grand mal de l’information régionale qu’est la domination d’une entreprise de presse dans quasiment toutes les régions de France, sauf Paris où se trouvent les titres nationaux. Une absence de concurrence qui tire les contenus vers le bas.

Saluons, une fois encore, l’entreprise d’information de Jacques Molénat et de L’Express.

Presse locale : F. Thomas répond aux questions de Nicolas Caudeville

Nicolas Caudeville, du site larchipelcontreattaque, m’a proposé une interview. J’ai dit d’accord si c’est pour répondre à des questions sur la presse, le seul sujet sur lequel je pense avoir une réflexion qui ait un tout petit peu d’intérêt. Nous nous sommes donc retrouvés dans un café. Je ne vais pas cracher dans la soupe, mais je dois dire qu’il n’est pas facile de se concentrer dans un endroit aussi bruyant, surtout quand à la table d’à côté, un pochtron tient absolument à mettre son grain de sel.

Nicolas Caudeville : c’est le petit blanc entre les deux grands noirs.

J’ai donc parlé de la presse pendant 17 minutes. De la presse locale bien sûr, dont je pense que l’avenir est sur internet.

J’ouvre les commentaires pour permettre à des confrères et à des lecteurs qui le souhaiteraient de réagir sur ce sujet et uniquement sur ce sujet.

http://www.larchipelcontreattaque.eu/article-journalisme-internet-c-est-po-lithique-pour-fabrice-thomas-tout-va-bien-interview-par-nicolas-cau-101526742.html

Bourquin à la chasse au canard : France Bleu Roussillon dans le viseur

Quel média local n’a pas fait face à des pressions, à des menaces du système Bourquin ? Seul France Bleu Roussillon n’avait pas encore subit une offensive en règle. L’oubli est réparé. Bourquin a ajouté un gibier à plume à son tableau de chasse désormais complet. Montpellierjournal.com raconte l’affaire.

Comment France Bleu Roussillon si prudente et si consensuelle, a-t-elle pu se mettre le système Bourquin à dos ? Nous vous laissons découvrir la réponse en lisant l’article de Jacques-Olivier Teyssier.

Nous appelons ce phénomène « la jurisprudence Clavaud », du nom de Guillaume Clavaud, ex chroniqueur politique de l’Indépendant. Il était bienveillant avec Bourquin, et plus encore. Mais  il pensait pouvoir,  de temps en temps, donner un coup de griffe, voir un petit coup de scie. Mais le despote ne l’entend pas ainsi. Il ne tolère aucune critique. Guillaume Clavaud a été remplacé par une journaliste qui a bien intégrée la jurisprudence.

L’armurerie de Bourquin est bien garnie. On y trouve son célèbre “fusil à deux coups“. A savoir la possibilité de dispenser crédits, subventions, achats d’espace publicitaire et la possibilité de fermer le robinet du conseil général et du conseil régional. Dans son armurerie on trouve aussi les menaces et pressions de tous calibres, de courte et de longue portée. Des armes redoutables.

http://www.montpellier-journal.fr/category/medias

perpignan-politique.info : brut, brutal et facho

Lancé en octobre 2011, ce site internet consacré à la politique départementale fait une grande place aux communiqués des partis et aux déclarations des hommes politiques.Donner la parole à tout le monde, d’un bord à l’autre, est le crédo de perpignan-politique.info.

Son rédacteur en chef, Jean Deparis glisse fréquemment des  articles de commentaires.

Les papiers de Jean Deparis, le plus souvent rédigé dans un style qui se veut direct, ne font pas dans la finesse. C’est souvent du brut et du brutal.  L’auteur pratique beaucoup l’indignation. Mais pas du côté de Stéphane Hessel. Plutôt de l’autre côté et complètement de l’autre côté. C’est l’impression que nous laisse quelques mois de lecture. Et c’est parfois d’une violence qui fait froid dans le dos.

Le 18 décembre 2011, un article titre : « A Saint-Cyprien, ça va finir par mal finir pour Del Poso et sa clique de mafieux! »

On y lit : « La prudence est cependant un concept qui n’a plus de sens pour Del Poso à qui nous souhaitons cependant une justice un peu moins expéditive que celle à laquelle a eu « droit » Benito, ou Nicolae, ou d’autres encore! Mais si Del Poso et ses sbires continuent à délirer comme ils le font, c’est ce qui finira par leur arriver !!! »

Quelle violence ! Précisons, pour les lecteurs non avertis, qu’il y a un point commun entre la fin de Bénito Mussolini et celle de Nicolae Ceaucescou. Leurs corps ont été exhibés après leur exécution. Pendue par les pieds, la dépouille de Mussolini fut exposée en public. Celle de Nicolae Ceaucescou, dictateur communiste, fut le soir même montrée à la télévision.

8 février 2012, dans un papier délicatement titré « BHL lance une opération anti Le Pen, et les conneries, il arrête quand de nous les balancer ? », Jean Deparis écrit : « Quand est-ce qu’on comprendra que ce genre de parasite médiatique n’est rien d’autre qu’un parasite et que contre les parasites il y a Baygon vert, ou jaune, ou rouge, ou autre ? Le « Baygon » dans ce cas étant mental, moral, intellectuel, bien entendu! »

L’auteur montre suffisamment de références historiques pour ne pas ignorer à quoi renvoie le fait de traiter un juif de parasite et de vouloir l’exterminer. Mais « bien entendu » l’insecticide, c’est une image rien de plus, ajoute l’auteur. Un procédé que l’on trouve tout le temps sous la plume des polémistes d’extrême-droite et que Jean Deparis nous semble utiliser en initié, comme le 12 février : « Attention, les amis, je suis partout, mais j’écris pas pour « je suis partout »! Faut quand même pas tout confondre. Et c’est encore une autre époque! ».

Une personne n’ayant  pas ses repères à l’extrême-droite pourrait-elle écrire ce genre de phrase ? Pourrait-elle faire de l’esprit avec Je Suis Partout ? Ce journal, véritable organe du fascisme français durant l’occupation nazie avait à sa tête le Perpignanais Robert Brasillach.

Ce ne sont là que quelques exemples puisés dans une production sur laquelle il y a souvent à dire et à redire.

Préparant un article pour présenter le nouveau venu, nous avons pris contact avec Jean Deparis. Concernant son positionnement politique personnel, ses réponses nous ont paru un peu vagues. Interrogé sur ses sympathies pour l’extrême-droite, il a répondu, « pas forcément » et il a ajouté que dans l’équipe de Perpignan Politique Info « Il y  avait toutes les sensibilités ». Mais la signature de Jean Deparis domine une production qui, à l’exception des communiqués et déclarations des politiques ne nous semble pas d’un grand éclectisme.

L’auteur, installé dans les P-O depuis 2006, a 55 ans. En reconversion professionnelle avec ce site internet, Jean Deparis se dit passionné de politique. Il exerçait précédemment dans la finance internationale.

Cela dit Jean Deparis a le droit d’écrire ce qu’il veut, comme nous avons, nous, le droit d’écrire ce que nous pensons de sa prose.