José Puig, capitaine du sous-marin de Christian Bourquin

José Puig, maire de Claira, conseiller général de la Salanque siège dans la majorité de gauche de l’assemblée départementale. Normal puisqu’il a été élu avec le soutien clairement affiché du PS.

Mais voilà qu’il se présente aux élections législatives en proclamant haut et fort qu’il est candidat du centre droit. Et pour que cela soit plus convaincant, il prend une suppléante, Nathalie Pineau, qui est première-adjointe au maire UMP de Saint-Cyprien et elle-même adhérente à l’UMP.

A quoi joue José Puig ?

Il n’a, cette fois, pas voulu de l’investiture du Modem. Curieux pour quelqu’un qui  se targue d’être dans les P-O, le plus ancien ami de François Bayrou.

Mais après l’appel du patron du Modem à voter pour François Hollande, le positionnement centre droit de José Puig risquait d’être brouillé. Hors, José Puig y tient beaucoup car il court après l’électeur de droite qui pourrait voter pour Fernand Siré. Voilà son objectif, torpiller Fernand Siré.

Le calcul est évident. Que ceux qui en doutent s’interrogent sur la position que José Puig prendra au second tour.

Peut-on une seconde imaginer que celui qui est devenu conseiller général grâce au PS  et qui siège avec le PS appelle, au soir du premier tour, ses électeurs à faire élire le candidat de l’UMP ? Bien sûr que non.

Mais que vient faire la première-adjointe UMP de Saint-Cyprien dans ce coup tordu qui ne vise qu’à affaiblir la droite et à faciliter l’élection d’une députée Bourquiniste ?

Il est difficile de croire que Thierry Del Poso, qui pendant des mois a fait du lobbying pour obtenir l’investiture UMP à la place de Fernand Siré ne soit pas associé à la manœuvre pour couler ce dernier. Ce n’est pourtant pas en tirant contre son camp que le dépité maire de Saint-Cyprien va redorer son blason bien terni.

Voilà de la grande politique servant de fortes convictions et de nobles objectifs au service de l’intérêt général !

JPA courtise les maires de la 2ième circonscription avec les moyens de la mairie.

Comment un vieux routier de la politique comme Jean-Paul Alduy a-t-il pu inviter une quinzaine d’élus, dont une dizaine de maires, de la deuxième circonscription à se restaurer et à assister au match USAP-Bayonne dans la loge payée par la mairie de Perpignan dont il est premier adjoint ?

Qui ne sait pas que Jean-Paul Alduy ne veut pas terminer sa vie politique nationale sur sa défaite des sénatoriales ? Qui ne sait pas qu’il rêve de devenir le député de la deuxième circonscription ? Le caractère électoral de son opération de relations publiques est plus qu’évident.

JPA n’est pas parvenu à imposer son nom sur la deuxième circonscription lors des négociations entre l’UMP et le PR. Mais il n’a pas renoncé. En cas de victoire de Nicolas Sarkozy auprès de qui il fait campagne, Jean-Louis Borloo aura des exigences pour les législatives. Le Parti Radical n’a que 20 députés sortants alors que l’UMP en a plus de 300. Voilà le contexte dans lequel le Parti Radical pourrait revendiquer la deuxième circonscription des P-O et Alduy y être le candidat investi par le PR et l’UMP à la place de Fernand Siré.

Les preuves de l’utilisation, totalement prohibée par le code électoral, des moyens d’une collectivité territoriale sont fournis par Jean-Paul Alduy  lui-même. Il a publié les photos et les noms de ses invités VIP sur facebook.

En cas de contentieux électoral, les adversaires d’Alduy ne se priveront pas d’utiliser cette invitation aux frais du contribuable.

« Avec Théophile Martinez, Jean-Claude Delseny,Francis Legentil,  Guy Calvet, Jacques Paris, David Bret,  Pierre Roig, Jean-Claude Médina, Bernard Foulquier, José Lloret, Michel Montagne, Alain Got, Ange Léon et Jean-Luc Garrigue. »

« Avec Théophile Martinez et Thierry Del Poso, à stade Aimé Giral »

« Avec Francois Rallo, Pierre Roig et Jean-Claude Torrens, à Stade Aimé-Giral. »

Cet article a été modifié le 6 avril. Nous avions par erreur indiqué que JPA avait utilisé la loge de l’agglo Perpignan-Méditerranée alors que c’était celle de la mairie de Perpignan.

Pour son 70ième anniversaire, Alduy veut un siège de député

La lettre d’information n° 1 du Parti Radical 66 confirme que Jean-Paul  Alduy ne pense qu’à une chose, l’investiture sur la deuxième circonscription à la place de Fernand Siré.

Jean-Paul Alduy a été parmi ceux qui ont le plus poussé Jean-Louis Borloo à être candidat à la présidentielle. Ce dernier n’a pas pris cette direction et il a su, avec beaucoup de hauteur de vue, expliquer que sa candidature aurait été une erreur.

Jean-Paul Alduy fait donc à présent des contorsions pour expliquer son ralliement à Sarkozy. Faut-il rappeler que chez les Alduy, on est contorsionniste de père en fils : « Nous avons fait le choix durable de l’alliance de la droite et du centre et seul le candidat Nicolas Sarkozy est aujourd’hui en mesure de permettre à cette alliance de bâtir une France forte mais aussi juste. »

Mais JPA n’a visiblement qu’une seule idée en tête. Il conclut son message par ces mots : « Encore faut-il que l’UMP comprenne que la dynamique de cette alliance dépendra de la place donnée au Parti Radical dans les législatives ».

Au recto,  Nathalie Beaufils, conclut, cash, le mot de la présidente : « Faute d’accord avec l’UMP, le Parti Radical aura ses propres candidats. »

Il est parfaitement évident que cette lettre n° 1 n’a qu’un objectif, la candidature de JPA. Elle n’aurait pas de raison d’être si Alduy n’avait pas perdu son mandat de sénateur.

Sa stratégie sur la deuxième circonscription montre bien qu’il pense plus à lui qu’à faire exister le Parti Radical. Il a proposé deux candidatures. Pourquoi deux ? La sienne si le coup est jouable, et celle du docteur Mauricette Fabre, si l’objectif est de régler des comptes avec l’UMP.

La conseillère générale du canton de la Côte Radieuse a  dans un communiqué à la presse affiché son soutien « déterminé » à la candidature de Nicolas Sarkozy. Elle y fait une mise au point sur les législatives : « Les présidentielles doivent être notre unique centre d’intérêt, et, en tout état de cause, je ne connais qu’une seule ligne, le rassemblement. » En clair, il ne faut pas compter sur elle pour les coups tordus. On n’imagine d’ailleurs mal cette femme remarquable, dont l’humanisme est fait d’actes et pas seulement de belles paroles, allant patauger dans les eaux boueuses de la politique politicienne.

Pourquoi Alduy veut-il tellement retourner siéger à Paris ? Le travail parlementaire ne doit pas lui manquer. Peu actif, il a été classé 292ième sur 343 sénateurs. Alors que Paul Blanc, le très actif monsieur handicap, occupait la 110ième place de ce classement.

JPA va, le 7 mai prochain, fêter ses 70 ans. Est-ce bien raisonnable, à cet âge, de vouloir cumuler la présidence d’une  agglomération de plus de 250 000 habitants avec un siège de député ?

Fernand Siré : le député qui veut moraliser la vie politique

Conscient du discrédit qui frappe la classe politique, Fernand Siré se bat pour que  les personnes condamnées pour certains délits, ne puissent pas  présenter leur candidature aux élections locales et nationales. Cela ne plait pas à tout le monde. Le député de la vallée de l’Agly vient de se faire trainer dans la boue par le maire du Barcarès, Alain Ferrand.

La proposition de Fernand Siré est simple.  Le code électoral comporte une liste d’inéligibilités qu’il suffirait de compléter. Les candidats à une élection ne devraient pas avoir été condamnés pour certains délits : « escroquerie, corruption, abus de confiance, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts ou placées en faillite personnelle. »

Le projet de loi de Fernand Siré prévoit que lorsqu’un candidat à une élection déposerait sa candidature à la préfecture, celle-ci demanderait communication du bulletin numéro 2 du casier judiciaire (ce volet numéro 2 qui comporte toutes les condamnations n’est accessible que par certaines administrations).

Fernand Siré fait un parallèle avec l’obligation qui est faite aux candidats à l’exercice de certaines professions, juridiques, judiciaires, médicales et à l’accès à certains postes de la fonction publique d’avoir un casier judiciaire vierge.

Alain Ferrand se sent visé

Nous avions, en novembre dernier, demandé à Fernand Siré qu’elle était sa motivation : « Il ne faut pas deux poids deux mesures, il faut que, comme pour l’exercice de certaines professions, les élus, dont les maires, qui sont des officiers de police judiciaire soient irréprochables et exemplaires sur le plan de la  probité. C’est la bonne réponse à apporter à tous ces gens qui disent “Les politiques sont tous pourris“. Il faut que l’élu assume ses responsabilités dans un climat de confiance. »

Cette proposition de loi a été signée par une cinquantaine de députés UMP, notamment par Daniel Mach. Mais pas par Jacqueline Irlès.

Expliquant son projet de loi dans les colonnes de L’Indép du 29 février, Fernand Siré déclarait : «Il y a eu perte de confiance suite à des condamnations d’élus.. » et il citait, entre autres noms, celui d’Alain Ferrand.

Le maire du Barcarès, plusieurs fois condamné par la justice, n’a pas tardé à réagir. Il l’a fait sur son blog dans une réponse titrée : « Surprenant M. Fernand…qui joue les chevaliers blancs alors qu’il figure sur une liste d’élus politiques corrompus par les lobbys pharmaceutiques ! ». Une lourde accusation développée dans le texte : « Enfin, dois-je rappeler que le nom de Fernand Siré figure dans la liste des politiques corrompus par les lobbys pharmaceutiques : le député-maire de Saint-Laurent fait partie d’un club de parlementaires, le Club Hippocrate, financé par le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmthKline (GSK), présidé par un certain député socialiste, Gérard Bapt, qui officiait en même temps en tant que président de la Commission d’enquête sur le Médiator à l’Assemblée nationale. Tiens donc !… »

Un combat exemplaire

L’appartenance de Fernand Siré à ce club créé par une entreprise privée qui a toutes les apparences d’une agence de lobbying est certes très contestable et même moralement condamnable. De là à écrire que Fernand Siré « figure sur une liste d’élus corrompus.. » Alain Ferrand va un peu vite et très loin. Trop loin !

Condamnée et privée de ses droits civiques, Joëlle Ferrand a, en juin 2011, démissionné de son mandat de maire du Barcarès. De nouvelles élections municipales ont été organisées et c’est la liste conduite par son mari, Alain Ferrand, qui a obtenu le plus grand nombre de sièges. Celui qui, en 1999 avait du abandonner son mandat électif à la suite d’une condamnation comportant la perte de ses droits civiques a donc, en septembre 2011, retrouvé le fauteuil de maire de la commune du littoral catalan. Une situation hors normes.

On trouve dans la réponse d’Alain Ferrand, nombre de tics d’écritures et de procédés rédactionnels habituellement employés par Luc Malepeyre. Ce dernier servirait il de nègre au maire du Barcarès, son employeur depuis le mois de janvier ?

La virulence de la réaction d’Alain Ferrand s’explique. Ne risque t’il pas d’être une des premières victimes de l’adoption de la proposition de loi de Fernand Siré ?

Mesurant l’ampleur de la crise de confiance, les candidats à la présidentielle proposent presque tous de moraliser la vie publique. Mais une fois aux responsabilités, que feront-ils ?  Il faut des élus comme Fernand Siré, qui poursuivent avec opiniâtreté ce combat qui, d’un côté comme de l’autre, se heurte à beaucoup de résistance.

Législatives : JPA fait un pas de plus vers la candidature

Dans un communiqué à la presse, Nathalie Beaufils, présidente du Parti Radical 66, confirme que le bureau politique du PR a donné l’investiture à « Jean Paul Alduy/Mauricette Fabre sur la 2ème circonscription ; Nathalie Beaufils sur la 3ème circonscription. »

L’idée de ces candidatures Parti Radical est apparue quelques jours après les sénatoriales comme un moyen de venger la défaite de Jean-Paul Alduy. Aux dernières législatives, en 2007, le Parti Radical ne s’était pas soucié d’avoir des candidats.

Jean-Paul Alduy avait misé sur son influence auprès de Jean-Louis Borloo afin que la seconde circonscription des P-O lui soit réservée dans la cadre de l’accord national entre le PR et l’UMP. JPA a été écarté de cet accord qui porte sur 120 circonscriptions dont une quinzaine réservées aux députés PR sortants. Borloo n’a pas mis tout son poids pour que JPA obtienne l’investiture qu’il convoitait.

Ce n’est jamais que la deuxième fois que Borloo lâche Alduy. En 2009, lors de la nouvelle élection municipale provoquée par l’affaire de la fraude à la chaussette, Jean-Louis Borloo n’avait pas voulu faire le voyage à Perpignan. Seuls les dirigeants de l’UMP étaient venus soutenir JPA alors en grand péril dans une ville dont la gestion avait été confiée à une délégation spéciale.

JPA a joué et il a perdu.

A-t-il bien joué ? Pas certain.

Il a totalement misé sur ses relations parisiennes en cachant, ici, qu’il voulait l’investiture PR-UMP sur la 2.

Pourquoi n’a-t-il pas misé sur le national et en même temps sur le local en étant officiellement candidat à l’investiture PR-UMP ? Il aurait pu s’appuyer sur des élus et des personnalités qui auraient soutenus sa candidature en déclarant qu’elle était la mieux à même de rassembler la droite pour que la circonscription ne bascule pas à gauche ou à l’extrême-droite. Avec quatre candidats UMP à l’investiture et un sortant qui manquait de légitimité parce qu’il n’était que le suppléant d’Arlette Franco, c’était une stratégie qui pouvait être payante.

Jean-Paul Alduy a finalement décroché l’investiture du seul Parti Radical. Cela en doublon avec Mauricette Fabre, conseillère générale de la Côte Radieuse. Ce sera l’un ou ce sera l’autre. Le président de l’agglo pourrait être candidat s’il juge que le contexte lui est favorable et laisser la place à Mauricette Fabre dans le cas contraire. Encore faudra t’il que cette situation ambigüe soit du goût du docteur Fabre. Cette dernière n’est vraiment pas une potiche. Elle l’a déjà montré en déclarant qu’elle ne voulait pas être suppléante de JPA. Elle nous a précisé « Je ne serai jamais la candidate de la division, mon but c’est le rassemblement de la droite ». Elle prendra une position définitive après le congrès du Parti Radical qui se tiendra à Paris le 10 mars 2012.

La candidature de JPA , si elle va jusqu’au bout, risque de fortement tendre les relations au sein de la droite, en particulier à la mairie de Perpignan et à l’agglo. Elle diviserait une droite qui fait face à de nombreux périls. D’un côté, le risque de perdre les quatre députés en cas de large victoire de François Hollande, de l’autre la menace FN. Pour Marine le Pen et Louis Aliot, les P-O sont une priorité. Leur but est d’y faire exploser la droite républicaine pour prendre sa place.