En regardant la liste des élus des P-O qui ont apporté leur parrainage à un candidat à l’élection présidentielle, on découvre avec surprise que 4 maires des P-O ont donné leur signature à Jacques Cheminade, fondateur de Solidarité et Progrès. C’est le moins connu des 10 candidats, bien qu’il se soit déjà présenté en 1995. Il avait recueilli 84 969 suffrages et 0,27 % des voix.
La revue de l’UNADFI (L’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes), a, en 2005, consacré un dossier au fonctionnement de Solidarité et Progrès. Il y apparait plus proche d’une secte politique que d’un parti politique traditionnel.
Solidarité et Progrès a pris la suite du Parti Ouvrier Européen dont Jacques Cheminade fut le secrétaire général de 1982 à sa liquidation en 1989. Deux organisations se référant à Lyndon LaRouche, dont il serait le représentant en France. Cet américain a appartenu à différents mouvements trotskystes avant de créer un parti dont les thèses s’inspirent de l’extrême-gauche tout en faisant des emprunts à l’extrême-droite.
Jacques Cheminade se targue d’avoir avant tout le monde vu arriver la crise du capitalisme financier. Pendant la campagne des élections présidentielles de 1995, il déclarait : « L’économie mondiale est atteinte par un cancer financier qui ronge et qui détruit tout… C’est le premier sujet politique, il devrait être en tête des préoccupations de tous les candidats ». Réaction de l’un des journalistes de TF1 qui l’interrogeait : « Ca n’a pas une connotation d’extrême-droite “le cancer financier“ ». Dans une autre émission, une journaliste qualifie Cheminade de « Candidat farfelu qui se laisse aller à la prophétie financière ». Des propos dont l’énarque, ancien haut fonctionnaire, fait aujourd’hui son miel.
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1995-2012: le combat de Jacques Cheminade contre… par Cheminade2012
Le maire de Nohèdes, Vincent Mignon est l’un des quatre qui a donné sa signature à Jacques Cheminade. Un choix qu’autour de lui on ne comprend pas, « Même ma femme », « Tout le monde m’agresse ». Cet éleveur, président de la Rosée des Pyrénées, défend sa décision. Il rappelle qu’il avait, en 2002, donné sa signature à Olivier Besancenot et, en 2007, à José Bové. En bon démocrate, il souhaite donner à un petit candidat, à une personnalité qui n’est pas connue , la possibilité de présenter ses idées et ses propositions. Son rôle s’arrête là. « Si il se fait démolir, c’est à lui de se défendre », «Moi je ne voterai pas pour lui ». Cela fait au moins dix ans que les militants de Cheminade lui demandaient sa signature. Ses interlocuteurs, « Des étudiants très corrects » reprenaient chaque année contact avec lui. Ils entretenaient également la relation avec quantité de courriers. En 2007, Vincent Mignon a donné sa signature à José Bové en promettant que la prochaine fois, elle irait à Cheminade. Il a tenu parole.
Les militants de Solidarité et Progrès ont la réputation d’être accrocheurs. Renaud Dély, journaliste à Libération avait en 1995 recueilli le témoignage de Josette Jourda alors maire de Planèzes, village de la vallée de l’Agly : « “C’était carrément du harcèlement : ils me téléphonaient sans arrêt, à n’importe quelle heure chez moi ou au bureau.“ Alors Josette a “craqué“ : “Ils étaient tellement agaçants, presque agressifs, m’accusant d’être antidémocratique parce que j’empêchais les petits de se présenter… que j’ai signé pour m’en débarrasser.“ »
Les recruteurs de Cheminade ciblent toujours des maires de village. Nohèdes, 71 habitants ; Vira, 33 habitants ; Prugnanes, 100 habitants ; Caramany 142 habitants. Ils semblent considérer que les maires de petites communes isolées seront plus faciles à convaincre.
Les élus des P-O qui ont parrainé un candidat.
Le Conseil Constitutionnel a rendu public les 500 noms tirés au sort parmi les parrainages amenés par les candidats. Les autres ne seront jamais connus. Jacques Cheminade a déposé 536 signatures, celui de l’UMP et du PS, plusieurs milliers.
Eva Joly
Christian Blanc, maire des Angles
Jean-Luc Garrigue, maire de Montner
Marcel Fourcade maire de la Llagonne
Nicolas Sarkozy
Pierrette Cordelette, maire de Mont-Louis
François Calvet, sénateur.
Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan
Jean-Luc Mélenchon
Michel Santanach, maire de Sauto
Arlette Bigorre, maire de Fontpédrouse
André Argiles, maire de Nyer
Jean-Louis Alvarez, conseiller général
Guy Cassoly, maire de Los Masos
Nicolas Garcia, maire d’Elne
Jacques Pumaréda, Maire d’Alenya
Jean Vila, maire de Cabestany
Henri Pujol, maire de Corbère-Les-Cabanes
Jacques Cheminade
Vincent Mignon, maire de Nohèdes
José Vives, maire de Vira
Daniel Riel, maire de Prugnanes
Ange Léon, maire de Caramany
Philippe Poutou
Eric Nivet, maire de Jujols
Maya Lesne, maire de Tordères
Roland Noury, maire de Saint-Jean-Lasseilles
Marine Le Pen
Irina Kortanek, conseiller régional
Louis Aliot, conseiller régional
François Hollande
Hermeline Malherbe-Laurent, conseiller général
René Ala, président de communauté de commune du Haut-Vallespir
Ségolène Neuville, conseiller général
François Bayrou
Roger Pailles, maire d’Espira-de-Conflent
Annie Bertran, maire de Saint-Feliu-d’Avall
Nathalie Arthaud
Marie Maupin, maire de Saint-Michel-de-Llottes
Pierre Franch, maire de Sansa.