« L’hôtel du département serait-il devenu le nouveau siège de la fédé du PS des PO ? », demandait un confrère étonné de voir qu’au soir du second tour des législatives, le parti de Bourquin avait fêté la victoire de ses trois candidats dans les locaux du conseil général, quai Sadi Carnot.
Il n’y avait aucune raison pour que le conseil général soit ouvert ce dimanche soir, comme il l’avait déjà été lors de la présidentielle. La collectivité départementale est en dehors de l’organisation du scrutin. A la différence d’une mairie qui, elle, centralise les résultats de la commune. Mairies où, traditionnellement, à toutes les élections, se retrouvent les électeurs et militants de tous courants de pensée pour la proclamation des résultats.
Le conseil général des P-O a été le seul du Languedoc-Roussillon à ouvrir ses portes.
La presse ne s’est pas étonnée de cette occupation. Fermer les yeux sur les écarts de Bourquin et de sa clique est chez elle devenu une sorte de seconde nature.
Du côté des conseillers généraux, nous n’avons pas connaissance d’une seule réaction.
C’est toujours la même histoire. Bourquin fait ce qu’il veut parce que personne ne bouge.
La scandaleuse occupation, qui dure toujours, du bureau du président du conseil général par Christian Bourquin n’a pas fait une ligne dans l’Indep, ni 10 secondes à France Bleu Roussillon où sur France3. Certains agissent ainsi pour avoir des pages de publicité, d’autres pour leur tranquillité. Car déplaire à Bourquin expose à des représailles. Il est donc plus confortable de ne pas voir et de ne pas entendre.
Certes Bourquin ne rigole pas. Il a, en 2011, demandé la tête d’Isabelle Goupil de l’Indépendant et en 2012 celle d’Elisabeth Badinier, rédactrice en chef de France Bleu Roussillon. Sans que cela ne provoque de réaction de la profession. Plus Bourquin menace plus on se couche et moins les citoyens savent ce qui se passe dans certaines sphères.
S’informant principalement avec des médias nationaux, les habitants des P-O sont à même de mesurer le manque de curiosité d’une presse locale sans odeur et sans saveur, mais pas sans parti pris. D’où le désintérêt massif et grandissant pour la presse d’ici.
« Dimanche soir, il y avait du monde, beaucoup de monde au Conseil Général des Pyrénées-Orientales pour fêter les trois belles victoires aux élections législatives de Jacques Cresta, Ségolène Neuville et Pierre Aylagas. », peut-on lire sur le site du conseil général. Mais ne perdons pas de vue que cette manifestation n’est que la partie visible du détournement du conseil général à des fins électoralistes.