Municipales de Perpignan : vers des primaires au PS ?

Qui sera la tête de liste du PS aux municipales de 2014 ? On  ne voit pas Bourquin faire appel à  Jacqueline Amiel-Donat. Celle qui en 2008 n’avait manqué que de 574 voix la prise de la forteresse Alduyste. Celle qui avait mené un combat acharné pour que l’affaire des chaussettes débouche sur l’annulation du scrutin et de nouvelles élections municipales en 2009. Chassée de la cour quand elle n’a plus eu les faveurs du monarque, l’avocate s’est vu privée de la possibilité de briguer un mandat sous les couleurs du PS dont elle est toujours membre. Ses chances d’être invitée à rejoindre la liste Bourquiniste sont des plus minces. Peut-être en trentième position ?

Les regards se tournent vers Ségolène Neuville. Avant tout parce que personne n’est plus proche de Bourquin. Mais si la loi limitant le cumul des mandats est adoptée, la député de la troisième circonscription ne pourra pas prendre la tête de la liste du PS. Mais elle pourra figurer sur la liste et en bonne position. Même chose pour l’autre député PS de Perpignan, Jacques Cresta.

L’adoption de la loi sur le cumul des mandats devrait, selon François Hollande, intervenir en 2013. Mais les barons du PS qui y sont quasiment tous très opposés n’ont pas renoncé à faire reculer le président de la République. Peuvent-ils, au minimum, gagner du temps afin que les nouvelles dispositions sur le cumul n’entrent pas en application avant les prochaines élections législatives en 2017 ? Ils connaissent bien l’ancien patron du PS. Ils savent qu’il est dans sa nature de tergiverser.

Si Hollande ne fait pas adopter la loi au cours du premier semestre 2013, il ne permet pas au PS de préparer les municipales dans les meilleures conditions. Il doit donc faire vite.

Si la loi sur le cumul entrait en vigueur en 2014, Bourquin pourrait confier la tête de liste à Agnès Carayol, son attachée parlementaire, transparente conseillère municipale d’opposition à Perpignan. 100% Bourquiniste, tout comme la conseillère générale du Bas-Vernet, Toussainte Calabrèse. Les deux femmes sont assurées d’être sur la liste. Recherchant l’efficacité, Bourquin devrait également être amené à proposer à Hermeline Malherbe d’être candidate à un mandat de simple conseillère municipale. La présidente du conseil général est, elle aussi, conseillère générale de Perpignan.

Ce qui est certain, c’est qu’il y aura du lourd sur la liste du PS.

Y aura-t-il une place pour une autre liste à gauche ? Il y a aujourd’hui 9 chances sur 10 pour que les communistes et Le Front de Gauche fassent liste commune avec les socialistes.

Reste Jean Codognès et Jacqueline Amiel-Donat, tous deux conseillers municipaux d’opposition. Ils ont trouvé le moyen de s’inscrire dans la bataille de 2014 en se rapprochant et en se montrant souvent ensemble. Mais quel espace politique peuvent-ils avoir ? Sous quel label pourraient-ils placer une liste s’ils songeaient à en faire une ?

Dès quelle bougera une oreille JAD sera exclue du PS. Jean Codognès est membre du conseil fédéral d’Europe Ecologie, un parti qui aura probablement des accords électoraux avec le PS. Et puis, Europe Ecologie, on l’a vu lors des dernières élections législatives, ne pèse pas lourd dans les P-O. Reste la notoriété de l’ancien député PS, 15,12 % aux municipales de 2008 et 14,2 % en 2009.

Et puis il y a Le FN qui a le vent en poupe et la gauche qui veut remporter Perpignan.

Dans ce contexte, il n’est pas du tout certain qu’une deuxième liste de gauche arrive à se faire une place.

Jacqueline Amiel-Donat n’a-t-elle pas intérêt à demander l’organisation de primaires locales, comme il va en être organisé dans plusieurs grandes villes de France ? Celle qui a conduit la gauche à un niveau qu’elle n’avait pas atteint à Perpignan depuis plus de cinquante ans a toute la légitimité pour le faire.

La démocratie est l’unique moyen pour faire reculer un système mi-féodal, mi-clanique dominé par un chef qui coupe les têtes de ceux qui ne lui font pas totale allégeance, comme il l’a fait avec Codognès et Amiel-Donat.

Bourquin-Provencel : politique et affaires font bon ménage

Tout juste condamné par la cour d’appel de Montpellier à deux mois de prison avec sursis, voilà Pascal Provencel, patron de l’agence de publicité Synthèse à nouveau soupçonné de favoritisme. Dans un article sur le lancement de la marque à vocation économique, Montpellier Unlimited, l’hebdo Montpelliérain, Jeudi Tout s’interrogeait sur la proximité entre, « Pascal Provencel, le patron de l’agence de communication Sens Inédit, chargée de la conception de cette nouvelle marque et sa compagne qui dirige le pôle économique de Montpellier Agglo. » L’agglo-Rieuse, l’hebdo satirique de Montpellier révélait le nom de la directrice du développement économique de l’agglo de Montpellier, en précisant que Karine Caner était l’épouse de Pascal Provencel. Dans son numéro du 30 octobre, Le Canard Enchaîné a enfoncé le clou, « Dans le civil, Pascal Provencel est le compagnon de la directrice du développement économique de Montpellier Agglomération, Karine Caner. C’est elle qui a piloté pour Moure (président de l’agglo), la création de la marque Montpellier Unlimited.

Créée en 1996, l’agence de publicité Synthèse a décollé après l’accession de C. Bourquin à la présidence du conseil général en 1998. Elle a obtenu le marché de communication du conseil général, puis celui du comité départemental du tourisme des P-O. Deux gros budgets. 15 ans plus tard, ils sont toujours gérés par l’agence de publicité de Provencel rebaptisée Sens Inédit en 2005.

L’agence travaille principalement avec des collectivités territoriales et des structures qui dépendent d’elles. La région Languedoc-Roussillon, Sud de France, un satellite de la région, sont les plus importants clients de Sens Inédit.

Installé sur deux sites, Perpignan et Montpellier, Sens Inédit fait un chiffre d’affaires de près de 5 millions d’euros et dégage un résultat net que beaucoup d’entreprises pourraient lui envier,  665 000 euros. Sens Inédit est la plus importante agence de publicité du Languedoc-Roussillon, en chiffre d’affaires et en effectif, 35 personnes.

Interrogé par FR3 sur ses relations avec les politiques, Pascal Provencel répondait très sérieusement qu’il était normal de connaître des politiques car les collectivités territoriales sont dirigées par des politiques. Ce n’est pas la vision des juges de Bordeaux qui ont mis en évidence une amitié de longue date entre les deux protagonistes de l’affaire de favoritisme : « « M. Bourquin est le parrain de la fille de M. Provencel et le fils de Christian Bourquin a effectué un stage rémunéré au sein de Synthèse. »

Pascal Provencel a toujours mêlé politique et affaires. Le publicitaire qui est membre du PS a également une activité de communication politique. Qui fait les campagnes de communication des candidats Bourquinistes à chaque élection cantonale depuis 1998 ? Qui a fait la campagne de Frêche lors des dernières élections régionales ? Qui a conseillé Bourquin lors des dernières élections sénatoriales ? Qui a fait la campagne des législatives de Ségolène Neuville? Pascal Provencel.

Christian Bourquin, Georges Frêche et Pascal Provencel.

Il n’est pas besoin d’être soupçonneux pour s’interroger sur l’égalité des candidats aux marchés publics. Les patrons des agences de pub de la région ne sont d’ailleurs pas dupes. A Perpignan, comme à Montpellier, ceux qui ont bien voulu aborder le sujet, considèrent que les dés sont pipés. L’un d’eux nous a déclaré qu’il ne répondait pas à certains appels d’offres car il considérait que les choix étaient fait bien avant que les commissions d’appels d’offres se réunissent.

Le 30 octobre 2012, la cour d’appel de Bordeaux a confirmée la condamnation de Christian Bourquin et de Pascal Provencel à deux mois de prison avec sursis pour délit de favoritisme.

Les affaires continues.

Avec ou sans le souffle de la tramontane ?

Tramuntana-actu.com est un blog d’information locale qui vient d’être lancé par Jean-Louis De Noëll et Josiane Cabanas.

Jean-Louis De Noëll, membre de l’UMP, a en 2011 été candidat aux élections cantonales sur le canton du Bas-Vernet. Il est marié à Isabelle De Noëll-Marchesan, maire adjointe chargée de la mairie du quartier sud. Le chef d’entreprise ne prendra pas la plume, il s’occupera de la logistique et plus particulièrement de la gestion de la société qui est en cours de création. Mais le site profitera forcément des antennes de cet observateur averti de la scène politique locale.

Journaliste, Josiane Cabanas a quitté L’Indépendant il y a quelques mois à la faveur du plan de restructuration. Membre d’une commission extra-municipale consacrée au patrimoine, elle siège au conseil d’administration du théâtre de l’Archipel. Sa candidature avait été soutenue par Jean-Marc Pujol.

Le texte de présentation du site ne dit pas grand-chose de la ligne rédactionnelle : « Si nous avons choisi de donner à notre blog le nom si catalan de Tramuntana, c’est pour en prendre le meilleur. C’est aussi parce que l’actualité dont nous parlerons sera strictement locale, et que les pourvoyeurs d’informations comme les rédacteurs de ce blog, seront de purs produits du pays. Il n’y aura nulle rafale violente à craindre de notre part, mais nous espérons, comme cette Tramuntana qui nous est chère, vous entraîner dans notre sillage. Quitte à décoiffer quelquefois… »

La tramontane sans souffle, est-ce encore la tramontane ?

Le nouveau site sera sans doute davantage jugé sur la qualité de ses informations et de ses analyses que sur sa sensibilité politique. Le démarrage est un peu poussif. Mais c’est le démarrage. Il faut souvent un peu de temps pour trouver un ton, un style, une identité…

Georges Gianadda, lui aussi un ancien de l’Indépendant, participera à la rédaction. Mais aucun nom n’apparait encore sur le site. Pas un seul article n’est signé.

Bienvenue à tramuntana-actu.com. En souhaitant que le nouveau venu enrichisse une information locale qui manque de diversité et plus encore de curiosité.